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Après la prison au Bélarus, la renaissance d’une dissidente

Il y a eu l’emprisonnement, la séparation pendant des années, la crainte d’être oubliée. Et puis il y a ce jour de rentrée où Antanina Kanavalava, une opposante bélarusse, accompagne enfin ses enfants à l’école.Dans une rue de Varsovie, le 1er septembre, elle tient par la main Ivan et Anastassia, 11 et 9 ans, qui se sont faits beaux: il porte une cravate ; elle, une chemise blanche à manches papillon.”C’est une immense émotion”, déclare, tout sourire, Antanina. “Mes enfants pourront maintenant dire qu’ils ont une maman qui vient les chercher.” Pendant quatre ans et demi, Antanina, 37 ans, a été emprisonnée pour son opposition à l’autocrate Alexandre Loukachenko, qui a écrasé toute critique au Bélarus et soumis ce pays d’Europe orientale à Vladimir Poutine.Le père des enfants d’Antanina fait toujours partie des 1.200 prisonniers politiques comptabilisés par l’organisation bélarusse Viasna, dont le fondateur Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la Paix, est également emprisonné.Ces détenus subissent fréquemment des tortures. Leurs proches endurent, eux aussi, l’absence et l’angoisse qu’ils ne meurent. Et quand ils sortent de prison, il faut se reconstruire.Pour Antanina, ce processus passe par le fait de redevenir une maman. C’est sa revanche contre ses “bourreaux” et cela a commencé, l’hiver dernier, par une dangereuse évasion.- Rivière gelée -En septembre 2020, Antanina est arrêtée à Minsk pour avoir milité avec la meneuse de l’opposition Svetlana Tikhanovskaïa, qui avait défié cette année-là Alexandre Loukachenko à la présidentielle.Le dirigeant bélarusse, au pouvoir depuis 1994, avait remporté ce scrutin avec officiellement 80% des voix, déclenchant des protestations violemment réprimées.Après l’emprisonnement d’Antanina, ses enfants ont fui en Pologne avec leur grand-mère, Hanna, qui a ensuite adopté deux frères ayant perdu leur mère, une militante persécutée au Bélarus et morte d’une overdose en Pologne. A l’été 2024, l’AFP les avait rencontrés. Hanna faisait tout pour qu’Ivan et Anastassia n’oublient pas leur maman. Ils pouvaient lui envoyer des lettres et avoir un appel avec elle limité, chaque mois, à cinq minutes.Alexandre Loukachenko a récemment libéré des dizaines d’opposants pour se rapprocher de Donald Trump. En décembre 2024, Antanina a été graciée. Mais elle n’a pas été autorisée à quitter le Bélarus. En février 2025, elle s’est enfuie en traversant une forêt et une rivière gelée à la frontière avec la Lituanie.”J’étais trempée, je n’arrêtais pas de tomber dans la neige”, relate-t-elle. Selon les gardes-frontières lituaniens, elle avait trois équipes de soldats bélarusses aux trousses.- “Culpabilité” -Dans sa prison à Gomel (sud-est), Antanina a subi de multiples pressions. Elle a été contrainte de signer des aveux – alors qu’au tribunal elle avait plaidé non coupable d’organisation “d’émeutes” -, puis de devenir une “informatrice” des autorités, sous la menace que son père, qui vivait alors au Bélarus, ne soit arrêté. Antanina assure avoir fourni des informations “n’ayant fait de mal à personne”. Mais le pouvoir lui a inoculé par ce biais un “sentiment de culpabilité” qui “restera à jamais”. Elle souffre également de problèmes de vue et de dentition développés en prison, où un responsable lui répétait que ses enfants l’avaient “oubliée” et qu’elle n’était plus vraiment une maman.Comme pour lui donner tort, depuis qu’elle est rentrée, Antanina a accueilli deux autres adolescentes bélarusses, dont la mère, alcoolique, a perdu la garde. En comptant les deux frères adoptés par Hanna, la grand-mère, Antanina a six enfants à charge: “Ils ne te laissent pas perdre espoir, ni te relâcher.”Selon Hanna, il n’est pas impossible qu’Antanina fasse “brusquement” une dépression, mais, pour l’instant, l’ex-prisonnière veut montrer que “maman travaille”. Même si elle reconnaît s’isoler, parfois, pour pleurer.- “Détruire” -Fin septembre, l’AFP les retrouve dans leur petit appartement où règne un joyeux désordre. Sous le regard rempli d’amour d’Antanina, l’espiègle Anastassia et le tendre Ivan expliquent aider leur mère à apprendre le polonais. “Moi, je lui dis quand je suis triste, elle a des bons conseils”, observe Anastassia.Elle et son frère n’ont pas vu leur père, Siarhei Iarachevitch, arrêté en octobre 2020, depuis plus de cinq ans.Antanina ne leur pas encore annoncé qu’ils avaient divorcé. Elle redoute que son ex-mari ressemble désormais à l’opposant Sergueï Tikhanovski, apparu méconnaissable, très amaigri, après sa récente sortie de prison.Pour prévenir un choc, Hanna dit à ses petits-enfants que si leur père revient, il sera “peut-être différent à l’extérieur, mais le même à l’intérieur”.La famille, très active dans l’opposition, participe régulièrement à des manifestations en Pologne pour exiger la libération des prisonniers politiques et dénoncer la tyrannie d’Alexandre Loukachenko.Cette lutte est un moteur pour Antanina. “L’heure de faiblir n’a pas sonnée”, insiste-t-elle. “Et pour ce qu’ils m’ont fait, je veux les détruire.”

