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Indépendantistes et loyalistes s’accordent sur un futur “Etat de la Nouvelle-Calédonie”

Les forces politiques calédoniennes ont signé samedi près de Paris un accord “historique” prévoyant un futur “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution française, après dix jours de discussions sur l’avenir institutionnel de ce territoire du Pacifique sud.Ce “projet d’accord”, qui prévoit un statut inédit se rapprochant d’une indépendance-association ainsi qu’une nationalité calédonnienne, doit encore être entériné en Nouvelle-Calédonie après consultation interne de la base au sein de chaque parti et mouvement signataires. Participaient à ces négociations à Bougival (Yvelines) près de Paris toutes les forces politiques du Congrès calédonien: Union calédonienne et UNI-Palika pour les indépendantistes, Loyalistes et Rassemblement-LR pour les non-indépendantistes, Calédonie ensemble et Éveil océanien au centre.Le président Emmanuel Macron a reçu les signataires en début de soirée à l’Elysée, en présence de François Bayrou, du ministre des Outre-mer, Manuel Valls et des présidents des deux chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, très impliqués dans le processus.”Après deux accords et trois référendums, la Nouvelle-Calédonie, par ce que vous avez signé, ouvre une nouvelle page de son avenir dans un lien serein avec la France”, a déclaré le chef de l’Etat martelant à plusieurs reprises à l’adresse de ses interlocuteurs calédoniens : “vous avez bien fait”.François Bayrou a lui exprimé sa “fierté d’un accord à hauteur d’Histoire” pour l’avenir de ce territoire à 17.000 kilomètres de l’Hexagone. Un enthousiasme assez largement partagé dans la classe politique française.- “Rien n’est gagné” -Dans une réaction transmise à l’AFP, M. Valls avait lui salué dès samedi matin “le choix du courage et de la responsabilité” des responsables calédoniens.Lors d’un échange avec la presse, l’ex-Premier ministre a ensuite évoqué un “compromis intelligent” et “historique”, soulignant que l’accord acte un “Etat de la Nouvelle-Calédonie dans l’ensemble français”, un lien avec la France “maintenu” avec “davantage de souveraineté pour la Calédonie” et un socle de “reconstruction politique, économique et sociale”, rendu nécessaire après les émeutes de 2024.”Mais rien n’est gagné”, prévient-il, appelant à “convaincre les Calédoniens”. Environ 270.000 personnes vivent en Nouvelle-Calédonie.Reçus à l’Elysée, tous les signataires ont confié que le projet d’accord serait délicat à défendre dans l’archipel.Le député Emmanuel Tjibaou (GDR), qui conduisait la délégation FLNKS, s’attend à “se mettre à l’épreuve de la critique”.”On a dit ce matin (samedi) +dès qu’on sort de la table, on va passer le pas de la porte et on va se faire insulter, menacer+, parce que nous avons choisi un chemin différent”, celui du “compromis”, dit-il.Même tonalité côté Loyaliste et Rassemblement-LR, où l’on salue “un accord historique” en mesure “d’instaurer une nouvelle ère de stabilité”, mais qui va devoir être défendu et accepté sur le Caillou. “Ca va bouger sur place, il va falloir être extrêmement solide”, pour “rester sur les rails” de l’accord, a estimé Nicolas Metzdorf, figure du camp non-indépendantiste.Un des points de l’accord stipule que le corps électoral local sera ouvert aux résidents en Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans à partir des élections provinciales de 2031, alors que la réforme du corps électoral avait été à l’origine des émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts.Le texte prévoit “un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n’est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral”, a résumé le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf auprès de l’AFP. – Nationalité calédonienne -Intitulé le “pari de la confiance”, les 13 pages du projet d’accord, consulté par l’AFP, actent la création d’une nationalité calédonienne, les habitants répondant aux critères de citoyenneté du Caillou bénéficiant de la double nationalité française et calédonienne.Un “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution de la République française sera créé, qui pourra être reconnu par la communauté internationale, souligne l’accord. Cela ne signifie pas que la Nouvelle-Calédonie disposera d’un siège à l’ONU.L’accord aborde l’économie avec un futur “pacte de refondation économique et financière” qui prévoit notamment un “plan stratégique” pour le nickel, ressource-clé du territoire, mais reste vague dans les ambitions et les termes.Une fois validé par la base en Nouvelle-Calédonie, le texte prévoit l’adoption à l’automne d’une loi organique reportant les élections provinciales – déterminantes pour la composition du Congrès et du gouvernement local – à juin 2026.Suivra un projet de loi constitutionnelle, modifiant le titre XIII de la Constitution relatif à la Nouvelle-Calédonie, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès. Les Calédoniens seront ensuite appelés à se prononcer sur l’accord lors d’un référendum, prévu en février 2026.

