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Dans les cendres et les larmes, l’étrange mission de préservation d’une forêt thaïlandaise brûlée

La généticienne Inna Birchenko pleure, au milieu de la réserve naturelle thaïlandaise d’Umphang. Il n’était pas prévu que cette forêt, où elle est venue collecter des spécimens d’arbres, brûle. La fumée flotte encore dans l’air.”Cette belle communauté diverse d’arbres et d’animaux est en train d’être détruite sous nos yeux”, se lamente-t-elle, choquée de découvrir les ravages du feu.Inna Birchenko est chercheuse aux célèbres Jardins botaniques royaux de Kew, un organisme public britannique qui gère le projet titanesque de la “Banque de semences du millénaire”: près de 2,5 milliards de graines de plus de 40.000 espèces de plantes sauvages méticuleusement échantillonnées dans le monde, et conservées pour la postérité.Avec des scientifiques du Royaume-Uni et de Thaïlande, elle est cette fois venue ici pour collecter des graines et des feuilles d’arbres de cette réserve naturelle, censée être un joyau de préservation. Avec l’objectif d’étudier l’impact de la température et de l’humidité sur la germination des arbres.Ces connaissances pourraient un jour aider à reboiser avec des arbres plus résistants à l’élévation des températures et aux climats plus secs.Mais à Umphang, dans cette zone isolée du nord-ouest thaïlandais, les chercheurs sont atterrés de constater les répercussions des activités humaines sur des forêts pourtant théoriquement protégées.La randonnée sauvage d’Inna Birchenko et de ses collègues s’est transformée en sinistre marche de plusieurs kilomètres sur un sol couvert de cendre noire et grisâtre, à travers des bois parfois encore fumants. Ils ont aussi découvert, sur des parcelles visiblement défrichées, des étendues de champs de maïs.Aucune trace de la faune sauvage: Inna ne verra pas les calaos (des oiseaux), éléphants, cerfs et tigres qui font la réputation du site.A la place, l’équipe ramasse une cigale jaune à moitié carbonisée et découvre cinq oeufs aux coquilles roussies par les flammes dans un nid de poule sauvage.”Cela me fend le coeur”, lâche Nattanit Yiamthaisong, doctorante de l’unité de recherche sur la restauration des forêts (Forru) à l’université de Chiang Mai, qui travaille avec Mme Birchenko et son collègue de Kew, Jan Sala.”Je croyais qu’une réserve ou un parc naturel étaient des zones protégées. Je ne m’attendais pas à voir autant de champs, ni autant de feux”.- Incendies récurrents -Les feux de forêt sont courants en Thaïlande au printemps, quand les agriculteurs embrasent les restes de la récolte précédente pour faire place nette à de nouveaux semis.Certaines communautés, qui peuplent les zones protégées de longue date, ont des autorisations spéciales pour y cultiver des parcelles.Les brûlis agricoles peuvent aider à enrichir le sol. Le feu fait aussi partie intégrante d’écosystèmes forestiers, certaines graines en ayant par exemple besoin pour germer.Mais, parfois, les feux de champs atteignent les forêts adjacentes, accidentellement ou non. Le risque est accru par le climat plus sec lié au changement climatique et par la pression économique sur les agriculteurs, qui les pousse à semer plus fréquemment et sur de plus grands espaces.Or des forêts soumises à des incendies récurrents et extrêmes pourraient ne jamais s’en remettre, avertissent des experts.Vue de satellites de la Nasa, la multiplication des incendies est frappante depuis plusieurs semaines dans de nombreuses zones de Thaïlande pourtant officiellement protégées.Dans la région touristique de Chiang Mai, les pompiers interviennent et envoient des hélicoptères qui larguent de l’eau sur les forêts en flammes, au prix de milliers de dollars par mission.Mais la réserve d’Umphang, elle, est loin des regards et délaissée. Des gardes forestiers protègent certes le secteur, mais ils sont mal payés et surmenés, et manquent de moyens, selon des défenseurs de l’environnement.Le ministère thaïlandais des Parcs nationaux n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.- Déforestation rapide -“La forêt tropicale immaculée que nous nous attendions à voir a disparu”, déplore Jan Sala, expert en germination. “Cela montre vraiment l’importance de la préservation de la biodiversité car tout est en train d’être déboisé très, très rapidement”.Le projet de Jan Sala et Inna Birchenko vise à cartographier la structure et la diversité génétiques de trois espèces d’arbres, à prédire leur résistance au changement climatique et, au bout du compte, à délimiter en Thaïlande des zones de plantation selon l’adaptabilité des espèces.”Nous espérons que certains (arbres) seront plus résistants au changement climatique. Et ensuite (…) nous pourrons mieux faire usage” de tel ou tel type d’arbre pour reboiser, explique M. Sala.De retour au Royaume-Uni, les chercheurs feront germer les graines collectées, à des températures et des niveaux d’humidité différents afin de connaître leurs limites.Des analyses génétiques permettront d’identifier les mutations qui rendent les arbres plus résistants au réchauffement.D’où la mission de collecte de spécimens en Thaïlande, concentrée sur trois espèces d’arbres non menacées: l’albizia odoratissima, le phyllanthus emblica (une sorte de groseiller) et le sapindus rarak. Toutes se développent dans des climats différents et les habitants de la zone savent les repérer.Malgré leur aide, la tâche s’avère parfois complexe pour l’équipe scientifique, qui scrute la forêt pour repérer les formes de feuilles des arbres en question.- Capsule “pour l’avenir” -“Ma Sak?”, crie Jan Sala, en prononçant le nom local du sapindus rarak, dont les fruits étaient autrefois utilisés comme détergent naturel.La confirmation revient au technicien du Forru, Thongyod Chiangkanta, un ancien garde forestier et expert en identification des plantes.Idéalement, les graines sont prélevées dans les fruits encore attachés à l’arbre. Quand les branches sont trop hautes, l’équipe lance une corde rouge lestée vers les branches pour les secouer et faire pleuvoir les fruits, mais aussi des feuilles qu’analysera Inna Birchenko. Ces échantillons de branches et de feuilles sont soigneusement pressés comme dans un herbier, et rejoindront plus de sept millions d’autres spécimens en Angleterre, dans l’herbarium de Kew.Quant aux graines, les chercheurs prévoient d’en collecter des milliers durant l’expédition, en s’assurant au préalable qu’elles ne sont ni gâtées ni infestées.La mission n’est pas infructueuse. “C’est génial de trouver les arbres, mais en même temps vraiment triste, parce qu’à cinq mètres de l’arbre, il y a un feu de forêt, l’espace est dégradé, et j’imagine que ces arbres ne seront plus là dans quelques années”, dit Jan Sala.Les prélèvements de l’équipe ont lieu dans sept zones de Thaïlande, qui heureusement n’ont pas toutes brûlé.C’est “une capsule de la diversité génétique que nous préservons pour l’avenir”, résume Inna Birchenko, qui n’en reste pas moins anxieuse de l’avenir: “Nous faisons quelque chose, mais nous faisons trop peu et peut-être trop tard.”

