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Mexique: la guerre de l’eau avec Trump en plus de la guerre commerciale

Après la guerre commerciale, la bataille de l’eau: en plus des droits de douanes à 25% sur l’automobile, l’administration Trump a récemment ouvert un autre front avec le Mexique en remettant en cause un traité de partage des eaux entre les deux pays.Washington refusent de livrer de l’eau à Tijuana, ville mexicaine frontalière, accusant le Mexique de ne pas honorer sa propre dette envers les États-Unis. Sur la question épineuse des droits de douane, le Mexique, premier partenaire commercial des États-Unis, a dit jeudi chercher un “traitement préférentiel” sur l’automobile et préparer une “réponse intégrale” à la guerre commerciale lancée par le président américain.En quoi consiste le traité ?L’accord a été signé en 1944 pour partager l’eau des rivières qui traversent la frontière commune aux deux pays, longue de 3.100 kilomètres. Le traité oblige les États-Unis à fournir chaque année 1,85 milliard de mètres cubes d’eau du fleuve Colorado (ouest) et le Mexique 432 millions de mètres cubes du Rio Bravo (est), appelé Rio Grande par les Américains. Le Mexique doit livrer 1.555,9 millions de mètres cubes d’ici le 24 octobre (fin d’un cycle de cinq ans), selon la Commission internationale des frontières et des eaux (CILA). L’État du Tamaulipas, dans le nord-est du Mexique, est inquiet: les exigences américaines compromettent l’approvisionnement de sa population.La situation est “critique”, confirme à l’AFP Gonzalo Hatch Kuri, géographe et chercheur à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM).”Seules d’énormes tempêtes extrêmes dans la prochaine période de pluies d’août et septembre pourraient, par miracle, permettre de respecter l’accord”, a-t-il expliqué.Que réclament les États-Unis ?Les États-Unis refusent de fournir l’eau du Colorado à Tijuana, en raison des “manques continus” de leur voisin du sud “dans ses livraisons d’eau en vertu du traité”, a annoncé jeudi dernier le bureau du département d’État américain pour l’Amérique latine et les Caraïbes.Le Colorado enregistre lui-même un débit réduit en raison de la sécheresse et de la consommation agricole élevée dans le sud-ouest des États-Unis, où presque la moitié de l’eau est destinée à l’élevage bovin et laitier. Dans le sud du Texas, les agriculteurs craignent pour l’avenir du coton, des agrumes et d’autres cultures. Pourquoi le Mexique ne respecte-t-il pas l’accord ? En 2024, le gouvernement mexicain a expliqué que le bassin du rio Bravo souffrait depuis 20 ans d’une sécheresse, qui a atteint des niveaux extrêmes en octobre 2023. À la “sécheresse extraordinaire” s’ajoute un excès de consommation d’eau à des fins agricoles et industrielles du côté mexicain du bassin.Le bassin a été “surexploité”, a expliqué le secrétariat des ressources hydrauliques de Tamaulipas lors d’un forum vendredi dernier. En novembre, les deux pays ont signé un accord pour éviter une pénurie d’eau dans le sud des États-Unis par un approvisionnement plus constant et fiable de la part du Mexique. Pour y parvenir, le Mexique a puisé dans les eaux du fleuve San Juan, qui traverse les états de Nuevo Leon et Tamaulipas. Les tentatives du Mexique pour respecter le traité ont déjà causé des conflits précédemment. En 2020, les agriculteurs de l’État de Chihuahua (nord) ont pris d’assaut le barrage de La Boquilla pour empêcher le gouvernement de l’utiliser pour approvisionner les États-Unis. L’affrontement entre les manifestants et la Garde nationale mexicaine avait fait un mort. 

