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Guinée: la junte fixe le référendum sur la Constitution au 21 septembre

La junte au pouvoir en Guinée a annoncé mardi la tenue le 21 septembre d’un référendum sur une nouvelle Constitution, une consultation qu’elle présente comme une première étape devant aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel, après avoir manqué à plusieurs de ses engagements.Sous pression internationale, la junte qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat le 5 septembre 2021 s’était initialement engagée à organiser un référendum constitutionnel et à transférer le pouvoir à des civils élus avant fin 2024, mais aucune de ces promesses n’a été tenue.La Guinée est dirigée depuis son indépendance de la France en 1958 par des régimes dictatoriaux qui n’ont pas réussi à enrayer la grande pauvreté de ses habitants malgré les énormes richesses que recèle le sous-sol de ce pays ouest-africain.”La date pour la tenue du référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution est fixée au dimanche 21 septembre 2025″, indique un décret présidentiel lu mardi soir à la télévision publique par le ministre secrétaire général de la présidence de la République, le général Amara Camara. Le général Mamadi Doumbouya, à la tête de la junte, avait promis dans ses vÅ“ux du Nouvel An que 2025 serait une “année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel”, mais sans indication de calendrier.Des proches du chef de la junte poussent pour que M. Doumbouya soit candidat à la présidentielle, même si celui-ci a à de multiples reprises affirmé qu’il ne se présenterait pas. La “charte de transition” établie par la junte peu après le coup d’Etat impose qu’aucun membre de la junte du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections. L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou.- Grâce pour l’ex-dictateur Camara -L’annonce de la date du référendum constitutionnel a lieu quatre jours après la grâce accordée le 28 mars par le chef de la junte, pour “raison de santé”, à l’ex-dictateur guinéen Moussa Dadis Camara à propos du massacre de 2009 dans un stade de Conakry, pour lequel ce dernier avait été condamné.En juillet 2024, à l’issue d’un procès historique de près de deux ans, M. Camara, président entre 2008 et 2010, avait été condamné en première instance à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité, pour sa responsabilité de commandement lors de ce massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, alors qu’il était à la tête de la junte au pouvoir.Ce jour-là, au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.”Cette décision devrait être annulée”, a estimé mardi le porte-parole du Bureau des droits de l’Homme de l’ONU, Seif Magango, dans un communiquéElle constitue “un mépris pour les principes fondamentaux de justice, de responsabilité et de lutte contre l’impunité”, a indiqué le secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Me Drissa Traoré, membre du collectif représentant les parties civiles, dans un communiqué commun publié avec deux ONGs guinéennes de défense des droits de l’homme. Le général Doumbouya avait le 26 mars annoncé la “prise en charge des frais d’indemnisation des victimes du massacre”.L’opposition et la société civile guinéennes critiquent par ailleurs l’exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir par la junte, régulièrement accusée de réprimer la liberté d’expression. Plusieurs opposants à la junte sont portés disparus. Des manifestations réclamant le départ des militaires sont régulièrement interdites et plusieurs médias ont été fermés dans le pays. Les militaires ont officiellement fait de la lutte contre la corruption, réputée endémique en Guinée, un de leurs combats proclamés. Le général Doumbouya a assuré qu’il n’y aurait pas de “chasse aux sorcières” mais l’opposition dénonce, selon elle, l’instrumentalisation de la justice.

