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Trêve à Gaza: attendu en Israël jeudi, Rubio met en garde contre les projets d’annexions

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a prévenu mercredi que les projets israéliens d’annexion en Cisjordanie “menacent” la trêve à Gaza, avant de s’envoler pour Israël où il est attendu jeudi.Les responsables de l’administration Trump se succèdent à Jérusalem pour tenter de consolider le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après deux ans de guerre dévastatrice.Leurs efforts ont été ébranlés mercredi par un vote du Parlement israélien ouvrant la voie à un extension de la souveraineté israélienne à une colonie située à l’est de Jérusalem, et plus largement à l’ensemble de la Cisjordanie.Un tel projet “menacerait” le cessez-le-feu à Gaza et serait “contre-productif”, a déclaré le chef de la diplomatie américaine avant de quitter Washington. “Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons soutenir pour le moment”, a-t-il souligné.Précédant M. Rubio à Jérusalem mercredi, le vice-président américain JD Vance a reconnu après un entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu que les prochaines étapes de l’accord de cessez-le-feu, dont le désarmement du Hamas et la reconstruction de la bande de Gaza seraient “très difficiles”. M. Rubio doit à son tour rencontrer M. Netanyahu vendredi, selon le gouvernement israélien.Entré en vigueur le 10 octobre et basé sur un plan du président américain Donald Trump, l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a paru vaciller dimanche après des violences meurtrières à Gaza et des échanges d’accusations de violations de la trêve.La première phase de l’accord prévoit, outre le cessez-le-feu, la libération de tous les otages, vivants et morts, aux mains du Hamas depuis son attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, des retraits israéliens dans Gaza et l’afflux d’aide humanitaire pour la population gazaouie.Le Hamas a libéré au 13 octobre tous les otages vivants, au nombre de 20. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu’il retient, mais il n’en a restitué que 15 jusque-là, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire ravagé par l’offensive israélienne lancée en représailles à l’attaque du 7-Octobre.- “Très difficile” -Israël a restitué en échange 195 corps de Palestiniens. Les forces israéliennes se sont retirées de secteurs de Gaza mais contrôlent toujours environ la moitié du territoire palestinien et l’assiègent. L’aide humanitaire reste insuffisante selon l’ONU.Les phases ultérieures du plan Trump prévoient un nouveau retrait israélien dans Gaza, le désarmement du Hamas, le déploiement d’une force de sécurité internationale ainsi que la reconstruction du territoire notamment.”Nous avons une tâche très, très difficile devant nous, qui est de désarmer le Hamas et de reconstruire Gaza, de rendre la vie meilleure pour les gens de Gaza, mais aussi de s’assurer que le Hamas ne soit plus une menace pour nos amis en Israël”, a déclaré JD Vance.La veille, il a exclu le déploiement de troupes américaines au sol à Gaza et affirmé chercher des pays prêts à contribuer à cet effort militaire. Le Hamas a jusqu’à présent refusé d’envisager son désarmement et ses combattants se sont redéployés dans des secteurs de Gaza après la trêve, s’affrontant avec des groupes armés dont il accuse certains de “collaborer” avec Israël. M. Netanyahu, qui veut chasser le Hamas de Gaza, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007, a prôné “une vision complètement nouvelle” sur “comment avoir un gouvernement civil, sur la manière d’assurer la sécurité”.- “Je préfère mourir” -A La Haye, la Cour internationale de justice a déclaré mercredi qu’Israël, en tant que puissance occupante, avait l’obligation de “garantir les besoins fondamentaux de la population locale, y compris les fournitures essentielles à sa survie”. Israël a rejeté cet avis.Dans le sud de la bande de Gaza, l’armée israélienne a largué des tracts demandant aux habitants de certains secteurs de Khan Younès de s’éloigner de “la ligne jaune”, la ligne de repli des troupes israéliennes à l’intérieur de Gaza.”Je suis fatigué d’être déplacé, très fatigué. Je préfère mourir, comme mon fils, tombé en martyr. Il est plus digne de mourir”, a confié Riad Anza, un habitant contraint de partir.L’attaque du 7-Octobre, qui a provoqué la guerre, a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.  L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.234 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Renforcé par Trump, le Hongrois Orban compte ses troupes pour les législatives