New Delhi recouverte d’une chape de pollution après Diwali

La capitale de l’Inde, New Delhi, était recouverte mardi d’une épaisse chape de pollution toxique après une nuit de feux d’artifice tirés à l’occasion de Diwali, la fête hindoue des lumières. Mardi, le niveau de pollution a  atteint plus de 23 fois le niveau maximum quotidien recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, selon la société suisse IQAir, spécialisée dans la surveillance de la qualité de l’air.Lundi, les habitants ont célébré Diwali chez eux, en allumant notamment de petites bougies pour honorer la déesse hindoue Lakshmi et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Beaucoup ont lancé des fusées des fusées pyrotechniques et fait exploser de gros pétards, très polluants.Mardi à l’aube, le niveau de  microparticules PM2.5 – les plus dangereuses car elles se diffusent dans le sang — ont atteint 846 microgrammes par mètre cube dans certains secteurs de la ville, selon IQAir. C’est plus de 56 fois la limite quotidienne maximale recommandée par l’OMS. Quelques heures plus tard, le niveau était redescendu à 320 microgrammes par mètre cube, soit 23 fois la limite fixée. La Cour suprême a assoupli en octobre l'”interdiction totale” d’usage des feux d’artifice et autorisé l’utilisation de “feux d’artifice verts” censés émettre moins de particules et de gaz. Les restrictions ordonnées les années précédentes avaient largement été ignorées par les habitants. La mégapole, qui compte plus de 30 millions d’habitants, figure régulièrement parmi les capitales les plus polluées de la planète.Chaque hiver, l’air froid reste bloqué sous un air plus chaud, lequel forme un “couvercle” empêchant l’épais nuage toxique à l’odeur âcre, généré par les usines, la circulation automobile et les brûlis agricoles, de se disperser en altitude.  Le gouvernement a indiqué avoir pris des  mesures pour réduire les niveaux de pollution, notamment en demandant aux autorités de garantir un approvisionnement ininterrompu en électricité afin de limiter l’utilisation des générateurs diesel. Les autorités de la capitale ont annoncé leur intention de procéder, pour la première fois, ce mois-ci, à un ensemencement des nuages, par avion, pour faire pleuvoir et chasser le brouillard toxique au-dessus de Delhi. La pollution atmosphérique à New Delhi est l’origine, chaque année, de milliers de morts prématurées, par cancers et maladies cardiaques ou respiratoires.Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet a attribué à la pollution atmosphérique 1,67 million de morts en Inde au cours de l’année 2019.

