AFP World

Birmanie: des petites mains des centres de cyberfraude en attente d’être rapatriées en Chine

Assis à même le sol, des dizaines d’étrangers exploités dans les centres d’arnaques en ligne attendent de quitter la Birmanie, la Thaïlande et la Chine finalisant les détails de leur rapatriement.Les Forces des gardes-frontières (BGF) de l’Etat Karen, une milice ethnique proche de la junte birmane, ont annoncé l’expulsion de 10.000 personnes impliquées dans les …

Birmanie: des petites mains des centres de cyberfraude en attente d’être rapatriées en Chine Read More »

Birmanie: des petites mains des centres de cyberfraude en attente d’être rapatriées en Chine

Assis à même le sol, des dizaines d’étrangers exploités dans les centres d’arnaques en ligne attendent de quitter la Birmanie, la Thaïlande et la Chine finalisant les détails de leur rapatriement.Les Forces des gardes-frontières (BGF) de l’Etat Karen, une milice ethnique proche de la junte birmane, ont annoncé l’expulsion de 10.000 personnes impliquées dans les activités sulfureuses qui pullulent à la frontière thaïlandaise.La guerre civile en Birmanie a favorisé l’expansion de sites géants dédiés à la cyberfraude, qui génèrent des milliards de dollars de revenus par an, selon des analystes.Les réseaux mafieux emploient par la force une main d’Å“uvre majoritairement chinoise, et le plus souvent issue du trafic d’êtres humains, pour monter des escroqueries via des jeux de casino en ligne, ou les cryptomonnaies.Présent au sein d’un groupe de journalistes escortés par les BGF, un correspondant de l’AFP a pu se rendre mardi à Shwe Kokko, l’une des capitales de l’arnaque en ligne.Dans une pièce nue d’un bâtiment quelconque, des dizaines de petites mains, essentiellement chinoises, attendent de pouvoir partir, le regard vide et la tête basse, assis sur des bâches en plastique.Certains travailleurs portaient des ecchymoses choquantes; les fesses d’un homme étaient entièrement recouvertes d’un violet livide, tandis que plusieurs présentaient des lésions au bas des jambes, et que d’autres souffraient de brûlures.- Torture -“Je veux vraiment rentrer à la maison”, a déclaré un Chinois, qui a accepté de témoigner à condition de ne pas révéler son identité. “Je voulais rentrer chez moi dès que je suis arrivé ici. Mes parents et ma famille me manquent beaucoup.””Je suis très inquiet”, a-t-il poursuivi auprès de l’AFP.Naing Maung Zaw, un porte-parole des BGF, a indiqué que six Chinois soupçonnés de superviser les opérations de fraude avaient été arrêtés et seraient remis à la Chine en tant que suspects.”Des travailleurs ont été torturés et blessés dans les centres d’arnaques en ligne, qui ne se trouvent pas dans les zones que nous contrôlons”, a-t-il affirmé.Le vice-ministre chinois de la Sécurité publique Liu Zhongyi a rencontré mercredi des ministres thaïlandais dans la capitale Bangkok, pour mettre au point le rapatriement d’un premier groupe de 600 Chinois, via la Thaïlande, jeudi.La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a déclaré mercredi que 7.000 personnes sont toujours dans des centres en Birmanie, et attendent une libération.Son ministre de la Défense a quant à lui assuré mercredi que la Thaïlande est prête à accueillir la semaine prochaine une réunion entre les trois pays pour régler les problèmes transfrontaliers. – Premier groupe jeudi -Ces rapatriés doivent traverser la rivière Moei, qui délimite la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, vers 09H30 (02H30 GMT), pour relier la ville thaïlandaise de Mae Sot, à une dizaine de kilomètres au sud de Shwe Kokko, a indiqué une source militaire thaïlandaise.Ils rejoindront par la suite la Chine, ont indiqué les autorités locales.Des forces de sécurité chinoises sont également attendues à bord pour escorter les rapatriés.Liu Zhongyi s’était rendu lundi à Shwe Kokko, où il a rencontré plus de 1.000 travailleurs soupçonnés de travailler dans les centres de cyberfraude.La semaine dernière, une autre milice locale a rendu aux autorités thaïlandaises 260 victimes présumées, originaires d’une dizaine de pays, dont les Philippines, l’Éthiopie, le Brésil et le Népal.L’AFP a pu échanger avec plusieurs d’entre eux. Beaucoup portaient des traces de violences physiques, notamment une femme qui présentait d’énormes bleus sur un bras et une cuisse, et qui a déclaré avoir été électrocutée. Au moins 120.000 personnes en Birmanie pourraient être contraintes de mener des escroqueries en ligne, selon un rapport des Nations unies publié en 2023.Nombre de victimes ont été soumises à la torture, à la détention arbitraire, à la violence sexuelle, au travail forcé et à d’autres violations, d’après le texte.De nombreux travailleurs disent avoir été attirés ou trompés par des promesses d’emplois bien rémunérés avant d’être effectivement retenus captifs, leur passeport leur ayant été confisqué.burx-pdw-ah/pdw/sco/cn/zub/ybl

