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Guerre commerciale : la BCE abaisse ses taux pour soutenir l’économie

La Banque centrale européenne a abaissé ses taux jeudi pour la sixième fois d’affilée, espérant contrer l’effet des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance en zone euro.Le taux de dépôt, qui fait référence, a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%, un niveau qui n’est plus jugé pénalisant pour l’économie, selon l’institution présidée par Christine Lagarde.Cette septième baisse du loyer de l’argent depuis juin 2024 intervient après l’annonce de surtaxes “réciproques” début avril par Donald Trump qui a rendu la donne économique plus incertaine.Si l’économie de la zone euro a développé “une certaine résilience face aux chocs mondiaux”, les perspectives de croissance “se sont détériorées du fait de l’intensification des tensions commerciales”, souligne le communiqué de la BCE. Ces tensions et le caractère imprévisible des décisions de Donald Trump pourraient avoir des “sévères conséquences négatives”, a averti mercredi la directrice de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.Dans ce contexte incertain, l’institution se garde d’anticiper ses prochaines décisions: elle va continuer à s’appuyer sur les “données” pour “déterminer, réunion par réunion”, l’orientation de la politique monétaire.Si le ralentissement du commerce mondial se confirme, les observateurs parient sur d’autres baisses de taux à suivre, certains allant jusqu’à envisager un taux de dépôt ramené à 1,75 % dans les prochains mois.- Trump chamboule tout – Depuis juin 2024, la BCE a abaissé ses taux à sept reprises, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour lutter contre l’inflation provoquée par la guerre russe en Ukraine et ses répercussions énergétiques. Lors de leur dernière réunion en mars, les gardiens de l’euro laissaient entendre qu’ils n’excluaient pas une pause dans ce cycle de baisse des taux.Les yeux étaient alors rivés sur l’annonce du plan de relance budgétaire massif en Allemagne et sur l’augmentation des budgets militaires en Europe, laissant entrevoir une croissance et une inflation plus élevée à moyen terme.Mais le choc externe d’une guerre commerciale a rebattu les cartes, poussant la BCE à réagir sans attendre les prochaines prévisions macroéconomiques de juin.Début avril, Donald Trump a imposé des droits de douane réciproques à tous les pays – 10 % universels et jusqu’à 145 % supplémentaires sur la Chine – assortis de quelques exemptions sectorielles.Une pause de 90 jours a ensuite été décrétée pour les surtaxes supérieures à 10% sur les pays hors Chine, mais cela n’a pas suffi à rassurer les marchés.L’Europe est directement visée : le secteur automobile subit une taxe de 25%, tandis que les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques sont désormais sous enquête.- Inflation au second plan -Le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Jerome Powell a estimé mercredi que les droits de douane entraîneront “très certainement une hausse temporaire de l’inflation” aux Etats-Unis. Donald Trump a quant à lui de nouveau critiqué le patron de la Fed jeudi, estimant qu’il aurait dû baisser les taux “depuis longtemps déjà, comme la BCE”.A Francfort, siège de la BCE, les inquiétudes concernant la hausse des prix sont passées au second plan: la désinflation est “en bonne voie”, selon son communiqué, avec une inflation dans les 20 pays membres de la zone euro qui s’est établie à 2,2% en mars se rapprochant de la cible de 2%.Dans un climat chahuté, la stabilité financière redevient une priorité: le dollar fléchit face à l’euro, les rendements des bons du Trésor américain grimpent, et les marchés financiers mondiaux restent sous tension.”La BCE surveille la situation de près et reste prête à intervenir si nécessaire”, a affirmé Christine Lagarde la semaine dernière depuis Varsovie, en marge d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro. Un système financier sous tension – banques fragilisées, marchés chahutés – peut rapidement enrayer l’investissement et la consommation, au risque de faire glisser l’économie vers la déflationUn scénario qui rappelle 2008, lorsque la crise financière mondiale avait brutalement fait chuter l’inflation, entraînant ensuite la crise de la dette souveraine, et poussant la BCE à sortir son arsenal de mesures exceptionnelles.

