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“Nous les sauverons”: l’espoir de ressusciter des rhinocéros techniquement éteints

L’herbe semble délicieuse aux pieds du Mont Kenya. Les deux femelles rhinocéros s’en régalent tranquillement, indifférentes à l’immense effort mondial en cours pour tenter d’empêcher que leur espèce ne meure bientôt avec elles. Najin et sa fille Fatu sont les deux derniers rhinocéros blancs du Nord encore en vie, une sous-espèce africaine qui pourrait bientôt rejoindre la liste des animaux que les humains ont braconné jusqu’à l’extinction. Mais, grâce à une récente percée scientifique, un embryon de rhinocéros blanc du Nord pourrait grandir en 2025. Un développement qui serait spectaculaire pour cette sous-espèce déclarée techniquement éteinte après le décès de son dernier mâle, Sudan, en 2018. Ni Najin ni Fatu, respectivement fille et petite-fille de Sudan, ne peuvent mener de grossesse à terme en raison de problèmes d’utérus. Mais Fatu produit encore des ovules viables, qui pourraient être ensemencés lors d’une fécondation in vitro (FIV). Depuis plusieurs années, des scientifiques collectent ses ovules dans la réserve privée d’Ol Pejeta, au centre du Kenya, où vivent les deux femelles, surveillées 24h/24. Les oeufs sont envoyés en Europe où, dans un laboratoire, ils sont fécondés avec le sperme de différents mâles décédés. Les chercheurs ont désormais obtenus 36 oeufs fécondés – ou embryons – prêts à être implantés, affirme Jan Stejskal, coordinateur du projet pour BioRescue, la plus importante des initiatives mondiales visant la résurrection de l’espèce.Ces experts pensent que Fatu peut encore produire une dizaine d’oeufs supplémentaires. “Nous espérons réussir la première grossesse avec un embryon de rhinocéros blanc du Nord cette année”, affirme M. Stejskal. “Mais je ne peux pas le promettre.”- “Joie et tristesse” -L’idée est d’utiliser comme mère porteuse une femelle rhinocéros blanc du Sud, une espèce proche. Il y a un an, les scientifiques avaient annoncé une percée : la première FIV avait été réalisée avec succès sur une mère porteuse – mais avec un embryon de rhinocéros blanc du Sud. Et, comme beaucoup d’étapes dans ce processus long et difficile, la joie s’était rapidement “mêlée à la tristesse”, pointe Samuel Mutisya, directeur de la recherche d’Ol Pejeta auprès de l’AFP. Au bout d’environ deux mois, la mère porteuse était décédée d’une infection sans lien avec sa grossesse. L’équipe est déterminée à tenter de nouveau, cette fois avec un embryon de rhino blanc du Nord. Il existe d’autres pistes. Au Japon, des chercheurs tentent d’utiliser des cellules souches pour créer des gamètes mâles et femelles. En cas de succès, cela permettrait d’augmenter radicalement le nombre d’embryons mais aussi la diversité génétique pour les futures FIV.Ces recherches sont environ à mi-parcours, selon M. Stejskal, pour qui des embryons pourraient être produits d’ici environ 4 ans. Parallèlement, l’université d’Oxford tente d’utiliser des tissus ovariens de femelles rhinocéros décédées pour créer de nouveaux ovules. Même après la disparition de Najin, 35 ans, et de Fatu, 24 ans, les scientifiques pourraient alors exploiter les oeufs immatures dans leurs ovaires. Suzannah Williams, qui dirige cette initiative, estime pouvoir récupérer “au mieux” quelques centaines d’oeufs, même si tous ne seraient pas viables. Le scénario idéal serait qu’un nouveau bébé naisse tandis que Najin et Fatu sont toujours en vie, pour lui apprendre comment se comporter en rhinocéros blanc du Nord. – Trop tard -Personne ne sait quelles sont exactement les chances qu’une tentative unique de FIV débouche sur une grossesse. Il en avait fallu trois il y a un an.Beaucoup d’autres étapes pourraient tourner court dans une gestation qui dure 18 moins. Mais M. Stejskal reste optimiste : “Nous les sauverons”, dit-il, tandis que Mme Williams estime que la question est “quand, et non si”.D’autres sont moins convaincus. Même si des bébés venaient à naître, la diversité génétique serait “trop basse” pour faire revivre la sous-espèce, affirme à l’AFP Jo Shaw, directrice de l’ONG Save the Rhino International.Il est probablement déjà trop tard pour les rhinocéros blancs du Nord, dit-elle, et l’attention devrait plutôt se porter sur les sous-espèces de Java et de Sumatra, qui comptent chacune moins de 50 individus. Mais les chercheurs travaillant sur le rhino blanc du Nord soulignent que les techniques qu’ils sont en train de développer aideront tous ces mastodontes, de même que d’autres espèces. Le travail de BioRescue contribue déjà à sauver le rhino de Sumatra, plaide M. Stejskal.Dans leur enclos d’Ol Pejeta, le principal soignant de Najin et Fatu, Zacharia Mutai, défend que les humains sont les responsables de leur extinction, donc qu’ils ont la responsabilité de leurs résurrection. M. Mutai, qui a aussi connu Sudan, estime que la naissance d’un bébé serait “mondialement célébrée.””Et je m’occuperai du bébé”, ajoute-t-il avec un sourire, tandis que derrière lui Fatu et Najin continuent de se régaler d’herbe. 