Trump surenchérit avec 30% de droits de douane pour le Mexique et l’UE

Donald Trump a annoncé samedi l’imposition de droits de douane de 30% pour les produits de l’Union européenne et du Mexique importés aux Etats-Unis, une nouvelle surenchère sur fond de négociations avant l’échéance du 1er août qui sème l’inquiétude en Europe.Le président américain a justifié, dans une nouvelle lettre publiée sur sa plateforme Truth Social, cette décision en se plaignant du déficit commercial américain avec les 27 pays de l’UE.Cette charge a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où, des voitures aux médicaments, des avions aux vins, des secteurs essentiels de l’économie du continent pourraient être frappés.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a averti sur X que, si cette annonce était effectivement mise en place, cela “perturberait les chaînes d’approvisionnement transatlantiques essentielles”.Si elle se dit “prête à poursuivre le travail” pour trouver un accord avec Washington d’ici à l’échéance du 1er août, Ursula von der Leyen menace d’adopter des “contre-mesures proportionnées si cela s’avère nécessaire”. Bruxelles avait déjà préparé, sans l’appliquer, un train de surtaxes sur des produits américains.Mais Donald Trump a prévenu qu’en cas de mesures de rétorsion, il augmenterait d’autant ses droits de douane sur les produits européens entrant aux Etats-Unis, en plus des 30% annoncés samedi.- Déficit commercial -Début avril déjà, le chef de l’Etat américain avait menacé l’UE d’infliger 20% de droits de douane aux produits européens exportés aux Etats-Unis. Fin mai, frustré par le manque d’avancée dans les négociations, il avait relevé ce taux à 50%, avec effet annoncé au 1er juin, finalement repoussé au 1er août, jusqu’à sa lettre de samedi.Selon des sources diplomatiques, les discussions menées jusqu’ici se faisaient sur la base de droits de douane américains de 10%, avec exceptions.Donald Trump laisse la porte ouverte à une renégociation.”Si vous êtes prêts à ouvrir aux Etats-Unis votre marché fermé, à éliminer vos droits de douane, vos mesures protectionnistes et les obstacles aux échanges, nous envisagerons, éventuellement, des ajustements”, a écrit samedi le président américain à Ursula von der Leyen.En 2024, les Etats-Unis ont affiché un déficit commercial de 236 milliards de dollars avec l’UE (+13% sur un an), qui a exporté 606 milliards de biens sur le territoire de la première économie mondiale, selon des chiffres du bureau du représentant américain au commerce.La mesure annoncée par Donald Trump, uniforme sur les 27, toucherait chacun d’entre eux différemment.L’Irlande, avec son industrie pharmaceutique, et l’Allemagne, avec ses automobiles et son industrie lourde, seraient ainsi plus exposés que la France, même si la filière viticole hexagonale craint déjà d’une “catastrophe”.Le président français Emmanuel Macron, exprimant sa “très vive désapprobation”, a appelé Bruxelles à “défendre résolument les intérêts européens”, en l’invitant à “accélérer la préparation de contre-mesures crédibles”.De son côté, la ministre allemande de l’Economie Katherina Reiche a appelé l’UE à négocier de “manière pragmatique une solution avec les Etats-Unis qui se concentre sur les principaux points de conflit”.- “Arrêter les cartels” -Au Mexique, l’imposition d’une surtaxe de 30%, contre annoncés 25% jusqu’ici, a été qualifiée d'”injuste” par le gouvernement, qui assure être encore en pourparlers avec Washington.Cette surtaxe ne devrait pas s’appliquer aux produits, largement majoritaires, entrant dans le cadre de l’accord Canada/Etats-Unis/Mexique (ACEUM), a précisé un responsable américain à l’AFP, ajoutant cependant que la question n’a pas encore été définitivement tranchée par le président.Le Mexique est particulièrement vulnérable: 80% de ses exportations ont pour destination les États-Unis. Mais Donald Trump a une nouvelle fois accusé samedi Mexico de ne pas lutter suffisamment contre l’immigration illégale et le narcotrafic.Depuis lundi, le gouvernement Trump a précisé à une vingtaine de partenaires commerciaux, principalement asiatiques, les taux qui seront désormais appliqués, de 20% à 40% à l’exception du Brésil (50%).Une soixantaine de nations devraient, sauf accord commercial avant la date limite du 1er août, se voir infliger des surtaxes supérieures à 10%, niveau plancher qui sera appliqué aux autres, Canada et Mexique étant des cas particuliers.L’ancienne vedette de téléréalité a fait des droits de douane un axe fort de sa politique économique. Ils sont, pour lui, un moyen de réduire le déficit commercial américain et de réindustrialiser les Etats-Unis.De nombreux économistes y voient un frein pour la croissance mondiale et un facteur inflationniste aux Etats-Unis.bur-md-tu-ube/arb