Birmanie : le chef de la junte assure que les élections auront bien lieu à la fin de l’année

Le chef de la junte birmane a assuré jeudi, lors d’un discours devant des soldats et des dignitaires du régime, que les élections prévues auraient lieu en décembre malgré la guerre civile qui fait rage dans plusieurs régions du pays. Prenant la parole à la tribune à l’occasion de la Journée des forces armées, Min Aung Hlaing a condamné les groupes armés qui luttent contre son pouvoir, qu’il a qualifiés d'”insurgés terroristes”, après une année de revers pour ses troupes sur plusieurs champs de bataille.Des avions à réaction de fabrication russe ont vrombi dans le ciel et les troupes ont défilé dans la capitale isolée et hautement sécurisée, Naypyidaw, à l’occasion de cet événement qui s’est progressivement réduit au cours des quatre années de guerre civile qui ont suivi la destitution du gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi par l’armée. Min Aung Hlaing a déclaré que les autorités s’en tenaient au plan annoncé au début du mois, selon lequel les élections promises de longue date auraient lieu, bien que la majeure partie du pays échappe au contrôle de la junte.”Le Conseil d’administration de l’Etat (…) qui assume actuellement la responsabilité de la nation, prend des dispositions pour organiser les élections générales en décembre”, a-t-il déclaré. Le Conseil d’administration de l’Etat est le nom officiel de la junte.Depuis la dernière Journée des forces armées, la junte a perdu le contrôle de la ville-clef de Lashio, dans le nord du pays, où se trouve un commandement militaire régional, ainsi que des pans entiers de l’Etat de Rakhine, dans l’ouest du pays. Elle a également cherché à enrôler plus de 50.000 hommes pour regarnir les rangs de l’armée. La guerre civile oppose les forces de la junte à plusieurs groupes rebelles et aux groupes armés de minorités ethniques établis de longue date.Min Aung Hlaing a assuré que “des dispositions sont prises pour garantir que tous les électeurs éligibles puissent exercer leur droit de vote” et a exhorté les opposants à déposer les armes et à poursuivre le dialogue.Quatre ans après le coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir en février 2021 et renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, il avait annoncé le 8 mars des élections pour décembre 2025 ou janvier 2026.L’organisation de ce scrutin, le premier sous la nouvelle administration, suppose une levée de l’état d’urgence, prolongé pour six mois le 31 janvier.Des chancelleries occidentales et des groupes de défense de droits humains ont jugé que ce projet d’élections s’apparentait à une mascarade, faute de réelle opposition tolérée, et dans un pays échappant partiellement au contrôle de l’Etat.Un porte-parole de la junte a par ailleurs annoncé jeudi que Min Aung Hlaing, qui voyage rarement en dehors de la Chine ou de la Russie, participera la semaine prochaine à Bangkok au sommet du BIMSTEC, une organisation regroupant des pays asiatiques. – Aide russe et chinoise -Selon l’ONU, le conflit en Birmanie a fait plus de 6.300 morts civils et provoqué le déplacement de plus de 3,5 millions de personnes. Quelque 50% des habitants vivent désormais sous le seuil de pauvreté.Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mi-mars l’arrêt de son aide à plus d’un million de Birmans en raison d’un “manque critique de financement”.Près de la moitié de celui-ci (4,4 milliards de dollars sur un total de 9,7 milliards en 2024) était en effet fourni par les Etats-Unis, dont le président Donald Trump a annoncé des coupes drastiques dans le budget de l’aide internationale.Les sanctions commerciales occidentales ont par ailleurs isolé la Birmanie, la rendant plus dépendante de l’aide économique et militaire chinoise et russe.Malgré leurs défaites, les militaires “disposent toujours d’une quantité supérieure d’armes” et “n’ont pas besoin de vaincre tout le monde pour garder le contrôle” notamment du centre du pays, juge Jack Myint, du Center for Strategic and International Studies de Washington.Dans ce contexte, Pékin joue de ses liens tant avec la junte qu’avec les rebelles pour garantir la stabilité à sa frontière, selon ce chercheur.

