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Wall Street s’enfonce encore, face aux craintes entourant les droits de douane

La Bourse de New York continue de glisser vendredi, en proie à de larges inquiétudes après la riposte rapide et ferme de Pékin face à la salve de nouveaux droits de douane imposée par Donald Trump mercredi.Vers 15H10 GMT, le Dow Jones perdait 2,60%, l’indice Nasdaq lâchait 3,25% et l’indice élargi S&P 500 s’enfonçait de 3,03%, après avoir brièvement plongé de plus de 5%.La veille, l’indice Nasdaq avait connu sa pire séance depuis mars 2020 (-5,97%), et l’indice élargi S&P 500 sa plus forte baisse en clôture depuis juin 2020 (-4,84%).Le recul du jour traduit “la poursuite de l’inquiétude concernant l’annonce des droits de douane” par Donald Trump, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Mais la place américaine est surtout inquiète “de la riposte de la Chine, plus rapide que prévu” et qui a imposé des droits de douane “qui égalent” ceux des Etats-Unis contre Pékin.Pékin a annoncé vendredi imposer à son tour des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès le 10 avril “en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, selon le ministère chinois des Finances.Cette riposte fait suite à l’imposition, par la Maison-Blanche, de droits de douane massifs sur l’ensemble de ses partenaires commerciaux. Ces nouvelles surtaxes sont particulièrement punitives pour la Chine, qui verra ainsi au total les taxes sur ses produits atteindre 54%.Donald Trump a affirmé vendredi, après la réplique de Pékin, que la Chine “paniquait”.”De nombreuses entreprises américaines, déjà pénalisées par les mesures tarifaires prises par les États-Unis, vont maintenant subir un préjudice supplémentaire du fait de l’assèchement d’un marché d’exportation clé”, a estimé auprès de l’AFP Wendy Cutler, ex-responsable du Bureau du Représentant américain au Commerce.”Les craintes de récession s’intensifient”, ont écrit les analystes de Briefing.com.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est encore détendu à 3,95%, contre 4,03% à la clôture la veille. Conséquence de la détente des taux d’emprunts des Etats: “les valeurs financières se font attaquer”, remarque Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.  “Comme les valeurs bancaires reposent sur le prix de l’argent”, la baisse des taux d’emprunts long est “beaucoup moins favorable au business des banques et leurs marges”, poussant ainsi les valeurs bancaires dans le rouge, poursuit-il. Vers 15H05 GMT à Wall Street, Morgan Stanley perdait 8,78%, Lazard 6,33% et Bank of America 7,36%.Côté indicateurs, le taux de chômage a légèrement progressé en mars aux Etats-Unis, pour le deuxième mois d’affilée, a annoncé vendredi le ministère du Travail, montant à 4,2%, après 4,1% en février et 4% en janvier. Les analystes s’attendaient à une stabilité du taux de chômage à 4,1% en mars, selon le consensus publié par MarketWatch.Concentré sur les droits de douane, le marché a tout de même retenu les chiffres des créations d’emplois, beaucoup plus importants qu’anticipé: 228.000 contre 140.000 créations envisagées par les acteurs de la finance.”La banque centrale américaine (Fed) pourrait continuer à rester sur la réserve parce que la situation de l’emploi se maintient assez bien”, suggère Sam Stovall.Ailleurs, à la cote, les entreprises chinoises cotées à la Bourse de New York plongeaient  vendredi, à cause de l’escalade commerciale entre Pékin et Washington, comme Alibaba (-10,29%) et ses concurrents dans le secteur du commerce électronique, PDD (-8,39%) – propriétaire de Temu – et JD.com (-8,90%).

Trump n’a pas affaibli l’engagement collectif de sécurité au sein de l’Otan, dit Rutte à l’AFP