Centres de cyberfraude: la Birmanie rend un premier groupe de travailleurs à la Chine, via la Thaïlande

La Birmanie, la Thaïlande et la Chine ont débuté jeudi une opération d’envergure visant à rapatrier des centaines de Chinois exploités dans des centres d’arnaques en ligne sur le territoire birman.Ces centres criminels se sont multipliés en Birmanie, notamment près de la frontière avec la Thaïlande. Ils fonctionnent souvent avec une main-d’oeuvre captive, notamment des Chinois, contraints d’escroquer leurs compatriotes.Un premier groupe de dizaines de travailleurs avait embarqué jeudi matin dans un avion à l’aéroport de Mae Sot (nord-ouest de la Thaïlande), d’où il a décollé vers 11H30 (04H30 GMT). L’appareil est arrivé à Nankin (est de la Chine) dans l’après-midi, a indiqué la télévision étatique chinoise CCTV. “Dans les prochains jours, plus de 800 ressortissants chinois suspectés de fraude devraient être reconduits en Chine”, a-t-elle précisé.Ces personnes étaient passées de la Birmanie à la Thaïlande jeudi matin, sous haute sécurité. Le rapatriement de toutes les personnes concernées pourrait prendre des semaines. Aucun détail n’a été donné sur ce qui les attend en Chine. Interrogé jeudi, Pékin a renvoyé la presse vers les “autorités compétentes”.”La lutte contre les jeux d’argent en ligne et les fraudes par téléphone ou en ligne est une manifestation concrète de la mise en oeuvre d’une philosophie de développement centrée sur l’humain”, a déclaré Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.”C’est un choix crucial afin de sauvegarder les intérêts communs des pays de la région”, a-t-il ajouté lors d’un point presse régulier. – “Esprit humanitaire” -La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a indiqué mercredi que près de 7.000 personnes attendaient d’être libérées, tandis qu’un représentant des Forces des gardes-frontières (BGF) de l’Etat Karen, une milice ethnique active côté birman, a fixé ce chiffre à 10.000.Les victimes sont principalement chinoises: employées de force dans les centres de cyberfraude, ou ciblées par les escrocs via des jeux de casino en ligne ou des montages impliquant les cryptomonnaies.Ces derniers mois, Pékin avait accru la pression sur la junte birmane, dont elle est l’un des principaux fournisseurs d’armes, pour mettre fin à ces activités.”200 ressortissants chinois impliqués dans des affaires de jeux d’argent en ligne, de fraude aux télécommunications et d’autres délits ont été remis conformément aux procédures légales par la Thaïlande ce matin, dans un esprit humanitaire et d’amitié entre les pays”, a indiqué la junte dans un communiqué.La ville de Mae Sot, d’où ont décollé jeudi les ressortissants chinois, ne se trouve qu’à une dizaine de kilomètres de Shwe Kokko, ville birmane qui a bâti sa prospérité grâce des trafics variés, dans une impunité quasi-totale.Des complexes géants de cyberfraude pullulent dans certaines régions birmanes frontalières, à la faveur de la guerre civile qui ravage le pays depuis le coup d’Etat de 2021. Ces escroqueries rapportent des milliards de dollars par an, selon des experts.- Violences -Ces centres emploieraient au moins 120.000 petites mains en Birmanie, selon un rapport des Nations unies publié en 2023.Nombre de victimes ont été soumises à la torture, la détention arbitraire, la violence sexuelle ou encore le travail forcé, d’après le texte.De nombreux travailleurs disent avoir été attirés ou trompés par des promesses d’emplois bien rémunérés avant d’être retenus captifs.Début février, une autre milice birmane a rendu aux autorités thaïlandaises 260 victimes présumées, originaires d’une dizaine de pays, dont les Philippines, l’Éthiopie et le Brésil.Beaucoup portaient des traces de violences, notamment une femme qui présentait d’énormes bleus et qui a déclaré avoir été électrocutée, ont constaté des journalistes de l’AFP qui ont pu les rencontrer.La Thaïlande a coupé début février l’approvisionnement en électricité de plusieurs régions birmanes frontalières, dont Shwe Kokko, dans une tentative de freiner l’essor des activités illégales.Le royaume veut donner des gages de sécurité aux visiteurs chinois, cruciaux pour son secteur touristique. Les craintes des Chinois ont redoublé après l’affaire de l’enlèvement à Bangkok d’un acteur chinois, amené de force dans un centre de cyberfraude en Birmanie, avant d’être libéré, début janvier.

