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Allemagne: l’extrême droite accusée d’espionner au profit de la Russie

Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), en plein essor, s’est vu accusé mercredi d’espionnage au profit de la Russie et d’autres Etats autoritaires, des adversaires politiques pointant du doigt des questions parlementaires “problématiques”.Ce parti prorusse et anti-migrants a rejeté ces accusations, mais plusieurs de ses personnalités entretiennent des liens étroits et parfois controversés avec la Russie ou la Chine.Cette fois-ci, des élus de la région orientale de Thuringe, où l’AfD est la première force politique, sont suspectés d’utiliser leurs fonctions pour obtenir des informations sensibles sur la police, l’armée ou les infrastructures susceptibles d’intéresser des puissances étrangères.La Russie est pour sa part accusée, malgré ses dénégations, d’une vaste campagne d’espionnage, de désinformation et de sabotage en Allemagne comme ailleurs en Europe. “L’AfD abuse du droit parlementaire de poser des questions pour enquêter manifestement sur nos infrastructures critiques”, a accusé Georg Maier, le ministre de l’Intérieur du Land de Thuringe, partageant son “inquiétude croissante” avec le journal économique Handelsblatt.”L’impression qui se dégage est que l’AfD travaille, avec ses questions, à partir d’une liste commandée par le Kremlin”, selon lui.- Défense antidrones -Le président de la commission de contrôle des services secrets au Bundestag, le conservateur Marc Henrichmann, a lui appelé les services de renseignement allemands à enquêter plus précisément sur ces “menaces internes et externes”.”Ce qui sera crucial, c’est de déterminer si, ou dans quelle mesure, l’AfD continuera à se faire mener en laisse par le Kremlin”, a-t-il jugé.D’après Georg Maier, issu du parti social-démocrate (SPD), l’AfD en Thuringe a posé ces 12 derniers mois 47 questions sur les infrastructures critiques, avec “une intensité et une précision croissantes”.Infrastructures de transport ou numériques, approvisionnement énergétique ou en eau… Le parti montre notamment “un intérêt particulier pour les technologies et équipements de la police”, en particulier pour la défense antidrones, mais aussi pour l’armée et la protection civile, selon lui.Interrogé par l’AFP, Konstantin von Notz, député des Verts et vice-président de la commission de contrôle des services de renseignement, a relevé qu’en avril 2024, lors d’un débat au Bundestag, des “questions parlementaires problématiques” de l’AfD avaient déjà été signalées, avec le soupçon qu’elles soient posées au nom “d’États autoritaires”.- Accusations ‘ridicules’- Selon lui, la même tactique a été constatée dans d’autres pays européens, preuve d’une “démarche ciblée à l’échelle européenne”.”Il semble se confirmer que des représentants de l’AfD participent délibérément à cette stratégie de déstabilisation de notre pays, orchestrée par plusieurs États autoritaires”, a-t-il dit à l’AFP, appelant les autorités allemandes à agir “avec détermination”.Le premier secrétaire du groupe AfD au Bundestag, Bernd Baumann, interrogé par l’AFP, a rejeté ces accusations, visant selon lui à décrédibiliser l’AfD, arrivée 2e aux législatives en février et en plein essor dans les sondages depuis.Les questions des élus “sur l’architecture et les infrastructures de sécurité de notre pays (…) sont posées par l’AfD dans l’intérêt des citoyens”, a-t-il affirmé. “Les faits révélés ne sont en rien secrets (…) Que les autres partis cherchent maintenant à en faire une activité d’espionnage est totalement ridicule et reflète leur désespoir face aux intentions de vote en faveur de l’AfD”, a ajouté le député.Contacté par l’AFP, le renseignement extérieur allemand n’a pas souhaité commenter. Le renseignement intérieur n’a pas immédiatement répondu.Un porte-parole de la chancellerie s’est lui borné à dire avoir pris connaissances des accusations pesant contre l’AfD.Le chancelier allemand Friedrich Merz a désigné lundi le parti d’extrême droite comme son “principal adversaire” à l’aube d’une année électorale chargée, avec cinq des 16 Länder allemands qui se rendront aux urnes. L’AfD espère au moins gagner dans deux d’entre eux, à l’Est, et atteindre des scores records dans les autres.