Donald Trump n’a pas affaibli l’engagement collectif de sécurité pris par tous les membres de l’Otan, en vertu de l’article 5 de l’organisation, a assuré le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte dans un entretien avec l’AFP.”Il n’a pas affaibli l’article 5. Il est attaché à l’Otan, il est attaché à l’article 5″, a-t-il assuré, balayant les doutes entourant l’engagement du président américain pour la défense du continent européen.Donald Trump a menacé de ne plus défendre les “mauvais payeurs” au sein de l’Otan, s’ils n’acceptaient pas d’augmenter drastiquement leurs dépenses militaires.Et le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a rappelé le mois dernier que les troupes américaines stationnées en Europe ne pourraient pas y rester “éternellement”.”Le départ des Etats-Unis, de l’Otan ou de l’Europe, n’est pas à l’ordre du jour, les Etats-Unis sont là”, a toutefois affirmé M. Rutte, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance, jeudi et vendredi à Bruxelles.Les Etats-Unis “vont s’orienter davantage vers l’Asie, ce qui pourrait, avec le temps, signifier qu’ils doivent se rééquilibrer”, a-t-il souligné. “Mais il y a aujourd’hui, et il y aura toujours en Europe, une présence nucléaire et conventionnelle des Etats-Unis, a-t-il insisté.- La Chine, une menace aussi -Les Européens espèrent qu’un éventuel désengagement américain de leur continent se fasse en bon ordre. “Je m’attends à ce que cela se fasse sans surprises”, a dit le secrétaire général à ce sujet.Le président américain s’exprime dans “un langage fort” a estimé M. Rutte, notamment sur le sujet des dépenses militaires, quand il dit : “Je veux que l’Europe et le Canada soient au moins à égalité avec les Etats-Unis”.Les Etats-Unis consacrent 3,4% de leur Produit intérieur brut (PIB) à leur défense quand la plupart des pays européens sont autour du chiffre de 2%. Certains sont au-dessus de 3%, et quelques autres en-dessous de 2%.Donald Trump a exigé que tous atteignent le seuil des 5%, mais cet objectif semble hors de portée pour nombre de pays de l’Alliance. “Nous devons dépenser plus, non pas parce qu’il le souhaite, mais en raison de la menace russe”, a expliqué M. Rutte. L’analyse des capacités de défense de l’Alliance, “nous amènera à conclure, dans les mois à venir, que nous ne pouvons pas nous défendre avec 2%”, a ajouté le secrétaire général.Ce dernier veut, d’ici le prochain sommet de l’Otan à La Haye en juin, obtenir un engagement des pays de l’Alliance à dépenser davantage. Selon plusieurs diplomates, il pourrait d’ici là proposer un nouveau pourcentage à atteindre, compris entre 3,5% et 3,7%, soit un peu plus que le niveau actuel de l’engagement américain.”Je pense qu’il faut maintenant arriver à un chiffre, qu’il s’agisse de milliards ou d’un pourcentage, mais aussi à un chemin pour y parvenir”, a-t-il détaillé.En 2014, les Alliés s’étaient donnés dix ans pour parvenir au seuil de 2%, mais sans “tracer la voie” pour atteindre ce pourcentage, a-t-il rappelé.Mark Rutte a également insisté sur le fait que Moscou restait la principale menace pour l’ensemble de l’Otan, et pas seulement pour l’Europe.Il a ajouté qu’il considérait la Chine comme une “menace”.”Je sais que le langage de l’Otan est un peu plus prudent, mais la Chine, avec les énormes investissements qu’elle réalise dans le domaine militaire, davantage de navires de guerre que les Etats-Unis, un millier d’ogives nucléaires. Oui, c’est vraiment en train de s’intensifier”, a-t-il assuré.

