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L’incendie de Martigues est désormais fixé

Après 24 heures de combat, des soldats du feu, l’incendie qui a dévoré près de 250 hectares de pinède depuis jeudi à Martigues, au nord-ouest de Marseille, est désormais fixé, mais 300 pompiers restent mobilisés pour noyer les dernières braises.Vendredi en début d’après-midi, une réactivation du feu avait emporté huit hectares de plus, portant à 248 hectares au total la surface totale touchée depuis le début de ce sinistre jeudi à 19h00. Après ce contretemps, le feu a toutefois pu être définitivement fixé vendredi soir, a annoncé la préfecture des Bouches-du-Rhône dans son neuvième point de situation.Si les moyens aériens ont été désengagés, avec l’arrivée de la nuit, 300 pompiers et cinq patrouilles de police et gendarmerie resteront à l’oeuvre dans la nuit, pour “la protection des populations” et les opérations de noyage des sols touchés, avec des conditions météo jugées favorables.Ce sinistre, dont l’origine reste inconnue, avait mobilisé jusqu’à 1.000 soldats du feu et jusqu’à neuf avions (sept Canadair et deux Dash) et deux hélicoptères bombardiers d’eau jeudi. “Jamais un feu n’avait mobilisé autant de moyens” cette année dans le département, avait souligné Bruno Cassette, le sous-préfet de l’arrondissement d’Aix-en-Provence. La population avait également été confinée jusqu’à vendredi matin dans deux hameaux de la commune. Alors que les choses commençaient à rentrer dans l’ordre vendredi, la mairie de Martigues recherchait de son côté sur les réseaux sociaux les food-trucks venus spontanément jeudi pour ravitailler ces secours venus en masse et de plusieurs départements.- “Le calvaire du 4 août 2020” -Côté bilan humain, toujours aucune victime n’était à déplorer parmi la population vendredi soir, les trois seuls blessés légers étant des pompiers.  Quant au bilan matériel il est “très rassurant”, avait insisté le sous-préfet vendredi matin, “seule une dépendance d’une maison ayant été endommagée, ainsi qu’une exploitation agricole”, alors que 120 habitations au total ont été “menacées”.Ce feu a toutefois réactivé de mauvais souvenirs dans une région très exposée. Jeudi, les Bouches-du-Rhône étaient d’ailleurs à nouveau en vigilance rouge feux de forêt.”On revit le calvaire du 4 août 2020″, se lamentait une habitante, Sophie, sur la page Facebook de la mairie. Ce jour-là, il y a cinq ans, la commune de Martigues avait été frappée par un violent incendie qui avait parcouru 1.000 hectares et complètement ravagé deux villages-vacances. Des évacuations avaient alors été effectuées par la mer.Ce nouvel incendie est le second d’importance en quelques jours autour de Marseille, après le sinistre du 8 juillet, parti d’une voiture en feu sur le bord de l’autoroute, qui avait parcouru 750 hectares entre les Pennes-Mirabeau et Marseille. Il avait touché 91 bâtiments, dont 60 ont été détruits ou sont désormais inhabitables, principalement dans le quartier marseillais de L’Estaque.Venu sur place le jour-même, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait prévenu, face à ces feux très précoces, qu’on s’orientait “vers un été à haut risque”. Sous l’effet du changement climatique, ces événements météorologiques extrêmes devraient en effet se multiplier, alertent les scientifiques.Et outre le feu de Martigues, une vingtaine d’autres départs de feux ont été signalés vendredi dans les Bouches-du-Rhône, dont un à Bouc-Bel-Air où un feu a parcouru 1,5 hectare de champs. Dans le département voisin du Var, un feu déclenché jeudi à la suite d’un problème sur un poids-lourd a brûlé 30 hectares à Fréjus. Vendredi, il était maîtrisé mais 130 pompiers resteront mobilisés dans la nuit de vendredi à samedi pour les noyages.À l’autre bout de la France, en Bretagne, l’incendie dans la forêt de Brocéliande à Paimpont (Ille-et-Vilaine), déclenché jeudi après-midi, avait été déclaré maîtrisé tôt vendredi matin par les pompiers. Le feu, là aussi d’origine indéterminée, a brûlé 120 hectares de végétation et 390 sapeurs-pompiers et 130 engins ont été mobilisés sur le terrain, appuyés par plusieurs  avions bombardiers d’eau (deux Air Tractor et un Dash).”En Brocéliande, à Martigues, à Fréjus, partout où les incendies frappent actuellement, nos pompiers livrent bataille”, a salué le président Emmanuel Macron sur X: “Ils protègent des vies, nos forêts, notre patrimoine. Je leur exprime notre reconnaissance et notre soutien”.

