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Procès libyen: les peines requises contre Nicolas Sarkozy et 11 prévenus attendues dans l’après-midi
Quelles peines le parquet financier demandera-t-il pour Nicolas Sarkozy et 11 autres prévenus? Au procès des soupçons de financement libyen, l’accusation est entrée jeudi dans son troisième et dernier jour de réquisitoire, avec les sanctions réclamées attendues dans l’après-midi.L’audience a repris vers 9H30 en l’absence de Nicolas Sarkozy, pas concerné par les réquisitions de la matinée qui concernent des volets annexes de ce dossier, notamment la possible vente fictive de tableaux flamands par Claude Guéant et l’achat à un prix surévalué d’une villa dans le sud de la France qui aurait permis de dissimuler un détournement de fonds libyens.Dans l’après-midi, les trois représentants du parquet national financier (PNF) entameront la dernière partie de ces réquisitions, en résumant ce qu’ils reprochent à chacun des prévenus. A la toute fin, ils listeront les peines réclamées pour chacun d’entre eux, probablement en finissant par Nicolas Sarkozy.Mardi et mercredi, au cours de déjà plus de 13 heures de réquisitions dans ce dossier foisonnant, ils ont dépeint Nicolas Sarkozy en “véritable décisionnaire” et “commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle de 2007.Ils ont aussi détaillé les “contreparties” diplomatiques, juridiques et économiques promises selon eux au régime libyen et ont affirmé que des “traces” d’argent liquide dans la campagne victorieuse alimentaient le “faisceau d’indices” du dossier.Dans un entretien au Parisien publié jeudi, Nicolas Sarkozy a une fois encore promis : “Je démontrerai mon innocence, ça prendra le temps qu’il faudra, mais on y arrivera”. Sa défense plaidera le 8 avril, au dernier jour du procès.Pour les procureurs, tous les délits pour lesquels il est jugé depuis le 6 janvier sont constitués: ils ont demandé au tribunal de le reconnaître coupable de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.Des infractions qui font encourir à l’ancien chef de l’Etat âgé de 70 ans 10 ans d’emprisonnement, 375.000 euros d’amende et une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à cinq ans.Se pose ainsi la question de savoir si l’accusation va requérir contre lui un mandat de dépôt (incarcération immédiate même en cas d’appel). – “Ambition dévorante” -D’autant que les procureurs ont fait référence aux précédentes condamnations de Nicolas Sarkozy, dont c’est le cinquième procès en cinq ans.”Derrière l’image de l’homme public se dessine, au gré des enquêtes judiciaires, la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture”, a déclaré mardi soir Quentin Dandoy, l’un des trois procureurs.Assis face aux représentants du ministère public, Nicolas Sarkozy, qui clame vigoureusement son innocence depuis l’origine, a enragé en silence, les genoux agités, souriant parfois jaune ou ne pouvant réprimer une remarque outrée, indéchiffrable depuis les bancs de la presse.Définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes ou Bismuth, il porte depuis le 7 février un bracelet électronique à la cheville.En plus de l’ex-président, le PNF doit requérir contre onze prévenus, dont trois anciens ministres: Claude Guéant, 80 ans, absent pour des raisons de santé, ainsi que Brice Hortefeux, absent pour des raisons personnelles “légitimes” selon la présidente, et Eric Woerth, assis face aux procureurs jeudi matin, prenant des notes.Selon l’accusation, le premier, alors directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur, a “négocié” en 2005 “pour le compte de Nicolas Sarkozy le pacte de corruption”, qui a été “mis en Å“uvre” par Brice Hortefeux.Quant à Eric Woerth, en tant que trésorier de la campagne, il doit être, pour le PNF, condamné pour complicité de financement illégal, car il aurait dissimulé de l’argent liquide dans les comptes.Deux canaux de financement, respectivement par virements et remises de cash, ont été mis en place, selon l’accusation, deux canaux qui correspondent aux deux intermédiaires de ce dossier: Ziad Takieddine (en fuite) et Alexandre Djouhri.Sont jugés aussi un ancien proche de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bechir Saleh (en fuite), ainsi que deux hommes d’affaires saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ex-cadre d’Airbus.