En Asie centrale, l’UE se pose en alternative à la Chine et à la Russie

L’Union européenne a tenté vendredi de se poser en alternative à la Russie et à la Chine en Asie centrale lors d’un sommet en Ouzbékistan avec les cinq ex-républiques soviétiques de cette région riche en ressources naturelles attisant les convoitises.Ce troisième sommet “Union européenne – Asie centrale” depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 a réuni la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa et les dirigeants centrasiatiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan).A Samarcande, ville ouzbèke située sur l’ancienne Route de la Soie, Mme Von der Leyen a salué “l’entrée dans une nouvelle ère” des relations entre l’UE et l’Asie centrale, en lançant un “partenariat stratégique” censé être un “engagement à être là l’un pour l’autre”.Elle a annoncé une aide de 12 milliards d’euros pour l’Asie centrale dans le cadre de son projet de “Global Gateway” pour les infrastructures, réponse européenne aux “Nouvelles routes de la soie” promues par Pékin.La dirigeante européenne a insisté sur quatre domaines : les transports, les matières premières, l’énergie propre et la connexion numérique, tandis que M. Costa soulignait le “vaste potentiel” de cette coopération.Ce format “5+1″ est aussi plébiscité par la Russie, la Chine et les États-Unis voire la Turquie, car tous convoitent les immenses réserves de matières premières de l’Asie centrale, région aussi grande que l’UE mais peuplée seulement de quelque 80 millions d’habitants.”Vos pays sont dotés d’immenses ressources. Ces matières premières sont l’élément vital de la future économie mondiale”, a déclaré Mme Von der Leyen, rappelant que “l’autonomie de l’Europe en matières premières est notre intérêt stratégique”.- “Partenaire fiable” -Mme Von der Leyen a taclé la Russie et la Chine, assurant que l’UE était un “partenaire complètement différent, fiable et prévisible” contrairement, selon elle, à Moscou. Elle a appelé à coopérer dans le domaine des matières premières critiques.”La Russie et la Chine extraient des matières premières et les acheminent pour les transformer chez eux, sans aucune valeur ajoutée dans le pays d’origine”, a-t-elle lancé, rappelant l’engagement européen à “créer de la valeur ajoutée sur place”.Mais les termes de cette coopération sur les minéraux critiques sont assez abscons et la Russie et la Chine affermissent leur présence dans la région.Au printemps dernier, en Ouzbékistan, le président russe Vladimir Poutine s’était offensé des actions des Américains et des Européens “qui tentent de perturber nos liens commerciaux, de coopération et culturels traditionnellement étroits”.Ursula von der Leyen a également rappelé la nécessité de faire avancer le projet de corridor de transport transcaspien, route commerciale contournant la Russie et reliant l’Europe à l’Asie via la mer Caspienne, menacée d’ensablement et très polluée.Car sous réserve d’investir dans les infrastructures, le positionnement stratégique de cette région permettrait d’accélérer les flux commerciaux entre l’Asie et l’Europe.Pour l’Asie centrale, qui tente d’apparaître comme un pôle uni après trois décennies de tensions, ce rapprochement avec l’UE permet d’obtenir ce que les puissances russe et chinoise ne peuvent lui fournir, notamment certaines technologies de pointe.L’hôte ouzbek du sommet, Chavkat Mirzioïev, a loué la “transformation profonde et durable de l’Asie centrale”, rappelant qu’il était “impensable” il y a peu de voir les présidents centrasiatiques “représenter ensemble la région devant les dirigeants européens”.- Droits humains délaissés -Premier investisseur régional (40% du total), l’UE est également, avec environ 550 millions d’euros pour la période 2021-2027, le premier fournisseur d’aide au développement.Car cette région recouverte de déserts et de montagnes est particulièrement vulnérable au changement climatique, M. Costa rappelant cette menace contre la “production d’énergie, la croissance économique, l’agriculture, la sécurité alimentaire, la stabilité sociale et la paix.Si l’UE est le deuxième partenaire commercial de l’Asie centrale (22,6% du total), ce chiffre cache cependant de grandes disparités entre les pays.De plus, la récente hausse des échanges commerciaux entre l’UE et l’Asie centrale masque un phénomène contre lequel les Européens ont grand mal à lutter: la réexportation de produits sous sanctions occidentales vers la Russie.Lors de ce sommet, la question des droits humains dans ces États encore largement autoritaires, dont l’Ouzbékistan, pays hôte, a été délaissée, alors que la situation se dégrade selon plusieurs ONG, qui déplorent l’emprisonnement d’opposants et de journalistes.burs-bk/pop/sba