Dans les cendres et les larmes, l’étrange mission de préservation d’une forêt thaïlandaise brûlée

La généticienne Inna Birchenko pleure, au milieu de la réserve naturelle thaïlandaise d’Umphang. Il n’était pas prévu que cette forêt, où elle est venue collecter des spécimens d’arbres, brûle. La fumée flotte encore dans l’air.”Cette belle communauté diverse d’arbres et d’animaux est en train d’être détruite sous nos yeux”, se lamente-t-elle, choquée de découvrir les ravages du feu.Inna Birchenko est chercheuse aux célèbres Jardins botaniques royaux de Kew, un organisme public britannique qui gère le projet titanesque de la “Banque de semences du millénaire”: près de 2,5 milliards de graines de plus de 40.000 espèces de plantes sauvages méticuleusement échantillonnées dans le monde, et conservées pour la postérité.Avec des scientifiques du Royaume-Uni et de Thaïlande, elle est cette fois venue ici pour collecter des graines et des feuilles d’arbres de cette réserve naturelle, censée être un joyau de préservation. Avec l’objectif d’étudier l’impact de la température et de l’humidité sur la germination des arbres.Ces connaissances pourraient un jour aider à reboiser avec des arbres plus résistants à l’élévation des températures et aux climats plus secs.Mais à Umphang, dans cette zone isolée du nord-ouest thaïlandais, les chercheurs sont atterrés de constater les répercussions des activités humaines sur des forêts pourtant théoriquement protégées.La randonnée sauvage d’Inna Birchenko et de ses collègues s’est transformée en sinistre marche de plusieurs kilomètres sur un sol couvert de cendre noire et grisâtre, à travers des bois parfois encore fumants. Ils ont aussi découvert, sur des parcelles visiblement défrichées, des étendues de champs de maïs.Aucune trace de la faune sauvage: Inna ne verra pas les calaos (des oiseaux), éléphants, cerfs et tigres qui font la réputation du site.A la place, l’équipe ramasse une cigale jaune à moitié carbonisée et découvre cinq oeufs aux coquilles roussies par les flammes dans un nid de poule sauvage.”Cela me fend le coeur”, lâche Nattanit Yiamthaisong, doctorante de l’unité de recherche sur la restauration des forêts (Forru) à l’université de Chiang Mai, qui travaille avec Mme Birchenko et son collègue de Kew, Jan Sala.”Je croyais qu’une réserve ou un parc naturel étaient des zones protégées. Je ne m’attendais pas à voir autant de champs, ni autant de feux”.- Incendies récurrents -Les feux de forêt sont courants en Thaïlande au printemps, quand les agriculteurs embrasent les restes de la récolte précédente pour faire place nette à de nouveaux semis.Certaines communautés, qui peuplent les zones protégées de longue date, ont des autorisations spéciales pour y cultiver des parcelles.Les brûlis agricoles peuvent aider à enrichir le sol. Le feu fait aussi partie intégrante d’écosystèmes forestiers, certaines graines en ayant par exemple besoin pour germer.Mais, parfois, les feux de champs atteignent les forêts adjacentes, accidentellement ou non. Le risque est accru par le climat plus sec lié au changement climatique et par la pression économique sur les agriculteurs, qui les pousse à semer plus fréquemment et sur de plus grands espaces.Or des forêts soumises à des incendies récurrents et extrêmes pourraient ne jamais s’en remettre, avertissent des experts.Vue de satellites de la Nasa, la multiplication des incendies est frappante depuis plusieurs semaines dans de nombreuses zones de Thaïlande pourtant officiellement protégées.Dans la région touristique de Chiang Mai, les pompiers interviennent et envoient des hélicoptères qui larguent de l’eau sur les forêts en flammes, au prix de milliers de dollars par mission.Mais la réserve d’Umphang, elle, est loin des regards et délaissée. Des gardes forestiers protègent certes le secteur, mais ils sont mal payés et surmenés, et manquent de moyens, selon des défenseurs de l’environnement.Le ministère thaïlandais des Parcs nationaux n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.- Déforestation rapide -“La forêt tropicale immaculée que nous nous attendions à voir a disparu”, déplore Jan Sala, expert en germination. “Cela montre vraiment l’importance de la préservation de la biodiversité car tout est en train d’être déboisé très, très rapidement”.Le projet de Jan Sala et Inna Birchenko vise à cartographier la structure et la diversité génétiques de trois espèces d’arbres, à prédire leur résistance au changement climatique et, au bout du compte, à délimiter en Thaïlande des zones de plantation selon l’adaptabilité des espèces.”Nous espérons que certains (arbres) seront plus résistants au changement climatique. Et ensuite (…) nous pourrons mieux faire usage” de tel ou tel type d’arbre pour reboiser, explique M. Sala.De retour au Royaume-Uni, les chercheurs feront germer les graines collectées, à des températures et des niveaux d’humidité différents afin de connaître leurs limites.Des analyses génétiques permettront d’identifier les mutations qui rendent les arbres plus résistants au réchauffement.D’où la mission de collecte de spécimens en Thaïlande, concentrée sur trois espèces d’arbres non menacées: l’albizia odoratissima, le phyllanthus emblica (une sorte de groseiller) et le sapindus rarak. Toutes se développent dans des climats différents et les habitants de la zone savent les repérer.Malgré leur aide, la tâche s’avère parfois complexe pour l’équipe scientifique, qui scrute la forêt pour repérer les formes de feuilles des arbres en question.- Capsule “pour l’avenir” -“Ma Sak?”, crie Jan Sala, en prononçant le nom local du sapindus rarak, dont les fruits étaient autrefois utilisés comme détergent naturel.La confirmation revient au technicien du Forru, Thongyod Chiangkanta, un ancien garde forestier et expert en identification des plantes.Idéalement, les graines sont prélevées dans les fruits encore attachés à l’arbre. Quand les branches sont trop hautes, l’équipe lance une corde rouge lestée vers les branches pour les secouer et faire pleuvoir les fruits, mais aussi des feuilles qu’analysera Inna Birchenko. Ces échantillons de branches et de feuilles sont soigneusement pressés comme dans un herbier, et rejoindront plus de sept millions d’autres spécimens en Angleterre, dans l’herbarium de Kew.Quant aux graines, les chercheurs prévoient d’en collecter des milliers durant l’expédition, en s’assurant au préalable qu’elles ne sont ni gâtées ni infestées.La mission n’est pas infructueuse. “C’est génial de trouver les arbres, mais en même temps vraiment triste, parce qu’à cinq mètres de l’arbre, il y a un feu de forêt, l’espace est dégradé, et j’imagine que ces arbres ne seront plus là dans quelques années”, dit Jan Sala.Les prélèvements de l’équipe ont lieu dans sept zones de Thaïlande, qui heureusement n’ont pas toutes brûlé.C’est “une capsule de la diversité génétique que nous préservons pour l’avenir”, résume Inna Birchenko, qui n’en reste pas moins anxieuse de l’avenir: “Nous faisons quelque chose, mais nous faisons trop peu et peut-être trop tard.”