Le Hamas prêt à libérer tous les otages d’un coup durant la 2e phase de la trêve

Le Hamas s’est dit prêt mercredi à libérer en une seule fois tous les otages encore captifs dans la bande de Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve avec Israël devant  commencer début mars.Les négociations, par médiateurs interposés, sur cette deuxième étape censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été jusqu’à présent retardées, les deux camps s’accusant mutuellement de violations de l’accord de cessez-le-feu.Le ministre israélien des Affaire étrangères Gideon Saar a assuré qu’elles commenceraient “cette semaine”.L’accord de trêve, composé de trois phases, est entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.  Un responsable du Hamas, Taher al-Nounou, a annoncé avoir informé les pays médiateurs -Qatar, Egypte- que le mouvement était prêt “à libérer tous les otages en une seule fois” durant la deuxième phase, “plutôt que par étapes” comme lors de la première.Mardi, le mouvement islamiste a indiqué qu’il rendrait jeudi à Israël les corps de quatre otages, parmi lesquels ceux des deux derniers enfants détenus à Gaza et de leur mère, dans le cadre de la première phase de 42 jours s’achevant le 1er mars.Shiri Bibas, 34 ans, et ses fils, Ariel, alors âgé de quatre ans, et Kfir, de neuf mois, avaient été enlevés devant leur maison du kibboutz Nir Oz, le 7 octobre 2023.Les images, diffusées par des combattants du Hamas, de Shiri Bibas serrant ses enfants dans les bras, avaient fait le tour du monde, et tous trois étaient devenus le symbole de l’effroi qui a saisi Israël ce jour-là.- “Trêve durable” – La famille Bibas s’est dite “chamboulée” par l’annonce du Hamas, mais ajouté n’avoir reçu aucune “confirmation officielle” de la mort de ses proches. “Tant que nous n’aurons pas de confirmation irréfutable, notre combat continuera.”Le père des deux enfants, Yarden Bibas, 35 ans, a été libéré le 1er février de Gaza.Après la restitution des quatre dépouilles jeudi, le Hamas doit libérer samedi six otages vivants en échange de celle de Palestiniens détenus par Israël, conformément à l’accord de trêve.Ces six otages sont les derniers “en vie” devant retourner en Israël durant la première phase, a précisé le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya.Il s’agit, selon le Forum des familles d’otages, d’Eliya Cohen, Tal Shoham, Omer Shem Tov, Omer Wenkert, enlevés le 7 octobre 2023, ainsi que de Hicham al-Sayed et Avera Mengistu, tous deux otages à Gaza depuis une dizaine d’années.Depuis le 19 janvier, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 détenus palestiniens au cours d’échanges successifs. Au total, 33 otages, dont huit morts, doivent être remis à Israël, et 1.900 Palestiniens retrouver la liberté durant la première phase.M. Nounou a expliqué l’annonce de libérer d’un seul coup tous les otages par la “pleine volonté (du Hamas) d’aller de l’avant pour régler ce problème et poursuivre les efforts visant à consolider le cessez-le-feu et parvenir à une trêve durable”.Si la deuxième phase de la trêve se déroule comme prévu, la dernière étape de l’accord de cessez-le-feu doit porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines.Selon l’armée israélienne, sur 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 70 sont toujours retenues à Gaza, dont 35 mortes.La “coordination complète” entre Israël et Washington affichée durant la visite du secrétaire d’Etat Marco Rubio à Jérusalem, “donne plus de marge de manoeuvre” aux dirigeants israéliens ” pour faire pression sur le Hamas”, relève Michaël Horowitz, expert pour le cabinet de conseil en gestion du risque Le Beck International.- Mauvais traitements -Plusieurs observateurs mettent aussi en avant que les capacités militaires du Hamas sont entamées et les Gazaouis exsangues. Le mouvement “veut empêcher la reprise de la guerre à tout prix, avec quelques principes non négociables”, comme le fait “qu’ils devraient continuer à exister”, relève Muhammad Shehada du Conseil européen des relations étrangères (ECFR). Le président américain Donald Trump a soulevé un tollé international en annonçant un plan prévoyant de placer le territoire palestinien sous contrôle américain et d’en expulser les 2,4 millions d’habitants.L’Arabie saoudite doit accueillir vendredi un mini-sommet arabe pour répondre à ce projet, salué en Israël mais rejeté par les Palestiniens et les pays arabes.L’armée israélienne a par ailleurs annoncé l’inculpation de cinq soldats pour mauvais traitements d’un Palestinien en juillet 2024 dans un centre de détention proche de Gaza où sont incarcérés des Palestiniens arrêtés depuis le 7-Octobre. Ils sont accusés de lui avoir infligé “de graves blessures”, notamment des côtes fêlées, un poumon perforé et une fissure anale. L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.L’offensive israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.297 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Le Hamas prêt à libérer tous les otages d’un coup durant la 2e phase de la trêve