Droits de douane de Trump : la Chine riposte fermement

La Chine a riposté avec fermeté vendredi à l’imposition de droits de douane massifs par Donald Trump, en imposant à son tour des taxes de 34% sur toutes les importations de biens américains et en saisissant dans la foulée l’Organisation mondiale du commerce international (OMC).Avant l’ouverture de Wall Street, l’ensemble des Bourses européennes, déjà plombées la veille, plongeaient en mi-journée après les annonces de rétorsion de la Chine — particulièrement frappée par les droits de douane américains — que Pékin appliquera dès le 10 avril.Face à l’escalade commerciale entre les deux premières puissances économiques du globe, la réaction a été en effet immédiate : vers 11H00 GMT, la Bourse de Francfort chutait de 5,08%, Paris de 4,26% et Londres de 3,90%. Milan dégringolait de 7,57% et Madrid de 6,02%.Peu avant, les cours du pétrole dégringolaient encore, avec une chute de plus de 5%, et le cuivre suivait le même mouvement.”Pour toutes les marchandises importées en provenance des Etats-Unis, un droit de douane supplémentaire de 34% sera imposé en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, a annoncé le ministère chinois des Finances.Le ministère chinois du Commerce a par ailleurs annoncé des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares,  y compris le gadolinium, utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique, et l’yttrium, utilisé dans l’électronique grand public.”La Chine a déposé une plainte dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’OMC”, a annoncé pour sa part le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.L’onde de choc des annonces de M. Trump a continé de secouer vendredi l’Asie. La Bourse de Tokyo a accentué ses pertes en clôture : l’indice vedette Nikkei a perdu 2,75%, et l’indice élargi Topix 3,37%.De même, la Bourse de Sydney a chuté de 2,44% et celle de Séoul reculé de 0,86%. Les places chinoises étaient fermées en raison d’un jour férié.”A en juger par les réactions des marchés mondiaux, l’incertitude est plus grande que jamais”, soulignent les analystes de Tokai Tokyo Securities.Alors que les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont commencé à chercher la parade jeudi face au coup de massue infligé par Donald Trump, le président américain a balayé les inquiétudes. “L’économie avait beaucoup de problèmes… C’était un patient malade, (elle) va finir en pleine forme”, a-t-il assuré devant la presse, à bord d’Air Force One.Mais pour le Fonds monétaire international (FMI) les annonces de Donald Trump “constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle”, a averti sa directrice, Kristalina Georgieva.- Macron esquisse une riposte -La veille, un vent de panique avait soufflé sur Wall Street, où les ménages américains placent massivement leur épargne.Des milliards de dollars d’actions sont partis en fumée: -5,97% pour l’indice Nasdaq, -4,84% pour l’indice de référence S&P 500, leur pire séance depuis 2020, lors du premier mandat de Donald Trump.Les entreprises fuies par les investisseurs sont celles dont le modèle de production est en péril en raison de leur dépendance aux importations en provenance d’Asie. Comme l’habillement (Gap, -20,38%) ou la tech (Apple, -9,25%). Les nouveaux droits de douane sont particulièrement punitifs pour la Chine (qui, précédemment visée, verra au total les taxes sur ses produits atteindre 54%), le Cambodge (+49%), le Vietnam (+46%) ou encore le Bangladesh (+37%).Cette nouvelle salve arrive après d’autres, plus ciblées: +25% sur l’acier et l’aluminium, mais aussi depuis ce jeudi +25% sur les voitures importées aux Etats-Unis.Stupéfaits par l’ampleur de l’offensive américaine, qui rebat les cartes du commerce mondial, les principaux partenaires des Etats-Unis se sont globalement abstenus de jeter de l’huile sur le feu.La présidence américaine a laissé la porte ouverte à des négociations et mis en garde contre toute velléité de représailles, menaçant de sanctions supplémentaires.Face à une décision américaine “grave et infondée”, le président français, Emmanuel Macron, a esquissé une riposte graduée, passant par l’unité des Européens et la suspension temporaire des investissements aux Etats-Unis.La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a estimé qu’il fallait avoir pour objectif de “supprimer” les droits de douane, “pas (de) les multiplier” par une surenchère. – Suspension de production -L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE subiront ainsi par exemple 20% de taxes additionnelles, s’ajoutant aux droits de douane déjà en vigueur.Les surtaxes américaines pourraient réduire d'”environ 1%” le commerce mondial de marchandises en volume cette année, a affirmé jeudi la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.La surtaxe sur l’automobile, entrée en vigueur jeudi, a déjà fait ses premières victimes avec l’annonce par Stellantis d’une suspension de la production dans certaines usines au Canada et Mexique. 

