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Ukraine: Macron “sonne le tocsin” et met en garde Trump contre toute faiblesse face à Poutine

Un long échange avec les forces politiques puis avec des internautes: Emmanuel Macron a “sonné le tocsin” et annoncé des “efforts” jeudi face à la “menace russe”, promettant qu’il mettrait en garde Donald Trump contre toute marque de faiblesse face à Vladimir Poutine, lors de sa visite au président américain.Trois ans après le début de la guerre en Ukraine, “on entre dans une ère nouvelle”, a souligné le président de la République, qui a tenté de rassembler jeudi face à “la menace que représente la Russie pour l’Europe et pour la France”. “Ca va nous imposer des choix très forts pour nous mêmes, pour notre défense et notre sécurité”, a résumé Emmanuel Macron, au terme d’une heure et quart d’un échange avec des internautes diffusé en direct sur les réseaux sociaux.Dans cette “conversation” qu’il a promis de rééditer, le chef de l’Etat, désireux de se placer au centre du jeu européen à l’heure où Russes et Américains ont commencé seuls des pourparlers de paix, a dévoilé ses angles d’attaque avant sa visite à Donald Trump à Washington lundi.”Je vais lui dire +au fond, tu ne peux pas être faible face au président Poutine. Ce n’est pas toi, pas ta marque de fabrique, c’est pas ton intérêt+”, a expliqué le président français. “Comment ensuite être crédible face à la Chine si t’es faible face à Poutine”, a-t-il encore fait valoir. “La deuxième chose à dire: +si tu laisses l’Ukraine prise” par Poutine, la Russie “sera inarrêtable pour les Européens” car elle “va récupérer l’Ukraine et son armée qui est une des plus grandes d’Europe, avec tous nos équipements, y compris les équipements américains. C’est une faute stratégique énorme”, a encore plaidé M. Macron, qui veut convaincre Donald Trump que “c’est son intérêt de travailler avec les Européens en ce moment”. – Défense de Zelensky -Défendant son homologue ukrainien, à qui il devait parler jeudi soir, face à de récentes attaques de Donald Trump, M. Macron a aussi souligné que Volodymyr Zelensky avait été élu par un “système libre” contrairement à Vladimir Poutine. Et “personne n’a le droit de dire: l’Ukraine n’a pas le droit de rentrer dans l’Union européenne, l’Ukraine n’a pas le droit d’entrer dans l’Otan”, a encore martelé Emmanuel Macron.Surtout, le président a voulu “sonner un peu le tocsin” face aux “efforts” qui se profilent, alors que la France va devoir “revisiter” ses “choix budgétaires”.Sans se montrer plus spécifique, il a enjoint les Européens à “augmenter” leurs “efforts de guerre” face à “l’escalade des capacités de nos principaux adversaires”. La France, qui consacre environ 2% de son PIB à sa défense, doit-elle aller plus loin et tendre, à l’image de la Pologne, vers les 5% réclamés par Donald Trump ? “Je ne sais pas si 5% c’est le bon chiffre pour la France, mais en tout cas, il va falloir monter”, a répondu M. Macron, qui “n’exclut pas” de “lancer des produits d’épargne” pour soutenir le financement de programmes de défense.Dans l’immédiat, le président a aussi martelé qu’il n’avait pas l’intention d’envoyer des soldats en Ukraine. “Ce qu’on envisage plutôt, c’est d’envoyer des forces pour garantir la paix une fois qu’elle sera négociée”, a-t-il précisé.Ce point est l’une des pommes de discorde avec les chefs de parti, qu’Emmanuel Macron a reçus près de quatre heures durant à l’Elysée.- “Vision belliqueuse” -Le communiste Fabien Roussel s’est ainsi inquiété que M. Macron ait laissé entendre qu’il faille “se préparer éventuellement à continuer de soutenir l’Ukraine et d’être auprès de l’Ukraine militairement si l’Ukraine voulait poursuivre la guerre”.Et à l’extrême droite de l’échiquier, Eric Ciotti (UDR) a déploré que la France se soit engagée dans “une vision très belliqueuse” et qu’elle soit prise désormais “à revers” par Donald Trump. Mais plusieurs ont convenu que la France devait faire entendre sa voix dans le nouveau concert des Nations imposé par Donald Trump.”Il faut avoir un message très clair (…) L’Europe va devoir être un pilier”, a déclaré Marine Tondelier pour Les Ecologistes, appelant à “ne compter que sur nous-mêmes”.”La voix de la France et de l’Europe aujourd’hui est assez isolée”, a répliqué sur LCI Louis Aliot, qui représentait le Rassemblement national en l’absence de Jordan Bardella, attendu à Washington pour un rassemblement des conservateurs.Du côté des Insoumis, Manuel Bompard a jugé intéressant “d’entendre pour la première fois le président utiliser le terme de non-alignement” vis-à-vis des Etats-Unis mais a déploré que l’Alliance atlantique reste perçue comme “une obligation dans l’architecture de sécurité” future de l’Europe.En plus de ces consultations, qui tentent de créer du consensus dans un paysage politique national fracturé, est prévu un débat sans vote, début mars au Parlement, sur les conséquences du contexte géopolitique en Europe pour la France.