Nouvelles opérations israéliennes à Gaza, au moins 30 morts selon la Défense civile

L’armée israélienne a lancé une nouvelle offensive au sol vendredi à Gaza-Ville, intensifiant ses opérations dans le territoire palestinien qui ont fait au moins 30 morts, selon la Défense civile.Ces opérations interviennent après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis d’accentuer la pression militaire sur le mouvement islamiste palestinien Hamas pour obtenir la libération des otages encore retenus à Gaza.Dans le même temps, l’armée israélienne a intensifié ses frappes en Syrie et au Liban voisins, tuant avant l’aube deux membres de la branche armée du Hamas dans un raid aérien contre un bâtiment à Saïda, ville du sud du Liban.Ces dernières heures, les forces israéliennes ont commencé des opérations terrestres à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville, “afin d’étendre la zone de sécurité”, a indiqué l’armée en référence à la zone tampon qu’elle a établie à l’intérieur de la bande de Gaza, à la frontière avec Israël et avec l’Egypte.”Dans le cadre de cette opération, les soldats ont éliminé de nombreux terroristes et démantelé des infrastructures terroristes du Hamas”, a ajouté l’armée dans un communiqué.Les soldats “autorisent l’évacuation des civils de la zone de combat par des voies organisées pour leur sécurité”, a-t-elle assuré.Selon la Défense civile à Gaza, au moins 30 Palestiniens ont été tués dans les opérations israéliennes depuis l’aube.- “Augmenter la pression” -Après deux mois de trêve dans la guerre à Gaza et plusieurs semaines de tractations infructueuses sur la façon de la prolonger, Israël a repris le 18 mars ses bombardements aériens suivis d’opérations terrestres dans la bande de Gaza dévastée et assiégée.Le gouvernement Netanyahu affirme que la pression militaire est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre la soixantaine d’otages, morts ou vivants, qu’il détient encore.La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque d’une violence et d’une ampleur sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.L’attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées durant l’attaque, 58 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.Israël a juré de détruire le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et mené une offensive dévastatrice dans le territoire palestinien dans laquelle au moins 50.523 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.”Nous morcelons la bande de Gaza et nous augmentons la pression pas à pas, afin qu’ils nous rendent nos otages”, a déclaré M. Netanyahu mercredi.Jeudi, l’armée israélienne a annoncé avoir visé “600 cibles terroristes” à Gaza depuis le 18 mars. La quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés par les combats, dont des dizaines de milliers ont trouvé refuge dans des écoles, hôpitaux ou autres bâtiments publics. Israël qui a visé des centres ou sont réfugiés ces déplacés accuse le Hamas d’utiliser ces bâtiments à des fins militaires. Le Hamas dément.- Frappes au Liban et en Syrie -Au Liban, l’armée israélienne a annoncé avoir tué un “commandant” du Hamas, Hassan Farhat, dans une frappe à Saïda (sud). Selon elle, Hassan Farhat “a orchestré de nombreuses attaques terroristes contre des civils israéliens et des soldats” depuis le début de la guerre à Gaza. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, ont confirmé la mort d’un de leurs commandants, Hassan Farhat, et de son fils, également membre des Brigades, dans la frappe. La fille de Hassan Farhat a également péri, ont précisé les Brigades dans un communiqué.A Saïda, le correspondant de l’AFP a vu un appartement, au quatrième étage d’un immeuble, détruit et en flammes.Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a dénoncé “une agression flagrante contre la souveraineté libanaise” et une “claire violation” de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah libanais, un allié du Hamas.En Syrie, l’armée israélienne a aussi intensifié ses frappes meurtrières ces derniers jours et a mené une incursion terrestre dans la sud du territoire syrien. Elle a y visé notamment des bases et un aéroport militaires.Les autorités syriennes ont dénoncé “une tentative préméditée de déstabiliser” le pays.Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a averti jeudi le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, qu’il paierait un “lourd tribut” si la sécurité d’Israël était menacée.

