AFP World
Face à la flambée des prix du riz, les agriculteurs japonais sonnent l’alarme
La rizière de Satoshi Yamazaki, aux rangées de jeunes plants d’un vert éclatant, respire une ambiance paisible à l’heure où la flambée des prix du riz met cependant en exergue des problèmes structurels de l’agriculture japonaise.En avril, le riz vendu dans les commerces nippons était deux fois plus cher qu’un an auparavant, envolée que le gouvernement tente ces derniers mois d’enrayer en débloquant les réserves stratégiques du pays.Une initiative rare que Satoshi Yamazaki, cultivateur de 42 ans de la région du Niigata (centre), qualifie de signal d’alarme, y voyant “l’occasion pour le public de réfléchir à la manière dont le riz est produit”.Ce renchérissement depuis près d’un an a des facteurs multiples.La récolte 2023 (consommée l’an dernier) avait été pénalisée par des chaleurs record, réduisant drastiquement l’offre. La demande de riz, elle, était gonflée par le renchérissement des aliments importés, ainsi que par une vague d’achats paniques déclenchés en août 2024 par un avertissement au “mégaséisme”. L’afflux record de touristes est accusé d’avoir encore grossi la consommation.Surtout, des négociants stockaient du riz pour muscler leurs profits à terme, selon les experts.- “Enorme opportunité” -“Les consommateurs, ou plutôt les détaillants, nous obligent à produire du riz de haute qualité”, explique M. Yamazaki, près des plants inondés étincelant au soleil.Il assure que la flambée des prix ne lui fait pas gagner d’argent, car il vend l’essentiel de sa récolte directement aux détaillants ou consommateurs via des contrats conclus à l’avance.Un modèle contournant l’habituel réseau de distribution nippon, qui inclut firmes de “nettoyage” du riz, grossistes, coopératives… l’acteur à chaque étape collectant sa marge.Sa ferme du Niigata est un cas atypique: 80% des riziculteurs japonais travaillent à temps partiel, à petite échelle, et dépendent complètement des chaînes de production en place, selon l’agronome Kazunuki Oizumin, de l’Université de Miyagi.Et la production n’a cessé de décroître ces dernières décennies: l’an dernier, la surface consacrée à la riziculture (en excluant le riz destiné à l’alimentation animale) est tombée sous 1,4 million d’hectares dans l’archipel, très en-deçà du pic de 3,3 millions en 1960.Un déclin dû au vieillissement démographique et à la difficulté de trouver des successeurs aux cultivateurs.Par ailleurs, une politique gouvernementale en vigueur depuis 1971 oblige les agriculteurs à réduire la superficie consacrée à la riziculture, au profit notamment d’autres céréales.La mesure, censée maintenir stables les prix du riz, a contribué à réduire les marges de manÅ“uvre en cas de tensions sur l’offre.Toru Wakui, président d’une grande exploitation de la région d’Akita (nord), fustige cette politique: le Japon devrait “s’efforcer d’accroître sa production de riz et les exportations vers les marchés étrangers” tout en facilitant l’accès des jeunes à l’agriculture, déclare-t-il à l’AFP.La crise actuelle est “une énorme opportunité” pour encourager l’émergence de grands exploitants à temps plein, beaucoup plus productifs et rentables, abonde l’universitaire Kazunuki Oizumin.- “Vieux riz”? -Le sujet “riz” est devenu politiquement sensible à l’approche des élections pour la Chambre haute du Parlement en juillet sur fond de frustration des consommateurs confrontés à une inflation générale persistante (+3,5% en avril).Le ministre de l’Agriculture a dû démissionner en mai après s’être vanté de ne jamais acheter de riz lui-même puisqu’il en recevait gratuitement.Son successeur Shinjiro Koizumi a, lui, décidé de céder directement aux détaillants le riz tiré des stocks stratégiques… provoquant aussitôt de longues files d’attente dans certains magasins.Les efforts gouvernementaux semblent porter leurs fruits: le prix au détail moyen a légèrement baissé début juin pour la deuxième semaine consécutive, à 4.223 yens (25,55 euros) les cinq kilos.Responsables de l’opposition et commentateurs ont cependant fustigé des stocks de “vieux” riz d’une qualité qui devrait selon eux les destiner aux animaux.Ce dossier complique la situation du Premier ministre conservateur Shigeru Ishiba, le soutien public étant au plus bas depuis son élection en octobre. M. Ishiba voit dans l’accroissement de la production une “solution” pour faire baisser les prix. Mais les défis sont nombreux.Sataoshi Yamazaki, qui cultive 10% du riz en bio et a agrandi ses terres en louant des champs à de petits exploitants, souligne les difficultés du secteur: renchérissement des équipements, pénurie chronique de chauffeurs… “Peut-on ajouter ces coûts au prix du riz?”, soupire-t-il.