Baiser forcé: l’ex-patron du foot espagnol Luis Rubiales écope d’une amende

Reconnu coupable d’agression sexuelle mais relaxé des accusations de coercition, l’ex-patron du football espagnol Luis Rubiales a écopé jeudi d’une amende de 10.800 euros pour le baiser imposé à Jenni Hermoso, une condamnation très éloignée des deux ans et demi de prison requis par le parquet.Dans sa décision, dont l’ex-président de la Fédération espagnole de football (RFEF) va faire appel, le tribunal a estimé que Luis Rubiales avait “réalisé par surprise un acte qui porte atteinte à la liberté sexuelle d’une autre personne sans le consentement de l’agressée”.L’action d’embrasser sur la bouche une femme “n’est pas la façon normale de saluer les personnes avec lesquelles on n’entretient pas une relation affective”, a aussi souligné le juge José Manuel Fernández-Prieto.Le tribunal de l’Audience nationale, devant lequel le procès a eu lieu du 3 au 14 février près de Madrid, a en conséquence condamné l’ancien président de la RFEF à “18 mois d’amende, avec un tarif journalier de 20 euros, pour le délit d’agression sexuelle”, selon un communiqué consulté par l’AFP. – “Pleine crédibilité” -Il lui est également interdit de s’approcher de Jenni Hermoso à moins de 200 mètres et de communiquer avec elle pendant un an.Lors du procès, la représentante du ministère public avait réclamé deux ans et demi de prison à l’encontre de Luis Rubiales: un an pour agression sexuelle et un an et demi pour les pressions exercées sur la joueuse pour minimiser la gravité du geste.Dans sa décision, le juge attribue “une pleine crédibilité” au témoignage de Jenni Hermoso qui à l’ouverture du procès avait réaffirmé n’avoir jamais donné son consentement pour que Luis Rubiales l’embrasse sur la bouche lors de la remise des médailles après le sacre des Espagnoles au Mondial féminin, le 20 août 2023 en Australie.Pour justifier cette condamnation à une amende, et non une peine plus importante, de Luis Rubiales, M. Fernández-Prieto souligne que l’agression sexuelle jugée, “bien que toujours répréhensible, s’inscrit parmi celles de moindre intensité (…) dans le code pénal, en l’absence de violence ou d’intimidation”.Concernant le délit de coercition, le juge considère qu’aucun élément n’a été apporté pour prouver un acte de violence ou d’intimidation, qui sont les conditions requises pour établir les faits.”Quand il n’y a pas de consentement, il y a agression et c’est ce que le juge certifie dans cette sentence”, a réagi sur X la ministre socialiste de l’Egalité Ana Redondo. L’Association des footballeuses espagnoles (AFE), principal syndicat des joueuses professionnelles, a “accueilli positivement la condamnation”: “Il a été prouvé que la liberté sexuelle de Jennifer Hermoso a été violée”, a estimé l’AFE dans un communiqué.”Je pense que la condamnation pour agression sexuelle est juste. Ce qui me frappe, ce qui est étrange, c’est qu’il n’y a pas de condamnation pour coercition”, a pour sa part relevé en conférence de presse Irene Paredes, coéquipière de Hermoso en équipe nationale et qui avait témoigné en sa faveur lors du procès.Quant à la Fédération des femmes progressistes, elle s’est dite sur X “profondément déçue de la peine minimale pour Rubiales”. Cette décision “renforce la méfiance envers le système judiciaire et renforce les agresseurs”, juge l’ONG qui défend les droits des femmes.Erigée en symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport, Jenni Hermoso avait déclaré pendant le procès s’être sentie “peu respectée” en tant que femme lorsque Luis Rubiales l’avait embrassée et avait aussi décrit les “innombrables” pressions subies après ce geste pour étouffer le scandale.- “Sang-froid” -Devant le tribunal de l’Audience nationale, l’ex-homme fort du foot espagnol avait de son côté campé sur ses positions, se disant “absolument sûr” que Jenni Hermoso avait consenti à ce baiser. “J’aurais dû garder mon sang-froid et ne pas me laisser emporter par l’émotion” de la victoire, avait toutefois concédé Luis Rubiales.Son avocate Olga Tabau Martínez avait plaidé la relaxe, évoquant une conduite “inappropriée” mais pas “criminelle” et rejetant toute forme de coercition.Les coaccusés de Luis Rubiales, l’ancien sélectionneur de la “Roja” féminine, Jorge Vilda, et deux anciens responsables de la RFEF, Rubén Rivera et Albert Luque, jugés uniquement pour le délit de coercition, ont tous les trois été relaxés.Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser sans consentement relève de l’agression sexuelle, catégorie regroupant tous les types de violences sexuelles, y compris le viol.M. Rubiales, 47 ans, qui dirigeait d’une main de fer la RFEF depuis mai 2018, avait démissionné en septembre 2023 face à l’ampleur du scandale.M. Rubiales est également mis en cause dans une affaire de corruption autour d’un contrat de délocalisation de la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite.

