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Le monde cherche la parade face aux nouveaux droits de douane de Trump

Riposter au risque de braquer l’impulsif président américain? Tenter de l’amadouer en faisant déjà des concessions? Les partenaires commerciaux des Etats-Unis se préparent tant bien que mal avant l’annonce attendue mercredi de nouveaux droits de douane par Donald Trump.”Demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique”, a dit mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, indiquant que les nouvelles taxes devraient entrer en vigueur “immédiatement”.”Personne ne sait ce qui va se passer”, témoigne Carrie McEachran, dirigeante de la Chambre de commerce de Sarnia Lambton, à la frontière entre le Canada et les Etats-Unis, “c’est difficile de préparer un plan concret.”Le nouveau Premier ministre Mark Carney a dit que le Canada serait “très réfléchi” quand il s’agira de répliquer aux “mesures injustifiées du gouvernement américain”.Les mesures en question doivent être exposées mercredi, jour selon Donald Trump de la “libération” de l’Amérique, pendant une cérémonie à 16h00 locale (20h00 GMT) à la Maison Blanche. C’est-à-dire juste après la fermeture de la Bourse de New York, qui a déjà commencé à tanguer comme d’autres places à travers le monde.En attendant, l’imprévisible président américain entretient l’incertitude sur l’ampleur de son offensive protectionniste.Lundi, il a promis d’être “gentil” au moment de mettre en place ses droits de douane “réciproques”, dont le montant, la portée ou la durée n’ont jusqu’ici pas filtré.- Equilibrisme -Les Bourses asiatiques et européennes, qui avaient nettement reculé lundi, ont un peu rebondi mardi. Wall Street a ouvert en baisse.Les partenaires commerciaux des Etats-Unis ont engagé un périlleux exercice d’équilibrisme diplomatique, mêlant promesse de fermeté, ouverture au dialogue, tentatives d’apaisement et rapprochements stratégiques.Donald Trump est “toujours prêt à répondre au téléphone, toujours prêt à mener une bonne négociation mais il veut vraiment redresser les torts du passé”, a assuré sa porte-parole.”Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles”, mais “nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire”, a prévenu la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Nos contre-mesures ont été évaluées et analysées: par exemple, comment nous réagirions à un droit de douane de 10% ou comment nous réagirions à taux de 25%”, a résumé le ministre taïwanais des Affaires économiques Kuo Jyh-huei. Certains espèrent un traitement indulgent, comme le Vietnam qui a annoncé réduire ses droits de douane sur une série de biens.Londres travaille aussi “d’arrache-pied” pour arriver à un accord commercial bilatéral avec Washington, permettant d’éviter un matraquage douanier, “mais il est probable qu’il y aura des droits de douane”, a dit mardi le Premier ministre britannique Keir Starmer.- Baguette magique -Le républicain ne peut se permettre une reculade complète. Il a vendu les droits de douane comme une sorte de baguette magique, capable à la fois de réindustrialiser l’Amérique, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Les analystes de Goldman Sachs ont eux exposé, dans une note, les dangers économiques liés à une avalanche de droits de douane, qui aurait le même impact négatif qu’une hausse d’impôts sur la consommation et le pouvoir d’achat des ménages.Les assauts de Washington contre le libre-échange poussent aussi les Etats à réaliser des rapprochements stratégiques. Pendant le week-end, Pékin, Tokyo et Séoul ont annoncé vouloir “accélérer” leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange. Des responsables européens ont de leur côté souhaité un renforcement des liens UE-Canada.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a déjà augmenté les droits de douane sur les produits venant de Chine, une partie de ceux en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que l’acier et l’aluminium, quelle que soit leur origine.Jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.