Guerre commerciale : la BCE abaisse ses taux pour soutenir l’économie

La Banque centrale européenne a abaissé ses taux jeudi pour la sixième fois d’affilée, espérant contrer l’effet des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance en zone euro.Le taux de dépôt, qui fait référence, a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%, un niveau qui n’est plus jugé pénalisant pour l’économie, selon l’institution présidée par Christine Lagarde.Cette septième baisse du loyer de l’argent depuis juin 2024 intervient après l’annonce de surtaxes “réciproques” début avril par Donald Trump qui a rendu la donne économique plus incertaine.Si l’économie de la zone euro a développé “une certaine résilience face aux chocs mondiaux”, les perspectives de croissance “se sont détériorées du fait de l’intensification des tensions commerciales”, souligne le communiqué de la BCE. Ces tensions et le caractère imprévisible des décisions de Donald Trump pourraient avoir des “sévères conséquences négatives”, a averti mercredi la directrice de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.Dans ce contexte incertain, l’institution se garde d’anticiper ses prochaines décisions: elle va continuer à s’appuyer sur les “données” pour “déterminer, réunion par réunion”, l’orientation de la politique monétaire.Si le ralentissement du commerce mondial se confirme, les observateurs parient sur d’autres baisses de taux à suivre, certains allant jusqu’à envisager un taux de dépôt ramené à 1,75 % dans les prochains mois.- Trump chamboule tout – Depuis juin 2024, la BCE a abaissé ses taux à sept reprises, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour lutter contre l’inflation provoquée par la guerre russe en Ukraine et ses répercussions énergétiques. Lors de leur dernière réunion en mars, les gardiens de l’euro laissaient entendre qu’ils n’excluaient pas une pause dans ce cycle de baisse des taux.Les yeux étaient alors rivés sur l’annonce du plan de relance budgétaire massif en Allemagne et sur l’augmentation des budgets militaires en Europe, laissant entrevoir une croissance et une inflation plus élevée à moyen terme.Mais le choc externe d’une guerre commerciale a rebattu les cartes, poussant la BCE à réagir sans attendre les prochaines prévisions macroéconomiques de juin.Début avril, Donald Trump a imposé des droits de douane réciproques à tous les pays – 10 % universels et jusqu’à 145 % supplémentaires sur la Chine – assortis de quelques exemptions sectorielles.Une pause de 90 jours a ensuite été décrétée pour les surtaxes supérieures à 10% sur les pays hors Chine, mais cela n’a pas suffi à rassurer les marchés.L’Europe est directement visée : le secteur automobile subit une taxe de 25%, tandis que les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques sont désormais sous enquête.- Inflation au second plan -Le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Jerome Powell a estimé mercredi que les droits de douane entraîneront “très certainement une hausse temporaire de l’inflation” aux Etats-Unis. Donald Trump a quant à lui de nouveau critiqué le patron de la Fed jeudi, estimant qu’il aurait dû baisser les taux “depuis longtemps déjà, comme la BCE”.A Francfort, siège de la BCE, les inquiétudes concernant la hausse des prix sont passées au second plan: la désinflation est “en bonne voie”, selon son communiqué, avec une inflation dans les 20 pays membres de la zone euro qui s’est établie à 2,2% en mars se rapprochant de la cible de 2%.Dans un climat chahuté, la stabilité financière redevient une priorité: le dollar fléchit face à l’euro, les rendements des bons du Trésor américain grimpent, et les marchés financiers mondiaux restent sous tension.”La BCE surveille la situation de près et reste prête à intervenir si nécessaire”, a affirmé Christine Lagarde la semaine dernière depuis Varsovie, en marge d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro. Un système financier sous tension – banques fragilisées, marchés chahutés – peut rapidement enrayer l’investissement et la consommation, au risque de faire glisser l’économie vers la déflationUn scénario qui rappelle 2008, lorsque la crise financière mondiale avait brutalement fait chuter l’inflation, entraînant ensuite la crise de la dette souveraine, et poussant la BCE à sortir son arsenal de mesures exceptionnelles.