Droits de douane américains: un impact différent d’un pays européen à l’autre

Le président américain Donald Trump a annoncé samedi des droits de douane de 30% identiques pour tous les pays de l’Union européenne (UE) mais ceux-ci, plus ou moins exportateurs, ne seraient pas pénalisés de la même façon si la mesure entre bien en vigueur le 1er août.L’Irlande, poids lourd européen de l’industrie pharmaceutique dopée par …

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Droits de douane américains: un impact différent d’un pays européen à l’autre

Le président américain Donald Trump a annoncé samedi des droits de douane de 30% identiques pour tous les pays de l’Union européenne (UE) mais ceux-ci, plus ou moins exportateurs, ne seraient pas pénalisés de la même façon si la mesure entre bien en vigueur le 1er août.L’Irlande, poids lourd européen de l’industrie pharmaceutique dopée par son cadre fiscal avantageux, est en première ligne avec l’Allemagne, qui vend aux Etats-Unis automobiles, produits sidérurgiques et machines-outils “Made in Germany”.La France est moins exposée, mais les champions de l’aéronautique, de l’agroalimentaire, des vins et spiritueux, et du luxe ont toutes les raisons de s’inquiéter de cette nouvelle menace du locataire de la Maison Blanche.L’UE dans son ensemble dégage un excédent commercial vis-à-vis des Etats-Unis de 235,6 milliards de dollars (201,5 milliards d’euros), selon le Bureau d’analyse économique (BEA), qui dépend du département américain du Commerce et qui a publié ses statistiques annuelles début février. Seule la Chine affiche un montant supérieur. – L’Irlande, le laboratoire européen -L’Irlande enregistre l’excédent le plus large des membres de l’UE avec 86,7 milliards de dollars. Cela s’explique notamment par l’implantation dans ce pays des grands groupes américains, notamment pharmaceutiques.Des laboratoires américains comme Pfizer, Eli Lilly ou Johnson & Johnson par exemple se sont installés en Irlande pour y bénéficier d’un impôt à 15% sur les grandes sociétés, contre 21% aux Etats-Unis.Ces sociétés peuvent ainsi héberger leurs brevets en Irlande et vendre sur le marché américain, où les prix des médicaments sont traditionnellement plus élevés que dans le reste du monde.Le pays accueille par ailleurs sur son sol la plupart des sièges européens des géants américains de la “tech”, comme Apple, Google ou Meta, également attirés par la fiscalité irlandaise attractive.- L’Allemagne, le champion industriel -Première économie de l’UE, l’Allemagne est particulièrement sous pression en raison de sa dépendance aux exportations: elle affiche un excédent de 84,8 milliards de dollars avec les Etats-Unis.Le chancelier allemand Friedrich Merz avait spécifiquement mentionné le 23 juin l’automobile, la chimie, la pharmacie, la construction mécanique et l’acier, comme secteurs clés qui devraient être prioritaires pour la Commission européenne, chargée des négociations commerciales au nom des 27 pays membres.La Fédération allemande de l’industrie (BDI) a ainsi réagi promptement samedi aux annonces de Donald Trump, appelant l’UE et les Etats-Unis à “trouver rapidement des solutions et éviter une escalade”.- L’Italie et la France, en deuxième rideau -L’Italie et la France, avec respectivement 44 milliards de dollars et 16,4 milliards de dollars d’excédent selon les Américains (mais pour la France un déficit de quelques milliards, selon les statistiques des douanes), seraient a priori moins touchés.Toutefois, l’impact varie d’un secteur d’activité à l’autre au sein de chacune de ces deux économies.L’agroalimentaire et les produits viticoles seraient particulièrement affectés dans les deux pays, avec des débouchés commerciaux importants, tout comme l’automobile.”Imposer des droits de douane de 30% sur les produits agroalimentaires européens – et donc italiens – porterait un coup dur à l’économie réelle, aux entreprises agricoles”, a réagi la principale organisation représentant le secteur agricole en Italie, Coldiretti. Parmi les secteurs français les plus exposés, figurent également l’aéronautique – qui représente un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis -, le luxe (parfums, maroquinerie, etc.), les vins et le cognac. Ce taux d’imposition sur les exportations européennes aux Etats-Unis serait une “catastrophe” pour le secteur français des vins et spiritueux, a réagi samedi Jérôme Despey, patron de la branche viticulture du syndicat FNSEA.L’Autriche et la Suède sont aussi en excédent avec les Etats-Unis, respectivement 13,1 milliards et 9,8 milliards de dollars.