Début du sommet de Paris des alliés de l’Ukraine, pour finaliser des “garanties de sécurité”
Le sommet d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine s’est ouvert jeudi à Paris avec l’ambition de “finaliser” des “garanties de sécurité” pour Kiev, dont un éventuel déploiement militaire européen dans le cadre d’un futur accord de paix avec la Russie, encore très hypothétique.Cette “coalition des volontaires”, selon l’expression de l’Elysée, s’est réunie au palais de l’Elysée autour d’Emmanuel Macron et de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. A leurs côtés, le Premier ministre britannique Keir Starmer, à la manoeuvre avec le président français pour faire entendre la voix des Européens face au réchauffement spectaculaire entre les Etats-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine.Parmi les dirigeants des pays de l’Union européenne et/ou de l’Otan présents figurent l’Italienne Giorgia Meloni, l’Allemand Olaf Scholz et le Polonais Donald Tusk, mais aussi le vice-président turc Cevdet Yilmaz ou le patron de l’Otan Mark Rutte.Après une série de réunions politiques et militaires organisées depuis mi-février successivement par Paris et Londres, l’heure est venue de “tirer des conclusions opérationnelles”, a expliqué la présidence française.Ce sommet vise à “finaliser” les travaux sur le soutien militaire “à court terme” à l’Ukraine et sur les “garanties de sécurité que peuvent apporter les armées européennes”, avait dit la semaine dernière Emmanuel Macron.Cette initiative franco-britannique, à laquelle ne participent pas les Américains, se déroule en parallèle du processus de négociations engagé par l’administration Trump avec l’Ukraine d’une part, et la Russie d’autre part, pour mettre fin à la guerre trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine. Mais malgré l’optimisme affiché par le président américain, son secrétaire d’Etat Marco Rubio a reconnu mercredi que parvenir à un accord de paix “ne sera pas simple” et “prendra du temps”.- “Promesses creuses” -“Contrairement au président Zelensky, Poutine a montré qu’il n’était pas un acteur sérieux dans ces pourparlers de paix”, a estimé jeudi Keir Starmer, lui reprochant de continuer à infliger “des attaques dévastatrices au peuple ukrainien”. “Ses promesses sont creuses”, a-t-il dénoncé.Pour Emmanuel Macron aussi, Moscou “a montré sa volonté de guerre”, et il est donc “beaucoup trop tôt” pour envisager une levée des sanctions. “La Russie joue la montre, il faut continuer à maintenir la pression sur la Russie”, a renchéri mercredi soir à ses côtés le président ukrainien.Mardi, à l’issue de pourparlers en Arabie saoudite par l’intermédiaire de Washington, un accord a été annoncé pour déboucher, sous conditions, à une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.Mais dès mercredi, les autorités russes et ukrainiennes se sont mutuellement accusées de vouloir faire capoter ce début d’entente. Un responsable ukrainien a toutefois affirmé jeudi à l’AFP qu’il n’y avait plus eu de frappes russes ni ukrainiennes contre des sites énergétiques depuis le 25 mars.Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a renoué le dialogue avec le président russe et repris certains éléments de la rhétorique de Moscou, a rebattu les cartes du conflit.Arrivé mercredi à Washington, le nouvel ambassadeur russe aux Etats-Unis Alexandre Dartchiev a salué une “fenêtre d’opportunité”, promettant de contribuer à la normalisation des relations entre les deux puissances.Sans attendre que la médiation américaine parvienne à ses fins, la plupart des pays de l’UE et de l’Otan veulent avancer sur des garanties de sécurité pour l’Ukraine.- “Réserve stratégique” -En “première ligne”, cela doit passer par une aide à l’armée ukrainienne elle-même, a détaillé mercredi soir Emmanuel Macron, qui a annoncé une nouvelle aide militaire française de deux milliards d’euros.En “deuxième ligne”, et la plus discutée: une “force de réassurance” composée de pays européens volontaires, qui serait déployée sur le sol ukrainien uniquement dans le cadre d’un accord de paix.Emmanuel Macron a défendu devant la presse une “approche pacifiste”, “comme une réserve stratégique pour aider à dissuader toute nouvelle agression russe”. Ces contingents n’iraient “pas sur le front” pour “aller se battre”, a-t-il insisté, même s’ils auraient à “répondre” s’ils étaient “attaqués”.Il ne s’agirait ni d’une force d’observation d’un éventuel cessez-le-feu, ni d’une force d’interposition, a-t-il encore plaidé, évoquant la possibilité d’une opération distincte “de maintien de la paix”, sous “mandat des Nations unies”.Enfin, en “troisième ligne”, le soutien que les Américains seraient prêts à garantir aux Européens, nécessaire à beaucoup de pays pour qu’ils franchissent le pas mais auquel Donald Trump ne s’est pas encore formellement engagé.Ces derniers temps, la France et le Royaume-Uni semblent toutefois avoir mis moins l’accent sur un déploiement terrestre, rejeté catégoriquement par Vladimir Poutine.Côté français, on insiste sur le fait que “la meilleure garantie de sécurité” pour l’Ukraine est l’armée ukrainienne elle-même, qu’il s’agit de renforcer. Tandis qu’une source du renseignement européen a expliqué à l’AFP que le volet aérien d’une force européenne serait prépondérant.”Le déploiement de troupes, c’est un élément de notre stratégie” de rapport de forces, “même si à un moment on devra peut-être constater qu’on ne peut pas aller jusque-là ”, a dit une source militaire européenne.
