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Explosion dans un port en Iran: le ministre de l’Intérieur pointe la “négligence”, 70 morts

“Des manquements et de la négligence” sont à l’origine de l’explosion qui a dévasté le plus grand port commercial d’Iran, faisant au moins 70 morts selon un bilan qui ne cesse de s’alourdir, a pointé lundi le ministre iranien de l’Intérieur.Plus de 48 heures après la catastrophe, le gigantesque incendie semble être en passe d’être éteint par les pompiers : “Les opérations de lutte contre l’incendie sont presque terminées”, a déclaré Mehrdad Hassanzadeh, directeur de la gestion de crises pour la province de Hormozgan, à la télévision d’Etat, lundi dans la soirée. Mais “le bilan est monté à 70 morts”, a-t-il précisé. Le précédent bilan faisait état de 65 morts.La déflagration, entendue à des dizaines de kilomètres à la ronde, s’est produite samedi vers midi sur un quai du port Shahid Rajaï, par où transitent un cinquième de la production mondiale de pétrole et 85% des marchandises en Iran.Les autorités ont indiqué que plus d’un millier de personnes avaient été blessées. La plupart d’entre elles ont quitté l’hôpital après avoir y été soignées, a dit M. Hassanzadeh.Seuls “120 blessés sont encore hospitalisés”, a déclaré pour sa part le ministre de l’intérieur, Eskandar Momeni, en visite dans la région.”Certains coupables ont été identifiés et convoqués (…). Il y a eu des manquements, notamment le non-respect des mesures de sécurité et la négligence”, a-t-il ajouté.Lundi, les pompiers tentent toujours de venir à bout de l’incendie qui ravage le site depuis samedi. Une épaisse fumée noire continue de s’élever au-dessus des conteneurs empilés au port Shahid Rajaï, selon des images de la télévision d’Etat diffusées lundi en direct.Après la maîtrise du feu, “nous entrerons dans la phase de nettoyage du site et d’évaluation des dégâts”, a indiqué la télévision d’Etat.Ce port stratégique est proche de la grande ville côtière de Bandar Abbas, sur le détroit d’Ormuz, à un millier de kilomètres au sud de Téhéran.Le ministère de la Santé a appelé les quelque 650.000 habitants de la ville à rester chez eux “jusqu’à nouvel ordre” en raison de possibles fumées toxiques. Un appel aux dons de sang a été lancé pour les blessés.- Matières dangereuses -Le porte-parole des secours, Hossein Zafari, a déploré lundi les “vents violents” qui rendent l’opération “difficile” pour les pompiers.La cause de l’explosion n’a pas été déterminée dans l’immédiat, mais les douanes du port ont indiqué qu’un incendie dans le dépôt de stockage de matières dangereuses et chimiques pourrait être la raison.Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur l’incident, afin de déterminer si le drame a été causé par une “négligence” ou s’il était “intentionnel”.Le New York Times, citant une source anonyme proche des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, avait auparavant affirmé que l’explosion avait été provoquée par du perchlorate de sodium, une substance entrant dans la composition de carburants solides pour missiles.Le ministère de la Défense a affirmé qu’il n’y avait “aucune cargaison (…) pour un usage militaire dans la zone de l’incendie” au moment de l’explosion.Selon le Washington Post, Israël avait lancé en 2020 une cyberattaque contre le port Shahid Rajaï. La thèse d’un sabotage n’a toutefois pour l’heure pas été évoquée par Téhéran pour l’explosion de samedi.L’explosion a coïncidé avec la tenue à Oman de pourparlers cruciaux sur le programme nucléaire de Téhéran entre l’Iran et les Etats-Unis, ennemis depuis quatre décennies.

Explosion dans un port en Iran: le ministre de l’Intérieur pointe la “négligence”, 70 morts

“Des manquements et de la négligence” sont à l’origine de l’explosion qui a dévasté le plus grand port commercial d’Iran, faisant au moins 70 morts selon un bilan qui ne cesse de s’alourdir, a pointé lundi le ministre iranien de l’Intérieur.Plus de 48 heures après la catastrophe, le gigantesque incendie semble être en passe d’être …

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Explosion dans un port en Iran: le ministre de l’Intérieur pointe la “négligence”, 70 morts

