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Aide humanitaire à Gaza: la CIJ va rendre son avis sur les obligations d’Israël
La plus haute juridiction de l’ONU a ouvert mercredi l’audience lors de laquelle elle doit rendre son avis sur les obligations d’Israël envers les organismes fournissant une aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza.Le président de la CIJ, Yuji Iwasawa, a ouvert l’audience publique pour rendre cet avis consultatif concernant l’obligation d’Israël de faciliter l’aide à Gaza.L’ONU a demandé à la cour de La Haye de clarifier les obligations d’Israël, en tant que puissance occupante, envers les Nations unies et d’autres organismes, “y compris s’agissant d’assurer et de faciliter la fourniture sans entrave d’articles de première nécessité essentiels à la survie” des Palestiniens.Un avis de la CIJ n’est pas juridiquement contraignant, mais la cour estime qu’elle a “un grand poids juridique et une grande autorité morale”.En avril, les juges ont entendu pendant une semaine des témoignages de dizaines de pays et d’organisations, dont une grande partie concernait le statut de l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens.Israël n’a pas participé aux audiences. Son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, les a qualifiées de “partie intégrante d’une persécution et d’une délégitimation systématiques d’Israël”.Israël a interdit à l’UNRWA d’opérer sur son sol après avoir accusé certains de ses employés de participation à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.Plusieur enquêtes, dont une menée par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des “problèmes de neutralité” à l’UNRWA.Cependant, ce rapport d’avril 2024 indiquait qu’Israël n’avait “pas encore fourni de preuves” à l’appui de ses allégations selon lesquelles “un nombre important d’employés de l’UNRWA sont membres d’organisations terroristes”.Lors d’audiences devant la cour de La Haye, un responsable américain a exprimé de “sérieuses inquiétudes” quant à l’impartialité de l’UNRWA et a allégué que le Hamas utilisait des installations de l’agence.Le responsable américain, Josh Simmons, a déclaré qu’Israël n’avait “aucune obligation d’autoriser spécifiquement l’UNRWA à fournir une aide humanitaire”.Le responsable palestinien Ammar Hijazi a dit aux juges de la CIJ qu’Israël bloquait l’aide, la considérant comme une “arme de guerre”, provoquant ainsi la famine à Gaza.- “Bouée de sauvetage” -Le directeur général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a décrit son organisation comme une “bouée de sauvetage” pour les près de six millions de réfugiés palestiniens.L’agence compte encore quelque 12.000 employés à Gaza et entend jouer un rôle majeur dans sa reconstruction après le fragile cessez-le-feu conclu plus tôt ce mois-ci.Plus de 370 employés de l’UNRWA ont été tués depuis le début de la guerre, selon l’agence.Mardi, Abeer Etefa, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, a indiqué que 530 camions de l’organisation étaient entrés dans Gaza depuis la prise d’effet du cessez-le-feu.Ces camions ont apporté plus de 6.700 tonnes de nourriture, ce qui, selon elle, “suffit pour nourrir près d’un demi-million de personnes pendant deux semaines”.Israël fait face à plusieurs procédures en droit international concernant ses opérations à Gaza.En juillet 2024, la CIJ a rendu un autre avis consultatif estimant que l’occupation israélienne des territoires palestiniens était “illégale” et devait cesser au plus vite.La cour examine également une affaire portée par l’Afrique du Sud, qui accuse Israël de violation de la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948.Une autre juridiction de La Haye, la Cour pénale internationale, a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés.Elle a aussi émis un mandat d’arrêt contre le commandant du Hamas Mohammed Deif, qui, selon Israël, a été tué lors d’une frappe aérienne.