Soudan du Sud: l’accord de paix en grand danger après l’arrestation du vice-président

Le fragile accord de paix ayant mis un terme en 2018 à une violente guerre civile au Soudan du Sud semble vivre ses derniers instants après l’arrestation du premier vice-président par des forces loyales au président, qui fait craindre un nouvel embrasement du pays.Un convoi de véhicules lourdement armés conduit par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale a pénétré mercredi soir “de force dans la résidence du vice-président” Riek Machar à Juba et celui-ci a été arrêté, selon son parti, le Mouvement de libération du peuple du Soudan-IO (SPLM-IO).Dans la journée de mercredi, des tirs d’artillerie avaient été entendus près de Juba, capitale du pays en proie à une instabilité chronique et toujours fragilisé par la sanglante guerre civile que s’étaient livrées les forces de Salva Kiir, aujourd’hui président, et Riek Machar entre 2013 et 2018.Au terme de ce conflit qui a fait quelque 400.000 morts et quatre millions de déplacés, les deux factions étaient parvenues en 2018 à un fragile accord de partage du pouvoir, désormais en état de mort clinique.”L’arrestation par le président Salva Kiir constitue une tromperie, une rupture de promesse, le non-respect d’un accord, un manque de volonté politique d’apporter la paix et la stabilité dans le pays”, a dénoncé jeudi Oyet Nathaniel, le vice-président du SPLM-IO.En conséquence, l’accord de paix de 2018 “est abrogé”, a-t-il poursuivi dans un communiqué.La communauté internationale craint une résurgence du conflit. Le non-respect de l’accord de paix “conduira à un retour catastrophique” à la guerre et menace “des millions de vies”, a prévenu jeudi la commission de l’ONU chargée de documenter les violations des droits humains dans le pays.- “Retenue maximale” -L’Union africaine a fait part de sa “profonde inquiétude” et appelé “toutes les parties concernées” à “engager un dialogue constructif” pour résoudre les problèmes “par des moyens pacifiques et légaux”. Le bureau africain du département d’État américain a de son côté appelé sur X le président Kiir à “annuler” l’arrestation de M. Machar et “empêcher une nouvelle escalade de la situation”. L’Igad, un bloc d’États d’Afrique de l’Est dont fait partie le Soudan du Sud, a de son côté appelé à la “retenue maximale”. Un de ses membres, le Kenya, a via son président William Ruto annoncé l’envoi d’un médiateur pour “tenter de désamorcer la situation”.Juba semblait néanmoins calme jeudi, avec ses magasins ouverts et des passants dans les rues, a constaté un correspondant de l’AFP. Mais une forte présence militaire était visible devant la résidence de M. Machar, dont un tank.Malgré l’accord de 2018, la pauvreté et l’insécurité persistent au Soudan du Sud, qui a déclaré son indépendance du Soudan en 2011.Selon des experts, M. Kiir, 73 ans, cherche depuis des mois à assurer sa succession et à affaiblir politiquement M. Machar. Depuis février, plus de 20 alliés politiques et militaires de ce dernier ont été arrêtés, dont certains sont détenus au secret.La branche armée du parti de M. Machar, l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (SPLA-IO), a accusé les forces fédérales du président Kiir d’avoir attaqué deux de ses centres d’entraînement aux portes de Juba, mardi et mercredi, des frappes qualifiées de “terroristes”.Ces attaques n’ont pas été confirmées par l’armée soudanaise soutenant M. Kiir, qui a plutôt accusé les forces de M. Machar de “manÅ“uvres agressives”.L’Allemagne et la Norvège ont fermé leurs ambassades à Juba récemment et les États-Unis et le Royaume-Uni ont réduit leurs effectifs au strict minimum, appelant leurs ressortissants à quitter le pays.Ces quatre pays, ainsi que le Canada, les Pays-Bas et l’Union européenne, s’étaient précédemment proposés sans succès le 18 mars pour une médiation entre les deux dirigeants.Le chef de la mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) avait déjà dénoncé lundi des attaques indiscriminées contre les civils, notamment dans le nord-est du pays, où des affrontements se déroulent depuis des semaines. Il avait notamment pointé des bombardements aériens avec des engins contenant un liquide “hautement inflammable”.

