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La Grèce dévoile un vaste plan de modernisation de son armée

La Grèce, membre de l’Otan, dévoile mercredi un vaste programme de modernisation de ses forces armées, emboîtant le pas à plusieurs partenaires de l’UE dans un contexte de menaces grandissantes pour la sécurité de l’Europe.Devant le Parlement, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis doit dévoiler le calendrier de nouveaux investissements massifs en particulier dans les systèmes de défense antiaériens.Selon des sources ministérielles interrogées en mars, le pays méditerranéen, voisin de la Turquie et qui consacre plus de 3% de son Produit intérieur brut (PIB) à la défense, va investir quelque 26 milliards d’euros d’ici 2036.Il s’agit de “la plus importante réforme jamais entreprise dans l’histoire de l’Etat grec en matière de défense nationale”, a récemment assuré le porte-parole du gouvernement, Pavlos Marinakis.”Notre pays se protège, s’arme, se renforce car c’est un pays qui cherche la coexistence pacifique sans renoncer jamais à rien concernant (…) les questions de souveraineté”, a-t-il également souligné la semaine dernière.La France, l’Allemagne et la Pologne ont récemment annoncé vouloir renforcer leurs armées au moment où la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que l’Union européenne devait augmenter significativement ses dépenses d’armement dans un contexte géopolitique tendu.Outre l’acquisition de 20 avions de combat F-35, pour lesquels un accord a déjà été signé, Athènes veut renforcer son dôme antiaérien actuel avec des armes nouvelles, des drones navals et aériens, ou des radars.- “Bouclier d’Achille” -Ce “Bouclier d’Achille” doit renforcer la défense antimissile et antiaérienne, selon une source proche du dossier. D’après les médias grecs, Athènes est en négociation avec Israël pour se doter d’un tel bouclier qui comprend également le renforcement de systèmes antidrones.La France, l’Italie et la Norvège sont également évoqués par des médias spécialisés grecs.Athènes a déjà doublé son budget de la défense pour 2025 par rapport à 2024, à 6,13 milliards d’euros.La Grèce, qui entretient des relations acrimonieuses avec son partenaire au sein de l’Otan, la Turquie, est l’un des quatre pays de l’Alliance qui consacrent plus de 3% de son PIB aux dépenses de défense, derrière la Pologne, l’Estonie et la Lettonie.Située aux frontières extérieures de l’Union européenne, elle cherche ces dernières années à renforcer sa position géopolitique en Méditerranée orientale, proche des zones conflictuelles du Moyen-Orient.”Historiquement, la Grèce a servi et continuera de servir d’avant-poste pour l’Europe, qui actuellement cherche à réorganiser sa défense dans une conjoncture internationale difficile”, explique à l’AFP Maria Gavouneli, professeure de droit international à l’université d’Athènes.Athènes a toujours justifié sa course aux armements par ses différends historiques avec Ankara, en particulier la délimitation de la zone exclusive économique (ZEE) en mer Egée qui sépare les deux voisins.- Réorganisation “nécessaire” -La réorganisation de l’armée s’avère “nécessaire”, analyse également Maria Gavouneli, en raison des retards accumulés dans la modernisation de ses armements et munitions “durant la crise économique de la dernière décennie et le gel des dépenses publiques”. En novembre dernier, le ministre de la Défense Nikos Dendias avait évoqué la prochaine acquisition de quatre systèmes de drones différents et le fusionnement des unités de l’armée.Athènes doit faire face à une “réalité différente” et moderniser “rapidement” ses forces pour répondre aux exigences du XXIe siècle et aux défis dans ses relations avec Ankara, avait-il souligné.Le pays a signé ces dernières années des accords en matière de défense avec la France, les Etats-Unis et Israël.Après une crise des relations greco-turques en 2021, la Grèce avait signé avec la France un accord de coopération militaire en commandant 24 appareils Rafale et trois frégates de défense et d’intervention (FDI), baptisées Belharra à l’export, pour un montant total de plus de 5,5 milliards d’euros.Une quatrième frégate sera construite dans les chantiers navals de Grèce, une valeur ajoutée pour le renforcement de l’industrie de défense du pays.