Au Niger, la junte libère d’anciens ministres du régime renversé

La junte au pouvoir au Niger a libéré mardi une cinquantaine de personnes dont d’anciens ministres du régime renversé en 2023 par un coup d’Etat, conformément aux recommandations d’assises nationales qui les a récemment autorisés à gouverner au moins cinq ans de plus. Outre les anciens ministres, des responsables politiques, un ex-ambassadeur, un journaliste ou encore des militaires accusés de tentatives de coup d’Etat dans les années 2010, font partie des personnes libérées. Le président renversé Mohamed Bazoum reste lui séquestré depuis le putsch.  “Ces personnes bénéficient d’une remise en liberté conformément aux recommandations des assises nationales pour la refondation”, tenus en février, a indiqué le secrétariat général du gouvernement dans un communiqué lu à la télévision publique. L’ancien ministre du Pétrole, Mahamane Sani Issoufou, fils de l’ex-président Mahamadou Issoufou (2011-2021) qui a participé aux assises, est remis en liberté.Kalla Moutari, ancien ministre de la Défense, Ahmed Djidoud, ex-ministre des Finances et Ibrahim Yacoubou qui détenait le portefeuille de l’Energie sont aussi libérés. Le président du PNDS, l’ancien parti au pouvoir, Foumakoye Gado ainsi que le journaliste Ousmane Toudou sont aussi sur la liste aux côtés de Alat Mogaskia, ex-ambassadeur au Nigeria. Ils avaient été arrêtés après le putsch qui a porté le général Abdourahamane Tiani, ex-chef de la garde présidentielle au pouvoir et étaient détenus dans différentes prisons notamment pour “complot ayant pour but de porter atteinte à la sûreté et à l’autorité de l’Etat”. Des charges similaires pèsent sur l’ancien président Mohamed Bazoum, dont l’immunité a été levée sans qu’aucune date de procès n’ait été fixée. Des militaires condamnés dans le passé pour “tentative de coup d’Etat” ou “atteinte à la sûreté de l’Etat” ont également bénéficié de libérations. Parmi eux, le général Salou Souleymane, ancien chef d’Etat-major des Armées et trois autres officiers condamnés en 2018 jusqu’à 15 ans de prison pour avoir tenté de renverser M. Issoufou en 2015.- “Pardon et réconciliation” -Les assises nationales qui se sont tenues en février ont conforté la junte au pouvoir en autorisant le général Tiani à rester à la tête du Niger pendant les cinq prochaines années. Les partis politiques ont en outre été dissous. “Je tiens à réitérer mon engagement solennel à toujours Å“uvrer pour le pardon et la réconciliation entre Nigériens”, avait déclaré le chef de la junte, lors de sa proclamation comme président de la République, la semaine dernière.”Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice, les deux approches sont plutôt nécessairement conciliables”, avait-il ajouté. Le régime militaire du Niger mène depuis son arrivée au pouvoir une politique souverainiste: il a rompu les relations avec la France, expulsé les soldats français et américains engagés dans la lutte antijihadiste et quitté des organisations comme la Francophonie ou la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao). En parallèle, il s’est rapproché de ses deux voisins, le Burkina Faso et le Mali, eux aussi gouvernés par des militaires putschistes et confrontés aux mêmes attaques jihadistes meurtrières depuis plus de dix ans. Ensemble, ils ont formé une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et se sont rapprochés de Moscou. Les trois ministres des Affaires Etrangères de l’AES sont attendus à Moscou jeudi et vendredi pour des consultations avec leur homologue russe Sergueï Lavrov. Malgré leur engagement à rétablir la sécurité, les trois régimes militaires ont du mal à endiguer les attaques jihadistes. Le 21 mars, 44 civils qui priaient dans une mosquée ont été tués dans une attaque dans le sud-ouest du pays. 