Début du sommet de Paris des alliés de l’Ukraine, pour finaliser des “garanties de sécurité”
Le sommet d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine s’est ouvert jeudi à Paris avec l’ambition de “finaliser” des “garanties de sécurité” pour Kiev, dont un éventuel déploiement militaire européen dans le cadre d’un futur accord de paix avec la Russie, encore très hypothétique.Cette “coalition des volontaires”, selon l’expression de l’Elysée, s’est réunie au palais de l’Elysée autour d’Emmanuel Macron et de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. A leurs côtés, le Premier ministre britannique Keir Starmer, à la manoeuvre avec le président français pour faire entendre la voix des Européens face au réchauffement spectaculaire entre les Etats-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine.Parmi les dirigeants des pays de l’Union européenne et/ou de l’Otan présents figurent l’Italienne Giorgia Meloni, l’Allemand Olaf Scholz et le Polonais Donald Tusk, mais aussi le vice-président turc Cevdet Yilmaz ou le patron de l’Otan Mark Rutte.Après une série de réunions politiques et militaires organisées depuis mi-février successivement par Paris et Londres, l’heure est venue de “tirer des conclusions opérationnelles”, a expliqué la présidence française.Ce sommet vise à “finaliser” les travaux sur le soutien militaire “à court terme” à l’Ukraine et sur les “garanties de sécurité que peuvent apporter les armées européennes”, avait dit la semaine dernière Emmanuel Macron.Cette initiative franco-britannique, à laquelle ne participent pas les Américains, se déroule en parallèle du processus de négociations engagé par l’administration Trump avec l’Ukraine d’une part, et la Russie d’autre part, pour mettre fin à la guerre trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine. Mais malgré l’optimisme affiché par le président américain, son secrétaire d’Etat Marco Rubio a reconnu mercredi que parvenir à un accord de paix “ne sera pas simple” et “prendra du temps”.- “Promesses creuses” -“Contrairement au président Zelensky, Poutine a montré qu’il n’était pas un acteur sérieux dans ces pourparlers de paix”, a estimé jeudi Keir Starmer, lui reprochant de continuer à infliger “des attaques dévastatrices au peuple ukrainien”. “Ses promesses sont creuses”, a-t-il dénoncé.Pour Emmanuel Macron aussi, Moscou “a montré sa volonté de guerre”, et il est donc “beaucoup trop tôt” pour envisager une levée des sanctions. “La Russie joue la montre, il faut continuer à maintenir la pression sur la Russie”, a renchéri mercredi soir à ses côtés le président ukrainien.Mardi, à l’issue de pourparlers en Arabie saoudite par l’intermédiaire de Washington, un accord a été annoncé pour déboucher, sous conditions, à une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.Mais dès mercredi, les autorités russes et ukrainiennes se sont mutuellement accusées de vouloir faire capoter ce début d’entente. Un responsable ukrainien a toutefois affirmé jeudi à l’AFP qu’il n’y avait plus eu de frappes russes ni ukrainiennes contre des sites énergétiques depuis le 25 mars.Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a renoué le dialogue avec le président russe et repris certains éléments de la rhétorique de Moscou, a rebattu les cartes du conflit.Arrivé mercredi à Washington, le nouvel ambassadeur russe aux Etats-Unis Alexandre Dartchiev a salué une “fenêtre d’opportunité”, promettant de contribuer à la normalisation des relations entre les deux puissances.Sans attendre que la médiation américaine parvienne à ses fins, la plupart des pays de l’UE et de l’Otan veulent avancer sur des garanties de sécurité pour l’Ukraine.- “Réserve stratégique” -En “première ligne”, cela doit passer par une aide à l’armée ukrainienne elle-même, a détaillé mercredi soir Emmanuel Macron, qui a annoncé une nouvelle aide militaire française de deux milliards d’euros.En “deuxième ligne”, et la plus discutée: une “force de réassurance” composée de pays européens volontaires, qui serait déployée sur le sol ukrainien uniquement dans le cadre d’un accord de paix.Emmanuel Macron a défendu devant la presse une “approche pacifiste”, “comme une réserve stratégique pour aider à dissuader toute nouvelle agression russe”. Ces contingents n’iraient “pas sur le front” pour “aller se battre”, a-t-il insisté, même s’ils auraient à “répondre” s’ils étaient “attaqués”.Il ne s’agirait ni d’une force d’observation d’un éventuel cessez-le-feu, ni d’une force d’interposition, a-t-il encore plaidé, évoquant la possibilité d’une opération distincte “de maintien de la paix”, sous “mandat des Nations unies”.Enfin, en “troisième ligne”, le soutien que les Américains seraient prêts à garantir aux Européens, nécessaire à beaucoup de pays pour qu’ils franchissent le pas mais auquel Donald Trump ne s’est pas encore formellement engagé.Ces derniers temps, la France et le Royaume-Uni semblent toutefois avoir mis moins l’accent sur un déploiement terrestre, rejeté catégoriquement par Vladimir Poutine.Côté français, on insiste sur le fait que “la meilleure garantie de sécurité” pour l’Ukraine est l’armée ukrainienne elle-même, qu’il s’agit de renforcer. Tandis qu’une source du renseignement européen a expliqué à l’AFP que le volet aérien d’une force européenne serait prépondérant.”Le déploiement de troupes, c’est un élément de notre stratégie” de rapport de forces, “même si à un moment on devra peut-être constater qu’on ne peut pas aller jusque-là ”, a dit une source militaire européenne.