La Gen Z au Pérou mobilisée “contre les injustices” malgré la répression

Lorsque des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre au cours d’une manifestation massive le 15 octobre à Lima, un homme a été tué par la police, et plus d’une centaine de personnes ont été blessées. Parmi eux, Angelo Nael Genti, 19 ans, qui montre ses ecchymoses et blessures.”Ils m’ont menacé en me disant que si ce policier ne m’avait pas arrêté, ils m’auraient sûrement tué sur place”, raconte-t-il à l’AFP. La majorité des manifestants appartenait à la “Gen Z”, des jeunes de 18 à 30 ans qui représentent la face la plus visible d’un mouvement porté par la colère face à l’insécurité croissante et la crise politique permanente dans un pays qui a connu sept présidents en une décennie.Les jeunes se sont ralliés au drapeau pirate du manga One Piece, devenu le symbole de la lutte contre l’oppression sur plusieurs continents. Si le Pérou a repris ce symbole, et que la mobilisation se fait aussi essentiellement à travers les réseaux sociaux, elle ne s’inscrit pas dans un mouvement mondial unifié.Originaire d’un quartier pauvre de la banlieue de Lima, Ventanilla, Angelo Nael Genti explique être sorti avec ses camarades de l’université publique pour manifester pacifiquement.L’étudiant a d’abord senti l’impact d’une balle dans sa jambe gauche. Il est tombé au sol et sept policiers, décrit-il, l’ont roué de coups de poing et de pied.Les policiers ont essayé de l’embarquer, mais une ambulancière a insisté pour le conduire d’urgence à l’hôpital.- “Héros” -S’il a encore peur aujourd’hui, il assure vouloir “préserver cette idée de lutte pour les générations futures” et assure qu’il ne s’arrêtera pas de manifester.Sa famille le soutient et l’aide à se déplacer. Sa mère, Amanda Tapia, dit que l’étudiant en conservation du patrimoine culturel est son “héros” pour s’être battu pour les droits des Péruviens.Rosalinda, une diplômée en droit de 26 ans, a également participé aux manifestations pour, explique-t-elle, “chasser les criminels du pouvoir” et “lutter contre l’injustice”.”Le peuple s’est réveillé”, ajoute la fille d’une vendeuse ambulante qui a grandi dans un quartier pauvre de la capitale, dans un café où se rassemblent les jeunes qui ont été arrêtés.- Luffy comme inspiration -Les forces de l’ordre ont emprisonné une vingtaine d’entre eux le 15 octobre, mais tous ont été libérés faute de preuves.Malgré la peur qu’elle dit ressentir à chaque manifestation, Rosalinda ne veut pas arrêter de le faire, pour ses parents et son petit frère.”Si je ne reviens pas, continuez à vous battre”, témoigne-t-elle les yeux embués.Wildalr Lozano, 20 ans, vient de commencer à manifester, pour dénoncer un gouvernement avec lequel il se sent déconnecté.Entouré de trophées de cricket dans sa maison d’un quartier de classe moyenne, l’étudiant fait partie de l’équipe nationale péruvienne.Impliqué dans les structures organisationnelles de la Gen Z, il n’exclut pas de se lancer dans la politique à l’avenir.”L’appel (aux manifestations) a été lancé via les réseaux sociaux”, indique-t-il à l’AFP, “une bannière a été créée et diffusée”.Wildalr Lozano explique que la mobilisation a plusieurs causes, comme la vague d’extorsions dont sont victimes les travailleurs ou encore les problèmes liés à l’économie informelle, qui représente jusqu’à 70% des emplois.Les conservateurs péruviens comparent les manifestants aux membres du groupe communiste du Sentier lumineux, aujourd’hui éteint, considéré comme terroriste par plusieurs pays.Mais Wildalr Lozano raconte que l’inspiration lui vient du manga japonais One Piece, le plus vendu de l’histoire, et son héros Luffy, “roi des pirates” qui voyage en s’opposant aux groupes dominants.