L’entraîneur du Real Madrid Carlo Ancelotti jugé pour fraude fiscale

L’entraîneur du Real Madrid Carlo Ancelotti comparaît mercredi devant un tribunal madrilène pour fraude fiscale, à l’instar de nombreuses autres stars du ballon rond avant lui, comme Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi, qui avaient dû s’acquitter de lourdes amendes.Le coach italien de 65 ans est accusé d’avoir fraudé le Trésor public espagnol de plus d’un million d’euros en 2014 et 2015, lors de son premier passage à la tête du Real Madrid (2013-2015), où il est revenu en 2021.Le procès doit s’ouvrir mercredi à 10h00 (08h00 GMT) devant le Tribunal supérieur de justice de Madrid, qui a prévu deux jours pour cette affaire, même si la seconde journée pourrait être inutile, notamment si un accord était trouvé entre l’accusé, le parquet et l’administration fiscale.Le parquet, qui fait connaître en Espagne ses réquisitions avant l’ouverture du procès, avait annoncé en mars 2024 qu’il réclamerait quatre ans et neuf mois de prison à son encontre.Selon un document judiciaire consulté par l’AFP, Ancelotti a reconnu les faits pendant l’enquête.”J’ai confiance en la loi et en la justice, je ne suis pas inquiet. Bien sûr cela me dérange un peu qu’on considère que j’ai fraudé, mais je vais aller déposer avec espoir”, avait réagi vendredi le technicien lors d’une conférence de presse avant la victoire de son équipe en championnat samedi contre Leganes (3-2).D’après l’administration fiscale, le technicien italien a déclaré au fisc ses revenus en tant qu’entraîneur du Real en 2014 et 2015, mais pas ceux provenant des droits à l’image ni d’autres sources de revenus, notamment immobilières.Le ministère public a évalué à 1,24 million d’euros en 2014 et 2,96 millions d’euros en 2015 les revenus que l’entraîneur italien a tirés de la cession de ses droits à l’image, sur lesquels porte le litige.Pour le parquet, les omissions de Carlos Ancelotti dans ses déclarations fiscales étaient volontaires car le technicien italien “a eu recours à un réseau +complexe+ et +déroutant+ de trusts et de sociétés écrans pour canaliser la perception des droits à l’image”.M. Ancelotti a ainsi “+simulé+ la cession de ses droits à l’image à des entités +dépourvues d’activité réelle+” domiciliées hors d’Espagne, dans le but d’entretenir “l’opacité vis-à-vis du Trésor public espagnol”, avait assuré le parquet.- Les précédents Messi, Ronaldo et Shakira -Carlo Ancelotti rejoint une longue liste de célébrités qui ont eu des démêlés avec le fisc espagnol.Ainsi, la star du FC Barcelone Lionel Messi avait été condamnée en 2016 à 21 mois de prison pour avoir fraudé le Trésor public de 4,1 millions d’euros. L’Argentin n’avait toutefois pas eu à purger sa peine de prison, comme c’est le cas en Espagne pour les sanctions inférieures à deux ans d’incarcération, mais il avait dû payer plus de cinq millions d’euros en réparation de la fraude.L’ancien attaquant du Real Madrid Cristiano Ronaldo avait quant à lui dû débourser 18,8 millions d’euros après sa condamnation pour fraude fiscale en 2018.Prédécesseur de Carlo Ancelotti sur le banc du Real Madrid, le Portugais José Mourinho avait, lui, écopé d’un an de prison avec sursis après avoir plaidé coupable de fraude fiscale aussi en 2019.Plus récemment, la chanteuse colombienne Shakira avait évité in extremis un procès en 2023 en échange du paiement d’une amende de plus de sept millions d’euros pour avoir fraudé le fisc de 14,5 millions d’euros entre 2012 et 2014. Elle s’était également vue infliger une peine de trois ans de prison avec sursis, commuée en sanction financière.Enfin, dans un cas très similaire à celui de Carlos Ancelotti, l’ancien joueur du Real Madrid Xabi Alonso, aujourd’hui entraîneur du Bayer Leverkusen en Allemagne, avait lui aussi fait face à des accusations de fraude fiscale concernant la cession de ses droits d’image à une entreprise basée à l’étranger.L’ancien milieu de terrain de la sélection espagnole avait refusé de conclure un accord avec le parquet avant d’être finalement acquitté.