Le monde cherche la parade face aux nouveaux droits de douane de Trump

Riposter au risque de braquer l’impulsif président américain? Tenter de l’amadouer en faisant déjà des concessions? Les partenaires commerciaux des Etats-Unis se préparent tant bien que mal avant l’annonce attendue mercredi de nouveaux droits de douane par Donald Trump.”Demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique”, a dit mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, indiquant que les nouvelles taxes devraient entrer en vigueur “immédiatement”.”Personne ne sait ce qui va se passer”, témoigne Carrie McEachran, dirigeante de la Chambre de commerce de Sarnia Lambton, à la frontière entre le Canada et les Etats-Unis, “c’est difficile de préparer un plan concret.”Le nouveau Premier ministre Mark Carney a dit que le Canada serait “très réfléchi” quand il s’agira de répliquer aux “mesures injustifiées du gouvernement américain”.Les mesures en question doivent être exposées mercredi, jour selon Donald Trump de la “libération” de l’Amérique, pendant une cérémonie à 16h00 locale (20h00 GMT) à la Maison Blanche. C’est-à-dire juste après la fermeture de la Bourse de New York, qui a déjà commencé à tanguer comme d’autres places à travers le monde.En attendant, l’imprévisible président américain entretient l’incertitude sur l’ampleur de son offensive protectionniste.Lundi, il a promis d’être “gentil” au moment de mettre en place ses droits de douane “réciproques”, dont le montant, la portée ou la durée n’ont jusqu’ici pas filtré.- Equilibrisme -Les Bourses asiatiques et européennes, qui avaient nettement reculé lundi, ont un peu rebondi mardi. Wall Street a ouvert en baisse.Les partenaires commerciaux des Etats-Unis ont engagé un périlleux exercice d’équilibrisme diplomatique, mêlant promesse de fermeté, ouverture au dialogue, tentatives d’apaisement et rapprochements stratégiques.Donald Trump est “toujours prêt à répondre au téléphone, toujours prêt à mener une bonne négociation mais il veut vraiment redresser les torts du passé”, a assuré sa porte-parole.”Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles”, mais “nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire”, a prévenu la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Nos contre-mesures ont été évaluées et analysées: par exemple, comment nous réagirions à un droit de douane de 10% ou comment nous réagirions à taux de 25%”, a résumé le ministre taïwanais des Affaires économiques Kuo Jyh-huei. Certains espèrent un traitement indulgent, comme le Vietnam qui a annoncé réduire ses droits de douane sur une série de biens.Londres travaille aussi “d’arrache-pied” pour arriver à un accord commercial bilatéral avec Washington, permettant d’éviter un matraquage douanier, “mais il est probable qu’il y aura des droits de douane”, a dit mardi le Premier ministre britannique Keir Starmer.- Baguette magique -Le républicain ne peut se permettre une reculade complète. Il a vendu les droits de douane comme une sorte de baguette magique, capable à la fois de réindustrialiser l’Amérique, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Les analystes de Goldman Sachs ont eux exposé, dans une note, les dangers économiques liés à une avalanche de droits de douane, qui aurait le même impact négatif qu’une hausse d’impôts sur la consommation et le pouvoir d’achat des ménages.Les assauts de Washington contre le libre-échange poussent aussi les Etats à réaliser des rapprochements stratégiques. Pendant le week-end, Pékin, Tokyo et Séoul ont annoncé vouloir “accélérer” leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange. Des responsables européens ont de leur côté souhaité un renforcement des liens UE-Canada.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a déjà augmenté les droits de douane sur les produits venant de Chine, une partie de ceux en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que l’acier et l’aluminium, quelle que soit leur origine.Jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.