Les manifestations s’étendent aux Etats-Unis malgré les sommations de Trump
Les manifestations se multiplient aux Etats-Unis contre la politique migratoire musclée de Donald Trump, malgré le déploiement de militaires à Los Angeles et la promesse du président de ne jamais laisser “la loi de la rue régner en Amérique”.Après Los Angeles, la ville de Spokane, dans l’Etat de Washington, a décrété un couvre-feu dans la nuit de mercredi à jeudi après une manifestation.Plus de 1.000 personnes ont encore protesté pacifiquement mercredi dans les rues de Los Angeles, avant une deuxième nuit de couvre-feu dans le centre-ville imposé par la mairie pour prévenir les pillages et les actes de vandalisme.”Je dirais qu’en général, tout est sous contrôle ici à Ground Zero”, a déclaré à l’AFP Lynn Sturgis, une enseignante à la retraite de 66 ans, devant les bureaux du gouvernement fédéral, épicentre des manifestations dans le centre-ville.”Notre ville n’est pas du tout en feu, elle ne brûle pas, comme notre terrible dirigeant essaie de vous le faire croire”, a-t-elle ajouté.Depuis vendredi dernier, la deuxième plus grande ville américaine est le théâtre de manifestations contre les interpellations massives d’étrangers en situation irrégulière. Ces protestations sont généralement pacifiques mais sont parfois ponctuées de jets de pierre contre la police, d’incendies de véhicules et d’autres violences.- Deuxième nuit de couvre-feu -“Le couvre-feu reste en vigueur ce soir (…) afin d’arrêter les mauvais acteurs qui profitent de l’escalade chaotique du président”, a écrit mercredi sur X la maire démocrate Karen Bass.Donald Trump a ordonné le déploiement à Los Angeles de 4.000 réservistes de la Garde nationale de Californie et de 700 Marines, un corps d’élite de l’armée d’active, contre l’avis du gouverneur démocrate Gavin Newsom.Ce déploiement s’est transformé en un enjeu de rivalité politique entre l’administration Trump et l’opposition démocrate. Avec en première ligne M. Newsom, considéré comme un candidat potentiel à la Maison Blanche pour 2028.Donald Trump ne “laissera jamais la loi de la rue régner en Amérique”, a déclaré mercredi la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt.”Rappelez-vous, si je n’avais pas été là … Los Angeles aurait brûlé”, a lancé le président mercredi soir, en allant assister à une représentation de la comédie musicale “Les Misérables” à Washington.”La démocratie est attaquée sous nos yeux”, avait déclaré mardi Gavin Newson. “La Californie est peut-être la première, mais il est clair que cela ne s’arrêtera pas là ”.Le gouverneur de Californie accuse le gouvernement fédéral d’outrepasser ses pouvoirs et a demandé à la justice de suspendre la réquisition de la Garde nationale. Une audience est prévue jeudi à ce sujet devant un tribunal fédéral.Sur les 4.700 soldats déployés sur le terrain, un millier de membres de la Garde nationale protègent des bâtiments et appuient la police fédérale de l’immigration (ICE), a déclaré le général Scott Sherman, qui commande les opérations.Les autres, y compris les 700 Marines, sont en cours de déploiement où s’entraînent au maintien de l’ordre, a-t-il précisé.- “Pas de rois” -M. Trump a menacé de faire appel à la Garde nationale dans d’autres Etats tenus par les démocrates, mais cela ne semble pas avoir intimidé les protestataires.Des manifestations contre la politique migratoire draconienne du gouvernement américain ont eu lieu mercredi à New York, St Louis (Missouri), Indianapolis (Indiana), Raleigh (Caroline du Nord), Denver (Colorado).A Spokane, ville d’environ 230.000 habitants à l’extrémité est de l’Etat de Washington, la mairie a décrété à son tour un couvre-feu de 21H30 mercredi à 05H00 jeudi (04H30 à 12H00 GMT).Au Texas, le gouverneur républicain Greg Abbott a ordonné le déploiement de la Garde nationale en vue d’un rassemblement à San Antonio. Ce qui n’a pas empêché des centaines de manifestants de se rassembler près de la mairie de la ville.Samedi, Donald Trump doit assister à un très inhabituel défilé militaire à Washington, organisé pour célébrer le 250e anniversaire de l’armée américaine, mais qui tombe aussi le jour du 79e anniversaire du président.Le même jour, un mouvement national baptisé “No Kings” (“Pas de rois”) a appelé à des rassemblements dans des centaines de villes à travers le pays pour protester contre la politique de M. Trump.A Los Angeles, les arrestations de migrants par des hommes masqués se sont poursuivies mercredi.Tanya Lopez, une pasteure de Downey, dans la banlieue de la ville, a raconté que cinq individus armés arrivés à bord de voitures immatriculées hors de Californie s’étaient emparés d’un homme parlant espagnol sur le parking de son église.Ces hommes ont refusé de montrer leurs badges ou de s’identifier auprès de la pasteure. “Ils ont pointé leur fusil sur moi et m’ont dit: vous devez reculer”, a-t-elle témoigné sur la chaîne KTLA.