Baiser forcé: l’ex-patron du foot espagnol Luis Rubiales écope d’une amende

Reconnu coupable d’agression sexuelle mais relaxé des accusations de coercition, l’ex-patron du football espagnol Luis Rubiales a écopé jeudi d’une amende de 10.800 euros pour le baiser imposé à Jenni Hermoso, une condamnation très éloignée des deux ans et demi de prison requis par le parquet.Dans sa décision, dont l’ex-président de la Fédération espagnole de football (RFEF) va faire appel, le tribunal a estimé que Luis Rubiales avait “réalisé par surprise un acte qui porte atteinte à la liberté sexuelle d’une autre personne sans le consentement de l’agressée”.L’action d’embrasser sur la bouche une femme “n’est pas la façon normale de saluer les personnes avec lesquelles on n’entretient pas une relation affective”, a aussi souligné le juge José Manuel Fernández-Prieto.Le tribunal de l’Audience nationale, devant lequel le procès a eu lieu du 3 au 14 février près de Madrid, a en conséquence condamné l’ancien président de la RFEF à “18 mois d’amende, avec un tarif journalier de 20 euros, pour le délit d’agression sexuelle”, selon un communiqué consulté par l’AFP. – “Pleine crédibilité” -Il lui est également interdit de s’approcher de Jenni Hermoso à moins de 200 mètres et de communiquer avec elle pendant un an.Lors du procès, la représentante du ministère public avait réclamé deux ans et demi de prison à l’encontre de Luis Rubiales: un an pour agression sexuelle et un an et demi pour les pressions exercées sur la joueuse pour minimiser la gravité du geste.Dans sa décision, le juge attribue “une pleine crédibilité” au témoignage de Jenni Hermoso qui à l’ouverture du procès avait réaffirmé n’avoir jamais donné son consentement pour que Luis Rubiales l’embrasse sur la bouche lors de la remise des médailles après le sacre des Espagnoles au Mondial féminin, le 20 août 2023 en Australie.Pour justifier cette condamnation à une amende, et non une peine plus importante, de Luis Rubiales, M. Fernández-Prieto souligne que l’agression sexuelle jugée, “bien que toujours répréhensible, s’inscrit parmi celles de moindre intensité (…) dans le code pénal, en l’absence de violence ou d’intimidation”.Concernant le délit de coercition, le juge considère qu’aucun élément n’a été apporté pour prouver un acte de violence ou d’intimidation, qui sont les conditions requises pour établir les faits.”Quand il n’y a pas de consentement, il y a agression et c’est ce que le juge certifie dans cette sentence”, a réagi sur X la ministre socialiste de l’Egalité Ana Redondo. L’Association des footballeuses espagnoles (AFE), principal syndicat des joueuses professionnelles, a “accueilli positivement la condamnation”: “Il a été prouvé que la liberté sexuelle de Jennifer Hermoso a été violée”, a estimé l’AFE dans un communiqué.”Je pense que la condamnation pour agression sexuelle est juste. Ce qui me frappe, ce qui est étrange, c’est qu’il n’y a pas de condamnation pour coercition”, a pour sa part relevé en