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La Cour suprême américaine suspend les expulsions de migrants vénézuéliens

Par une nouvelle intervention retentissante, la Cour suprême américaine a suspendu samedi l’expulsion manu militari d’un groupe d’immigrés vénézuéliens par l’administration Trump, qui invoque pour ce faire une loi jusqu’alors utilisée uniquement en temps de guerre.”Le gouvernement est tenu de n’expulser aucun membre de cette catégorie de détenus aux Etats-Unis jusqu’à nouvel ordre de ce tribunal”, a statué la plus haute instance juridique américaine dans une décision publiée en pleine nuit et à laquelle se sont opposés deux de ses juges les plus conservateurs.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une “invasion” du pays par des “criminels venus de l’étranger”, et mettant en scène les expulsions d’immigrés.Le républicain a ainsi ravivé une loi d’exception sur “les ennemis étrangers” datant de 1798 – et n’ayant été jusqu’alors utilisée qu’en temps de guerre – pour pouvoir arrêter des immigrés qu’il accuse d’appartenir à des gangs et les expulser manu militari vers le Salvador, où ils finissent incarcérés dans une prison de haute sécurité.Un recours qui a ouvert un bras de fer entre le gouvernement et le pouvoir judiciaire. Une confrontation qui s’est récemment cristallisée autour de l’affaire distincte Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien expulsé à tort par les Etats-Unis et désormais emprisonné.- “Danger imminent” -Bien qu’il ait reconnu une “erreur administrative” et ait été sommé par la justice de “faciliter” son retour, l’exécutif américain se montre inflexible et assure que ce père de famille marié à une Américaine “ne reviendra pas” dans le pays, l’accusant d’être un membre de gang, sans toutefois apporter de preuve.Dans un recours adressé samedi après-midi à la Cour suprême, le gouvernement a enjoint les juges à revenir sur leur décision ou à l’autoriser dans le cas contraire à poursuivre ses expulsions sur d’autres bases juridiques.Depuis la mi-mars, Washington a expulsé plus de 250 immigrés, en majorité vénézuéliens vers le Salvador, notamment en vertu de cette loi d’exception et d’un accord inédit signé avec ce pays d’Amérique centrale.Une situation qui suscite la vive inquiétude de l’opposition et des ONG de défense des libertés, d’autant plus que Donald Trump est allé jusqu’à affirmer qu’il “adorerait” y envoyer similairement des citoyens américains ayant commis des crimes.La suspension ordonnée par la Cour suprême fait suite à un recours déposé la veille par des avocats pour empêcher le départ selon eux imminent d’autres Vénézuéliens détenus dans un centre de rétention au Texas, dont certains avaient “été embarqués dans des bus vraisemblablement à destination de l’aéroport”.Ils “étaient en danger imminent de passer leur vie dans une prison étrangère terrible sans jamais avoir eu la chance d’aller au tribunal”, a assuré samedi l’un d’entre eux, Lee Gelernt dans un communiqué, se disant “soulagé” par cette décision. Leur sort reste toutefois en suspens, leur dossier ayant été pour l’heure renvoyé à une cour fédérale d’appel.- “Fusiller” -Les avocats de plusieurs Vénézuéliens déjà expulsés contestent vivement l’appartenance de leurs clients à un quelconque gang criminel et assurent qu’ils n’ont commis aucun crime et ont été principalement ciblés en raison de leurs tatouages.Sans parvenir à infléchir le gouvernement. Les Vénézuéliens aujourd’hui détenus au Texas sont des “terroristes étrangers”, a assuré samedi l’un des plus proches conseillers de la Maison Blanche, Stephen Miller sur X.L’influenceuse d’extrême droite Laura Loomer, proche du clan Trump, est allée jusqu’à assurer sur la même plateforme que le président était “magnanime” en renvoyant par avion les hommes et femmes entrés illégalement sur le sol américain, plutôt que de les “fusiller” à la frontière.Mi-mars un juge fédéral de Washington avait suspendu toute reconduite à la frontière fondée exclusivement sur la loi de 1798. Mais selon lui, au moment même de cette décision, les immigrés concernés “se trouvaient à bord d’avions” en partance, et “au lieu de se conformer à la décision du tribunal, le gouvernement a poursuivi l’opération d’expulsions à la hâte”.Son interdiction a ensuite été levée début avril par la Cour suprême, qui a en revanche considéré que les personnes expulsées devaient pouvoir contester en justice leur expulsion.