Soudan du Sud: l’accord de paix en grand danger après l’arrestation du vice-président

Le fragile accord de paix ayant mis un terme en 2018 à une violente guerre civile au Soudan du Sud semble vivre ses derniers instants après l’arrestation du premier vice-président par des forces loyales au président, qui fait craindre un nouvel embrasement du pays.Un convoi de véhicules lourdement armés conduit par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale a pénétré mercredi soir “de force dans la résidence du vice-président” Riek Machar à Juba et celui-ci a été arrêté, selon son parti, le Mouvement de libération du peuple du Soudan-IO (SPLM-IO).Dans la journée de mercredi, des tirs d’artillerie avaient été entendus près de Juba, capitale du pays en proie à une instabilité chronique et toujours fragilisé par la sanglante guerre civile que s’étaient livrées les forces de Salva Kiir, aujourd’hui président, et Riek Machar entre 2013 et 2018.Au terme de ce conflit qui a fait quelque 400.000 morts et quatre millions de déplacés, les deux factions étaient parvenues en 2018 à un fragile accord de partage du pouvoir, désormais en état de mort clinique.”L’arrestation par le président Salva Kiir constitue une tromperie, une rupture de promesse, le non-respect d’un accord, un manque de volonté politique d’apporter la paix et la stabilité dans le pays”, a dénoncé jeudi Oyet Nathaniel, le vice-président du SPLM-IO.En conséquence, l’accord de paix de 2018 “est abrogé”, a-t-il poursuivi dans un communiqué.La communauté internationale craint une résurgence du conflit. Le non-respect de l’accord de paix “conduira à un retour catastrophique” à la guerre et menace “des millions de vies”, a prévenu jeudi la commission de l’ONU chargée de documenter les violations des droits humains dans le pays.- “Retenue maximale” -L’Union africaine a fait part de sa “profonde inquiétude” et appelé “toutes les parties concernées” à “engager un dialogue constructif” pour résoudre les problèmes “par des moyens pacifiques et légaux”. Le bureau africain du département d’État américain a de son côté appelé sur X le président Kiir à “annuler” l’arrestation de M. Machar et “empêcher une nouvelle escalade de la situation”. L’Igad, un bloc d’États d’Afrique de l’Est dont fait partie le Soudan du Sud, a de son côté appelé à la “retenue maximale”. Un de ses membres, le Kenya, a via son président William Ruto annoncé l’envoi d’un médiateur pour “tenter de désamorcer la situation”.Juba semblait néanmoins calme jeudi, avec ses magasins ouverts et des passants dans les rues, a constaté un correspondant de l’AFP. Mais une forte présence militaire était visible devant la résidence de M. Machar, dont un tank.Malgré l’accord de 2018, la pauvreté et l’insécurité persistent au Soudan du Sud, qui a déclaré son indépendance du Soudan en 2011.Selon des experts, M. Kiir, 73 ans, cherche depuis des mois à assurer sa succession et à affaiblir politiquement M. Machar. Depuis février, plus de 20 alliés politiques et militaires de ce dernier ont été arrêtés, dont certains sont détenus au secret.La branche armée du parti de M. Machar, l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (SPLA-IO), a accusé les forces fédérales du président Kiir d’avoir attaqué deux de ses centres d’entraînement aux portes de Juba, mardi et mercredi, des frappes qualifiées de “terroristes”.Ces attaques n’ont pas été confirmées par l’armée soudanaise soutenant M. Kiir, qui a plutôt accusé les forces de M. Machar de “manÅ“uvres agressives”.L’Allemagne et la Norvège ont fermé leurs ambassades à Juba récemment et les États-Unis et le Royaume-Uni ont réduit leurs effectifs au strict minimum, appelant leurs ressortissants à quitter le pays.Ces quatre pays, ainsi que le Canada, les Pays-Bas et l’Union européenne, s’étaient précédemment proposés sans succès le 18 mars pour une médiation entre les deux dirigeants.Le chef de la mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) avait déjà dénoncé lundi des attaques indiscriminées contre les civils, notamment dans le nord-est du pays, où des affrontements se déroulent depuis des semaines. Il avait notamment pointé des bombardements aériens avec des engins contenant un liquide “hautement inflammable”.

