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Naufrage dans la baie d’Halong: les larmes et l’angoisse des proches des passagers

Avec pour toile de fond les légendaires formations calcaires de la baie d’Halong, au Vietnam, des proches des passagers du bateau touristique qui y a fait naufrage attendent dans l’angoisse des nouvelles à côté des ambulances stationnées sur le quai.Arrivé en catastrophe au milieu de la nuit depuis la capitale Hanoï, Hoang Quang est venu …

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Naufrage dans la baie d’Halong: les larmes et l’angoisse des proches des passagers

Avec pour toile de fond les légendaires formations calcaires de la baie d’Halong, au Vietnam, des proches des passagers du bateau touristique qui y a fait naufrage attendent dans l’angoisse des nouvelles à côté des ambulances stationnées sur le quai.Arrivé en catastrophe au milieu de la nuit depuis la capitale Hanoï, Hoang Quang est venu se renseigner sur le sort de sa cousine qui se trouvait avec sa famille à bord du Wonder Sea qui a chaviré samedi après-midi sous des pluies torrentielles.”Ils ont trouvé le corps (du père de famille) mais pas encore celui de ma cousine”, explique, “sous le choc”, cet homme à l’AFP.Ses proches faisaient partie des 46 passagers, accompagnés de trois membres d’équipage à bord du bateau qui naviguait sur le site réputé pour ses eaux bleu-vert et ses îles calcaires, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.Selon la police, 35 dépouilles ont été repêchées et 10 personnes secourues, tandis que quatre personnes restent portées disparues.Des fleurs et fruits ont été déposées sur la côte en hommage aux victimes, tandis que les secouristes poursuivent leurs recherches dimanche malgré une météo de nouveau menaçante à l’approche d’une tempête tropicale et l’espoir qui s’amenuise.”Nous sommes tous tellement anxieux”, reconnaît M. Hoang. “On espère et prie pour qu’elle nous revienne”.Sa cousine, une vendeuse de fruits mariée à un conducteur de bus, avait “essayé du mieux possible” d’économiser pour se payer le voyage sur la baie visitée chaque année par des millions de personnes.”On ne savait pas quoi faire, à part attendre”, explique-t-il.- “Plus d’espoir” -Au principal funérarium de la ville de Ha Long, des journalistes de l’AFP ont vu des corps enveloppés dans du tissu rouge transportés sur des brancards, tandis que des proches pleuraient devant une douzaine de cercueils.Un homme de 68 ans, qui a demandé à ne pas être nommé, a raconté s’être précipité sur les lieux à 3 heures du matin pour découvrir que ses proches, une famille de quatre personnes, dont deux garçons, étaient morts dans le naufrage.”Nous avons tous été choqués”, a-t-il confié à l’AFP en pleurant. “C’était un accident très soudain. Ils emmenaient juste les enfants dans la baie pour les vacances d’été et cela s’est horriblement terminé”.Les dépouilles de la mère et des enfants ont été retrouvées mais il continue d’attendre des nouvelles du père de famille afin de les incinérer ensemble: “Nous savons bien qu’il n’y plus d’espoir”.L’ami d’une autre victime, un pompier qui avait fait le voyage avec des collègues, a raconté qu’ils se connaissaient depuis l’université.”Il était encore célibataire. Nous avons ramené son corps (dans sa ville natale) pour l’enterrer tôt ce matin”, a-t-il expliqué, saluant les opérations des secouristes et l’aide apportée par les autorités régionales qui ont donné aux familles de chaque victime 25 millions de dongs (820 euros).L’épave du bateau a été remorquée dimanche sur le quai, où des ambulances étaient stationnées pour transporter les corps repêchés.”Je ne pense pas avoir déjà vécu quelque chose comme ça”, souligne l’agent de sécurité Nguyen Tuan Anh, qui a passé la nuit sur les lieux et raconte que le vent a arraché la structure d’une scène montée à proximité pour un concert.”C’est peut-être le pire accident jamais survenu dans la baie d’Halong”, déclare-t-il à l’AFP, qualifiant le drame d'”imprévisible”.En 2024, 30 navires ont coulé dans la province côtière de Quang Ninh, le long de la Baie d’Halong, après avoir été atteints par le typhon Yagi. 