Le Hamas s’est dit prêt mercredi à libérer en une seule fois tous les otages encore captifs dans la bande de Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve avec Israël devant  commencer début mars.Les négociations, par médiateurs interposés, sur cette deuxième étape censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été jusqu’à présent retardées, les deux camps s’accusant mutuellement de violations de l’accord de cessez-le-feu.Le ministre israélien des Affaire étrangères Gideon Saar a assuré qu’elles commenceraient “cette semaine”.L’accord de trêve, composé de trois phases, est entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.  Un responsable du Hamas, Taher al-Nounou, a annoncé avoir informé les pays médiateurs -Qatar, Egypte- que le mouvement était prêt “à libérer tous les otages en une seule fois” durant la deuxième phase, “plutôt que par étapes” comme lors de la première.Mardi, le mouvement islamiste a indiqué qu’il rendrait jeudi à Israël les corps de quatre otages, parmi lesquels ceux des deux derniers enfants détenus à Gaza et de leur mère, dans le cadre de la première phase de 42 jours s’achevant le 1er mars.Shiri Bibas, 34 ans, et ses fils, Ariel, alors âgé de quatre ans, et Kfir, de neuf mois, avaient été enlevés devant leur maison du kibboutz Nir Oz, le 7 octobre 2023.Les images, diffusées par des combattants du Hamas, de Shiri Bibas serrant ses enfants dans les bras, avaient fait le tour du monde, et tous trois étaient devenus le symbole de l’effroi qui a saisi Israël ce jour-là.- “Trêve durable” – La famille Bibas s’est dite “chamboulée” par l’annonce du Hamas, mais ajouté n’avoir reçu aucune “confirmation officielle” de la mort de ses proches. “Tant que nous n’aurons pas de confirmation irréfutable, notre combat continuera.”Le père des deux enfants, Yarden Bibas, 35 ans, a été libéré le 1er février de Gaza.Après la restitution des quatre dépouilles jeudi, le Hamas doit libérer samedi six otages vivants en échange de celle de Palestiniens détenus par Israël, conformément à l’accord de trêve.Ces six otages sont les derniers “en vie” devant retourner en Israël durant la première phase, a précisé le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya.Il s’agit, selon le Forum des familles d’otages, d’Eliya Cohen, Tal Shoham, Omer Shem Tov, Omer Wenkert, enlevés le 7 octobre 2023, ainsi que de Hicham al-Sayed et Avera Mengistu, tous deux otages à Gaza depuis une dizaine d’années.Depuis le 19 janvier, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 détenus palestiniens au cours d’échanges successifs. Au total, 33 otages, dont huit morts, doivent être remis à Israël, et 1.900 Palestiniens retrouver la liberté durant la première phase.M. Nounou a expliqué l’annonce de libérer d’un seul coup tous les otages par la “pleine volonté (du Hamas) d’aller de l’avant pour régler ce problème et poursuivre les efforts visant à consolider le cessez-le-feu et parvenir à une trêve durable”.Si la deuxième phase de la trêve se déroule comme prévu, la dernière étape de l’accord de cessez-le-feu doit porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines.Selon l’armée israélienne, sur 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 70 sont toujours retenues à Gaza, dont 35 mortes.La “coordination complète” entre Israël et Washington affichée durant la visite du secrétaire d’Etat Marco Rubio à Jérusalem, “donne plus de marge de manoeuvre” aux dirigeants israéliens ” pour faire pression sur le Hamas”, relève Michaël Horowitz, expert pour le cabinet de conseil en gestion du risque Le Beck International.- Mauvais traitements -Plusieurs observateurs mettent aussi en avant que les capacités militaires du Hamas sont entamées et les Gazaouis exsangues. Le mouvement “veut empêcher la reprise de la guerre à tout prix, avec quelques principes non négociables”, comme le fait “qu’ils devraient continuer à exister”, relève Muhammad Shehada du Conseil européen des relations étrangères (ECFR). Le président américain Donald Trump a soulevé un tollé international en annonçant un plan prévoyant de placer le territoire palestinien sous contrôle américain et d’en expulser les 2,4 millions d’habitants.L’Arabie saoudite doit accueillir vendredi un mini-sommet arabe pour répondre à ce projet, salué en Israël mais rejeté par les Palestiniens et les pays arabes.L’armée israélienne a par ailleurs annoncé l’inculpation de cinq soldats pour mauvais traitements d’un Palestinien en juillet 2024 dans un centre de détention proche de Gaza où sont incarcérés des Palestiniens arrêtés depuis le 7-Octobre. Ils sont accusés de lui avoir infligé “de graves blessures”, notamment des côtes fêlées, un poumon perforé et une fissure anale. L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.L’offensive israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.297 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Brésil: le destin de Bolsonaro entre les mains de la Cour suprême après son inculpation