Jugement Le Pen: le RN attaque les juges et “le système”, Bayrou fait part de ses “interrogations”

Au lendemain du jugement choc contre Marine Le Pen qui l’empêche, à ce stade, de concourir en 2027, le Rassemblement national a violemment riposté, dénonçant la “tyrannie des juges” et un “système qui a sorti la bombe nucléaire”, des déclarations qui ont poussé l’un des plus hauts magistrats de France à sortir de sa réserve.François Bayrou, qui s’était dit “troublé” par la décision, selon son entourage, a assuré devant les députés que le gouvernement n’avait “pas le droit” de “critiquer” une décision de justice.Mais il a fait part de ses “interrogations” sur l’application immédiate de l’inéligibilité, considérant qu’une “réflexion” doit être conduite par les parlementaires. “La loi à partir de laquelle les juges ont pris leur décision a été votée par le Parlement” et “c’est le Parlement qui décidera si oui ou non, il convient de toucher à l’écriture de la loi”.”Le système a sorti la bombe nucléaire et s’il utilise une arme aussi puissante contre nous, c’est évidemment parce que nous sommes sur le point de gagner des élections”, a déclaré mardi Marine Le Pen devant les députés RN lors d’une réunion de groupe ouverte de manière inédite à la presse.”L’ingérence des magistrats dans l’élection présidentielle, voilà le trouble à l’ordre public (…) Ne vous laissez pas intimider (…) On sera là jusqu’à la victoire”, a-t-elle ajouté, très combative, à ses troupes qui l’ont ovationnée.”Tout sera fait pour nous empêcher d’arriver au pouvoir”, avait accusé plus tôt Jordan Bardella, établissant un parallèle entre “le climat” en France et la Roumanie, où un candidat d’extrême droite prorusse a été privé d’une victoire potentielle par l’annulation de l’élection présidentielle fin 2024.- “Procès équitable” -Tout en “condamnant les menaces” à leur égard, M. Bardella a dénoncé “la tyrannie des juges”, qualifiés de “rouges” car “on a le sentiment que ça se tourne souvent contre un camp politique”, en référence aux affaires Fillon et Sarkozy.Ces violentes critiques du RN ont poussé l’un des deux plus hauts magistrats de France, le procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz, à dénoncer des propos “inacceptables” et à défendre une justice qui “n’est pas politique”.”La décision a été rendue au terme d’un procès équitable, à la suite d’un débat contradictoire qui a duré deux mois, une instruction qui a duré des années”, a réagi le magistrat.- Meeting du RN -Le RN refuse “de passer à autre chose” et va organiser dimanche à Paris “un meeting de soutien” à Marine Le Pen, dans le cadre de la “mobilisation populaire et pacifique” lancée par le parti après sa condamnation. Une invitation d’alliés européens est en réflexion au sein du parti. Dauphin sur le papier, Jordan Bardella a juré de sa “loyauté” envers la triple candidate à la présidentielle: “Nous allons continuer à deux, en binôme, main dans la main, à avancer dans l’intérêt du pays”.Marine Le Pen a martelé lundi son intention de “ne pas se laisser éliminer” et réclamé un procès en appel rapide. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a souhaité qu’il se tienne dans le délai “le plus raisonnable possible”.Ce deuxième procès ne devrait pas se tenir, au minimum, avant un an, avec une décision plusieurs semaines plus tard, ce qui laisse une fenêtre de tir avant la présidentielle. “Techniquement, c’est probablement possible, c’est à examiner, à voir en fonction du calendrier judiciaire”, a déclaré M. Heitz, ajoutant que les dates seraient connues “probablement assez vite”.Mais c’est sans garantie que la cour d’appel rende une décision différente de celle du tribunal. Marine Le Pen a également été condamnée à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique (elle n’ira pas en prison), et à une amende de 100.000 euros. Il a considéré qu’il y avait bien eu un “système” entre 2004 et 2016 pour faire faire des “économies” au parti en payant avec l’argent du Parlement européen des assistants d’eurodéputés travaillant pour le parti. Le préjudice total est évalué à 4,1 millions d’euros.- Soutiens à l’étranger -Le jugement a été critiqué à l’étranger par ce que le président Emmanuel Macron avait qualifié “d’internationale réactionnaire”.Après le Kremlin, le Hongrois Viktor Orban ou encore l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, Marine Le Pen a reçu le soutien de l’Italienne Giorgia Meloni, du milliardaire Elon Musk et de Donald Trump, qui a comparé la condamnation de Marine Le Pen à ses propres déboires judiciaires.Le jugement a aussi divisé la classe politique française. Pour Jean-Luc Mélenchon (LFI), “la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple”. Laurent Wauquiez (LR) a regretté un fait “pas très sain dans une démocratie”.”Mettre en scène une opposition entre le peuple et la justice, c’est emprunter une voie sans issue qui nous conduit hors de l’état de droit, hors de la démocratie, hors de la République”, a mis en garde Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes.sac-far-lum-are/sde/cbn