La Hongrie manifeste jeudi avec deux marches concurrentes, l’une rassemblant les troupes du Premier ministre Viktor Orban, dopé par le soutien de Donald Trump, et l’autre celles de l’opposition, à six mois de législatives qui s’annoncent très disputées.En fonction depuis 2010 et guetté par l’usure du pouvoir alors qu’il brigue un cinquième mandat d’affilée dans un contexte économique atone, le dirigeant nationaliste entend compter ses forces avec le scrutin d’avril.Le Premier ministre a l’habitude d’organiser de tels rassemblements, qu’il a baptisés “marches pour la paix” bien avant l’invasion massive russe de l’Ukraine en 2022.Cette fois, la manifestation a lieu le jour de la fête nationale, qui commémore dans ce pays d’Europe centrale de 9,5 millions d’habitants le Soulèvement de 1956 contre le joug soviétique, alors écrasé dans le sang par les troupes du Kremlin.Le cortège progouvernemental partira d’un parc de la capitale pour se diriger vers le parlement, où M. Orban doit tenir un discours en milieu de journée.L’opposant conservateur Peter Magyar organise une marche concurrente, qui partira plus tard, elle aussi d’un parc, pour gagner la place des Héros. C’est là qu’il compte s’adresser à la foule.Son discours dénonçant la corruption place actuellement son parti, Tisza, en tête des intentions de vote selon la plupart des sondages.Mais l’annonce la semaine dernière du choix de Budapest par Donald Trump pour un sommet avec son homologue russe Vladimir Poutine a redonné des couleurs à M. Orban, qui cultive des liens avec les deux dirigeants. – “Pour la paix” -Car si un tel sommet a finalement été repoussé sine die par Donald Trump, sa proposition a virtuellement placé la capitale hongroise au centre de la diplomatie mondiale, au bénéfice de ce soutien indéfectible du locataire de la Maison Blanche.M. Orban, dont le pays est membre de l’Otan et de l’UE, affiche par ailleurs invariablement sa volonté de ménager la Russie dans le conflit ukrainien. Il doit partir jeudi pour un sommet européen à Bruxelles où il affrontera ses homologues de l’UE sur la question du soutien à l’Ukraine.La motivation de sa position par la formule “pour la paix” est, selon Agoston Mraz, directeur de l’institut de réflexion Nezopont, soutenue par les Hongrois “bien au-delà de sa base” et le fait apparaître comme un modérateur.Même l’opposition – Peter Magyar avait durci le ton ces derniers mois concernant la Russie – a été obligée d’accueillir favorablement l’annonce du potentiel sommet, tout en avertissant qu’une paix “véritable” n’était envisageable qu’en invitant l’Ukraine à la table des négociations.Le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto a accusé sur Facebook “l’élite politique proguerre et leurs médias” d’avoir saboté le sommet.Dans une énième volte-face mardi, M. Trump a fait savoir que sa rencontre avec M. Poutine était reportée sine die, soulignant ne pas vouloir de discussions “pour rien” ni de “perte de temps”.Le ministère américain des Finances a annoncé mercredi des sanctions visant les groupes pétroliers russes Rosneft et Lukoil, conséquence selon Washington de “l’absence de volonté sérieuse de la Russie de s’engager dans un processus de paix afin de mettre fin à la guerre en Ukraine”.

La suspension de la réforme des retraites au menu d’un Conseil des ministres spécial jeudi

Emmanuel Macron préside jeudi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Bruxelles pour inscrire la suspension de la réforme des retraites dans le projet de la loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 via une “lettre rectificative”.Il s’agit du deuxième conseil des ministres en deux jours, outre le rendez-vous gouvernemental traditionnel du mercredi autour du chef de l’Etat.Emmanuel Macron le présidera exceptionnellement depuis Bruxelles où il assistera dans la foulée à un sommet européen consacré au renforcement du soutien à l’Ukraine. Les ministres dont le premier d’entre eux, Sébastien Lecornu, seront pour leur part réunis à l’Elysée, comme à l’accoutumée. Contrairement au rendez-vous hebdomadaire du mercredi, les journalistes n’assisteront en revanche pas à la sortie du Conseil, et au traditionnel compte-rendu de la porte-parole du gouvernement.Sébastien Lecornu a annoncé mardi qu’une “lettre rectificative” au projet de budget de la Sécu serait présentée en Conseil des ministres, afin d’inclure la suspension de la réforme des retraites, au lieu de la proposer au vote lors des débats via un amendement.Une garantie qui était réclamée par le RN mais en premier chef par la gauche, à commencer par les socialistes qui ont conditionné un accord de non-censure du nouveau gouvernement à une suspension de la réforme.Dans un climat déjà empreint de suspicion, le chef de l’Etat a semé le trouble mardi en déclarant depuis la Slovénie que la réforme n’était ni “abrogée”, ni “suspendue”, au risque de fragiliser son Premier ministre.L’entourage du président a toutefois démenti depuis tout contentieux entre les deux têtes de l’exécutif, expliquant qu’il avait seulement signifié que la réforme ne pouvait être suspendue “ad vitam” au regard des besoins de financement du système.La suspension de la réforme coûtera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon la lettre rectificative dévoilée mercredi par les Echos et dont l’AFP a obtenu copie.En conséquence, les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution pour financer la suspension, précise-t-elle encore. La sous-indexation des pensions par rapport à l’inflation, initialement prévue à 0,4 point, sera augmentée de 0,5 point supplémentaire en 2027, ce qui pèsera sur le pouvoir d’achat des retraités.Le taux de contribution des organismes complémentaires (mutuelles, assurances de santé…)  passera de son côté de 2,05% à 2,25% en 2026.Le gouvernement a déjà indiqué que les pensions de retraite et prestations sociales seraient gelées en 2026 pour freiner la dérive des dépenses publiques.Après l’adoption en Conseil des ministres de cette lettre, le projet de budget de la Sécurité sociale débutera son chemin au Parlement lundi, en commission des Affaires sociales de l’Assemblée. Il devrait ensuite être voté dans l’hémicycle le 12 novembre à minuit au plus tard, avant sa transmission au Sénat.