Burundi: afflux de réfugiés congolais inédit en 25 ans, selon le HCR

Environ 30.000 personnes ont trouvé refuge au Burundi après avoir fui l’est de la RDC, un afflux inédit depuis 25 ans, a indiqué le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU, laquelle s’est inquiétée dans la nuit des nouvelles avancées du M23 et de ses alliés rwandais.Après s’être emparés fin janvier dans une offensive éclair de Goma, capitale du Nord-Kivu, ces combattants ont pris dimanche le contrôle de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, situé à seulement une cinquantaine de km du Burundi. Les combats continuent de s’étendre dans le Sud-Kivu, frontalière du Rwanda et du Burundi. Et notamment vers le sud-est, se rapprochant de la capitale économique burundaise Bujumbura et poussant de nombreux civils à traverser la frontière.”C’est la plus grande vague de réfugiés que le Burundi connaît depuis le début des années 2000″, a affirmé mercredi après-midila représentante du HCR au Burundi, Brigitte Mukanga-Eno, lors d’une conférence de presse à Bujumburaen présence d’officiels et de diplomates.Elle a estimé le nombre de réfugiés à “30.000”. Les autorités burundaises avaient évoqué lundi le chiffre de 10.000 personnes.”Ces chiffres sont tout à fait temporaires puisque malheureusement les gens continuent d’affluer par milliers chaque jour”, a-t-elle ajouté, pointant les provinces frontalières de Bubanza et de Cibitoke. Avant cette vague, le Burundi comptait déjà selon le HCR environ 90.000 réfugiés sur son sol, essentiellement congolais et venus notamment pendant les deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003). La frontière entre Bujumbura et Uvira, côté congolais, est par ailleurs un couloir économique et humain crucial dans cette zone enclavée des Grands Lacs.Le Burundi a envoyé depuis octobre 2023 plus de 10.000 soldats pour aider l’armée congolaise face au M23 et à d’autres groupes armés, comme les rebelles burundais du Red-Tabara.Mercredi, l’AFP a appris de sources militaires et officielles que le Burundi retirait discrètement, malgré les démentis officiels, une partie de ses troupes, opérant selon l’une d’elles “un repli tactique sous l’attaque ennemie”.Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, a affirmé devant le Conseil de sécurité de l’ONU que le M23 et ses alliés poursuivaient leur avancée vers “d’autres zones stratégiques” au Nord et au Sud-Kivu.La cheffe de la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC (Monusco), Bintou Keita, s’est elle aussi inquiétée de l’avancée du M23, qui est désormais “au point de jonction des trois frontières entre la RDC, le Rwanda et le Burundi”.