Soudan du Sud: l’accord de paix en grand danger après l’arrestation du vice-président

Le fragile accord de paix ayant mis un terme en 2018 à une violente guerre civile au Soudan du Sud semble vivre ses derniers instants après l’arrestation du premier vice-président par des forces loyales au président, qui fait craindre un nouvel embrasement du pays.Un convoi de véhicules lourdement armés conduit par le ministre de la …

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Le petit Emile probablement tué, la piste familiale pas encore refermée

L’hypothèse de l'”intervention d’un tiers” se dessine dans la disparition et la mort du petit Emile, selon le procureur d’Aix-en-Provence qui n’écarte pas totalement la piste familiale même si ses grands-parents, son oncle et sa tante sont ressortis libres de garde à vue.Le procureur Jean-Luc Blachon a distillé jeudi certains éléments factuels pour sa deuxième prise de parole sur ce dossier, un an après la découverte fortuite par une promeneuse du crâne et des restes du garçonnet, âgé de deux ans et demi lors de sa disparition en juillet 2023.Et quelques heures à peine après la sortie, sans poursuites, des quatre proches du garçonnet interrogés par les quêteurs depuis mardi. “Les vêtements et les ossements retrouvés ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte. Les expertises permettent aussi d’affirmer que le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt” et “de caractériser la présence sur le crâne découvert de stigmates anatomiques, évocateurs d’un traumatisme facial violent”, a déclaré M. Blachon devant des dizaines de journalistes.Les expertises introduisent donc “la probabilité d’intervention d’un tiers dans la disparition et la mort d’Emile Soleil”.La piste de l’implication d’un ou plusieurs membres de la famille “n’est pas fermée” et “les personnes qui ont été placées en garde à vue ont été remises en liberté” car “les charges n’étaient pas suffisantes pour conduire à une mise en examen quelconque dans ce dossier”, a-t-il insisté.La piste familiale semblait effectivement se dessiner depuis mardi matin, avec le rebondissement spectaculaire qu’a constitué l’interpellation à l’aube de Philippe et Anne Vedovini, parents de Marie, la mère d’Emile, ainsi que deux enfants majeurs du couple. Ils avaient été placés en garde à vue pour des motifs graves: “homicide volontaire” et “recel de cadavre”.- “Zones d’ombre” -Un séisme de plus dans cette famille discrète de fervents catholiques de 10 enfants au total, dominée par le patriarche rigoriste du clan, le grand-père, 59 ans.Jeudi, les parents d’Emile, Colomban et Marie, ont été vus arriver en voiture peu après 8H00 chez le couple Vedovini, un mas cossu de La Bouilladisse, entre Aix-en-Provence et Aubagne, sur la boîte aux lettres duquel apparaissent les prénoms de neuf de leurs dix enfants. Mais on ne savait pas en début d’après-midi si les époux Vedovini avaient regagné leur domicile.Après leur remise en liberté dans la nuit de mercredi à jeudi les avocats des grands-parents avaient fait part de leur soulagement.”Au bout de 17 heures d’audition aujourd’hui (jeudi), la garde à vue est levée”, avait annoncé vers 05H00 Me Isabelle Colombani, avocate du grand-père, en sortant de la gendarmerie. “Il y avait peut-être des zones d’ombre à lever, mais voilà…”, a-t-elle ajouté en souriant.”Il est parfaitement normal que les enquêteurs étudient toutes les hypothèses, afin de ne laisser aucune zone d’ombre. C’est à ce prix que toute la lumière pourra être faite sur les circonstances de ce drame”, a de son côté estimé Me Julien Pinelli, l’avocat d’Anne Vedovini, la grand-mère d’Emile, dans un message transmis à l’AFP après la conférence de presse du procureur.- 287 auditions -Le procureur a précisé que ces gardes à vue devaient permettre de vérifier et confronter “des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois”.Les chiffres sont impressionnants: les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Marseille ont depuis presque 21 mois épluché 3.141 signalements, procédé à 287 auditions, analysé 27 véhicules, ratissé 285 hectares. Sans parler des 50 perquisitions et millions de données de communication à analyser, a détaillé le colonel Christophe Berthelin, patron de la section de recherches, lors du point de presse de jeudi.Emile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver chez ses grands-parents, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1.200 mètres d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de ratissages judiciaires, aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte fortuite, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte. Des vêtements et un petit bout d’os avaient également été retrouvés dans la même zone.Début février, les obsèques du garçonnet s’étaient tenues en la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), parents et grands-parents d’Emile affichant une certaine distance. Le soir même, les grands-parents publiaient un communiqué estimant que “le temps du silence doit laisser place à celui de la vérité”.