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Mort d’Emile: “Probable” intervention extérieure, la piste familiale pas refermée
Il y a une “probabilité de l’intervention d’un tiers” dans la disparition et la mort d’Emile Soleil, dont le crâne présentait les traces d’un “traumatisme facial violent”, a déclaré jeudi le procureur d’Aix-en-Provence lors d’une conférence de presse.Les restes du garçonnet, disparu en juillet 2023, ont été déplacés peu avant leur découverte fin mars 2024, a poursuivi le magistrat, qui s’exprimait quelques heures après la fin des gardes à vue des grands-parents, d’un oncle et d’une tante de l’enfant. Il a précisé que la piste familiale n’était “pas encore refermée”.Les expertises introduisent “la probabilité d’intervention d’un tiers dans la disparition et la mort d’Emile Soleil”, a déclaré le procureur Jean-Luc Blachon.”Les vêtements et les ossements retrouvés ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte. les expertises permettent aussi d’affirmer que le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt” et “de caractériser la présence sur le crâne découvert de stigmates anatomiques, évocateurs d’un traumatisme facial violent”, a-t-il détaillé.Les avocats des grands-parents maternels d’Emile Soleil avaient annoncé à trois puis cinq heures du matin la levée de leurs gardes à vue en sortant des locaux de la gendarmerie à Marseille, où ils étaient interrogés depuis mardi matin. Mais selon le procureur, la piste familiale n’est cependant “pas refermée”. “Comme vous le savez, les personnes qui ont été placées en garde à vue ont été remises en liberté. Parce que tout simplement, à l’issue de ces gardes à vue et à la lumière de l’ensemble des éléments réunis, les charges n’étaient pas suffisantes pour conduire à une mise en examen quelconque dans ce dossier”, a-t-il expliqué.
Procès libyen: les peines requises contre Nicolas Sarkozy et 11 prévenus attendues dans l’après-midi
Quelles peines le parquet financier demandera-t-il pour Nicolas Sarkozy et 11 autres prévenus? Au procès des soupçons de financement libyen, l’accusation est entrée jeudi dans son troisième et dernier jour de réquisitoire, avec les sanctions réclamées attendues dans l’après-midi.L’audience a repris vers 9H30 en l’absence de Nicolas Sarkozy, pas concerné par les réquisitions de la matinée qui concernent des volets annexes de ce dossier, notamment la possible vente fictive de tableaux flamands par Claude Guéant et l’achat à un prix surévalué d’une villa dans le sud de la France qui aurait permis de dissimuler un détournement de fonds libyens.Dans l’après-midi, les trois représentants du parquet national financier (PNF) entameront la dernière partie de ces réquisitions, en résumant ce qu’ils reprochent à chacun des prévenus. A la toute fin, ils listeront les peines réclamées pour chacun d’entre eux, probablement en finissant par Nicolas Sarkozy.Mardi et mercredi, au cours de déjà plus de 13 heures de réquisitions dans ce dossier foisonnant, ils ont dépeint Nicolas Sarkozy en “véritable décisionnaire” et “commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle de 2007.Ils ont aussi détaillé les “contreparties” diplomatiques, juridiques et économiques promises selon eux au régime libyen et ont affirmé que des “traces” d’argent liquide dans la campagne victorieuse alimentaient le “faisceau d’indices” du dossier.Dans un entretien au Parisien publié jeudi, Nicolas Sarkozy a une fois encore promis : “Je démontrerai mon innocence, ça prendra le temps qu’il faudra, mais on y arrivera”. Sa défense plaidera le 8 avril, au dernier jour du procès.Pour les procureurs, tous les délits pour lesquels il est jugé depuis le 6 janvier sont constitués: ils ont demandé au tribunal de le reconnaître coupable de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.Des infractions qui font encourir à l’ancien chef de l’Etat âgé de 70 ans 10 ans d’emprisonnement, 375.000 euros d’amende et une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à cinq ans.Se pose ainsi la question de savoir si l’accusation va requérir contre lui un mandat de dépôt (incarcération immédiate même en cas d’appel). – “Ambition dévorante” -D’autant que les procureurs ont fait référence aux précédentes condamnations de Nicolas Sarkozy, dont c’est le cinquième