Syrie: combats à l’entrée de Soueida, l’ONU demande la fin de “l’effusion de sang”

Des affrontements opposent vendredi soir des combattants tribaux à des groupes druzes à l’entrée de Soueida, dans le sud de la Syrie où les combats ont déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés ces derniers jours.La présidence syrienne a affirmé vendredi soir travailler à l’envoi d’une “force spéciale” dans la zone, d’où elle avait retirée ses soldats la veille sous la pression d’Israël.L’ONU a appelé à arrêter “l’effusion de sang” après les affrontements dans cette région à majorité druze qui ont éclaté dimanche soir et fait 638 morts selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).”Ce n’est plus un hôpital, c’est une fosse commune”, a déclaré à un correspondant de l’AFP Rouba, membre du personnel de l’hôpital gouvernemental de Soueida qui ne veut pas donner son nom de famille.L’établissement, le seul encore fonctionnel dans cette ville, a accueilli “plus de 400 corps depuis lundi matin”, parmi lesquels “des femmes, des enfants et des personnes âgées”, a déclaré à l’AFP le médecin Omar Obeid.Ces violences fragilisent encore plus le pouvoir du président intérimaire, Ahmad al-Chareh, qui a renversé, à la tête d’une coalition de groupes rebelles islamistes le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.Dans un communiqué vendredi soir, la présidence a exhorté “toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier la raison”, tout en affirmant travailler “à l’envoi d’une force spéciale pour mettre fin aux affrontements”.- “Appels à l’aide” -Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l’ordre, avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L’OSDH, des témoins et des groupes druzes ont toutefois accusé les forces syriennes d’avoir combattu au côté des bédouins et d’avoir commis des exactions.Les forces gouvernementales s’étaient retirées jeudi de la ville, après des menaces et des bombardements d’Israël qui a dit vouloir protéger la minorité druze, M. Chareh affirmant sa volonté d’éviter une “guerre ouverte” avec Israël.Un cessez-le-feu a été conclu entre les parties syriennes mais la présidence a accusé jeudi soir les combattants druzes de l’avoir violé.Vendredi matin, des combattants de tribus arabes sunnites, qui ont afflué de différentes régions syriennes pour prêter main forte aux bédouins, s’étaient massés autour de Soueida, selon des correspondants de l’AFP sur place.Et vendredi soir quelque 200 de ces combattants ont été vus par l’AFP échangeant des tirs d’armes automatiques à l’entrée ouest de la ville avec les groupes druzes positionnés à l’intérieur.L’OSDH a confirmé des combats dans ce secteur, ajoutant que “des bombardements visaient des quartiers de la ville”. Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé au correspondant de l’AFP près du village druze de Walgha être venu avec ses hommes de la région de Hama (centre) “en réponse aux appels à l’aide des bédouins”.Le correspondant de l’AFP a vu des maisons, des commerces et des voitures brûlés à Walgha, désormais sous contrôle des forces tribales et des bédouins.Selon l’OSDH, “les combattants tribaux sont encouragés et soutenus par les autorités syriennes qui ne peuvent plus se déployer à Soueida en raison des menaces d’Israël”.Le haut-commissaire de l’ONU aux droits humains, Volker Türk, a demandé que “l’effusion de sang” cesse, soulignant que la protection de toutes les personnes devait être “la priorité absolue”.”Des enquêtes indépendantes, rapides et transparentes doivent être menées sur toutes les violations, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes”, a-t-il ajouté dans un communiqué.Près de 80.000 personnes ont été déplacées en raison des violences, s’est alarmée l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).Dans la ville même, privée d’eau et d’électricité et où les communications sont coupées, “la situation est catastrophique. Il n’y a même plus de lait pour nourrissons”, a déclaré à l’AFP le rédacteur en chef du site local Suwayda 24, Rayan Maarouf.- “Les gens manquent de tout” -Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est dit “profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation humanitaire” dans la région.”Les gens manquent de tout. Les hôpitaux ont de plus en plus de mal à soigner les blessés et les malades”, a déclaré Stephan Sakalian, chef de la délégation du CICR en Syrie.Mercredi, Israël avait bombardé plusieurs cibles au coeur de Damas dont le QG de l’armée, faisant trois morts selon les autorités. Les Etats-Unis, alliés d’Israël et affichant leur soutien au nouveau dirigeant syrien malgré son passé jihadiste, ont affirmé jeudi n’avoir apporté aucun soutien aux frappes israéliennes en Syrie.Le président russe, Vladimir Poutine, a exprimé vendredi, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue turc, sa “profonde préoccupation” face aux violences en Syrie. Recep Tayyip Erdogan y a vu de son côté “une menace pour l’ensemble de la région”.Les combats avaient commencé dimanche entre groupes druzes et tribus bédouines locales, aux relations tendues depuis des décennies.Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700.000 personnes. Cette minorité ésotérique issue d’une branche de l’islam est aussi implantée au Liban et en Israël.