L’Allemagne veut muscler sa protection civile, négligée durant les années de paix
En pleine panne d’électricité, des sauveteurs convergent vers les lieux d’une explosion. Une femme appelle depuis l’intérieur d’un tramway, où une vingtaine de blessés sont coincés: “A l’aide! Des gens saignent!”Les secouristes doivent forcer les portes du wagon pour atteindre les victimes, gémissant de douleur sur leurs sièges.Tous sont en réalité des figurants, s’entraînant, au coeur de Francfort, à réagir en cas de catastrophe touchant la population civile.Pour cette simulation pilotée par l’ONG Ordre de Malte (“Malteser”), associée à d’autres organisations, 125 secouristes sont déployés en différents lieux pour gérer les conséquences d’un “black out”, une panne généralisée de courant plongeant la métropole financière allemande dans le chaos.Sur le port fluvial, une ouvrière, les mains en sang, doit être secourue en haut d’une grue. D’autres victimes sont tombées dans le Main, la rivière qui traverse la ville.L’invasion de l’Ukraine par la Russie a ravivé le spectre d’un conflit en Europe et les Allemands doivent être mieux formés pour affronter une crise sécuritaire à grande échelle, estiment les autorités.- “Check-list” -“Notre population doit se préparer mentalement et physiquement aux catastrophes, aux intempéries, aux coupures de courant ou à une situation de guerre”, prévient Jan Krebs, 28 ans, coordinateur de l’exercice à Francfort.Si le scénario du jour ne précise pas les causes de la panne géante, “la menace des cyberattaques et des dangers hybrides est bien réelle”, estime ajoute cet employé dans la gestion d’installations, qui consacre son temps libre au volontariat chez les “Malteser”.L’inquiétude sur les vulnérabilités de l’Allemagne a augmenté d’un cran avec le retour au pouvoir de Donald Trump qui multiplie les attaques contre le partenariat transatlantique. Une césure pour Berlin qui a toujours vécu avec la certitude de la protection américaine envers l’Europe.Face à ces bouleversements, le futur chancelier Friedrich Merz a fait adopter la semaine dernière un plan d’investissements de centaines de milliards d’euros dans la défense du pays, dont une enveloppe dédiée au renforcement de la protection civile.Un rapport du ministère de l’Intérieur a conclu qu’environ 30 milliards d’euros seront nécessaires pour mieux protéger les civils en cas de guerre, selon l’hebdomadaire Der Spiegel. Plusieurs points sont à améliorer, d’après ce document: les moyens d’alerte de la population, les capacités d’approvisionnement en eau potable et l’équipement logistique pour stocker les fournitures et le matériel nécessaires aux opérations de secours.L’Allemagne a commencé un travail d’inventaire des bunkers et abris où la population pourrait trouver refuge en cas d’attaque, souhaitant à terme qu’un répertoire en ligne permette à la population d’y accéder rapidement.- Pénurie de bénévoles -Le personnel manque également que ce soit au sein de l’organisme fédéral pour l’assistance technique (THW) ou de l’Office fédéral de la protection de la population et de l’aide en cas de catastrophe (BKK), deux agences sous tutelle du ministère de l’Intérieur.Le BKK, né après les attentats terroristes du 11 Septembre 2001 et les crues de l’Elbe (Est) en 2002, a récemment publié un guide de 60 pages avec une “check-list” pour anticiper les crises, incluant des denrées alimentaires, une trousse de pharmacie et autres dispositifs contre un incendie.Un message encore peu entendu, car “la plupart des gens se disent en sécurité”, estime Daniela Matern, 60 ans, figurante pendant l’exercice de Francfort, avec des éraflures au visage et sur les mains.Les “Malteser”, qui comptent environ 10.000 personnes en Allemagne capables d’intervenir dans des situations de crise, peinent aussi à recruter des volontaires. Les candidats sont souvent découragés par la longueur de la formation requise, même si s’investir dans l’humanitaire est “amusant” et “donne du sens”, assure Johannes, étudiant en théologie de 29 ans, bénévole en uniforme de secours jaune fluo et rouge lors de l’exercice de Francfort.”Il existe des générations qui ne savent même plus ce que signifie le terme +guerre+”, souligne Jan Krebs.L’UE s’est aussi emparée du sujet et planche sur des recommandations pour que les habitants des 27 pays membres aient chez eux un sac contenant de quoi être autonome pendant 72 heures – eau, allumettes ou barres vitaminées – en cas de crise ou de conflit.