La pétition contre la loi Duplomb approche du million de signatures

La pétition contre la loi Duplomb approche dimanche de la barre du million de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, ravivant les querelles autour de ce texte très contesté qui pourrait être au coeur d’un débat inédit devant le Parlement.Lancée par une étudiante le 10 juillet, la pétition frôlait en début d’après-midi les 900.000 signatures. A partir du seuil des 500.000 signatures, atteint samedi, et à condition qu’elles soient issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale peut décider d’organiser un débat en séance publique. Mais la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins éventuellement abrogée.La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est dite sur franceinfo “favorable” à l’organisation d’un tel débat. Mais il “ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée” qui va, selon elle, “sauver un certain nombre de nos agriculteurs”.L’auteur de la loi, le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, estime aussi que ce débat inédit va avoir lieu. Mais il s’inquiète d'”une concurrence déloyale” pour les agriculteurs si le texte, qui permet la réintroduction d’un pesticide interdit en France mais autorisé en Europe, n’était pas mis en oeuvre.Aucune pétition n’a jamais été débattue dans l’hémicycle dans l’histoire de la Ve République.Le texte de l’étudiante de 23 ans, Eléonore Pattery, suscite un engouement inédit, abondamment relayé sur les réseaux sociaux par des personnalités comme Pierre Niney et des députés de gauche. Le rythme des signatures s’est accéléré ce week-end.- “Renoncer à la promulguer” -Le président et le Premier ministre “doivent entendre la colère populaire contre cette loi passée en force. Ils doivent renoncer à la promulguer”, a écrit dimanche sur X le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.Opposants et partisans de la loi, qui s’étaient fortement mobilisés pendant son examen, ont à nouveau exprimé leurs désaccords.L’ensemble des partis de gauche ont appelé samedi à la tenue de ce débat. “Face aux lobbies, nous sommes des millions: l’écologie contre-attaque”, s’était félicitée sur X la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.A l’inverse, Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, premier syndicat agricole, très favorable à la loi Duplomb, estime que l’agriculture française “disparaîtra” si on lui impose “des normes supérieures” à celles de ses voisins européens.Cette loi “est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire”, écrit dans sa pétition l’étudiante.Adoptée le 8 juillet au Parlement, elle prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe.Ce produit est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”. Ses effets sur l’humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur. La pétition réclame également “la révision démocratique des conditions dans lesquelles la loi Duplomb a été adoptée”.Au Parlement, elle avait en effet connu un parcours expéditif avec une motion de rejet préalable, déposée par son propre rapporteur Julien Dive (LR) pourtant favorable au texte. Le député l’avait justifié en dénonçant l'”obstruction” de la gauche, qui avait déposé plusieurs milliers d’amendements.L’absence de réel débat dans l’hémicycle est l’un des arguments avancés par les députés de gauche qui ont déposé un recours le 11 juillet devant le Conseil constitutionnel, espérant sa censure pour vice de procédure, ce qui pourrait empêcher sa promulgation.Cette possibilité de pétitions sur le site de l’Assemblée, qui date de 2019, est un exemple de “démocratie participative qui pourrait faire bouger des lignes”, estime la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, qui évoque la possibilité, pour le président de la République, de retarder la promulgation de la loi en demandant une seconde délibération au Parlement.En attendant, la pétition “met une pression politique” sur les députés, souligne son collègue Benjamin Morel.

Euro-2025: faillite offensive et mentale mais des jeunes solides, les Bleues toujours décevantes