“Des manquements et de la négligence” sont à l’origine de l’explosion qui a dévasté le plus grand port commercial d’Iran, faisant au moins 70 morts selon un bilan qui ne cesse de s’alourdir, a pointé lundi le ministre iranien de l’Intérieur.Plus de 48 heures après la catastrophe, le gigantesque incendie semble être en passe d’être éteint par les pompiers : “Les opérations de lutte contre l’incendie sont presque terminées”, a déclaré Mehrdad Hassanzadeh, directeur de la gestion de crises pour la province de Hormozgan, à la télévision d’Etat, lundi dans la soirée. Mais “le bilan est monté à 70 morts”, a-t-il précisé. Le précédent bilan faisait état de 65 morts.La déflagration, entendue à des dizaines de kilomètres à la ronde, s’est produite samedi vers midi sur un quai du port Shahid Rajaï, par où transitent un cinquième de la production mondiale de pétrole et 85% des marchandises en Iran.Les autorités ont indiqué que plus d’un millier de personnes avaient été blessées. La plupart d’entre elles ont quitté l’hôpital après avoir y été soignées, a dit M. Hassanzadeh.Seuls “120 blessés sont encore hospitalisés”, a déclaré pour sa part le ministre de l’intérieur, Eskandar Momeni, en visite dans la région.”Certains coupables ont été identifiés et convoqués (…). Il y a eu des manquements, notamment le non-respect des mesures de sécurité et la négligence”, a-t-il ajouté.Lundi, les pompiers tentent toujours de venir à bout de l’incendie qui ravage le site depuis samedi. Une épaisse fumée noire continue de s’élever au-dessus des conteneurs empilés au port Shahid Rajaï, selon des images de la télévision d’Etat diffusées lundi en direct.Après la maîtrise du feu, “nous entrerons dans la phase de nettoyage du site et d’évaluation des dégâts”, a indiqué la télévision d’Etat.Ce port stratégique est proche de la grande ville côtière de Bandar Abbas, sur le détroit d’Ormuz, à un millier de kilomètres au sud de Téhéran.Le ministère de la Santé a appelé les quelque 650.000 habitants de la ville à rester chez eux “jusqu’à nouvel ordre” en raison de possibles fumées toxiques. Un appel aux dons de sang a été lancé pour les blessés.- Matières dangereuses -Le porte-parole des secours, Hossein Zafari, a déploré lundi les “vents violents” qui rendent l’opération “difficile” pour les pompiers.La cause de l’explosion n’a pas été déterminée dans l’immédiat, mais les douanes du port ont indiqué qu’un incendie dans le dépôt de stockage de matières dangereuses et chimiques pourrait être la raison.Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur l’incident, afin de déterminer si le drame a été causé par une “négligence” ou s’il était “intentionnel”.Le New York Times, citant une source anonyme proche des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, avait auparavant affirmé que l’explosion avait été provoquée par du perchlorate de sodium, une substance entrant dans la composition de carburants solides pour missiles.Le ministère de la Défense a affirmé qu’il n’y avait “aucune cargaison (…) pour un usage militaire dans la zone de l’incendie” au moment de l’explosion.Selon le Washington Post, Israël avait lancé en 2020 une cyberattaque contre le port Shahid Rajaï. La thèse d’un sabotage n’a toutefois pour l’heure pas été évoquée par Téhéran pour l’explosion de samedi.L’explosion a coïncidé avec la tenue à Oman de pourparlers cruciaux sur le programme nucléaire de Téhéran entre l’Iran et les Etats-Unis, ennemis depuis quatre décennies.

Les Trinidadiens votent pour décider de leur Premier ministre, l’opposition favorite