Syrie: combats à l’entrée de Soueida, l’ONU demande la fin de “l’effusion de sang”

Des affrontements opposent vendredi soir des combattants tribaux à des groupes druzes à l’entrée de Soueida, dans le sud de la Syrie où les combats ont déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés ces derniers jours.La présidence syrienne a affirmé vendredi soir travailler à l’envoi d’une “force spéciale” dans la zone, d’où elle avait retirée ses soldats la veille sous la pression d’Israël.L’ONU a appelé à arrêter “l’effusion de sang” après les affrontements dans cette région à majorité druze qui ont éclaté dimanche soir et fait 638 morts selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).”Ce n’est plus un hôpital, c’est une fosse commune”, a déclaré à un correspondant de l’AFP Rouba, membre du personnel de l’hôpital gouvernemental de Soueida qui ne veut pas donner son nom de famille.L’établissement, le seul encore fonctionnel dans cette ville, a accueilli “plus de 400 corps depuis lundi matin”, parmi lesquels “des femmes, des enfants et des personnes âgées”, a déclaré à l’AFP le médecin Omar Obeid.Ces violences fragilisent encore plus le pouvoir du président intérimaire, Ahmad al-Chareh, qui a renversé, à la tête d’une coalition de groupes rebelles islamistes le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.Dans un communiqué vendredi soir, la présidence a exhorté “toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier la raison”, tout en affirmant travailler “à l’envoi d’une force spéciale pour mettre fin aux affrontements”.- “Appels à l’aide” -Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l’ordre, avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L’OSDH, des témoins et des groupes druzes ont toutefois accusé les forces syriennes d’avoir combattu au côté des bédouins et d’avoir commis des exactions.Les forces gouvernementales s’étaient retirées jeudi de la ville, après des menaces et des bombardements d’Israël qui a dit vouloir protéger la minorité druze, M. Chareh affirmant sa volonté d’éviter une “guerre ouverte” avec Israël.Un cessez-le-feu a été conclu entre les parties syriennes mais la présidence a accusé jeudi soir les combattants druzes de l’avoir violé.Vendredi matin, des combattants de tribus arabes sunnites, qui ont afflué de différentes régions syriennes pour prêter main forte aux bédouins, s’étaient massés autour de Soueida, selon des correspondants de l’AFP sur place.Et vendredi soir quelque 200 de ces combattants ont été vus par l’AFP échangeant des tirs d’armes automatiques à l’entrée ouest de la ville avec les groupes druzes positionnés à l’intérieur.L’OSDH a confirmé des combats dans ce secteur, ajoutant que “des bombardements visaient des quartiers de la ville”. Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé au correspondant de l’AFP près du village druze de Walgha être venu avec ses hommes de la région de Hama (centre) “en réponse aux appels à l’aide des bédouins”.Le correspondant de l’AFP a vu des maisons, des commerces et des voitures brûlés à Walgha, désormais sous contrôle des forces tribales et des bédouins.Selon l’OSDH, “les combattants tribaux sont encouragés et soutenus par les autorités syriennes qui ne peuvent plus se déployer à Soueida en raison des menaces d’Israël”.Le haut-commissaire de l’ONU aux droits humains, Volker Türk, a demandé que “l’effusion de sang” cesse, soulignant que la protection de toutes les personnes devait être “la priorité absolue”.”Des enquêtes indépendantes, rapides et transparentes doivent être menées sur toutes les violations, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes”, a-t-il ajouté dans un communiqué.Près de 80.000 personnes ont été déplacées en raison des violences, s’est alarmée l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).Dans la ville même, privée d’eau et d’électricité et où les communications sont coupées, “la situation est catastrophique. Il n’y a même plus de lait pour nourrissons”, a déclaré à l’AFP le rédacteur en chef du site local Suwayda 24, Rayan Maarouf.- “Les gens manquent de tout” -Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est dit “profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation humanitaire” dans la région.”Les gens manquent de tout. Les hôpitaux ont de plus en plus de mal à soigner les blessés et les malades”, a déclaré Stephan Sakalian, chef de la délégation du CICR en Syrie.Mercredi, Israël avait bombardé plusieurs cibles au coeur de Damas dont le QG de l’armée, faisant trois morts selon les autorités. Les Etats-Unis, alliés d’Israël et affichant leur soutien au nouveau dirigeant syrien malgré son passé jihadiste, ont affirmé jeudi n’avoir apporté aucun soutien aux frappes israéliennes en Syrie.Le président russe, Vladimir Poutine, a exprimé vendredi, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue turc, sa “profonde préoccupation” face aux violences en Syrie. Recep Tayyip Erdogan y a vu de son côté “une menace pour l’ensemble de la région”.Les combats avaient commencé dimanche entre groupes druzes et tribus bédouines locales, aux relations tendues depuis des décennies.Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700.000 personnes. Cette minorité ésotérique issue d’une branche de l’islam est aussi implantée au Liban et en Israël.