Une faillite offensive et de nouveau mentale mais aussi la création d’un groupe jeune et plus soudé… Les Bleues ont des leçons à retenir de cet Euro en Suisse, qui s’est terminé encore une fois par une désillusion. “Nous sommes des challengers, des outsiders”, ont répété Laurent Bonadei et les joueuses depuis des mois et même encore après une phase de groupes pleinement réussie, comme pour s’enlever une pression. Mais cette méthode mentale a failli, comme l’attaque qui avait brillé lors des trois premiers matches. Malgré ce nouvel échec cuisant en quart de finale comme lors de la Coupe du monde en 2023 et lors des JO en 2024, les Bleues veulent retenir du positif de cette élimination par l’Allemagne aux tirs au but (1-1, t.a.b 6-5). . Le plafond de verre imbrisable”On peut le dire, puisqu’on n’a pas passé ce quart de finale, donc on continuera à travailler pour justement un jour le briser. C’est encore une série de tirs au but, comme on l’avait vécue aussi en Australie en quart de finale”, a réagi Laurent Bonadei, après cette élimination encore plus frustrante que la défaite face au Brésil en quarts de JO.Mais le coach, qui a fait appel au préparateur mental Thomas Sammut depuis sa prise de fonction en octobre, affirme qu’il n’y a pas de problème mental.”Je ne pense pas qu’il y ait un problème psychologique. Il y a aussi des adversaires qui ont de la qualité et qui font que quand on arrive à ce niveau-là, ça devient de plus en plus dur et ça se joue sur les détails”, a-t-il affirmé devant la presse.Et les joueuses ont eu exactement le même discours devant les médias. Un blocage en quart de finale ? “Non ça n’a rien à voir, il manque pas grand chose, on a eu deux buts refusés pour hors-jeu, on ne peut pas parler de blocages mentaux, l’Allemagne a fait un match avec de l’agressivité et de la combativité”, a poursuivi la capitaine Griedge Mbock, comme Sakina Karchaoui quelques instants avant.Mais, même avec un travail de plusieurs mois avec l’un des meilleurs préparateurs mentaux dans le domaine, elles ont sombré totalement. Malgré cela, Mbock veut croire en l’avenir: “J’y crois sinon cela ne sert à rien de continuer car on un groupe prometteur”. . Un groupe renouvelé avec des jeunes au rendez-vous”Oui, il y a beaucoup de choses positives à retenir, on un groupe jeune qui apprend, on continue de progresser, tout n’est pas à jeter, c’est le moment de rester ensemble”, a réagi la capitaine Griedge Mbock, le regard dans le vide.A longueur de conférences de presse pendant plus deux semaines en Suisse, les Bleues ont souligné un nouvel état d’esprit de groupe, différent encore des années précédentes: sans les cadres emblématiques Wendie Renard, Eugénie Le Sommer, Kenza Dali mais avec de jeunes joueuses comme Alice Sombath, Thiniba Samoura, Melween N’Dongala, Lou Bogaert (21 ans). Elles ont toutes été au rendez-vous en particulier Alice Sombath, solide lors de la phase de groupes et au moment de son entrée samedi soir, même si elle a manqué le dernier tir au but. Mais ce renouvellement n’aura finalement rien apporté de plus dans les moments charnières, là où les Bleues auraient eu besoin d’insouciance et d’un supplément d’âme.”Cette équipe a bien évolué depuis quelques mois, elle progresse, elle a donné beaucoup d’espoir”, a voulu insister Bonadei, sous contrat jusqu’à la Coupe du monde en 2027. “Je reste satisfait malgré tout de l’expérience qu’ont pu acquérir les jeunes parce qu’elles ont eu du temps de jeu dans cet Euro”, a-t-il expliqué.. Une attaque éteinte au pire momentLa comparaison est saisissante: à dix, les attaquantes allemandes Jule Brand, Klara Bühl et Giovanna Hoffmann ont montré un visage de combat et de persévérance, bien loin de celui des joueuses offensives françaises. Trop discrètes, n’arrivant pas à faire la différence hormis sur le but refusé pour hors-jeu de Delphine Cascarino, elles ont failli au pire moment. Ses deux autres coéquipières Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani n’ont pas réussi grand chose de plus face à une équipe en infériorité numérique pendant quasiment 120 minutes. Considérées comme des attaquantes de classe mondiale et en feu lors de la phase de groupes (11 buts, neuf buteuses), elles ne se hissent jamais au niveau aux moments les plus importants.