Les habitants de Trinité-et-Tobago, petit archipel anglophone situé près des côtes vénézuéliennes, votent lundi pour élire les 41 membres de la Chambre des représentants qui décidera du prochain Premier ministre de ce pays secoué par la violence et qui traverse une crise économique.Le Premier ministre Stuart Young, chef du gouvernement depuis avril mais dont le parti Mouvement national du peuple (PNM, centre gauche) est au pouvoir depuis 2015, cherche à conserver son poste face à l’opposition et le Congrès national uni (UNC) de l’ancienne Première ministre Kamla Persad-Bissessar (2010-2015), favorite des sondages.Quelque 1,1 million de personnes sont appelées à voter. Les bureaux doivent fermer à 18H00 (22H GMT) et les résultats sont attendus vers 21H00 (01H00 GMT).”Tout s’est bien passé. Assez facile! Entrer et sortir!”, a affirmé une électrice Karen John après avoir déposé son bulletin dans l’urne au Cipriani Labour College à Valsayn, dans la partie nord de Trinité, la plus grande des deux îles.La campagne électorale s’est achevée samedi soir avec les meetings de deux principaux partis dans ce régime parlementaire fonctionnant sur le même modèle que l’ancienne puissance coloniale britannique de l’archipel.Après avoir voté à l’Ecole internationale dans la capitale, Port-d’Espagne, le Premier ministre Stuart Young s’est montré optimiste quant au taux de participation des électeurs, qui avoisine en général les 65%.”Il y avait beaucoup de gens dans ma section, il y avait une assez longue file d’attente, ce qui m’a fait plaisir à voir (…) Je vois ça comme un très bon signe: la démocratie est très vivante et bien portante et les citoyens prennent leur devoir civique très au sérieux”, s’est-il félicité.Le PNM est crédité d’un peu plus de 30% des suffrages, selon un sondage récent, face à l’UNC à qui les sondages donnent 47% des suffrages. Mais de nombreux observateurs estiment que l’écart entre les deux formations n’est pas si grand et qu’il faut s’attendre à un résultat serré.- “Pires” insultes-Âgé de 50 ans, M. Young, ancien ministre de l’Énergie, affirme s’appuyer sur les 10 années au pouvoir de son parti et reproche à Mme Persad-Bissessar, 73 ans, des promesses irréalistes. Il a lancé samedi à ses partisans à Tacarigua, en périphérie de Port-d’Espagne: “Je veux que vous imaginiez une Trinité-et-Tobago où le gouvernement et les services de l’État ne vous frustrent pas. Où notre secteur public travaille pour vous. Où les services sont plus rapides et plus simples, où votre temps et votre dignité sont respectés”. De son côté à Aranguez, également dans la banlieue de la capitale, Mme Persad-Bissessar, s’est félicitée d’être en tête des sondages et a promis: “Vous avez eu des leaders avant moi, vous aurez toujours des leaders après moi, mais vous n’aurez jamais un leader qui vous aime autant que moi!” “J’ai été appelée +jamette+ (prostituée) (…) ivrogne, chienne (…) Mais pour vous, mes fidèles membres de la base de l’UNC, j’ai toujours été Kamla”, a-t-elle ajouté.  Réputé pour son carnaval et ses plages, le pays caribéen anglophone de 1,4 million d’habitants est sorti mi-avril d’un état d’urgence décrété en décembre 2024. Selon les données officielles, près de 600 homicides, dont de nombreux liés à des gangs criminels, ont été enregistrés en 2024 dans l’archipel, situé à quelques kilomètres des côtes vénézuéliennes. Un chiffre en hausse par rapport à 2023.Trinité-et-Tobago, deuxième producteur caribéen de gaz, connaît une récession économique qu’il espérait dépasser grâce à l’exploitation du grand champ gazier “Dragon”, à cheval entre le Venezuela et l’archipel.Mais les Etats-Unis, qui cherchent à asphyxier économiquement le Venezuela, ont révoqué en avril, sous peine de sanctions, le permis permettant au pays de développer le champ avec le Venezuela.

Les Trinidadiens votent pour décider de leur Premier ministre, l’opposition favorite

Les habitants de Trinité-et-Tobago, petit archipel anglophone situé près des côtes vénézuéliennes, votent lundi pour élire les 41 membres de la Chambre des représentants qui décidera du prochain Premier ministre de ce pays secoué par la violence et qui traverse une crise économique.Le Premier ministre Stuart Young, chef du gouvernement depuis avril mais dont le …

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Péninsule ibérique: panne d’électricité géante, courant rétabli à hauteur de 20% en Espagne