La Cour suprême américaine suspend les expulsions de migrants vénézuéliens

Par une nouvelle intervention retentissante, la Cour suprême américaine a suspendu samedi l’expulsion manu militari d’un groupe d’immigrés vénézuéliens par l’administration Trump, qui invoque pour ce faire une loi jusqu’alors utilisée uniquement en temps de guerre.”Le gouvernement est tenu de n’expulser aucun membre de cette catégorie de détenus aux Etats-Unis jusqu’à nouvel ordre de ce …

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La Cour suprême américaine suspend les expulsions de migrants vénézuéliens

Par une nouvelle intervention retentissante, la Cour suprême américaine a suspendu samedi l’expulsion manu militari d’un groupe d’immigrés vénézuéliens par l’administration Trump, qui invoque pour ce faire une loi jusqu’alors utilisée uniquement en temps de guerre.”Le gouvernement est tenu de n’expulser aucun membre de cette catégorie de détenus aux Etats-Unis jusqu’à nouvel ordre de ce tribunal”, a statué la plus haute instance juridique américaine dans une décision publiée en pleine nuit et à laquelle se sont opposés deux de ses juges les plus conservateurs.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une “invasion” du pays par des “criminels venus de l’étranger”, et mettant en scène les expulsions d’immigrés.Le républicain a ainsi ravivé une loi d’exception sur “les ennemis étrangers” datant de 1798 – et n’ayant été jusqu’alors utilisée qu’en temps de guerre – pour pouvoir arrêter des immigrés qu’il accuse d’appartenir à des gangs et les expulser manu militari vers le Salvador, où ils finissent incarcérés dans une prison de haute sécurité.Un recours qui a ouvert un bras de fer entre le gouvernement et le pouvoir judiciaire. Une confrontation qui s’est récemment cristallisée autour de l’affaire distincte Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien expulsé à tort par les Etats-Unis et désormais emprisonné.- “Danger imminent” -Bien qu’il ait reconnu une “erreur administrative” et ait été sommé par la justice de “faciliter” son retour, l’exécutif américain se montre inflexible et assure que ce père de famille marié à une Américaine “ne reviendra pas” dans le pays, l’accusant d’être un membre de gang, sans toutefois apporter de preuve.Dans un recours adressé samedi après-midi à la Cour suprême, le gouvernement a enjoint les juges à revenir sur leur décision ou à l’autoriser dans le cas contraire à poursuivre ses expulsions sur d’autres bases juridiques.Depuis la mi-mars, Washington a expulsé plus de 250 immigrés, en majorité vénézuéliens vers le Salvador, notamment en vertu de cette loi d’exception et d’un accord inédit signé avec ce pays d’Amérique centrale.Une situation qui suscite la vive inquiétude de l’opposition et des ONG de défense des libertés, d’autant plus que Donald Trump est allé jusqu’à affirmer qu’il “adorerait” y envoyer similairement des citoyens américains ayant commis des crimes.La suspension ordonnée par la Cour suprême fait suite à un recours déposé la veille par des avocats pour empêcher le départ selon eux imminent d’autres Vénézuéliens détenus dans un centre de rétention au Texas, dont certains avaient “été embarqués dans des bus vraisemblablement à destination de l’aéroport”.Ils “étaient en danger imminent de passer leur vie dans une prison étrangère terrible sans jamais avoir eu la chance d’aller au tribunal”, a assuré samedi l’un d’entre eux, Lee Gelernt dans un communiqué, se disant “soulagé” par cette décision. Leur sort reste toutefois en suspens, leur dossier ayant été pour l’heure renvoyé à une cour fédérale d’appel.- “Fusiller” -Les avocats de plusieurs Vénézuéliens déjà expulsés contestent vivement l’appartenance de leurs clients à un quelconque gang criminel et assurent qu’ils n’ont commis aucun crime et ont été principalement ciblés en raison de leurs tatouages.Sans parvenir à infléchir le gouvernement. Les Vénézuéliens aujourd’hui détenus au Texas sont des “terroristes étrangers”, a assuré samedi l’un des plus proches conseillers de la Maison Blanche, Stephen Miller sur X.L’influenceuse d’extrême droite Laura Loomer, proche du clan Trump, est allée jusqu’à assurer sur la même plateforme que le président était “magnanime” en renvoyant par avion les hommes et femmes entrés illégalement sur le sol américain, plutôt que de les “fusiller” à la frontière.Mi-mars un juge fédéral de Washington avait suspendu toute reconduite à la frontière fondée exclusivement sur la loi de 1798. Mais selon lui, au moment même de cette décision, les immigrés concernés “se trouvaient à bord d’avions” en partance, et “au lieu de se conformer à la décision du tribunal, le gouvernement a poursuivi l’opération d’expulsions à la hâte”.Son interdiction a ensuite été levée début avril par la Cour suprême, qui a en revanche considéré que les personnes expulsées devaient pouvoir contester en justice leur expulsion.