Au Portugal, un paradis côtier accaparé par les plus fortunés
Au-dessus des pinèdes et des dunes qui longent des kilomètres de plages quasi-désertes de ce coin du sud-ouest du Portugal, des grues s’élèvent des chantiers de construction de complexes hôteliers de luxe, illustrant la transformation de cette région de Comporta en un nouveau refuge idyllique pour célébrités et touristes fortunés.A une heure de route au sud de Lisbonne, ce lieu de villégiature séduit notamment des personnalités “people” telles que l’actrice Nicole Kidman ou la princesse Caroline de Monaco, au point d’être désormais surnommée “la nouvelle Riviera portugaise” et comparée aux Hamptons, la côte huppée située près de New York.Symbole du “luxe décontracté”, Comporta attire “une clientèle fortunée en quête de nature, de discrétion, de bien-être”, résume le cabinet Knight Frank dans un récent rapport.La destination figure parmi les cinq marchés résidentiels de luxe les plus recherchés au monde, selon un classement publié fin septembre par ce cabinet international de conseil immobilier.Parmi les premières personnalités internationales à découvrir son charme, le créateur français Christian Louboutin, connu pour ses chaussures à semelle rouge, y a même ouvert son propre hôtel.L’établissement se dresse au cœur du Melides, un petit village rural avec ses ruelles écrasées par le soleil, ses cheminées blanches et ses maisons blanchies à la chaux avec leurs portes et fenêtres encadrées de bleu.La princesse Eugénie, nièce du roi Charles III d’Angleterre, partage son temps entre Londres et le Portugal, attirée, dit-elle, par la simplicité du lieu: “Je peux aller au supermarché en tenue de sport, les cheveux en bataille, et personne ne s’en soucie”, confiait-elle en 2023 dans le podcast Table and Manners.- “Huit méga-projets” -Mais pour certains habitants de la région et les défenseurs de l’environnement, l’envers du décor est plus inquiétant.”Nous avons cartographié huit méga-projets, chacun couvrant des centaines d’hectares”, alerte Rebeca Mateus, une biologiste membre de l’association “Dunas Livres” (Dunes libres), qui dénonce notamment la consommation élevée d’eau dans une région chroniquement menacée par la sécheresse.L’association s’inquiète également des “dégâts irréversibles” sur les dunes, un habitat fragile et lent à se régénérer, explique à l’AFP Catarina Rosa, membre du même collectif.La transformation de la région remonte à l’effondrement d’une dynastie de banquiers portugais, les Espirito Santo, dans la foulée de la crise de la dette de 2011.Cette famille était jusqu’alors la seule propriétaire de la “Herdade de Comporta”, un domaine agricole de plus de 12.000 hectares.Après la faillite de Banco Espirito Santo, ses propriétaires ont vendu de vastes parcelles du domaine à des promoteurs immobiliers, qui ont multiplié les projets de résidences privées, complexes hôteliers et terrains de golf.Ces investissements sont portés par des groupes portugais comme celui de la famille Amorim, le groupe Vanguard Properties du Français Claude Berda ou encore la société américaine Discovery Land and Company.- “Sans plan ni respect” -Cette dernière développe notamment le projet Costa Terra Golf and Ocean Club, avec près de 300 villas de luxe.Pour la population locale, certains ont profité de cet engouement pour vendre leurs petites propriétés pour des montants irrésistibles, tandis que d’autres s’inquiètent d’une flambée des prix de l’immobilier qui bouleverse tout un mode de vie.”Une petite maison, qui valait 20.000 euros il y a vingt ans, en vaut aujourd’hui un million”, témoigne auprès de l’AFP Jacinto Ventura, agriculteur de 42 ans et président d’une association locale à Melides.Par ailleurs, les habitants se plaignent d’entraves croissantes à l’accès aux plages, censées être toutes publiques, et d’un coût de la vie qui augmente, notamment dans les petits commerces locaux.Et alors que certains se résignent à quitter la région, d’autres tentent de résister, comme Belinda Sobral, une ancienne ingénieure de 42 ans qui a repris la taverne de ses grands-parents dans un petit village un peu plus à l’intérieur des terres, dans la commune de Grândola.”Le tourisme, ce n’est pas le problème, c’est la façon dont cela a été fait: trop vite, sans plan ni respect des gens d’ici”, déplore cette mère de deux enfants.”Je veux préserver l’identité du lieu”, dit-elle. “Sans mémoire, Comporta deviendra une autre Ibiza, une station balnéaire comme tant d’autres.”