Le Hamas dit avoir remis à Gaza les corps de quatre otages dont ceux des Bibas

Le Hamas a annoncé avoir remis jeudi à Gaza les dépouilles de quatre otages israéliens dont celles des deux enfants Bibas et de leur mère, devenus le symbole de l’effroi ayant saisi Israël lors de l’attaque menée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.L’armée israélienne a annoncé avoir reçu les “corps des otages” remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) par le Hamas à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.”Agonie. Souffrance. Il n’y a pas de mots”, a écrit sur X le président israélien Isaac Herzog. “Nos coeurs -les coeurs de toute une nation- sont dévastés. Au nom de l’Etat d’Israël (…) je demande pardon. Pardon pour ne pas vous avoir protégés en ce jour terrible. Pardon pour ne pas vous avoir ramenés à la maison en vie.”En début de matinée, des combattants cagoulés et armés du Hamas ont exposé sur une scène montée à Khan Younès quatre cercueils noirs portant chacun la photo d’un des otages.Au dessus du podium, une banderole représente Benjamin Netanyahu en vampire. A proximité, des centaines de badauds observent la scène.Les cercueils ont été ensuite transférés dans des 4×4 blanches du CICR qui les a remis à l’armée israélienne.”Les corps des otages ont été remis à l’intérieur de Gaza à des représentants” de l’armée et du Shin Bet, l’agence israélienne de sécurité intérieure, selon un communiqué militaire.Il s’agit selon le Hamas des corps d’Ariel et Kfir Bibas, âgés respectivement de 4 ans et huit mois et demi lors de leur enlèvement le 7 octobre 2023, ainsi que celui de leur mère, Shiri Bibas et d’Oded Lifshitz, âgé de 83 ans ce jour-là.Les dépouilles ont été restituées en échange de la libération prévue samedi de Palestiniens détenus par Israël, conformément à l’accord de trêve à Gaza. Ce dernier est entré en vigueur le 19 janvier, après 15 mois d’une guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.- “Attendre l’identification” -Le Forum des familles d’otages a indiqué avoir été informé de la mort des deux enfants Bibas et de leur mère, ainsi que de Oded Lifshitz, sans préciser dans quelles circonstances.La famille Bibas a appelé à “ne pas faire l’éloge funèbre de (ses) proches jusqu’à ce que l’identification finale soit confirmée”.Le Hamas avait annoncé en novembre 2023 la mort de Shiri Bibas et de ses enfants dans un bombardement israélien à Gaza, mais Israël n’a jamais confirmé.”Les Brigades al-Qassam (branche armée du Hamas) et la résistance ont fait tout leur possible pour préserver la vie des prisonniers (otages), mais le bombardement continue et barbare de l’occupation (Israël, ndlr) les ont empêchées de sauver tous les prisonniers”, a dit le Hamas dans un communiqué.Shiri Bibas et ses enfants avaient été enlevés en même temps que Yarden Bibas, époux et père, au kibboutz Nir Oz dans le sud d’Israël, à la lisière de Gaza. Mais ils ont été détenus séparément à Gaza.Les images alors diffusées par le Hamas de la mère serrant contre elle ses deux petits garçons devant leur maison, ont fait le tour du monde. Yarden Bibas, 35 ans, a été libéré le 1er février.- Le plus jeune des otages -Kfir Bibas était le plus jeune des 251 otages enlevés le 7 octobre 2023. Avant la remise des dépouilles jeudi, 70 personnes étaient encore retenues à Gaza dont au moins 35 sont mortes, selon l’armée.Depuis le début du cessez-le-feu conclu via les médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis-, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 Palestiniens détenus par Israël, dans le cadre de la première phase de la trêve.Samedi, le Hamas doit libérer six otages vivants.L’accord prévoit, d’ici la fin de sa première phase le 1er mars, la libération d’un total de 33 otages, dont huit morts, en échange de celle de 1.900 Palestiniens détenus par Israël. Le Hamas s’est dit prêt mercredi à libérer “en une seule fois”, et non plus en étapes successives, tous les otages encore retenus à Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve.- Retard -Les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, le Hamas et Israël s’accusant mutuellement de violations de l’accord.La troisième et dernière phase doit en principe porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.L’offensive d’envergure israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.297 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé. 