Les manifestations s’étendent aux Etats-Unis malgré les sommations de Trump
Les manifestations se multiplient aux Etats-Unis contre la politique migratoire musclée de Donald Trump, malgré le déploiement de militaires à Los Angeles et la promesse du président de ne jamais laisser “la loi de la rue régner en Amérique”.Plus de 1.000 personnes ont encore manifesté pacifiquement mercredi dans les rues de Los Angeles, avant une deuxième nuit de couvre-feu dans le centre-ville imposé par la mairie pour prévenir les pillages et les actes de vandalisme.”Je dirais qu’en général, tout est sous contrôle ici à Ground Zero”, a déclaré à l’AFP Lynn Sturgis, une enseignante à la retraite de 66 ans, devant les bureaux du gouvernement fédéral, épicentre des manifestations dans le centre-ville.”Notre ville n’est pas du tout en feu, elle ne brûle pas, comme notre terrible dirigeant essaie de vous le faire croire”, a-t-elle ajouté.Depuis vendredi dernier, la deuxième plus grande ville américaine est le théâtre de manifestations contre les interpellations massives d’étrangers en situation irrégulière. Ces protestations sont généralement pacifiques mais sont parfois ponctuées de jets de pierre contre la police, d’incendies de véhicules et d’autres violences.- Deuxième nuit de couvre-feu -“Le couvre-feu reste en vigueur ce soir (…) afin d’arrêter les mauvais acteurs qui profitent de l’escalade chaotique du président”, a écrit mercredi sur X la maire démocrate Karen Bass.Donald Trump a ordonné le déploiement à Los Angeles de 4.000 réservistes de la Garde nationale de Californie et de 700 Marines, un corps d’élite de l’armée d’active, contre l’avis du gouverneur démocrate Gavin Newsom.Ce déploiement s’est transformé en un enjeu de rivalité politique entre l’administration Trump et l’opposition démocrate. Avec en première ligne M. Newsom, considéré comme un candidat potentiel à la Maison Blanche pour 2028.Donald Trump ne “laissera jamais la loi de la rue régner en Amérique”, a déclaré mercredi la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt.”Rappelez-vous, si je n’avais pas été là … Los Angeles aurait brûlé”, a lancé le président mercredi soir, en allant assister à une représentation de la comédie musicale “Les Misérables” à Washington.”La démocratie est attaquée sous nos yeux”, avait déclaré mardi Gavin Newson. “La Californie est peut-être la première, mais il est clair que cela ne s’arrêtera pas là ”.Le gouverneur de Californie accuse le gouvernement fédéral d’outrepasser ses pouvoirs et a demandé à la justice de suspendre la réquisition de la Garde nationale. Une audience est prévue jeudi à ce sujet devant un tribunal fédéral.Sur les 4.700 soldats déployés sur le terrain, un millier de membres de la Garde nationale protègent des bâtiments et appuient la police fédérale de l’immigration (ICE), a déclaré le général Scott Sherman, qui commande les opérations.Les autres, y compris les 700 Marines, sont en cours de déploiement où s’entraînent au maintien de l’ordre, a-t-il précisé.- “Pas de rois” -M. Trump a menacé de faire appel à la Garde nationale dans d’autres Etats tenus par les démocrates, mais cela ne semble pas avoir intimidé les protestataires.Des manifestations contre la politique migratoire draconienne du gouvernement américain ont eu lieu mercredi à New York, St Louis (Missouri), Indianapolis (Indiana), Raleigh (Caroline du Nord), Denver (Colorado) ou encore Spokane (Washington).Au Texas, le gouverneur républicain Greg Abbott a ordonné le déploiement de la Garde nationale en vue d’un rassemblement à San Antonio. Ce qui n’a pas empêché des centaines de manifestants de se rassembler près de la mairie de la ville.Samedi, Donald Trump doit assister à un très inhabituel défilé militaire à Washington, organisé pour célébrer le 250e anniversaire de l’armée américaine, mais qui tombe aussi le jour du 79e anniversaire du président.Le même jour, un mouvement national baptisé “No Kings” (“Pas de rois”) a appelé à des rassemblements dans des centaines de villes à travers le pays pour protester contre la politique de M. Trump.A Los Angeles, les arrestations de migrants par des hommes masqués se sont poursuivies mercredi.Tanya Lopez, une pasteure de Downey, dans la banlieue de la ville, a raconté que cinq individus armés arrivés à bord de voitures immatriculées hors de Californie s’étaient emparés d’un homme parlant espagnol sur le parking de son église.Ces hommes ont refusé de montrer leurs badges ou de s’identifier auprès de la pasteure. “Ils ont pointé leur fusil sur moi et m’ont dit: vous devez reculer”, a-t-elle témoigné sur la chaîne KTLA.