Nouvelles opérations israéliennes à Gaza, au moins 30 morts selon la Défense civile

L’armée israélienne a lancé une nouvelle offensive au sol vendredi à Gaza-Ville, intensifiant ses opérations dans le territoire palestinien qui ont fait au moins 30 morts, selon la Défense civile.Ces opérations interviennent après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis d’accentuer la pression militaire sur le mouvement islamiste palestinien Hamas pour obtenir la libération des otages encore retenus à Gaza.Dans le même temps, l’armée israélienne a intensifié ses frappes en Syrie et au Liban voisins, tuant avant l’aube deux membres de la branche armée du Hamas dans un raid aérien contre un bâtiment à Saïda, ville du sud du Liban.Ces dernières heures, les forces israéliennes ont commencé des opérations terrestres à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville, “afin d’étendre la zone de sécurité”, a indiqué l’armée en référence à la zone tampon qu’elle a établie à l’intérieur de la bande de Gaza, à la frontière avec Israël et avec l’Egypte.”Dans le cadre de cette opération, les soldats ont éliminé de nombreux terroristes et démantelé des infrastructures terroristes du Hamas”, a ajouté l’armée dans un communiqué.Les soldats “autorisent l’évacuation des civils de la zone de combat par des voies organisées pour leur sécurité”, a-t-elle assuré.Selon la Défense civile à Gaza, au moins 30 Palestiniens ont été tués dans les opérations israéliennes depuis l’aube.- “Augmenter la pression” -Après deux mois de trêve dans la guerre à Gaza et plusieurs semaines de tractations infructueuses sur la façon de la prolonger, Israël a repris le 18 mars ses bombardements aériens suivis d’opérations terrestres dans la bande de Gaza dévastée et assiégée.Le gouvernement Netanyahu affirme que la pression militaire est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre la soixantaine d’otages, morts ou vivants, qu’il détient encore.La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque d’une violence et d’une ampleur sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.L’attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées durant l’attaque, 58 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.Israël a juré de détruire le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et mené une offensive dévastatrice dans le territoire palestinien dans laquelle au moins 50.523 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.”Nous morcelons la bande de Gaza et nous augmentons la pression pas à pas, afin qu’ils nous rendent nos otages”, a déclaré M. Netanyahu mercredi.Jeudi, l’armée israélienne a annoncé avoir visé “600 cibles terroristes” à Gaza depuis le 18 mars. La quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés par les combats, dont des dizaines de milliers ont trouvé refuge dans des écoles, hôpitaux ou autres bâtiments publics. Israël qui a visé des centres ou sont réfugiés ces déplacés accuse le Hamas d’utiliser ces bâtiments à des fins militaires. Le Hamas dément.- Frappes au Liban et en Syrie -Au Liban, l’armée israélienne a annoncé avoir tué un “commandant” du Hamas, Hassan Farhat, dans une frappe à Saïda (sud). Selon elle, Hassan Farhat “a orchestré de nombreuses attaques terroristes contre des civils israéliens et des soldats” depuis le début de la guerre à Gaza. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, ont confirmé la mort d’un de leurs commandants, Hassan Farhat, et de son fils, également membre des Brigades, dans la frappe. La fille de Hassan Farhat a également péri, ont précisé les Brigades dans un communiqué.A Saïda, le correspondant de l’AFP a vu un appartement, au quatrième étage d’un immeuble, détruit et en flammes.Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a dénoncé “une agression flagrante contre la souveraineté libanaise” et une “claire violation” de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah libanais, un allié du Hamas.En Syrie, l’armée israélienne a aussi intensifié ses frappes meurtrières ces derniers jours et a mené une incursion terrestre dans la sud du territoire syrien. Elle a y visé notamment des bases et un aéroport militaires.Les autorités syriennes ont dénoncé “une tentative préméditée de déstabiliser” le pays.Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a averti jeudi le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, qu’il paierait un “lourd tribut” si la sécurité d’Israël était menacée.

Batteries: les usines françaises avancent malgré la défiance du secteur

ACC, AESC, Verkor: les usines de batteries pour véhicules électriques grandissent dans le nord de la France, même si le secteur est en plein doute après la faillite du géant suédois Northvolt.La pionnière ACC monte en cadence à Douvrin. Elle a livré ses premières batteries pour la Peugeot 3008. “Nous avons fabriqué autant de cellules et de modules au premier trimestre 2025 que pendant toute l’année 2024”, a souligné Matthieu Hubert, secrétaire général d’ACC.A quelques kilomètres de là, AESC-Envision fait les derniers tests avant de lancer la production en série. L’usine du géant sino-japonais de la batterie s’est installée à Douai sur un parking de l’usine Renault, dont il équipera les R5 électriques.Près du port de Dunkerque et de l’imposante centrale nucléaire de Gravelines, au milieu des champs, l’usine de la start-up Verkor est sortie de terre et installe ses machines. “On va tout raccorder mécaniquement, électriquement, dans les prochaines semaines”, a déclaré mercredi à des journalistes Benoît Lemaignan, un des cofondateurs de Verkor. Après des tests, l’entreprise devrait démarrer la production au plus tard en début d’année 2026.L’objectif de Verkor est de produire 16 gigawattheures de batteries par an à partir de 2028, dont 12 pour Renault, soit de quoi équiper 150.000 véhicules. A quelques pas de la nouvelle usine, un terrain est réservé pour le groupe taïwanais ProLogium, qui compte y construire aussi sa propre usine française.- Stratégique -La réussite de ces usines de batteries pour voitures électriques en France, en Hongrie ou en Espagne est considérée comme stratégique par l’Europe, alors que la Chine produit encore 83% des batteries mondiales, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Plus de 60 milliards d’euros ont été investis dans ces usines à travers le continent depuis 2020, selon le géant de l’informatique Capgemini.Dans la “vallée de la batterie” du nord de la France, ces usines devraient créer 13.000 emplois directs et au moins le double d’emplois indirects, d’après l’Aria, qui représente les industriels locaux de l’automobile.Réuni cette semaine à Dunkerque, le secteur s’interrogeait sur les difficultés des entreprises à monter en cadence et surtout à trouver des financements. La faillite début mars de Northvolt, plus grande initiative européenne dans ce secteur stratégique, était liée à des retards dans sa production mais aussi à un ralentissement du marché des voitures électriques en Europe.Pour Richard Bouveret, patron de Blue Solutions, “il y a eu un peu d’hystérie” sur les financements et “beaucoup d’actionnaires le paient”. Cette filiale du groupe Bolloré mise sur un modèle de batteries et d’usines moins coûteuses, tandis que d’autres comme ProLogium visent des batteries plus puissantes promettant une recharge très rapide.”Il faut aller au-delà des produits qu’on a déjà et gagner la confiance des consommateurs comme des investisseurs”, a estimé M. Bouveret lors d’une table ronde.La rentabilité de ces projets pharaoniques reste incertaine. Les coûts de production en Europe sont environ 50% plus élevés qu’en Chine, la chaîne d’approvisionnement liée aux batteries reste relativement faible et le secteur manque de salariés qualifiés, notait l’AIE début mars dans un rapport.”On est à un moment charnière”, a résumé Pierre Bagnon, spécialiste du secteur chez Capgemini.Après leur construction, les usines doivent faire des tests pendant de longs mois et produire des cellules de batteries qui seront jetées, avant de monter en qualité et passer à la production en série. Le patron d’ACC, Yann Vincent, parle de cette phase de tests comme d’une “vallée de la mort”.”Le démarrage ne dure pas un an”, a précisé M. Bagnon. “Construire une industrie européenne pérenne, durable dans le temps en termes de consommation énergétique, se passe sur le temps long”, a-t-il relevé.”Que ce soit aux Etats-Unis ou en Asie, les niveaux de soutien ont été considérables. L’Europe n’a pas encore pris conscience de ce dont on parlait”, a lancé Benoît Lemaignan chez Verkor. Comparés à l’argent que l’Europe dépense pour importer du pétrole, “les petits milliards qui ont été mis sur la table pour construire une industrie de la batterie en Europe ne sont pas à la hauteur”, selon lui.

