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Le Kremlin juge “prometteur” le dialogue Trump-Poutine

Le Kremlin a jugé dimanche “prometteur” le dialogue entre Vladimir Poutine et Donald Trump, à la veille du troisième anniversaire de l’assaut contre l’Ukraine et en plein revirement du président américain, qui se montre toujours plus hostile à l’égard de Kiev.Après avoir jugé l’Ukraine responsable du conflit, ouvert des pourparlers avec Moscou sans participation ukrainienne ou européenne, et qualifié son homologue Volodymyr Zelensky de “dictateur”, Donald Trump a dit samedi vouloir récupérer le montant de l’aide fournie depuis trois ans en obtenant accès aux ressources minières de l’Ukraine.Interrogé sur le revirement américain, le porte-parole du Kremlin a affiché sa satisfaction, alors que Moscou et Washington disent préparer un sommet des deux présidents et négocient sur l’avenir de l’Ukraine. “Le dialogue a lieu entre deux présidents vraiment remarquables. C’est prometteur. Il est important que rien ne vienne gêner la mise en oeuvre de leur volonté politique”, a déclaré Dmitri Peskov à la télévision russe.Il a jugé “compréhensible” l’hostilité de M. Trump à l’égard de M. Zelensky, ce dernier ayant accusé le président américain de vivre dans “un espace de désinformation” russe après qu’il eut accusé Kiev d’être responsable du conflit déclenché par la Russie le 24 février 2022.- “Mission” divine, selon Poutine -Un peu plus tôt, Vladimir Poutine avait marqué la Journée des défenseurs de la patrie, en jugeant que lui et son armée avait “une mission” divine: “défendre la Russie”. Il a donc promis de “renforcer” encore son armée, alors que le pays est déjà focalisé sur l’effort de guerre.”Le destin l’a voulu ainsi, Dieu l’a voulu ainsi, si je puis dire. Une mission aussi difficile qu’honorable – défendre la Russie – a été placée sur nos et vos épaules réunies”, a déclaré M. Poutine après avoir décoré des militaires sous les ors du Kremlin.Au-delà de la mise au pas de l’Ukraine, Vladimir Poutine veut une réorganisation de l’architecture sécuritaire européenne en éloignant et en affaiblissant l’Otan.Le retour de Donald Trump semble le conforter dans son souhait, Washington semblant vouloir se désengager du continent européen. Les Américains s’opposent à ce que Kiev rejoigne l’Alliance atlantique et sont favorables à des concessions territoriales ukrainiennes. M. Peskov a, lui, insisté sur le fait que la Russie ne “vendra jamais” les terres qu’elle occupe, soit environ 20% de l’Ukraine, signifiant que Moscou ne fera aucun compromis. – Zelensky entre deux feux -Pris entre deux feux, Volodymyr Zelensky a appelé dimanche à l’union en vue d’une “paix durable”. Il doit aussi s’exprimer devant la presse dans l’après-midi.”Nous devons faire de notre mieux en vue d’une paix durable et juste pour l’Ukraine. Ceci est possible avec l’unité de tous les partenaires: il faut la force de toute l’Europe, la force de l’Amérique, la force de tous ceux qui veulent une paix durable”, a-t-il dit sur Telegram.Confrontés à la menace russe et au revirement américain, les Européens, affaiblis, tentent de se mobiliser. Le Français Emmanuel Macron sera lundi à Washington, avant le Britannique Keir Starmer jeudi. L’Espagnol Pedro Sanchez se trouvera lundi à Kiev, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Londres doit annoncer de nouvelles sanctions contre Moscou. Depuis l’entretien téléphonique Trump-Poutine du 12 février suivi de pourparlers mardi entre ministres des Affaires étrangères à Ryad, le président américain s’en prend à M. Zelensky, tout en ménageant le président russe.Dans une initiative lourde de sous-entendus, les Etats-Unis ont proposé à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution à l’occasion du 3e anniversaire de l’assaut russe, qui ne mentionne pas l’intégrité territoriale ukrainienne. “Une bonne idée”, selon l’ambassadeur russe aux Nations unies, Vassili Nebenzia.- “On demande des terres rares” -Donald Trump réclame en outre un accès privilégié aux minerais stratégiques ukrainiens, en échange de l’aide versée pendant trois ans, un projet d’accord inacceptable pour Kiev car il ne comporte ni garanties de sécurité futures, ni promesse de poursuite de l’assistance militaire sur laquelle Kiev a compté jusqu’ici pour combattre un adversaire plus nombreux et mieux armé. “On demande des terres rares et du pétrole, n’importe quoi qu’on puisse obtenir”, a lancé samedi Donald Trump.Selon une source ukrainienne informée des négociations et interrogée par l’AFP, ce texte équivaut à “soutirer 500 milliards” de dollars à Kiev. Ce responsable a assuré que l’Ukraine avait proposé “des modifications”. Sur le terrain, la situation reste difficile pour l’Ukraine. L’armée russe a encore revendiqué dimanche la prise de deux localités dans l’Est: Oulakly et Novoandriïvka.Dans la nuit, l’Ukraine a aussi essuyé une attaque de drones “record” de 267 drones ennemis, selon l’armée de l’air, qui a indiqué que 138 avaient été abattus et que 119 autres étaient des leurres.L’armée a indiqué dans un communiqué séparé, que plusieurs régions, dont celle de Kiev, avaient été “touchées”. Tout au long de la nuit, les journalistes de l’AFP ont entendu la défense anti-aérienne ukrainienne en action à Kiev. Une attaque russe de missile a, en outre, tué samedi soir un homme et fait cinq blessés à Kryvyï Rig, selon les autorités régionales.