L’Ukraine signe avec la Suède pour jusqu’à 150 avions de chasse Gripen

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé mercredi en Suède une lettre d’intention pour l’achat de jusqu’à 150 avions de chasse Gripen, lors d’une tournée européenne visant à obtenir plus d’aide face à Moscou qui continue de bombarder le pays.Sur le plan diplomatique et alors que les négociations semblent dans l’impasse pour mettre fin au conflit, Moscou a assuré mercredi que le sommet entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump était toujours d’actualité.M. Zelensky se rend en Europe juste après une attaque ayant touché une école maternelle à Kharkiv (nord-est), faisant un mort, sept blessés, et semant la terreur parmi les enfants. Six personnes ont par ailleurs été tuées par une vague de frappes russes nocturnes sur le secteur énergétique ukrainien. Le président ukrainien a rencontré en fin de matinée à Oslo le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre. Il s’est ensuite rendu en Suède avec le Premier ministre Ulf Kristersson dans la ville de Linköping, siège du groupe de défense Saab, qui produit l’avion de chasse Gripen.M. Zelensky a signé une lettre d’intention avec pour objectif l’achat par Kiev de 100 à 150 avions de chasse Gripen du dernier modèle afin de “constituer une nouvelle armée de l’air ukrainienne puissante”, a annoncé M. Kristersson.Il sera ensuite jeudi au sommet des dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles, au cours duquel les pays membres espèrent se mettre d’accord sur un soutien financier pérenne à l’Ukraine, puis à Londres, où se tient vendredi une réunion de la “coalition des volontaires”.Cette tournée des alliés européens intervient après une visite infructueuse de M. Zelensky la semaine dernière à Washington, où il a échoué à convaincre Donald Trump de fournir à son pays des missiles de croisière Tomahawk.- “Bon compromis” -M. Trump a semblé fermer la porte à une livraison de Tomahawk après une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, lors de laquelle les deux hommes avaient convenus de se rencontrer prochainement à Budapest, en Hongrie.Mais le dirigeant américain a assuré mardi ne pas vouloir de discussions “pour rien” ou de “perte de temps” avec son homologue russe.Malgré un apparent report sine die de ce sommet, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a assuré mercredi que les préparatifs “se poursuivent”.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui répété que “les délais n’ont pas été fixés”. “Tout cela est à venir, mais cela nécessite une préparation minutieuse”, a-t-il déclaré.Selon des médias américains, le blocage porte surtout sur la question des territoires que Moscou demande à Kiev de céder. Mercredi, M. Zelensky a estimé que la proposition de Donald Trump de discuter avec la Russie sur la base de la ligne de front actuelle était “un bon compromis”.En attendant, en Ukraine, les frappes russes se sont poursuivies au cours de la nuit, touchant une dizaine de régions et faisant au moins six morts et une trentaine de blessés, dont des enfants.A Kharkiv, la deuxième ville du pays, une école maternelle a été touchée, et il y a au moins un mort et sept blessés, a annoncé sur Telegram son maire Igor Terekhov.Un journaliste de l’AFP a vu des pompiers et secouristes s’affairer près du bâtiment touché, au toit éventré dont s’échappait de la fumée grise. – “Très peur” -“Les enfants avaient très peur (…) Certains avaient des coupures, d’autres avaient autre chose. Bien sûr, il y a eu des crises d’hystérie”, a raconté Ksenia Kalmykova, mère de 44 ans.Pavlo Filipenko, commandant d’un bataillon de volontaires qui combat dans cette région, se trouvait dans une voiture à proximité au moment de l’impact. “Je ne sais pas comment j’ai survécu. Le Seigneur m’a protégé”, a dit cet homme de 45 ans.Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré un total de 405 drones et 28 missiles, dont respectivement 333 et 16 ont été abattus.Après les bombardements de la nuit, le ministère ukrainien de l’Energie a annoncé des coupures d’urgence dans “la plupart des régions”.Dans la nuit, les journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu une dizaine d’explosions et vu une colonne de fumée s’élevant au-dessus de la capitale.”Il y a eu un bruit (de drone) qui s’est soudainement accéléré, suivi d’un boum. Je me suis levée d’un bond (…) les fenêtres ont volé en éclats”, a raconté à l’AFP une habitante, Mariana Gortchenko, technicienne dentaire de 41 ans.L’armée ukrainienne vise de son côté régulièrement des raffineries de pétrole et des conduites d’hydrocarbures en Russie, une stratégie qui a provoqué une hausse des prix du carburant dans ce pays depuis l’été.Mercredi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir neutralisé 33 drones ukrainiens au cours de la nuit et 13 autres dans la matinée.

