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Turquie: des négligences graves pointées du doigt après un incendie qui a fait 79 morts

La Turquie a commencé mercredi à enterrer ses morts, au lendemain d’un incendie qui a tué au moins 79 personnes en pleine nuit dans un luxueux hôtel d’une station de ski du centre du pays, suscitant une vague d’émotion et de nombreuses accusations de négligence.Dans l’après-midi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé transparaître …

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Les otages français en Iran “de plus en plus désespérés” (soeur de Cécile Kohler)

La situation de Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris “reste absolument bloquée” après deux ans et demi de détention en Iran, et les deux Français sont “de plus en plus désespérés”, a déclaré mercredi à des journalistes la sÅ“ur de Cécile, Noémie Kohler.”Ils commencent vraiment à douter de pouvoir revenir un jour, donc c’est de plus en plus difficile”, a déploré la jeune femme après avoir rencontré à Paris des sénateurs de la Commission des Affaires étrangères.”On commence une nouvelle année sans Cécile”, qui franchira le 30 janvier le cap des 1000 jours de détention, a rappelé Noémie Kohler, soulignant une nouvelle fois les conditions de détention “destructrices” de sa sÅ“ur, à l’isolement dans la prison d’Evin à Téhéran.Mme Kohler s’est félicitée que le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot ait récemment dénoncé la “torture”  dont sont victimes les détenus français, que Paris qualifie d'”otages d’État”.”Ce durcissement de ton, c’est très important. C’est vrai que ça arrive un petit peu tard, en tous cas on l’attendait depuis longtemps. On espère vraiment que ça pourra porter ses fruits”, a dit Mme Kohler.Elle s’est également réjouie des récentes libérations d’une journaliste italienne et d’une militante des droits des femmes germano-iranienne: “c’est un énorme soulagement de voir que des otages sont libérés, ça nous rappelle que c’est possible”.Mais alors qu’un Iranien a été libéré par Rome peu après la libération de l’otage italienne, “dans notre cas on ne sait pas du tout ce que les autorités iraniennes veulent”, a-t-elle souligné.Cécile Kohler, 40 ans, enseignante de lettres modernes et son compagnon Jacques Paris, ancien professeur de mathématiques, ont été arrêtés en mai 2022 lors d’un voyage en Iran et sont accusés d'”espionnage” par les autorités iraniennes.Un troisième Français, Olivier Grondeau, est également détenu en Iran depuis 2022.Une quinzaine d’Européens sont actuellement détenus en Iran.”On est persuadés qu’une plus grande coopération entre les États européens sur la question des otages en Iran serait nécessaire”, a encore déclaré Mme Kohler.

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La situation de Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris “reste absolument bloquée” après deux ans et demi de détention en Iran, et les deux Français sont “de plus en plus désespérés”, a déclaré mercredi à des journalistes la sÅ“ur de Cécile, Noémie Kohler.”Ils commencent vraiment à douter de pouvoir revenir un jour, donc c’est …

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En Colombie, la flambée de violence contrarie les ambitions de “paix totale” du gouvernement