Droits de douane de Trump : la Chine riposte fermement

La Chine a riposté avec fermeté vendredi à l’imposition de droits de douane massifs par Donald Trump, en imposant à son tour des taxes de 34% sur toutes les importations de biens américains et en saisissant dans la foulée l’Organisation mondiale du commerce international (OMC).Avant l’ouverture de Wall Street, l’ensemble des Bourses européennes, déjà plombées la veille, plongeaient en mi-journée après les annonces de rétorsion de la Chine — particulièrement frappée par les droits de douane américains — que Pékin appliquera dès le 10 avril.Face à l’escalade commerciale entre les deux premières puissances économiques du globe, la réaction a été en effet immédiate : vers 11H00 GMT, la Bourse de Francfort chutait de 5,08%, Paris de 4,26% et Londres de 3,90%. Milan dégringolait de 7,57% et Madrid de 6,02%.Peu avant, les cours du pétrole dégringolaient encore, avec une chute de plus de 5%, et le cuivre suivait le même mouvement.”Pour toutes les marchandises importées en provenance des Etats-Unis, un droit de douane supplémentaire de 34% sera imposé en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, a annoncé le ministère chinois des Finances.Le ministère chinois du Commerce a par ailleurs annoncé des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares,  y compris le gadolinium, utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique, et l’yttrium, utilisé dans l’électronique grand public.”La Chine a déposé une plainte dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’OMC”, a annoncé pour sa part le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.L’onde de choc des annonces de M. Trump a continé de secouer vendredi l’Asie. La Bourse de Tokyo a accentué ses pertes en clôture : l’indice vedette Nikkei a perdu 2,75%, et l’indice élargi Topix 3,37%.De même, la Bourse de Sydney a chuté de 2,44% et celle de Séoul reculé de 0,86%. Les places chinoises étaient fermées en raison d’un jour férié.”A en juger par les réactions des marchés mondiaux, l’incertitude est plus grande que jamais”, soulignent les analystes de Tokai Tokyo Securities.Alors que les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont commencé à chercher la parade jeudi face au coup de massue infligé par Donald Trump, le président américain a balayé les inquiétudes. “L’économie avait beaucoup de problèmes… C’était un patient malade, (elle) va finir en pleine forme”, a-t-il assuré devant la presse, à bord d’Air Force One.Mais pour le Fonds monétaire international (FMI) les annonces de Donald Trump “constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle”, a averti sa directrice, Kristalina Georgieva.- Macron esquisse une riposte -La veille, un vent de panique avait soufflé sur Wall Street, où les ménages américains placent massivement leur épargne.Des milliards de dollars d’actions sont partis en fumée: -5,97% pour l’indice Nasdaq, -4,84% pour l’indice de référence S&P 500, leur pire séance depuis 2020, lors du premier mandat de Donald Trump.Les entreprises fuies par les investisseurs sont celles dont le modèle de production est en péril en raison de leur dépendance aux importations en provenance d’Asie. Comme l’habillement (Gap, -20,38%) ou la tech (Apple, -9,25%). Les nouveaux droits de douane sont particulièrement punitifs pour la Chine (qui, précédemment visée, verra au total les taxes sur ses produits atteindre 54%), le Cambodge (+49%), le Vietnam (+46%) ou encore le Bangladesh (+37%).Cette nouvelle salve arrive après d’autres, plus ciblées: +25% sur l’acier et l’aluminium, mais aussi depuis ce jeudi +25% sur les voitures importées aux Etats-Unis.Stupéfaits par l’ampleur de l’offensive américaine, qui rebat les cartes du commerce mondial, les principaux partenaires des Etats-Unis se sont globalement abstenus de jeter de l’huile sur le feu.La présidence américaine a laissé la porte ouverte à des négociations et mis en garde contre toute velléité de représailles, menaçant de sanctions supplémentaires.Face à une décision américaine “grave et infondée”, le président français, Emmanuel Macron, a esquissé une riposte graduée, passant par l’unité des Européens et la suspension temporaire des investissements aux Etats-Unis.La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a estimé qu’il fallait avoir pour objectif de “supprimer” les droits de douane, “pas (de) les multiplier” par une surenchère. – Suspension de production -L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE subiront ainsi par exemple 20% de taxes additionnelles, s’ajoutant aux droits de douane déjà en vigueur.Les surtaxes américaines pourraient réduire d'”environ 1%” le commerce mondial de marchandises en volume cette année, a affirmé jeudi la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.La surtaxe sur l’automobile, entrée en vigueur jeudi, a déjà fait ses premières victimes avec l’annonce par Stellantis d’une suspension de la production dans certaines usines au Canada et Mexique.Â