L’Ukraine signe avec la Suède pour jusqu’à 150 avions de chasse Gripen

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé mercredi en Suède une lettre d’intention pour l’achat de jusqu’à 150 avions de chasse Gripen, lors d’une tournée européenne visant à obtenir plus d’aide face à Moscou qui continue de bombarder le pays.Sur le plan diplomatique et alors que les négociations semblent dans l’impasse pour mettre fin au conflit, Moscou a assuré mercredi que le sommet entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump était toujours d’actualité.M. Zelensky se rend en Europe juste après une attaque ayant touché une école maternelle à Kharkiv (nord-est), faisant un mort, sept blessés, et semant la terreur parmi les enfants. Six personnes ont par ailleurs été tuées par une vague de frappes russes nocturnes sur le secteur énergétique ukrainien. Le président ukrainien a rencontré en fin de matinée à Oslo le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre. Il s’est ensuite rendu en Suède avec le Premier ministre Ulf Kristersson dans la ville de Linköping, siège du groupe de défense Saab, qui produit l’avion de chasse Gripen.M. Zelensky a signé une lettre d’intention avec pour objectif l’achat par Kiev de 100 à 150 avions de chasse Gripen du dernier modèle afin de “constituer une nouvelle armée de l’air ukrainienne puissante”, a annoncé M. Kristersson.Il sera ensuite jeudi au sommet des dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles, au cours duquel les pays membres espèrent se mettre d’accord sur un soutien financier pérenne à l’Ukraine, puis à Londres, où se tient vendredi une réunion de la “coalition des volontaires”.Cette tournée des alliés européens intervient après une visite infructueuse de M. Zelensky la semaine dernière à Washington, où il a échoué à convaincre Donald Trump de fournir à son pays des missiles de croisière Tomahawk.- “Bon compromis” -M. Trump a semblé fermer la porte à une livraison de Tomahawk après une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, lors de laquelle les deux hommes avaient convenus de se rencontrer prochainement à Budapest, en Hongrie.Mais le dirigeant américain a assuré mardi ne pas vouloir de discussions “pour rien” ou de “perte de temps” avec son homologue russe.Malgré un apparent report sine die de ce sommet, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a assuré mercredi que les préparatifs “se poursuivent”.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui répété que “les délais n’ont pas été fixés”. “Tout cela est à venir, mais cela nécessite une préparation minutieuse”, a-t-il déclaré.Selon des médias américains, le blocage porte surtout sur la question des territoires que Moscou demande à Kiev de céder. Mercredi, M. Zelensky a estimé que la proposition de Donald Trump de discuter avec la Russie sur la base de la ligne de front actuelle était “un bon compromis”.En attendant, en Ukraine, les frappes russes se sont poursuivies au cours de la nuit, touchant une dizaine de régions et faisant au moins six morts et une trentaine de blessés, dont des enfants.A Kharkiv, la deuxième ville du pays, une école maternelle a été touchée, et il y a au moins un mort et sept blessés, a annoncé sur Telegram son maire Igor Terekhov.Un journaliste de l’AFP a vu des pompiers et secouristes s’affairer près du bâtiment touché, au toit éventré dont s’échappait de la fumée grise. – “Très peur” -“Les enfants avaient très peur (…) Certains avaient des coupures, d’autres avaient autre chose. Bien sûr, il y a eu des crises d’hystérie”, a raconté Ksenia Kalmykova, mère de 44 ans.Pavlo Filipenko, commandant d’un bataillon de volontaires qui combat dans cette région, se trouvait dans une voiture à proximité au moment de l’impact. “Je ne sais pas comment j’ai survécu. Le Seigneur m’a protégé”, a dit cet homme de 45 ans.Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré un total de 405 drones et 28 missiles, dont respectivement 333 et 16 ont été abattus.Après les bombardements de la nuit, le ministère ukrainien de l’Energie a annoncé des coupures d’urgence dans “la plupart des régions”.Dans la nuit, les journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu une dizaine d’explosions et vu une colonne de fumée s’élevant au-dessus de la capitale.”Il y a eu un bruit (de drone) qui s’est soudainement accéléré, suivi d’un boum. Je me suis levée d’un bond (…) les fenêtres ont volé en éclats”, a raconté à l’AFP une habitante, Mariana Gortchenko, technicienne dentaire de 41 ans.L’armée ukrainienne vise de son côté régulièrement des raffineries de pétrole et des conduites d’hydrocarbures en Russie, une stratégie qui a provoqué une hausse des prix du carburant dans ce pays depuis l’été.Mercredi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir neutralisé 33 drones ukrainiens au cours de la nuit et 13 autres dans la matinée.