Face aux “crises”, le chef de la diplomatie française plaide pour le dialogue avec Pékin
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, en visite jeudi à Pékin, a plaidé pour un “partenariat franco-chinois puissant” face aux “crises” dans le monde, avertissant cependant que l’Europe défendrait ses “intérêts” et ses “valeurs”.”Plus que jamais, le contexte actuel exige un partenariat franco-chinois puissant au service de la stabilité géopolitique, de la prospérité et de l’avenir de notre planète”, a plaidé le chef de la diplomatie devant des étudiants, avant de s’entretenir avec son homologue Wang Yi.Les deux ministres se sont serrés la main à la somptueuse résidence d’Etat de Diaoyutai devant des drapeaux français et chinois, avant de s’entretenir à huis clos.Paris avait fait savoir que les discussions porteraient sur la résolution du conflit russo-ukrainien ainsi que sur le Moyen-Orient et sur les tensions commerciales entre la Chine et l’Union européenne.”Le rythme des crises s’accélère”, a déclaré le ministre français au côté de Wang Yi. “Nos deux pays doivent donc ensemble porter un dialogue de stabilité favorable à la recherche de solutions”.La France et la Chine ont cherché à renforcer leurs liens ces dernières années. Mais Paris a également mis sur la table les liens de Pékin avec Moscou, qui se sont fortement resserrés depuis la guerre en Ukraine, alors que la Chine n’a jamais condamné l’invasion russe.”Face aux défis politiques, économiques et sécuritaires, une nouvelle Europe est en train d’émerger rapidement. Elle a pour seule boussole l’autonomie stratégique”, a déclaré M. Barrot.”Elle sera particulièrement vigilante sur la défense de ses intérêts, de ses valeurs”, a-t-il ajouté.M. Barrot a également souligné que Paris et Pékin devaient “se coordonner pour promouvoir une paix juste et durable en Ukraine”.”La Chine a également un rôle à jouer pour convaincre la Russie de s’asseoir à la table des négociations avec des propositions sérieuses et de bonne foi”, a déclaré le ministre français à son homologue chinois.- “Adhérer au multilatéralisme” -Le chef de la diplomatie chinoise a de son côté averti que “la situation internationale a de nouveau changé, et va devenir encore plus chaotique”.Alors que la Chine est une cible majeure de l’offensive commerciale lancée par Donald Trump, il a insisté pour dire que la France et la Chine devaient “adhérer au multilatéralisme” et “travailler ensemble pour la paix et le développement dans le monde”.”La France s’oppose à toute forme de guerre commerciale et prône le dialogue sur les questions commerciales, en particulier entre l’Union européenne et la Chine”, a répondu M. Barrot.Il a abordé par la même occasion la question des sanctions douanières sur le cognac français, en réponse aux droits de douane supplémentaires de l’Union européenne sur les voitures électriques chinoises.M. Barrot a dit chercher une “solution rapide” à ce différend commercial, ce qui permettrait aux deux pays de se concentrer “sur la réalisation de partenariats et d’investissements pour l’avenir”.Après s’être entretenu avec son homologue chinois, le ministre français a rencontré le Premier ministre Li Qiang au Palais de l’Assemblée du Peuple.”Le monde ne connaît actuellement pas la paix et l’instabilité et l’incertitude augmentent”, a estimé M. Li, plaidant pour que “la Chine et la France, deux grands pays indépendants et responsables” renforcent “leur coopération”.Après cette étape à Pékin, le ministre français se rendra à Shanghai, où il doit inaugurer vendredi une usine de production d’hydrogène construite par le groupe français Air Liquide, et participer à un forum d’affaires franco-chinois.La visite de M. Barrot en Chine s’inscrit dans le cadre d’une tournée plus large en Asie, au cours de laquelle il s’est rendu en Indonésie et à Singapour.La menace d’une agression russe en Europe n’est “pas théorique”, a-t-il déclaré mardi depuis la cité-Etat d’Asie du Sud-Est, après que l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff a affirmé dimanche sur Fox News ne pas croire à une telle éventualité.”L’agressivité” de la Russie “au cours des trois dernières années s’est étendue bien au-delà de l’Ukraine elle-même”, avait alors déclaré M. Barrot devant un parterre de journalistes.