La Gen Z au Pérou mobilisée “contre les injustices” malgré la répression

Lorsque des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre au cours d’une manifestation massive le 15 octobre à Lima, un homme a été tué par la police, et plus d’une centaine de personnes ont été blessées. Parmi eux, Angelo Nael Genti, 19 ans, qui montre ses ecchymoses et blessures.”Ils m’ont menacé en me disant que si ce policier ne m’avait pas arrêté, ils m’auraient sûrement tué sur place”, raconte-t-il à l’AFP. La majorité des manifestants appartenait à la “Gen Z”, des jeunes de 18 à 30 ans qui représentent la face la plus visible d’un mouvement porté par la colère face à l’insécurité croissante et la crise politique permanente dans un pays qui a connu sept présidents en une décennie.Les jeunes se sont ralliés au drapeau pirate du manga One Piece, devenu le symbole de la lutte contre l’oppression sur plusieurs continents. Si le Pérou a repris ce symbole, et que la mobilisation se fait aussi essentiellement à travers les réseaux sociaux, elle ne s’inscrit pas dans un mouvement mondial unifié.Originaire d’un quartier pauvre de la banlieue de Lima, Ventanilla, Angelo Nael Genti explique être sorti avec ses camarades de l’université publique pour manifester pacifiquement.L’étudiant a d’abord senti l’impact d’une balle dans sa jambe gauche. Il est tombé au sol et sept policiers, décrit-il, l’ont roué de coups de poing et de pied.Les policiers ont essayé de l’embarquer, mais une ambulancière a insisté pour le conduire d’urgence à l’hôpital.- “Héros” -S’il a encore peur aujourd’hui, il assure vouloir “préserver cette idée de lutte pour les générations futures” et assure qu’il ne s’arrêtera pas de manifester.Sa famille le soutient et l’aide à se déplacer. Sa mère, Amanda Tapia, dit que l’étudiant en conservation du patrimoine culturel est son “héros” pour s’être battu pour les droits des Péruviens.Rosalinda, une diplômée en droit de 26 ans, a également participé aux manifestations pour, explique-t-elle, “chasser les criminels du pouvoir” et “lutter contre l’injustice”.”Le peuple s’est réveillé”, ajoute la fille d’une vendeuse ambulante qui a grandi dans un quartier pauvre de la capitale, dans un café où se rassemblent les jeunes qui ont été arrêtés.- Luffy comme inspiration -Les forces de l’ordre ont emprisonné une vingtaine d’entre eux le 15 octobre, mais tous ont été libérés faute de preuves.Malgré la peur qu’elle dit ressentir à chaque manifestation, Rosalinda ne veut pas arrêter de le faire, pour ses parents et son petit frère.”Si je ne reviens pas, continuez à vous battre”, témoigne-t-elle les yeux embués.Wildalr Lozano, 20 ans, vient de commencer à manifester, pour dénoncer un gouvernement avec lequel il se sent déconnecté.Entouré de trophées de cricket dans sa maison d’un quartier de classe moyenne, l’étudiant fait partie de l’équipe nationale péruvienne.Impliqué dans les structures organisationnelles de la Gen Z, il n’exclut pas de se lancer dans la politique à l’avenir.”L’appel (aux manifestations) a été lancé via les réseaux sociaux”, indique-t-il à l’AFP, “une bannière a été créée et diffusée”.Wildalr Lozano explique que la mobilisation a plusieurs causes, comme la vague d’extorsions dont sont victimes les travailleurs ou encore les problèmes liés à l’économie informelle, qui représente jusqu’à 70% des emplois.Les conservateurs péruviens comparent les manifestants aux membres du groupe communiste du Sentier lumineux, aujourd’hui éteint, considéré comme terroriste par plusieurs pays.Mais Wildalr Lozano raconte que l’inspiration lui vient du manga japonais One Piece, le plus vendu de l’histoire, et son héros Luffy, “roi des pirates” qui voyage en s’opposant aux groupes dominants.