Syrie: accrochages entre forces gouvernementales et jihadistes français menés par Oumar Diaby

Des accrochages ont opposé mercredi les forces gouvernementales syriennes à des jihadistes français retranchés dans un camp du nord-ouest du pays, dont elles accusent le chef, Oumar Diaby, alias Omar Omsen, de refuser de se livrer aux autorités.C’est la première fois, depuis qu’elles ont pris le pouvoir en décembre 2024, que les autorités islamistes, qui veulent rompre avec leur passé jihadiste, annoncent une confrontation avec des combattants étrangers.Estimés à quelques dizaines, les jihadistes dirigés par Diaby, un ancien délinquant franco-sénégalais devenu prêcheur, sont retranchés avec leurs familles dans un camp de la région de Harim, près de la frontière turque.Les forces gouvernementales syriennes accusent Diaby, 50 ans, d’avoir enlevé une fillette et d’avoir refusé de se livrer aux autorités, et ont annoncé par la suite avoir encerclé le camp.Dans un communiqué, le commandant des forces de sécurité intérieure de la province d’Idleb (nord-ouest), le général Ghassan Bakir, a accusé Diaby de tirer sur les forces gouvernementales et “d’utiliser les civils comme boucliers humains” .Un correspondant de l’AFP sur place a cependant indiqué que les armes se sont tues mercredi en début d’après-midi. Et il a pu pénétrer dans le camp où il a vu des combattants français et d’autres nationalités, pour la plupart masqués.Selon Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, des “jihadistes étrangers (non Français) mènent une médiation” pour parvenir à une issue pacifique.- Le groupe “des étrangers” -Auparavant, le fils d’Oumar Diaby, un jihadiste qui se fait appeler Jibril al-Mouhajer, avait déclaré à l’AFP sur WhatsApp que “les affrontements ont commencé après minuit (..)”.”Les forces de sécurité ont bombardé le camp qui abrite des femmes et des enfants”, a ajouté le jeune homme, connu pour avoir joué dans l’équipe de football de l’ancienne enclave rebelle d’Idleb.Un habitant de la localité de Harim, située aux abords du camp, a affirmé à l’AFP avoir vu les forces gouvernementales acheminer des renforts depuis mardi, et avoir entendu des explosions depuis la nuit.”Nous sommes restés à la maison, nous n’avons pas envoyé les enfants à l’école”, a dit cet homme ayant requis l’anonymat.Les jihadistes français qui se font appeler “Firqat al Ghouraba” (le groupe des étrangers) constituent un rassemblement marginal et sans lien avec le groupe Etat islamique, qui avait régné par la terreur en Syrie et en Irak avant d’être défait.Des milliers de jihadistes étrangers, dont des Occidentaux, avaient afflué en Syrie pendant la guerre civile qui a éclaté après la répression par l’ex-président Bachar al-Assad d’un soulèvement populaire en 2011.Le conflit a pris fin en décembre 2024 avec la prise de pouvoir par une coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a renversé Bachar al-Assad. – Depuis Chareh -Comme d’autres extrémistes, ces Français semblent être tombés en disgrâce depuis l’accession au pouvoir de M. Chareh, président intérimaire qui tente de faire oublier son passé jihadiste.Oumar Diaby avait prêté allégeance à Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui était dirigé par M. Chareh et contrôlait l’enclave rebelle d’Idleb. Mais en août 2020, il avait été arrêté par HTS, puis libéré en février 2022 sans que les raisons de son arrestation ne soient communiquées.Après sa prise du pouvoir, Ahmad al-Chareh a dissous le HTS, fer de lance de l’offensive rebelle contre Damas, et appelé tous les autres groupes armés à faire de même et rejoindre les rangs de la nouvelle armée syrienne.Soupçonné d’avoir convaincu de nombreux Français de rejoindre la Syrie, Oumar Diaby fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la justice française et a été qualifié en 2016 par les Etats-Unis de “terroriste international”.Une “petite cinquantaine” de personnes feraient partie de son groupe, avaient indiqué en décembre 2024 des sources sécuritaires françaises à l’AFP. A la même période, le procureur antiterroriste Olivier Christen avait déclaré au quotidien Le Figaro qu’il restait dans le secteur d’Idleb une “grosse centaine” de Français sur les “1.500 partis faire le jihad dans les années 2000”.