Pluie d’hommages après la mort de Brian Wilson, le génie visionnaire derrière les Beach Boys
Sa musique “vivra pour toujours”: à l’instar de Nancy Sinatra, les plus grandes stars rendent hommage à Brian Wilson, cofondateur du groupe The Beach Boys et compositeur de la trame sonore de la Californie des années 60, dont la famille a annoncé mercredi la mort à 82 ans.”J’ai pensé à toutes les années où je l’ai écouté et où j’ai admiré son génie. Repose en paix, cher Brian”, lui a rendu hommage Bob Dylan sur X mercredi.Wilson et ses Beach Boys avaient popularisé au début des années 60 la musique surf, caractérisée par une guitare électrique légèrement saturée avec effet de réverbération, des harmonies vocales riches et des mélodies accrocheuses.Sa musique “vivra pour toujours”, a commenté sur Instagram Nancy Sinatra, soulignant qu’un des “plus grands moments de sa vie” aura été de chanter “California Girls” avec lui.”Que dieu bénisse Brian Wilson. Paix et amour à sa famille”, a renchéri Ringo Starr, le batteur des Beatles, l’un des rares groupes à dépasser en popularité les Beach Boys au début des années 60. John Lennon considérait d’ailleurs l’album “Pet Sounds” (1966) comme l’un des meilleurs de tous les temps.”Oh, non, Brian Wilson et Sly Stone au cours de la même semaine. Mon monde est en deuil. Quelle tristesse”, a écrit sur Instagram Ronnie Wood, membre des Rolling Stones, en référence au pionnier américain du funk décédé cette semaine, lui aussi à 82 ans.- “Etonnante sophistication” – Le fils de John Lennon, l’auteur-compositeur-interprète Sean Ono Lennon a salué sur X la mémoire d’un “Mozart américain. Un génie unique venu d’un autre monde”. “Peu de personnes m’ont autant influencé que lui. Je me sens très chanceux d’avoir pu le rencontrer et passer du temps avec lui. Il a toujours été très gentil et généreux”, a-t-il également écrit.Pour John Cale, cofondateur du groupe plus alternatif The Velvet Underground, “Brian Wilson ne se résumait pas à la +musique surf+, mais était un véritable génie musical qui avait réussi à faire de la pop quelque chose d’une étonnante sophistication”, a-t-il résumé sur X. La famille de Brian Wilson a annoncé sa mort mercredi, dans un court message ne précisant pas la cause de son décès. Le musicien, atteint de démence, avait été placé sous tutelle en mai 2024.”C’est avec tristesse que nous annonçons le décès de notre père bien-aimé, Brian Wilson. Les mots nous manquent. (…) Nous savons que nous partageons notre peine avec le monde entier”, a déclaré sa famille dans un bref communiqué.Souvent qualifié de génie de sa génération, ce bassiste, chanteur, producteur et compositeur visionnaire avait permis aux Beach Boys d’accéder à la gloire grâce à des tubes emblématiques comme “Good vibrations”, “I get around”, “Help me, Rhonda”, tous N.1 au classement Billboard.Ses productions sophistiquées étaient vénérées par ses pairs, Bob Dylan déclarant même un jour au magazine Newsweek : “Cette oreille – je veux dire, Jésus, il doit la déposer au Smithsonian !”, en référence à l’un des plus importants musées d’art au monde situé à Washington.- Soleil, drogues et dépression -Après cinq années de profusion créatrice, au cours desquelles il a produit 200 odes au soleil, au surf et aux jolies filles, Brian Wilson a sombré à la fin des années 60 et pour des décennies dans une profonde dépression, alimentée par la drogue.Il en ressortira 35 ans plus tard pour terminer l’album inachevé des Beach Boys, “Smile”, largement considéré comme son chef-d’Å“uvre.Les Beach Boys comptent encore de nombreux fans à travers le monde. Quelque 12 millions de personnes en moyenne les écoutent chaque mois sur Spotify, selon la plateforme de streaming.Né en Californie le 20 juin 1942, Brian Wilson est notamment le père de Carnie et Wendy Wilson, membres du trio Wilson Philips qui avait connu la gloire au tournant des années 90.Ses mélodies empreintes de mélancolie laissent entrevoir l’enfance difficile de Brian Wilson, marquée par un père autoritaire et parfois violent.Il était sourd de l’oreille droite et sa bouche s’affaissait lorsqu’il chantait, conséquence des nombreux coups qu’il avait reçus.Né le 20 juin 1942 dans la banlieue de Los Angeles, Wilson a trouvé dans la musique un refuge après avoir souffert de l’éducation rigide de son père, qui allait devenir un temps le manager omniprésent du groupe. La musique était sa protection, et les Beach Boys étaient une affaire de famille : il avait formé le groupe avec ses deux frères Dennis et Carl, aujourd’hui décédés, son cousin Mike Love et son voisin Al Jardine.