procès en cinq ans.”Derrière l’image de l’homme public se dessine, au gré des enquêtes judiciaires, la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture”, a déclaré mardi soir Quentin Dandoy, l’un des trois procureurs.Assis face aux représentants du ministère public, Nicolas Sarkozy, qui clame vigoureusement son innocence depuis l’origine, a enragé en silence, les genoux agités, souriant parfois jaune ou ne pouvant réprimer une remarque outrée, indéchiffrable depuis les bancs de la presse.Définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes ou Bismuth, il porte depuis le 7 février un bracelet électronique à la cheville.En plus de l’ex-président, le PNF doit requérir contre onze prévenus, dont trois anciens ministres: Claude Guéant, 80 ans, absent pour des raisons de santé, ainsi que Brice Hortefeux, absent pour des raisons personnelles “légitimes” selon la présidente, et Eric Woerth, assis face aux procureurs jeudi matin, prenant des notes.Selon l’accusation, le premier, alors directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur, a “négocié” en 2005 “pour le compte de Nicolas Sarkozy le pacte de corruption”, qui a été “mis en Å“uvre” par Brice Hortefeux.Quant à Eric Woerth, en tant que trésorier de la campagne, il doit être, pour le PNF, condamné pour complicité de financement illégal, car il aurait dissimulé de l’argent liquide dans les comptes.Deux canaux de financement, respectivement par virements et remises de cash, ont été mis en place, selon l’accusation, deux canaux qui correspondent aux deux intermédiaires de ce dossier: Ziad Takieddine (en fuite) et Alexandre Djouhri.Sont jugés aussi un ancien proche de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bechir Saleh (en fuite), ainsi que deux hommes d’affaires saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ex-cadre d’Airbus.
Début du sommet de Paris des alliés de l’Ukraine, pour finaliser des “garanties de sécurité”
Le sommet d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine s’est ouvert jeudi à Paris avec l’ambition de “finaliser” des “garanties de sécurité” pour Kiev, dont un éventuel déploiement militaire européen dans le cadre d’un futur accord de paix avec la Russie, encore très hypothétique.Cette “coalition des volontaires”, selon l’expression de l’Elysée, s’est réunie au palais de l’Elysée autour d’Emmanuel Macron et de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. A leurs côtés, le Premier ministre britannique Keir Starmer, à la manoeuvre avec le président français pour faire entendre la voix des Européens face au réchauffement spectaculaire entre les Etats-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine.Parmi les dirigeants des pays de l’Union européenne et/ou de l’Otan présents figurent l’Italienne Giorgia Meloni, l’Allemand Olaf Scholz et le Polonais Donald Tusk, mais aussi le vice-président turc Cevdet Yilmaz ou le patron de l’Otan Mark Rutte.Après une série de réunions politiques et militaires organisées depuis mi-février successivement par Paris et Londres, l’heure est venue de “tirer des conclusions opérationnelles”, a expliqué la présidence française.Ce sommet vise à “finaliser” les travaux sur le soutien militaire “à court terme” à l’Ukraine et sur les “garanties de sécurité que peuvent apporter les armées européennes”, avait dit la semaine dernière Emmanuel Macron.Cette initiative franco-britannique, à laquelle ne participent pas les Américains, se déroule en parallèle du processus de négociations engagé par l’administration Trump avec l’Ukraine d’une part, et la Russie d’autre part, pour mettre fin à la guerre trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine. Mais malgré l’optimisme affiché par le président américain, son secrétaire d’Etat Marco Rubio a reconnu mercredi que parvenir à un accord de paix “ne sera pas simple” et “prendra du temps”.