Le Hamas accuse Israël de mettre en péril la trêve à Gaza

Le Hamas a accusé Israël dimanche de mettre en péril la trêve à Gaza, dont la première phase expire dans quelques jours, en bloquant les libérations de prisonniers palestiniens tant que se poursuivront les “cérémonies humiliantes” autour des libérations d’otages.La décision annoncée par Israël de ne pas libérer samedi plus de 600 détenus en échange de six otages israéliens rend plus incertaine encore la suite du cessez-le-feu, dont la première phase s’achève le 1er mars sans que les termes de la deuxième étape aient été négociés. Parallèlement, Israël a annoncé avoir vidé de leurs 40.000 habitants trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, où l’armée mène une vaste opération depuis un mois, avec pour ordre de ne pas permettre leur retour.L’armée a aussi annoncé le déploiement d’une unité de chars à Jénine et affirmé qu’elle allait étendre encore ses opérations dans le nord du territoire. Dans la bande de Gaza, le Hamas a bien libéré samedi six Israéliens à l’occasion de ce qui devait être le septième échange d’otages contre des prisonniers palestiniens, en vertu de l’accord entré en vigueur le 19 janvier pour une durée initiale de 42 jours.Mais, déjà assombri par la confusion qui a entouré le sort de l’otage Shiri Bibas, finalement confirmée morte samedi matin, cet échange a été marqué, comme les précédents, par des mises en scène du Hamas qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).Ces mises en scène ont été dénoncées à plusieurs reprises par Israël, l’ONU et la Croix-Rouge.Alors qu’était prévue en contrepartie la libération de 620 Palestiniens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé à l’issue d’une réunion sécuritaire qu’elle n’aurait pas lieu, en exigeant que “la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes”.Le Hamas a accusé Israël dimanche de “mettre en grave danger tout l’accord de trêve” et appelé les pays médiateurs, “en particulier les Etats-Unis”, à “faire pression sur l’ennemi” pour qu’il “relâche immédiatement ce groupe de prisonniers”.Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, des familles ont attendu en vain la libération de leurs proches.”Notre Seigneur nous donnera la patience et nous attendrons simplement jusqu’à la libération de nos fils”, a affirmé Oumm Alaa, une femme venue attendre la libération de son fils à Ramallah, en Cisjordanie.- Vidéo “dérangeante” -Deux premiers otages, encadrés par des combattants armés, avaient été libérés samedi matin à Rafah, dans le sud de Gaza: Tal Shoham, 40 ans, et Avera Mengistu, 38 ans, otage depuis plus de dix ans à Gaza.La même scène s’est répétée à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération après 505 jours de captivité de Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans, enlevés au festival de musique Nova lors de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.Samedi soir, la branche armée du mouvement islamiste a en outre publié une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat, montrant deux otages regardant la libération des trois Israéliens et suppliant Benjamin Netanyahu de les libérer.Le Forum des familles d’otages l’a qualifiée de “dérangeante” et dénoncé une “démonstration de cruauté particulièrement écoeurante”.Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, 62 restent retenus à Gaza parmi lesquels 35 sont morts, selon l’armée israélienne.Depuis le début de la trêve, 29 otages israéliens, dont quatre décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens.- Violation “cruelle” -Selon le Hamas, seuls quatre otages morts doivent encore être rendus à Israël durant la première phase de l’accord. Le mouvement s’est dit prêt à libérer “en une seule fois” tous les otages restants durant la deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre.L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.215 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Benjamin Netanyahu avait juré vendredi de faire payer au Hamas le prix fort de sa violation “cruelle” du cessez-le-feu, après avoir affirmé qu’un corps restitué la veille n’était pas comme annoncé celui de Shiri Bibas, capturée le 7 octobre 2023 avec ses deux fils Kfir et Ariel, alors âgés de huit mois et demi et quatre ans.La dépouille de Shiri Bibas a finalement été restituée dans la nuit de vendredi à samedi. Son autopsie et celle des deux enfants n’a révélé aucun indice “de blessure causée par un bombardement”, a déclaré samedi soir Chen Kugel, chef de l’Institut national de médecine légale.