Vacances d’été: circulation “très dense” toute la journée, plus de 1.000 kms de bouchons

La circulation a été samedi “très dense” avec un pic de plus de 1.000 kilomètres de bouchons cumulés en journée, classée noire par Bison Fûté en Auvergne-Rhône-Alpes et rouge sur le territoire dans le sens des départs.”La tendance est à la baisse après un après-midi bien soutenu. On peut espérer un retour à la normale en début de soirée”,  a indiqué vers 18H30 à l’AFP un porte-parole de Vinci Autoroutes, qui gère notamment l’A7 en direction du sud.A la mi-journée, un pic de 1.086 kms de bouchons cumulés sur le territoire a été atteint dont 235 kms en Auvergne-Rhône-Alpes,  les principales difficultés s’étant concentrées classiquement sur les autoroutes A7 et A9 vers le sud et A10 pour la façade atlantique, selon Bison Fûté.Dès le début de journée, une moyenne de plus de “5.000 véhicules par heure” a donné le tempo, le temps de parcours entre Lyon-Sud et Orange ayant atteint au plus fort 03H55 au lieu de 01H35. Sur l’A9, administrée également par Vinci, il a été de 03H40 vers 15H00 d’Orange vers Narbonne contre 01H40, selon les bulletins de Vinci Autoroutes.Sur l’A61, de Toulouse vers Narbonne, les automobilistes avaient dû ronger leur frein pendant une bonne demi-heure pour parcourir l’heure de voyage habituelle.Sur le littoral ouest, le trafic a également été très chargé sur l’autoroute A10, où le temps de parcours avait atteint les 04H30 entre Saint-Arnoult (Yvelines) et Poitiers (Vienne) soit deux heures de plus qu’accoutumée et dépassé d’une heure les deux heures de route entre la capitale poitevine et Bordeaux.Dans le sens des retours, toute la journée, les usagers de l’A7 avaient pu gagner le sud de Lyon en deux heures depuis Orange au lieu des 01H35 de trajet habituel.Dimanche, l’ensemble des voies de circulation est classé vert, selon Bison Fûté.