- “Promesses creuses” -“Contrairement au président Zelensky, Poutine a montré qu’il n’était pas un acteur sérieux dans ces pourparlers de paix”, a estimé jeudi Keir Starmer, lui reprochant de continuer à infliger “des attaques dévastatrices au peuple ukrainien”. “Ses promesses sont creuses”, a-t-il dénoncé.Pour Emmanuel Macron aussi, Moscou “a montré sa volonté de guerre”, et il est donc “beaucoup trop tôt” pour envisager une levée des sanctions. “La Russie joue la montre, il faut continuer à maintenir la pression sur la Russie”, a renchéri mercredi soir à ses côtés le président ukrainien.Mardi, à l’issue de pourparlers en Arabie saoudite par l’intermédiaire de Washington, un accord a été annoncé pour déboucher, sous conditions, à une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.Mais dès mercredi, les autorités russes et ukrainiennes se sont mutuellement accusées de vouloir faire capoter ce début d’entente. Un responsable ukrainien a toutefois affirmé jeudi à l’AFP qu’il n’y avait plus eu de frappes russes ni ukrainiennes contre des sites énergétiques depuis le 25 mars.Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a renoué le dialogue avec le président russe et repris certains éléments de la rhétorique de Moscou, a rebattu les cartes du conflit.Arrivé mercredi à Washington, le nouvel ambassadeur russe aux Etats-Unis Alexandre Dartchiev a salué une “fenêtre d’opportunité”, promettant de contribuer à la normalisation des relations entre les deux puissances.Sans attendre que la médiation américaine parvienne à ses fins, la plupart des pays de l’UE et de l’Otan veulent avancer sur des garanties de sécurité pour l’Ukraine.- “Réserve stratégique” -En “première ligne”, cela doit passer par une aide à l’armée ukrainienne elle-même, a détaillé mercredi soir Emmanuel Macron, qui a annoncé une nouvelle aide militaire française de deux milliards d’euros.En “deuxième ligne”, et la plus discutée: une “force de réassurance” composée de pays européens volontaires, qui serait déployée sur le sol ukrainien uniquement dans le cadre d’un accord de paix.Emmanuel Macron a défendu devant la presse une “approche pacifiste”, “comme une réserve stratégique pour aider à dissuader toute nouvelle agression russe”. Ces contingents n’iraient “pas sur le front” pour “aller se battre”, a-t-il insisté, même s’ils auraient à “répondre” s’ils étaient “attaqués”.Il ne s’agirait ni d’une force d’observation d’un éventuel cessez-le-feu, ni d’une force d’interposition, a-t-il encore plaidé, évoquant la possibilité d’une opération distincte “de maintien de la paix”, sous “mandat des Nations unies”.Enfin, en “troisième ligne”, le soutien que les Américains seraient prêts à garantir aux Européens, nécessaire à beaucoup de pays pour qu’ils franchissent le pas mais auquel Donald Trump ne s’est pas encore formellement engagé.Ces derniers temps, la France et le Royaume-Uni semblent toutefois avoir mis moins l’accent sur un déploiement terrestre, rejeté catégoriquement par Vladimir Poutine.Côté français, on insiste sur le fait que “la meilleure garantie de sécurité” pour l’Ukraine est l’armée ukrainienne elle-même, qu’il s’agit de renforcer. Tandis qu’une source du renseignement européen a expliqué à l’AFP que le volet aérien d’une force européenne serait prépondérant.”Le déploiement de troupes, c’est un élément de notre stratégie” de rapport de forces, “même si à un moment on devra peut-être constater qu’on ne peut pas aller jusque-là ”, a dit une source militaire européenne.
Début du sommet de Paris des alliés de l’Ukraine, pour finaliser des “garanties de sécurité”
Le sommet d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine s’est ouvert jeudi à Paris avec l’ambition de “finaliser” des “garanties de sécurité” pour Kiev, dont un éventuel déploiement militaire européen dans le cadre d’un futur accord de paix avec la Russie, encore très hypothétique.Cette “coalition des volontaires”, selon l’expression de l’Elysée, s’est réunie au palais de l’Elysée autour d’Emmanuel Macron et de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. A leurs côtés, le Premier ministre britannique Keir Starmer, à la manoeuvre avec le président français pour faire entendre la voix des Européens face au réchauffement spectaculaire entre les Etats-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine.Parmi les dirigeants des pays de l’Union européenne et/ou de l’Otan présents figurent l’Italienne Giorgia Meloni, l’Allemand Olaf Scholz et le Polonais Donald Tusk, mais aussi le vice-président turc Cevdet Yilmaz ou le patron de l’Otan Mark Rutte.Après une série de réunions politiques et militaires organisées depuis mi-février successivement par Paris et Londres, l’heure est venue de “tirer