Du Wisconsin à la Floride, premiers tests électoraux pour Trump et Musk

Donald Trump fait face mardi aux premiers tests électoraux de son second mandat avec deux victoires attendues en Floride, mais surtout l’élection d’un juge dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d’ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d’Elon Musk.Les bureaux de vote dans cet Etat de la région des Grands lacs ont ouvert à 07H00 du matin (12H00 GMT) et fermeront à 20H00 (01H00 GMT mercredi). Les résultats sont attendus dans la soirée.Le juge Brad Schimel, qui a reçu l’appui du président républicain et de l’homme le plus riche de la planète, fait face à la juge Susan Crawford, soutenue par les démocrates, pour un siège de dix ans à la Cour suprême du Wisconsin. En cas de victoire du candidat de la droite, la haute instance basculerait du côté conservateur.Les gens “ne se rendent pas compte à quel point c’est important”, a lancé dimanche Elon Musk, lors d’un meeting de soutien à Brad Schimel dans le nord du Wisconsin.”Ils se disent +c’est une sorte de truc judiciaire qui n’est pas important+ mais en réalité, ce qui se passe mardi, c’est un vote pour savoir quel parti contrôle la Chambre des représentants”, a-t-il ajouté.Le patron de Tesla et SpaceX s’inquiète en effet d’un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates.- “Petite élection en apparence” -Etat-pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump en novembre.”C’est l’une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale”, a aussi lancé Elon Musk mardi après-midi, lors d’une discussion sur son réseau social X.Le président républicain s’est aussi fendu lundi sur sa plateforme Truth Social d’un message de soutien à Brad Schimel. Il s’est surtout attaqué à Susan Crawford, qui serait, selon lui, “un DESASTRE pour le Wisconsin et pour les Etats-Unis d’Amérique”.En un peu plus de deux mois de mandat, le milliardaire républicain a déjà donné le ton d’une présidence tous azimuts.Outre le démantèlement de vastes pans de l’Etat fédéral sous l’égide d’Elon Musk et de sa commission Doge, Donald Trump a signé une centaine de décrets exécutifs, allant de la répression de l’immigration à l’abrogation des politiques de diversité, en passant par un revirement radical dans la lutte des Etats-Unis contre le réchauffement climatique.Si les enquêtes d’opinion donnent une baisse relative de sa popularité, le président de 78 ans n’a pas encore fait face à de véritables épreuves dans les urnes depuis novembre.En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l’escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias américains.- Campagne onéreuse -Mais les républicains se sont inquiétés face à des sondages qui ont montré une course plus serrée qu’attendu dans l’une des circonscriptions, alors qu’elle avait été remportée avec plus de 30 points d’écart en novembre.Le trumpiste Randy Fine a bien gagné mardi le siège à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus maigre qu’il y a quelques mois.L’attention est cependant tournée pour l’essentiel vers le Wisconsin, où Susan Crawford part avec une légère avance dans les sondages face à Brad Schimel.Pour une élection qui d’ordinaire passerait inaperçue dans le reste du pays, les deux camps ont sorti l’artillerie lourde.Selon le Centre Brennan de l’Université de New York, c’est “le scrutin judiciaire le plus coûteux de l’histoire américaine”, avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.Elon Musk n’est pas étranger à cela.”Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m’empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin”, a lancé dimanche Susan Crawford lors d’un rassemblement à Elkhorn, dans le sud de l’Etat.L’équipe de campagne de Susan Crawford avait déjà accusé récemment Elon Musk de vouloir “acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d’obtenir une décision favorable” dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.