Le Louvre rouvre, Macron demande une “accélération” des “mesures de sécurisation”

Emmanuel Macron a demandé mercredi une “accélération” des “mesures de sécurisation” du Louvre, qui a rouvert trois jours après le casse spectaculaire au cours duquel des joyaux estimés à 88 millions d’euros ont été dérobés.Le chef de l’Etat a indiqué en Conseil des ministres que des “mesures de sécurisation du Louvre étaient en cours de déploiement et il a demandé une accélération de ces mesures”, a annoncé devant la presse la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.Silencieuse depuis dimanche, Laurence des Cars, présidente-directrice du Louvre, est sous le feu des critiques et doit justement s’exprimer dans l’après-midi devant des sénateurs pour tenter d’expliquer ce cambriolage expéditif, qui n’a duré que quelques minutes.Le musée le plus visité au monde a pu rouvrir ses portes mercredi et a aussitôt retrouvé ses nuées de visiteurs. “Je suis tellement heureuse de pouvoir le visiter, qu’il ait rouvert”, s’est réjouie Carla Henry Hopkins, une Américaine de 60 ans.En coulisses, l’enquête se poursuit pour tenter de mettre la main sur les quatre cambrioleurs et leur incroyable butin. Un vol qui a provoqué une forte émotion en France comme à l’étranger et une tempête politico-médiatique sur la protection des œuvres du Louvre.L’enquête “progresse”, a assuré sur CNews et Europe 1 le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez. “J’ai toute confiance, ça c’est sûr, dans le fait que nous retrouverons les auteurs”, a-t-il martelé.Qualifiés au départ d’inestimables, les bijoux volés ont désormais une estimation, qui ne tient toutefois pas compte de leur valeur patrimoniale: 88 millions d’euros, une somme “extrêmement spectaculaire” mais qui “n’a rien de parallèle et de comparable au préjudice historique”, a déclaré mardi soir sur RTL la procureure de Paris Laure Beccuau.Cette estimation en fait un des plus importants vols d’objets d’art des dernières décennies, un montant toutefois bien inférieur au préjudice lors du cambriolage du musée Isabella Stewart Gardner de Boston, en 1990, évalué à au moins un demi-milliard de dollars.- Moment de vérité -En première ligne depuis dimanche, la ministre de la Culture Rachida Dati va laisser s’expliquer mercredi Laurence des Cars. Elle sera auditionnée à 16H30 par la commission de la culture du Sénat.Un moment de vérité pour celle qui était devenue en mai 2021 la première femme à accéder à la tête du Louvre.Le Figaro a affirmé mardi que Mme des Cars avait présenté sa démission après le vol, mais que cela lui avait été refusé et qu’elle avait reçu le soutien d’Emmanuel Macron. Sollicité par l’AFP, le Louvre n’a pas souhaité réagir à ces affirmations.Laurence des Cars devrait être interrogée sur les conditions de sécurité de la galerie d’Apollon, qui abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne.Les portes de la galerie restaient closes mercredi, trois panneaux gris en bloquant la vue et le personnel du Louvre demandant aux visiteurs de continuer à circuler.Parmi les huit pièces emportées figurent le diadème d’Eugénie, qui compte près de 2.000 diamants, et le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie, dernière reine de France, et d’Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon III.- Pas de “faille” -Face aux accusations des députés mardi, Rachida Dati a exclu toute “faille de sécurité à l’intérieur” du musée, car les dispositifs “ont fonctionné”.Elle a en revanche mis en cause l’absence de la sécurité “sur la voie publique”, permettant aux cambrioleurs d’installer un monte-charge et d’entrer par une fenêtre.Dans un pré-rapport consulté lundi par l’AFP, la Cour des comptes déplore un “retard dans le déploiement d’équipements destinés à assurer la protection des œuvres” du musée.Le problème de sécurité au Louvre ne date “pas d’hier” et était connu de l’administration, a assuré mercredi le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici sur RTL.Fille du journaliste et écrivain Jean des Cars, petite-fille du romancier Guy des Cars, Laurence des Cars a une longue expérience dans les musées.Avant le Louvre, cette spécialiste de l’art du XIXe et du début du XXe siècle a présidé le musée d’Orsay, après celui de l’Orangerie, un musée d’art impressionniste et post-impressionniste qui expose en particulier les gigantesques Nymphéas de Monet.jri-pr-emy-mdv/vg/clc