Le Hamas accuse Israël de mettre en péril la trêve à Gaza

Le Hamas a accusé Israël dimanche de mettre en péril la trêve à Gaza, dont la première phase expire dans quelques jours, en bloquant les libérations de prisonniers palestiniens tant que se poursuivront les “cérémonies humiliantes” autour des libérations d’otages.La décision annoncée par Israël de ne pas libérer samedi plus de 600 détenus en échange de six otages israéliens rend plus incertaine encore la suite du cessez-le-feu, dont la première phase s’achève le 1er mars sans que les termes de la deuxième étape aient été négociés. Parallèlement, Israël a annoncé avoir vidé de leurs 40.000 habitants trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, où l’armée mène une vaste opération depuis un mois, avec pour ordre de ne pas permettre leur retour.L’armée a aussi annoncé le déploiement d’une unité de chars à Jénine et affirmé qu’elle allait étendre encore ses opérations dans le nord du territoire. Dans la bande de Gaza, le Hamas a bien libéré samedi six Israéliens à l’occasion de ce qui devait être le septième échange d’otages contre des prisonniers palestiniens, en vertu de l’accord entré en vigueur le 19 janvier pour une durée initiale de 42 jours.Mais, déjà assombri par la confusion qui a entouré le sort de l’otage Shiri Bibas, finalement confirmée morte samedi matin, cet échange a été marqué, comme les précédents, par des mises en scène du Hamas qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).Ces mises en scène ont été dénoncées à plusieurs reprises par Israël, l’ONU et la Croix-Rouge.Alors qu’était prévue en contrepartie la libération de 620 Palestiniens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé à l’issue d’une réunion sécuritaire qu’elle n’aurait pas lieu, en exigeant que “la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes”.Le Hamas a accusé Israël dimanche de “mettre en grave danger tout l’accord de trêve” et appelé les pays médiateurs, “en particulier les Etats-Unis”, à “faire pression sur l’ennemi” pour qu’il “relâche immédiatement ce groupe de prisonniers”.Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, des familles ont attendu en vain la libération de leurs proches.”Notre Seigneur nous donnera la patience et nous attendrons simplement jusqu’à la libération de nos fils”, a affirmé Oumm Alaa, une femme venue attendre la libération de son fils à Ramallah, en Cisjordanie.- Vidéo “dérangeante” -Deux premiers otages, encadrés par des combattants armés, avaient été libérés samedi matin à Rafah, dans le sud de Gaza: Tal Shoham, 40 ans, et Avera Mengistu, 38 ans, otage depuis plus de dix ans à Gaza.La même scène s’est répétée à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération après 505 jours de captivité de Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans, enlevés au festival de musique Nova lors de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.Samedi soir, la branche armée du mouvement islamiste a en outre publié une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat, montrant deux otages regardant la libération des trois Israéliens et suppliant Benjamin Netanyahu de les libérer.Le Forum des familles d’otages l’a qualifiée de “dérangeante” et dénoncé une “démonstration de cruauté particulièrement écoeurante”.Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, 62 restent retenus à Gaza parmi lesquels 35 sont morts, selon l’armée israélienne.Depuis le début de la trêve, 29 otages israéliens, dont quatre décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens.- Violation “cruelle” -Selon le Hamas, seuls quatre otages morts doivent encore être rendus à Israël durant la première phase de l’accord. Le mouvement s’est dit prêt à libérer “en une seule fois” tous les otages restants durant la deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre.L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.215 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Benjamin Netanyahu avait juré vendredi de faire payer au Hamas le prix fort de sa violation “cruelle” du cessez-le-feu, après avoir affirmé qu’un corps restitué la veille n’était pas comme annoncé celui de Shiri Bibas, capturée le 7 octobre 2023 avec ses deux fils Kfir et Ariel, alors âgés de huit mois et demi et quatre ans.La dépouille de Shiri Bibas a finalement été restituée dans la nuit de vendredi à samedi. Son autopsie et celle des deux enfants n’a révélé aucun indice “de blessure causée par un bombardement”, a déclaré samedi soir Chen Kugel, chef de l’Institut national de médecine légale.