conférence de presse Irene Paredes, coéquipière de Hermoso en équipe nationale et qui avait témoigné en sa faveur lors du procès.Quant à la Fédération des femmes progressistes, elle s’est dite sur X “profondément déçue de la peine minimale pour Rubiales”. Cette décision “renforce la méfiance envers le système judiciaire et renforce les agresseurs”, juge l’ONG qui défend les droits des femmes.Erigée en symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport, Jenni Hermoso avait déclaré pendant le procès s’être sentie “peu respectée” en tant que femme lorsque Luis Rubiales l’avait embrassée et avait aussi décrit les “innombrables” pressions subies après ce geste pour étouffer le scandale.- “Sang-froid” -Devant le tribunal de l’Audience nationale, l’ex-homme fort du foot espagnol avait de son côté campé sur ses positions, se disant “absolument sûr” que Jenni Hermoso avait consenti à ce baiser. “J’aurais dû garder mon sang-froid et ne pas me laisser emporter par l’émotion” de la victoire, avait toutefois concédé Luis Rubiales.Son avocate Olga Tabau Martínez avait plaidé la relaxe, évoquant une conduite “inappropriée” mais pas “criminelle” et rejetant toute forme de coercition.Les coaccusés de Luis Rubiales, l’ancien sélectionneur de la “Roja” féminine, Jorge Vilda, et deux anciens responsables de la RFEF, Rubén Rivera et Albert Luque, jugés uniquement pour le délit de coercition, ont tous les trois été relaxés.Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser sans consentement relève de l’agression sexuelle, catégorie regroupant tous les types de violences sexuelles, y compris le viol.M. Rubiales, 47 ans, qui dirigeait d’une main de fer la RFEF depuis mai 2018, avait démissionné en septembre 2023 face à l’ampleur du scandale.M. Rubiales est également mis en cause dans une affaire de corruption autour d’un contrat de délocalisation de la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite.

Baiser forcé: l’ex-patron du foot espagnol Luis Rubiales écope d’une amende

Reconnu coupable d’agression sexuelle mais relaxé des accusations de coercition, l’ex-patron du football espagnol Luis Rubiales a écopé jeudi d’une amende de 10.800 euros pour le baiser imposé à Jenni Hermoso, une condamnation très éloignée des deux ans et demi de prison requis par le parquet.Dans sa décision, dont l’ex-président de la Fédération espagnole de …

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G20: à l’ère Trump, Ramaphosa plaide pour le “multilatéralisme”

En plein bouleversement de l’ordre mondial par Donald Trump, le chef d’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa a plaidé jeudi pour le “multilatéralisme” et le “droit international” lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qu’a boudée le chef de la diplomatie américaine.Si les Etats-Unis multiplient les propositions sur l’Ukraine en son absence ou au …

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G20: à l’ère Trump, Ramaphosa plaide pour le “multilatéralisme”