Trump surenchérit et annonce 30% de droits de douane pour UE et Mexique

Le président américain Donald Trump a annoncé samedi l’imposition de droits de douane de 30% pour le Mexique et l’Union européenne, nouvelle surenchère sur fond de négociations avant l’échéance du 1er août.Le milliardaire républicain a justifié, dans des lettres distinctes publiées sur sa plateforme Truth Social, ces décisions en évoquant le rôle du Mexique dans l’acheminement de drogue vers les États-Unis et un déséquilibre commercial avec l’UE.La présidente de la Commission européenne a rapidement critiqué l’initiative de Donald Trump, tandis que le Mexique a dénoncé un “traitement injuste”.”Imposer des droits de douane de 30% sur les exportations de l’UE perturberait les chaînes d’approvisionnement transatlantiques essentielles, au détriment des entreprises, des consommateurs et des patients des deux côtés de l’Atlantique”, a écrit sur X Ursula von der Leyen.”Nous restons prêts à poursuivre le travail vers un accord d’ici le 1er août. Dans le même temps, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder les intérêts de l’UE, y compris l’adoption de contre-mesures proportionnées si cela s’avère nécessaire”, a-t-elle ajouté.L’UE avait plus tôt cette année préparé des droits de rétorsion sur des produits américains d’une valeur d’environ 21 milliards d’euros, sans les appliquer.Le président français Emmanuel Macron a aussi exprimé la “très vive désapprobation” de Paris et appelé l’UE à “défendre résolument les intérêts européens”, en l’invitant à “accélérer la préparation de contre-mesures crédibles”.De son côté, la ministre allemande de l’Economie Katherina Reiche a appelé l’UE à négocier de “manière pragmatique une solution avec les Etats-Unis qui se concentre sur les principaux points de conflit”.- Déficit commercial -Donald Trump a prévenu qu’en cas de mesures de rétorsion, il augmenterait d’autant les surtaxes sur les produits européens entrant aux Etats-Unis, en plus des 30% annoncés samedi.Début avril, le chef de l’Etat américain avait menacé l’UE d’infliger 20% de droits de douane aux produits européens exportés aux Etats-Unis.Fin mai, frustré par le manque d’avancée dans les négociations, il a relevé ce taux à 50%, avec effet annoncé au 1er juin, finalement repoussé au 1er août. Selon des sources diplomatiques, les discussions menées jusqu’ici se faisaient sur la base de droits de douane américains de 10%, avec exceptions. La Commission a néanmoins fait savoir qu’aucune nouvelle réunion n’était, pour l’instant, prévue entre négociateurs.”Si vous êtes prêts à ouvrir aux Etats-Unis votre marché fermé, à éliminer vos droits de douane, vos mesures protectionnistes et les obstacles aux échanges, nous envisagerons, éventuellement, des ajustements”, a écrit le président américain à Ursula von der Leyen.En 2024, les Etats-Unis ont affiché un déficit commercial de 236 milliards de dollars avec l’UE (+13% sur un an), qui a exporté 606 milliards de biens sur le territoire de la première économie mondiale, selon des chiffres du bureau du représentant américain au commerce.- “Arrêter les cartels” -Dans le cas du Mexique, il s’agit également d’un relèvement par rapport aux 25% choisis jusqu’ici.Cette surtaxe ne devrait pas s’appliquer aux produits entrant dans le cadre de l’accord Canada/Etats-Unis/Mexique (ACEUM), a précisé un responsable américain à l’AFP, ajoutant cependant que la question n’a pas encore été définitivement tranchée par le président.Les biens concernés par l’ACEUM représentent la majorité des échanges entres les deux pays.”Le Mexique m’a aidé à sécuriser la frontière” entre les deux pays, a reconnu Donald Trump, “mais ce n’est pas suffisant.”Le voisin du sud “n’a toujours pas arrêté les cartels qui essayent de faire de toute l’Amérique du Nord le terrain de jeu du narcotrafic”, a fait valoir l’ancien promoteur immobilier.Depuis lundi, le gouvernement Trump a précisé à une vingtaine de partenaires commerciaux, principalement asiatiques, les taux qui seront désormais appliqués, de 20% à 40% à l’exception du Brésil (50%).Une soixantaine de nations devraient, sauf accord commercial avant la date limite du 1er août, se voir infliger des surtaxes supérieures à 10%, niveau plancher qui sera appliqué aux autres, Canada et Mexique étant des cas particuliers.Jeudi, Donald Trump a indiqué aux autorités canadiennes l’entrée en vigueur de droits de douane de 35% au 1er août.L’ancienne vedette de téléréalité a fait des droits de douane un axe fort de sa politique économique. Ils sont, pour lui, un moyen de réduire le déficit commercial américain et de réindustrialiser les Etats-Unis.De nombreux économistes y voient un frein pour la croissance mondiale et un facteur inflationniste aux Etats-Unis.