Ukraine: Rubio et Witkoff à Paris, Zelensky demande de mettre la “pression” sur Moscou

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et l’émissaire spécial Steve Witkoff étaient reçus jeudi par Emmanuel Macron pour des discussions sur le conflit en Ukraine, au moment où les Européens tentent de faire entendre leur voix face à des pourparlers de cessez-le-feu qui piétinent.Alors que son bras droit Andriï Iermak et deux ministres étaient présents dans la capitale française, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à faire “pression” sur le Kremlin pour “mettre fin à (la) guerre et garantir une paix durable”.Moscou, par la voix du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, a dénoncé la volonté des Européens de “poursuivre la guerre”. Un émissaire du président russe Vladimir Poutine a par ailleurs accusé “de nombreux pays” de tenter de “perturber” le dialogue bilatéral renaissant entre Moscou et Washington.Arrivés jeudi matin à Paris, le secrétaire d’Etat Marco Rubio et Steve Witkoff, interlocuteur du président Vladimir Poutine dans les négociations de cessez-le-feu, ont été reçus à l’Elysée pour un “déjeuner de travail” avec Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, afin de “faire le point sur les négociations de paix visant à mettre fin à l’agression russe de l’Ukraine”, selon la présidence française.Auparavant, le président français s’est entretenu par téléphone avec Volodymyr Zelensky, a-t-elle indiqué.Les deux responsables américains doivent également s’entretenir dans l’après-midi avec M. Iermak ainsi que des conseillers à la sécurité britannique et allemand, dont la venue, tout comme celle du trio ukrainien, n’avait pas été initialement annoncée.M. Rubio rencontrera ensuite ses homologues français et britannique David Lammy.- Ligne rouge -Ce troisième déplacement en Europe de Marco Rubio intervient alors que des négociations, lancées par l’administration Trump pour une trêve dans le conflit ukrainien qui a débuté en février 2022, peinent à progresser.Sous la pression de Washington, qui a opéré un rapprochement spectaculaire avec Moscou, Kiev avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour 30 jours, ignorée depuis par la Russie.Steve Witkoff a rencontré le président russe pour la troisième fois début avril. Lundi, il a déclaré que les discussions étaient “sur le point” de permettre des avancées.Parallèlement au rapprochement avec Moscou de l’administration Trump, Paris et Londres ont monté une “coalition des volontaires”, composée d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine travaillant notamment à la création d’une “force de réassurance” destinée à garantir un éventuel cessez-le-feu et empêcher toute nouvelle attaque de la Russie.Mais un contingent militaire multinational en cas de paix, souhaité par Kiev, est une ligne rouge pour Moscou.En Ukraine, les combats continuent. Un bombardement russe dimanche contre la ville ukrainienne de Soumy (nord-est) a tué au moins 35 civils.Dans la nuit de mercredi à jeudi, une “attaque massive de drones” russes a fait trois morts et 30 blessés, à Dnipro (est), selon le gouverneur local.Ce même jour, dix personnes ont été tuées dans des attaques de Moscou menées à plusieurs endroits en Ukraine, selon des sources régionales ukrainiennes.Avec le bombardement de Soumy, “Vladimir Poutine a une nouvelle fois démontré que sa cruauté est sans limite, qu’il n’a aucune intention de cesser le feu alors que l’Ukraine y a consenti depuis plus d’un mois et qu’il va donc falloir l’y contraindre”, a estimé mercredi Jean-Noël Barrot.- Nucléaire iranien – Les échanges de jeudi “seront également l’occasion de discuter des droits de douane ainsi que de la situation au Proche-Orient dans une logique de désescalade dans la région”, a détaillé l’Elysée.Une source diplomatique française a indiqué à l’AFP que le dossier du nucléaire iranien pourrait également être au programme.De rares discussions entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire de l’Iran se sont tenues samedi dans le sultanat d’Oman et un nouveau round est prévu le 19 avril à Rome, toujours sous la médiation d’Oman.Négociateurs actifs d’un accord en 2015, les Européens, regroupés au sein de l’E3 (France, Allemagne, Grande-Bretagne), en sont pour l’instant tenus à l’écart, cantonnés à un rôle d’observateur.Le temps presse pour trouver un accord alors que Téhéran n’est “pas loin” de disposer de la bombe nucléaire, a averti mercredi Rafael Grossi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dans un entretien au quotidien Le Monde.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.