Le Hamas dit avoir remis à Gaza les corps de quatre otages dont ceux des Bibas

Le Hamas a annoncé avoir remis jeudi à Gaza les dépouilles de quatre otages israéliens dont celles des deux enfants Bibas et de leur mère, devenus le symbole de l’effroi ayant saisi Israël lors de l’attaque menée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.L’armée israélienne a annoncé avoir reçu les “corps des otages” remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) par le Hamas à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.”Agonie. Souffrance. Il n’y a pas de mots”, a écrit sur X le président israélien Isaac Herzog. “Nos coeurs -les coeurs de toute une nation- sont dévastés. Au nom de l’Etat d’Israël (…) je demande pardon. Pardon pour ne pas vous avoir protégés en ce jour terrible. Pardon pour ne pas vous avoir ramenés à la maison en vie.”En début de matinée, des combattants cagoulés et armés du Hamas ont exposé sur une scène montée à Khan Younès quatre cercueils noirs portant chacun la photo d’un des otages.Au dessus du podium, une banderole représente Benjamin Netanyahu en vampire. A proximité, des centaines de badauds observent la scène.Les cercueils ont été ensuite transférés dans des 4×4 blanches du CICR qui les a remis à l’armée israélienne.”Les corps des otages ont été remis à l’intérieur de Gaza à des représentants” de l’armée et du Shin Bet, l’agence israélienne de sécurité intérieure, selon un communiqué militaire.Il s’agit selon le Hamas des corps d’Ariel et Kfir Bibas, âgés respectivement de 4 ans et huit mois et demi lors de leur enlèvement le 7 octobre 2023, ainsi que celui de leur mère, Shiri Bibas et d’Oded Lifshitz, âgé de 83 ans ce jour-là.Les dépouilles ont été restituées en échange de la libération prévue samedi de Palestiniens détenus par Israël, conformément à l’accord de trêve à Gaza. Ce dernier est entré en vigueur le 19 janvier, après 15 mois d’une guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.- “Attendre l’identification” -Le Forum des familles d’otages a indiqué avoir été informé de la mort des deux enfants Bibas et de leur mère, ainsi que de Oded Lifshitz, sans préciser dans quelles circonstances.La famille Bibas a appelé à “ne pas faire l’éloge funèbre de (ses) proches jusqu’à ce que l’identification finale soit confirmée”.Le Hamas avait annoncé en novembre 2023 la mort de Shiri Bibas et de ses enfants dans un bombardement israélien à Gaza, mais Israël n’a jamais confirmé.”Les Brigades al-Qassam (branche armée du Hamas) et la résistance ont fait tout leur possible pour préserver la vie des prisonniers (otages), mais le bombardement continue et barbare de l’occupation (Israël, ndlr) les ont empêchées de sauver tous les prisonniers”, a dit le Hamas dans un communiqué.Shiri Bibas et ses enfants avaient été enlevés en même temps que Yarden Bibas, époux et père, au kibboutz Nir Oz dans le sud d’Israël, à la lisière de Gaza. Mais ils ont été détenus séparément à Gaza.Les images alors diffusées par le Hamas de la mère serrant contre elle ses deux petits garçons devant leur maison, ont fait le tour du monde. Yarden Bibas, 35 ans, a été libéré le 1er février.- Le plus jeune des otages -Kfir Bibas était le plus jeune des 251 otages enlevés le 7 octobre 2023. Avant la remise des dépouilles jeudi, 70 personnes étaient encore retenues à Gaza dont au moins 35 sont mortes, selon l’armée.Depuis le début du cessez-le-feu conclu via les médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis-, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 Palestiniens détenus par Israël, dans le cadre de la première phase de la trêve.Samedi, le Hamas doit libérer six otages vivants.L’accord prévoit, d’ici la fin de sa première phase le 1er mars, la libération d’un total de 33 otages, dont huit morts, en échange de celle de 1.900 Palestiniens détenus par Israël. Le Hamas s’est dit prêt mercredi à libérer “en une seule fois”, et non plus en étapes successives, tous les otages encore retenus à Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve.- Retard -Les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, le Hamas et Israël s’accusant mutuellement de violations de l’accord.La troisième et dernière phase doit en principe porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.L’offensive d’envergure israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.297 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé. 

Japon : plusieurs décès après des chutes de neige record

Le nord du Japon subit depuis deux semaines des chutes de neige record qui ont provoqué plusieurs décès, et l’Agence météorologique japonaise (JMA) a lancé jeudi un avertissement avant l’arrivée d’un nouvel épisode neigeux.Le département d’Aomori (nord) a dénombré au moins neuf décès liés à la neige cet hiver, parmi lesquels six personnes qui déblayaient les toits, tandis que celui de Niigata (centre) a enregistré au moins 12 morts.Trois employés d’une station de montagne isolée dans la région de Fukushima ont également été retrouvés morts mardi après avoir traversé une montagne enneigée pour effectuer des travaux de maintenance dans une source thermale, ont rapporté les médias locaux.Les régions particulièrement touchées par les chutes de neige — qui ont notamment causé des perturbations dans les transports et plusieurs décès — se situent le long de la côte de la mer du Japon qui fait face à la Russie et aux deux Corées. “Je suis ici depuis dix ans et je n’ai jamais rien vu de tel”, a déclaré un habitant de la zone isolée de Sukayu, dans le département d’Aomori, à la chaîne de télévision nippone TBS.”Si l’on regarde le volume de neige tombée par jour, il n’y a pas eu d’épisode exceptionnel. Mais la neige s’est accumulée”, a-t-il expliqué.”Nous pourrions assister à une tempête de neige d’un niveau d’alerte, si les nuages de neige restent au même endroit”, a déclaré le bureau d’Aomori de l’agence JMA dans un bulletin jeudi. Par ailleurs, la ville de Tsunan dans le département de Niigata a reçu plus de 3,5 mètres de neige.Ces derniers jours, des centaines de véhicules sont restés bloqués pendant des heures à divers endroits le long d’autoroutes enneigées.