Séisme en Birmanie: nouveau bilan de 2.700 morts, une survivante secourue à Naypyidaw

La Birmanie a respecté mardi une minute de silence pour les victimes du séisme qui a tué plus de 2.700 personnes dans un pays en proie à la guerre civile, tandis qu’une sexagénaire a été sauvée dans la capitale Naypyidaw après avoir passé 91 heures sous les décombres.Dans le pays, les sirènes ont retenti à 12 heures 51 min et 02 secondes (06H21 GMT), à l’heure précise où la secousse d’amplitude 7,7 s’est produite vendredi, afin de marquer le début du recueillement, ont constaté des journalistes de l’AFP.La chaîne de télévision nationale a interrompu ses programmes, pour diffuser des images du drapeau en berne à différents endroits, sur un fond de musique sobre. La période de deuil national s’étend jusqu’au 6 avril, a annoncé lundi la junte.Devant ce qu’il reste d’un complexe d’appartements de Mandalay, l’un des sites les plus sinistrés de la ville, des secouristes se sont alignés, les mains derrière le dos, en mémoire des victimes.Les experts anticipent des milliers de morts supplémentaires par rapport au bilan établi par le chef de la junte à 2.719 morts, car la faille de Sagaing, à l’origine du séisme, traverse des régions parmi les plus peuplées du pays, avec des villes comme Naypyidaw et Mandalay, la deuxième du pays.La guerre civile, qui a mis à genoux les infrastructures vitales, et fracturé le pays où sont actifs des dizaines de groupes armés de minorités ethniques et d’opposants politiques, complique aussi la collecte d’informations.Plus de mille secouristes étrangers sont arrivés en Birmanie dans le cadre de la mobilisation internationale pour épauler des services locaux sous-équipés face à une telle crise. Les opérations de sauvetage ont permis d’extraire vivants des décombres environ 650 personnes, selon un média de la junte.Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé lundi le décès de deux de ses ressortissants, et trois Chinois ont aussi été tués dans le séisme, a rapporté l’agence de presse Chine nouvelle.Quelque 500 musulmans ont aussi trouvé la mort dans des mosquées en pleine prière du vendredi, a indiqué le Global New Light of Myanmar, le journal affilié aux généraux.Proche de l’épicentre, la ville de Mandalay, où résident plus de 1,7 million d’habitants, a subi les pires destructions, de nombreux immeubles résidentiels étant réduits à l’état de ruines.- “Très forte” odeur de putréfaction -Une sexagénaire a miraculeusement été secourue mardi à Naypyidaw après avoir été piégée pendant 91 heures dans les décombres, ont indiqué les services de lutte contre les incendies.A la périphérie de Mandalay, un crématorium a reçu des centaines de corps, et beaucoup d’autres sont attendus à mesure que les victimes sont extraites des décombres.Le conflit civil, qui dure depuis le coup d’État du 1er février 2021 contre le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi, a décimé le système de santé. La situation était déjà alarmante avant le séisme, les combats ayant déplacé plus de 3,5 millions de personnes vulnérables, d’après les Nations unies.La junte a assuré qu’elle faisait de son mieux, mais ces derniers jours, des informations ont fait état de nouvelles frappes aériennes contre ses adversaires. Mardi, une alliance de trois groupes armés ethniques en rébellion contre la junte a à son tour annoncé son intention de respecter un cessez-le-feu unilatéral d’un mois, pour raisons humanitaires. – “Espoir” de survivants à Bangkok -L’envoyée spéciale des Nations unies pour la Birmanie, Julie Bishop, a appelé lundi toutes les parties à cesser les hostilités et à donner la priorité aux opérations d’aide aux civils.Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a lancé vendredi un appel au secours auprès de la communauté internationale, une démarche rarissime pour un haut gradé birman, qui illustre l’ampleur de la catastrophe.L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé dimanche le séisme au plus haut degré de ses urgences, pendant que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a lancé un appel pour récolter plus de 100 millions de dollars. La Chine, la Russie et l’Inde ont envoyé des équipes, alors que les Etats-Unis ont annoncé lundi le déploiement d'”experts humanitaires”.Il fera encore très chaud mardi à Mandalay, où les températures devraient avoisiner les 40 degrés.A près de mille kilomètres de l’épicentre, à Bangkok, des secours continuent de chercher des survivants dans les décombres de la tour en construction de trente étages qui s’est effondrée. Quelque vingt personnes ont trouvé la mort dans la capitale thaïlandaise, selon un bilan datant de mardi, mais des dizaines d’autres sont toujours portées disparues.bur-pfc-ah-vgu/mm/ybl