Le roi Charles III va prier avec le pape au Vatican, une première

Le roi Charles III, en visite d’Etat au Vatican, va prier jeudi avec le pape Léon XIV lors d’une célébration oecuménique dans la chapelle Sixtine, une première depuis le schisme anglican au XVIe siècle.Le monarque âgé de 76 ans, qui a le rôle de gouverneur suprême de l’Eglise – anglicane – d’Angleterre, est arrivé mercredi à Rome, accompagné de son épouse Camilla, pour cette visite qualifiée d'”historique” par Buckingham palace.Pour sa première rencontre avec le nouveau chef de l’Eglise catholique, qui a succédé en mai au pape François, Charles III sera reçu en milieu de matinée au palais apostolique du Vatican.Temps fort de la visite, ils prieront ensemble lors d’une célébration oecuménique à 12H00 (10H00 GMT) dans la chapelle Sixtine, sous les célèbres fresques de Michel-Ange, en présence de responsables religieux et d’officiels.Ce sera la première fois qu’un pape et un souverain britannique prient ensemble publiquement, marquant ainsi un nouveau rapprochement entre les deux Eglises, après un demi-siècle d’initiatives comme des rencontres entre les papes et les archevêques de Canterbury, les chefs spirituels de l’Eglise d’Angleterre.Cette prière d’environ 45 minutes, voulue par Charles III, aura pour thème la protection de la nature, un thème cher au roi, signe de la convergence entre les deux Eglises sur les questions environnementales, dix ans après l’encyclique Laudato Si’ du pape François sur l’écologie intégrale.Elle mêlera des traditions catholiques et anglicanes. La chorale de la chapelle Sixtine accompagnera celle de la chapelle Saint-Georges de Windsor.- Différends théologiques -L’anglicanisme est né en 1534 d’une scission avec l’Eglise catholique, provoquée par le roi d’Angleterre Henri VIII à la suite du refus du pape d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon.En 1961, la mère de Charles, Elizabeth II, avait été la première monarque britannique à se rendre au Vatican depuis le schisme.”C’est un évènement historique”, explique à l’AFP William Gibson, professeur d’histoire ecclésiastique à la Oxford Brookes university. Il rappelle que le souverain britannique est tenu par la loi d’être protestant.”De 1536 à 1914, il n’y avait pas de relations diplomatiques officielles entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège”, dit-il. Londres a ouvert une ambassade au Vatican en 1982 seulement. Et ce n’est qu’en 2013 que la loi a permis aux membres de la famille royale épousant des catholiques de conserver leur place dans l’ordre de succession, explique William Gibson. Récent, ce rapprochement est “important dans la mesure où l’anglicanisme est né en réaction à l’Eglise catholique, et donc dans l’opposition”, rappelle à l’AFP le frère Hyacinthe Destivelle, prêtre dominicain français, membre du dicastère (ministère) pour la promotion de l’unité des chrétiens.Contrairement à l’Eglise catholique romaine, l’Eglise anglicane ordonne des femmes et permet aux prêtres de se marier. Pour la première fois de son histoire, elle vient de nommer à sa tête une femme, Sarah Mullally, une mère de famille de 63 ans.- 20 millions de baptisés -Jeudi après-midi, Charles et Camilla assisteront également à un autre service religieux oecuménique à Saint-Paul-hors-les-murs, l’une des quatre basiliques majeures de Rome.A cette occasion, le roi sera fait “confrère royal”, et un siège spécial a été créé pour lui, qui restera dans la basilique et pourra être utilisé à l’avenir par ses successeurs sur le trône britannique.Léon XIV et Charles III célèbreront ensemble l’année jubilaire ou Année Sainte de l’Eglise catholique, qui a lieu tous les 25 ans et attire des millions de pèlerins au Vatican.Le couple royal a rencontré en privé le pape François, le 9 avril dernier au Vatican, 12 jours avant sa mort.Charles III était représenté par son fils William aux funérailles du jésuite argentin, puis par son frère le prince Edward à la messe d’intronisation de Léon XIV le 18 mai. L’Eglise d’Angleterre, en perte de vitesse, compte une vingtaine de millions de fidèles baptisés, mais évalue à un peu moins d’un million ses pratiquants réguliers, selon des statistiques portant sur l’année 2022.