Attentat mortel à Mulhouse: quatre personnes en garde à vue, dont l’assaillant

Quatre personnes étaient en garde à vue dimanche dans l’enquête sur l’attentat perpétré samedi près d’un marché à Mulhouse, dont l’assaillant qui a tué un passant et blessé des agents et policiers municipaux. Le suspect principal âgé de 37 ans, né en Algérie et en situation irrégulière en France, avait été interpellé peu après l’attaque au couteau qui coûté la vie à un Portugais de 69 ans, et blessé deux agents du stationnement et des policiers municipaux, aux cris de “Allah Akbar”.Brahim A. était toujours en garde à vue dimanche, tout comme trois autres personnes, a indiqué à l’AFP le Parquet national antiterroriste (Pnat).La garde à vue de l’assaillant “sera prolongée dans l’après-midi”, a précisé le Pnat à la mi-journée. “Deux personnes” de son “entourage familial” ont été placées en garde à vue samedi, et une troisième, son hébergeur, l’a été dimanche matin, a détaillé le parquet antiterroriste dans un communiqué.  Le président Emmanuel Macron a dénoncé samedi, en marge du Salon de l’agriculture, un “acte de terrorisme”, tandis que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a mis en cause l’absence de coopération de l’Algérie. L’attaque s’est produite samedi après-midi dans le quartier animé du marché du canal couvert à Mulhouse. En l’espace d'”une dizaine de minutes”, entre 15H40 et 15H50, l’assaillant armé d’un couteau et d’un tournevis a blessé très grièvement deux agents du stationnement de la mairie, avait détaillé samedi soir Bruno Retailleau, devant l’Hôtel de police de la cité alsacienne.Brahim A. s’en était ensuite pris à un passant, un Portugais âgé de 69 ans, qu’il a blessé mortellement.L’assaillant a été ensuite poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d’arme à feu.Sept personnes ont été blessées.Deux agents du stationnement, dont un grièvement blessé, ont été hospitalisés. Leur pronostic vital n’était pas engagé dimanche, selon le Pnat.Cinq policiers municipaux ont aussi été légèrement blessés.- “Profil schizophrène” – L’enquête, initialement ouverte pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste, a été étendue dimanche à l’infraction d’association de malfaiteurs terroriste criminelle.Fiché au “FSPRT”, le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, l’assaillant est également sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il avait été interpellé fin 2023 peu après le massacre du 7 octobre 2023 en Israël, puis condamné à six mois de prison pour apologie du terrorisme.Dans le cadre de cette procédure, il avait fait l’objet d’une expertise “qui avait détecté un profil schizophrène”, selon le ministre de l’Intérieur, pour lequel “la dimension psychiatrique” est “sans doute une autre cause d’explication” de son passage à l’acte samedi. A ce stade, son état de santé est toutefois jugé compatible avec une garde à vue.A sa sortie de prison, l’homme avait été placé dans un centre de rétention administrative mais l’Algérie a refusé de le reprendre “à dix reprises”, d’après M. Retailleau. Il avait ensuite été assigné à résidence avec une obligation quotidienne de pointer au commissariat. Samedi, il était arrivé à “14H26” au commissariat, mais n’avait pas pointé, comme il avait l’obligation de le faire, selon le ministre de l’Intérieur. “Une fois de plus, c’est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j’ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l’origine de cet acte terroriste”, a lancé M. Retailleau samedi soir sur TF1, pour qui il faut instaurer “un rapport de forces” avec l’Algérie.Un conseil interministériel de contrôle de l’immigration, qui avait été convoqué avant l’attaque de Mulhouse par le Premier ministre François Bayrou, se réunit mercredi. Le précédent attentat signalé en France remontait au mois dernier, lorsqu’un homme de 32 ans avait blessé au couteau une personne en criant “Allah Akbar” dans un supermarché d’Apt (Vaucluse).Le dernier attentat mortel islamiste en France date de décembre 2023, quand un Franco-Iranien a tué au couteau un touriste et blessé deux autres personnes, près de la tour Eiffel.

