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Les députés entament à bonne allure l’examen du budget, face à des délais contraints

Les députés de la commission des Finances de l’Assemblée nationale ont commencé lundi l’examen du budget de l’État, à un rythme soutenu, alors que les délais sont particulièrement contraints cette année, et que pèse l’épée de Damoclès d’une adoption par ordonnances s’ils sont dépassés.La commission doit examiner pendant trois jours la partie recettes du projet de loi de finances, avec au total 1.500 amendements à étudier.Les débats permettent avant tout de jauger l’équilibre des forces sur les différentes dispositions, sachant que les députés repartent dans l’hémicycle de la copie initiale présentée par le gouvernement. L’examen du texte en séance plénière commencera vendredi, pour un vote solennel prévu le 4 novembre.La commission des Affaires sociales débattra elle à partir de jeudi du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).Avec un déficit public qui devrait s’établir à 5,4% du PIB en 2025, le gouvernement ambitionne un effort global d’une trentaine de milliards d’euros pour 2026, entre nouveaux prélèvements (14 milliards) et économies de dépenses (17 milliards) afin de ramener le déficit public à 4,7% du produit intérieur brut (PIB). Il accepterait d’assouplir cet objectif jusqu’à un niveau se situant “sous 5%” pour permettre des compromis.En début de matinée lundi, les députés ont approuvé la prolongation de la contribution différentielle des hauts revenus (CDHR), instaurée en 2025 et qui fixe un taux minimal d’imposition de 20% pour les ménages dont les revenus dépassent 250.000 euros par an. Ils ont renforcé la mesure, via un amendement LR qui prévoit de prolonger cette CDHR jusqu’à ce que le déficit repasse sous les 3% du PIB.- Le gel du barème revu à la marge -La question du gel du barème de l’impôt sur le revenu (IR), proposé par le gouvernement et qui se traduira par 200.000 “nouveaux entrants” dans cet impôt en raison de l’inflation, a suscité différents amendements venant de nombreux bancs.C’est finalement celui de Charles de Courson (groupe indépendant Liot), le moins coûteux pour les finances publiques, qui a été adopté: seule la première tranche du barème sera indexée sur l’inflation, estimée à 1%.Le RN, qui souhaitait indexer toutes les tranches d’IR ainsi que la CSG sur l’inflation (estimée dans son amendement à 1,1%), n’a pas voté les amendements de la gauche qui proposaient une indexation des tranches inférieures.”On ne veut pas de solution intermédiaire qui permette encore de bananer les gens, d’envoyer un message au grand public, en disant +oui tout ça c’est pas si grave+”, a expliqué à l’AFP un élu RN sous couvert d’anonymat.- La taxe sur les holdings supprimée -Dans l’après-midi, les députés ont réécrit à l’initiative de la droite l’article visant à taxer le patrimoine financier des holdings patrimoniales détenant au moins 5 millions d’euros d’actifs, parfois utilisées pour contourner l’impôt.La taxe a été supprimée, le LR Jean-Didier Berger proposant à la place de taxer les holdings lorsque leur propriétaire décède. “Le vrai problème des holdings c’est que quand leur propriétaire meurt, (…) cet argent échappe à l’impôt”, a-t-il expliqué à l’AFP.Autres amendements notables adoptés: celui de Philippe Brun (PS), visant à défiscaliser les pensions alimentaires versées pour l’entretien des enfants mineurs; un autre de Denis Masseglia (Renaissance) privant les journalistes gagnant plus de 75.676 euros brut annuel de leur abattement fiscal; ou encore un amendement d’Eric Coquerel (LFI), soutenu par le RN, visant à développer un principe d’impôt universel ciblant les plus hauts revenus et les paradis fiscaux.Un amendement, critiqué par l’association animaliste L214, élargit la liste des infractions entraînant la suspension de l’avantage fiscal accordé aux associations qui en sont reconnues coupables, comme la captation ou la diffusion d’images sans consentement. Et un autre prolonge l’exonération fiscale et sociale des pourboires pour 2026 et 2027.Dans la soirée devrait être discuté un amendement soutenu par la gauche, instaurant la taxe Zucman, rejetée par le Premier ministre. Cette taxe, du nom de l’économiste Gabriel Zucman, prévoit de faire payer aux 1.800 contribuables ayant au moins 100 millions d’euros de patrimoine un impôt minimum de 2% de ce patrimoine, y compris professionnel.Les députés débattent sous la pression des délais constitutionnels prévus pour adopter le budget (70 jours pour le budget de l’Etat, 50 pour celui de la Sécurité sociale).En cas de dépassement des délais, le budget pourrait passer par voie d’ordonnances.