des conclusions opérationnelles”, a expliqué la présidence française.Ce sommet vise à “finaliser” les travaux sur le soutien militaire “à court terme” à l’Ukraine et sur les “garanties de sécurité que peuvent apporter les armées européennes”, avait dit la semaine dernière Emmanuel Macron.Cette initiative franco-britannique, à laquelle ne participent pas les Américains, se déroule en parallèle du processus de négociations engagé par l’administration Trump avec l’Ukraine d’une part, et la Russie d’autre part, pour mettre fin à la guerre trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine. Mais malgré l’optimisme affiché par le président américain, son secrétaire d’Etat Marco Rubio a reconnu mercredi que parvenir à un accord de paix “ne sera pas simple” et “prendra du temps”.- “Promesses creuses” -“Contrairement au président Zelensky, Poutine a montré qu’il n’était pas un acteur sérieux dans ces pourparlers de paix”, a estimé jeudi Keir Starmer, lui reprochant de continuer à infliger “des attaques dévastatrices au peuple ukrainien”. “Ses promesses sont creuses”, a-t-il dénoncé.Pour Emmanuel Macron aussi, Moscou “a montré sa volonté de guerre”, et il est donc “beaucoup trop tôt” pour envisager une levée des sanctions. “La Russie joue la montre, il faut continuer à maintenir la pression sur la Russie”, a renchéri mercredi soir à ses côtés le président ukrainien.Mardi, à l’issue de pourparlers en Arabie saoudite par l’intermédiaire de Washington, un accord a été annoncé pour déboucher, sous conditions, à une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.Mais dès mercredi, les autorités russes et ukrainiennes se sont mutuellement accusées de vouloir faire capoter ce début d’entente. Un responsable ukrainien a toutefois affirmé jeudi à l’AFP qu’il n’y avait plus eu de frappes russes ni ukrainiennes contre des sites énergétiques depuis le 25 mars.Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a renoué le dialogue avec le président russe et repris certains éléments de la rhétorique de Moscou, a rebattu les cartes du conflit.Arrivé mercredi à Washington, le nouvel ambassadeur russe aux Etats-Unis Alexandre Dartchiev a salué une “fenêtre d’opportunité”, promettant de contribuer à la normalisation des relations entre les deux puissances.Sans attendre que la médiation américaine parvienne à ses fins, la plupart des pays de l’UE et de l’Otan veulent avancer sur des garanties de sécurité pour l’Ukraine.- “Réserve stratégique” -En “première ligne”, cela doit passer par une aide à l’armée ukrainienne elle-même, a détaillé mercredi soir Emmanuel Macron, qui a annoncé une nouvelle aide militaire française de deux milliards d’euros.En “deuxième ligne”, et la plus discutée: une “force de réassurance” composée de pays européens volontaires, qui serait déployée sur le sol ukrainien uniquement dans le cadre d’un accord de paix.Emmanuel Macron a défendu devant la presse une “approche pacifiste”, “comme une réserve stratégique pour aider à dissuader toute nouvelle agression russe”. Ces contingents n’iraient “pas sur le front” pour “aller se battre”, a-t-il insisté, même s’ils auraient à “répondre” s’ils étaient “attaqués”.Il ne s’agirait ni d’une force d’observation d’un éventuel cessez-le-feu, ni d’une force d’interposition, a-t-il encore plaidé, évoquant la possibilité d’une opération distincte “de maintien de la paix”, sous “mandat des Nations unies”.Enfin, en “troisième ligne”, le soutien que les Américains seraient prêts à garantir aux Européens, nécessaire à beaucoup de pays pour qu’ils franchissent le pas mais auquel Donald Trump ne s’est pas encore formellement engagé.Ces derniers temps, la France et le Royaume-Uni semblent toutefois avoir mis moins l’accent sur un déploiement terrestre, rejeté catégoriquement par Vladimir Poutine.Côté français, on insiste sur le fait que “la meilleure garantie de sécurité” pour l’Ukraine est l’armée ukrainienne elle-même, qu’il s’agit de renforcer. Tandis qu’une source du renseignement européen a expliqué à l’AFP que le volet aérien d’une force européenne serait prépondérant.”Le déploiement de troupes, c’est un élément de notre stratégie” de rapport de forces, “même si à un moment on devra peut-être constater qu’on ne peut pas aller jusque-là ”, a dit une source militaire européenne.