L’électricité revient progressivement lundi en Espagne, où elle était rétablie à hauteur de 20% en début de soirée, après de longues heures d’une coupure de courant “exceptionnelle”, d’origine inconnue, qui a touché à la mi-journée l’ensemble de la péninsule ibérique et perturbé le trafic aérien et ferroviaire.Des clients qui se précipitent sur les distributeurs bancaires aux rues bondées d’habitants cherchant désespérément à trouver un réseau téléphonique, la panne d’électricité géante a plongé l’Espagne dans la confusion.Après avoir tenu une “réunion extraordinaire du conseil de sécurité national”, le Premier ministre Pedro Sanchez a dit espérer un retour “rapide” de l’électricité, en assurant que l’Etat était à pied d’oeuvre.Peu avant 20H00 (18H00 GMT), le gestionnaire du réseau espagnol REE a annoncé que le courant était rétabli à hauteur de 20% en Espagne continentale. “L’approvisionnement a déjà été rétabli dans plusieurs territoires du nord et du sud de la péninsule grâce aux interconnexions avec la France et le Maroc”, avait déclaré auparavant le chef du gouvernement, lors d’une déclaration solennelle depuis sa résidence officielle en fin d’après-midi.En parallèle, les centrales à gaz et hydroélectriques ont “été réactivées dans tout le pays, ce qui devrait nous permettre un rétablissement rapide de l’approvisionnement” de l’électricité dans toute l’Espagne”, a ajouté le dirigeant socialiste.La coupure de courant, d’une ampleur “exceptionnelle” selon REE, a débuté à 10H30 GMT (12H30 en Espagne) pour une raison encore inconnue. Elle a provoqué le chaos dans les transports, en Espagne comme au Portugal.”Nous n’avons toujours pas d’informations concluantes sur les causes” de la panne, a assuré M. Sanchez, en appelant les habitants à “s’informer par les canaux officiels” de communication et ne pas spéculer.Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui déclaré sur X qu’il n’y avait “pas d’indication d’une cyberattaque à ce stade”.”L’Espagne dispose des outils pour faire face à ce type de situations”, a rassuré M. Sanchez. “Il n’y a pas de problèmes d’insécurité. Notre système hospitalier marche correctement”, a-t-il ajouté, en appelant les citoyens “à agir avec responsabilité et civisme”.En début d’après-midi, REE avait évalué “entre 6 et 10 heures” le temps nécessaire pour rétablir l’électricité dans l’ensemble du territoire espagnol, dans le meilleur des cas.Peu avant 17H00 (15H00 GMT), il a annoncé que le courant était revenu dans “plusieurs zones du Nord, du Sud et de l’Ouest” du pays.La circulation des trains sur le réseau espagnol ne pourra pas être totalement rétabli lundi, a annoncé sur X en fin d’après-midi le ministre espagnol des Transports, Oscar Puente.- Piégés dans des ascenseurs -A Madrid comme à Barcelone, de nombreux habitants sont descendus dans la rue, leur téléphone à la main, en quête d’un hypothétique signal, circulant à pied au milieu d’embouteillages monstres.A Barcelone, Gloria Sanchis, une retraitée de 69 ans originaire d’Elche, dans la province d’Alicante, patiente déjà depuis une heure et demi pour prendre un bus qui doit l’emmener à l’aéroport.”Nous ne savons absolument rien, parce que les téléphones ne fonctionnent pas, il n’y a pas de connexion internet”, se lamente-t-elle.La compagnie Telefónica a précisé qu’elle opérait “grâce à des générateurs et des batteries dans l’attente du retour du courant”.Les métros sont à l’arrêt et la direction générale du trafic routier (DGT) a demandé aux voitures de ne pas circuler.Les centrales nucléaires espagnoles ont elles été mises à l’arrêt, une procédure de sécurité normale en cas de coupure d’électricité.Dans la seule région de Madrid, 286 opérations ont eu lieu pour venir en aide à des personnes piégées à l’intérieur d’ascenseurs, selon les autorités régionales. – Coupures à Lisbonne  -D’après la radio publique RNE, la coupure n’affecte pas les îles Canaries et les îles Baléares.Le trafic aérien est perturbé en Espagne et au Portugal, notamment dans les aéroports de Madrid, Barcelone et Lisbonne, selon l’organisme de surveillance du ciel européen Eurocontrol.Au Portugal, le gestionnaire du réseau électrique national (REN) a affirmé qu’il lui était “impossible de prévoir quand la situation reviendra à la normale”.”Tous les plans de rétablissement par étapes de l’approvisionnement d’énergie ont été activés, en coordination avec les producteurs et opérateurs européens d’énergie”, a précisé REN dans un communiqué envoyé à l’AFP. “Il s’agirait apparemment d’un problème dans le réseau de transport (d’énergie électrique, NDLR) dont la cause est encore à identifier, apparemment en Espagne”, a déclaré le ministre porte-parole du gouvernement, Antonio Leitao Amaro, à l’agence de presse Lusa.D’après plusieurs témoignages recueillis par l’AFP, la coupure touche plusieurs quartiers de Lisbonne, où le système de signalisation routière est en panne.Selon les médias locaux, au moins quatre rames du métro de la capitale portugaise ont dû être évacuées.- “Aider l’Espagne” -Pour sa part, la Commission européenne a indiqué être “en contact” avec les autorités espagnoles et portugaises afin de déterminer “les causes” de la panne.En France, elle a touché le Pays basque (sud-ouest), frontalier de l’Espagne, pendant une courte durée.Le gestionnaire français du réseau RTE a indiqué être mobilisé pour porter assistance au gestionnaire du réseau espagnol, et avoir déjà réalimenté pour 700 MW de consommation via la France. Il a précisé être “en capacité d’augmenter son aide à l’Espagne à 950 MW dès que le réseau ibérique sera en capacité technique de l’accueillir”.Récemment, dans le monde, hors coupures d’électricité liées à des phénomènes météo, des méga-pannes d’électricité ont affecté la Tunisie en septembre 2023, le Sri Lanka en août 2020, l’Argentine et l’Uruguay en juin 2019, ainsi que l’Inde, dont la moitié du pays est, fin juillet 2012, victime d’un black-out géant.En Europe, le 4 novembre 2006 avait marqué la première grande panne d’électricité communautaire, quand une défaillance du réseau allemand plonge dans le noir 10 millions de personnes dont la moitié en France et le reste en Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie, Espagne, pendant près d’une heure.Trois ans, auparavant, l’Italie toute entière, sauf la Sardaigne, avait été privée d’électricité le 28 septembre 2003.burx-cn/thm/def/cls