Des émissaires américains rencontrent Netanyahu après des violences meurtrières à Gaza

Des émissaires de Donald Trump ont rencontré lundi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, au lendemain de violences meurtrières dans la bande de Gaza ayant fait craindre un effondrement du cessez-le-feu dans le territoire palestinien. Après des frappes israéliennes dimanche à Gaza en réponse, selon Israël, à des attaques du Hamas, le président américain Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu qu’il a parrainé était toujours en vigueur. Le mouvement islamiste a démenti les accusations d’Israël.M. Netanyahu a reçu Steve Witkoff, émissaire de M. Trump, et Jared Kushner, gendre du président américain, “pour discuter des derniers développements”, a déclaré Shosh Bedrosian, porte-parole du gouvernement israélien, annonçant également une visite du vice-président américain JD Vance et de son épouse. M. Vance arrivera mardi “pour sa mission, et nous discuterons de deux choses (…). Les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s’offrent à nous. Nous surmonterons les défis et saisirons les opportunités”, a ensuite précisé M. Netanyahu. Les violences dimanche à Gaza étaient les premières de cette ampleur depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 10 octobre, après un accord entre le Hamas et Israël basé sur le plan de M. Trump visant notamment à la libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens, à permettre l’afflux d’aide à Gaza, et à mettre fin définitivement à la guerre. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.Quelques heures après sa fermeture, en marge des violences dimanche à Gaza, une source de sécurité israélienne a annoncé lundi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, par lequel transite une aide humanitaire cruciale pour la population. – “153 tonnes de bombes” -La Défense civile à Gaza a fait état d’au moins 45 Palestiniens tués dimanche dans les frappes israéliennes, dont des civils et un journaliste.”Le sang est à nouveau versé. C’est comme si la guerre est de retour”, a témoigné auprès de l’AFP Abdullah Abou Hasanin, un Palestinien de 29 ans, à Al‑Bureij, camp du centre de la bande de Gaza.L’armée israélienne a aussi annoncé la mort au combat de deux soldats dimanche à Rafah, dans le sud de Gaza. Benjamin Netanyahu a affirmé lundi que l’armée avait largué la veille “153 tonnes de bombes” sur Gaza “après que deux de nos soldats ont été tués par le Hamas”.Selon un responsable israélien, le Hamas a tiré dimanche sur les troupes à Rafah et des combattants palestiniens ont été “éliminés dans une frappe après avoir franchi la ligne jaune” à Beit Lahia (nord), soit la ligne de repli des troupes israéliennes à l’intérieur de la bande de Gaza, convenue dans le cadre du cessez-le-feu. Le Hamas a affirmé n’avoir “aucune connaissance d’incidents ou d’affrontements” à Rafah et a réaffirmé son “engagement total” en faveur du cessez-le-feu. M. Trump a, lui, blâmé “certains rebelles” au sein du Hamas. “Ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués”. – Le Hamas au Caire -Une délégation du Hamas est de son côté au Caire lundi, pour discuter avec les médiateurs égyptiens et qataris du cessez-le-feu et d’un prochain dialogue interpalestinien.En vertu de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens, les 20 otages vivants qu’il détenait encore depuis le 7-Octobre et a rendu jusque-là 12 des 28 dépouilles d’otages.Dimanche, il a annoncé avoir trouvé un 13e corps d’otage à Gaza, qui doit être restitué à 17H00 GMT lundi, a-t-il ensuite précisé.Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza. Il exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.Le Hamas refuse jusque-là de désarmer, réclame le retrait total israélien de Gaza et affirme qu’il entend participer à toute discussion sur l’avenir du territoire.Ce dialogue interpalestinien aborderait “la formation d’un comité d’experts indépendants chargé de la gestion de Gaza” après la guerre, selon une source proche des discussions, alors que le plan Trump prévoit la mise en place d’une autorité de transition formée de technocrates, chapeautée par un comité dirigé par le président américain.  L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.216 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.