Malgré des défaites sans précédent, la junte birmane prépare son défilé militaire annuel
La junte birmane se prépare à faire défiler ses troupes jeudi pour la Journée des forces armées, après une année de défaites sans précédent qui l’a conduite à recourir à la conscription pour renforcer ses rangs.Des milliers de soldats défileront devant le chef de la junte Min Aung Hlaing dans la capitale birmane Naypyidaw. Selon des médias d’Etat birmans, le vice-ministre russe de la Défense, Alexander Fomin, ainsi que le ministre biélorusse de la Défense assisteront jeudi au défilé.Le dirigeant birman doit prononcer un discours à l’occasion de la cérémonie. Quatre ans après le coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir en février 2021 et renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, il a annoncé le 8 mars des élections pour décembre 2025 ou janvier 2026.L’organisation de ce scrutin, le premier sous la nouvelle administration, suppose une levée de l’état d’urgence, prolongé pour six mois le 31 janvier.Des chancelleries occidentales et des groupes de défense de droits humains ont jugé que ce projet d’élections s’apparentait à une mascarade, faute de réelle opposition tolérée, et dans un pays échappant partiellement au contrôle de l’Etat.A Naypyidaw, sur une banderole placée à l’entrée de l’esplanade où doit se tenir la parade, figure le mot d’ordre : “Ce n’est que lorsque l’armée sera forte que le pays sera fort”.Mais dans ce pays ravagé par une guerre civile depuis le putsch, les défilés militaires ont perdu en éclat d’année en année. Les combats opposent la junte à une guérilla prodémocratie d’un côté et divers groupes armés ethniques par ailleurs.Depuis la précédente édition de la Journée des forces armées en 2024, la junte a perdu la ville clé de Lashio, dans le nord du pays, ainsi que des pans entiers de l’Etat de Rakhine, à l’ouest, et a dû recourir à la conscription pour tenter d’enrôler plus de 50.000 nouvelles recrues.- Aide russe et chinoise -Selon l’ONU, le conflit a fait plus de 6.300 morts civils et provoqué le déplacement de plus de 3,5 millions de personnes. Quelque 50% des habitants vivent désormais sous le seuil de pauvreté.Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mi-mars l’arrêt de son aide à plus d’un million de Birmans en raison d’un “manque critique de financement”.Près de la moitié de celui-ci (4,4 milliards de dollars sur un total de 9,7 milliards en 2024) était en effet fourni par les Etats-Unis, dont le président Donald Trump a annoncé des coupes drastiques dans le budget de l’aide internationale.Les sanctions commerciales occidentales ont par ailleurs isolé la Birmanie, la rendant de plus en plus dépendante de l’aide économique et militaire chinoise et russe.Des observateurs ont récemment noté une recrudescence de frappes effectuées par la junte à l’aide d’avions de fabrication russe.Samedi, une telle frappe sur une clinique de fortune dans un village isolé de l’ouest du pays a tué 11 personnes, dont un médecin et sa femme.Malgré leurs défaites, les militaires “disposent toujours d’une quantité supérieure d’armes” et “n’ont pas besoin de vaincre tout le monde pour garder le contrôle” notamment du centre du pays, juge Jack Myint, du Center for Strategic and International Studies de Washington.Dans ce contexte, Pékin joue de ses liens tant avec la junte qu’avec les rebelles pour garantir la stabilité à sa frontière, selon ce chercheur.Les Chinois “brandissent la carotte une fois, puis le bâton l’instant d’après, et maintiennent le tout d’une manière qui sert au mieux leurs intérêts”, estime-t-il.