Séisme en Birmanie: le chef de la junte critiqué en marge d’un sommet régional

Des manifestations ont visé vendredi le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing à Bangkok où il participe à un sommet régional, une semaine après le tremblement de terre qui a tué plus de 3.000 personnes et laissé des milliers d’autres sans abri dans ce pays en proie à une guerre civile. De nombreuses nations ont envoyé des équipes de secours et d’aide en Birmanie, mais sur le terrain, dans certaines des zones les plus touchées par le tremblement de terre de magnitude 7,7 du 28 mars, les efforts de la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2021 sont peu visibles.Le dernier bilan en Birmanie s’élève à 3.145 morts, 4.589 blessés et 221 disparus, selon les médias d’Etat. A Bangkok, 22 personnes sont décédées en raison du séisme, la plupart étant des ouvriers écrasés par l’effondrement d’une tour en construction.Son chef, le général Min Aung Hlaing, doit tenir des pourparlers vendredi avec les dirigeants des six autres pays de l’Initiative du Golfe du Bengale pour une coopération technique et économique multisectorielle (Bimstec) dans un luxueux hôtel de Bangkok.Le Bismtec regroupe le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde, la Birmanie, le Népal, le Sri Lanka et la Thaïlande.Ce sommet à Bangkok offre au dirigeant birman, isolé sur la scène internationale, une rare occasion de diplomatie bilatérale. Il en a profité pour rencontrer le Premier ministre indien Narendra Modi, et la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra.A Sagaing, une ville située à seulement une dizaine de kilomètres de l’épicentre du tremblement de terre et où environ 80% des bâtiments ont été endommagés, les journalistes de l’AFP ont assisté à des scènes désespérées de centaines de survivants épuisés et affamés se bousculant pour obtenir des provisions.Des équipes de bénévoles en provenance de différents endroits en Birmanie se sont rendues en camion à Sagaing, chargées d’eau, d’huile, de riz et d’autres produits de base.- Tapis rouge -Sur un terrain de la ville voisine de Mandalay, couvert de poussière et de déchets, a poussé une ville de tentes. Les habitants qui s’y sont réfugiés se sont retrouvés sans abri, ou craignent de nouvelles répliques.”Il y a beaucoup de gens qui sont dans le besoin”, raconte à l’AFP Hla Myint Po, chauffeur de taxi de 30 ans. “Parfois, quand les donateurs apportent des choses, c’est le chaos.”La décision d’inviter le chef de la junte birmane au sommet du Bimstec a soulevé des critiques dans la capitale thaïlandaise.Sur un pont à proximité du Shangri-La Bangkok, où le général a pu profiter d’un somptueux dîner de gala la veille puis passé la nuit, des manifestants ont accroché une bannière où l’on peut lire: “Nous n’accueillons pas le meurtrier Min Aung Hlaing”.La Première ministre thaïlandaise et son gouvernement lui avaient déroulé le tapis rouge à son arrivée.Le chef de la junte, qui a évincé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi lors d’un coup d’État en 2021, déclenchant une guerre civile sanglante, est pourtant accusé de crimes de guerre et de graves violations des droits humains.Il est visé par de nombreuses sanctions mondiales et le procureur de la Cour pénale internationale a demandé un mandat d’arrêt à son encontre pour des crimes contre l’humanité présumés commis envers les Rohingyas, groupe ethnique majoritairement musulman de Birmanie.- “Un affront” -La junte birmane a annoncé mercredi un cessez-le-feu temporaire, jusqu’au 22 avril, dans sa lutte contre les groupes rebelles du pays.Mais elle a averti ses opposants, un ensemble complexe de groupes armés prodémocratie et de minorités ethniques, qu’elle riposterait aux attaques et à tous “rassemblements, organisations et expansions territoriales qui porteraient atteinte à la paix”.L'”Alliance des Trois Fraternités”, formé des principaux groupes rebelles ethniques, avait déjà annoncé une pause d’un mois dans les hostilités. Les Forces de défense populaire (FDP) avaient elles décrété un cessez-le-feu partiel.Le gouvernement d’unité nationale (NUG), opposition de l’ombre à la junte, a condamné la présence du général au sommet, la qualifiant d’affront, étant donné que “la souffrance immense (…) infligée au peuple de Birmanie”.”Permettre au chef de la junte et à ses représentants de participer à des forums régionaux et internationaux risque de légitimer un régime illégal”, a déclaré le NUG dans un communiqué.Ecartée sur la scène internationale et sous le coup de sanctions par de nombreux pays occidentaux depuis le coup d’Etat, la junte s’est tournée vers la Chine et la Russie pour obtenir du soutien.En dehors de ces deux pays et du Belarus, le déplacement de Min Aung Hlaing en Thaïlande est son premier voyage à l’étranger depuis un sommet régional en Indonésie en 2021, peu de temps après le coup d’État.