Inculpé pour un projet présumé de “coup d’Etat” pour se maintenir au pouvoir en 2022, l’ex-président d’extrême droite du Brésil, Jair Bolsonaro, attend à présent la décision de la Cour suprême qui doit se prononcer sur l’ouverture ou non d’un procès.Le juge de la Cour suprême en charge, Alexandre de Moraes, a indiqué mercredi avoir donné 15 jours pour que la défense puisse soulever d’éventuelles contestations, avant d’analyser les arguments des parties.Ensuite, la Cour déterminera d’un éventuel renvoi.Le Parquet a annoncé mardi soir l’inculpation de M. Bolsonaro et 33 autres suspects, pour la plupart des militaires haut gradés, “accusés d’avoir incité et exécuté des actes contraires aux trois pouvoirs et à l’Etat de droit démocratique”.Selon l’acte d’accusation, basé sur un rapport de plus de 800 pages de la Police fédérale présentant des preuves réunies durant deux ans d’enquête, l’ex-président (2019-2022) était le “leader” d’une organisation criminelle qui a conspiré pour conjurer sa défaite électorale face à son successeur de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.Le parquet argumente que l’accusation est “basée sur des documents manuscrits, des fichiers numériques et des échanges de messages qui révèlent un plan de rupture démocratique et décrivent une conspiration contre les institutions”.Parmi les chefs d’accusation retenus contre Jair Bolsonaro, 69 ans : “coup d’Etat”, “tentative d’abolition violente de l’Etat de droit démocratique” et “organisation criminelle armée”.Selon l’enquête, le projet présumé de coup d’Etat n’a pas abouti “en raison de circonstances allant contre la volonté” de M. Bolsonaro, notamment du manque de soutien des principaux dirigeants de l’armée brésilienne.- Défense “indignée” -Le gouvernement Lula n’avait pas réagi mercredi à cette inculpation à l’impact retentissant sur toute la politique brésilienne. Le président de gauche à la popularité en berne reçoit mercredi le Premier ministre portugais Luis Montenegro à Brasilia.La défense de Jair Bolsonaro s’est dite “stupéfaite” et “indignée”, estimant qu”aucun élément” de preuve ne relie l’ex-président “au narratif construit” par ses accusateurs.Jair Bolsonaro a toujours clamé son innocence, se disant victime d’une “persécution” politique. En cas de condamnation, le cumul des peines pourrait totaliser une quarantaine d’années de réclusion.Mais les experts estiment qu’il ne devrait pas être incarcéré à court terme.”Je n’imagine pas cette possibilité, car il ne semble pas que les conditions soient réunies pour une prison préventive (prévue notamment quand un accusé tente d’entraver l’enquête). Il devrait répondre à la justice en liberté”, explique à l’AFP l’avocat de droit pénal Leonardo Pantaleao.L’ex-président est inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation sur le système d’urnes électroniques utilisées lors du dernier scrutin.Il espère toutefois faire annuler cette condamnation pour se présenter à la présidentielle en 2026 en vue d’un come-back comme celui de Donald Trump aux Etats-Unis. L’ancien capitaine de l’armée a d’ailleurs affirmé à plusieurs reprises qu’il espérait compter sur l’aide du président américain pour revenir aux affaires.- Anciens ministres inculpés -Le Parquet a également inculpé plusieurs membres du cercle rapproché de Jair Bolsonaro, dont Walter Braga Netto, ex-ministre de la Défense, qui était son candidat à la vice-présidence en 2022. Ce dernier est actuellement incarcéré, après avoir été arrêté en décembre par la Police fédérale pour entrave à l’enquête.Le général Augusto Heleno, qui comme ministre du Cabinet de sécurité institutionnelle était considéré comme l’éminence grise du président Bolsonaro, est aussi visé. De même qu’Alexandre Ramagem, son chef des services de renseignement à l’époque, et son ancien ministre de la Justice, Anderson Torres.Selon le parquet, l’objectif des conspirateurs présumés était de “demeurer au pouvoir, ou y retourner, par la menace ou par la force, contrariant le résultat de la volonté populaire des urnes”.Le parquet a estimé que l’ex-président avait “conscience” d’un plan visant à assassiner Lula, son vice-président Geraldo Alckmin et un juge de la Cour suprême, et avait donné son “consentement” pour son exécution.Ce plan, intitulé “poignard jaune et vert” (les couleurs du Brésil), était censé avoir été mis en exécution entre sa défaite électorale d’octobre 2022 et l’investiture du président de gauche, en janvier 2023.L’enquête fait également état de l’implication présumée de l’ex-président dans l’ébauche d’un décret qui aurait justifié la déclaration de l’état de siège pour annuler le scrutin.Une “dernière tentative” de coup d’Etat a eu lieu le 8 janvier 2023, lors des émeutes de Brasilia, quand des milliers de bolsonaristes ont saccagé les lieux de pouvoir dans la capitale, une semaine après l’investiture de Lula, a souligné le parquet.