Les soldats ukrainiens sur le front célèbrent Pâques malgré les explosions qui ponctuent la trêve

L’aumônier Volodymyr était en pleine prière de Pâques dimanche près du front, dans la région orientale ukrainienne de Donetsk, lorsqu’une nouvelle explosion a retenti, malgré le cessez-le-feu de 30 heures décrété la veille par Vladimir Poutine pour cette fête. “Le Christ est mort et a ressuscité (…), c’est leur trêve”, a déclaré le religieux aux journalistes de l’AFP après la déflagration, avant de lancer : “Il a donné sa vie pour chacun de nous”.Volodymyr s’est rendu dans les maisons utilisées par l’armée ukrainienne, transmettant ses vÅ“ux de Pâques aux militaires qui n’ont pas pu célébrer chez eux la fête religieuse la plus importante pour les chrétiens  – qu’ils soient orthodoxes, majoritaires en Ukraine, ou catholiques.Une douzaine de soldats de la 100e brigade mécanisée se sont ainsi rassemblés en cercle autour de l’aumônier devant leur logement, essayant à l’aide de leurs briquets de rallumer des bougies éteintes par le vent. A l’idée de devoir fêter Pâques loin de sa famille, Oleksandre n’a pu retenir ses larmes. – “Des explosions” -Il ne croit pas aux promesses de cessation provisoire des hostilités faites par les Russes. “Nous n’avons pas encore inventé de mot pour décrire de telles personnes”, s’est-il exclamé à leur sujet. Le commandant d’une unité de drones a toutefois admis auprès de l’AFP que l’activité des unités russes avait diminué dans la région méridionale de Zaporijjia et dans celle septentrionale de Kharkiv.Tandis qu’un sous-lieutenant engagé dans la région de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, non loin de la frontière avec la Russie, a expliqué que l’artillerie russe n’était pas entrée en action dimanche. D’un point d’observation à Kostiantynivka, à une douzaine de kilomètres du front, des journalistes de l’AFP ont pour leur part observé que la fumée s’élevant à l’horizon dans le ciel bleu vif était moins dense qu’habituellement, malgré des explosions qui retentissaient à quelques minutes d’intervalle.”C’est un peu plus calme chez nous”, a reconnu Anatoly, un chef de section âgé de 49 ans. “Mais vous pouvez vous-mêmes entendre de temps en temps des explosions”.Vasyl, qui célébrait Pâques dans une autre maison près du front, s’est montré plus catégorique : “Vous pouvez entendre les canons maintenant. Il n’y a pas de trêve. Il n’y a aucune raison de faire confiance à l’ennemi”.- Eau bénite -L’aumônier Volodymyr a, quant à lui, aspergé Vasyl et ses camarades d’eau bénite à l’occasion de Pâques. Vasyl a du mal à accepter l’idée de passer encore une fois cette journée sans ses proches, mais il ne nourrit aucun ressentiment envers les familles qui sont réunies pour cette fête.”Je suis content pour elles”, a-t-il confié à l’AFP, “je suis content qu’elles ne ressentent pas ce qui se passe ici”.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté affirmé que les forces russes poursuivaient leurs bombardements et leurs assauts le long de la ligne de front, cependant que le ministère russe de la Défense a assuré que des attaques ukrainiennes avaient été repoussées. Mais si, dimanche, les combats ont continué, ont raconté des responsables et des soldats ukrainiens, certains ont dit à l’AFP que leur intensité avait diminué dans certaines zones. Vladimir Poutine a annoncé samedi avoir ordonné à son armée d’interrompre toutes ses opérations jusqu’à dimanche 21h00 GMT, laissant espérer la plus importante pause dans les affrontements depuis le déclenchement par le Kremlin de l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Les soldats ukrainiens sur le front célèbrent Pâques malgré les explosions qui ponctuent la trêve