Le roi Charles III va prier avec le pape au Vatican, une première

Le roi Charles III, en visite d’Etat au Vatican, va prier jeudi avec le pape Léon XIV lors d’une célébration oecuménique dans la chapelle Sixtine, une première depuis le schisme anglican au XVIe siècle.Le monarque âgé de 76 ans, qui a le rôle de gouverneur suprême de l’Eglise – anglicane – d’Angleterre, est arrivé mercredi à Rome, accompagné de son épouse Camilla, pour cette visite qualifiée d'”historique” par Buckingham palace.Pour sa première rencontre avec le nouveau chef de l’Eglise catholique, qui a succédé en mai au pape François, Charles III sera reçu en milieu de matinée au palais apostolique du Vatican.Temps fort de la visite, ils prieront ensemble lors d’une célébration oecuménique à 12H00 (10H00 GMT) dans la chapelle Sixtine, sous les célèbres fresques de Michel-Ange, en présence de responsables religieux et d’officiels.Ce sera la première fois qu’un pape et un souverain britannique prient ensemble publiquement, marquant ainsi un nouveau rapprochement entre les deux Eglises, après un demi-siècle d’initiatives comme des rencontres entre les papes et les archevêques de Canterbury, les chefs spirituels de l’Eglise d’Angleterre.Cette prière d’environ 45 minutes, voulue par Charles III, aura pour thème la protection de la nature, un thème cher au roi, signe de la convergence entre les deux Eglises sur les questions environnementales, dix ans après l’encyclique Laudato Si’ du pape François sur l’écologie intégrale.Elle mêlera des traditions catholiques et anglicanes. La chorale de la chapelle Sixtine accompagnera celle de la chapelle Saint-Georges de Windsor.- Différends théologiques -L’anglicanisme est né en 1534 d’une scission avec l’Eglise catholique, provoquée par le roi d’Angleterre Henri VIII à la suite du refus du pape d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon.En 1961, la mère de Charles, Elizabeth II, avait été la première monarque britannique à se rendre au Vatican depuis le schisme.”C’est un évènement historique”, explique à l’AFP William Gibson, professeur d’histoire ecclésiastique à la Oxford Brookes university. Il rappelle que le souverain britannique est tenu par la loi d’être protestant.”De 1536 à 1914, il n’y avait pas de relations diplomatiques officielles entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège”, dit-il. Londres a ouvert une ambassade au Vatican en 1982 seulement. Et ce n’est qu’en 2013 que la loi a permis aux membres de la famille royale épousant des catholiques de conserver leur place dans l’ordre de succession, explique William Gibson. Récent, ce rapprochement est “important dans la mesure où l’anglicanisme est né en réaction à l’Eglise catholique, et donc dans l’opposition”, rappelle à l’AFP le frère Hyacinthe Destivelle, prêtre dominicain français, membre du dicastère (ministère) pour la promotion de l’unité des chrétiens.Contrairement à l’Eglise catholique romaine, l’Eglise anglicane ordonne des femmes et permet aux prêtres de se marier. Pour la première fois de son histoire, elle vient de nommer à sa tête une femme, Sarah Mullally, une mère de famille de 63 ans.- 20 millions de baptisés -Jeudi après-midi, Charles et Camilla assisteront également à un autre service religieux oecuménique à Saint-Paul-hors-les-murs, l’une des quatre basiliques majeures de Rome.A cette occasion, le roi sera fait “confrère royal”, et un siège spécial a été créé pour lui, qui restera dans la basilique et pourra être utilisé à l’avenir par ses successeurs sur le trône britannique.Léon XIV et Charles III célèbreront ensemble l’année jubilaire ou Année Sainte de l’Eglise catholique, qui a lieu tous les 25 ans et attire des millions de pèlerins au Vatican.Le couple royal a rencontré en privé le pape François, le 9 avril dernier au Vatican, 12 jours avant sa mort.Charles III était représenté par son fils William aux funérailles du jésuite argentin, puis par son frère le prince Edward à la messe d’intronisation de Léon XIV le 18 mai. L’Eglise d’Angleterre, en perte de vitesse, compte une vingtaine de millions de fidèles baptisés, mais évalue à un peu moins d’un million ses pratiquants réguliers, selon des statistiques portant sur l’année 2022.