Brésil: le destin de Bolsonaro entre les mains de la Cour suprême après son inculpation

Inculpé pour un projet présumé de “coup d’Etat” pour se maintenir au pouvoir en 2022, l’ex-président d’extrême droite du Brésil, Jair Bolsonaro, attend à présent la décision de la Cour suprême qui doit se prononcer sur l’ouverture ou non d’un procès.Le juge de la Cour suprême en charge, Alexandre de Moraes, a indiqué mercredi avoir donné 15 jours pour que la défense puisse soulever d’éventuelles contestations, avant d’analyser les arguments des parties.Ensuite, la Cour déterminera d’un éventuel renvoi.Le Parquet a annoncé mardi soir l’inculpation de M. Bolsonaro et 33 autres suspects, pour la plupart des militaires haut gradés, “accusés d’avoir incité et exécuté des actes contraires aux trois pouvoirs et à l’Etat de droit démocratique”.Selon l’acte d’accusation, basé sur un rapport de plus de 800 pages de la Police fédérale présentant des preuves réunies durant deux ans d’enquête, l’ex-président (2019-2022) était le “leader” d’une organisation criminelle qui a conspiré pour conjurer sa défaite électorale face à son successeur de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.Le parquet argumente que l’accusation est “basée sur des documents manuscrits, des fichiers numériques et des échanges de messages qui révèlent un plan de rupture démocratique et décrivent une conspiration contre les institutions”.Parmi les chefs d’accusation retenus contre Jair Bolsonaro, 69 ans : “coup d’Etat”, “tentative d’abolition violente de l’Etat de droit démocratique” et “organisation criminelle armée”.Selon l’enquête, le projet présumé de coup d’Etat n’a pas abouti “en raison de circonstances allant contre la volonté” de M. Bolsonaro, notamment du manque de soutien des principaux dirigeants de l’armée brésilienne.- Défense “indignée” -Le gouvernement Lula n’avait pas réagi mercredi à cette inculpation à l’impact retentissant sur toute la politique brésilienne. Le président de gauche à la popularité en berne reçoit mercredi le Premier ministre portugais Luis Montenegro à Brasilia.La défense de Jair Bolsonaro s’est dite “stupéfaite” et “indignée”, estimant qu”aucun élément” de preuve ne relie l’ex-président “au narratif construit” par ses accusateurs.Jair Bolsonaro a toujours clamé son innocence, se disant victime d’une “persécution” politique. En cas de condamnation, le cumul des peines pourrait totaliser une quarantaine d’années de réclusion.Mais les experts estiment qu’il ne devrait pas être incarcéré à court terme.”Je n’imagine pas cette possibilité, car il ne semble pas que les conditions soient réunies pour une prison préventive (prévue notamment quand un accusé tente d’entraver l’enquête). Il devrait répondre à la justice en liberté”, explique à l’AFP l’avocat de droit pénal Leonardo Pantaleao.L’ex-président est inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation sur le système d’urnes électroniques utilisées lors du dernier scrutin.Il espère toutefois faire annuler cette condamnation pour se présenter à la présidentielle en 2026 en vue d’un come-back comme celui de Donald Trump aux Etats-Unis. L’ancien capitaine de l’armée a d’ailleurs affirmé à plusieurs reprises qu’il espérait compter sur l’aide du président américain pour revenir aux affaires.- Anciens ministres inculpés -Le Parquet a également inculpé plusieurs membres du cercle rapproché de Jair Bolsonaro, dont Walter Braga Netto, ex-ministre de la Défense, qui était son candidat à la vice-présidence en 2022. Ce dernier est actuellement incarcéré, après avoir été arrêté en décembre par la Police fédérale pour entrave à l’enquête.Le général Augusto Heleno, qui comme ministre du Cabinet de sécurité institutionnelle était considéré comme l’éminence grise du président Bolsonaro, est aussi visé. De même qu’Alexandre Ramagem, son chef des services de renseignement à l’époque, et son ancien ministre de la Justice, Anderson Torres.Selon le parquet, l’objectif des conspirateurs présumés était de “demeurer au pouvoir, ou y retourner, par la menace ou par la force, contrariant le résultat de la volonté populaire des urnes”.Le parquet a estimé que l’ex-président avait “conscience” d’un plan visant à assassiner Lula, son vice-président Geraldo Alckmin et un juge de la Cour suprême, et avait donné son “consentement” pour son exécution.Ce plan, intitulé “poignard jaune et vert” (les couleurs du Brésil), était censé avoir été mis en exécution entre sa défaite électorale d’octobre 2022 et l’investiture du président de gauche, en janvier 2023.L’enquête fait également état de l’implication présumée de l’ex-président dans l’ébauche d’un décret qui aurait justifié la déclaration de l’état de siège pour annuler le scrutin.Une “dernière tentative” de coup d’Etat a eu lieu le 8 janvier 2023, lors des émeutes de Brasilia, quand des milliers de bolsonaristes ont saccagé les lieux de pouvoir dans la capitale, une semaine après l’investiture de Lula, a souligné le parquet.