Des émissaires américains rencontrent Netanyahu après des violences meurtrières à Gaza

Des émissaires de Donald Trump ont rencontré lundi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, au lendemain de violences meurtrières dans la bande de Gaza ayant fait craindre un effondrement du cessez-le-feu dans le territoire palestinien. Après des frappes israéliennes dimanche à Gaza en réponse, selon Israël, à des attaques du Hamas, le président américain Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu qu’il a parrainé était toujours en vigueur. Le mouvement islamiste a démenti les accusations d’Israël.M. Netanyahu a reçu Steve Witkoff, émissaire de M. Trump, et Jared Kushner, gendre du président américain, “pour discuter des derniers développements”, a déclaré Shosh Bedrosian, porte-parole du gouvernement israélien, annonçant également une visite du vice-président américain JD Vance et de son épouse. M. Vance arrivera mardi “pour sa mission, et nous discuterons de deux choses (…). Les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s’offrent à nous. Nous surmonterons les défis et saisirons les opportunités”, a ensuite précisé M. Netanyahu. Les violences dimanche à Gaza étaient les premières de cette ampleur depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 10 octobre, après un accord entre le Hamas et Israël basé sur le plan de M. Trump visant notamment à la libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens, à permettre l’afflux d’aide à Gaza, et à mettre fin définitivement à la guerre. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.Quelques heures après sa fermeture, en marge des violences dimanche à Gaza, une source de sécurité israélienne a annoncé lundi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, par lequel transite une aide humanitaire cruciale pour la population. – “153 tonnes de bombes” -La Défense civile à Gaza a fait état d’au moins 45 Palestiniens tués dimanche dans les frappes israéliennes, dont des civils et un journaliste.”Le sang est à nouveau versé. C’est comme si la guerre est de retour”, a témoigné auprès de l’AFP Abdullah Abou Hasanin, un Palestinien de 29 ans, à Al‑Bureij, camp du centre de la bande de Gaza.L’armée israélienne a aussi annoncé la mort au combat de deux soldats dimanche à Rafah, dans le sud de Gaza. Benjamin Netanyahu a affirmé lundi que l’armée avait largué la veille “153 tonnes de bombes” sur Gaza “après que deux de nos soldats ont été tués par le Hamas”.Selon un responsable israélien, le Hamas a tiré dimanche sur les troupes à Rafah et des combattants palestiniens ont été “éliminés dans une frappe après avoir franchi la ligne jaune” à Beit Lahia (nord), soit la ligne de repli des troupes israéliennes à l’intérieur de la bande de Gaza, convenue dans le cadre du cessez-le-feu. Le Hamas a affirmé n’avoir “aucune connaissance d’incidents ou d’affrontements” à Rafah et a réaffirmé son “engagement total” en faveur du cessez-le-feu. M. Trump a, lui, blâmé “certains rebelles” au sein du Hamas. “Ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués”. – Le Hamas au Caire -Une délégation du Hamas est de son côté au Caire lundi, pour discuter avec les médiateurs égyptiens et qataris du cessez-le-feu et d’un prochain dialogue interpalestinien.En vertu de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens, les 20 otages vivants qu’il détenait encore depuis le 7-Octobre et a rendu jusque-là 12 des 28 dépouilles d’otages.Dimanche, il a annoncé avoir trouvé un 13e corps d’otage à Gaza, qui doit être restitué à 17H00 GMT lundi, a-t-il ensuite précisé.Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza. Il exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.Le Hamas refuse jusque-là de désarmer, réclame le retrait total israélien de Gaza et affirme qu’il entend participer à toute discussion sur l’avenir du territoire.Ce dialogue interpalestinien aborderait “la formation d’un comité d’experts indépendants chargé de la gestion de Gaza” après la guerre, selon une source proche des discussions, alors que le plan Trump prévoit la mise en place d’une autorité de transition formée de technocrates, chapeautée par un comité dirigé par le président américain.  L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.216 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.