Toute ressemblance… Trump voit “Les Misérables”, conte de révolte et d’oppression
Un président qui envoie l’armée face à des manifestants, devant un spectacle célébrant un soulèvement populaire contre un despote: Donald Trump a assisté mercredi sous des applaudissements… et huées aux “Misérables”, une sortie culturelle prévue de longue date mais qui prend un relief particulier.La comédie musicale, adaptée du roman de Victor Hugo, emmène les spectateurs sur les barricades à Paris pendant la courte insurrection de juin 1832 contre la monarchie, réprimée dans le sang par l’armée et la garde nationale.”J’aime les chansons, j’aime la pièce”, avait récemment affirmé le président républicain, ouvertement accusé mardi de dérive autoritaire par le gouverneur de Californie Gavin Newsom.Il est arrivé sur le tapis rouge en costume noir et noeud papillon au côté de la Première dame Melania Trump, dont les apparitions publiques sont rares, au Kennedy Center de Washington.Interrogé par la presse sur le boycott d’une partie des comédiens en raison de sa présence, Donald Trump a répondu: “Je m’en fiche complètement. Franchement. Tout ce que je fais, c’est bien gérer le pays”.”Et on va avoir un pays en sécurité, on ne va pas avoir ce qui se serait passé à Los Angeles… Si je n’avais pas été là (…) Los Angeles serait partie en fumée”, a-t-il ajouté, alors que les autorités locales de Californie assurent que la situation était sous contrôle.La plus célèbre chanson de la comédie musicale, créée en France en 1980 puis devenue un phénomène mondial après son adaptation à Broadway, est un appel au soulèvement populaire, qui s’intitule en anglais “Do you hear the people?” (dans la version française, “La volonté du peuple”).Donald Trump l’avait fait jouer avant d’annoncer, le 15 novembre 2022, qu’il se présentait à nouveau à l’élection présidentielle.- Contrôle du monde culturel -C’est juste après avoir envoyé des milliers de soldats à Los Angeles, à la suite de heurts entre les forces de l’ordre et des manifestants opposés à sa politique migratoire, que le président américain s’est installé dans la loge du Kennedy Center.Dans son discours le plus virulent à ce jour sur ces débordements, Donald Trump a affirmé mardi qu’il allait “libérer” la mégapole californienne de ceux qu’il appelle des “insurgés” et des “ennemis étrangers”.Le gouverneur Gavin Newsom, opposé à ce déploiement de l’armée, a répondu mardi par une allocution très sombre, en parlant d’un “président qui ne veut être tenu par aucune loi ou constitution, menant un assaut généralisé contre les valeurs américaines.”La soirée au Kennedy Center, prévue avant ces heurts, illustre la volonté du républicain d’affirmer son emprise sur le monde de la culture et du spectacle.Le président a pris récemment les rênes de cette prestigieuse salle de spectacle de la capitale, où il a installé une direction faite de fidèles, chargée d’imprimer un tournant résolument antiprogressiste à la programmation.Le spectacle de mercredi n’est pas une représentation ordinaire: la comédie musicale est donnée dans le cadre d’une soirée de levée de fonds, destinée à garnir les caisses de l’institution.Selon le Washington Post, il en coûte deux millions de dollars pour participer à une réception et prendre une photo avec Donald Trump, en plus d’assister au spectacle dans une loge.Engagé dans une croisade ultra conservatrice contre ce qu’il appelle la “propagande anti-américaine” dans l’art mais aussi dans la recherche et l’histoire, le président a aussi repris le contrôle de plusieurs grands musées de Washington.Il a par ailleurs renvoyé les dirigeantes de deux prestigieuses institutions, la National Portrait Gallery et la Librairie du congrès.