A Bruxelles, la chasse au trésor des glaces antarctiques

Dans une petite pièce réfrigérée de l’université de Bruxelles, des scientifiques en parka découpent des carottes glaciaires antarctiques vieilles de dizaines de milliers d’années, première étape d’un long jeu de piste pour décrypter le réchauffement climatique.Au coeur de ces cylindres de glace, de minuscules bulles d’air offrent un instantané de l’atmosphère terrestre telle qu’elle était à cette lointaine époque.Analyser “les climats du passé” permet de comprendre ce qui “pourrait arriver dans le futur” sur la planète, explique Harry Zekollari, glaciologue à l’Université de Bruxelles (VUB).Ce chercheur fait partie d’une équipe de quatre personnes qui s’est rendue en Antarctique en novembre. “Comme dans une chasse au trésor”, il traque les glaces les plus anciennes du monde, tout en s’efforçant d’éviter les forages les plus coûteux.Près du pôle Sud, dans les profondeurs du continent blanc, se cache de la glace de plusieurs millions d’années, enfouie sous des kilomètres de neige plus fraîche. Mais y accéder est très difficile et les coûts des expéditions s’envolent vite.Une mission récente financée par l’Union européenne a ainsi rapporté des échantillons d’environ 1,2 million d’années, pour un budget total de 11 millions d’euros.Pour réduire les coûts, l’équipe de l’Université de Bruxelles a opté pour une méthode différente: tenter d’identifier des zones plus accessibles, à l’aide de données satellites et d’analyses du relief et de la météo. Tout comme l’eau, la glace s’écoule lentement vers la côte, explique Maaike Izeboud, une spécialiste en télédétection à la VUB. Et lorsqu’elle rencontre un obstacle, comme une crête rocheuse, les couches inférieures peuvent être repoussées vers la surface. Les conditions météorologiques jouent aussi. Dans de rares endroits, les vents forts empêchent la formation d’une neige épaisse et rendent accessibles d’importantes couches de glace.Ces “zones de glace bleue sont très spéciales”, raconte Maaike Izeboud. Leur couleur tranche avec la blancheur du continent et elles ne représentent qu’1% du territoire antarctique.- Indiana Jones -L’équipe de Bruxelles s’est concentrée sur une étendue de glace bleue située à environ 2.300 mètres d’altitude, à une soixantaine de kilomètres de la station de recherche belge Princesse Elisabeth en Antarctique.Des météorites anciennes y avaient été découvertes auparavant — un indice que la glace environnante pourrait être très vieille, selon les chercheurs.Un camp en conteneurs y a été installé et, après quelques semaines de mesures, de forage et de repas surgelés, l’équipe a extrait en janvier 15 carottes de glace totalisant 60 mètres de longueur.La précieuse marchandise a ensuite été expédiée d’Afrique du Sud vers la Belgique, où elle est arrivée fin juin.Dans un austère bâtiment universitaire en ciment, dans la capitale belge, les carottes de glace sont maintenant découpées en morceaux plus petits, avant d’être envoyées à des laboratoires spécialisés en France et en Chine pour datation.Harry Zekollari espère que certains échantillons, prélevés à une faible profondeur d’environ 10 mètres, atteindront les 100.000 ans.Afin de revenir forer au même endroit beaucoup plus profondément pour décrocher le gros lot.Le chercheur de 36 ans s’amuse à comparer son travail à celui d’Indiana Jones. “Nous essayons de localiser le bon emplacement sur la carte… et dans un an et demi, nous y retournerons pour forer.””On rêve un peu, mais nous espérons peut-être trouver de la glace vieille de trois, quatre, cinq millions d’années”, s’enthousiasme-t-il. Un tel trésor pourrait fournir des données cruciales aux climatologues étudiant les effets du réchauffement climatique.Les projections climatiques reposent notamment sur les données existantes au sujet des températures passées et des gaz à effet de serre dans l’atmosphère — mais il manque des pièces du puzzle.A la fin du siècle, les températures pourraient atteindre des niveaux similaires à ceux connus par la planète entre 2,6 et 3,3 millions d’années en arrière, explique Etienne Legrain, 29 ans, paléoclimatologue à l’Université de Bruxelles.Mais à ce jour, peu de données existent sur les niveaux de CO2 de cette époque, pourtant clé pour comprendre à quel point le réchauffement risque de s’amplifier.”Nous ne connaissons pas le lien entre la concentration en CO2 et la température dans un climat plus chaud que celui d’aujourd’hui”, relève Etienne Legrain.L’équipe de Bruxelles espère trouver la réponse dans la glace très ancienne. “Les bulles d’air sont l’atmosphère du passé”, explique le trentenaire. “C’est vraiment magique quand on le ressent.” 