Retour au calme à Soueida après une semaine de violences meurtrières

Un calme relatif régnait dimanche dans la province syrienne de Soueida, au lendemain de l’annonce d’un cessez-le-feu après une semaine d’affrontements communautaires meurtriers entre combattants druzes et groupes rivaux. Les violences qui ont éclaté le 13 juillet entre groupes druzes et bédouins sunnites dans la région de Soueida, ont fait plus de 1.000 morts, selon un nouveau bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui s’appuie sur un vaste réseau de sources à travers le pays.Dimanche, les journalistes de l’AFP présents à la périphérie de Soueida ont fait état d’une matinée sans affrontements.”Soueida connaît un calme relatif” depuis minuit, a également rapporté l’OSDH, précisant que les forces de sécurité avaient barré les routes menant à la province pour empêcher l’arrivée de combattants tribaux. Le gouvernement a annoncé la fin des combats dans la ville à majorité druze, reprise par les groupes issus de cette minorité religieuse, le ministère de l’Intérieur annonçant dans la nuit que Soueida avait été évacuée par les combattants tribaux. Un porte-parole du Conseil syrien des tribus et clans a confirmé à la chaîne Al-Jazeera que les combattants avaient quitté la ville “en réponse à l’appel de la présidence et aux termes de l’accord” de cessez-le-feu.Le président intérimaire Ahmad al-Chareh, arrivé au pouvoir après avoir renversé le président Bachar al-Assad en décembre, a réaffirmé samedi son engagement à protéger les minorités et salué “le rôle important joué par les Etats-Unis, qui ont confirmé leur soutien à la Syrie”.L’émissaire spécial des Etats-Unis pour la Syrie, Tom Barrack, a estimé dimanche que la Syrie se trouvait à un “moment critique”, appelant à ce que “la paix et le dialogue prévalent”. “Toutes les factions doivent déposer les armes”, a-t-il écrit sur X, dénonçant des “actes violents” qui sapent l’autorité de l’Etat.L’annonce du cessez-le-feu par Damas est intervenue quelques heures après une déclaration de Washington affirmant avoir négocié une trêve entre Israël et la Syrie, afin d’éviter une escalade.Israël avait bombardé des positions gouvernementales à Soueida et à Damas plus tôt dans la semaine.Damas avait annoncé samedi un cessez-le-feu dans la province de Soueida et commencé à y redéployer des forces dans l’objectif d’y rétablir la paix.- 128.000 déplacés -Le gouvernement avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida avant de les retirer après les bombardements israéliens.Israël dit vouloir protéger la minorité druze et s’estime menacé par la présence de forces gouvernementales près de sa frontière. Un cessez-le-feu a ensuite été conclu entre la Syrie et Israël, sous l’égide des Etats-Unis.Dimanche, des convois humanitaires se préparaient à entrer dans la ville, selon les correspondants de l’AFP. Mais aucune aide médicale ou humanitaire n’est encore arrivée, d’après un médecin local joint par téléphone.Les habitants, confinés chez eux, sont privés d’électricité et d’eau, tandis que les vivres se font rares. Près de 128.000 personnes ont été déplacées par les violences, d’après l’Organisation internationale pour les migrations. Des images de l’AFP ont montré samedi dans la journée des combattants tribaux à Soueida, certains le visage masqué, tirant avec des armes automatiques. Un correspondant de l’AFP a vu samedi des dizaines de maisons et de voitures brûlées et des hommes armés mettre le feu à des magasins après les avoir pillés.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a exhorté Damas à “demander des comptes et traduire en justice toute personne coupable d’atrocités, y compris dans leurs propres rangs”.Les autorités syriennes doivent utiliser “leurs forces de sécurité pour empêcher l’Etat islamique et autres jihadistes violents d’entrer dans la région et d’y perpétrer des massacres”, a-t-il écrit sur X.Le groupe Etat islamique avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien avant d’être vaincu en 2019. Mais il a maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien.Les nouvelles violences communautaires fragilisent un peu plus le pouvoir de M. Chareh, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.Des affrontements avaient opposé en avril des combattants druzes aux forces de sécurité près de Damas et à Soueida, faisant plus de 100 morts.En mars, des massacres avaient fait plus de 1.700 morts, essentiellement des membres de la communauté alaouite dont est issu M. Assad, après des affrontements dans l’ouest du pays, selon un bilan de l’OSDH.Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700.000 personnes. Cette minorité est aussi implantée au Liban et en Israël.