Ukraine : Trump redouble ses attaques contre Zelensky, satisfecit de Poutine

Donald Trump a lancé mercredi une seconde salve d’attaques contre son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui l’accuse de son côté de vivre dans “un espace de désinformation” russe, des invectives qui laissent craindre une rupture américano-ukrainienne.Vladimir Poutine s’est quant à lui félicité mercredi du caractère “positif” des discussions russo-américaine de la veille en Arabie Saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties des Etats-Unis et de la Russie depuis l’invasion de 2022. De Floride, le président américain a réitéré mercredi ses violentes critiques de la veille, accusant M. Zelensky d’être un “dictateur sans élections”, reprenant à son compte le discours du Kremlin, l’Ukraine n’ayant pas organisé de scrutin présidentiel en 2024 à cause de la guerre. Plus tôt, Volodymyr Zelensky avait estimé devant la presse que Donald Trump vivait “dans un espace de désinformation” russe, car celui-ci reprend la rhétorique du Kremlin.Il aussi a accusé l’administration américaine d’aider Vladimir Poutine à “sortir d’années d’isolement”, le président russe ayant été traité en paria par les Occidentaux depuis février 2022.La veille, il avait été la cible d’attaques inédites du président américain, qui a contesté sa légitimité, sa volonté de trouver une issue au conflit et semblé le tenir pour responsable de l’invasion de son pays.- “Le Kremlin lui écrit tout” -Vladimir Poutine a pour sa part assuré mercredi que Donald Trump recevait, depuis son retour au pouvoir, des “informations objectives”.Dans ses déclarations, qui ont choqué en Ukraine, le président américain a accusé son homologue ukrainien d’être impopulaire, critiqué l’absence d’élections et assuré qu’une partie de l’aide américaine avait été détournée.Volodymyr Zelensky jouit pourtant de la confiance de 57% des Ukrainiens, selon un sondage réalisé début février par l’Institut international de sociologie de Kiev et publié mercredi, et non de 4% comme l’avait dit M. Trump.Si le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, l’Ukraine n’a pas organisé d’élections du fait de la guerre et de la loi martiale, des millions d’Ukrainiens ayant fui à l’étranger et 20% du territoire étant sous occupation russe.Et si M. Trump a assuré que Washington avait “donné 350 milliards” à l’Ukraine et accusé M. Zelensky de ne pas savoir “où était la moitié de l’argent”, l’Institut économique IfW Kiel chiffre l’aide américaine à 114,2 milliards de dollars depuis 2022.”J’ai l’impression que Trump a peur de Poutine”, réagissait mercredi à Kiev Ivan Banias, un militaire de 51 ans