Pêcheurs et champions de voile unis contre la pollution à Rio

Sous un soleil écrasant, le pêcheur brésilien José Antonio Crispin pousse une brouette pleine de détritus ramassés sur une plage ultra-polluée de la petite l’île de Pombeba, dans la baie de Guanabara, à Rio de Janeiro.”Avant, on attrapait vingt à trente kilos de poisson dans nos filets. Maintenant, on ne trouve dans nos filets que des déchets, des déchets, et encore des déchets. Pas moyen de survivre de cette façon”, déplore auprès de l’AFP ce sexagénaire au visage buriné. À ses côtés, une cinquantaine de personnes, pêcheurs et bénévoles, bravent la canicule pour ramasser sacs plastiques, pneus ou bouteilles qui jonchent les plages de cette île qui offre une vue panoramique sur la zone portuaire de Rio toute proche.Parmi ces bénévoles, Martine Grael, double championne olympique de voile, venue avec d’autres membres de son équipe Mubadala Brasil, en lice pour le circuit international de régates SailGP, à bord de catamarans F50.”Aujourd’hui, il y a beaucoup de beaux discours, mais ce que l’on veut, ce sont des actes qui font la différence”, dit la jeune femme de 34 ans, qui a décroché sa première médaille d’or olympique dans cette même baie de Guanabara, aux Jeux de Rio, en 2016.La pollution de cette baie aux paysages iconiques qui s’étend sur 400 km2 avait alors suscité de nombreuses polémiques, comme celle des eaux de la Seine avant les JO de Paris-2024.Et au vu des quatre tonnes de déchets ramassés en une journée, remplissant des centaines de sacs acheminés par bateau sur le continent, le problème reste entier à Pombeba.Le plastique est recyclé par une coopérative et les pêcheurs reçoivent une rémunération pour compenser en partie la perte de revenus causée par la pollution.- “Problème mondial” -Julia Poncioni, 37 ans, ingénieure environnementale et ancienne pratiquante de voile à haut niveau, se veut “porteuse d’espoir” en organisant ces journées de nettoyage sur la baie, avec son ONG Nas Marés (Dans les marées). Elle espère surtout marquer les esprits pour que les responsables politiques intensifient leurs efforts pour protéger cette baie où sont déversées des eaux usées sans aucun traitement.L’île de Pombeba est un exemple emblématique. De par sa position dans la baie, elle s’est transformée en aimant à déchets convoyés par les courants et la houle.Vue de loin, avec sa végétation luxuriante, c’est un petit oasis vert au milieu des cargos et des grues du port de Rio.Mais il suffit de s’approcher pour voir les amas de détritus imbriqués sur la plage, environ 80 tonnes selon les estimations des experts. “Ce n’est pas seulement un problème des habitants de Rio ou du Brésil, c’est un problème mondial”, alerte Julia Poncioni.”Il faut mettre fin à ce tsunami de plastique. L’humanité produit 400 millions de tonnes de plastique par an et onze millions de tonnes finissent dans les océans”, poursuit-elle.- Plastique toxique -Sur l’île de Pombeba, le groupe de recherche Biotema mène une étude sur la toxicité des micro-plastiques.”Une fois qu’ils sont consommés par des micro-organismes aquatiques, ils peuvent arriver jusqu’à notre organisme et devenir toxiques”, explique André Salomao, responsable de l’équipe de chercheurs qui recueillent des échantillons de sable et de résidus de plastique dans des récipients en verre.Les résultats de l’étude doivent servir à mieux comprendre l’impact de la pollution dans cet écosystème et ont pour vocation d’inspirer des politiques publiques. L’entreprise Aguas do Rio, qui a remporté en 2021 les enchères de privatisation du système local de traitement des eaux, s’est engagée à investir massivement dans un nouveau programme de dépollution de la baie de Guanabara.Le mois dernier, lors de la présentation de la candidature de Rio de Janeiro et de la ville voisine Niteroi pour organiser les Jeux Panaméricains de 2031, les autorités ont renouvelé leur engagement de traiter de façon adéquate les eaux usées de dix millions d’habitants de 27 villes de la région d’ici 2030.

Pêcheurs et champions de voile unis contre la pollution à Rio

Sous un soleil écrasant, le pêcheur brésilien José Antonio Crispin pousse une brouette pleine de détritus ramassés sur une plage ultra-polluée de la petite l’île de Pombeba, dans la baie de Guanabara, à Rio de Janeiro.”Avant, on attrapait vingt à trente kilos de poisson dans nos filets. Maintenant, on ne trouve dans nos filets que des …

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Pêcheurs et champions de voile unis contre la pollution à Rio