Au Portugal, un paradis côtier accaparé par les plus fortunés
Au-dessus des pinèdes et des dunes qui longent des kilomètres de plages quasi-désertes de ce coin du sud-ouest du Portugal, des grues s’élèvent des chantiers de construction de complexes hôteliers de luxe, illustrant la transformation de cette région de Comporta en un nouveau refuge idyllique pour célébrités et touristes fortunés.A une heure de route au sud de Lisbonne, ce lieu de villégiature séduit notamment des personnalités “people” telles que l’actrice Nicole Kidman ou la princesse Caroline de Monaco, au point d’être désormais surnommée “la nouvelle Riviera portugaise” et comparée aux Hamptons, la côte huppée située près de New York.Symbole du “luxe décontracté”, Comporta attire “une clientèle fortunée en quête de nature, de discrétion, de bien-être”, résume le cabinet Knight Frank dans un récent rapport.La destination figure parmi les cinq marchés résidentiels de luxe les plus recherchés au monde, selon un classement publié fin septembre par ce cabinet international de conseil immobilier.Parmi les premières personnalités internationales à découvrir son charme, le créateur français Christian Louboutin, connu pour ses chaussures à semelle rouge, y a même ouvert son propre hôtel.L’établissement se dresse au cœur du Melides, un petit village rural avec ses ruelles écrasées par le soleil, ses cheminées blanches et ses maisons blanchies à la chaux avec leurs portes et fenêtres encadrées de bleu.La princesse Eugénie, nièce du roi Charles III d’Angleterre, partage son temps entre Londres et le Portugal, attirée, dit-elle, par la simplicité du lieu: “Je peux aller au supermarché en tenue de sport, les cheveux en bataille, et personne ne s’en soucie”, confiait-elle en 2023 dans le podcast Table and Manners.- “Huit méga-projets” -Mais pour certains habitants de la région et les défenseurs de l’environnement, l’envers du décor est plus inquiétant.”Nous avons cartographié huit méga-projets, chacun couvrant des centaines d’hectares”, alerte Rebeca Mateus, une biologiste membre de l’association “Dunas Livres” (Dunes libres), qui dénonce notamment la consommation élevée d’eau dans une région chroniquement menacée par la sécheresse.L’association s’inquiète également des “dégâts irréversibles” sur les dunes, un habitat fragile et lent à se régénérer, explique à l’AFP Catarina Rosa, membre du même collectif.La transformation de la région remonte à l’effondrement d’une dynastie de banquiers portugais, les Espirito Santo, dans la foulée de la crise de la dette de 2011.Cette famille était jusqu’alors la seule propriétaire de la “Herdade de Comporta”, un domaine agricole de plus de 12.000 hectares.Après la faillite de Banco Espirito Santo, ses propriétaires ont vendu de vastes parcelles du domaine à des promoteurs immobiliers, qui ont multiplié les projets de résidences privées, complexes hôteliers et terrains de golf.Ces investissements sont portés par des groupes portugais comme celui de la famille Amorim, le groupe Vanguard Properties du Français Claude Berda ou encore la société américaine Discovery Land and Company.- “Sans plan ni respect” -Cette dernière développe notamment le projet Costa Terra Golf and Ocean Club, avec près de 300 villas de luxe.Pour la population locale, certains ont profité de cet engouement pour vendre leurs petites propriétés pour des montants irrésistibles, tandis que d’autres s’inquiètent d’une flambée des prix de l’immobilier qui bouleverse tout un mode de vie.”Une petite maison, qui valait 20.000 euros il y a vingt ans, en vaut aujourd’hui un million”, témoigne auprès de l’AFP Jacinto Ventura, agriculteur de 42 ans et président d’une association locale à Melides.Par ailleurs, les habitants se plaignent d’entraves croissantes à l’accès aux plages, censées être toutes publiques, et d’un coût de la vie qui augmente, notamment dans les petits commerces locaux.Et alors que certains se résignent à quitter la région, d’autres tentent de résister, comme Belinda Sobral, une ancienne ingénieure de 42 ans qui a repris la taverne de ses grands-parents dans un petit village un peu plus à l’intérieur des terres, dans la commune de Grândola.”Le tourisme, ce n’est pas le problème, c’est la façon dont cela a été fait: trop vite, sans plan ni respect des gens d’ici”, déplore cette mère de deux enfants.”Je veux préserver l’identité du lieu”, dit-elle. “Sans mémoire, Comporta deviendra une autre Ibiza, une station balnéaire comme tant d’autres.”