Fort du retour d’expérience en Ukraine, KNDS adapte ses canons Caesar à la guerre moderne

Sous le ciel lourd et bas, les détonations résonnent sur le plateau de Canjuers, dans le sud de la France. Avec l’expérience de la guerre en Ukraine, les canons Caesar du franco-allemand KNDS se réinventent pour résister aux drones, nouvelle menace apparue avec ce conflit.Les artilleurs se déploient pour envoyer plusieurs obus de 155 mm qui éclatent sur ce camp militaire, le plus vaste d’Europe occidentale, alternant terre battue et lisières boisées sur les hauteurs, devant huit délégations étrangères — venues d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie, autant de clients potentiels.Avec l’augmentation des budgets militaires en Europe et les appels au patriotisme, la concurrence reste féroce face aux K9 Thunder sud-coréens qui équipent massivement l’armée polonaise, ou aux Panzerhaubitze 2000 allemands.Léger et mobile, Caesar est capable de neutraliser à distance de 40 km l’équivalent d’un terrain de football avec un seul obus, puis de repartir avant même que les munitions n’atteignent la cible. Ce qui évite qu’il soit détecté et ne devienne une cible: le taux de destruction du Caesar qui se déplace sur roues est d’environ 11% alors qu’il va jusqu’à 50% pour certains systèmes, plus lourds et souvent chenillés, assure Olivier Fort, directeur marketing artillerie de KNDS citant les statistiques ukrainiennes.Il peut arriver en moins de 2 minutes et demie sur sa position de tir et envoyer six obus en une minute. – “Tout à apprendre d’Ukraine” -Cette architecture fait qu’en Ukraine Caesar se déplace sans munitions à bord, celles-ci sont prépositionnées. En cas d’attaque de drones ou de munitions planantes, le système et l’équipage sont de ce fait protégés contre une explosion secondaire ultra-puissante. “Cela n’avait pas été envisagé précédemment”, explique Olivier Fort qui a été l’auteur de la doctrine d’artillerie de l’armée de terre française en 2012.Sur le plateau de Canjuers, en raison d’une pluie incessante, le drone de renseignement censé transmettre les coordonnées de tir à la batterie n’est pas de la partie. Les munitions téléopérées — ces drones armés que KNDS a développés avec le droniste français Delair en un temps record, dans le sillage de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022- manquent elles aussi à l’appel.Mais la démonstration grandeur nature est tout sauf théorique: principal fournisseur d’armement terrestre à l’Ukraine, KNDS s’appuie sur un retour d’expérience de terrain unique puisque près de 120 Caesar sont présents dans le pays.”On a tout à apprendre de la situation en Ukraine pour nos propres besoins. Il y a plein d’améliorations qui ont été faites grâce à l’Ukraine sur le canon Caesar”, résume pour l’AFP Darot Dy, consultant aérospatial et défense du cabinet de conseil stratégique Roland Berger.Une cabine au blindage renforcé, un moteur modernisé: depuis l’entrée en service du premier canon Caesar en 2008, celui-ci a déjà fait ses preuves en Afghanistan, au Mali et en Irak, et ne cesse d’évoluer, assure KNDS.”Il y a des tactiques que les artilleurs ukrainiens ont imaginées au combat et qui vont être reprises par l’armée de terre” française, estime Olivier Fort.L’une d’elles consiste à combiner l’utilisation de l’artillerie pour détruire les filets de protection sur les tranchées avant d’y envoyer des munitions téléopérées. – Transparent et vulnérable -“Les canons Caesar ont démontré leur performance en termes de précision” et leur capacité à se déplacer, souligne à l’AFP Pascal Fabre, directeur associé au cabinet de conseil AlixPartners.Ils doivent désormais faire face au nouveau défi: “la transparence du champ de bataille” grâce aux satellites, mais surtout aux drones.”La vitesse de réaction est très grande entre la détection et la frappe. Les armées des deux côtés se sont adaptées pour frapper beaucoup plus vite”, ajoute Pascal Fabre. La leçon numéro un de la guerre en Ukraine c’est “le besoin de se prémunir contre la menace des drones et “concilier la puissance de feu avec la mobilité”, déclare à l’AFP le lieutenant-colonel Renaud Durbecq, responsable du 35e régiment d’artillerie parachutiste qui anime la démonstration.Autre invention anti-drone déjà utilisée en Ukraine: des leurres gonflables, répliques de canons Caesar dotées d’une signature thermique qui servent à détourner les drones kamikazes russes et à préserver les véritables pièces d’artillerie.”C’est vraiment nouveau, pour permettre de se fondre dans le paysage”, commente Renaud Durbecq.