Séisme en Birmanie: nouveau bilan de 2.700 morts, une survivante secourue à Naypyidaw

La Birmanie a respecté mardi une minute de silence pour les victimes du séisme qui a tué plus de 2.700 personnes dans un pays en proie à la guerre civile, tandis qu’une sexagénaire a été sauvée dans la capitale Naypyidaw après avoir passé 91 heures sous les décombres.Dans le pays, les sirènes ont retenti à 12 heures 51 min et 02 secondes (06H21 GMT), à l’heure précise où la secousse d’amplitude 7,7 s’est produite vendredi, afin de marquer le début du recueillement, ont constaté des journalistes de l’AFP.La chaîne de télévision nationale a interrompu ses programmes, pour diffuser des images du drapeau en berne à différents endroits, sur un fond de musique sobre. La période de deuil national s’étend jusqu’au 6 avril, a annoncé lundi la junte.Devant ce qu’il reste d’un complexe d’appartements de Mandalay, l’un des sites les plus sinistrés de la ville, des secouristes se sont alignés, les mains derrière le dos, en mémoire des victimes.Les experts anticipent des milliers de morts supplémentaires par rapport au bilan établi par le chef de la junte à 2.719 morts, car la faille de Sagaing, à l’origine du séisme, traverse des régions parmi les plus peuplées du pays, avec des villes comme Naypyidaw et Mandalay, la deuxième du pays.La guerre civile, qui a mis à genoux les infrastructures vitales, et fracturé le pays où sont actifs des dizaines de groupes armés de minorités ethniques et d’opposants politiques, complique aussi la collecte d’informations.Plus de mille secouristes étrangers sont arrivés en Birmanie dans le cadre de la mobilisation internationale pour épauler des services locaux sous-équipés face à une telle crise. Les opérations de sauvetage ont permis d’extraire vivants des décombres environ 650 personnes, selon un média de la junte.Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé lundi le décès de deux de ses ressortissants, et trois Chinois ont aussi été tués dans le séisme, a rapporté l’agence de presse Chine nouvelle.Quelque 500 musulmans ont aussi trouvé la mort dans des mosquées en pleine prière du vendredi, a indiqué le Global New Light of Myanmar, le journal affilié aux généraux.Proche de l’épicentre, la ville de Mandalay, où résident plus de 1,7 million d’habitants, a subi les pires destructions, de nombreux immeubles résidentiels étant réduits à l’état de ruines.- “Très forte” odeur de putréfaction -Une sexagénaire a miraculeusement été secourue mardi à Naypyidaw après avoir été piégée pendant 91 heures dans les décombres, ont indiqué les services de lutte contre les incendies.A la périphérie de Mandalay, un crématorium a reçu des centaines de corps, et beaucoup d’autres sont attendus à mesure que les victimes sont extraites des décombres.Le conflit civil, qui dure depuis le coup d’État du 1er février 2021 contre le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi, a décimé le système de santé. La situation était déjà alarmante avant le séisme, les combats ayant déplacé plus de 3,5 millions de personnes vulnérables, d’après les Nations unies.La junte a assuré qu’elle faisait de son mieux, mais ces derniers jours, des informations ont fait état de nouvelles frappes aériennes contre ses adversaires. Mardi, une alliance de trois groupes armés ethniques en rébellion contre la junte a à son tour annoncé son intention de respecter un cessez-le-feu unilatéral d’un mois, pour raisons humanitaires. – “Espoir” de survivants à Bangkok -L’envoyée spéciale des Nations unies pour la Birmanie, Julie Bishop, a appelé lundi toutes les parties à cesser les hostilités et à donner la priorité aux opérations d’aide aux civils.Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a lancé vendredi un appel au secours auprès de la communauté internationale, une démarche rarissime pour un haut gradé birman, qui illustre l’ampleur de la catastrophe.L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé dimanche le séisme au plus haut degré de ses urgences, pendant que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a lancé un appel pour récolter plus de 100 millions de dollars. La Chine, la Russie et l’Inde ont envoyé des équipes, alors que les Etats-Unis ont annoncé lundi le déploiement d'”experts humanitaires”.Il fera encore très chaud mardi à Mandalay, où les températures devraient avoisiner les 40 degrés.A près de mille kilomètres de l’épicentre, à Bangkok, des secours continuent de chercher des survivants dans les décombres de la tour en construction de trente étages qui s’est effondrée. Quelque vingt personnes ont trouvé la mort dans la capitale thaïlandaise, selon un bilan datant de mardi, mais des dizaines d’autres sont toujours portées disparues.bur-pfc-ah-vgu/mm/ybl