Séisme en Birmanie: le chef de la junte critiqué en marge d’un sommet régional

Des manifestations ont visé vendredi le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing à Bangkok où il participe à un sommet régional, une semaine après le tremblement de terre qui a tué plus de 3.000 personnes et laissé des milliers d’autres sans abri dans ce pays en proie à une guerre civile. De nombreuses nations ont envoyé des équipes de secours et d’aide en Birmanie, mais sur le terrain, dans certaines des zones les plus touchées par le tremblement de terre de magnitude 7,7 du 28 mars, les efforts de la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2021 sont peu visibles.Le dernier bilan en Birmanie s’élève à 3.145 morts, 4.589 blessés et 221 disparus, selon les médias d’Etat. A Bangkok, 22 personnes sont décédées en raison du séisme, la plupart étant des ouvriers écrasés par l’effondrement d’une tour en construction.Son chef, le général Min Aung Hlaing, doit tenir des pourparlers vendredi avec les dirigeants des six autres pays de l’Initiative du Golfe du Bengale pour une coopération technique et économique multisectorielle (Bimstec) dans un luxueux hôtel de Bangkok.Le Bismtec regroupe le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde, la Birmanie, le Népal, le Sri Lanka et la Thaïlande.Ce sommet à Bangkok offre au dirigeant birman, isolé sur la scène internationale, une rare occasion de diplomatie bilatérale. Il en a profité pour rencontrer le Premier ministre indien Narendra Modi, et la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra.A Sagaing, une ville située à seulement une dizaine de kilomètres de l’épicentre du tremblement de terre et où environ 80% des bâtiments ont été endommagés, les journalistes de l’AFP ont assisté à des scènes désespérées de centaines de survivants épuisés et affamés se bousculant pour obtenir des provisions.Des équipes de bénévoles en provenance de différents endroits en Birmanie se sont rendues en camion à Sagaing, chargées d’eau, d’huile, de riz et d’autres produits de base.- Tapis rouge -Sur un terrain de la ville voisine de Mandalay, couvert de poussière et de déchets, a poussé une ville de tentes. Les habitants qui s’y sont réfugiés se sont retrouvés sans abri, ou craignent de nouvelles répliques.”Il y a beaucoup de gens qui sont dans le besoin”, raconte à l’AFP Hla Myint Po, chauffeur de taxi de 30 ans. “Parfois, quand les donateurs apportent des choses, c’est le chaos.”La décision d’inviter le chef de la junte birmane au sommet du Bimstec a soulevé des critiques dans la capitale thaïlandaise.Sur un pont à proximité du Shangri-La Bangkok, où le général a pu profiter d’un somptueux dîner de gala la veille puis passé la nuit, des manifestants ont accroché une bannière où l’on peut lire: “Nous n’accueillons pas le meurtrier Min Aung Hlaing”.La Première ministre thaïlandaise et son gouvernement lui avaient déroulé le tapis rouge à son arrivée.Le chef de la junte, qui a évincé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi lors d’un coup d’État en 2021, déclenchant une guerre civile sanglante, est pourtant accusé de crimes de guerre et de graves violations des droits humains.Il est visé par de nombreuses sanctions mondiales et le procureur de la Cour pénale internationale a demandé un mandat d’arrêt à son encontre pour des crimes contre l’humanité présumés commis envers les Rohingyas, groupe ethnique majoritairement musulman de Birmanie.- “Un affront” -La junte birmane a annoncé mercredi un cessez-le-feu temporaire, jusqu’au 22 avril, dans sa lutte contre les groupes rebelles du pays.Mais elle a averti ses opposants, un ensemble complexe de groupes armés prodémocratie et de minorités ethniques, qu’elle riposterait aux attaques et à tous “rassemblements, organisations et expansions territoriales qui porteraient atteinte à la paix”.L'”Alliance des Trois Fraternités”, formé des principaux groupes rebelles ethniques, avait déjà annoncé une pause d’un mois dans les hostilités. Les Forces de défense populaire (FDP) avaient elles décrété un cessez-le-feu partiel.Le gouvernement d’unité nationale (NUG), opposition de l’ombre à la junte, a condamné la présence du général au sommet, la qualifiant d’affront, étant donné que “la souffrance immense (…) infligée au peuple de Birmanie”.”Permettre au chef de la junte et à ses représentants de participer à des forums régionaux et internationaux risque de légitimer un régime illégal”, a déclaré le NUG dans un communiqué.Ecartée sur la scène internationale et sous le coup de sanctions par de nombreux pays occidentaux depuis le coup d’Etat, la junte s’est tournée vers la Chine et la Russie pour obtenir du soutien.En dehors de ces deux pays et du Belarus, le déplacement de Min Aung Hlaing en Thaïlande est son premier voyage à l’étranger depuis un sommet régional en Indonésie en 2021, peu de temps après le coup d’État.