Guinée: la junte fixe le référendum sur la Constitution au 21 septembre

La junte au pouvoir en Guinée a annoncé mardi la tenue le 21 septembre d’un référendum sur une nouvelle Constitution, une consultation qu’elle présente comme une première étape devant aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel, après avoir manqué à plusieurs de ses engagements.Sous pression internationale, la junte qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat le 5 septembre 2021 s’était initialement engagée à organiser un référendum constitutionnel et à transférer le pouvoir à des civils élus avant fin 2024, mais aucune de ces promesses n’a été tenue.La Guinée est dirigée depuis son indépendance de la France en 1958 par des régimes dictatoriaux qui n’ont pas réussi à enrayer la grande pauvreté de ses habitants malgré les énormes richesses que recèle le sous-sol de ce pays ouest-africain.”La date pour la tenue du référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution est fixée au dimanche 21 septembre 2025″, indique un décret présidentiel lu mardi soir à la télévision publique par le ministre secrétaire général de la présidence de la République, le général Amara Camara. Le général Mamadi Doumbouya, à la tête de la junte, avait promis dans ses vÅ“ux du Nouvel An que 2025 serait une “année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel”, mais sans indication de calendrier.Des proches du chef de la junte poussent pour que M. Doumbouya soit candidat à la présidentielle, même si celui-ci a à de multiples reprises affirmé qu’il ne se présenterait pas. La “charte de transition” établie par la junte peu après le coup d’Etat impose qu’aucun membre de la junte du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections. L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou.- Grâce pour l’ex-dictateur Camara -L’annonce de la date du référendum constitutionnel a lieu quatre jours après la grâce accordée le 28 mars par le chef de la junte, pour “raison de santé”, à l’ex-dictateur guinéen Moussa Dadis Camara à propos du massacre de 2009 dans un stade de Conakry, pour lequel ce dernier avait été condamné.En juillet 2024, à l’issue d’un procès historique de près de deux ans, M. Camara, président entre 2008 et 2010, avait été condamné en première instance à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité, pour sa responsabilité de commandement lors de ce massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, alors qu’il était à la tête de la junte au pouvoir.Ce jour-là, au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.”Cette décision devrait être annulée”, a estimé mardi le porte-parole du Bureau des droits de l’Homme de l’ONU, Seif Magango, dans un communiquéElle constitue “un mépris pour les principes fondamentaux de justice, de responsabilité et de lutte contre l’impunité”, a indiqué le secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Me Drissa Traoré, membre du collectif représentant les parties civiles, dans un communiqué commun publié avec deux ONGs guinéennes de défense des droits de l’homme. Le général Doumbouya avait le 26 mars annoncé la “prise en charge des frais d’indemnisation des victimes du massacre”.L’opposition et la société civile guinéennes critiquent par ailleurs l’exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir par la junte, régulièrement accusée de réprimer la liberté d’expression. Plusieurs opposants à la junte sont portés disparus. Des manifestations réclamant le départ des militaires sont régulièrement interdites et plusieurs médias ont été fermés dans le pays. Les militaires ont officiellement fait de la lutte contre la corruption, réputée endémique en Guinée, un de leurs combats proclamés. Le général Doumbouya a assuré qu’il n’y aurait pas de “chasse aux sorcières” mais l’opposition dénonce, selon elle, l’instrumentalisation de la justice.

Guinée: la junte fixe le référendum sur la Constitution au 21 septembre

La junte au pouvoir en Guinée a annoncé mardi la tenue le 21 septembre d’un référendum sur une nouvelle Constitution, une consultation qu’elle présente comme une première étape devant aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel, après avoir manqué à plusieurs de ses engagements.Sous pression internationale, la junte qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat le 5 septembre 2021 s’était initialement engagée à organiser un référendum constitutionnel et à transférer le pouvoir à des civils élus avant fin 2024, mais aucune de ces promesses n’a été tenue.La Guinée est dirigée depuis son indépendance de la France en 1958 par des régimes dictatoriaux qui n’ont pas réussi à enrayer la grande pauvreté de ses habitants malgré les énormes richesses que recèle le sous-sol de ce pays ouest-africain.”La date pour la tenue du référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution est fixée au dimanche 21 septembre 2025″, indique un décret présidentiel lu mardi soir à la télévision publique par le ministre secrétaire général de la présidence de la République, le général Amara Camara. Le général Mamadi Doumbouya, à la tête de la junte, avait promis dans ses vÅ“ux du Nouvel An que 2025 serait une “année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel”, mais sans indication de calendrier.Des proches du chef de la junte poussent pour que M. Doumbouya soit candidat à la présidentielle, même si celui-ci a à de multiples reprises affirmé qu’il ne se présenterait pas. La “charte de transition” établie par la junte peu après le coup d’Etat impose qu’aucun membre de la junte du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections. L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou.- Grâce pour l’ex-dictateur Camara -L’annonce de la date du référendum constitutionnel a lieu quatre jours après la grâce accordée le 28 mars par le chef de la junte, pour “raison de santé”, à l’ex-dictateur guinéen Moussa Dadis Camara à propos du massacre de 2009 dans un stade de Conakry, pour lequel ce dernier avait été condamné.En juillet 2024, à l’issue d’un procès historique de près de deux ans, M. Camara, président entre 2008 et 2010, avait été condamné en première instance à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité, pour sa responsabilité de commandement lors de ce massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, alors qu’il était à la tête de la junte au pouvoir.Ce jour-là, au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.”Cette décision devrait être annulée”, a estimé mardi le porte-parole du Bureau des droits de l’Homme de l’ONU, Seif Magango, dans un communiquéElle constitue “un mépris pour les principes fondamentaux de justice, de responsabilité et de lutte contre l’impunité”, a indiqué le secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Me Drissa Traoré, membre du collectif représentant les parties civiles, dans un communiqué commun publié avec deux ONGs guinéennes de défense des droits de l’homme. Le général Doumbouya avait le 26 mars annoncé la “prise en charge des frais d’indemnisation des victimes du massacre”.L’opposition et la société civile guinéennes critiquent par ailleurs l’exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir par la junte, régulièrement accusée de réprimer la liberté d’expression. Plusieurs opposants à la junte sont portés disparus. Des manifestations réclamant le départ des militaires sont régulièrement interdites et plusieurs médias ont été fermés dans le pays. Les militaires ont officiellement fait de la lutte contre la corruption, réputée endémique en Guinée, un de leurs combats proclamés. Le général Doumbouya a assuré qu’il n’y aurait pas de “chasse aux sorcières” mais l’opposition dénonce, selon elle, l’instrumentalisation de la justice.