Inde: au cœur du RSS, la légion des ultranationalistes hindous

Ils sont des milliers, alignés au cordeau sur un immense terrain poussiéreux de la ville de Nagpur, en plein coeur de l’Inde. Rien que des hommes, de tous âges, portant chemise blanche, pantalon brun et calot noir, un long bâton à la main.”Je m’incline devant toi, ô Mère patrie des hindous”, récitent d’une seule voix les cohortes. “Que ma vie (…) soit sacrifiée pour Ta cause.”Sous le soleil qui se lève, ses membres paradent, boxent ou s’étirent au son des sifflets et des ordres crachés par un haut-parleur. Démonstration de force et de discipline qui évoque d’autres défilés paramilitaires, sous d’autres couleurs.Ce jour d’octobre-là, les paroles de la prière de l’Association nationale des volontaires – “Rashtriya Swayamsevak Sangh” en hindi, RSS – ont un goût de fierté tout particulier. L’organisation ultranationaliste hindoue fête son centième anniversaire.A cette occasion, elle a accepté d’entrouvrir ses portes à plusieurs médias étrangers, dont l’AFP.Les chefs du RSS proclament qu’ils dirigent “la plus grande organisation au monde”, mais préfèrent taire le nombre de ses membres. Des millions, sûrement.Association, confrérie ou milice, le RSS constitue la tête, les jambes et les gros bras du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste du Premier ministre indien Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014.Biberonné dès l’enfance aux idées du RSS dont il fut longtemps membre, l’homme fort du pays, 75 ans, est accusé par ses adversaires de vouloir “hindouiser” l’Inde, contre sa constitution séculaire et sa minorité musulmane.Au nom d’une idée simple: les Hindous sont, selon eux, plus que les fidèles d’une religion. Ils constituent la seule vraie communauté de l’Inde, sa seule véritable identité. Les minorités n’ont d’autre choix que s’y fondre.- “Nation hindoue” -“Le RSS veut instituer une nation hindoue”, explique l’historienne Mridula Mukherjee. “Il est prêt à combattre tous ceux qui s’y opposent, musulmans, sikhs, chrétiens ou hindous.”Le chef du RSS, Mohan Bhagwat, l’a rappelé en termes plus arrondis à l’occasion du centenaire.Les minorités “sont acceptées (…) mais elles ne doivent pas créer de divisions”, a-t-il lancé. “En tant que société, pays, culture et nation, nous sommes unis (et) cette identité plus large s’impose à tous.”Anant Pophali, 53 ans, baigne dans cette philosophie depuis trois générations. Enfant à Nagpur, il a fréquenté une “shaka”, la cellule de base du RSS: “On venait pour y jouer avec les copains.”Aujourd’hui salarié d’une compagnie d’assurance, il y est resté fidèle. “Le +Sangh+ m’a appris la fierté d’être Indien”, énonce-t-il en faisant visiter la maison-musée du fondateur du RSS.C’est entre ces murs qu’il y a un siècle, le Dr. Keshav Baliram Hedgewar a tenu ses premières réunions. A l’époque, l’Inde est un des joyaux de la couronne britannique. La défense de “l’hindouité”, priorité du groupe, passe par la lutte pour l’indépendance.Toutefois, ces ultras emprunteront des voies très éloignées de celle suivie par le Mahatma Gandhi et le parti du Congrès de Jawaharlal Nehru, qui a toujours qualifié le RSS de “fasciste par nature”.”L’étude des archives révèle un lien clair entre le RSS et les mouvements fascistes d’Europe”, affirme Mridula Mukherjee. “Ils y énoncent clairement que les minorités doivent être traitées en Inde comme les nazis traitaient les juifs en Allemagne.”- Réseaux -“Tant de choses fausses sont dites du RSS”, a déploré en août Mohan Bhagwat lors d’une série de  discours publics. “Le RSS n’a de haine pour personne (…) Tout le monde sait que nous ne sommes là que pour construire l’Inde”.La partition entre l’Inde à majorité hindoue et le Pakistan musulman qui naissent en 1947 est insupportable pour le RSS. Lors des massacres qui marquent la création des deux Etats, il devient la milice armée des hindous.C’est un ancien membre du RSS, Nathuram Godse, qui assassinera Gandhi en 1948, accusé d’avoir promu la solution à deux pays.Le groupe est interdit pendant près de deux ans.Condamnés à la discrétion, les ultranationalistes hindous s’efforcent alors de gagner la bataille des âmes en développant leur réseau de “shakas” pour former et entraîner leurs volontaires.Le pays en compte aujourd’hui 83.000, selon le RSS.Celle du quartier de Jai Prakash Nagar, à Nagpur, se réunit chaque jour sur un terrain bordé d’immeubles.Pendant une heure, une trentaine de volontaires se livrent à des exercices de gymnastique ponctués d’hymnes nationalistes, au pied d’un seul drapeau orange, la couleur de l’hindouisme.Pas de drapeau indien. L’âme du pays, répète le RSS, ne peut-être qu’hindoue.Leur parade est moins martiale que celle de la cérémonie du centenaire. En civil, la plupart des participants arborent les cheveux blancs caractéristiques d’un âge avancé.- Mobilisations -“Ici, on développe le sentiment d’appartenance au groupe”, décrit Alhad Sadachar, 49 ans, chef d’entreprise. “On fait le plein d’énergie et de valeurs positives, comme l’aide aux nécessiteux”.Le RSS pourvoit ainsi aux besoins, nombreux, que l’Etat ne peut satisfaire. Plus de 50.000 écoles et 120.000 projets d’aide sociale portent son étiquette.Mais derrière cette vitrine d’ONG, le mouvement reste éminemment politique.Il est revenu au grand jour à la fin des années 1980, en prenant les rênes de la violente mobilisation lancée par la destruction de la mosquée d’Ayodhya (nord) et conclue l’an dernier par l’inauguration sur ses ruines d’un temple à la gloire du dieu Ram.”Le RSS a joué un rôle crucial en mobilisant ses volontaires”, rappelle Mridula Mukherjee. “Ils ont réussi à créer un mouvement de masse entièrement dirigé contre les Musulmans”.En 2014, les légions du RSS contribuent largement à la victoire électorale du BJP et l’arrivée au pouvoir de leur fils prodigue Narendra Modi.L’ancien “prasharak” – cadre – du mouvement en applique alors le programme. Il fait voter une série de lois qui marginalisent les 15% de musulmans du pays et stigmatisent les descendants de ceux qui ont régné sur l’Inde pendant des siècles.”Les violences, lynchages et discours de haine sont en forte hausse depuis que Modi est au pouvoir”, note Raqib Hammed Naik, qui dirige à Washington un Centre pour l’étude de la haine de groupe.- Tensions -“Le RSS est le parrain du BJP. Sans lui, le BJP n’aurait pu exercer un tel contrôle sur l’Etat”, dit-il.Des accusations “sans fondement”, a assuré fin août Mohan Bhagwat. “Le RSS ne soutient aucune atrocité, nous n’avons jamais commis d’atrocités (…) Et s’il y en a eu quand même, je les condamne”.La presse s’est récemment fait l’écho de tensions entre Narendra Modi et le patron du RSS, qui lui reprocherait de prendre un peu trop la lumière, au détriment de l’organisation.”Les relations entre Bhagwat et Modi n’ont pas toujours été très bonnes”, note Dhirendra Jha, journaliste au magazine indépendant The Caravan. “Modi est désormais le chef. Mais le RSS se bat pour reprendre la main”.Depuis 2014, le groupe a étendu sa toile dans l’Etat et largement diffusé ses idées dans le pays, juge l’ex-parlementaire nationaliste Swapan Dasgupta.”Le RSS a réussi à pousser la société indienne dans une direction plus nationaliste, moins libérale au sens occidental du terme”, estime-t-il.Dans sa “shaka” de Nagpur, Vyankatesh Somalwar, 44 ans, refuse toutefois d’être assimilé à un milicien d’extrême droite.”Le plus important, ce sont nos valeurs: respecter les parents, honorer les dieux, aider ceux qui en ont besoin”, énumère ce comptable. “Et surtout participer au développement du pays”. “Un pays”, ajoute-t-il aussitôt, “qui ne peut être qu’un”.