L’Allemagne veut muscler sa protection civile, négligée durant les années de paix
En pleine panne d’électricité, des sauveteurs convergent vers les lieux d’une explosion. Une femme appelle depuis l’intérieur d’un tramway, où une vingtaine de blessés sont coincés: “A l’aide! Des gens saignent!”Les secouristes doivent forcer les portes du wagon pour atteindre les victimes, gémissant de douleur sur leurs sièges.Tous sont en réalité des figurants, s’entraînant, au coeur de Francfort, à réagir en cas de catastrophe touchant la population civile.Pour cette simulation pilotée par l’ONG Ordre de Malte (“Malteser”), associée à d’autres organisations, 125 secouristes sont déployés en différents lieux pour gérer les conséquences d’un “black out”, une panne généralisée de courant plongeant la métropole financière allemande dans le chaos.Sur le port fluvial, une ouvrière, les mains en sang, doit être secourue en haut d’une grue. D’autres victimes sont tombées dans le Main, la rivière qui traverse la ville.L’invasion de l’Ukraine par la Russie a ravivé le spectre d’un conflit en Europe et les Allemands doivent être mieux formés pour affronter une crise sécuritaire à grande échelle, estiment les autorités.- “Check-list” -“Notre population doit se préparer mentalement et physiquement aux catastrophes, aux intempéries, aux coupures de courant ou à une situation de guerre”, prévient Jan Krebs, 28 ans, coordinateur de l’exercice à Francfort.Si le scénario du jour ne précise pas les causes de la panne géante, “la menace des cyberattaques et des dangers hybrides est bien réelle”, estime ajoute cet employé dans la gestion d’installations, qui consacre son temps libre au volontariat chez les “Malteser”.L’inquiétude sur les vulnérabilités de l’Allemagne a augmenté d’un cran avec le retour au pouvoir de Donald Trump qui multiplie les attaques contre le partenariat transatlantique. Une césure pour Berlin qui a toujours vécu avec la certitude de la protection américaine envers l’Europe.Face à ces bouleversements, le futur chancelier Friedrich Merz a fait adopter la semaine dernière un plan d’investissements de centaines de milliards d’euros dans la défense du pays, dont une enveloppe dédiée au renforcement de la protection civile.Un rapport du ministère de l’Intérieur a conclu qu’environ 30 milliards d’euros seront nécessaires pour mieux protéger les civils en cas de guerre, selon l’hebdomadaire Der Spiegel. Plusieurs points sont à améliorer, d’après ce document: les moyens d’alerte de la population, les capacités d’approvisionnement en eau potable et l’équipement logistique pour stocker les fournitures et le matériel nécessaires aux opérations de secours.L’Allemagne a commencé un travail d’inventaire des bunkers et abris où la population pourrait trouver refuge en cas d’attaque, souhaitant à terme qu’un répertoire en ligne permette à la population d’y accéder rapidement.- Pénurie de bénévoles -Le personnel manque également que ce soit au sein de l’organisme fédéral pour l’assistance technique (THW) ou de l’Office fédéral de la protection de la population et de l’aide en cas de catastrophe (BKK), deux agences sous tutelle du ministère de l’Intérieur.Le BKK, né après les attentats terroristes du 11 Septembre 2001 et les crues de l’Elbe (Est) en 2002, a récemment publié un guide de 60 pages avec une “check-list” pour anticiper les crises, incluant des denrées alimentaires, une trousse de pharmacie et autres dispositifs contre un incendie.Un message encore peu entendu, car “la plupart des gens se disent en sécurité”, estime Daniela Matern, 60 ans, figurante pendant l’exercice de Francfort, avec des éraflures au visage et sur les mains.Les “Malteser”, qui comptent environ 10.000 personnes en Allemagne capables d’intervenir dans des situations de crise, peinent aussi à recruter des volontaires. Les candidats sont souvent découragés par la longueur de la formation requise, même si s’investir dans l’humanitaire est “amusant” et “donne du sens”, assure Johannes, étudiant en théologie de 29 ans, bénévole en uniforme de secours jaune fluo et rouge lors de l’exercice de Francfort.”Il existe des générations qui ne savent même plus ce que signifie le terme +guerre+”, souligne Jan Krebs.L’UE s’est aussi emparée du sujet et planche sur des recommandations pour que les habitants des 27 pays membres aient chez eux un sac contenant de quoi être autonome pendant 72 heures – eau, allumettes ou barres vitaminées – en cas de crise ou de conflit.