Au Niger, la junte libère d’anciens ministres du régime renversé

La junte au pouvoir au Niger a libéré mardi une cinquantaine de personnes dont d’anciens ministres du régime renversé en 2023 par un coup d’Etat, conformément aux recommandations d’assises nationales qui les a récemment autorisés à gouverner au moins cinq ans de plus. Outre les anciens ministres, des responsables politiques, un ex-ambassadeur, un journaliste ou encore des militaires accusés de tentatives de coup d’Etat dans les années 2010, font partie des personnes libérées. Le président renversé Mohamed Bazoum reste lui séquestré depuis le putsch.  “Ces personnes bénéficient d’une remise en liberté conformément aux recommandations des assises nationales pour la refondation”, tenus en février, a indiqué le secrétariat général du gouvernement dans un communiqué lu à la télévision publique. L’ancien ministre du Pétrole, Mahamane Sani Issoufou, fils de l’ex-président Mahamadou Issoufou (2011-2021) qui a participé aux assises, est remis en liberté.Kalla Moutari, ancien ministre de la Défense, Ahmed Djidoud, ex-ministre des Finances et Ibrahim Yacoubou qui détenait le portefeuille de l’Energie sont aussi libérés. Le président du PNDS, l’ancien parti au pouvoir, Foumakoye Gado ainsi que le journaliste Ousmane Toudou sont aussi sur la liste aux côtés de Alat Mogaskia, ex-ambassadeur au Nigeria. Ils avaient été arrêtés après le putsch qui a porté le général Abdourahamane Tiani, ex-chef de la garde présidentielle au pouvoir et étaient détenus dans différentes prisons notamment pour “complot ayant pour but de porter atteinte à la sûreté et à l’autorité de l’Etat”. Des charges similaires pèsent sur l’ancien président Mohamed Bazoum, dont l’immunité a été levée sans qu’aucune date de procès n’ait été fixée. Des militaires condamnés dans le passé pour “tentative de coup d’Etat” ou “atteinte à la sûreté de l’Etat” ont également bénéficié de libérations. Parmi eux, le général Salou Souleymane, ancien chef d’Etat-major des Armées et trois autres officiers condamnés en 2018 jusqu’à 15 ans de prison pour avoir tenté de renverser M. Issoufou en 2015.- “Pardon et réconciliation” -Les assises nationales qui se sont tenues en février ont conforté la junte au pouvoir en autorisant le général Tiani à rester à la tête du Niger pendant les cinq prochaines années. Les partis politiques ont en outre été dissous. “Je tiens à réitérer mon engagement solennel à toujours Å“uvrer pour le pardon et la réconciliation entre Nigériens”, avait déclaré le chef de la junte, lors de sa proclamation comme président de la République, la semaine dernière.”Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice, les deux approches sont plutôt nécessairement conciliables”, avait-il ajouté. Le régime militaire du Niger mène depuis son arrivée au pouvoir une politique souverainiste: il a rompu les relations avec la France, expulsé les soldats français et américains engagés dans la lutte antijihadiste et quitté des organisations comme la Francophonie ou la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao). En parallèle, il s’est rapproché de ses deux voisins, le Burkina Faso et le Mali, eux aussi gouvernés par des militaires putschistes et confrontés aux mêmes attaques jihadistes meurtrières depuis plus de dix ans. Ensemble, ils ont formé une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et se sont rapprochés de Moscou. Les trois ministres des Affaires Etrangères de l’AES sont attendus à Moscou jeudi et vendredi pour des consultations avec leur homologue russe Sergueï Lavrov. Malgré leur engagement à rétablir la sécurité, les trois régimes militaires ont du mal à endiguer les attaques jihadistes. Le 21 mars, 44 civils qui priaient dans une mosquée ont été tués dans une attaque dans le sud-ouest du pays. 