Au Niger, la junte libère d’anciens ministres du régime renversé

La junte au pouvoir au Niger a libéré mardi une cinquantaine de personnes dont d’anciens ministres du régime renversé en 2023 par un coup d’Etat, conformément aux recommandations d’assises nationales qui les a récemment autorisés à gouverner au moins cinq ans de plus. Outre les anciens ministres, des responsables politiques, un ex-ambassadeur, un journaliste ou encore des militaires accusés de tentatives de coup d’Etat dans les années 2010, font partie des personnes libérées. Le président renversé Mohamed Bazoum reste lui séquestré depuis le putsch.  “Ces personnes bénéficient d’une remise en liberté conformément aux recommandations des assises nationales pour la refondation”, tenus en février, a indiqué le secrétariat général du gouvernement dans un communiqué lu à la télévision publique. L’ancien ministre du Pétrole, Mahamane Sani Issoufou, fils de l’ex-président Mahamadou Issoufou (2011-2021) qui a participé aux assises, est remis en liberté.Kalla Moutari, ancien ministre de la Défense, Ahmed Djidoud, ex-ministre des Finances et Ibrahim Yacoubou qui détenait le portefeuille de l’Energie sont aussi libérés. Le président du PNDS, l’ancien parti au pouvoir, Foumakoye Gado ainsi que le journaliste Ousmane Toudou sont aussi sur la liste aux côtés de Alat Mogaskia, ex-ambassadeur au Nigeria. Ils avaient été arrêtés après le putsch qui a porté le général Abdourahamane Tiani, ex-chef de la garde présidentielle au pouvoir et étaient détenus dans différentes prisons notamment pour “complot ayant pour but de porter atteinte à la sûreté et à l’autorité de l’Etat”. Des charges similaires pèsent sur l’ancien président Mohamed Bazoum, dont l’immunité a été levée sans qu’aucune date de procès n’ait été fixée. Des militaires condamnés dans le passé pour “tentative de coup d’Etat” ou “atteinte à la sûreté de l’Etat” ont également bénéficié de libérations. Parmi eux, le général Salou Souleymane, ancien chef d’Etat-major des Armées et trois autres officiers condamnés en 2018 jusqu’à 15 ans de prison pour avoir tenté de renverser M. Issoufou en 2015.- “Pardon et réconciliation” -Les assises nationales qui se sont tenues en février ont conforté la junte au pouvoir en autorisant le général Tiani à rester à la tête du Niger pendant les cinq prochaines années. Les partis politiques ont en outre été dissous. “Je tiens à réitérer mon engagement solennel à toujours Å“uvrer pour le pardon et la réconciliation entre Nigériens”, avait déclaré le chef de la junte, lors de sa proclamation comme président de la République, la semaine dernière.”Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice, les deux approches sont plutôt nécessairement conciliables”, avait-il ajouté. Le régime militaire du Niger mène depuis son arrivée au pouvoir une politique souverainiste: il a rompu les relations avec la France, expulsé les soldats français et américains engagés dans la lutte antijihadiste et quitté des organisations comme la Francophonie ou la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao). En parallèle, il s’est rapproché de ses deux voisins, le Burkina Faso et le Mali, eux aussi gouvernés par des militaires putschistes et confrontés aux mêmes attaques jihadistes meurtrières depuis plus de dix ans. Ensemble, ils ont formé une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et se sont rapprochés de Moscou. Les trois ministres des Affaires Etrangères de l’AES sont attendus à Moscou jeudi et vendredi pour des consultations avec leur homologue russe Sergueï Lavrov. Malgré leur engagement à rétablir la sécurité, les trois régimes militaires ont du mal à endiguer les attaques jihadistes. Le 21 mars, 44 civils qui priaient dans une mosquée ont été tués dans une attaque dans le sud-ouest du pays. 

L’Assemblée nationale adopte un texte intégrant le non-consentement à la définition pénale du viol

Les députés ont adopté mardi en première lecture une proposition de loi intégrant le non-consentement à la définition pénale du viol, une modification à la portée symbolique forte mais qui divise juristes et associations féministes.La texte, transpartisan et soutenu par le gouvernement, a été adopté par 161 voix pour et 56 voix contre. Les députés du Rassemblement national, du groupe ciottiste UDR, et certains députés socialistes s’y sont opposés.”Je crois que ce soir, collectivement, nous avons acté que nous passions de la culture du viol à la culture du consentement”, s’est félicitée la co-rapporteure écologiste Marie-Charlotte Garin. “C’est une première pierre que nous lançons dans le mur de l’impunité.”La mesure ne fait toutefois pas consensus. Ses opposants craignent qu’inclure le non-consentement à la définition pénale du viol conduise à centrer l’enquête sur l’attitude de la victime. Ses défenseurs le contestent, arguant que cette modification permettrait d’inclure des situations mal couvertes aujourd’hui, comme l’état de sidération.Tout en envoyant un signal fort, quelques mois après le procès des viols de Mazan.”Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’agresseur croit, c’est ce que la victime veut”, a martelé la ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, Aurore Bergé.”Le consentement est partout dans la procédure judiciaire, mais il est absent de la loi française”, qui en l’état actuel, “ne permet pas suffisamment de sanctionner les agresseurs”, a argumenté la députée macroniste Véronique Riotton, également co-rapporteure du texte.- “Libre et éclairé” -La proposition de loi, issue d’une mission d’information parlementaire de plusieurs mois, devra maintenant être étudiée au Sénat. Elle redéfinit l’article du code pénal portant sur l’ensemble des agressions sexuelles, dont le viol.Elle propose de les redéfinir comme “tout acte sexuel non consenti”. Le texte précise ce qu’est ou n’est pas le consentement, afin d’aiguiller les enquêteurs et les juges.”Le consentement est libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable. Il est apprécié au regard des circonstances environnantes”, propose d’établir le texte. “Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime”, ajoute-t-il.Enfin, il précise qu'”il n’y a pas de consentement si l’acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise”, quatre modalités déjà présentes dans le code pénal.Toutes les formulations ont été validées par le Conseil d’Etat, dont les suggestions ont été entièrement reprises par les co-rapporteures.Dans son avis début mars, le Conseil d’Etat a estimé que “le principal apport de la proposition de loi” serait de “consolider (…) les avancées de la jurisprudence”, qui considère déjà le défaut de consentement “comme un élément clé”.Mais qui ne s’applique pas partout de manière égale, pointe Mme Garin.- “Changement de mentalité” -L’extrême droite s’est opposée à l’initiative. “La définition actuelle du viol est déjà suffisamment précise”, a déclaré Sophie Blanc (RN).Le droit pénal “n’a pas vocation à s’aligner sur l’opinion ou la douleur, aussi légitimes soient elles”, a renchéri Sophie Ricourt Vaginay (UDR). Le groupe socialiste, divisé, avait lui opté pour une liberté de vote.Si 21 députés socialistes ont voté pour, 9 s’y sont opposés, dont Mme Céline Thiébault-Martinez, selon qui “personne ne peut dire que cette proposition de loi aura l’effet attendu, à savoir une meilleure reconnaissance des victimes”.Elle redoute que l’initiative ne “pénalise encore plus les victimes”, qui se trouveront interrogées “d’abord et avant tout sur leur consentement”.Un argument balayé par Mme Garin, pour qui l’introduction du consentement dans la loi “n’a jamais” mis la victime “au cÅ“ur des audiences”, dans les pays qui l’ont fait, citant l’Espagne, la Suède ou le Danemark.”Demain, ce sera l’auteur qui devra démontrer par des actes positifs qu’il s’est assuré du consentement, et l’enquête devra porter sur ce qu’il a compris, ce qu’il a perçu, ce qu’il a fait pour s’assurer de l’accord de l’autre”, a abondé le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Sans toutefois que le texte n’impose “d’obligation de preuve positive, comme on signerait un contrat”, a-t-il ajouté.Près de l’Assemblée, quelques dizaines de femmes se sont rassemblées dans l’après-midi à l’appel de mouvements féministes. Il est “important de montrer qu’une partie des féministes est avec les parlementaires”, a estimé Sarah Durocher, présidente du Planning familial, pour qui le texte reflète “un changement de mentalité”.