Sous-marins, terres rares: des avancées entre Washington-Canberra

Donald Trump a rassuré lundi le Premier ministre australien Anthony Albanese, en visite aux Etats-Unis, indiquant que l’Australie recevra les sous-marins nucléaires qu’elle attend, et a signé avec son allié un accord sur les minéraux critiques dans l’espoir de desserrer l’étau de la Chine qui domine ce marché.Vantant l’abondance de ces ressources dans le sous-sol de son pays, Anthony Albanese a déclaré que l’accord sur les terres rares permettrait de réaliser des projets d’une valeur de 8,5 milliards de dollars (7,3 miliards d’euros) dans le domaine des minéraux critiques en Australie et ferait passer les relations entre les deux pays à un “niveau supérieur”.Selon les chiffres du gouvernement australien, le pays figure parmi les cinq premiers producteurs mondiaux de lithium, de cobalt et de manganèse, utilisés dans de nombreux domaines, des semi-conducteurs au matériel de défense, en passant par les véhicules électriques et les éoliennes.La Chine est de loin le premier raffineur mondial de lithium et de nickel et détient un quasi-monopole sur le traitement des terres rares. Elle est accusée de profiter de sa position pour mettre la pression sur ses partenaires commerciaux, ce qui inquiète Washington.Et si l’Australie n’est pas en mesure de briser cette domination chinoise, d’après les observateurs, elle se présente à Washington comme un allié plus fiable pour réduire sa dépendance à Pékin. Donald Trump a brandi en octobre la menace de droits de douane supplémentaires de 100% pour la Chine en réponse à ses réductions d’exportations de ces terres rares, même s’il a ensuite assoupli son discours et que les deux parties se sont accordées sur de nouvelles négociations commerciales.”L’Australie et les Etats-Unis verseront (chacun plus d’) un milliard de dollars au cours des six prochains mois”, a assuré lundi le Premier ministre australien, tandis que la Maison Blanche a estimé ce montant à 3 milliards de dollars pour les deux pays réunis.Des avancées souterraines, mais aussi sous-marines entre les deux alliés. – La Chine dans le viseur -“Les sous-marins que nous commençons à construire pour l’Australie avancent vraiment bien”, a affirmé le président américain aux journalistes aux côtés de M. Albanese à la Maison Blanche, alors qu’il avait précédemment émis des doutes au sujet de cet accord signé sous l’ancien président Joe Biden.”Nous avons travaillé longtemps et dur sur ce projet, et nous entamons ce processus dès maintenant. Et cela avance vraiment très rapidement, très bien”, a-t-il ajouté.Canberra cherchait à se rassurer à propos d’un pacte de 2021 visant à armer l’Australie en sous-marins US Virginia, des engins d’attaque nucléaires furtifs qui permettraient d’améliorer ses capacités de frappe à longue portée dans le Pacifique, en particulier contre la Chine.La livraison d’au moins trois unités était prévue sous 15 ans, avec en prime un transfert de technologie, dans le cadre de leur alliance Aukus (qui comprend aussi le Royaume-Uni).Mais Donald Trump avait demandé en juin de passer en revue cet accord de coopération militaire pour s’assurer qu’il soit aligné avec sa politique défendant “l’Amérique d’abord”.En 2021, l’affaire avait provoqué une grave crise diplomatique avec la France après que l’Australie eut annulé un contrat de plusieurs milliards de dollars pour l’achat d’une flotte de sous-marins à moteur diesel à Paris et opté pour le programme Aukus à la place.Au total, le programme militaire développé dans le cadre d’Aukus pourrait coûter au pays jusqu’à 235 milliards de dollars américains au cours des 30 prochaines années, selon les prévisions du gouvernement australien. – Echange avec l’ambassadeur australien -Interrogé au sujet des relations avec Pékin, Donald Trump a dit lundi qu’il rencontrerait le président chinois Xi Jinping en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud à la fin du mois et qu’il se rendrait “sûrement” en Chine début 2026.”C’est à peu près organisé”, a-t-il dit en louant sa relation privilégiée avec Xi, qu’il juge “excellente”, malgré les différends. Il a dit que sa priorité était de conclure un accord commercial “équitable” avec la Chine.Seule fausse note, un échange à propos de l’ambassadeur d’Australie à Washington, Kevin Rudd, lorsqu’un journaliste a fait remarquer qu’il était dans la salle et a demandé au président américain s’il était gêné par ses commentaires.M. Rudd, ancien Premier ministre travailliste de l’Australie, a supprimé une série de messages critiques à l’égard de Trump sur les réseaux sociaux après la victoire du républicain l’année dernière.”Je ne vous aime pas non plus. Pas du tout. Et probablement jamais”, a déclaré M. Trump sous le regard un peu médusé de M. Albanese.