Kenya: le gouvernement présente son budget un an après des manifestations meurtrières
Le gouvernement kényan présente jeudi au Parlement son budget, sans hausses massives d’impôts afin d’éviter que le rue ne s’embrase comme l’an passé lors de manifestations réprimées dans le sang.Le Kenya est une puissance économique régionale, fortement endettée auprès de bailleurs étrangers. Sa population dénonce une montée en flèche du coût de la vie, dans un marché de l’emploi stagnant, et une élite politique impliquée dans de multiples scandales de corruption.Le projet de loi de finances de 2024, qui prévoyait d’augmenter les taxes sur des biens de consommation courante, avait dans ce contexte suscité une énorme colère. Des milliers de manifestants avaient pris d’assaut le parlement le 25 juin, forçant le président William Ruto à retirer le texte.Au moins 60 personnes ont été tuées lors de semaines de manifestations. Les groupes de défense des droits de l’Homme affirment que des dizaines d’autres ont été illégalement détenues par les forces de sécurité dans la foulée, dont certaines ne sont jamais réapparues.Cette année, le gouvernement a donc joué la carte de la prudence. Plutôt que d’augmenter les taxes directes appliquées aux consommateurs, il s’est davantage concentré sur les entreprises, tout en cherchant à réduire les dépenses publiques et à fermer les échappatoires fiscaux pour augmenter ses revenus.A l’instar de nombreuses nations africaines, le Kenya est lourdement endetté auprès de bailleurs étrangers. Le paiement des intérêts de ses emprunts excède les budgets de la santé et de l’éducation.- “Eviter la controverse” -“Le projet de loi de finances de cette année cherche, en comparaison avec celui de l’année dernière, à éviter la controverse”, observe Patricia Rodrigues, du cabinet de conseil Control Risks, interrogée par l’AFP.Mais il sera “difficile pour de nombreuses entreprises de l’accepter, car il inclut des augmentations potentielles des impôts sur le revenu et des contributions sociales, ainsi que la fin de certaines exonérations fiscales pour les grandes entreprises et les PME”, ajoute-t-elle.La Banque mondiale a réduit cette année ses prévisions de croissance pour le Kenya de 5 à 4,5% d’ici 2025.Le Kenya cherche actuellement un nouvel accord avec le Fonds monétaire international, ce qui signifie qu’un éventuel nouveau prêt ne sera pas inclu dans le budget. Moins susceptible de provoquer des manifestations que celui de 2024, le budget à venir n’en suscite pas moins déjà une certaine désapprobation, que les autorités s’emploient à faire taire.Fin mai, la développeuse d’une plateforme critiquant le projet de loi des finances 2025 – car il entraînera selon elle une baisse du pouvoir d’achat et un accroissement des violations de la vie privée – a été arrêtée plusieurs jours, puis poursuivie pour cybercriminalité.Alors que la répression des voix discordantes s’accroît dans le pays, un homme qui avait critiqué un haut-gradé policier a été retrouvé mort en cellule ce week-end, quelque heures après son arrestation. La police a d’abord annoncé un suicide, avant que des médecins légistes n’invalident cette thèse.De tels incidents n’ont jusqu’à présent suscité que de petites manifestations. Mais “ce n’est pas parce que la question fiscale n’est plus au premier plan des préoccupations des gens que des manifestations ou des troubles ne se produiront pas”, avertit Patricia Rodrigues.