CIJ: Israël doit faciliter l’aide à Gaza et subvenir aux besoins des Palestiniens

La Cour internationale de justice a déclaré mercredi qu’Israël était tenu, en vertu du droit international, de faciliter l’acheminement de l’aide à Gaza, soulignant que le pays devait subvenir aux besoins fondamentaux des Palestiniens, essentiels à leur survie.Cette décision de grande portée de la CIJ intervient alors que les organisations humanitaires s’efforcent d’intensifier l’aide humanitaire indispensable à Gaza, après le fragile cessez-le-feu conclu plus tôt ce mois-ci.L’avis de la CIJ n’est pas juridiquement contraignant, mais la cour estime qu’il a “une grande portée juridique et une autorité morale”.Le président de la CIJ, Yuji Iwasawa, a déclaré qu’Israël était “dans l’obligation d’accepter et de faciliter les programmes d’aide fournis par les Nations Unies et ses entités”.Parmi ces organisations figure l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, qu’Israël a interdite après avoir accusé certains de ses employés d’avoir participé à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.La CIJ a jugé qu’Israël n’a pas étayé ces allégations.Israël n’a pas participé à la procédure, mais un responsable israélien a déclaré à des journalistes en amont de l’audience qu’il s’agissait d’un “abus du droit international”.Ce responsable a ajouté qu’Israël “coopérait avec les organisations internationales et d’autres agences des Nations Unies concernant Gaza. Mais Israël ne coopérera pas avec l’UNRWA”.Yuji Iwasawa a déclaré que la CIJ “rejette l’argument selon lequel la demande abuse et instrumentalise le processus judiciaire international”.Mardi, Abeer Etefa, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies pour le Moyen-Orient, a déclaré que 530 camions de l’organisation étaient entrés à Gaza depuis le cessez-le-feu.Ces camions ont livré plus de 6.700 tonnes de nourriture, ce qui est, selon elle, “assez pour nourrir près d’un demi-million de personnes pendant deux semaines”.La cour de La Haye a déclaré qu’Israël, en tant que puissance occupante, avait l’obligation de “garantir les besoins fondamentaux de la population locale, y compris les fournitures essentielles à sa survie”.La juridiction a rappelé l’obligation, en vertu du droit international, de ne pas recourir à la famine comme méthode de guerre.- “Graves préoccupations” -L’ONU a demandé à la cour de La Haye de clarifier les obligations d’Israël, en tant que puissance occupante, envers les Nations unies et d’autres organismes, “y compris s’agissant d’assurer et de faciliter la fourniture sans entrave d’articles de première nécessité essentiels à la survie” des Palestiniens.En avril, les juges ont entendu pendant une semaine des témoignages de dizaines de pays et d’organisations, dont une grande partie concernait le statut de l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens.Lors d’audiences devant la cour de La Haye, un responsable américain a exprimé de “sérieuses inquiétudes” quant à l’impartialité de l’UNRWA et a allégué que le Hamas utilisait des installations de l’agence.Le responsable américain, Josh Simmons, a déclaré qu’Israël n’avait “aucune obligation d’autoriser spécifiquement l’UNRWA à fournir une aide humanitaire”.M. Simmons a ajouté que l’UNRWA n’était pas la seule option pour acheminer l’aide à Gaza.Cependant, la CIJ a noté que l’UNRWA “ne peut être remplacée à court terme”.