Les Etats-Unis mettent une pression maximale sur le Hamas, Vance attendu en Israël

Le président américain Donald Trump a averti le Hamas qu’il serait “éradiqué” s’il ne respecte pas l’accord conclu avec Israël, alors que le vice-président JD Vance doit se rendre mardi en Israël pour renforcer le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières.”Nous avons passé un accord avec le Hamas selon lequel ils vont bien se tenir et si ce n’est pas le cas, nous allons les éradiquer, si nécessaire”, a déclaré lundi le président américain à des journalistes, disant vouloir donner encore “une petite chance” à la poursuite de sa feuille de route pour faire taire les armes à Gaza.Le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a assuré que le mouvement islamiste palestinien reste engagé dans l’accord de cessez-le-feu, mais a plaidé des “difficultés à extraire les corps” des otages israéliens. “Nous travaillons dur pour y parvenir”, a-t-il affirmé mardi matin sur la chaîne égyptienne Al-Qahera News.”L’accord pour Gaza tiendra, car nous le voulons et que notre volonté de le respecter est forte”, a-t-il insisté, alors qu’Israël a rappelé mardi qu’elle exigeait le retour de toutes les dépouilles d’otages.”Nous ne ferons aucune concession à ce sujet et ne ménagerons aucun effort jusqu’à ce que tous les otages décédés, sans exception, nous soient rendus”, a réaffirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur X. Il doit rencontrer dans la journée le vice-président américain JD Vance après s’être entretenu lundi avec les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner.”Nous discuterons de deux choses (…). Les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s’offrent à nous. Nous surmonterons les défis et saisirons les opportunités”, a affirmé M. Netanyahu, sans préciser quand il doit rencontrer le N°2 de son allié américain.- 13e dépouille -L’administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques après les violences de dimanche dans le territoire palestinien, les plus importantes depuis l’entrée en vigueur le 10 octobre d’un accord de cessez-le-feu, qui a permis la libération des 20 otages vivants du 7-Octobre encore détenus à Gaza en échange de celle de prisonniers palestiniens.Le Hamas devait aussi rendre d’ici le 13 octobre les 28 corps d’otages encore retenus à Gaza, mais affirme avoir besoin de matériel et de plus de temps. Il a remis lundi à la Croix-Rouge une 13e dépouille, que le gouvernement a ensuite identifié comme celle de Tal Haïmi.L’accord, parrainé par Donald Trump, prévoit aussi l’entrée massive d’aide à Gaza, et à terme la fin définitive de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.Lundi, la Défense civile, services de secours qui opèrent sous l’autorité du Hamas, a fait état de quatre Gazaouis tués par des tirs israéliens à l’est de Gaza-Ville, où l’armée israélienne a dit avoir ciblé des assaillants qui s’approchaient de la ligne de repli des troupes israéliennes à l’intérieur de la bande de Gaza, convenue dans le cadre du cessez-le-feu. La veille, elle avait fait état d’au moins 45 Palestiniens tués dans les frappes israéliennes, dont des civils et un journaliste.”Je ne comprends pas pourquoi, malgré le cessez-le-feu à Gaza, la guerre a repris”, s’est indigné lundi un déplacé, Imad Nahed Issa, dans le camp de Nousseirat, où des proches pleuraient des victimes des frappes. – “153 tonnes de bombes” -L’armée israélienne, qui a affirmé avoir riposté à des attaques du Hamas, démenties par le mouvement islamiste, a annoncé la mort au combat de deux soldats dimanche à Rafah, dans le sud de Gaza. L’armée a largué dimanche après ces décès “153 tonnes de bombes” sur Gaza, a affirmé M. Netanyahu. Une délégation du Hamas était de son côté au Caire lundi pour discuter avec les médiateurs égyptiens et qataris du cessez-le-feu et d’un prochain dialogue interpalestinien.Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza. Il exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.Le Hamas refuse jusque-là de désarmer et réclame le retrait total israélien du territoire.L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.216 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.burs-may/lgo