Le prix Sakharov décerné à deux journalistes emprisonnés du Bélarus et de Géorgie
Deux journalistes emprisonnés au Bélarus et en Géorgie, Andrzej Poczobut et Mzia Amaghlobeli, se sont vu décerner mercredi le prix Sakharov pour la liberté de pensée.”Les deux sont des journalistes actuellement en prison sur la base d’accusations inventées de toutes pièces, simplement pour avoir fait leur travail et dénoncé l’injustice”, a déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. “Leur courage en a fait des symboles de la lutte pour la liberté et la démocratie”.Ils étaient en lice pour le prestigieux prix européen, en mémoire du dissident soviétique Andreï Sakharov, aux côtés des organisations humanitaires et de journalistes opérant dans les territoires palestiniens; et des étudiants serbes, dont le mouvement de protestation bouscule le pays depuis un an.Ils succèdent aux opposants vénézuéliens Edmundo Gonzalez Urrutia et Maria Corina Machado, cette dernière tout juste récompensée du prix Nobel de la Paix.- “Le journalisme n’est pas un crime” -L’attribution du prix à ces deux journalistes “envoie un message fort à tous les prisonniers politiques : que vous n’êtes pas seuls et que le journalisme n’est pas un crime”, a déclaré devant les eurodéputés l’opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa, juste après l’attribution du prix.”N’abandonnez pas, continuez de vous battre quoi qu’il arrive !”, a-t-elle lancé.Mzia Amaghlobeli, journaliste géorgienne devenue le symbole de la lutte pour la liberté de la presse dans le pays du Caucase, a été condamnée en août à deux ans de prison pour avoir, selon l’accusation, giflé un policier lors d’une manifestation le 12 janvier dans la ville de Batoumi, sur la mer Noire.Âgée de 50 ans, cofondatrice de deux médias indépendants, rares voix critiques dans un paysage médiatique polarisé, elle est spécialisée dans les enquêtes sur le gaspillage d’argent public et les abus de pouvoir.Pour protester contre sa détention après son interpellation, elle a observé une grève de la faim une quarantaine de jours, avant de l’interrompre pour préserver sa santé. Reporters sans frontières, qui réclame sa libération, a jugé que sa peine était un symbole du “glissement autoritaire” à l’œuvre en Géorgie depuis la prise de pouvoir du parti Rêve géorgien.Amnesty International a quant à elle dénoncé un procès “entaché de violations de procédure et de partialité”, et accusé la police géorgienne d’avoir fait subir des violences physiques et verbales à Mme Amaghlobeli.Elle était aussi en lice cette année pour pour le prix des droits de l’homme Vaclav Havel décerné lundi par le Conseil de l’Europe, une autre institution européenne. Le prix a été remporté par le journaliste ukrainien Maxime Boutkevitch, libéré l’an dernier après avoir été capturé par les forces russes.- “Pas oublié” -Andrzej Poczobut, journaliste polono-bélarusse âgé de 52 ans, est membre de la minorité polonaise du Bélarus. Il a été condamné en février 2023 à huit ans de prison dans cette ex-république soviétique, ce que l’opposition a considéré être une “vengeance personnelle” de l’autocrate au pouvoir Alexandre Loukachenko.Le gouvernement de Loukachenko mène une répression implacable contre toutes les voix critiques, en particulier depuis un mouvement de contestation sans précédent en 2020.Andrzej Poczobut, alors correspondant à Minsk du média polonais Gazeta Wyborcza et militant pour les droits de la minorité polonaise, avait été arrêté début 2021 en pleine vague de répression contre les médias accusés de propos critiques à l’égard du pouvoir.Lors de son procès à huis clos deux ans plus tard au tribunal régional de Grodno (ouest) il a été reconnu coupable d'”appels publics à des actions visant à nuire à la sécurité nationale” et d'”incitation à la haine”.Il se voyait notamment reprocher d’avoir appelé à des sanctions internationales contre le Bélarus.”Nous sommes très heureux que le monde, le Parlement européen, l’Union européenne, n’aient pas oublié Andrzej Poczobut”, a déclaré à l’AFP Roman Imielski, rédacteur en chef de la Gazeta Wyborcza. “J’espère que l’attribution de ce prix marquera une nouvelle ouverture, qu’Andrzej Poczobut retrouvera la liberté.”Les lauréats du prix sont censés recevoir le prix dans l’hémicycle de Strasbourg le 16 décembre, mais il faudrait pour cela qu’ils soient libérés.