Tour de France: Milan libère l’Italie à Laval

Jonathan Milan a apporté samedi à l’Italie sa première victoire depuis six ans dans le Tour de France en s’imposant au sprint à Laval, où Tadej Pogacar a conservé sans souci son maillot jaune.Après un début de Tour rapide et furieux, cette huitième étape a offert un peu de répit au peloton, ravi de cette journée de récup’ dans les plaines de la Mayenne. Mais la sortie de sieste a été brutale lorsque Milan, surnommé le “colosse de Buja”, la ville où il a grandi dans le Frioul, a enclenché son sprint.A lui seul son gabarit (1,96 m, 87 kg) a déjà de quoi faire frémir et la manière avec laquelle “El Gigante” hoche sa tête en plein effort, frénétiquement de haut en bas, rajoute à l’impression de puissance bestiale qu’il a développée lors de son apprentissage sur piste, lui le champion olympique de la poursuite par équipes.Dans un final en faux-plat montant, idéal pour ses qualités, l’Italien de 24 ans a taillé en pièces la concurrence pour signer sa première victoire sur le Tour devant Wout Van Aert et Kaden Groves.”J’étais venu avec beaucoup d’espoirs et de rêves mais concrétiser c’est autre chose. Cela signifie beaucoup pour moi et mon pays”, a réagi Milan, dont le principal rival Tim Merlier n’a pas participé au sprint après avoir rencontré un problème mécanique dans le final.C’est de fait une libération pour l’Italie qui n’avait plus connu de victoire dans le Tour de France depuis Vincenzo Nibali en 2019 (20e étape).- Milan, géant vert -C’est surtout un énorme soulagement pour Milan lui-même qui, pour son premier Tour, était soumis à une pression intense après avoir été préféré par son équipe à Mads Pedersen, un des poids lourds du peloton.Vainqueur de quatre étapes sur le Giro ces deux dernières années, il avait vécu une déception lors de la première étape à Lille lorsque, piégé dans une bordure, il n’avait pas pu se mêler au sprint et à la lutte pour le premier maillot jaune.”On a appris de nos erreurs. C’était déjà mieux lors de la troisième étape où je n’étais pas passé loin (deuxième à Dunkerque), mais j’avais enclenché trop tôt. Cette fois, je me suis appliqué à attendre le dernier moment”, a-t-il expliqué.Jonathan Milan fait aussi une bonne affaire pour le maillot vert, qu’il espère “ramener à Paris”, avant la neuvième étape dimanche encore promise aux sprinteurs.Le peloton espère revivre une journée comme celle de samedi, où il avait décidé de souffler, le temps aussi pour plusieurs coureurs impliqués dans une lourde chute la veille de panser leurs plaies, comme Joao Almeida et Santiago Buitrago.- Vercher et Burgaudeau au combat -“Ca fait du bien d’avoir des jours comme ça et de voir Joao finir même s’il a souffert comme un damné, a rapporté Pogacar. C’est difficile de respirer avec une côte cassée (…). Mais c’est un guerrier.””J’ai souffert oui, ressenti chaque secousse, chaque dos d’âne, mais c’est le cyclisme, on a l’habitude”, a confirmé Almeida.Deux Français, Mattéo Vercher et Mathieu Burgaudeau, ont eux voulu déjouer le scénario écrit à l’avance en attaquant à 80 km de l’arrivée.Les coéquipiers de TotalEnergies ont ouvert la route devant une foule énorme, encore, et ils comptaient toujours plus d’une minute d’avance à 20 kilomètres de l’arrivée, avant d’être repris par les équipes des sprinteurs.En récompense, le prix de la combativité leur a été exceptionnellement décerné à tous les deux, comme cela avait été le cas en 2016 à Berne pour Julian Alaphilippe et Tony Martin.”Ce que j’ai bien aimé, c’est qu’ils le fassent à deux, a réagi leur patron, Jean-René Bernaudeau. C’était prévu au départ. Mathieu voulait montrer qu’il existe, alors qu’on ne lui demande rien. Je suis très fier de lui. Mattéo était en difficulté au début du Tour. Il a chuté deux fois. On est une équipe où il y a de l’éducation, un peu d’amour et qui va au combat.”