L’aumônier Volodymyr était en pleine prière de Pâques dimanche près du front, dans la région orientale ukrainienne de Donetsk, lorsqu’une nouvelle explosion a retenti, malgré le cessez-le-feu de 30 heures décrété la veille par Vladimir Poutine pour cette fête. “Le Christ est mort et a ressuscité (…), c’est leur trêve”, a déclaré le religieux aux journalistes …

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Coupes américaines: l’OMS alerte sur les conséquences dans les zones de conflit

Le désengagement massif des Etats-Unis de l’aide internationale risque d’aggraver la situation humanitaire dans des zones de conflit où les systèmes de santé sont déjà très éprouvés, comme à Gaza et au Soudan, a averti dimanche une responsable de l’Organisation mondiale de la Santé.Depuis sa prise de fonction en janvier, le président Donald Trump a gelé l’aide étrangère américaine, dont d’importants programmes visant à améliorer la santé dans le monde, et démantelé l’USAID, l’agence américaine pour le développement, qui gérait un budget annuel de 42,8 milliards de dollars, représentant à lui seul 42% de l’aide humanitaire.Washington a aussi annoncé son retrait de l’OMS, qui va devoir diminuer son budget d’un cinquième, réduisant ses missions et son personnel.Les Etats-Unis, qui furent pendant longtemps le principal contributeur de l’agence onusienne, n’ont pas payé leur contribution pour 2024 et pourraient ne pas le faire en 2025.”L’OMS joue un rôle essentiel dans le maintien des systèmes de santé, leur réhabilitation, la formation et le déploiement des équipes médicales d’urgence”, a souligné Hanan Balkhy, la directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale, lors d’un entretien avec l’AFP à Ryad.”Bon nombre de ces programmes sont aujourd’hui arrêtés ou ne pourront pas se poursuivre”, a-t-elle prévenu. Dans la bande de Gaza assiégée, où la situation sanitaire et catastrophique et les destructions immenses, un an et demi de combats entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien a mis hors service la majorité des hôpitaux.”Le soutien des équipes médicales d’urgence, l’approvisionnement en médicaments, la réhabilitation des infrastructures de santé: tout cela a été immédiatement affecté par le gel de l’aide américaine”, affirme Mme Balkhy.- Le partage d’informations entravé -Au Soudan, l’agence est confrontée à des difficultés croissantes alors que la guerre qui fait rage depuis deux ans entre l’armée et les paramilitaires a déplacé des millions de personnes. Plusieurs régions sont touchées par au moins trois épidémies: le paludisme, la dengue et le choléra, a indiqué Mme Balkhy.”Nous travaillons de manière intense pour identifier les pathogènes émergents ou réémergents, afin de protéger les Soudanais, mais aussi le reste du monde”, dit-elle.Le retrait des Etats-Unis de l’OMS compromettra également des canaux de communication établis de longue date avec les meilleures universités, centres de recherche et institutions de santé publique du pays.Cela risque d’entraver le partage d’informations, crucial pour anticiper des crises sanitaires comme une future pandémie et affecterait donc “notre capacité à assurer la surveillance et la détection des maladies” au niveau mondial, ajoute la responsable de l’OMS.Car, rappelle-t-elle, “ces bactéries et virus ne connaissent pas de frontières et sont indifférents à la conjoncture politique humaine”. 