Ukraine: Rubio et Witkoff à Paris, Zelensky demande de mettre la “pression” sur Moscou

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et l’émissaire spécial Steve Witkoff étaient reçus jeudi par Emmanuel Macron pour des discussions sur le conflit en Ukraine, au moment où les Européens tentent de faire entendre leur voix face à des pourparlers de cessez-le-feu qui piétinent.Alors que son bras droit Andriï Iermak et deux ministres étaient présents dans la capitale française, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à faire “pression” sur le Kremlin pour “mettre fin à (la) guerre et garantir une paix durable”.Moscou, par la voix du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, a dénoncé la volonté des Européens de “poursuivre la guerre”. Un émissaire du président russe Vladimir Poutine a par ailleurs accusé “de nombreux pays” de tenter de “perturber” le dialogue bilatéral renaissant entre Moscou et Washington.Arrivés jeudi matin à Paris, le secrétaire d’Etat Marco Rubio et Steve Witkoff, interlocuteur du président Vladimir Poutine dans les négociations de cessez-le-feu, ont été reçus à l’Elysée pour un “déjeuner de travail” avec Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, afin de “faire le point sur les négociations de paix visant à mettre fin à l’agression russe de l’Ukraine”, selon la présidence française.Auparavant, le président français s’est entretenu par téléphone avec Volodymyr Zelensky, a-t-elle indiqué.Les deux responsables américains doivent également s’entretenir dans l’après-midi avec M. Iermak ainsi que des conseillers à la sécurité britannique et allemand, dont la venue, tout comme celle du trio ukrainien, n’avait pas été initialement annoncée.M. Rubio rencontrera ensuite ses homologues français et britannique David Lammy.- Ligne rouge -Ce troisième déplacement en Europe de Marco Rubio intervient alors que des négociations, lancées par l’administration Trump pour une trêve dans le conflit ukrainien qui a débuté en février 2022, peinent à progresser.Sous la pression de Washington, qui a opéré un rapprochement spectaculaire avec Moscou, Kiev avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour 30 jours, ignorée depuis par la Russie.Steve Witkoff a rencontré le président russe pour la troisième fois début avril. Lundi, il a déclaré que les discussions étaient “sur le point” de permettre des avancées.Parallèlement au rapprochement avec Moscou de l’administration Trump, Paris et Londres ont monté une “coalition des volontaires”, composée d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine travaillant notamment à la création d’une “force de réassurance” destinée à garantir un éventuel cessez-le-feu et empêcher toute nouvelle attaque de la Russie.Mais un contingent militaire multinational en cas de paix, souhaité par Kiev, est une ligne rouge pour Moscou.En Ukraine, les combats continuent. Un bombardement russe dimanche contre la ville ukrainienne de Soumy (nord-est) a tué au moins 35 civils.Dans la nuit de mercredi à jeudi, une “attaque massive de drones” russes a fait trois morts et 30 blessés, à Dnipro (est), selon le gouverneur local.Ce même jour, dix personnes ont été tuées dans des attaques de Moscou menées à plusieurs endroits en Ukraine, selon des sources régionales ukrainiennes.Avec le bombardement de Soumy, “Vladimir Poutine a une nouvelle fois démontré que sa cruauté est sans limite, qu’il n’a aucune intention de cesser le feu alors que l’Ukraine y a consenti depuis plus d’un mois et qu’il va donc falloir l’y contraindre”, a estimé mercredi Jean-Noël Barrot.- Nucléaire iranien – Les échanges de jeudi “seront également l’occasion de discuter des droits de douane ainsi que de la situation au Proche-Orient dans une logique de désescalade dans la région”, a détaillé l’Elysée.Une source diplomatique française a indiqué à l’AFP que le dossier du nucléaire iranien pourrait également être au programme.De rares discussions entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire de l’Iran se sont tenues samedi dans le sultanat d’Oman et un nouveau round est prévu le 19 avril à Rome, toujours sous la médiation d’Oman.Négociateurs actifs d’un accord en 2015, les Européens, regroupés au sein de l’E3 (France, Allemagne, Grande-Bretagne), en sont pour l’instant tenus à l’écart, cantonnés à un rôle d’observateur.Le temps presse pour trouver un accord alors que Téhéran n’est “pas loin” de disposer de la bombe nucléaire, a averti mercredi Rafael Grossi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dans un entretien au quotidien Le Monde.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.