A Bruxelles, la chasse au trésor des glaces antarctiques

Dans une petite pièce réfrigérée de l’université de Bruxelles, des scientifiques en parka découpent des carottes glaciaires antarctiques vieilles de dizaines de milliers d’années, première étape d’un long jeu de piste pour décrypter le réchauffement climatique.Au coeur de ces cylindres de glace, de minuscules bulles d’air offrent un instantané de l’atmosphère terrestre telle qu’elle était à cette lointaine époque.Analyser “les climats du passé” permet de comprendre ce qui “pourrait arriver dans le futur” sur la planète, explique Harry Zekollari, glaciologue à l’Université de Bruxelles (VUB).Ce chercheur fait partie d’une équipe de quatre personnes qui s’est rendue en Antarctique en novembre. “Comme dans une chasse au trésor”, il traque les glaces les plus anciennes du monde, tout en s’efforçant d’éviter les forages les plus coûteux.Près du pôle Sud, dans les profondeurs du continent blanc, se cache de la glace de plusieurs millions d’années, enfouie sous des kilomètres de neige plus fraîche. Mais y accéder est très difficile et les coûts des expéditions s’envolent vite.Une mission récente financée par l’Union européenne a ainsi rapporté des échantillons d’environ 1,2 million d’années, pour un budget total de 11 millions d’euros.Pour réduire les coûts, l’équipe de l’Université de Bruxelles a opté pour une méthode différente: tenter d’identifier des zones plus accessibles, à l’aide de données satellites et d’analyses du relief et de la météo. Tout comme l’eau, la glace s’écoule lentement vers la côte, explique Maaike Izeboud, une spécialiste en télédétection à la VUB. Et lorsqu’elle rencontre un obstacle, comme une crête rocheuse, les couches inférieures peuvent être repoussées vers la surface. Les conditions météorologiques jouent aussi. Dans de rares endroits, les vents forts empêchent la formation d’une neige épaisse et rendent accessibles d’importantes couches de glace.Ces “zones de glace bleue sont très spéciales”, raconte Maaike Izeboud. Leur couleur tranche avec la blancheur du continent et elles ne représentent qu’1% du territoire antarctique.- Indiana Jones -L’équipe de Bruxelles s’est concentrée sur une étendue de glace bleue située à environ 2.300 mètres d’altitude, à une soixantaine de kilomètres de la station de recherche belge Princesse Elisabeth en Antarctique.Des météorites anciennes y avaient été découvertes auparavant — un indice que la glace environnante pourrait être très vieille, selon les chercheurs.Un camp en conteneurs y a été installé et, après quelques semaines de mesures, de forage et de repas surgelés, l’équipe a extrait en janvier 15 carottes de glace totalisant 60 mètres de longueur.La précieuse marchandise a ensuite été expédiée d’Afrique du Sud vers la Belgique, où elle est arrivée fin juin.Dans un austère bâtiment universitaire en ciment, dans la capitale belge, les carottes de glace sont maintenant découpées en morceaux plus petits, avant d’être envoyées à des laboratoires spécialisés en France et en Chine pour datation.Harry Zekollari espère que certains échantillons, prélevés à une faible profondeur d’environ 10 mètres, atteindront les 100.000 ans.Afin de revenir forer au même endroit beaucoup plus profondément pour décrocher le gros lot.Le chercheur de 36 ans s’amuse à comparer son travail à celui d’Indiana Jones. “Nous essayons de localiser le bon emplacement sur la carte… et dans un an et demi, nous y retournerons pour forer.””On rêve un peu, mais nous espérons peut-être trouver de la glace vieille de trois, quatre, cinq millions d’années”, s’enthousiasme-t-il. Un tel trésor pourrait fournir des données cruciales aux climatologues étudiant les effets du réchauffement climatique.Les projections climatiques reposent notamment sur les données existantes au sujet des températures passées et des gaz à effet de serre dans l’atmosphère — mais il manque des pièces du puzzle.A la fin du siècle, les températures pourraient atteindre des niveaux similaires à ceux connus par la planète entre 2,6 et 3,3 millions d’années en arrière, explique Etienne Legrain, 29 ans, paléoclimatologue à l’Université de Bruxelles.Mais à ce jour, peu de données existent sur les niveaux de CO2 de cette époque, pourtant clé pour comprendre à quel point le réchauffement risque de s’amplifier.”Nous ne connaissons pas le lien entre la concentration en CO2 et la température dans un climat plus chaud que celui d’aujourd’hui”, relève Etienne Legrain.L’équipe de Bruxelles espère trouver la réponse dans la glace très ancienne. “Les bulles d’air sont l’atmosphère du passé”, explique le trentenaire. “C’est vraiment magique quand on le ressent.” 