Droits de douane de Trump : l’onde de choc continue de parcourir la planète

L’onde de choc provoquée par l’annonce par Donald Trump de droits de douane massifs pour les partenaires commerciaux des Etats-Unis continue vendredi de parcourir la planète, les Bourses européennes ouvrant en baisse, suivant le mouvement en clôture des marchés asiatiques, toujours sonnés.En attendant d’en savoir davantage sur la réaction des partenaires commerciaux des Américains, les principaux indices boursiers européens continuaient de baisser dans les premiers échanges : Paris cédait 0,86%, Francfort 0,70%, Zurich 0,86% et Milan 1,55%.En Asie, la Bourse de Tokyo a accentué ses pertes en clôture : l’indice vedette Nikkei a perdu 2,75%, et l’indice élargi Topix 3,37%.De même, la Bourse de Sydney a chuté de 2,44% et celle de Séoul reculé de 0,86%. Les places chinoises étaient fermées en raison d’un jour férié.”A en juger par les réactions des marchés mondiaux, l’incertitude est plus grande que jamais”, soulignent les analystes de Tokai Tokyo Securities.Les droits de douane américains de 24% imposés au Japon constituent une “crise nationale” pour l’archipel, a déclaré vendredi le Premier ministre nippon, Shigeru Ishiba, devant le Parlement. Les Etats-Unis absorbaient l’an dernier 20% des exportations japonaises. Alors que les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont commencé à chercher la parade jeudi face au coup de massue infligé par Donald Trump, le président américain a balayé les inquiétudes. “L’économie avait beaucoup de problèmes… C’était un patient malade, (elle) va finir en pleine forme”, a-t-il assuré devant la presse, à bord d’Air Force One.Mais pour le Fonds monétaire international (FMI) les annonces de Donald Trump “constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle”, a averti sa directrice, Kristalina Georgieva.La veille, un vent de panique avait soufflé sur Wall Street, où les ménages américains placent massivement leur épargne.Des milliards de dollars d’actions sont partis en fumée: -5,97% pour l’indice Nasdaq, -4,84% pour l’indice de référence S&P 500, leur pire séance depuis 2020, lors du premier mandat de Donald Trump.Les entreprises fuies par les investisseurs sont celles dont le modèle de production est en péril en raison de leur dépendance aux importations en provenance d’Asie. Comme l’habillement (Gap, -20,38%) ou la tech (Apple, -9,25%). Les nouveaux droits de douane sont particulièrement punitifs pour la Chine (qui, précédemment visée, verra au total les taxes sur ses produits augmenter de 54%), le Cambodge (+49%), le Vietnam (+46%) ou encore le Bangladesh (+37%).Symptôme des fortes inquiétudes sur un ralentissement économique à venir, le pétrole a reculé de plus de 6% et l’or, actif refuge, a connu de nouveaux sommets.Cette nouvelle salve arrive après d’autres, plus ciblées: +25% sur l’acier et l’aluminium, mais aussi depuis ce jeudi +25% sur les voitures importées aux Etats-Unis.Le vice-président américain JD Vance a considéré jeudi dans une interview télévisée que la situation sur les marchés “pourrait d’une certaine manière être pire, car c’est une grosse transition”.- Macron esquisse une riposte -Stupéfaits par l’ampleur de l’offensive américaine, qui rebat les cartes du commerce mondial, les principaux partenaires des Etats-Unis se sont globalement abstenus de jeter de l’huile sur le feu.La présidence américaine a laissé la porte ouverte à des négociations et mis en garde contre toute velléité de représailles, menaçant de sanctions supplémentaires.Face à une décision américaine “grave et infondée”, le président français, Emmanuel Macron, a esquissé une riposte graduée, passant par l’unité des Européens et la suspension temporaire des investissements aux Etats-Unis.Vendredi, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a appelé vendredi les entreprises françaises à faire preuve de “patriotisme”. “Il est clair que si une grande entreprise française acceptait d’ouvrir une usine aux États-Unis, ce serait donner un point aux Américains”, a-t-il déclaré. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a estimé qu’il fallait avoir pour objectif de “supprimer” les droits de douane, “pas (de) les multiplier” par une surenchère. Le Canada, l’une des cibles favorites de Donald Trump, n’a pas subi de nouveaux droits de douane mercredi. Mais le voisin des Etats-Unis paie tout de même un tribut croissant dans la guerre commerciale enclenchée par Washington, avec des surtaxes qui touchent déjà une partie de ses exportations. Ottawa a décidé jeudi de taxer en retour certaines voitures américaines.- Suspension de production -L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE subiront ainsi par exemple 20% de taxes additionnelles, s’ajoutant aux droits de douane déjà en vigueur.Les surtaxes américaines pourraient réduire d'”environ 1%” le commerce mondial de marchandises en volume cette année, a affirmé jeudi la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.La surtaxe sur l’automobile, entrée en vigueur jeudi, a déjà fait ses premières victimes avec l’annonce par Stellantis d’une suspension de la production dans certaines usines au Canada et Mexique. 

Droits de douane de Trump : l’onde de choc continue de parcourir la planète

L’onde de choc provoquée par l’annonce par Donald Trump de droits de douane massifs pour les partenaires commerciaux des Etats-Unis continue vendredi de parcourir la planète, les Bourses européennes ouvrant en baisse, suivant le mouvement en clôture des marchés asiatiques, toujours sonnés.En attendant d’en savoir davantage sur la réaction des partenaires commerciaux des Américains, les principaux indices boursiers européens continuaient de baisser dans les premiers échanges : Paris cédait 0,86%, Francfort 0,70%, Zurich 0,86% et Milan 1,55%.En Asie, la Bourse de Tokyo a accentué ses pertes en clôture : l’indice vedette Nikkei a perdu 2,75%, et l’indice élargi Topix 3,37%.De même, la Bourse de Sydney a chuté de 2,44% et celle de Séoul reculé de 0,86%. Les places chinoises étaient fermées en raison d’un jour férié.”A en juger par les réactions des marchés mondiaux, l’incertitude est plus grande que jamais”, soulignent les analystes de Tokai Tokyo Securities.Les droits de douane américains de 24% imposés au Japon constituent une “crise nationale” pour l’archipel, a déclaré vendredi le Premier ministre nippon, Shigeru Ishiba, devant le Parlement. Les Etats-Unis absorbaient l’an dernier 20% des exportations japonaises. Alors que les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont commencé à chercher la parade jeudi face au coup de massue infligé par Donald Trump, le président américain a balayé les inquiétudes. “L’économie avait beaucoup de problèmes… C’était un patient malade, (elle) va finir en pleine forme”, a-t-il assuré devant la presse, à bord d’Air Force One.Mais pour le Fonds monétaire international (FMI) les annonces de Donald Trump “constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle”, a averti sa directrice, Kristalina Georgieva.La veille, un vent de panique avait soufflé sur Wall Street, où les ménages américains placent massivement leur épargne.Des milliards de dollars d’actions sont partis en fumée: -5,97% pour l’indice Nasdaq, -4,84% pour l’indice de référence S&P 500, leur pire séance depuis 2020, lors du premier mandat de Donald Trump.Les entreprises fuies par les investisseurs sont celles dont le modèle de production est en péril en raison de leur dépendance aux importations en provenance d’Asie. Comme l’habillement (Gap, -20,38%) ou la tech (Apple, -9,25%). Les nouveaux droits de douane sont particulièrement punitifs pour la Chine (qui, précédemment visée, verra au total les taxes sur ses produits augmenter de 54%), le Cambodge (+49%), le Vietnam (+46%) ou encore le Bangladesh (+37%).Symptôme des fortes inquiétudes sur un ralentissement économique à venir, le pétrole a reculé de plus de 6% et l’or, actif refuge, a connu de nouveaux sommets.Cette nouvelle salve arrive après d’autres, plus ciblées: +25% sur l’acier et l’aluminium, mais aussi depuis ce jeudi +25% sur les voitures importées aux Etats-Unis.Le vice-président américain JD Vance a considéré jeudi dans une interview télévisée que la situation sur les marchés “pourrait d’une certaine manière être pire, car c’est une grosse transition”.- Macron esquisse une riposte -Stupéfaits par l’ampleur de l’offensive américaine, qui rebat les cartes du commerce mondial, les principaux partenaires des Etats-Unis se sont globalement abstenus de jeter de l’huile sur le feu.La présidence américaine a laissé la porte ouverte à des négociations et mis en garde contre toute velléité de représailles, menaçant de sanctions supplémentaires.Face à une décision américaine “grave et infondée”, le président français, Emmanuel Macron, a esquissé une riposte graduée, passant par l’unité des Européens et la suspension temporaire des investissements aux Etats-Unis.Vendredi, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a appelé vendredi les entreprises françaises à faire preuve de “patriotisme”. “Il est clair que si une grande entreprise française acceptait d’ouvrir une usine aux États-Unis, ce serait donner un point aux Américains”, a-t-il déclaré. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a estimé qu’il fallait avoir pour objectif de “supprimer” les droits de douane, “pas (de) les multiplier” par une surenchère. Le Canada, l’une des cibles favorites de Donald Trump, n’a pas subi de nouveaux droits de douane mercredi. Mais le voisin des Etats-Unis paie tout de même un tribut croissant dans la guerre commerciale enclenchée par Washington, avec des surtaxes qui touchent déjà une partie de ses exportations. Ottawa a décidé jeudi de taxer en retour certaines voitures américaines.- Suspension de production -L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE subiront ainsi par exemple 20% de taxes additionnelles, s’ajoutant aux droits de douane déjà en vigueur.Les surtaxes américaines pourraient réduire d'”environ 1%” le commerce mondial de marchandises en volume cette année, a affirmé jeudi la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.La surtaxe sur l’automobile, entrée en vigueur jeudi, a déjà fait ses premières victimes avec l’annonce par Stellantis d’une suspension de la production dans certaines usines au Canada et Mexique. 