Jugement attendu jeudi à Paris dans le procès de TotalEnergies pour “greenwashing”

Le groupe pétrolier Totalenergies a-t-il été insincère envers ses clients en vantant des objectifs de “neutralité carbone”? Le tribunal de Paris rend jeudi une décision très attendue dans une affaire d’écoblanchiment qui pourrait avoir une résonance mondiale.Le tribunal judiciaire, saisi en 2022 au civil par les ONG Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, doit dire si TotalEnergies a diffusé des “publicités mensongères” laissant croire qu’elle pourrait devenir un “acteur majeur de la transition énergétique” tout en continuant ses activités dans le pétrole et le gaz.Quelle que soit la décision, une condamnation ou un rejet de cette plainte pour “pratiques commerciales trompeuses”, viendrait ajouter une pierre dans la jurisprudence naissante sur le “greenwashing” – le fait de se présenter plus vertueux sur l’environnement qu’en réalité.Des tribunaux et régulateurs européens ont déjà épinglé pour écoblanchiment les compagnies aériennes KLM en 2024 et Lufthansa en mars, et d’autres entreprises dans l’alimentation et d’autres secteurs.Mais jamais une compagnie pétrolière n’a été condamnée par un tribunal pour greenwashing en Europe – et une telle condamnation ferait référence au-delà, confirme l’ONG ClientEarth à l’AFP. TotalEnergies peut d’ailleurs se prévaloir de décisions qui vont dans son sens comme celle rendue en faveur du pétrolier espagnol Repsol.”Un résultat positif mettrait en garde” l’industrie pétrogazière “contre le fait de prétendre viser la neutralité carbone d’ici 2050 tout en augmentant la production de combustibles fossiles, ou de promouvoir le gaz comme solution climatique”, explique Johnny White, juriste de ClientEarth. – Neutralité carbone -L’affaire porte sur la campagne de communication du groupe déployée à partir de mai 2021 sur son site internet, dans la presse, sur les réseaux sociaux et à la télévision. A l’époque, Total venait de se rebaptiser TotalEnergies pour souligner son ambition d’être “la compagnie de toutes les énergies”, du pétrole à l’électricité éolienne et solaire.Le groupe affichait alors son objectif de “neutralité carbone d’ici 2050, ensemble avec la société” et vantait le gaz comme “l’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre”, malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.En tout, une quarantaine de messages, dont une partie sont encore accessibles en ligne, sont épinglés. Les associations demandent leur retrait sous astreinte et l’obligation d’insérer des mentions informatives dans les communications commerciales futures évoquant par exemple la “neutralité carbone”.- Des investissements réels -Ces messages rendent, “pour un consommateur moyen, impossible de comprendre que TotalEnergies est en train d’étendre sa production d’énergies fossiles”, a martelé Clémentine Baldon, l’avocate des plaignants, à l’audience en juin.En face, le groupe défend sa bonne foi et la réalité de ces investissements “bas carbone”. Surtout, il avance que ces messages n’étaient pas des publicités destinées aux consommateurs mais relevaient d’une “communication institutionnelle” et générale, encadrée par le code monétaire et financier.Cette affaire est “une instrumentalisation du droit de la consommation pour critiquer la stratégie de la société”, affirme encore le groupe à l’AFP.