Trump juge qu’un accord commercial avec la Chine “est possible”

Donald Trump a estimé mercredi qu’un accord commercial avec la Chine était “possible”, alors que le président américain poursuit son projet protectionniste à coups de droits de douane, en particulier à l’égard de Pékin.Un nouveau traité “est possible”, a dit M. Trump, parlant à la presse dans l’avion présidentiel, en rappelant qu’en 2020, les Etats-Unis avaient déjà “conclu un excellent accord commercial avec la Chine”.Entre Washington et Pékin, “il y a un peu de concurrence mais la relation que j’ai avec le président Xi (Jinping) est, je dirais, excellente”, a ajouté le locataire de la Maison-Blanche.Depuis le début de son second mandat fin janvier, le président américain a fait des droits de douane le principal outil de sa politique de réduction de l’important déficit commercial américain. Il a imposé début février 10% de droits de douane supplémentaires sur tous les produits importés de Chine, le pays ayant le plus important excédent commercial avec les Etats-Unis en matière de biens (295,4 milliards de dollars en 2024 selon le Bureau d’analyse économique, qui dépend du département américain du Commerce).Interrogé sur les propos de Donald Trump, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, l’a appelé jeudi à faire baisser les tensions.”Les guerres commerciales et douanières ne font pas de gagnants et ne font que nuire aux intérêts des peuples du monde entier”, a-t-il souligné devant la presse. “Les deux parties devraient résoudre leurs préoccupations respectives par le dialogue et la consultation, fondés sur l’égalité et le respect mutuel.”- “Brandir le bâton” -En réponse à la mesure américaine, Pékin a mis en place des droits de douane de 15% sur le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL) et de 10% sur le pétrole et d’autres biens américains (machines agricoles, véhicules…), des mesures cependant beaucoup moins importantes en proportion.”La Chine appelle les Etats-Unis à ne pas brandir le bâton des droits de douane à tout bout de champ, en les utilisant partout comme un outil de coercition”, a déclaré jeudi devant la presse He Yadong, un porte-parole du ministère chinois du Commerce.Washington va aussi imposer à compter du 12 mars de nouveaux droits de douane de 25% sur les importations d’acier et d’aluminium, pour tous ses partenaires commerciaux. Donald Trump a également menacé d’imposer de nouveaux droits de douane de 25% ou plus sur plusieurs secteurs dès début avril: bois de construction, produits forestiers, automobile, semi-conducteurs ou encore industrie pharmaceutique.Selon la Commission du commerce international (ITC), le Canada voisin est le premier fournisseur de produits issus des forêts, représentant près de la moitié des importations américaines.Le Canada, comme le Mexique, est par ailleurs visé par des droits de douane de 25% sur tous ses produits, même si Donald Trump a accordé un sursis jusqu’au 1er mars aux deux pays.- L’UE furieuse -Le secteur automobile pourrait pour sa part éviter de se faire taxer en cas d’investissement dans des usines aux Etats-Unis, a affirmé Donald Trump. “Nous voulons leur donner le temps d’arriver (…) nous voulons leur donner une chance”, a-t-il dit.Les constructeurs automobiles allemands ont alerté mercredi du risque d’un “conflit commercial mondial”, qui conduirait in fine les consommateurs américains à payer plus cher leurs véhicules. La fédération automobile allemande (VDA) a pour sa part dénoncé une “provocation”, alors que les voitures européennes importées aux Etats-Unis sont actuellement taxées à seulement 2,5%.L’Union européenne a dit mercredi ne voir “aucune justification” à l’application de droits de douane américains supplémentaires sur ses produits.”Certains affirment que les droits de douane appliqués par l’UE sont plus élevés que ceux existants sur les importations aux Etats-Unis, mais les données prouvent que c’est faux. L’UE est l’une des économies les plus ouvertes au monde, avec plus de 70% des importations entrant sans être taxées”, a assuré le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, lors d’un événement à Washington.En cas de droits de douane américains, l’UE réagira “fermement et rapidement”, a-t-il promis.