Le prix Sakharov décerné à deux journalistes emprisonnés du Bélarus et de Géorgie
Deux journalistes emprisonnés au Bélarus et en Géorgie, Andrzej Poczobut et Mzia Amaghlobeli, se sont vu décerner mercredi le prix Sakharov pour la liberté de pensée.”Les deux sont des journalistes actuellement en prison sur la base d’accusations inventées de toutes pièces, simplement pour avoir fait leur travail et dénoncé l’injustice”, a déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. “Leur courage en a fait des symboles de la lutte pour la liberté et la démocratie”.Ils étaient en lice pour le prestigieux prix européen, en mémoire du dissident soviétique Andreï Sakharov, aux côtés des organisations humanitaires et de journalistes opérant dans les territoires palestiniens; et des étudiants serbes, dont le mouvement de protestation bouscule le pays depuis un an.Ils succèdent aux opposants vénézuéliens Edmundo Gonzalez Urrutia et Maria Corina Machado, cette dernière tout juste récompensée du prix Nobel de la Paix.- “Le journalisme n’est pas un crime” -L’attribution du prix à ces deux journalistes “envoie un message fort à tous les prisonniers politiques : que vous n’êtes pas seuls et que le journalisme n’est pas un crime”, a déclaré devant les eurodéputés l’opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa, juste après l’attribution du prix.”N’abandonnez pas, continuez de vous battre quoi qu’il arrive !”, a-t-elle lancé.Mzia Amaghlobeli, journaliste géorgienne devenue le symbole de la lutte pour la liberté de la presse dans le pays du Caucase, a été condamnée en août à deux ans de prison pour avoir, selon l’accusation, giflé un policier lors d’une manifestation le 12 janvier dans la ville de Batoumi, sur la mer Noire.Âgée de 50 ans, cofondatrice de deux médias indépendants, rares voix critiques dans un paysage médiatique polarisé, elle est spécialisée dans les enquêtes sur le gaspillage d’argent public et les abus de pouvoir.Pour protester contre sa détention après son interpellation, elle a observé une grève de la faim une quarantaine de jours, avant de l’interrompre pour préserver sa santé. Reporters sans frontières, qui réclame sa libération, a jugé que sa peine était un symbole du “glissement autoritaire” à l’œuvre en Géorgie depuis la prise de pouvoir du parti Rêve géorgien.Amnesty International a quant à elle dénoncé un procès “entaché de violations de procédure et de partialité”, et accusé la police géorgienne d’avoir fait subir des violences physiques et verbales à Mme Amaghlobeli.Elle était aussi en lice cette année pour pour le prix des droits de l’homme Vaclav Havel décerné lundi par le Conseil de l’Europe, une autre institution européenne. Le prix a été remporté par le journaliste ukrainien Maxime Boutkevitch, libéré l’an dernier après avoir été capturé par les forces russes.- “Pas oublié” -Andrzej Poczobut, journaliste polono-bélarusse âgé de 52 ans, est membre de la minorité polonaise du Bélarus. Il a été condamné en février 2023 à huit ans de prison dans cette ex-république soviétique, ce que l’opposition a considéré être une “vengeance personnelle” de l’autocrate au pouvoir Alexandre Loukachenko.Le gouvernement de Loukachenko mène une répression implacable contre toutes les voix critiques, en particulier depuis un mouvement de contestation sans précédent en 2020.Andrzej Poczobut, alors correspondant à Minsk du média polonais Gazeta Wyborcza et militant pour les droits de la minorité polonaise, avait été arrêté début 2021 en pleine vague de répression contre les médias accusés de propos critiques à l’égard du pouvoir.Lors de son procès à huis clos deux ans plus tard au tribunal régional de Grodno (ouest) il a été reconnu coupable d'”appels publics à des actions visant à nuire à la sécurité nationale” et d'”incitation à la haine”.Il se voyait notamment reprocher d’avoir appelé à des sanctions internationales contre le Bélarus.”Nous sommes très heureux que le monde, le Parlement européen, l’Union européenne, n’aient pas oublié Andrzej Poczobut”, a déclaré à l’AFP Roman Imielski, rédacteur en chef de la Gazeta Wyborcza. “J’espère que l’attribution de ce prix marquera une nouvelle ouverture, qu’Andrzej Poczobut retrouvera la liberté.”Les lauréats du prix sont censés recevoir le prix dans l’hémicycle de Strasbourg le 16 décembre, mais il faudrait pour cela qu’ils soient libérés.