Avant une super année électorale, Merz promet la guerre à l’extrême droite

Le chancelier allemand Friedrich Merz a mis lundi son parti conservateur en ordre de bataille, désignant l’extrême droite, en plein essor, comme son “principal adversaire” à l’aube d’une année électorale chargée, fermant la porte à toute alliance.Fondée en 2013, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivée deuxième aux législatives de février dernier, distance désormais dans plusieurs sondages …

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Avant une super année électorale, Merz promet la guerre à l’extrême droite

Le chancelier allemand Friedrich Merz a mis lundi son parti conservateur en ordre de bataille, désignant l’extrême droite, en plein essor, comme son “principal adversaire” à l’aube d’une année électorale chargée, fermant la porte à toute alliance.Fondée en 2013, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivée deuxième aux législatives de février dernier, distance désormais dans plusieurs sondages la CDU de M. Merz. Dès lors, l’inquiétude grandit en Allemagne face à ce parti anti-UE, anti-immigration et pro-russe que beaucoup considèrent comme une menace pour l’ordre démocratique établi. D’autant que des élections régionales doivent se tenir dans cinq Länder (sur 16 en Allemagne) en 2026.Impensable il y a quelques années encore dans un pays hanté par les horreurs nazies, la progression de cette formation est particulièrement forte à l’est, l’ex-RDA, mais même à l’ouest, elle attire de plus en plus d’électeurs.  “L’AfD veut ouvertement détruire la CDU, elle veut un autre pays”, a accusé M. Merz lors d’une conférence de presse à Berlin après une réunion de deux jours de son parti.- “Fidèle à Moscou” -“Ce sont des questions fondamentales et des convictions politiques fondamentales qui nous séparent de l’AfD”, a-t-il ajouté, accusant ce parti de remettre en cause “les décisions fondamentales” de l’Allemagne démocratique née en 1949, après la Seconde Guerre mondiale. Décrivant l’AfD comme “autoritaire et fidèle à Moscou”, le président de la bavaroise CSU, parti frère de la CDU, Markus Söder, a abondé dans le sens du chancelier allemand: “l’AfD veut notre place”.M. Merz a clairement rejeté les appels émis la semaine dernière par certains au sein de sa formation et de la CSU, qui s’étaient dits favorables à une coopération avec l’extrême droite. Ces derniers estimaient que la stratégie du cordon sanitaire, décidée en congrès en 2018, n’avait pas réussi à stopper la progression de l’AfD.”Nous allons nous en démarquer très clairement et sans ambiguïté”, a insisté M. Merz, jugeant que les propositions de coopération de l’Alternative pour l’Allemagne n’étaient pas une “main tendue” mais “une main qui veut nous détruire”.S’il a sonné la charge, c’est que cinq scrutins régionaux sont prévus l’an prochain, dont deux à l’est, en Saxe-Anhalt et dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale, où l’AfD est attendue largement en tête, selon les sondages actuels.A l’ouest, l’AfD peut espérer une deuxième ou troisième place dans le Bade-Wurtemberg, en Rhénanie Palatinat et à Berlin, derrière la CDU mais au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates ou les Verts.La présidente du parti, Alice Weidel, a fustigé l’offensive de M. Merz, ainsi que son attachement à son épineuse et conflictuelle alliance avec les sociaux-démocrates, partenaires de la coalition au pouvoir.- “Paysage urbain” -“Il nuit non seulement à l’avenir de la CDU, mais ruine aussi imprudemment les fondements de notre économie”, a-t-elle asséné dans un communiqué.”Merz et ses fonctionnaires luttent contre l’AfD, nous luttons pour l’Allemagne”, a-t-elle lancé sur X.Malgré son rejet de l’extrême droite, le chancelier a adopté des positions très tranchées sur l’immigration, un des sujets sur lesquels l’AfD a bâti sa popularité.M. Merz en avait fait un thème fétiche lors de la campagne électorale des législatives en février dernier, après une série d’attaques commises par des étrangers.Peu de temps avant le scrutin, il avait même accepté les votes de l’AfD pour faire passer au parlement une motion attaquant la politique migratoire du gouvernement précédent, ce que beaucoup avaient alors considéré comme une violation du cordon sanitaire.Depuis son arrivée au pouvoir avec les sociaux-démocrates au printemps, Merz a opéré un tour de vis migratoire, avec des contrôles frontaliers plus stricts et des règles plus sévères pour accéder à la nationalité allemande. Ces derniers jours, il a été critiqué à sa gauche pour avoir déclaré que l’immigration “était un problème dans le paysage urbain allemand”, laissant à chacun le soin d’interpréter ce qu’il voulait dire exactement.Interrogé lundi sur le sujet, il a défendu ses propos, affirmant n’avoir “rien à retirer” et pointant un problème “à la tombée de la nuit” que “les enfants et les filles” peuvent “confirmer”. 