Trump juge qu’un accord commercial avec la Chine “est possible”

Donald Trump a estimé mercredi qu’un accord commercial avec la Chine était “possible”, alors que le président américain poursuit son projet protectionniste à coups de droits de douane, en particulier à l’égard de Pékin.Un nouveau traité “est possible”, a dit M. Trump, parlant à la presse dans l’avion présidentiel, en rappelant qu’en 2020, les Etats-Unis avaient déjà “conclu un excellent accord commercial avec la Chine”.Entre Washington et Pékin, “il y a un peu de concurrence mais la relation que j’ai avec le président Xi (Jinping) est, je dirais, excellente”, a ajouté le locataire de la Maison-Blanche.Depuis le début de son second mandat fin janvier, le président américain a fait des droits de douane le principal outil de sa politique de réduction de l’important déficit commercial américain. Il a imposé début février 10% de droits de douane supplémentaires sur tous les produits importés de Chine, le pays ayant le plus important excédent commercial avec les Etats-Unis en matière de biens (295,4 milliards de dollars en 2024 selon le Bureau d’analyse économique, qui dépend du département américain du Commerce).Interrogé sur les propos de Donald Trump, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, l’a appelé jeudi à faire baisser les tensions.”Les guerres commerciales et douanières ne font pas de gagnants et ne font que nuire aux intérêts des peuples du monde entier”, a-t-il souligné devant la presse. “Les deux parties devraient résoudre leurs préoccupations respectives par le dialogue et la consultation, fondés sur l’égalité et le respect mutuel.”- “Brandir le bâton” -En réponse à la mesure américaine, Pékin a mis en place des droits de douane de 15% sur le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL) et de 10% sur le pétrole et d’autres biens américains (machines agricoles, véhicules…), des mesures cependant beaucoup moins importantes en proportion.”La Chine appelle les Etats-Unis à ne pas brandir le bâton des droits de douane à tout bout de champ, en les utilisant partout comme un outil de coercition”, a déclaré jeudi devant la presse He Yadong, un porte-parole du ministère chinois du Commerce.Washington va aussi imposer à compter du 12 mars de nouveaux droits de douane de 25% sur les importations d’acier et d’aluminium, pour tous ses partenaires commerciaux. Donald Trump a également menacé d’imposer de nouveaux droits de douane de 25% ou plus sur plusieurs secteurs dès début avril: bois de construction, produits forestiers, automobile, semi-conducteurs ou encore industrie pharmaceutique.Selon la Commission du commerce international (ITC), le Canada voisin est le premier fournisseur de produits issus des forêts, représentant près de la moitié des importations américaines.Le Canada, comme le Mexique, est par ailleurs visé par des droits de douane de 25% sur tous ses produits, même si Donald Trump a accordé un sursis jusqu’au 1er mars aux deux pays.- L’UE furieuse -Le secteur automobile pourrait pour sa part éviter de se faire taxer en cas d’investissement dans des usines aux Etats-Unis, a affirmé Donald Trump. “Nous voulons leur donner le temps d’arriver (…) nous voulons leur donner une chance”, a-t-il dit.Les constructeurs automobiles allemands ont alerté mercredi du risque d’un “conflit commercial mondial”, qui conduirait in fine les consommateurs américains à payer plus cher leurs véhicules. La fédération automobile allemande (VDA) a pour sa part dénoncé une “provocation”, alors que les voitures européennes importées aux Etats-Unis sont actuellement taxées à seulement 2,5%.L’Union européenne a dit mercredi ne voir “aucune justification” à l’application de droits de douane américains supplémentaires sur ses produits.”Certains affirment que les droits de douane appliqués par l’UE sont plus élevés que ceux existants sur les importations aux Etats-Unis, mais les données prouvent que c’est faux. L’UE est l’une des économies les plus ouvertes au monde, avec plus de 70% des importations entrant sans être taxées”, a assuré le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, lors d’un événement à Washington.En cas de droits de douane américains, l’UE réagira “fermement et rapidement”, a-t-il promis.