Péninsule ibérique: panne d’électricité géante, courant rétabli à hauteur de 20% en Espagne

L’électricité revient progressivement lundi en Espagne, où elle était rétablie à hauteur de 20% en début de soirée, après de longues heures d’une coupure de courant “exceptionnelle”, d’origine inconnue, qui a touché à la mi-journée l’ensemble de la péninsule ibérique et perturbé le trafic aérien et ferroviaire.Des clients qui se précipitent sur les distributeurs bancaires aux rues bondées d’habitants cherchant désespérément à trouver un réseau téléphonique, la panne d’électricité géante a plongé l’Espagne dans la confusion.Après avoir tenu une “réunion extraordinaire du conseil de sécurité national”, le Premier ministre Pedro Sanchez a dit espérer un retour “rapide” de l’électricité, en assurant que l’Etat était à pied d’oeuvre.Peu avant 20H00 (18H00 GMT), le gestionnaire du réseau espagnol REE a annoncé que le courant était rétabli à hauteur de 20% en Espagne continentale. “L’approvisionnement a déjà été rétabli dans plusieurs territoires du nord et du sud de la péninsule grâce aux interconnexions avec la France et le Maroc”, avait déclaré auparavant le chef du gouvernement, lors d’une déclaration solennelle depuis sa résidence officielle en fin d’après-midi.En parallèle, les centrales à gaz et hydroélectriques ont “été réactivées dans tout le pays, ce qui devrait nous permettre un rétablissement rapide de l’approvisionnement” de l’électricité dans toute l’Espagne”, a ajouté le dirigeant socialiste.La coupure de courant, d’une ampleur “exceptionnelle” selon REE, a débuté à 10H30 GMT (12H30 en Espagne) pour une raison encore inconnue. Elle a provoqué le chaos dans les transports, en Espagne comme au Portugal.”Nous n’avons toujours pas d’informations concluantes sur les causes” de la panne, a assuré M. Sanchez, en appelant les habitants à “s’informer par les canaux officiels” de communication et ne pas spéculer.Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui déclaré sur X qu’il n’y avait “pas d’indication d’une cyberattaque à ce stade”.”L’Espagne dispose des outils pour faire face à ce type de situations”, a rassuré M. Sanchez. “Il n’y a pas de problèmes d’insécurité. Notre système hospitalier marche correctement”, a-t-il ajouté, en appelant les citoyens “à agir avec responsabilité et civisme”.En début d’après-midi, REE avait évalué “entre 6 et 10 heures” le temps nécessaire pour rétablir l’électricité dans l’ensemble du territoire espagnol, dans le meilleur des cas.Peu avant 17H00 (15H00 GMT), il a annoncé que le courant était revenu dans “plusieurs zones du Nord, du Sud et de l’Ouest” du pays.La circulation des trains sur le réseau espagnol ne pourra pas être totalement rétabli lundi, a annoncé sur X en fin d’après-midi le ministre espagnol des Transports, Oscar Puente.