Sous un soleil écrasant, le pêcheur brésilien José Antonio Crispin pousse une brouette pleine de détritus ramassés sur une plage ultra-polluée de la petite l’île de Pombeba, dans la baie de Guanabara, à Rio de Janeiro.”Avant, on attrapait vingt à trente kilos de poisson dans nos filets. Maintenant, on ne trouve dans nos filets que des déchets, des déchets, et encore des déchets. Pas moyen de survivre de cette façon”, déplore auprès de l’AFP ce sexagénaire au visage buriné. À ses côtés, une cinquantaine de personnes, pêcheurs et bénévoles, bravent la canicule pour ramasser sacs plastiques, pneus ou bouteilles qui jonchent les plages de cette île qui offre une vue panoramique sur la zone portuaire de Rio toute proche.Parmi ces bénévoles, Martine Grael, double championne olympique de voile, venue avec d’autres membres de son équipe Mubadala Brasil, en lice pour le circuit international de régates SailGP, à bord de catamarans F50.”Aujourd’hui, il y a beaucoup de beaux discours, mais ce que l’on veut, ce sont des actes qui font la différence”, dit la jeune femme de 34 ans, qui a décroché sa première médaille d’or olympique dans cette même baie de Guanabara, aux Jeux de Rio, en 2016.La pollution de cette baie aux paysages iconiques qui s’étend sur 400 km2 avait alors suscité de nombreuses polémiques, comme celle des eaux de la Seine avant les JO de Paris-2024.Et au vu des quatre tonnes de déchets ramassés en une journée, remplissant des centaines de sacs acheminés par bateau sur le continent, le problème reste entier à Pombeba.Le plastique est recyclé par une coopérative et les pêcheurs reçoivent une rémunération pour compenser en partie la perte de revenus causée par la pollution.- “Problème mondial” -Julia Poncioni, 37 ans, ingénieure environnementale et ancienne pratiquante de voile à haut niveau, se veut “porteuse d’espoir” en organisant ces journées de nettoyage sur la baie, avec son ONG Nas Marés (Dans les marées). Elle espère surtout marquer les esprits pour que les responsables politiques intensifient leurs efforts pour protéger cette baie où sont déversées des eaux usées sans aucun traitement.L’île de Pombeba est un exemple emblématique. De par sa position dans la baie, elle s’est transformée en aimant à déchets convoyés par les courants et la houle.Vue de loin, avec sa végétation luxuriante, c’est un petit oasis vert au milieu des cargos et des grues du port de Rio.Mais il suffit de s’approcher pour voir les amas de détritus imbriqués sur la plage, environ 80 tonnes selon les estimations des experts. “Ce n’est pas seulement un problème des habitants de Rio ou du Brésil, c’est un problème mondial”, alerte Julia Poncioni.”Il faut mettre fin à ce tsunami de plastique. L’humanité produit 400 millions de tonnes de plastique par an et onze millions de tonnes finissent dans les océans”, poursuit-elle.- Plastique toxique -Sur l’île de Pombeba, le groupe de recherche Biotema mène une étude sur la toxicité des micro-plastiques.”Une fois qu’ils sont consommés par des micro-organismes aquatiques, ils peuvent arriver jusqu’à notre organisme et devenir toxiques”, explique André Salomao, responsable de l’équipe de chercheurs qui recueillent des échantillons de sable et de résidus de plastique dans des récipients en verre.Les résultats de l’étude doivent servir à mieux comprendre l’impact de la pollution dans cet écosystème et ont pour vocation d’inspirer des politiques publiques. L’entreprise Aguas do Rio, qui a remporté en 2021 les enchères de privatisation du système local de traitement des eaux, s’est engagée à investir massivement dans un nouveau programme de dépollution de la baie de Guanabara.Le mois dernier, lors de la présentation de la candidature de Rio de Janeiro et de la ville voisine Niteroi pour organiser les Jeux Panaméricains de 2031, les autorités ont renouvelé leur engagement de traiter de façon adéquate les eaux usées de dix millions d’habitants de 27 villes de la région d’ici 2030.