La Corée du Sud en proie aux incendies les plus destructeurs et meurtriers de son histoire
Les feux qui ravagent le sud-est de la Corée du Sud sont les plus destructeurs et les plus meurtriers enregistrés dans le pays, ont indiqué jeudi les autorités, faisant état d’un bilan alourdi à 27 morts.Plus d’une dizaine d’incendies se sont déclarés au cours du week-end, coupant les routes et les lignes de communication, et contraignant quelque 37.000 personnes à évacuer d’urgence.27 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées, a indiqué le ministère sud-coréen de l’Intérieur et de la Sécurité, en prévenant que le bilan risquait de s’alourdir encore. Il s’agit du nombre de morts le plus élevé que le Service coréen des forêts recense les incendies de forêt en 1987.Les feux de forêt, contre lesquels luttent les pompiers, ont ravagé “35.810 hectares, soit plus que les incendies de 2000 qui étaient les plus destructeurs enregistrés”, a indiqué Lee Han-kyung, chef de la division des catastrophes et de la sécurité.Les changements du régime des vents et la sécheresse ont révélé les limites des méthodes conventionnelles de lutte contre les incendies, ont observé les autorités.- Sites classés -En plus des milliers de pompiers déployés, des centaines de soldats ont été mobilisés, et l’armée américaine fournit un soutien par hélicoptère depuis ses bases militaires du sud du pays.La plupart des personnes ayant péri dans les incendies sont des riverains, dont de nombreuses personnes âgées. Au moins trois pompiers sont également décédés et le pilote d’un hélicoptère engagé contre le feu a perdu la vie dans le crash de son appareil en zone montagneuse.Deux sites classés au patrimoine de l’UNESCO et populaires auprès des touristes, les villages de Hahoe et Byeongsan Seowon, sont toujours menacés.A Byeongsan Seowon, une ancienne académie confucéenne, des camions de pompiers projetaient de l’eau et des produits ignifuges sur le site historique dans un effort désespéré pour le sauver sur fond d’un ciel rendu opaque, ont constaté des journalistes de l’AFP.”Nous pulvérisons trois tonnes d’eau chaque jour pour prévenir les incendies sur l’ensemble du site, y compris les bâtiments”, a indiqué à l’AFP Lee Seung-myung, chef de l’équipe de sécurité incendie des pompiers d’Andong.Mais Choi Young-ho, un pompier, prévient que le site classé reste à la merci du vent. “S’il y a un vent fort, il transportera les flammes de loin, ce qui est très inquiétant”.Des précipitations sont prévues jeudi en fin de journée, qui pourraient aider les soldats du feu.- “Changement climatique” -Cette catastrophe, d’une ampleur jamais vue, “révèle une fois de plus la dure réalité d’une crise climatique sans précédent”, a souligné le chef de la division des catastrophes et de la sécurité.Il a relevé que les zones touchées n’avaient reçu cette saison que la moitié des précipitations moyennes.Yeh Sang-Wook, professeur de climatologie à l’université Hanyang de Séoul, a expliqué auprès de l’AFP que ce manque de précipitations avait asséché la terre, “créant des conditions favorables aux incendies de forêt”.”Cela peut être considéré comme l’une des causes fondamentales”, a-t-il estimé. “Nous ne pouvons pas dire que c’est uniquement dû au changement climatique, mais le changement climatique affecte directement (et) indirectement les changements que nous connaissons actuellement. C’est un fait incontestable”.2024 a été la plus chaude jamais enregistrée en Corée du Sud, avec une température annuelle moyenne de 14,5°C – deux degrés de plus que la moyenne des 30 années précédentes -, selon l’Administration météorologique coréenne.Le nombre d’incendies dans le sud du pays a plus que doublé cette année par rapport à l’année dernière, ont indiqué les autorités.Certains types de conditions météorologiques extrêmes ont un lien bien établi avec le changement climatique, comme les vagues de chaleur ou les fortes précipitations. D’autres phénomènes, tels que les incendies de forêt, les sécheresses, les tempêtes de neige et les tempêtes tropicales, peuvent résulter d’une combinaison de facteurs complexes.Un autre expert, le professeur Hong Suk-hwan du département d’architecture paysagère de l’université nationale de Pusan, a pour sa part pointé les pratiques de gestion forestière et la priorité donnée par Séoul à la préservation des grands pins – chargés de résine huileuse.Si la Corée du Sud avait cultivé davantage d’arbres à feuilles caduques dans une forêt mixte naturelle, cela “aurait ralenti la propagation des feux de forêt”, dit-il.
La Corée du Sud en proie aux incendies les plus destructeurs et meurtriers de son histoire
Les feux qui ravagent le sud-est de la Corée du Sud sont les plus destructeurs et les plus meurtriers enregistrés dans le pays, ont indiqué jeudi les autorités, faisant état d’un bilan alourdi à 27 morts.Plus d’une dizaine d’incendies se sont déclarés au cours du week-end, coupant les routes et les lignes de communication, et contraignant quelque 37.000 personnes à évacuer d’urgence.27 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées, a indiqué le ministère sud-coréen de l’Intérieur et de la Sécurité, en prévenant que le bilan risquait de s’alourdir encore. Il s’agit du nombre de morts le plus élevé que le Service coréen des forêts recense les incendies de forêt en 1987.Les feux de forêt, contre lesquels luttent les pompiers, ont ravagé “35.810 hectares, soit plus que les incendies de 2000 qui étaient les plus destructeurs enregistrés”, a indiqué Lee Han-kyung, chef de la division des catastrophes et de la sécurité.Les changements du régime des vents et la sécheresse ont révélé les limites des méthodes conventionnelles de lutte contre les incendies, ont observé les autorités.