Face aux “crises”, le chef de la diplomatie française plaide pour le dialogue avec Pékin
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, en visite jeudi à Pékin, a plaidé pour un “partenariat franco-chinois puissant” face aux “crises” dans le monde, avertissant cependant que l’Europe défendrait ses “intérêts” et ses “valeurs”.”Plus que jamais, le contexte actuel exige un partenariat franco-chinois puissant au service de la stabilité géopolitique, de la prospérité et de l’avenir de notre planète”, a plaidé le chef de la diplomatie devant des étudiants, avant de s’entretenir avec son homologue Wang Yi.Les deux ministres se sont serrés la main à la somptueuse résidence d’Etat de Diaoyutai devant des drapeaux français et chinois, avant de s’entretenir à huis clos.Paris avait fait savoir que les discussions porteraient sur la résolution du conflit russo-ukrainien ainsi que sur le Moyen-Orient et sur les tensions commerciales entre la Chine et l’Union européenne.”Le rythme des crises s’accélère”, a déclaré le ministre français au côté de Wang Yi. “Nos deux pays doivent donc ensemble porter un dialogue de stabilité favorable à la recherche de solutions”.La France et la Chine ont cherché à renforcer leurs liens ces dernières années. Mais Paris a également mis sur la table les liens de Pékin avec Moscou, qui se sont fortement resserrés depuis la guerre en Ukraine, alors que la Chine n’a jamais condamné l’invasion russe.”Face aux défis politiques, économiques et sécuritaires, une nouvelle Europe est en train d’émerger rapidement. Elle a pour seule boussole l’autonomie stratégique”, a déclaré M. Barrot.”Elle sera particulièrement vigilante sur la défense de ses intérêts, de ses valeurs”, a-t-il ajouté.M. Barrot a également souligné que Paris et Pékin devaient “se coordonner pour promouvoir une paix juste et durable en Ukraine”.”La Chine a également un rôle à jouer pour convaincre la Russie de s’asseoir à la table des négociations avec des propositions sérieuses et de bonne foi”, a déclaré le ministre français à son homologue chinois.- “Adhérer au multilatéralisme” -Le chef de la diplomatie chinoise a de son côté averti que “la situation internationale a de nouveau changé, et va devenir encore plus chaotique”.Alors que la Chine est une cible majeure de l’offensive commerciale lancée par Donald Trump, il a insisté pour dire que la France et la Chine devaient “adhérer au multilatéralisme” et “travailler ensemble pour la paix et le développement dans le monde”.”La France s’oppose à toute forme de guerre commerciale et prône le dialogue sur les questions commerciales, en particulier entre l’Union européenne et la Chine”, a répondu M. Barrot.Il a abordé par la même occasion la question des sanctions douanières sur le cognac français, en réponse aux droits de douane supplémentaires de l’Union européenne sur les voitures électriques chinoises.M. Barrot a dit chercher une “solution rapide” à ce différend commercial, ce qui permettrait aux deux pays de se concentrer “sur la réalisation de partenariats et d’investissements pour l’avenir”.Après s’être entretenu avec son homologue chinois, le ministre français a rencontré le Premier ministre Li Qiang au Palais de l’Assemblée du Peuple.”Le monde ne connaît actuellement pas la paix et l’instabilité et l’incertitude augmentent”, a estimé M. Li, plaidant pour que “la Chine et la France, deux grands pays indépendants et responsables” renforcent “leur coopération”.Après cette étape à Pékin, le ministre français se rendra à Shanghai, où il doit inaugurer vendredi une usine de production d’hydrogène construite par le groupe français Air Liquide, et participer à un forum d’affaires franco-chinois.La visite de M. Barrot en Chine s’inscrit dans le cadre d’une tournée plus large en Asie, au cours de laquelle il s’est rendu en Indonésie et à Singapour.La menace d’une agression russe en Europe n’est “pas théorique”, a-t-il déclaré mardi depuis la cité-Etat d’Asie du Sud-Est, après que l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff a affirmé dimanche sur Fox News ne pas croire à une telle éventualité.”L’agressivité” de la Russie “au cours des trois dernières années s’est étendue bien au-delà de l’Ukraine elle-même”, avait alors déclaré M. Barrot devant un parterre de journalistes.