Au musée du Quai Branly, l’étincelant voyage de l’or dans les arts textiles

Des fastueux caftans aux soieries chinoises en passant par l’art du drapé indien, l’or se dévoile sous toutes ses coutures dans un étincelant voyage historique, géographique et technique au musée du Quai Branly à Paris.Depuis le 11 février, l’exposition “Au fil de l’or, l’art de se vêtir de l’Orient au Soleil-Levant” revisite les arts textiles, du Maghreb au Japon, en passant par les pays du Moyen-Orient, l’Inde et la Chine.Pourquoi ces régions ? “C’est là qu’est né cet art de marier l’or aux fibres textiles, et c’est là qu’il s’est développé, et il continue encore à exister sur ce continent asiatique, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les costumes africains et d’Amérique ne comportent pas d’or”, précise la commissaire de l’exposition, Hana Al Banna-Chidiac.Un art qui remonte au cinquième millénaire avant notre ère. À l’époque, l’homme agrémente les étoffes de luxe dédiées aux personnalités de pouvoir de ce métal jaune venu non pas de la Terre, mais du ciel, comme l’explique en préambule dans une vidéo l’astrophysicien Jérôme Margueron.Au fil du temps et des avancées techniques, l’usage de l’or dans le textile se démocratise, jusqu’à la découverte dans les années 1940 aux États-Unis du lurex, ce fil de polyester recouvert d’une couche métallique, qui habille aujourd’hui tout le monde.- La Chinoise Guo Pei à l’honneur -Après ces introductions historiques et scientifiques, place aux costumes, tous plus scintillants les uns que les autres, organisés en cinq sections géographiques. La première est consacrée aux caftans, tuniques, gilets ou encore corselets, sorte d’ancêtres du soutien-gorge, du Maghreb. Suivent les costumes d’apparat d’Égypte, du Liban, de Turquie, d’Irak, du Yémen et d’Iran, puis les robes chamarrés d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Bahreïn, du Koweït et du Qatar.”J’ai souhaité séparer la péninsule arabique du Moyen-Orient, parce que plus on avance dans cette région, plus on voit les influences indiennes dans les costumes”, explique Hana Al Banna-Chidiac.La quatrième section met l’accent sur l’art du drapé caractéristique de l’Asie du Sud et du Sud-Est, déjà aperçu dans la précédente section, avec de somptueux saris et songkets, ces longs rectangles de soie tramés d’or qui se portent autour de la taille, en étole asymétrique ou en coiffe lors des cérémonies traditionnelles en Malaisie et en Indonésie.Enfin, la dernière partie explore les tenues d’Asie orientale, avec de nombreuses soieries chinoises et kimonos japonais, juste avant un focus sur l’or dans la broderie française et plus particulièrement sur la Maison Lesage.Un parcours entrecoupé de “bulles” thématiques qui détaillent la découverte de trois matériaux à la couleur d’or également utilisé pour faire illusion: la soie marine, la soie des araignées de Madagascar et la soie dorée du Cambodge.La visite est en outre jalonnée de pièces de la créatrice de mode chinoise Guo Pei, dont la robe jaune portée par Rihanna en 2015 au Gala du Met avait fait sensation. “Pour donner une dimension contemporaine à l’exposition, je voulais qu’un nom de la haute couture puisse collaborer sur ce projet. Et son nom s’est imposé à moi”, explique la commissaire de l’exposition.”Elle a un rapport avec le fil d’or qui est incroyable”, poursuit la spécialiste, qui précise qu’aucune pièce n’a été créée pour l’occasion. “Elle avait déjà tout ce qu’il fallait. Je n’ai même pas eu besoin de lui dire +faites nous quelque chose+”, assure-t-elle. En tout, quatorze pièces de la créatrice sont mises en avant dans l’exposition, jusqu’au 6 juillet.

L’Allemagne aux urnes, sous pression de l’extrême droite et de Trump

Une Allemagne déstabilisée par les crises vote dimanche pour des législatives où l’opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l’essor de l’extrême droite.Surveillé dans le monde entier, le scrutin va doter la première puissance européenne d’un nouveau parlement pour affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.”Nous traversons une période très incertaine”, constatait à Berlin Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d’un bureau de vote.Le pays a besoin d'”un changement, une transformation”, selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la “sécurité européenne”, sur fond de guerre en Ukraine.Récession économique et menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du “parapluie” américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité: c’est le “destin” de l’Allemagne qui est en jeu, a dit samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l’ère du social-démocrate Olaf Scholz. Les derniers sondages le créditent d’environ 30% des intentions de vote.Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, commune de son fief du Haut-Sauerland à l’ouest. Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi mis son bulletin dans l’urne, à Potsdam (est), au sud de Berlin. Plus de 59 millions d’électeurs ont jusqu’à 18H00 (17H00 GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.- Attentats -“Ce que je crains surtout, c’est que l’AfD devienne trop forte”, confie Janine Wirmer, 32 ans, venue voter à Francfort, un tout jeune enfant dans ses bras.Selon les sondages, l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) peut espérer au moins 20%, deux fois plus qu’en 2021 et un résultat record.Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers commis par des étrangers dans le pays.Le dernier a eu lieu vendredi soir. Un jeune réfugié syrien est soupçonné d’avoir grièvement blessé un touriste à coups de couteau dans le Mémorial de l’Holocauste à Berlin. Il voulait “tuer des Juifs”, selon la justice.L’AfD a bénéficié aussi du soutien appuyé pendant des semaines de l’entourage de Donald Trump.Son conseiller Elon Musk, homme le plus riche du monde, n’a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.”AfD!” a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, dans un message assorti de drapeaux allemands.Christian, un ingénieur de 49 ans qui ne donne pas son nom et participait samedi à un meeting de l’AfD, a dit d’Alice Weidel qu’elle était “une femme avec du cran” qui “parle des sujets ignorés par les autres partis”. Les législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, vécue comme un choc en Allemagne. Le conflit a mis fin à son approvisionnement en gaz russe et le pays a accueilli plus d’un million d’Ukrainiens. La perspective d’une paix réglée “dans le dos” de Kiev et des Européens inquiète tout autant.Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture souhaiter “bonne chance” à l’allié historique des Etats-Unis, qui ont leurs “propres problèmes”.Le discours à Munich de son vice-président JD Vance, exhortant les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l’extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.Friedrich Merz veut que l’Allemagne puisse “assumer un rôle de leader” en Europe.- Incertitude -Dans le système parlementaire allemand, il pourrait se passer des semaines, voire des mois, avant qu’un nouveau gouvernement ne voie le jour.Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU, qui exclut une alliance avec l’AfD malgré un “flirt” parlementaire durant la campagne autour de l’immigration, devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD). Les sondages donnent à ce dernier 15% des voix. Ce score serait son pire résultat de l’après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d’Olaf Scholz. Mais avant, le chancelier devra assurer la transition.”J’espère que la formation du gouvernement sera achevée d’ici Pâques”, soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5% des suffrages pour entrer au Bundestag.bur-pyv-smk-ilp/pz