La guerre high-tech d’Israël à Gaza

A première vue, ce bulldozer massif qui laboure un terrain cabossé près de Tel-Aviv n’a rien d’inhabituel, sauf quand on y regarde de plus près: la cabine du conducteur est étrangement vide.A l’oeuvre sur un site d’essai, le mastodonte blindé est contrôlé à distance depuis un salon d’exposition militaire dans l’Alabama (Etats-Unis), à des milliers de kilomètres de là. C’est la version télé-opérée d’un engin que les troupes israéliennes utilisent au quotidien pour les travaux de génie sur le front de guerre depuis des années.Depuis un an et demi, l’armée israélienne utilise de plus en plus sa version automatisée dans la bande de Gaza ou au Liban, afin de ne pas exposer ses soldats.”Vu que les missions de génie de combat sont particulièrement risquées, l’idée est de retirer la personne du bulldozer”, explique Rani, chef d’équipe chez Israel Aerospace Industries, l’entreprise publique israélienne qui a conçu le “robdozer”.Le responsable, qui ne décline pas son patronyme pour des raisons de sécurité, affirme que cet engin peut accomplir toute une palette de tâches “encore mieux qu’un être humain”.Des systèmes de protection antiaérienne Iron Dome et Arrow aux outils d’intelligence artificielle de détection de cibles, le recours accru d’Israël aux technologies avancées sur le champ de bataille a été richement documenté — et critiqué.- “C’est le futur” -La guerre du futur, telle qu’elle se façonne à Gaza, soulève des questions juridiques et éthiques.Tal Mimran, chercheur en droit international à l’Université hébraïque de Jérusalem, rappelle que les lois de la guerre, écrites avant 1977, n’ont pas été mises à jour pour tenir compte des dernières technologies.Par ailleurs, “l’armée israélienne utilise des données incomplètes, des calculs erronés et des outils inadaptés pour l’aider à prendre des décisions de vie ou de mort à Gaza, ce qui pourrait accroître les dommages aux civils”, avertit Human Rights Watch.Depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, au moins 51.000 personnes, en majorité des civils, ont été tués dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.L’armée israélienne a commencé à utiliser des outils robotisés “il y a plus d’une décennie mais en très petit nombre”, indique à l’AFP une source militaire israélienne, sous couvert de l’anonymat. “Désormais, ils sont déployés dans des conflits à grande échelle”.Ancien officier dans l’armée britannique et chercheur au groupe de réflexion Henry Jackson Society, Andrew Fox estime que l’armée israélienne a sans doute été la première à employer des engins de combat autonomes en zone de guerre, ce qui “change le paradigme” de la guerre.”C’est une avancée très importante”, dit-il, en expliquant comment ces bulldozers servent à dégager les décombres après une frappe aérienne et ouvrir la voie à la progression des troupes, sans les exposer inutilement.Pour John Spencer, président du programme d’études sur la guerre urbaine à l’académie militaire américaine de West Point, “c’est le futur”.- Inconvénients -Les armées à travers le monde essaient de développer des véhicules de combat autonomes depuis des années, souligne le chercheur qui étudie l’influence des technologies israéliennes sur les armées occidentales.”Beaucoup expérimentent (ces technologies, ndlr), mais personne n’avait encore vu un déploiement direct dans des combats modernes. C’est vraiment unique”, a-t-il affirmé.Mais ces technologies avancées présentent aussi des inconvénients au-delà des aspects éthiques et juridiques, parce qu’elles peuvent occulter le besoin d’une présence humaine pour faire face à des situations insoupçonnées.Les attaques du Hamas qui ont déclenché la guerre à Gaza en sont un bon exemple, selon Tal Mimran.”Le 7-Octobre nous a montré que vous pouvez construire un mur (bardé de technologies) à un milliard de dollars, si vous ne patrouillez pas le long de la frontière, quelqu’un finira par s’infiltrer dans votre pays”, dit-il. “Nous ne pouvons pas ignorer la réalité (…) Nous vivons à un âge où l’intelligence artificielle fait irruption dans nos vies et c’est bien naturel qu’elle trouve également une application dans le domaine de la sécurité”, ajoute-t-il toutefois.