En plein bouleversement de l’ordre mondial par Donald Trump, le chef d’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa a plaidé jeudi pour le “multilatéralisme” et le “droit international” lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qu’a boudée le chef de la diplomatie américaine.Si les Etats-Unis multiplient les propositions sur l’Ukraine en son absence ou au sujet de Gaza avec un plan rejeté en bloc par les dirigeants arabes, ce rendez-vous inaugural, devant mener en novembre au premier sommet du G20 en Afrique, a été snobé par Marco Rubio, principal absent jeudi.”Il est essentiel que les principes de la charte des Nations unies, le multilatéralisme et le droit international restent au centre de tous nos efforts, ils doivent être le ciment nous unissant”, a affirmé Cyril Ramaphosa, avant de citer les guerres et conflits en Ukraine, au Proche-Orient et en République démocratique du Congo.Les “tensions géopolitiques”, le “changement climatique” et les “pandémies” aussi “menacent une coexistence mondiale déjà fragile”, a-t-il averti, face à une assistance “manquant de consensus”.Parmi celle-ci, les ministres des Affaires étrangères des pays des Brics, proches de Pretoria, à commencer par le Russe Sergueï Lavrov, ainsi que ses homologues chinois et indien. Mais aussi le Français Jean-Noël Barrot, le Britannique David Lammy ou la diplomate en chef de l’UE Kaja Kallas.”On traverse des temps très turbulents”, a observé cette dernière. “C’est le moment de revoir ses vieux amis et de s’en faire de nouveaux”, a-t-elle expliqué lors d’un point presse après une ode au multilatéralisme.La photo de groupe prévue a été annulée car “plusieurs pays ne souhaitaient pas apparaître aux côtés de Lavrov”, a appris l’AFP auprès de l’entourage d’une délégation.Premier pays du continent à présider le G20, l’Afrique du Sud a accueilli jeudi une valse des berlines déversant les diplomates sous le rythme de danses zouloues. Cette réunion de deux jours a débuté avec une demi-heure de retard au parc des expositions de Nasrec.”La première session abordera la situation géopolitique mondiale”, a indiqué jeudi le chef de la diplomatie sud-africaine Ronald Lamola. Après la conférence de Munich marquée par la diatribe anti-européenne du vice-président américain JD Vance puis la rencontre américano-russe de Ryad pour discuter du sort de l’Ukraine en son absence, cette rencontre donne à voir la nouvelle partition du concert des nations, à l’heure de Donald Trump.- “Pas un boycott” -La non-participation américaine y est “l’éléphant au milieu de la pièce”, observe auprès de l’AFP Priyal Singh, chercheur à l’Institut pour les études de sécurité à Pretoria.L’absence de Marco Rubio représente un “camouflet pour l’Afrique du Sud”, estime-t-il. En son absence, c’est la chargée d’affaires à l’ambassade américaine de Pretoria, Dana Brown, qui fait office de représentante des Etats-Unis.Quant au secrétaire au Trésor américain Scott Bessent, il n’ira pas davantage à la réunion des ministres des Finances du G20 programmée au Cap mercredi et jeudi prochain, “en raison d’obligations à Washington” a-t-il annoncé.”Cela envoie un message symbolique aux Africains: les Etats-Unis ne prennent pas le continent au sérieux”, juge William Gumede, professeur de politique à l’université du Witwatersrand.”L’absence du secrétaire d’État n’est pas une catastrophe, car les États-Unis sont toujours représentés ici”, a jugé lui jeudi Cyril Ramaphosa. “Ce n’est donc pas d’un boycott.”Au milieu du tapage des négociations de Washington avec Moscou sur l’Ukraine, l’Afrique du Sud risque de peiner à faire entendre son programme autour de la croissance inclusive et de l’innovation financière destinées à permettre aux pays accablés par la dette et le dérèglement climatique de se développer.”La crise climatique n’est plus une menace, c’est une réalité catastrophique à laquelle nous devons tous faire face”, a rappelé malgré tout jeudi Cyril Ramaphosa. “Les catastrophes naturelles provoquées par le climat affectent les pays du monde entier (…) mais elles ont un impact particulièrement dévastateur sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire face aux coûts de reconstruction.”Ce thème n’est pas davantage au goût de l’administration Trump, déjà remontée contre une loi sur l’expropriation selon elle “injuste” envers les Afrikaners, descendants des premiers colons européens, ainsi que contre la plainte déposée par Pretoria pour génocide à l’encontre d’Israël devant la Cour internationale de justice.Par la voix de Marco Rubio, Washington a accusé l’Afrique du Sud d'”utiliser le G20 pour promouvoir” son programme en matière de “diversité” et de “changement climatique”.”Nous sommes déterminés à entretenir de bonnes relations avec les États-Unis”, a pourtant assuré Cyril Ramaphosa jeudi.”On peut ne pas être d’accord sur un certain nombre de sujets”, a reconnu le président sud-africain. “Mais (…) on veut pouvoir échanger directement.”