Trump veut lancer la mère de toutes les batailles commerciales

Donald Trump doit lancer mercredi la mère de toutes les batailles commerciales, celle qu’il ne cesse de promettre depuis sa campagne, avec de nouveaux droits de douanes censés inaugurer un “âge d’or” de l’Amérique mais qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.L’imprévisible président américain était encore occupé mardi, selon sa porte-parole, à “peaufiner” son projet, dont …

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Trump veut lancer la mère de toutes les batailles commerciales

Donald Trump doit lancer mercredi la mère de toutes les batailles commerciales, celle qu’il ne cesse de promettre depuis sa campagne, avec de nouveaux droits de douanes censés inaugurer un “âge d’or” de l’Amérique mais qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.L’imprévisible président américain était encore occupé mardi, selon sa porte-parole, à “peaufiner” son projet, dont la teneur autant que l’ampleur restent mystérieuses.”Demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique”, a déclaré Karoline Leavitt, indiquant que les nouvelles taxes entreraient en vigueur “immédiatement”.Elles doivent être exposées mercredi, “jour de la libération” selon Donald Trump, à 16h00 heure locale (20h00 GMT) à la Maison Blanche. Donc juste après la fermeture de la Bourse de New York, qui a déjà commencé à tanguer comme d’autres places à travers le monde.L’exécutif américain n’a pas commenté les diverses options circulant dans la presse à moins de vingt-quatre heures de l’annonce.Les Etats-Unis imposeront-ils une taxe unique de 20% sur toutes les importations? Des droits de douanes taillés sur mesure selon les pays d’où proviennent les marchandises? Ou opteront-ils pour un prélèvement plus modéré concentré sur un groupe restreint d’Etats, une hypothèse révélée par le Wall Street Journal?L’impact sur l’économie mondiale pourrait être phénoménal. En 2024, les importations des Etats-Unis se sont montées à quelque 3.300 milliards de dollars, un montant supérieur au Produit intérieur brut annuel de la France.- “Très gentil” -Le républicain de 78 ans a semé le doute en assurant lundi qu’il serait “très gentil” avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Lesquels tentent de se préparer en mêlant discours de fermeté, ouverture au dialogue et gestes d’apaisement.Le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney a dit que son pays serait “très réfléchi” quand il s’agira de répliquer aux “mesures injustifiées du gouvernement américain”.”Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles”, mais “nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire”, a de son côté prévenu la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen.Certains espèrent un traitement indulgent, comme le Vietnam qui a annoncé réduire ses droits de douane sur une série de biens.Londres travaille aussi “d’arrache-pied” pour arriver à un traité commercial bilatéral avec Washington, permettant d’éviter un matraquage douanier, “mais il est probable qu’il y aura des droits de douane”, a dit mardi le Premier ministre britannique Keir Starmer.D’autres grands exportateurs tentent de forger des alliances afin de peser face à Washington.Pékin, Tokyo et Séoul veulent par exemple “accélérer” leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange. – Baguette magique -Politiquement, le président américain ne peut se permettre une reculade complète. Il a vendu les droits de douane – en anglais “tariffs”, selon lui “le plus beau mot du dictionnaire” – comme une baguette magique capable de réindustrialiser l’Amérique, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Fasciné par le protectionnisme en vigueur aux Etats-Unis à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, Donald Trump, élu sur une promesse de faire baisser le coût de la vie, a jusqu’ici globalement balayé les risques d’inflation et de déroute boursière.Les analystes de Goldman Sachs ont exposé, dans une note, les dangers économiques liés à une avalanche de droits de douane, qui aurait le même impact négatif qu’une hausse d’impôts sur la consommation et le pouvoir d’achat.Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain a déjà augmenté les droits de douane sur les produits venant de Chine, sur une partie des marchandises en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que sur tout l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis.Jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.