interrogé par l’AFP. Habitant aussi dans la capitale ukrainienne, Svitlana Oleksandrivna, 65 ans, se disait “surprise” des déclarations de Donald Trump : “Il est si fort, le président d’un pays si riche et si fort et ses récits sont complètement moscovites, comme si le Kremlin lui écrivait tout”.La tâche d’expliciter la position de Washington revient désormais à l’envoyé spécial américain Keith Kellogg, arrivé mercredi matin à Kiev. Adoptant un ton conciliant, il a déclaré comprendre le besoin de “garanties de sécurité” de l’Ukraine. Le président ukrainien avait expliqué le week-end dernier vouloir emmener Keith Kellogg sur le front pour qu’il “en parle au président Trump”.Le chef de l’Etat russe s’est quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain.Les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et Marco Rubio, s’étaient rencontrés mardi en Arabie Saoudite, une première à ce niveau depuis le début de l’invasion de février 2022 et dénoncée comme des pourparlers “sur l’Ukraine sans l’Ukraine” par M. Zelensky.S’exprimant à la télévision russe, M. Poutine a dit “évaluer positivement” ces discussions, se félicitant d’un “premier pas”.  “Sans renforcer le niveau de confiance entre la Russie et les Etats-Unis, il est impossible de résoudre de nombreux problèmes, y compris la crise ukrainienne”, a-t-il prôné.MM. Rubio et Lavrov ont notamment convenus de négocier sur l’Ukraine, sans convier Kiev ni les Européens, qui craignent désormais un accord dans leur dos et contre leurs intérêts.- Plaisir de rencontrer Donald -M. Poutine a jugé que l’équipe envoyée par Donald Trump était “ouverte au processus de négociation” et accusé les Ukrainiens et les Européens d’être opposés à des pourparlers.”Je rencontrerais avec plaisir Donald (Trump, NDLR) (…). Et je pense que lui aussi”, a-t-il ajouté, précisant toutefois ne pas pouvoir dire d’ici combien de temps une telle rencontre pourrait être organisée.Sur le terrain, Vladimir Poutine a en outre affirmé mercredi que des “combattants de la 810e brigade” russe avaient traversé pendant la nuit la frontière entre la Russie et l’Ukraine. Des propos qualifiés de “mensonge” par l’Ukraine.Selon l’agence de presse d’Etat russe Tass, ces troupes venaient de la région russe de Koursk où des combats se déroulent depuis l’été, les forces de Kiev y occupant quelques centaines de kilomètres carrés.Selon l’état-major de l’armée ukrainienne, une unité russe a bien lancé une attaque à l’aube en direction de la frontière ukrainienne à partir de la région de Koursk mais elle a été repoussée : “La tentative a été un échec. Il n’y a aucune raison de paniquer”, a-t-il écrit sur Facebook