G20: à l’ère Trump, Ramaphosa plaide pour le “multilatéralisme”

En plein bouleversement de l’ordre mondial par Donald Trump, le chef d’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa a plaidé jeudi pour le “multilatéralisme” et le “droit international” lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qu’a boudée le chef de la diplomatie américaine.Si les Etats-Unis multiplient les propositions sur l’Ukraine en son absence ou au sujet de Gaza avec un plan rejeté en bloc par les dirigeants arabes, ce rendez-vous inaugural, devant mener en novembre au premier sommet du G20 en Afrique, a été snobé par Marco Rubio, principal absent jeudi.”Il est essentiel que les principes de la charte des Nations unies, le multilatéralisme et le droit international restent au centre de tous nos efforts, ils doivent être le ciment nous unissant”, a affirmé Cyril Ramaphosa, avant de citer les guerres et conflits en Ukraine, au Proche-Orient et en République démocratique du Congo.Les “tensions géopolitiques”, le “changement climatique” et les “pandémies” aussi “menacent une coexistence mondiale déjà fragile”, a-t-il averti, face à une assistance “manquant de consensus”.Parmi celle-ci, les ministres des Affaires étrangères des pays des Brics, proches de Pretoria, à commencer par le Russe Sergueï Lavrov, ainsi que ses homologues chinois et indien. Mais aussi le Français Jean-Noël Barrot, le Britannique David Lammy ou la diplomate en chef de l’UE Kaja Kallas.”On traverse des temps très turbulents”, a observé cette dernière. “C’est le moment de revoir ses vieux amis et de s’en faire de nouveaux”, a-t-elle expliqué lors d’un point presse après une ode au multilatéralisme.La photo de groupe prévue a été annulée car “plusieurs pays ne souhaitaient pas apparaître aux côtés de Lavrov”, a appris l’AFP auprès de l’entourage d’une délégation.Premier pays du continent à présider le G20, l’Afrique du Sud a accueilli jeudi une valse des berlines déversant les diplomates sous le rythme de danses zouloues. Cette réunion de deux jours a débuté avec une demi-heure de retard au parc des expositions de Nasrec.”La première session abordera la situation géopolitique mondiale”, a indiqué jeudi le chef de la diplomatie sud-africaine Ronald Lamola. Après la conférence de Munich marquée par la diatribe anti-européenne du vice-président américain JD Vance puis la rencontre américano-russe de Ryad pour discuter du sort de l’Ukraine en son absence, cette rencontre donne à voir la nouvelle partition du concert des nations, à l’heure de Donald Trump.- “Pas un boycott” -La non-participation américaine y est “l’éléphant au milieu de la pièce”, observe auprès de l’AFP Priyal Singh, chercheur à l’Institut pour les études de sécurité à Pretoria.L’absence de Marco Rubio représente un “camouflet pour l’Afrique du Sud”, estime-t-il. En son absence, c’est la chargée d’affaires à l’ambassade américaine de Pretoria, Dana Brown, qui fait office de représentante des Etats-Unis.Quant au secrétaire au Trésor américain Scott Bessent, il n’ira pas davantage à la réunion des ministres des Finances du G20 programmée au Cap mercredi et jeudi prochain, “en raison d’obligations à Washington” a-t-il annoncé.”Cela envoie un message symbolique aux Africains: les Etats-Unis ne prennent pas le continent au sérieux”, juge William Gumede, professeur de politique à l’université du Witwatersrand.”L’absence du secrétaire d’État n’est pas une catastrophe, car les États-Unis sont toujours représentés ici”, a jugé lui jeudi Cyril Ramaphosa. “Ce n’est donc pas d’un boycott.”Au milieu du tapage des négociations de Washington avec Moscou sur l’Ukraine, l’Afrique du Sud risque de peiner à faire entendre son programme autour de la croissance inclusive et de l’innovation financière destinées à permettre aux pays accablés par la dette et le dérèglement climatique de se développer.”La crise climatique n’est plus une menace, c’est une réalité catastrophique à laquelle nous devons tous faire face”, a rappelé malgré tout jeudi Cyril Ramaphosa. “Les catastrophes naturelles provoquées par le climat affectent les pays du monde entier (…) mais elles ont un impact particulièrement dévastateur sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire face aux coûts de reconstruction.”Ce thème n’est pas davantage au goût de l’administration Trump, déjà remontée contre une loi sur l’expropriation selon elle “injuste” envers les Afrikaners, descendants des premiers colons européens, ainsi que contre la plainte déposée par Pretoria pour génocide à l’encontre d’Israël devant la Cour internationale de justice.Par la voix de Marco Rubio, Washington a accusé l’Afrique du Sud d'”utiliser le G20 pour promouvoir” son programme en matière de “diversité” et de “changement climatique”.”Nous sommes déterminés à entretenir de bonnes relations avec les États-Unis”, a pourtant assuré Cyril Ramaphosa jeudi.”On peut ne pas être d’accord sur un certain nombre de sujets”, a reconnu le président sud-africain. “Mais (…) on veut pouvoir échanger directement.”