- Piégés dans des ascenseurs -A Madrid comme à Barcelone, de nombreux habitants sont descendus dans la rue, leur téléphone à la main, en quête d’un hypothétique signal, circulant à pied au milieu d’embouteillages monstres.A Barcelone, Gloria Sanchis, une retraitée de 69 ans originaire d’Elche, dans la province d’Alicante, patiente déjà depuis une heure et demi pour prendre un bus qui doit l’emmener à l’aéroport.”Nous ne savons absolument rien, parce que les téléphones ne fonctionnent pas, il n’y a pas de connexion internet”, se lamente-t-elle.La compagnie Telefónica a précisé qu’elle opérait “grâce à des générateurs et des batteries dans l’attente du retour du courant”.Les métros sont à l’arrêt et la direction générale du trafic routier (DGT) a demandé aux voitures de ne pas circuler.Les centrales nucléaires espagnoles ont elles été mises à l’arrêt, une procédure de sécurité normale en cas de coupure d’électricité.Dans la seule région de Madrid, 286 opérations ont eu lieu pour venir en aide à des personnes piégées à l’intérieur d’ascenseurs, selon les autorités régionales. – Coupures à Lisbonne  -D’après la radio publique RNE, la coupure n’affecte pas les îles Canaries et les îles Baléares.Le trafic aérien est perturbé en Espagne et au Portugal, notamment dans les aéroports de Madrid, Barcelone et Lisbonne, selon l’organisme de surveillance du ciel européen Eurocontrol.Au Portugal, le gestionnaire du réseau électrique national (REN) a affirmé qu’il lui était “impossible de prévoir quand la situation reviendra à la normale”.”Tous les plans de rétablissement par étapes de l’approvisionnement d’énergie ont été activés, en coordination avec les producteurs et opérateurs européens d’énergie”, a précisé REN dans un communiqué envoyé à l’AFP. “Il s’agirait apparemment d’un problème dans le réseau de transport (d’énergie électrique, NDLR) dont la cause est encore à identifier, apparemment en Espagne”, a déclaré le ministre porte-parole du gouvernement, Antonio Leitao Amaro, à l’agence de presse Lusa.D’après plusieurs témoignages recueillis par l’AFP, la coupure touche plusieurs quartiers de Lisbonne, où le système de signalisation routière est en panne.Selon les médias locaux, au moins quatre rames du métro de la capitale portugaise ont dû être évacuées.- “Aider l’Espagne” -Pour sa part, la Commission européenne a indiqué être “en contact” avec les autorités espagnoles et portugaises afin de déterminer “les causes” de la panne.En France, elle a touché le Pays basque (sud-ouest), frontalier de l’Espagne, pendant une courte durée.Le gestionnaire français du réseau RTE a indiqué être mobilisé pour porter assistance au gestionnaire du réseau espagnol, et avoir déjà réalimenté pour 700 MW de consommation via la France. Il a précisé être “en capacité d’augmenter son aide à l’Espagne à 950 MW dès que le réseau ibérique sera en capacité technique de l’accueillir”.Récemment, dans le monde, hors coupures d’électricité liées à des phénomènes météo, des méga-pannes d’électricité ont affecté la Tunisie en septembre 2023, le Sri Lanka en août 2020, l’Argentine et l’Uruguay en juin 2019, ainsi que l’Inde, dont la moitié du pays est, fin juillet 2012, victime d’un black-out géant.En Europe, le 4 novembre 2006 avait marqué la première grande panne d’électricité communautaire, quand une défaillance du réseau allemand plonge dans le noir 10 millions de personnes dont la moitié en France et le reste en Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie, Espagne, pendant près d’une heure.Trois ans, auparavant, l’Italie toute entière, sauf la Sardaigne, avait été privée d’électricité le 28 septembre 2003.burx-cn/thm/def/cls