L’heure du verdict pour un soldat britannique jugé pour meurtres lors du “Bloody Sunday”

Un ex-soldat britannique saura jeudi s’il est reconnu coupable de deux meurtres et cinq tentatives de meurtres lors du “Bloody Sunday”, qui marqua en 1972 l’un des épisodes les plus sombres du conflit en Irlande du Nord.L’ancien parachutiste, connu uniquement comme le “soldat F” pour des raisons légales, est le premier militaire jugé pour ce “dimanche sanglant” d’il y a plus d’un demi-siècle. Le 30 janvier 1972 à Londonderry (également appelé Derry), des parachutistes britanniques ouvrent le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant treize morts et au moins quinze blessés.Le soldat F est accusé de deux meurtres, ceux de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre. L’armée britannique a longtemps affirmé que les parachutistes avaient répondu aux tirs de “terroristes” de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, paramilitaires opposés à toute présence britannique sur l’île d’Irlande), une version alors confortée par un rapport réalisé à la hâte.Malgré de nombreux témoignages contredisant ces affirmations, il a fallu attendre 2010 pour que soit officiellement reconnue l’innocence des victimes, atteintes pour certaines dans le dos ou même à terre, agitant un mouchoir blanc.Le procès, qui a démarré le 15 septembre à Belfast, était très attendu en Irlande du Nord, où des décennies de violences intercommunautaires ont laissé des blessures profondes.”Soldat F”, qui a plaidé non coupable, est resté pendant tout le procès dissimulé derrière un rideau bleu, pour préserver son anonymat. Ses avocats ont affirmé que sa sécurité était en danger. Il n’a pas témoigné.Des proches de James Wray et William McKinney ont assisté aux audiences.- “Ingrédients d’un meurtre” -Le représentant de l’accusation, Louis Mably, a décrit au procès les tirs de l’armée britannique alors que des civils non armés fuyaient. Ces actes ont été commis “sans justification” et “avec l’intention de tuer”, a-t-il déclaré, avant de trancher : “Ce sont les ingrédients d’un meurtre”.”La seule question dans cette affaire est de savoir si F faisait partie des soldats ayant participé à cette fusillade, soit en tant qu’auteur principal, soit en tant que participant secondaire”, a-t-il déclaré.Louis Mably a également mis en avant une volonté de “dissimulation” dans les déclarations des soldats. Ils ont inventé des histoires pour justifier leurs tirs, a-t-il accusé.Les principaux éléments de preuve étaient d’anciennes déclarations de deux parachutistes, soldats G et H, qui se trouvaient avec F à Glenfada Park North. Mais la défense a tout fait pour décrédibiliser ces deux soldats, soulignant qu’ils avaient fait des déclarations contradictoires ou contredisant les récits d’autres témoins cités au procès. L’avocat du soldat F, Mark Mulholland, les a qualifiés de “menteurs”.- Excuses officielles -Le parquet nord-irlandais a engagé des poursuites pénales contre soldat F en 2019. Elles ont ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022.Le massacre du “Bloody Sunday” — immortalisé par le tube du groupe de rock irlandais U2 “Sunday Bloody Sunday” (1983) — a eu pour effet de précipiter de nombreux jeunes catholiques républicains dans les bras de l’IRA.C’est l’un des moments les plus sombres des trois décennies de “Troubles” qui ont opposé républicains, surtout catholiques, partisans d’une réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, défenseurs de l’appartenance de l’Irlande du Nord à la Couronne britannique. Il faudra attendre 1998 pour que l’accord de paix du Vendredi Saint mette un terme à ce conflit qui a fait environ 3.500 morts.En 2010, le Premier ministre de l’époque, David Cameron, a présenté des excuses officielles, qualifiant d'”injustifiables” les faits survenus ce jour-là.Depuis la fin du conflit nord-irlandais, seul un ex-soldat britannique a été condamné: début 2023, David Holden a écopé d’une peine de trois ans avec sursis, pour avoir tué un homme d’une balle dans le dos à un check-point en 1988. Il avait expliqué avoir tiré par accident car il avait les mains mouillées.