Afrique du Sud: manifestations après le viol d’une fillette

Des milliers personnes ont manifesté mardi dans plusieurs villes d’Afrique du Sud pour réclamer justice après le viol d’une fillette de sept ans dans son école, pour lequel aucun suspect n’a été arrêté. Le viol de cette petite fille, qui a désormais huit ans, aurait eu lieu en octobre mais l’affaire n’a attiré l’attention qu’il y a environ deux semaines, lorsque sa mère s’est confiée dans un podcast et auprès de la presse locale, exigeant des avancées dans l’enquête.La semaine dernière, le ministre de la Police, Senzo Mchunu, a assuré que la police enquêtait avec “le plus grand sérieux” et qu’elle avait identifié trois suspects, dont des membres du personnel de l’école, située dans la province du Cap-Est (sud-est). Plus de 2.000 personnes ont défilé au Cap, a constaté l’AFP, et des milliers d’autres dans plusieurs grandes villes, notamment Pretoria, Johannesburg et Durban. “Je n’ai aucune confiance dans notre système judiciaire, il nous a toujours déçus”, a déclaré Janine de Vos, une mère de deux enfants, dans la manifestation du Cap. Alors que les taux d’agressions sexuelles contre femmes et enfants sont très élevés dans le pays, peu d’auteurs sont jugés.Selon l’ONU, une femme sur trois dans le pays subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Et sur les 42.500 viols signalés en 2023-24, 17.100 concernaient des enfants, selon la police. Seuls 449 de ces cas de viols d’enfants sont été jugés, précise le parquet. Dans une affaire similaire, la police a déclaré mardi avoir arrêté un instituteur accusé d’avoir violé une élève de 13 ans dans le nord du pays. La ministre de l’Education, Siviwe Gwarube, a déclaré mardi à la presse que le gouvernement devait veiller à ce que les prédateurs sexuels ne fassent pas partie du personnel d’une école et qu’ils soient inscrits au registre national des délinquants sexuels condamnés. En février, le gouvernement avait promis de rendre public ce registre, mais le processus est au point mort au motif de retards juridiques.Â