Kim Kardashian et les “papys braqueurs”: le procès du retentissant braquage s’est ouvert à Paris

Des “papys braqueurs” sur le banc des accusés: le procès du braquage à 9 millions d’euros de Kim Kardashian, dans sa chambre d’hôtel en pleine Fashion week en 2016, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises de Paris, en l’absence de la reine des influenceuses, qui viendra témoigner plus tard.La première journée était consacrée à l’organisation: tirage au sort des jurés, planning des quatre semaines de procès, résumé des faits, identité des accusés, appel des parties civiles…Dans le box réservé à ces dernières, pas de star aujourd’hui: “Kimberly Kardashian” comme dit le président David De Pas, a fait savoir qu’elle viendrait au procès, mais uniquement pour son audition, prévue le 13 mai.Ils sont 10 à comparaître (neuf hommes et une femme), tous désormais libres après avoir fait de la détention provisoire et donc assis à côté de leurs avocats, dans le prétoire de la petite salle d’audience remplie à bloc.Beaucoup des accusés au casier judiciaire souvent déjà bien rempli ont autour de 70 ans. C’est inhabituel et ça se voit vite: par leurs cheveux blancs, grisonnants ou absents, et les dispositions particulières prises par la cour.Pour Aomar Ait Khedache, dit “Omar le vieux” (69 ans la semaine prochaine), arrivé appuyé sur une canne, qui n’entend plus et ne peut plus parler, des sténotypistes retranscrivent l’audience en direct sur un écran d’ordinateur placé devant lui. Il répond en écrivant à la main sous un petit rétroprojecteur reproduisant ses mots à l’écran de la salle. Parfois il lève simplement le pouce pour dire oui.A Didier Dubreucq, dit “Yeux bleus”, larges épaules, chauve, tête d’ancien boxeur qu’il est, la cour indique qu’il pourra s’absenter pour sa chimiothérapie en cours. L’accusé répond placide qu’il fera en sorte “d’être là malgré tout”.Et au bout d’une heure, l’un d’eux demande à se lever pour une envie pressante. “Il y a de mémoire trois accusés dans cette situation” qui pourront sortir autant que nécessaire, indique le président.- “Fantasme” -Sur les bancs des accusés on trouve encore Christiane Glotin (78 ans), toute petite femme chic, Yunice Abbas (71 ans), qui a hâte de présenter ses excuses à Kim Kardashian selon sa défense. Parmi les plus jeunes: Gary Madar (35 ans), frère du chauffeur de Kim Kardashian et qui aurait donné le tuyau aux autres – il nie. Et Harminy Ait Khedache (37 ans), qui a reconnu avoir conduit son père et d’autres près de l’hôtel de Kim Kardashian mais sans avoir été mis au courant du braquage, jure-t-il.Deux accusés, enfin, ne seront finalement pas jugés. L’un d’eux est décédé à 72 ans en mars, et le doyen (80 ans) souffre de la maladie d’Alzheimer et n’est pas apte à comparaître.Faute de Kim Kardashian en ce premier jour de procès ultra-médiatique, les près de 400 journalistes accrédités (dont un quart d’étrangers) n’ont pas tous fait le déplacement, mais le couloir de dizaines de mètres réservé aux caméras dans une des galeries de l’historique palais de justice sur l’île de la Cité est tout de même bien rempli.En passant devant, l’un des avocats de la défense, Me Joseph Hazan, espère qu’après “l’emballement médiatique” viendra désormais le temps des “débats judiciaires calmes, apaisés”, et appelle à sortir “du fantasme de cette affaire” pour “en faire un dossier comme un autre”.- Le “ring” -Cette nuit d’octobre 2016, il est près de 03H00 du matin quand deux hommes encagoulés font irruption arme au poing dans la chambre de la star américaine. Elle hurle. Eux, avec un fort accent français dira-t-elle, lui réclament son “ring”.Le “ring”, c’est sa bague de fiançailles offerte par le rappeur Kanye West, évaluée à quatre millions de dollars (3,5 millions d’euros), que Kim Kardashian, alors 35 ans, exhibe sur les réseaux sociaux comme le reste de sa vie.Un énorme diamant, une célébrité qui descend toujours au même hôtel discret mais peu sécurisé, le No Address, et dévoile en temps réel où elle se trouve: la tentation était trop forte pour les “papys braqueurs”, comme la presse les a surnommés.Montant du butin: neuf millions d’euros, soit le plus gros vol d’un particulier depuis 20 ans en France.Seul un collier perdu dans la rue lors de la fuite des braqueurs a été retrouvé. L’or aurait été fondu et les enquêteurs, qui ont tout de même saisi des centaines de milliers d’euros chez les suspects arrêtés trois mois après le braquage, pensent qu’une grande partie du butin a été écoulée en Belgique.Le braquage n’a duré qu’une dizaine de minutes – mais traumatisera Kim Kardashian. Ainsi que le réceptionniste Abderrahmane Ouatiki, forcé à accompagner les braqueurs et victime oubliée de l’affaire.”Il l’a vue comme une femme, non pas comme une star, comme une mère qui avait peur de ne plus revoir ses enfants”, affirme aux journalistes son avocat Henri de Beauregard.Avant de suspendre l’audience pour la journée, le président demande à chacun s’il reconnait les faits reprochés. “NON”, écrit sur sa feuille de papier Aomar Ait Khedadche, qui a admis avoir ligoté la vedette mais pas l’organisation du braquage. La plupart contestent également, sauf Yunice Abbas. “J’ai participé”, dit-il, mais “enlèvement et séquestration c’est pas dans mon vocabulaire, je fais pas ça”. 