Verdict en Slovaquie contre l’homme ayant tiré sur le Premier ministe

La justice slovaque doit rendre son verdict mardi à l’encontre d’un homme risquant la prison à vie pour avoir blessé par balles le Premier ministre Robert Fico en mai 2024, un geste requalifié en acte terroriste.Ancien admirateur de la principale figure politique de ce pays d’Europe centrale, le poète slovaque Juraj Cintula (72 ans) avait tiré quatre fois à bout portant sur l’homme politique, le 15 mai 2024. Cet attentat, rare dans un pays de l’Union européenne (UE) pour un chef de gouvernement, avait eu lieu après une réunion gouvernementale dans la ville minière de Handlova, au centre de la Slovaquie. Le Premier ministre sortait alors dans la rue pour saluer ses partisans.Robert Fico, 61 ans, avait subi deux longues opérations et n’était retourné à son poste que deux mois plus tard.Décrivant l’attaque, Juraj Cintula avait déclaré qu’il savait qu’il “n’avait que quelques secondes pour se décider”, alors qu’il se tenait dans la foule face au Premier ministre. “Il incarnait des années de frustration et de désespoir accumulés”, avait-il dit.Arrêté sur les lieux, le tireur a affirmé avoir visé Robert Fico dans l’intention de le blesser, mais non de le tuer, pour protester contre sa politique.Il a déclaré avoir progressivement changé d’opinion sur lui, le voyant “ivre de pouvoir”, “tordant la vérité” et prenant des “décisions irrationnelles qui nuisaient au pays”. Il dénonçait notamment l’arrêt de l’aide militaire à l’Ukraine voisine, envahie par la Russie, dont la Slovaquie, auparavant solidaire du reste de l’UE, s’est rapprochée sous l’injonction de M. Fico.Le parquet, qui avait initialement accusé le poète de tentative de meurtre avec préméditation, a modifié l’acte en “attentat terroriste”, en raison de sa motivation politique.- “Produit de la haine” -Le procès s’est tenu devant une cour d’assises dans la ville de Banska Bystrica (centre) à partir du mois de juillet. Plusieurs jours d’audience ont eu lieu, étalés sur plusieurs semaines. Visiblement ému lors de sa déclaration finale plus tôt ce mois-ci, Juraj Cintula a dit avoir été guidé par un “désespoir moral”, qualifiant son acte de “manifeste contre l’arrogance, la corruption et le mensonge”. “Cela en valait la peine”, a-t-il lancé selon les médias locaux, alors qu’il quittait le tribunal.Robert Fico n’a pas témoigné, mais une déclaration vidéo qu’il a faite aux enquêteurs après l’attentat a été diffusée lors d’une audience. Auparavant, il avait accusé M. Cintula d’être un “produit de la haine, un assassin créé par les médias et l’opposition” et demeure persuadé d’un complot contre lui.Il domine le paysage politique slovaque depuis 2006 avec une rhétorique sociale et nationaliste jugée antidémocratique par le pan libéral de la société slovaque. Depuis 2023, il mène le gouvernement pour la quatrième fois, en coalition avec l’extrême droite, faisant passer des réformes affaiblissant les médias, selon Reporters sans frontières. Ses lois visant les ONG, s’attaquant aux droits de la communauté LGBT+ et sa politique culturelle au service du récit illibéral ressemblent à celles de la Hongrie voisine.Les relations avec l’UE se sont dégradées depuis qu’il a fait inscrire dans la Constitution que le droit européen ne primerait plus sur le droit national.Sa politique est régulièrement dénoncée par des citoyens inquiets pour l’avenir européen du pays, lors de manifestations auxquelles le tireur a participé.