L’Allemagne aux urnes, sous pression de l’extrême droite et de Trump

Une Allemagne déstabilisée par les crises vote dimanche pour des législatives où l’opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l’essor de l’extrême droite.Surveillé dans le monde entier, le scrutin va doter la première puissance européenne d’un nouveau parlement pour affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.”Nous traversons une période très incertaine”, constatait à Berlin Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d’un bureau de vote.Le pays a besoin d'”un changement, une transformation”, selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la “sécurité européenne”, sur fond de guerre en Ukraine.Récession économique et menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du “parapluie” américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité: c’est le “destin” de l’Allemagne qui est en jeu, a dit samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l’ère du social-démocrate Olaf Scholz. Les derniers sondages le créditent d’environ 30% des intentions de vote.Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, commune de son fief du Haut-Sauerland à l’ouest. Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi mis son bulletin dans l’urne, à Potsdam (est), au sud de Berlin. Plus de 59 millions d’électeurs ont jusqu’à 18H00 (17H00 GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.- Attentats -“Ce que je crains surtout, c’est que l’AfD devienne trop forte”, confie Janine Wirmer, 32 ans, venue voter à Francfort, un tout jeune enfant dans ses bras.Selon les sondages, l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) peut espérer au moins 20%, deux fois plus qu’en 2021 et un résultat record.Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers commis par des étrangers dans le pays.Le dernier a eu lieu vendredi soir. Un jeune réfugié syrien est soupçonné d’avoir grièvement blessé un touriste à coups de couteau dans le Mémorial de l’Holocauste à Berlin. Il voulait “tuer des Juifs”, selon la justice.L’AfD a bénéficié aussi du soutien appuyé pendant des semaines de l’entourage de Donald Trump.Son conseiller Elon Musk, homme le plus riche du monde, n’a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.”AfD!” a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, dans un message assorti de drapeaux allemands.Christian, un ingénieur de 49 ans qui ne donne pas son nom et participait samedi à un meeting de l’AfD, a dit d’Alice Weidel qu’elle était “une femme avec du cran” qui “parle des sujets ignorés par les autres partis”. Les législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, vécue comme un choc en Allemagne. Le conflit a mis fin à son approvisionnement en gaz russe et le pays a accueilli plus d’un million d’Ukrainiens. La perspective d’une paix réglée “dans le dos” de Kiev et des Européens inquiète tout autant.Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture souhaiter “bonne chance” à l’allié historique des Etats-Unis, qui ont leurs “propres problèmes”.Le discours à Munich de son vice-président JD Vance, exhortant les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l’extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.Friedrich Merz veut que l’Allemagne puisse “assumer un rôle de leader” en Europe.- Incertitude -Dans le système parlementaire allemand, il pourrait se passer des semaines, voire des mois, avant qu’un nouveau gouvernement ne voie le jour.Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU, qui exclut une alliance avec l’AfD malgré un “flirt” parlementaire durant la campagne autour de l’immigration, devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD). Les sondages donnent à ce dernier 15% des voix. Ce score serait son pire résultat de l’après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d’Olaf Scholz. Mais avant, le chancelier devra assurer la transition.”J’espère que la formation du gouvernement sera achevée d’ici Pâques”, soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5% des suffrages pour entrer au Bundestag.bur-pyv-smk-ilp/pz