Le conclave chargé d’élire le nouveau pape débutera le 7 mai

Une semaine après la mort du pape François, les cardinaux ont fixé au 7 mai la date du début du conclave, chargé de lui élire un successeur, tout en soulignant que la question des abus sexuels était l’un des “défis” qui attendent le futur chef des 1,4 milliard de catholiques.L’annonce de la date du conclave a été faite lundi par le Vatican au terme d’une cinquième “congrégation générale”, soit une réunion préparatoire privée, à laquelle ont pris part environ 180 cardinaux, dont plus de 100 cardinaux électeurs.Ils y ont notamment évoqué “les qualités” du futur pape pour répondre aux “défis” auxquels l’Eglise est confrontée, parmi lesquels “l’évangélisation, le rapport avec les autres confessions, la question des abus (sexuels)”.”Nous nous félicitons que les cardinaux aient reconnu que mettre fin à la crise des abus soit une priorité du prochain pape”, a déclaré à l’AFP la militante Anne Barrett Doyle, de l’ONG américaine BishopAccountability, rappelant que “l’Eglise mondiale, avec ses paroisses, écoles, hôpitaux et orphelinats, s’occupe de dizaines de millions d’enfants”.”Leur sécurité est en jeu, tout comme l’autorité morale de l’Eglise”, a-t-elle insisté.- “Urbi et orbi” -Le conclave sera présidé par le cardinal italien Pietro Parolin, ex-numéro deux du Vatican, donné parmi les favoris pour succéder au pape François. Les cardinaux pouvant élire un successeur au jésuite argentin, décédé le 21 avril à 88 ans, sont au nombre record de 135 – soit ceux âgés de moins de 80 ans -, mais le Vatican n’a jusqu’ici pas confirmé s’ils seront tous présents au conclave. Le cardinal italien Angelo Becciu, condamné fin 2023 par un tribunal du Vatican dans un vaste procès pour fraude financière, et qui s’était vu retirer par le pape François les prérogatives accompagnant son titre de cardinal, aurait renoncé à participer au conclave, selon le quotidien Il Tempo. Il n’était pas comptabilisé comme électeur dans les statistiques officielles du Saint-Siège.Le 7 mai au matin, les cardinaux prendront part à une messe solennelle dans la basilique Saint-Pierre. Après quoi, au cours de l’après-midi, les électeurs rejoindront la chapelle Sixtine.Le scrutin, organisé dans le plus grand secret, prévoit ensuite quatre votes quotidiens, deux le matin et deux l’après-midi. Les deux derniers conclaves, en 2005 lors duquel Benoît XVI avait été élu, et en 2013 pour le pape François, avaient duré deux jours.D’ici le début du conclave, tous les cardinaux continueront de se réunir à huis clos en “congrégations générales” pour échanger sur le profil du futur pape et les priorités pour l’avenir de l’Eglise catholique.Les deux tiers des voix des votants sont nécessaires pour désigner un pape, dont le nom sera annoncé “urbi et orbi”, autrement dit à la ville de Rome et au monde entier, à l’issue du conclave.- “Continuité” et “changement” -Si plusieurs cardinaux sont présentés comme favoris (“papabili”) par la presse italienne et internationale, ce conclave s’annonce particulièrement ouvert.Pour John L. Allen Jr, rédacteur en chef du journal catholique en ligne Crux et auteur de nombreux ouvrages sur le Vatican, les cardinaux, même s’ils se connaissent mal, auront toutefois à coeur de ne pas faire durer les débats, afin d’offrir l’image d’une Eglise unie.Samedi, plus de 400.000 personnes ont honoré la mémoire du premier pape sud-américain de l’Histoire, que ce soit lors de la messe place Saint-Pierre au Vatican – en présence de dizaines de chefs d’Etat – ou au passage de son cortège funèbre dans les rues de Rome. Pour les experts, la capacité du futur pape à unir l’Eglise dans un contexte géopolitique de plus en plus fracturé pourrait être un élément décisif, plus que sa nationalité.Si François – qui a choisi 80% de ceux qui éliront son successeur, en donnant davantage de poids à l’Afrique et à l’Asie – a laissé l’image d’un pape réformiste au franc-parler, rien ne dit que le prochain souverain pontife s’inscrira dans la même ligne, préviennent des experts.John L. Allen Jr prédit “un mélange de continuité et de changement”.Sur la place Saint-Pierre, l’espoir d’une continuité avec le pontificat du pape François est très fort parmi les fidèles.”Avec tout ce qu’il a fait, je pense que la continuité serait la meilleure chose pour l’Église en général”, souligne Riccardo Bernardinello, maire de la commune italienne de Castelbaldo.Emanuele Colarossi, un étudiant italien, espère aussi “que l’on nommera un pape qui suivra la voie de François” mais il aimerait “un pape noir”.Emilia Greco, retraitée italienne, aspire pour sa part à ce que toutes les portes ouvertes par François “à l’espoir, aux plus petits, aux pauvres” ne se referment pas, mais soient au contraire “élargies”.Le pape François était très différent de son prédécesseur Benoît XVI, un intellectuel allemand peu à l’aise en public qui lui-même contrastait avec le charismatique, sportif et immensément populaire pape polonais Jean-Paul II.bur-cmk-jra-apo/jra/cm