L’interdiction des achats de gaz russe dans l’UE franchit une étape clé

L’Union européenne a franchi lundi une étape importante dans ses efforts pour assécher l’économie de guerre de la Russie, la majorité des Etats membres ayant approuvé le principe d’une interdiction, d’ici fin 2027, des importations de gaz naturel russe.Cette mesure phare, proposée par la Commission européenne au printemps, était au menu d’un conseil des ministres européens de l’Energie à Luxembourg, où elle a recueilli un large consensus.La Slovaquie et la Hongrie, pays enclavés et très dépendants des hydrocarbures russes, étaient opposés à cette interdiction mais ont été mis en minorité.En cessant ses achats de gaz naturel russe, qui devraient encore représenter 15 milliards d’euros cette année, l’UE veut assécher une source de financement majeure de la guerre menée par Moscou en Ukraine.Cette mesure, qui doit maintenant être négociée avec le Parlement européen, avait été proposée au printemps par la Commission européenne.Le Danemark, qui exerce la présidence tournante de l’UE jusqu’à la fin de l’année, espère parvenir à une adoption définitive avant le Nouvel An.”Cette décision va façonner l’avenir de notre continent. Nous allons cesser de financer la machine de guerre russe et diversifier notre approvisionnement en énergie”, s’est félicité le ministre danois de l’Energie Lars Aagaard, qui présidait la réunion.”Nous envoyons un message très clair aujourd’hui: nous ne permettrons plus à la Russie d’utiliser l’énergie comme une arme”, a déclaré à la presse le Commissaire européen à l’Energie Dan Jorgensen.”Pour nous, l’approvisionnement en énergie n’a rien à voir avec la politique” et n’a “rien à voir avec la Russie”, a plaidé au contraire le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, affirmant que cette mesure allait “tuer” la sécurité d’approvisionnement énergétique de la Hongrie.- Accélérer le mouvement -L’UE essaye de se sevrer des hydrocarbures russes depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie début 2022.Mais si elle a cessé presque totalement ses importations de pétrole russe, elle conserve une forte dépendance envers Moscou pour son approvisionnement en gaz naturel: la Russie représentait encore 19% des importations totales de gaz de l’Union européenne en 2024, contre 45% en 2021.Afin d’accélérer le mouvement, la Commission européenne a donc proposé au printemps aux Etats membres un arrêt total des importations de gaz russe fin 2027.Et elle ne compte pas s’arrêter là. En septembre, elle a proposé d’avancer cette date-butoir à fin 2026, c’est à dire dans un peu plus d’un an, en ce qui concerne les importations de gaz naturel liquéfié (GNL).Cette mesure supplémentaire, proposée dans le cadre d’un 19e “paquet” de nouvelles sanctions contre la Russie, qui est toujours en discussions, n’était cependant pas au menu de la réunion ministérielle de lundi.De son côté, le Parlement européen voudrait aller encore plus loin: ses commissions de l’Industrie et du Commerce ont approuvé jeudi un texte visant à interdire toutes les importations de gaz russe, que ce soit par gazoduc ou sous forme de GNL, et ce dès le 1er janvier 2026, hormis quelques exceptions limitées.Le président américain a lui aussi réclamé l’arrêt des achats d’énergies fossiles russes par les pays européens, dénonçant leur côté absurde, car ils reviennent à contribuer à financer la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine.”L’Europe doit passer à la vitesse supérieure. Elle ne peut pas continuer à agir comme elle le fait actuellement. Elle achète du pétrole et du gaz à la Russie alors qu’elle est en conflit avec ce pays. C’est embarrassant pour elle”, avait lancé M. Trump, lors de l’Assemblée annuelle des Nations unies à New York.