Les mécanismes du commerce mondial menacés de “dérailler”, alerte le secrétaire général de l’ONU

Les mécanismes régissant le commerce mondial se trouvent sous la menace d’un “déraillement” sur fonds de conflits commerciaux, a estimé mercredi à Genève le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, se disant également préoccupé par une dette globale croissante et le manque de filets de sécurité financiers internationaux.”La dette mondiale a explosé. La pauvreté et la faim persistent. L’architecture financière internationale ne fournit pas un filet de sécurité adéquat aux pays en développement. Et le système commercial fondé sur des règles risque de dérailler”, a alerté M. Guterres dans une allocution lors de la 16e Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).Le chef de l’ONU a particulièrement pointé du doigt l’incertitude mondiale persistante, provoquée par les droits de douane mis en place par Donald Trump et les tensions commerciales qu’ils ont déclenchées.”Les barrières commerciales se multiplient, certains pays les moins avancés étant confrontés à des droits de douane exorbitants de 40%, alors qu’ils ne représentent qu’à peine 1% des flux commerciaux mondiaux”, a-t-il ajouté, alertant sur “un risque croissant de guerres commerciales pour les biens”.”L’incertitude grandit, et les investissements reculent. Les chaînes d’approvisionnement sont en pleine turbulence”, a-t-il insisté.En outre, a souligné le chef de l’ONU, l’aide au développement recule, faisant peser un danger sur les pays les plus fragiles. “Les tendances en matière de dépenses militaires montrent que nous investissons de plus en plus dans la mort plutôt que dans la prospérité et le bien-être des populations”. Et “les divisions géopolitiques, les inégalités, la crise climatique et les conflits nouveaux et prolongés se répercutent sur l’économie mondiale”.Face à ces dangers, M. Guterres a identifié quatre axes prioritaires sur lesquels la communauté internationale doit agir pour protéger les plus faibles: un système mondial de commerce et d’investissement équitable, le financement des pays en développement, la technologie et l’innovation pour stimuler l’économie et l’alignement des politiques commerciales sur les objectifs climatiques.- Piège de la dette -Le chef de l’ONU a rappelé qu’en 2024, les États membres de l’ONU avaient adopté un “Pacte pour l’avenir” qui comprend un “réengagement mondial” pour la promotion d’une “une croissance tirée par les exportations dans les pays en développement”, ainsi que réformes “essentielles” de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).Sur l’aspect financement, le chef de l’ONU a souligné que de nombreux pays étaient pris au piège d’une spirale de la dette. “Trop de pays en développement sont victimes d’une marge de manœuvre budgétaire limitée, d’une croissance lente et de la crise de la dette”.Selon lui, 3,4 milliards de personnes vivent dans des pays qui dépensent plus pour le service de la dette que pour la santé ou l’éducation.Il a également souhaité porter l’accent sur “la technologie, des données de haute qualité et l’innovation” car selon lui “tous les pays ne disposent pas de l’accès ou de la technologie nécessaires pour être compétitifs”. M. Guterres a toutefois relevé des motifs d’espoir dans le “tourbillon de changement” de l’économie mondiale avec “les trois quarts de la croissance mondiale (qui) proviennent désormais des pays en développement”. En outre, a-t-il souligné, les technologies de pointe “injectent des milliers de milliards dans l’économie mondiale” et les accords commerciaux régionaux ont été “multipliés par sept depuis les années 1990”, alors que “la collaboration Sud-Sud s’intensifie. “Mais dans ce monde radicalement différent, certaines choses, malheureusement, restent inchangées”, a regretté M. Guterres.