Tournée de Zelensky en Europe, sommet Trump-Poutine toujours d’actualité selon Moscou
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a entamé mercredi par la Norvège une tournée dans plusieurs pays européens pour obtenir plus d’aide face à Moscou, qui a assuré de son côté que le sommet entre Vladimir Poutine et Donald Trump était toujours d’actualité.M. Zelensky se rend en Europe juste après une nouvelle vague de frappes russes nocturnes sur le secteur énergétique ukrainien, qui ont fait au moins six morts et provoqué des coupures de courant à travers le pays.Le président ukrainien a atterri en fin de matinée à Oslo pour rencontrer le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, avant un entretien prévu en Suède avec le Premier ministre Ulf Kristersson dans la ville de Linköping, siège du groupe de défense Saab, qui produit l’avion de chasse Gripen, des systèmes d’armes et sous-marins.Il sera ensuite jeudi au sommet des dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles, au cours duquel les pays membres espèrent se mettre d’accord sur un soutien financier pérenne à l’Ukraine, puis à Londres, où se tient vendredi une réunion de la “coalition des volontaires”.Cette tournée des alliés européens intervient après une visite infructueuse de M. Zelensky la semaine dernière à Washington, où il a échoué à convaincre Donald Trump de fournir à son pays des missiles de croisière Tomahawk.A son retour en Ukraine, il a exhorté les Occidentaux à renoncer aux tentatives d’apaisement envers Moscou et plaidé pour plus de soutien à Kiev, plus de trois ans et demi après le début de l’invasion russe.- “Bon compromis” -M. Trump a semblé fermer la porte à une livraison de Tomahawk après une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, lors de laquelle les deux hommes étaient convenus de se rencontrer prochainement à Budapest, en Hongrie.Mais le dirigeant américain a assuré mardi ne pas vouloir de discussions “pour rien” ou de “perte de temps” avec son homologue russe.Malgré un apparent report sine die de ce sommet, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a assuré mercredi que les préparatifs “se poursuivent”.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui répété que “les délais n’ont pas été fixés”. “Tout cela est à venir, mais cela nécessite une préparation minutieuse”, a-t-il déclaré lors d’un point presse auquel a participé l’AFP.Selon des médias américains, le blocage porte surtout sur la question des territoires que Moscou demande à Kiev de céder. Mercredi, M. Zelensky a estimé que la proposition de Donald Trump de discuter avec la Russie sur la base de la ligne de front actuelle était “un bon compromis”.En attendant, en Ukraine, les frappes russes se sont poursuivies au cours de la nuit, touchant une dizaine de régions et faisant au moins six morts et une trentaine de blessés, dont des enfants.A Kharkiv, la deuxième ville du pays située dans le nord-est, une école maternelle a été touchée, faisant au moins un mort et sept blessés, a annoncé sur Telegram son maire Igor Terekhov.Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré un total de 405 drones et 28 missiles, dont respectivement 333 et 16 ont été abattus.- “sanctions sévères” -Après les bombardements de la nuit, le ministère ukrainien de l’Energie a annoncé des coupures d’urgence dans “la plupart des régions”. “Les travaux de réparation d’urgence ont commencé là où la situation sécuritaire le permet”, a-t-il ajouté.Dans la nuit, les journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu une dizaine d’explosions et vu une colonne de fumée s’élevant au-dessus de la capitale.”Il y a eu un bruit (de drone) qui s’est soudainement accéléré, suivi d’un boum. Je me suis levée d’un bond (…) les fenêtres ont volé en éclats”, a raconté à l’AFP une habitante, Mariana Gortchenko, technicienne dentaire de 41 ans.”Une nouvelle nuit qui prouve que la Russie ne ressent pas suffisamment de pression pour mettre fin à la guerre”, a dénoncé M. Zelensky, appelant les Européens et Washington à prendre “des sanctions sévères”.L’Ukraine est confrontée depuis plusieurs semaines à des coupures de courant affectant des dizaines de milliers de personnes après une campagne de frappes russes qui rappelle celles des hivers précédents. Ses capacités de production de gaz ont aussi été durement touchées.L’armée ukrainienne vise de son côté régulièrement des raffineries de pétrole et des conduites d’hydrocarbures en Russie, une stratégie qui a provoqué une hausse des prix du carburant dans ce pays depuis l’été.Mercredi, le ministère russe de la Défense a rapporté avoir neutralisé 33 drones ukrainiens au cours de la nuit et 13 autres dans la matinée.