Les mégalithes de Carnac, premier site breton inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial

Les mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan, vaste ensemble comprenant les célèbres alignements de menhirs, ont été classés samedi par l’Unesco au patrimoine mondial, devenant le premier site breton à rejoindre la prestigieuse liste. Leur inscription a été actée samedi après-midi lors de la 47e session du Comité du patrimoine mondial, réunie jusqu’à dimanche à Paris, au siège de l’Unesco.Erigés pendant plus de deux millénaires lors de la période néolithique, ils s’étendent sur un territoire de 1.000 km2 avec plus de 550 monuments répartis dans 28 communes du Morbihan.Parmi eux figurent les alignements de Carnac, avec ses longues allées rectilignes de menhirs (“pierre longue” en breton) de toutes tailles, dont l’origine et la fonction restent un mystère et qui attirent chaque année près de 300.000 visiteurs.”Pour le Breton que je suis, ce moment marque une étape historique pour notre patrimoine culturel”, a déclaré le maire de Carnac, Olivier Lepick, présent à l’Unesco.Les mégalithes “représentent bien plus que de simples pierres. Ils incarnent la mémoire collective de l’humanité, le génie créateur de nos ancêtres et le lien indéfectible qui nous unit à travers les âges”, a-t-il poursuivi, rappelant que “ces cailloux, comme on les appelle affectueusement en Bretagne”, sont situés sur des sites accessibles.Ces mégalithes “constituent un témoignage exceptionnel de la sophistication technique et de l’habileté des communautés néolithiques qui leur ont permis d’extraire, de transporter et de manipuler des pierres monumentales et de la terre pour créer un espace symbolique complexe qui révèle une relation spécifique des populations à leur environnement”, justifie l’Unesco.Pour le Centre des monuments nationaux (CMN), qui gère en France des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, “l’ancienneté des sites, la quantité de monuments, la diversité des structures représentées dont certaines ne se retrouvent nulle part ailleurs (grandes files de pierres dressées), la monumentalité des trois tumuli exceptionnels (Mané er Hroeck, Mont-Saint-Michel et Tumiac), la singularité et l’abondance des gravures retrouvées (à Gavrinis par exemple) (…) en font un ensemble véritablement unique au monde”.- “Valeur universelle” -L’annonce a été célébrée au son du bagad, ensemble musical typiquement breton, avec le Bagad Arvorizion Karnag venu exprès pour l’occasion dans l’enceinte du siège de l’Unesco, en présence de la délégation française et d’un drapeau breton.”Cela donne une valeur universelle à ce bien breton”, a réagi auprès de l’AFP Anne Gallo Kerleau, vice-présidente patrimoine de la région Bretagne et “cet éclairage (…) va bénéficier à tout le territoire breton” ainsi qu’à d’autres sites mégalithiques, a-t-elle espéré.A Carnac, des commerçants espèrent que cette inscription amène de nouveaux touristes, sans craindre le surtourisme. “Les commerces de Carnac vivent grâce à cette population”, a réagi Isabelle Servais, libraire au P’tit monde de Zabelle.”S’il n’y a pas de place pour les stationnements (…) ça bloquera de toute façon”, a estimé Caroline Poisson, gérante de la brasserie La Dame de Caro.C’est le premier site intégralement breton inscrit au patrimoine mondial, la tour Vauban dans le Finistère faisant partie des 12 fortifications Vauban classées à travers la France.”Cette reconnaissance (…) témoigne de l’engagement de la France pour la préservation du patrimoine”, a réagi la ministre de la Culture, Rachida Dati, dans un communiqué.L’ancien ministre Jean-Yves Le Drian, président d’honneur de l’association Paysages de mégalithes et ex-président de la région Bretagne, a salué dans un communiqué “le travail remarquable, persévérant et collectif mené depuis plus de dix ans” par des collectivités, des scientifiques, des services de l’Etat et des associations, estimant que cette reconnaissance est aussi celle d’une “civilisation”, dans une région à l’identité forte.La France compte désormais 54 sites inscrits au patrimoine mondial, L’Espagne et la Chine en comptent 60, l’Allemagne 55, avec “des bénéfices concrets durables pour la valorisation de nos territoires, en termes de renommée internationale et d’emplois dans le domaine culturel et touristique”, se réjouit le quai d’Orsay dans un communiqué.