L’UE ouvre une “nouvelle ère” dans ses relations avec l’Asie centrale

L’Union européenne a loué vendredi l’entrée dans une “nouvelle ère” de ses relations avec l’Asie centrale lors d’un sommet en Ouzbékistan regroupant les cinq ex-républiques soviétiques de cette région riche en ressources naturelles, où la Russie et la Chine sont fortement implantées.Pour ce troisième sommet “Union européenne – Asie centrale” depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est présente, aux côtés du président du Conseil européen Antonio Costa et des dirigeants centrasiatiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan).A Samarcande, ville ouzbèke située sur l’ancienne Route de la Soie, Mme Von der Leyen a salué “l’entrée dans une nouvelle ère” des relations entre l’UE et l’Asie centrale, en lançant un “partenariat stratégique” censé être un “engagement à être là l’un pour l’autre”.Elle a annoncé une aide de 12 milliards d’euros pour l’Asie centrale dans le cadre de son projet de “Global Gateway” pour les infrastructures, réponse européenne aux “Nouvelles routes de la soie” promues par Pékin.La dirigeante européenne a insisté sur quatre domaines : les transports, les matières premières, l’énergie propre et la connexion numérique.Ce format “5+1″ est aussi plébiscité par la Russie, la Chine, les États-Unis, voire même le Japon ou la Corée du Sud, tandis que la Turquie place ses pions.Tous convoitent les immenses réserves de matières premières de l’Asie centrale, région aussi grande que l’UE mais peuplée seulement de quelque 80 millions d’habitants.”Vos pays sont dotés d’immenses ressources. Ces matières premières sont l’élément vital de la future économie mondiale”, a déclaré Mme Van der Leyen, rappelant que “l’autonomie de l’Europe en matière de matières premières est notre intérêt stratégique”.- Premier investisseur -L’hôte ouzbek du sommet, Chavkat Mirzioïev, a loué la “transformation profonde et durable de l’Asie centrale”, rappelant qu’il était “impensable” il y a peu de voir les présidents centrasiatiques “représenter ensemble la région devant les dirigeants européens”.Pour l’Asie centrale, qui tente d’apparaître comme un pôle uni après trois décennies de tensions, ce rapprochement avec l’UE permet d’obtenir ce que les puissances russe et chinoise ne peuvent lui fournir, notamment certaines technologies de pointe.Premier investisseur régional (40% du total), l’UE est également, avec environ 550 millions d’euros pour la période 2021-2027, le premier fournisseur d’aide au développement dans cette région particulièrement vulnérable au changement climatique, recouverte de déserts et de montagnes.Mme Van der Leyen a insisté sur l'”offre différente de l’Europe”, maintenant le crédo européen de “partenariat sans conditions” pour se démarquer de la Chine, qui détient la dette de nombreux pays centrasiatiques, ou de la Russie, fournisseur d’énergie et d’armement.Mais ces deux dernières puissances restent difficiles à déloger et affermissent leur présence, Pékin octroyant des milliards de dollars de prêts pour construire des infrastructures tandis que Moscou fait valoir ses liens historiques, hérités de l’URSS.Au printemps dernier, en Ouzbékistan, le président russe Vladimir Poutine s’était offensé des actions des Américains et des Européens “qui tentent de perturber nos liens commerciaux, de coopération et culturels traditionnellement étroits”.- Corridor transcaspien -Ursula von der Leyen a également rappelé la nécessité de faire avancer son projet de corridor de transport transcaspien, route commerciale contournant la Russie et reliant l’Europe à l’Asie via la mer Caspienne, menacée d’ensablement et très polluée.Car sous réserve d’investir dans les infrastructures, son positionnement stratégique permettrait d’accélérer les flux commerciaux entre l’Asie et l’Europe. M. Mirzioïev a rappelé les difficultés logistiques à surmonter pour relier les deux régions.Si l’UE est le deuxième partenaire commercial de l’Asie centrale (22,6% du total), ce chiffre cache cependant de grandes disparités entre les pays.De plus, la récente hausse des échanges commerciaux entre l’UE et l’Asie centrale masque un phénomène contre lequel les Européens ont grand mal à lutter: la réexportation de produits sous sanctions occidentales vers la Russie.Lors de ce sommet, la question des droits humains dans ces États encore largement autoritaires, dont l’Ouzbékistan, pays hôte, semble passer au second plan, alors que la situation se dégrade selon plusieurs ONG, qui déplorent l’emprisonnement d’opposants et de journalistes.burs-bk/bur/pop/mba