Trump veut lancer la mère de toutes les batailles commerciales

Donald Trump doit lancer mercredi la mère de toutes les batailles commerciales, celle qu’il ne cesse de promettre depuis sa campagne, avec de nouveaux droits de douanes censés inaugurer un “âge d’or” de l’Amérique mais qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.L’imprévisible président américain était encore occupé mardi, selon sa porte-parole, à “peaufiner” son projet, dont la teneur autant que l’ampleur restent mystérieuses.”Demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique”, a déclaré Karoline Leavitt, indiquant que les nouvelles taxes entreraient en vigueur “immédiatement”.Elles doivent être exposées mercredi, “jour de la libération” selon Donald Trump, à 16h00 heure locale (20h00 GMT) à la Maison Blanche. Donc juste après la fermeture de la Bourse de New York, qui a déjà commencé à tanguer comme d’autres places à travers le monde.L’exécutif américain n’a pas commenté les diverses options circulant dans la presse à moins de vingt-quatre heures de l’annonce.Les Etats-Unis imposeront-ils une taxe unique de 20% sur toutes les importations? Des droits de douanes taillés sur mesure selon les pays d’où proviennent les marchandises? Ou opteront-ils pour un prélèvement plus modéré concentré sur un groupe restreint d’Etats, une hypothèse révélée par le Wall Street Journal?L’impact sur l’économie mondiale pourrait être phénoménal. En 2024, les importations des Etats-Unis se sont montées à quelque 3.300 milliards de dollars, un montant supérieur au Produit intérieur brut annuel de la France.- “Très gentil” -Le républicain de 78 ans a semé le doute en assurant lundi qu’il serait “très gentil” avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Lesquels tentent de se préparer en mêlant discours de fermeté, ouverture au dialogue et gestes d’apaisement.Le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney a dit que son pays serait “très réfléchi” quand il s’agira de répliquer aux “mesures injustifiées du gouvernement américain”.”Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles”, mais “nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire”, a de son côté prévenu la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen.Certains espèrent un traitement indulgent, comme le Vietnam qui a annoncé réduire ses droits de douane sur une série de biens.Londres travaille aussi “d’arrache-pied” pour arriver à un traité commercial bilatéral avec Washington, permettant d’éviter un matraquage douanier, “mais il est probable qu’il y aura des droits de douane”, a dit mardi le Premier ministre britannique Keir Starmer.D’autres grands exportateurs tentent de forger des alliances afin de peser face à Washington.Pékin, Tokyo et Séoul veulent par exemple “accélérer” leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange. – Baguette magique -Politiquement, le président américain ne peut se permettre une reculade complète. Il a vendu les droits de douane – en anglais “tariffs”, selon lui “le plus beau mot du dictionnaire” – comme une baguette magique capable de réindustrialiser l’Amérique, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Fasciné par le protectionnisme en vigueur aux Etats-Unis à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, Donald Trump, élu sur une promesse de faire baisser le coût de la vie, a jusqu’ici globalement balayé les risques d’inflation et de déroute boursière.Les analystes de Goldman Sachs ont exposé, dans une note, les dangers économiques liés à une avalanche de droits de douane, qui aurait le même impact négatif qu’une hausse d’impôts sur la consommation et le pouvoir d’achat.Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain a déjà augmenté les droits de douane sur les produits venant de Chine, sur une partie des marchandises en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que sur tout l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis.Jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.