Au Niger, la junte libère d’anciens ministres du régime renversé

La junte au pouvoir au Niger a libéré mardi une cinquantaine de personnes dont d’anciens ministres du régime renversé en 2023 par un coup d’Etat, conformément aux recommandations d’assises nationales qui les a récemment autorisés à gouverner au moins cinq ans de plus. Outre les anciens ministres, des responsables politiques, un ex-ambassadeur, un journaliste ou encore des militaires accusés de tentatives de coup d’Etat dans les années 2010, font partie des personnes libérées. Le président renversé Mohamed Bazoum reste lui séquestré depuis le putsch.  “Ces personnes bénéficient d’une remise en liberté conformément aux recommandations des assises nationales pour la refondation”, tenus en février, a indiqué le secrétariat général du gouvernement dans un communiqué lu à la télévision publique. L’ancien ministre du Pétrole, Mahamane Sani Issoufou, fils de l’ex-président Mahamadou Issoufou (2011-2021) qui a participé aux assises, est remis en liberté.Kalla Moutari, ancien ministre de la Défense, Ahmed Djidoud, ex-ministre des Finances et Ibrahim Yacoubou qui détenait le portefeuille de l’Energie sont aussi libérés. Le président du PNDS, l’ancien parti au pouvoir, Foumakoye Gado ainsi que le journaliste Ousmane Toudou sont aussi sur la liste aux côtés de Alat Mogaskia, ex-ambassadeur au Nigeria. Ils avaient été arrêtés après le putsch qui a porté le général Abdourahamane Tiani, ex-chef de la garde présidentielle au pouvoir et étaient détenus dans différentes prisons notamment pour “complot ayant pour but de porter atteinte à la sûreté et à l’autorité de l’Etat”. Des charges similaires pèsent sur l’ancien président Mohamed Bazoum, dont l’immunité a été levée sans qu’aucune date de procès n’ait été fixée. Des militaires condamnés dans le passé pour “tentative de coup d’Etat” ou “atteinte à la sûreté de l’Etat” ont également bénéficié de libérations. Parmi eux, le général Salou Souleymane, ancien chef d’Etat-major des Armées et trois autres officiers condamnés en 2018 jusqu’à 15 ans de prison pour avoir tenté de renverser M. Issoufou en 2015.- “Pardon et réconciliation” -Les assises nationales qui se sont tenues en février ont conforté la junte au pouvoir en autorisant le général Tiani à rester à la tête du Niger pendant les cinq prochaines années. Les partis politiques ont en outre été dissous. “Je tiens à réitérer mon engagement solennel à toujours Å“uvrer pour le pardon et la réconciliation entre Nigériens”, avait déclaré le chef de la junte, lors de sa proclamation comme président de la République, la semaine dernière.”Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice, les deux approches sont plutôt nécessairement conciliables”, avait-il ajouté. Le régime militaire du Niger mène depuis son arrivée au pouvoir une politique souverainiste: il a rompu les relations avec la France, expulsé les soldats français et américains engagés dans la lutte antijihadiste et quitté des organisations comme la Francophonie ou la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao). En parallèle, il s’est rapproché de ses deux voisins, le Burkina Faso et le Mali, eux aussi gouvernés par des militaires putschistes et confrontés aux mêmes attaques jihadistes meurtrières depuis plus de dix ans. Ensemble, ils ont formé une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et se sont rapprochés de Moscou. Les trois ministres des Affaires Etrangères de l’AES sont attendus à Moscou jeudi et vendredi pour des consultations avec leur homologue russe Sergueï Lavrov. Malgré leur engagement à rétablir la sécurité, les trois régimes militaires ont du mal à endiguer les attaques jihadistes. Le 21 mars, 44 civils qui priaient dans une mosquée ont été tués dans une attaque dans le sud-ouest du pays.Â