“C’est génial”: le retour de Trump célébré au grand raoût des conservateurs américains

Le gratin de la droite américaine se réunit jeudi près de Washington pour la convention CPAC, une grand-messe conservatrice de trois jours qui sera l’occasion de savourer la victoire de Donald Trump, avec en point d’orgue un discours du président républicain samedi.Le vice-président JD Vance a ouvert les festivités jeudi matin et évoqué le premier mois de la nouvelle administration Trump, marqué par une myriade de décrets et mesures parfois fracassantes.”Dur à croire que nous ne sommes au pouvoir que depuis un mois, parce que je pense que nous avons fait plus en un mois que Biden a fait en quatre ans”, a déclaré JD Vance.”Je crois qu’on a eu plus de décrets exécutifs que CNN n’a de téléspectateurs”, a-t-il ironisé, taclant cette chaîne d’information que les conservateurs considèrent comme trop proche des démocrates.Renforcement des restrictions à l’immigration, fin des programmes visant à favoriser la diversité dans l’administration, mesure contre la présence d’athlètes transgenres dans les compétitions universitaires féminines… Donald Trump a agi vite et sa base partisane applaudit.”C’est génial qu’il abroge plein de trucs de Biden”, a déclaré Gabriel Garcia, 44 ans, rencontré dans les allées de la CPAC.- “Ultra MAGA” -“Particulièrement avec la capacité de forer à nouveau, de ramener les emplois, l’économie, faire appliquer la loi”, explique celui qui se décrit comme “un insurrectionniste selon la gauche”. Présent lors de l’assaut du Capitole à Washington le 6 janvier 2021, il avait été condamné à une assignation à résidence et a bénéficié des grâces généralisées pour les assaillants accordées par Donald Trump dès son retour à la Maison Blanche.A la convention, outre les traditionnelles casquettes rouges “Make America Great Again”, certains participants sont hauts en couleur, comme cet homme en costume complet de George Washington, perruque poudrée comprise, ou cette femme vêtue d’un t-shirt “Ultra MAGA” avec Donald Trump en super-héros hypermusclé.Car si la convention existe depuis plusieurs décennies, elle est devenue ces dernières années l’occasion pour le mouvement conservateur de tresser les lauriers du milliardaire républicain, à l’image omniprésente sur les stands ou sur les participants.Le président lui-même est attendu pour un discours samedi, dernier jour de la convention.Alors candidat pour le Parti républicain, il avait donné un discours très sombre lors de l’édition 2024. Le milliardaire avait décrit les Etats-Unis comme un pays “cauchemardesque” sous Joe Biden et avait dénoncé les migrants qui “tuent nos citoyens, tuent notre pays”.- “Jalousie” -Le ton de la convention elle-même avait été donné par l’intitulé de certaines tables rondes et réunions.”Nulle part où fuir: la démolition de la tech de gauche”, dit l’une, quand une autre est une discussion sur comment “Ecraser les conseils d’administration woke”.La rhétorique se veut belliqueuse ou narquoise, voire les deux.”Prenez votre trêve et fourrez-vous là”, exhorte ainsi le titre d’une autre table ronde à l’adresse des “guerriers culturels”, ceux qui prennent parti dans certaines questions de société fracturant les Etats-Unis.Plusieurs dirigeants de droite ou d’extrême droite du monde entier doivent également donner un discours lors de la convention, comme le président argentin Javier Milei ou le Premier ministre slovaque Robert Fico. La Première ministre italienne Giorgia Meloni s’exprimera elle samedi à distance, par visioconférence.Des responsables de partis européens comme le Français Jordan Bardella, le Britannique Nigel Farage, ou l’ex-Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki participeront aussi à la CPAC.Beaucoup viennent chercher l’inspiration aux Etats-Unis, après le come-back à succès de Donald Trump.”On regarde de l’autre côté de l’Atlantique avec jalousie”, a ainsi lancé l’éphémère Première ministre britannique Liz Truss lors d’un discours à la CPAC enflammé et très élogieux à l’adresse de Donald Trump.”Nous voulons une révolution Trump en Grande-Bretagne”, a-t-elle aussi déclaré.