- Sites classés -En plus des milliers de pompiers déployés, des centaines de soldats ont été mobilisés, et l’armée américaine fournit un soutien par hélicoptère depuis ses bases militaires du sud du pays.La plupart des personnes ayant péri dans les incendies sont des riverains, dont de nombreuses personnes âgées. Au moins trois pompiers sont également décédés et le pilote d’un hélicoptère engagé contre le feu a perdu la vie dans le crash de son appareil en zone montagneuse.Deux sites classés au patrimoine de l’UNESCO et populaires auprès des touristes, les villages de Hahoe et Byeongsan Seowon, sont toujours menacés.A Byeongsan Seowon, une ancienne académie confucéenne, des camions de pompiers projetaient de l’eau et des produits ignifuges sur le site historique dans un effort désespéré pour le sauver sur fond d’un ciel rendu opaque, ont constaté des journalistes de l’AFP.”Nous pulvérisons trois tonnes d’eau chaque jour pour prévenir les incendies sur l’ensemble du site, y compris les bâtiments”, a indiqué à l’AFP Lee Seung-myung, chef de l’équipe de sécurité incendie des pompiers d’Andong.Mais Choi Young-ho, un pompier, prévient que le site classé reste à la merci du vent. “S’il y a un vent fort, il transportera les flammes de loin, ce qui est très inquiétant”.Des précipitations sont prévues jeudi en fin de journée, qui pourraient aider les soldats du feu.- “Changement climatique” -Cette catastrophe, d’une ampleur jamais vue, “révèle une fois de plus la dure réalité d’une crise climatique sans précédent”, a souligné le chef de la division des catastrophes et de la sécurité.Il a relevé que les zones touchées n’avaient reçu cette saison que la moitié des précipitations moyennes.Yeh Sang-Wook, professeur de climatologie à l’université Hanyang de Séoul, a expliqué auprès de l’AFP que ce manque de précipitations avait asséché la terre, “créant des conditions favorables aux incendies de forêt”.”Cela peut être considéré comme l’une des causes fondamentales”, a-t-il estimé. “Nous ne pouvons pas dire que c’est uniquement dû au changement climatique, mais le changement climatique affecte directement (et) indirectement les changements que nous connaissons actuellement. C’est un fait incontestable”.2024 a été la plus chaude jamais enregistrée en Corée du Sud, avec une température annuelle moyenne de 14,5°C – deux degrés de plus que la moyenne des 30 années précédentes -, selon l’Administration météorologique coréenne.Le nombre d’incendies dans le sud du pays a plus que doublé cette année par rapport à l’année dernière, ont indiqué les autorités.Certains types de conditions météorologiques extrêmes ont un lien bien établi avec le changement climatique, comme les vagues de chaleur ou les fortes précipitations. D’autres phénomènes, tels que les incendies de forêt, les sécheresses, les tempêtes de neige et les tempêtes tropicales, peuvent résulter d’une combinaison de facteurs complexes.Un autre expert, le professeur Hong Suk-hwan du département d’architecture paysagère de l’université nationale de Pusan, a pour sa part pointé les pratiques de gestion forestière et la priorité donnée par Séoul à la préservation des grands pins – chargés de résine huileuse.Si la Corée du Sud avait cultivé davantage d’arbres à feuilles caduques dans une forêt mixte naturelle, cela “aurait ralenti la propagation des feux de forêt”, dit-il.
Turquie: libération de huit journalistes, dont un de l’AFP
La justice turque a ordonné jeudi la libération du photographe de l’Agence France-Presse Yasin Akgül, arrêté lundi par les autorités qui l’accusaient d’avoir participé à une manifestation interdite qu’il couvrait en tant que journaliste à Istanbul, ainsi que celles de sept autres journalistes arrêtés au même motif, ont annoncé leurs avocats.Parmi ces journalistes figurent le photographe Bülent Kiliç, ancien salarié de l’AFP dont le travail a été récompensé par de nombreux prix internationaux et un journaliste d’Izmir (ouest), la troisième ville du pays où deux journalistes sont toujours en garde à vue jeudi selon l’association turque de défense des droits humains MLSA.La libération des journalistes incarcérés à Istanbul sera effective dans les prochaines heures, selon leurs avocats.Un autre journaliste arrêté lundi à Istanbul avait été libéré sous contrôle judiciaire mercredi à l’issue de sa garde à vue, avait indiqué MLSA.Les autres journalistes arrêtés à Istanbul avaient tous été placés en détention provisoire.Ils avaient été interpellés lundi à l’aube à leur domicile, accusés d’avoir participé à des rassemblements interdits par les autorités, confrontées à une vague de manifestations déclenchée par l’arrestation le 19 mars du maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu.Leur arrestation a suscité de nombreuses condamnations internationales.L’ONG Reporters sans Frontières (RSF) s’est dite “soulagée” par l’annonce de la libération des journalistes, exigeant celle des deux autres encore aux mains des autorités à Izmir.Les autorités turques, qui ont interdit les rassemblements dans plusieurs grandes villes du pays, ont annoncé avoir arrêté plus de 1.400 manifestants depuis la début de la vague de contestation, d’une ampleur inédite depuis les grandes manifestations du mouvement de Gezi, parties de la place Taksim d’Istanbul en 2013.