Ukraine : Trump redouble ses attaques contre Zelensky, satisfecit de Poutine

Donald Trump a lancé mercredi une seconde salve d’attaques contre son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui l’accuse de son côté de vivre dans “un espace de désinformation” russe, des invectives qui laissent craindre une rupture américano-ukrainienne.Vladimir Poutine s’est quant à lui félicité mercredi du caractère “positif” des discussions russo-américaine de la veille en Arabie Saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties des Etats-Unis et de la Russie depuis l’invasion de 2022. De Floride, le président américain a réitéré mercredi ses violentes critiques de la veille, accusant M. Zelensky d’être un “dictateur sans élections”, reprenant à son compte le discours du Kremlin, l’Ukraine n’ayant pas organisé de scrutin présidentiel en 2024 à cause de la guerre. Plus tôt, Volodymyr Zelensky avait estimé devant la presse que Donald Trump vivait “dans un espace de désinformation” russe, car celui-ci reprend la rhétorique du Kremlin.Il aussi a accusé l’administration américaine d’aider Vladimir Poutine à “sortir d’années d’isolement”, le président russe ayant été traité en paria par les Occidentaux depuis février 2022.La veille, il avait été la cible d’attaques inédites du président américain, qui a contesté sa légitimité, sa volonté de trouver une issue au conflit et semblé le tenir pour responsable de l’invasion de son pays.- “Le Kremlin lui écrit tout” -Vladimir Poutine a pour sa part assuré mercredi que Donald Trump recevait, depuis son retour au pouvoir, des “informations objectives”.Dans ses déclarations, qui ont choqué en Ukraine, le président américain a accusé son homologue ukrainien d’être impopulaire, critiqué l’absence d’élections et assuré qu’une partie de l’aide américaine avait été détournée.Volodymyr Zelensky jouit pourtant de la confiance de 57% des Ukrainiens, selon un sondage réalisé début février par l’Institut international de sociologie de Kiev et publié mercredi, et non de 4% comme l’avait dit M. Trump.Si le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, l’Ukraine n’a pas organisé d’élections du fait de la guerre et de la loi martiale, des millions d’Ukrainiens ayant fui à l’étranger et 20% du territoire étant sous occupation russe.Et si M. Trump a assuré que Washington avait “donné 350 milliards” à l’Ukraine et accusé M. Zelensky de ne pas savoir “où était la moitié de l’argent”, l’Institut économique IfW Kiel chiffre l’aide américaine à 114,2 milliards de dollars depuis 2022.”J’ai l’impression que Trump a peur de Poutine”, réagissait mercredi à Kiev Ivan Banias, un militaire de 51 ans interrogé par l’AFP. Habitant aussi dans la capitale ukrainienne, Svitlana Oleksandrivna, 65 ans, se disait “surprise” des déclarations de Donald Trump : “Il est si fort, le président d’un pays si riche et si fort et ses récits sont complètement moscovites, comme si le Kremlin lui écrivait tout”.La tâche d’expliciter la position de Washington revient désormais à l’envoyé spécial américain Keith Kellogg, arrivé mercredi matin à Kiev. Adoptant un ton conciliant, il a déclaré comprendre le besoin de “garanties de sécurité” de l’Ukraine. Le président ukrainien avait expliqué le week-end dernier vouloir emmener Keith Kellogg sur le front pour qu’il “en parle au président Trump”.Le chef de l’Etat russe s’est quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain.Les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et Marco Rubio, s’étaient rencontrés mardi en Arabie Saoudite, une première à ce niveau depuis le début de l’invasion de février 2022 et dénoncée comme des pourparlers “sur l’Ukraine sans l’Ukraine” par M. Zelensky.S’exprimant à la télévision russe, M. Poutine a dit “évaluer positivement” ces discussions, se félicitant d’un “premier pas”.  “Sans renforcer le niveau de confiance entre la Russie et les Etats-Unis, il est impossible de résoudre de nombreux problèmes, y compris la crise ukrainienne”, a-t-il prôné.MM. Rubio et Lavrov ont notamment convenus de négocier sur l’Ukraine, sans convier Kiev ni les Européens, qui craignent désormais un accord dans leur dos et contre leurs intérêts.- Plaisir de rencontrer Donald -M. Poutine a jugé que l’équipe envoyée par Donald Trump était “ouverte au processus de négociation” et accusé les Ukrainiens et les Européens d’être opposés à des pourparlers.”Je rencontrerais avec plaisir Donald (Trump, NDLR) (…). Et je pense que lui aussi”, a-t-il ajouté, précisant toutefois ne pas pouvoir dire d’ici combien de temps une telle rencontre pourrait être organisée.Sur le terrain, Vladimir Poutine a en outre affirmé mercredi que des “combattants de la 810e brigade” russe avaient traversé pendant la nuit la frontière entre la Russie et l’Ukraine. Des propos qualifiés de “mensonge” par l’Ukraine.Selon l’agence de presse d’Etat russe Tass, ces troupes venaient de la région russe de Koursk où des combats se déroulent depuis l’été, les forces de Kiev y occupant quelques centaines de kilomètres carrés.Selon l’état-major de l’armée ukrainienne, une unité russe a bien lancé une attaque à l’aube en direction de la frontière ukrainienne à partir de la région de Koursk mais elle a été repoussée : “La tentative a été un échec. Il n’y a aucune raison de paniquer”, a-t-il écrit sur Facebook