“C’est génial”: le retour de Trump célébré au grand raoût des conservateurs américains

Le gratin de la droite américaine se réunit jeudi près de Washington pour la convention CPAC, une grand-messe conservatrice de trois jours qui sera l’occasion de savourer la victoire de Donald Trump, avec en point d’orgue un discours du président républicain samedi.Le vice-président JD Vance a ouvert les festivités jeudi matin et évoqué le premier …

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Colombie: six blessés dans quatre attentats attribués à la guérilla de l’ELN

Quatre attentats à l’explosif, dans la nuit de mercredi à jeudi, ont frappé deux villes colombiennes frontalières du Venezuela, faisant six blessés, ont rapporté les autorités qui les attribuent à la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN).Une voiture piégée a explosé contre un péage routier de Villa del Rosario (est) a constaté l’AFP, et des explosions ont visé trois postes de police dans cette ville et celle voisine de Cucuta, capitale du département de Norte de Santander, a indiqué sur W radio le général William Quintero, commandant de la police locale, attribuant les attentats aux “bandits de l’ELN” qui opèrent dans cette zone.Il a indiqué que l’ELN a ainsi voulu commémorer la mort le 20 février 1974 de Domingo Lain Saenz, un prêtre et guérillero espagnol.Selon le gouvernement local de Norte de Santader, six personnes ont été blessées. Le secrétaire à la Sécurité, George Quintero, a qualifié ces attaques de “terroristes”.Le maire de Cucuta Jorge Acevedo a décrété un couvre-feu pour la nuit à partir de 19H00 locales (0H00 GMT) et annoncé que les écoles resteraient fermées vendredi.Fondée en 1964, inspirée par le révolutionnaire Ernesto “Che” Guevara (1928-1967), la révolution cubaine et la théologie de la libération, la guérilla de l’ELN, dont les effectifs sont estimés à environ 5.800 combattants, est présente en différents points du territoire colombien, mais sa présence est la plus forte dans ce département de Norte de Santander.C’est dans la partie du Catatumbo, région montagneuse isolée, qu’elle a mené en janvier des attaques armées contre une guérilla rivale et des civils, tuant plus de 50 personnes et forcé le déplacement d’au moins 50.000 habitants.L’ELN tente d’affirmer son contrôle sur une partie de cette région frontalière qui abrite des routes du trafic de drogue et des plantations de coca, l’ingrédient principal de la cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial.Face à cette offensive, le président Gustavo Petro a évoqué des “crimes de guerre” et suspendu les négociations de paix qui avaient repris en 2024. Depuis son élection en 2022, M. Petro, premier président de gauche du pays, mène une politique de “paix totale” avec les différents groupes armés qui opèrent dans le pays.Mais selon les analystes, ces pourparlers ont réduit les actions offensives de l’armée contre les différents groupes (guérillas, cartels de narcotrafiquants) qui en ont profité pour étendre leurs emprises territoriales, attisant leurs rivalités.Le ministre de la Défense Ivan Velasquez, au côté de M. Petro depuis 2022, vient de démissionner et le général de l’Armée de l’air Pedro Sanchez a été nommé mercredi pour le remplacer.