L’heure du verdict pour un soldat britannique jugé pour meurtres lors du “Bloody Sunday”

Un ex-soldat britannique saura jeudi s’il est reconnu coupable de deux meurtres et cinq tentatives de meurtres lors du “Bloody Sunday”, qui marqua en 1972 l’un des épisodes les plus sombres du conflit en Irlande du Nord.L’ancien parachutiste, connu uniquement comme le “soldat F” pour des raisons légales, est le premier militaire jugé pour ce “dimanche sanglant” d’il y a plus d’un demi-siècle. Le 30 janvier 1972 à Londonderry (également appelé Derry), des parachutistes britanniques ouvrent le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant treize morts et au moins quinze blessés.Le soldat F est accusé de deux meurtres, ceux de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre. L’armée britannique a longtemps affirmé que les parachutistes avaient répondu aux tirs de “terroristes” de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, paramilitaires opposés à toute présence britannique sur l’île d’Irlande), une version alors confortée par un rapport réalisé à la hâte.Malgré de nombreux témoignages contredisant ces affirmations, il a fallu attendre 2010 pour que soit officiellement reconnue l’innocence des victimes, atteintes pour certaines dans le dos ou même à terre, agitant un mouchoir blanc.Le procès, qui a démarré le 15 septembre à Belfast, était très attendu en Irlande du Nord, où des décennies de violences intercommunautaires ont laissé des blessures profondes.”Soldat F”, qui a plaidé non coupable, est resté pendant tout le procès dissimulé derrière un rideau bleu, pour préserver son anonymat. Ses avocats ont affirmé que sa sécurité était en danger. Il n’a pas témoigné.Des proches de James Wray et William McKinney ont assisté aux audiences.- “Ingrédients d’un meurtre” -Le représentant de l’accusation, Louis Mably, a décrit au procès les tirs de l’armée britannique alors que des civils non armés fuyaient. Ces actes ont été commis “sans justification” et “avec l’intention de tuer”, a-t-il déclaré, avant de trancher : “Ce sont les ingrédients d’un meurtre”.”La seule question dans cette affaire est de savoir si F faisait partie des soldats ayant participé à cette fusillade, soit en tant qu’auteur principal, soit en tant que participant secondaire”, a-t-il déclaré.Louis Mably a également mis en avant une volonté de “dissimulation” dans les déclarations des soldats. Ils ont inventé des histoires pour justifier leurs tirs, a-t-il accusé.Les principaux éléments de preuve étaient d’anciennes déclarations de deux parachutistes, soldats G et H, qui se trouvaient avec F à Glenfada Park North. Mais la défense a tout fait pour décrédibiliser ces deux soldats, soulignant qu’ils avaient fait des déclarations contradictoires ou contredisant les récits d’autres témoins cités au procès. L’avocat du soldat F, Mark Mulholland, les a qualifiés de “menteurs”.- Excuses officielles -Le parquet nord-irlandais a engagé des poursuites pénales contre soldat F en 2019. Elles ont ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022.Le massacre du “Bloody Sunday” — immortalisé par le tube du groupe de rock irlandais U2 “Sunday Bloody Sunday” (1983) — a eu pour effet de précipiter de nombreux jeunes catholiques républicains dans les bras de l’IRA.C’est l’un des moments les plus sombres des trois décennies de “Troubles” qui ont opposé républicains, surtout catholiques, partisans d’une réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, défenseurs de l’appartenance de l’Irlande du Nord à la Couronne britannique. Il faudra attendre 1998 pour que l’accord de paix du Vendredi Saint mette un terme à ce conflit qui a fait environ 3.500 morts.En 2010, le Premier ministre de l’époque, David Cameron, a présenté des excuses officielles, qualifiant d'”injustifiables” les faits survenus ce jour-là.Depuis la fin du conflit nord-irlandais, seul un ex-soldat britannique a été condamné: début 2023, David Holden a écopé d’une peine de trois ans avec sursis, pour avoir tué un homme d’une balle dans le dos à un check-point en 1988. Il avait expliqué avoir tiré par accident car il avait les mains mouillées.