Verdict en Slovaquie contre l’homme ayant tiré sur le Premier ministe

La justice slovaque doit rendre son verdict mardi à l’encontre d’un homme risquant la prison à vie pour avoir blessé par balles le Premier ministre Robert Fico en mai 2024, un geste requalifié en acte terroriste.Ancien admirateur de la principale figure politique de ce pays d’Europe centrale, le poète slovaque Juraj Cintula (72 ans) avait tiré quatre fois à bout portant sur l’homme politique, le 15 mai 2024. Cet attentat, rare dans un pays de l’Union européenne (UE) pour un chef de gouvernement, avait eu lieu après une réunion gouvernementale dans la ville minière de Handlova, au centre de la Slovaquie. Le Premier ministre sortait alors dans la rue pour saluer ses partisans.Robert Fico, 61 ans, avait subi deux longues opérations et n’était retourné à son poste que deux mois plus tard.Décrivant l’attaque, Juraj Cintula avait déclaré qu’il savait qu’il “n’avait que quelques secondes pour se décider”, alors qu’il se tenait dans la foule face au Premier ministre. “Il incarnait des années de frustration et de désespoir accumulés”, avait-il dit.Arrêté sur les lieux, le tireur a affirmé avoir visé Robert Fico dans l’intention de le blesser, mais non de le tuer, pour protester contre sa politique.Il a déclaré avoir progressivement changé d’opinion sur lui, le voyant “ivre de pouvoir”, “tordant la vérité” et prenant des “décisions irrationnelles qui nuisaient au pays”. Il dénonçait notamment l’arrêt de l’aide militaire à l’Ukraine voisine, envahie par la Russie, dont la Slovaquie, auparavant solidaire du reste de l’UE, s’est rapprochée sous l’injonction de M. Fico.Le parquet, qui avait initialement accusé le poète de tentative de meurtre avec préméditation, a modifié l’acte en “attentat terroriste”, en raison de sa motivation politique.- “Produit de la haine” -Le procès s’est tenu devant une cour d’assises dans la ville de Banska Bystrica (centre) à partir du mois de juillet. Plusieurs jours d’audience ont eu lieu, étalés sur plusieurs semaines. Visiblement ému lors de sa déclaration finale plus tôt ce mois-ci, Juraj Cintula a dit avoir été guidé par un “désespoir moral”, qualifiant son acte de “manifeste contre l’arrogance, la corruption et le mensonge”. “Cela en valait la peine”, a-t-il lancé selon les médias locaux, alors qu’il quittait le tribunal.Robert Fico n’a pas témoigné, mais une déclaration vidéo qu’il a faite aux enquêteurs après l’attentat a été diffusée lors d’une audience. Auparavant, il avait accusé M. Cintula d’être un “produit de la haine, un assassin créé par les médias et l’opposition” et demeure persuadé d’un complot contre lui.Il domine le paysage politique slovaque depuis 2006 avec une rhétorique sociale et nationaliste jugée antidémocratique par le pan libéral de la société slovaque. Depuis 2023, il mène le gouvernement pour la quatrième fois, en coalition avec l’extrême droite, faisant passer des réformes affaiblissant les médias, selon Reporters sans frontières. Ses lois visant les ONG, s’attaquant aux droits de la communauté LGBT+ et sa politique culturelle au service du récit illibéral ressemblent à celles de la Hongrie voisine.Les relations avec l’UE se sont dégradées depuis qu’il a fait inscrire dans la Constitution que le droit européen ne primerait plus sur le droit national.Sa politique est régulièrement dénoncée par des citoyens inquiets pour l’avenir européen du pays, lors de manifestations auxquelles le tireur a participé.

Colombie: décision attendue dans le procès en appel de l’ex-président Uribe

L’ancien président Alvaro Uribe, toujours populaire et influent en Colombie, saura mardi s’il doit purger ou non une peine de 12 ans d’assignation à résidence pour avoir exercé des pressions sur des paramilitaires afin qu’ils nient leurs liens avec lui. L’ancien dirigeant de droite (2002-2010) a écopé en août, en première instance, de la peine maximale pour avoir tenté de faire pression sur des témoins afin d’éviter d’être associé aux milices d’extrême droite ayant livré une guerre sanglante aux guérillas.Il a été condamné pour subornation de témoins et fraude procédurale, dans une affaire qui a fait de lui le premier ex-président de l’histoire du pays à être condamné. La justice colombienne avait ensuite levé l’assignation à résidence dans l’attente de son procès en appel.Alvaro Uribe, âgé de 73 ans, demeure une figure clé de la scène politique en Colombie, où il exerce une grande influence sur la droite, dans l’opposition depuis que le premier président de gauche du pays, Gustavo Petro, a pris ses fonctions en 2022.Sa défense a fait appel de la condamnation. La justice doit décider mardi si elle la confirme, avec ou sans modifications, ou si elle l’annule.Cette affaire très médiatisée a commencé en 2018, lorsque la Cour suprême a ouvert une enquête sur les liens présumés d’Alvaro Uribe avec les paramilitaires face aux accusations du sénateur de gauche et candidat à la présidence Ivan Cepeda.L’ancien paramilitaire Juan Guillermo Monsalve est devenu un témoin clé, affirmant que l’avocat de M. Uribe avait tenté de le soudoyer.  L’ex-président a toujours nié tout lien avec les paramilitaires et soutient que l’affaire est une persécution politique de la gauche.Son nom apparaît également dans au moins trois autres enquêtes, sur la création et le financement d’un groupe paramilitaire, plusieurs tueries, et le meurtre d’un défenseur des droits de l’Homme. Toutes sont entre les mains du parquet colombien. Si sa condamnation est confirmée, M. Uribe pourra encore déposer un recours auprès de la Cour suprême, un examen qui pourrait durer des mois voire des années.