Prisons visées par des dégradations: “nuit calme”, pas de piste privilégiée par les enquêteurs

Les investigations se poursuivent dans l’enquête antiterroriste sur des attaques de prisons: après une “nuit calme”, le parquet ne privilégie jeudi aucune piste à ce stade, mais celle du narcobanditisme reste mise en avant au sein de l’exécutif.Le procureur de la République antiterroriste a indiqué jeudi matin qu’il n’y avait, pour le moment, “pas de piste qui soit privilégiée” dans cette enquête sur les attaques ayant visé des prisons en France lors de trois nuits consécutives, de dimanche soir à mercredi matin.Les enquêteurs devraient avoir “les premiers résultats, dans les prochaines heures et jours qui viennent”, de multiples “expertises techniques, notamment les retours d’expertise ADN”, a précisé Olivier Christen sur France info.”A partir de cela, des pistes seront privilégiées mais au moment où nous nous parlons, ce serait une erreur de fermer l’une ou l’autre des voies”, a insisté le procureur.Au sein de l’exécutif, des analyses sont pourtant déjà avancées.”L’intime conviction qu’un certain nombre de nos agents du ministère de l’Intérieur ont, c’est plutôt la piste du +narcoracaille+, du narcotrafic”, a déclaré sur RTL le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, évoquant des “pieds nickelés”.Même “sentiment personnel” pour Cédric Logelin, porte-parole du ministère de la Justice, qui a dit sur BFMTV voir dans ces actions des “mesures de représailles”.- “Terrorisme par intimidation” – Pendant trois nuits, plus d’une dizaine de faits ont été recensés, selon M. Christen.”Deux contre des domiciles personnels d’agents de l’administration pénitentiaire”, une attaque conduite “sur des véhicules dans les parkings de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire” mais aussi “neuf directement, contre des établissements pénitentiaires et également, une fois, contre un établissement de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)”.Parmi ces attaques, “deux faits plus lourds ont été commis avec des armes à feu” à Toulon à Aix-Luynes, sans faire de victime.”Ce sont huit départements touchés en tout”, avec “un tiers des faits commis dans les Bouches-du-Rhône et un tiers en ÃŽle-de-France”.Le parquet national antiterroriste s’est saisi de cette “opération concertée” derrière laquelle “pourrait être retenue” la qualification de “terrorisme par intimidation”, explique M. Christen.Le but “est de faire pression sur la population ou sur les pouvoirs publics pour qu’ils fassent, ou ne fassent pas, quelque chose”.Les enquêteurs, notamment ceux de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire, doivent encore identifier “les auteurs”, “les personnes qui coordonnent les actions” et “le ou les commanditaires”.”Il n’y a pas d’arrestation au moment où nous parlons, et encore une fois, pas de ciblage de profil spécifique”, a assuré le procureur.”A ma connaissance”, dans la nuit de mercredi à jeudi, “il n’y a pas eu de fait commis de la même nature” que ceux faisant l’objet des investigations, a aussi précisé M. Christen. “C’était une nuit calme”, a aussi relevé M. Retailleau.Ce dernier a, avec le ministre de la Justice Gérald Darmanin, envoyé jeudi des consignes aux préfets, au préfet de police et au directeur de l’administration pénitentiaire, pour renforcer la sécurisation des prisons.Dans un télégramme dont l’AFP a eu connaissance, ils demandent à la police et la gendarmerie d'”organiser des patrouilles dynamiques” aux abords des établissements, et aux services de renseignement de faire une “veille renforcée des réseaux sociaux”. Ils demandent aussi des travaux de sécurisation des parkings et enceintes des prisons.En outre, le garde des Sceaux a adressé une circulaire aux parquets, appelant à une “mobilisation sans faille” et une “réponse ferme et rapide”. En cas de faits visant établissements ou agents pénitentiaires, il est demandé aux procureurs d’informer immédiatement le parquet antiterroriste “afin que celui-ci apprécie s’il entend se saisir des faits”.Dans la plupart des actions recensées depuis dimanche, de mystérieuses inscriptions “DDPF”, apparemment pour “défense des droits des prisonniers français”, ont été retrouvées. Le groupe Telegram à ce nom a été fermé “à la demande de l’autorité judiciaire”, a indiqué le procureur antiterroriste, selon qui ce groupe “n’existait pas il y a quelques jours” et était “totalement inconnu des différents services de renseignements”.Ce “peut être des groupes plus radicalisés, politiques, des groupes plus liés avec la criminalité organisée” ou encore “une convergence d’objectifs et de personnes qui se manipulent les uns et les autres”, a souligné M. Christen. “Tous les champs sont ouverts.”clw-sc-al-edy-spe/mat/bow

50 ans après, le Cambodge commémore la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges

Le Cambodge a commémoré jeudi les 50 ans de la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges et l’installation d’un régime génocidaire qui a duré quatre ans, mais les survivants des massacres se sont vu interdir de prier devant les dépouilles des victimes.Un parti d’opposition avait demandé aux autorités la permission d’organiser une cérémonie à Choeung Ek, le plus célèbre des “champs de la mort” du régime, dans la capitale Phnom Penh.Mais la mairie a refusé de donner son feu vert, avertissant les responsables de l’opposition qu’ils seraient tenus légalement responsables en cas de troubles à “l’ordre public”, selon une lettre consultée par l’AFP.”Les victimes du génocide des Khmers rouges ne devraient être interdites par aucune règle si elles souhaitent commémorer cette période très difficile de l’histoire du Cambodge”, a déclaré Youk Chhang, directeur du Centre de documentation du Cambodge (DC-Cam), qui effectue des recherches sur les atrocités commises par le régime et les enregistre.Les commémorations ont été discrètes. Au mémorial de Choeung Ek, les survivants étaient absents jeudi, et quelques poignées de touristes visitaient le site et prenaient des photos des crânes exposés derrière des vitres.Sum Rithy, un survivant de 72 ans interrogé à l’extérieur du site, se souvient que les habitants de Phnom Penh, fatigués par la guerre, ont accueilli les Khmers rouges avec prudence lorsqu’ils sont entrés dans la ville, leurs écharpes à carreaux rouges flottant derrière eux.Mais assez rapidement, les chefs ont commencé à évacuer la ville de deux millions d’habitants sous la menace des armes, dans le cadre de l’un des plus grands déplacements forcés de l’histoire récente.”Il y avait du sang dans tous le pays… Les Khmers rouges ont chassé les gens de leurs maisons partout dans le pays”, raconte Sum Rithy.Il raconte que son père et ses trois frères et sÅ“urs ont été tués, qu’il a été affamé et emprisonné pendant deux ans sur la base d’allégations selon lesquelles il était membre de la CIA. Il n’y avait “pas de bonheur, pas de sourire, mais seulement de la tristesse et de la souffrance”, a-t-il déclaré à l’AFP. “Je n’oublierai jamais cela”.- Politique de réconcilation  -Avant que les Khmers rouges ne ramènent le Cambodge à “l’Année Zéro” avec une révolution paysanne utopique, le pays était loué comme étant “la perle de l’Asie” pour sa musique, sa culture et son architecture coloniale.Les Khmers rouges ont capturé Phnom Penh le 17 avril 1975 à l’aide de chars, renversant l’armée républicaine de Lon Nol, soutenue par les États-Unis, et instaurant un régime communiste qui durera quatre ans.Sous le joug de Pol Pot entre 1975 et 1979, deux millions de Cambodgiens, soit un quart de la population de l’époque, sont morts d’épuisement, de faim, de maladie, sous la torture ou au gré des exécutions.Ce n’est qu’après que les Khmers rouges ont été chassés par les soldats vietnamiens en 1979 que l’ampleur de leurs atrocités est apparue, lorsque les ossements de milliers de victimes, y compris des enfants, ont été découverts dans des fosses communes à travers le pays.Pol Pot est mort en 1998 sans avoir eu à répondre de ses actes devant la justice.La politique de réconciliation à tout prix mise en oeuvre par l’ex-Premier ministre Hun Sen, un ancien Khmer rouge repenti, a découragé le travail de mémoire, selon les chercheurs.Un tribunal spécial parrainé par l’ONU a condamné trois anciens hauts dirigeants khmers rouges, mais de nombreux anciens cadres du mouvement n’ont eu à rendre aucun compte à la justice et vivent toujours en liberté.Le mois dernier, le Cambodge a adopté, à la demande de Hun Sen, une loi interdisant de nier les atrocités commises par les Khmers rouges, mais les défenseurs des droits de l’homme et les universitaires pensent que celle-ci pourrait également être utilisée pour étouffer les dissidents.

50 ans après, le Cambodge commémore la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges

Le Cambodge a commémoré jeudi les 50 ans de la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges et l’installation d’un régime génocidaire qui a duré quatre ans, mais les survivants des massacres se sont vu interdir de prier devant les dépouilles des victimes.Un parti d’opposition avait demandé aux autorités la permission d’organiser une cérémonie …

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