Gaza: l’organisation humanitaire soutenue par Washington dit que 5 de ses membres ont été tués par le Hamas
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Washington et Israël, a affirmé qu’au moins cinq de ses employés palestiniens avaient été tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans une attaque du Hamas, après un nouvel épisode meurtrier en marge de ses opérations.Alors que le territoire palestinien traverse une grave crise humanitaire après 20 mois d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, la Défense civile de Gaza a annoncé que les forces israéliennes avaient ouvert le feu mercredi matin sur des personnes allant chercher de l’aide humanitaire, faisant 31 morts et environ 200 blessés.Quelques heures plus tard, la GHF a dénoncé une “attaque odieuse et délibérée” visant ses activités.”Cette nuit, vers 22H00 heure de Gaza (19H00 GMT), un bus transportant plus d’une vingtaine de membres de l’équipe de la Fondation humanitaire de Gaza (…) a été violemment attaqué par le Hamas”, a déclaré l’organisation dans un communiqué, précisant que les employés présents dans le véhicule étaient tous palestiniens.”Nous sommes encore en train de faire le point, mais ce que nous savons est terrible: il y a au moins cinq morts, plusieurs blessés, et nous craignons que certains membres de notre équipe aient été pris en otage”, a-t-elle déploré.La GHF est déployée depuis fin mai dans le territoire palestinien, où elle affirme avoir distribué plus d’un million de repas.- Tirs de drones -Une série d’événements chaotiques et meurtriers se sont produits ces derniers jours à proximité des sites de l’organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël, avec laquelle l’ONU refuse de travailler en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralitéDans la nuit de mercredi à jeudi, des milliers de Palestiniens s’étaient rassemblés dans l’espoir d’atteindre un centre de distribution de la GHF près du carrefour des Martyrs appelé Netzarim par les Israéliens,”Des chars israéliens ont tiré à plusieurs reprises, puis vers 05H30 (02H30 GMT), ils ont intensifié leurs tirs et en même temps il y avait des tirs nourris de drones visant les civils”, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.”Nous avons transporté au moins 31 martyrs et environ 200 blessés à la suite de tirs de chars et de drones israéliens sur des milliers de citoyens”, a-t-il ajouté.Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.- Pression internationale -L’armée israélienne a intensifié à la mi-mai son offensive dans la bande de Gaza, dans le but affiché de libérer les derniers otages, prendre le contrôle de l’ensemble du petit territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, et anéantir le Hamas qui y a pris le pouvoir en 2007.Alors que le gouvernement de Benjamin Netanyahu risquait de chuter, le Parlement a rejeté jeudi matin d’une courte majorité un projet de loi présenté par l’opposition visant à sa dissolution. L’opposition devra désormais attendre six mois pour présenter un nouveau projet, laissant au Premier ministre, à la tête de l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, le champ libre pour poursuivre son offensive.Il fait cependant face à une pression internationale accrue pour mettre fin à la guerre à Gaza dont la population menacée de famine du fait des restrictions imposées sur l’aide, selon l’ONU.Disant vouloir “briser le blocus israélien”, 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, dont la Suédoise Greta Thunberg, étaient partis d’Italie le 1er juin à bord d’un voilier mais le bateau de “la Flottille pour la liberté” a été intercepté lundi matin par la marine israélienne à environ 185 kilomètres à l’ouest de la côte de Gaza.Les quatre militants français pro-palestiniens encore retenus en Israël, dont l’eurodéputée de gauche radicale Rima Hassan – brièvement placée à l’isolement selon une ONG – devaient être expulsés jeudi soir et vendredi, selon la diplomatie françaisePrésente sur le bateau, Greta Thunberg a déjà été expulsée vers la Suède.Quatre autres militants — une Allemande, un Turc, un Néerlandais et un Brésilien — restent maintenus dans un centre de détention à Ramla, ville à proximité de l’aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv, a indiqué mercredi l’ONG israélienne Adalah.La guerre a été déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 54 restent retenues à Gaza, dont au moins 32 sont mortes, selon les autorités israéliennes.Plus de 55.104 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l’offensive israélienne de représailles à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.