Tournée de Zelensky en Europe, sommet Trump-Poutine toujours d’actualité selon Moscou
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a entamé mercredi par la Norvège une tournée dans plusieurs pays européens pour obtenir plus d’aide face à Moscou, qui a assuré de son côté que le sommet entre Vladimir Poutine et Donald Trump était toujours d’actualité.M. Zelensky se rend en Europe juste après une nouvelle vague de frappes russes nocturnes sur le secteur énergétique ukrainien, qui ont fait au moins six morts et provoqué des coupures de courant à travers le pays.Le président ukrainien a atterri en fin de matinée à Oslo pour rencontrer le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, avant un entretien prévu en Suède avec le Premier ministre Ulf Kristersson dans la ville de Linköping, siège du groupe de défense Saab, qui produit l’avion de chasse Gripen, des systèmes d’armes et sous-marins.Il sera ensuite jeudi au sommet des dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles, au cours duquel les pays membres espèrent se mettre d’accord sur un soutien financier pérenne à l’Ukraine, puis à Londres, où se tient vendredi une réunion de la “coalition des volontaires”.Cette tournée des alliés européens intervient après une visite infructueuse de M. Zelensky la semaine dernière à Washington, où il a échoué à convaincre Donald Trump de fournir à son pays des missiles de croisière Tomahawk.A son retour en Ukraine, il a exhorté les Occidentaux à renoncer aux tentatives d’apaisement envers Moscou et plaidé pour plus de soutien à Kiev, plus de trois ans et demi après le début de l’invasion russe.- “Bon compromis” -M. Trump a semblé fermer la porte à une livraison de Tomahawk après une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, lors de laquelle les deux hommes étaient convenus de se rencontrer prochainement à Budapest, en Hongrie.Mais le dirigeant américain a assuré mardi ne pas vouloir de discussions “pour rien” ou de “perte de temps” avec son homologue russe.Malgré un apparent report sine die de ce sommet, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a assuré mercredi que les préparatifs “se poursuivent”.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui répété que “les délais n’ont pas été fixés”. “Tout cela est à venir, mais cela nécessite une préparation minutieuse”, a-t-il déclaré lors d’un point presse auquel a participé l’AFP.Selon des médias américains, le blocage porte surtout sur la question des territoires que Moscou demande à Kiev de céder. Mercredi, M. Zelensky a estimé que la proposition de Donald Trump de discuter avec la Russie sur la base de la ligne de front actuelle était “un bon compromis”.En attendant, en Ukraine, les frappes russes se sont poursuivies au cours de la nuit, touchant une dizaine de régions et faisant au moins six morts et une trentaine de blessés, dont des enfants.A Kharkiv, la deuxième ville du pays située dans le nord-est, une école maternelle a été touchée, faisant au moins un mort et sept blessés, a annoncé sur Telegram son maire Igor Terekhov.Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré un total de 405 drones et 28 missiles, dont respectivement 333 et 16 ont été abattus.- “sanctions sévères” -Après les bombardements de la nuit, le ministère ukrainien de l’Energie a annoncé des coupures d’urgence dans “la plupart des régions”. “Les travaux de réparation d’urgence ont commencé là où la situation sécuritaire le permet”, a-t-il ajouté.Dans la nuit, les journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu une dizaine d’explosions et vu une colonne de fumée s’élevant au-dessus de la capitale.”Il y a eu un bruit (de drone) qui s’est soudainement accéléré, suivi d’un boum. Je me suis levée d’un bond (…) les fenêtres ont volé en éclats”, a raconté à l’AFP une habitante, Mariana Gortchenko, technicienne dentaire de 41 ans.”Une nouvelle nuit qui prouve que la Russie ne ressent pas suffisamment de pression pour mettre fin à la guerre”, a dénoncé M. Zelensky, appelant les Européens et Washington à prendre “des sanctions sévères”.L’Ukraine est confrontée depuis plusieurs semaines à des coupures de courant affectant des dizaines de milliers de personnes après une campagne de frappes russes qui rappelle celles des hivers précédents. Ses capacités de production de gaz ont aussi été durement touchées.L’armée ukrainienne vise de son côté régulièrement des raffineries de pétrole et des conduites d’hydrocarbures en Russie, une stratégie qui a provoqué une hausse des prix du carburant dans ce pays depuis l’été.Mercredi, le ministère russe de la Défense a rapporté avoir neutralisé 33 drones ukrainiens au cours de la nuit et 13 autres dans la matinée.