Après le casse spectaculaire au Louvre, la sécurité des musées en question

Le vol de joyaux d’une valeur inestimable au musée du Louvre dimanche, précédé d’une série de cambriolages à Paris et ailleurs en France, interroge la sécurité des musées, défaillante, selon plusieurs sources interrogées par l’AFP.Un pré-rapport de la Cour des comptes pointe ainsi le “retard persistant” pris par le musée le plus visité au monde (neuf millions de visiteurs en 2024) dans le déploiement d’équipements destinés à assurer la protection de ses oeuvres.En janvier, la présidente du Louvre, Laurence Des Cars, avait alerté la ministre de la Culture, Rachida Dati, pointant un “niveau d’obsolescence inquiétant”, une “multiplication d’avaries” et la nécessité de grands travaux.”On sait très bien qu’il y a une grande vulnérabilité dans les musées français”, a reconnu le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, interrogé sur de possibles failles dans le dispositif de surveillance, après le ce casse spectaculaire.Dimanche, peu après l’ouverture, des cambrioleurs se sont introduits dans la galerie d’Apollon du musée, qui abrite notamment les joyaux de la Couronne de France, brisant les fenêtres de la salle à l’aide d’une disqueuse après s’être hissés depuis l’extérieur sur une nacelle. Ils ont fracturé les vitrines et ont dérobé un ensemble de parures en pierres précieuses et diamants, le tout en quelques minutes à peine.- Système inopérant -Un mois plus tôt, des voleurs s’étaient introduits durant la nuit au Muséum d’histoire naturelle à Paris en forçant une porte de secours à l’aide d’une disqueuse puis une vitrine blindée avec un chalumeau pour emporter 6 kg de pépites d’or. Le système d’alarme et de vidéosurveillance du Muséum était “inopérant” depuis une cyberattaque survenue le le 25 juillet, a appris l’AFP de source policière, ce que le musée n’a ni confirmé, ni démenti.Début septembre, deux plateaux chinois et un vase classés “trésors nationaux” ont été dérobés en pleine nuit au musée national Adrien Dubouché de Limoges, qui possède une riche collection de porcelaine, un préjudice de plusieurs millions d’euros, opéré probablement à la demande d’un commanditaire, selon les autorités.Selon l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), si “la sécurité est inégale d’un musée à l’autre”, ils “sont de plus en plus ciblés au titre des valeurs et oeuvres très importantes qu’ils détiennent”.La Cour des comptes explique que des équipements ont été installés au cours des dernières années au Louvre dans les espaces d’expositions temporaires qui accueillent nombre de prêts venus de l’étranger, au détriment des salles qui abritent les collections permanentes.-Manque d’équipements et d’agents-Ainsi, “60% des salles de l’aile Sully et 75% pour l’aile Richelieu ne sont pas protégées” par vidéosurveillance, précise-t-elle.”Le 26 mai 2024 à 13H49 j’ai pu m’approcher d’un fragment de retable peint par Raphaël, une tête d’ange, jusqu’à le toucher, ce que je n’ai pas fait, sans qu’aucune alarme ne se déclenche ni qu’aucun agent ni conservateur ne m’interpelle”, raconte à l’AFP une spécialiste française de la Renaissance italienne sous couvert d’anonymat.Elle déplore “une protection des oeuvres défaillante contrairement à nombre de musées italiens”.Quand les équipements de vidéosurveillance existent, “ils sont en partie obsolètes”, déplore Christian Galani de la CGT Culture, en poste au musée.Selon ce représentant syndical, le Louvre “manque aussi d’agents de surveillance, avec 200 emplois supprimés en 15 ans alors que la fréquentation a été multipliée par 1,5. Vous pouvez traverser plusieurs espaces sans en croiser un seul et plusieurs salles sont systématiquement fermées faute d’agents disponibles”, ajoute-t-il.En cause, “des budgets insuffisants et peu transparents”, affirme-t-il. Selon lui, “environ 17 millions d’euros ont été programmés en 2025 pour la prévention des risques, l’électricité, les ascenseurs et la climatisation dont deux millions pour la sûreté”.De grands travaux de rénovation ont été promis fin juin pour le Louvre par le président de la République Emmanuel Macron. Ils ont été évalués entre 700 et 800 millions d’euros sur une dizaine d’années, dont seulement une part minoritaire sera financée par l’Etat.Le musée compte notamment sur un billet d’entrée plus cher, fixé à environ 35 euros pour les visiteurs hors UE à partir de 2026, pour garantir un apport supplémentaire de recettes.