La police britannique sur le qui-vive après des heurts devant un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile

La police d’une ville de la grande banlieue de Londres était sur le qui-vive vendredi, après des violences durant lesquelles huit policiers ont été blessés jeudi soir devant un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile.Trois véhicules ont été endommagés durant ces violences qui ont duré plusieurs heures dans la ville d’Epping (sud-est de l’Angleterre), selon la police locale.Selon la police, les heurts ont eu lieu près d’un hôtel connu pour accueillir des demandeurs d’asile, ciblé ces derniers jours par plusieurs manifestations après la mise en examen d’un demandeur d’asile de 38 ans accusé de trois agressions sexuelles.La police de l’Essex, où se trouve Epping, a attribué ces violences à des individus “venus de l’extérieur” de la région, alors que des vidéos appelant à rejoindre la manifestation circulaient en ligne. Plusieurs influenceurs d’extrême droite étaient présents sur place.”Nous avons monté une équipe de détectives chargée d’analyser les images de vidéosurveillance et les caméras-piétons pour identifier les responsables”, a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale, Stuart Hooper. “Ceux qui ont participé peuvent s’attendre à ce qu’on toque à leur porte”, a-t-il prévenu.Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants masqués lançant des projectiles, escaladant des fourgons de police et s’en prenant aux forces de l’ordre.La police a annoncé qu’elle resterait fortement mobilisée tout le week-end pour prévenir de nouveaux débordements.Elle a rappelé qu’elle soutenait le droit de manifester pacifiquement, mais qu’elle ne tolérerait pas les “actes de violence et de vandalisme”.Ces tensions rappellent les émeutes anti-immigration qui avaient secoué le pays l’été dernier après le meurtre de trois fillettes par un jeune Britannique d’origine rwandaise dans la ville de Southport (nord-ouest).Des émeutiers s’en étaient pris à des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile dans plusieurs villes, tentant notamment d’incendier un de ces établissements à Rotherham, dans le nord-est de l’Angleterre.

Le Venezuela rapatrie 7 enfants séparés de leurs parents expulsés des Etats-Unis

Le Venezuela a rapatrié vendredi sept enfants qui avaient été séparés de leurs parents lors de l’expulsion de ces derniers des Etats-Unis, a annoncé le gouvernement de Nicolas Maduro. “Sept garçons et filles” sont arrivés au Venezuela, a déclaré le ministre vénézuélien de l’Intérieur, Diosdado Cabello en les accueillant avec la première dame, Cilia Flores, à l’aéroport international de Maiquetia, qui dessert Caracas. Ils ont été “sauvés de l’enlèvement dont ils étaient victimes”, a-t-il ajouté. Les sept enfants sont arrivés à bord d’un vol sous bannière américaine avec à bord 244 autres Vénézuéliens expulsés depuis Houston, au Texas. On ignore quand ces enfants avaient été séparés de leurs parents. Selon Caracas, 30 enfants vénézuéliens ont été séparés de leurs parents aux États-Unis lors des expulsions menées par Washington. Le président de l’Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, avait déclaré le 30 juin que les enfants avaient été “séparés de leurs mères, de leurs pères, de leur famille, de leurs grands-parents” et “emmenés dans des institutions où ils ne devraient pas être”. Nicolas Maduro avait demandé le même jour l’aide du pape Léon XIV. Lundi, le président vénézuélien a indiqué que l’Église catholique effectuait des démarches pour leur retour. Selon les chiffres officiels vénézuéliens, depuis février, un peu plus de 8.200 personnes ont été rapatriées au Venezuela depuis les États-Unis et le Mexique.