En prison, Nicolas Sarkozy protégé par deux policiers

Deux policiers en prison autour de Nicolas Sarkozy: l’ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité “eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui”, un dispositif qui hérisse un syndicat de surveillants.L’ancien chef de l’Etat bénéficie en temps normal “d’un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui” et ces mesures ont “été maintenues en détention”, a indiqué mercredi le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez sur CNews/Europe 1.Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d’isolement de la prison parisienne. Ils sont armés mais ne sont pas équipés de téléphones portables, selon une source proche du dossier.Ce dispositif, qui relève du ministère de l’Intérieur, a été établi “en lien avec le garde des Sceaux” et “sera maintenu tant que le besoin sera jugé utile”, précise-t-on du côté de Beauvau: “Cette situation inédite impose de prendre les mesures de sécurité adéquates, adaptées à la spécificité de la personnalité et du contexte”.S’il est “un citoyen comme les autres”, “des menaces un peu plus importantes” pèsent sur “l’ancien président de la République qu’est Nicolas Sarkozy. “La décision a été prise et donc elle a été appliquée immédiatement”, a précisé Laurent Nuñez.La décision n’est pas du goût du syndicat de surveillants pénitentiaires Ufap-Unsa-Justice. “On va plutôt avoir deux boulets supplémentaires à traîner”, a dénoncé dans la matinée sur RTL Wilfried Fonck, son secrétaire national.”Aujourd’hui, on a deux personnes civiles qui sont à l’intérieur d’un établissement pénitentiaire qui n’ont rien à y faire (…). Ils ne sont pas rompus au fonctionnement” d’un tel établissement, a fustigé le responsable syndical, qui affirme n’avoir “jamais vu ça en 25 ans de carrière”.Pour le ministre de l’Intérieur, “c’est une décision visant à assurer sa sécurité”, “en plus, évidemment, de tout ce qui est mis en œuvre par l’administration pénitentiaire”.Mais l’Ufap-Unsa Justice estime que la présence de ces deux fonctionnaires de police est un “crachat qui est fait au personnel pénitentiaire”.”On est en train de nous dire que le personnel pénitentiaire ne sait pas bosser”, a insisté Wilfried Fonck.- “Justiciable comme un autre” -Nicolas Sarkozy, 70 ans, a été condamné le 25 septembre pour association de malfaiteurs dans le procès libyen à cinq ans de prison, une détention inédite dans l’histoire de la République. Il a fait appel de cette décision.Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l’ouest parisien vers 09H15 mardi matin, l’ancien président est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé.Trois Français sur quatre estiment qu’il est “un justiciable comme un autre, qui ne doit pas être traité différemment des autres personnes condamnées”, selon un sondage RTL-Toluna Harris Interactive publié mercredi. Un chiffre qui tombe à 52% chez les sympathisants des Républicains, ajoute le sondage. Nicolas Sarkozy devrait rester “un minimum de trois semaines ou d’un mois” en prison, avait indiqué mardi son avocat Christophe Ingrain devant les portes de la prison. La cour d’appel de Paris a deux mois pour statuer sur la demande de mise en liberté déposée dans la foulée du placement sous écrou.Reçu par le président Emmanuel Macron vendredi dernier à l’Elysée, l’ex-chef de l’Etat pourrait aussi recevoir la visite en prison du ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Des visites désapprouvées par “une majorité de Français”, tout comme le rassemblement de soutien qui s’est tenu mardi matin devant le domicile de Nicolas Sarkozy, d’après le sondage RTL-Toluna Harris Interactive.Ils sont ainsi 53% à désapprouver ce rassemblement, et 57% la visite annoncée de Gérald Darmanin, selon cette enquête réalisée en ligne mardi auprès d’un échantillon de 1.025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.Le garde des Sceaux avait déclaré lundi qu’il irait “voir en prison” Nicolas Sarkozy, assurant qu’en tant que ministre de la Justice il pouvait “aller voir n’importe quelle prison et n’importe quel détenu”. Ce projet a été critiqué par le plus haut parquetier de France, le procureur général près la Cour de cassation Rémi Heitz, qui y a vu un risque “d’atteinte à l’indépendance des magistrats”.mca-sm-ng-mby/bfa/dro