Gustavo Petro, premier président de gauche de la Colombie, fait face à la pire flambée de violence de son mandat, qui devait pourtant permettre de parvenir à une “paix totale” dans un pays marqué par des décennies de conflit armé. Voici les principaux points pour comprendre la vague de violence en Colombie, qui a fait une centaine de morts et quelque 32.000 déplacés en moins d’une semaine.. “Paix totale” en criseLe président Petro, lui-même ancien guérillero, cherche à désamorcer par le dialogue avec plusieurs groupes – guérilleros, paramilitaires, narcotrafiquants – un conflit armé vieux de six décennies. Cette politique ambitieuse, qu’il a baptisée “paix totale”, a été approuvée comme loi dès le début de son mandat en 2022. Mais les violences des derniers jours font s’éloigner les perspectives de succès. En réponse aux affrontements dans plusieurs régions du pays, principalement dans la région du Catatumbo, à la frontière avec le Venezuela, Gustavo Petro a suspendu les négociations avec l’ELN (Armée de libération nationale) et déclaré l’état d’urgence.”La situation du Catatumbo est instructive. On apprend aussi de ses échecs et il y a un échec ici. Un échec de la nation”, a reconnu mardi M. Petro.Mercredi, le parquet général colombien a annoncé réactiver les mandats d’arrêt visant 31 chefs de l’ELN, qui avaient été mis en suspens le temps des négociations.Dans la région montagneuse du Catatumbo, les guérilleros de l’ELN ont affronté les dissidents des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC)- qui ont refusé l’accord de paix de 2016 et repris les armes- et attaqué la population civile dans des actions qui ont fait plus de 80 morts. “C’est la plus grande crise” que la politique de “paix totale” de Gustavo Petro ait connue, estime Laura Bonilla, chercheuse à la Fondation Paix et Réconciliation (PARES). Les négociations de paix entre gouvernement et ELN avaient commencé fin 2022. “Le processus n’a pas beaucoup progressé” et semble aujourd’hui “toucher à sa fin”, souligne pour sa part Yann Basset, professeur de sciences politiques à l’Université du Rosario. “Négocier avec tous les groupes à la fois (…) est quelque chose que (Gustavo Petro) n’a pas réussi à faire”, juge-t-il. . Le spectre de la guerreLa situation dans le Catatumbo rappelle “des périodes très dures et cruelles vécues en Colombie il y a environ 20 ans”, sous le gouvernement d’Alvaro Uribe (2002-2010), caractérisé par certains des “moments les plus tendus” de la confrontation entre l’État et les guérillas, affirme de son côté à l’AFP Gerson Arias, chercheur de l’ONG Ideas para la Paz. La signature de l’accord de paix entre les FARC et le gouvernement de Juan Manuel Santos en 2016 avait laissé un vide dans la Colombie rurale qui “aurait dû être comblé” par l’Etat, un défi que le gouvernement de M. Petro, comme celui de son prédécesseur Ivan Duque, n’ont relevé que “très lentement”, relève Mme Bonilla. L’absence de représentants de l’Etat sur place combinée à l’expansion de l’ELN et d’autres groupes armés a généré “un cocktail que le gouvernement (de Petro) n’a pas suffisamment bien analysé” au moment de lancer les dialogues avec cette guérilla, relève la chercheuse.. Essor de la cocaLa Colombie est le premier producteur de cocaïne au monde et bat chaque année des records de plantations de coca, selon les données de l’ONU. “La coca a été le grand carburant du conflit colombien”, rappelle Mme Bonilla, et l’État colombien a eu du mal à “faire concurrence à une économie illégale si prospère”. L’essor de la coca et d’autres activités, comme l’exploitation minière illégale et l’extorsion, ont permis à la fois à l’ELN et à d’autres groupes armés de se renforcer, explique-t-elle. Et la capacité d’action de l’Etat colombien est jugé si faible que les groupes armés n’y voient pas de “menace réelle”, souligne-t-elle. . Occasion manquéePour Laura Bonilla, la guérilla de l’ELN a “fermé la porte” à toute éventuelle démobilisation.L’évolution du contexte géopolitique pourrait également empêcher des avancées dans le processus de paix.Si Gustavo Petro n’a pas reconnu la réélection à un troisième mandat en juillet du président vénézuélien Nicolas Maduro, accusé de fraude par l’opposition, il a toutefois refusé de rompre les relations avec ce pays voisin. Dans l’hypothèse d’un gouvernement de droite ou même du centre en Colombie en 2026, “les relations avec le Venezuela seront beaucoup plus compliquées”, assure Yann Basset, qui rappelle que l’ELN est présent des deux côtés de la frontière. Dans ce contexte, “tout processus de négociation deviendra très difficile”. 

En Colombie, la flambée de violence contrarie les ambitions de “paix totale” du gouvernement

Gustavo Petro, premier président de gauche de la Colombie, fait face à la pire flambée de violence de son mandat, qui devait pourtant permettre de parvenir à une “paix totale” dans un pays marqué par des décennies de conflit armé. Voici les principaux points pour comprendre la vague de violence en Colombie, qui a fait une …

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Turquie: une série de négligences pointées du doigt après un incendie qui a fait 79 morts

La Turquie a commencé mercredi à enterrer ses morts, au lendemain d’un incendie qui a tué au moins 79 personnes en pleine nuit dans un luxueux hôtel d’une station de montagne du centre du pays, suscitant de nombreuses accusations de négligence.Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé transparaître son émotion aux funérailles de huit membres de la famille d’un ancien député de son parti, l’AKP, à Bolu, la capitale provinciale.Le chef de l’Etat a été photographié en train de sécher ses yeux à l’aide d’un mouchoir blanc, le visage marqué, tête vers le sol. A la suite d’analyses ADN, le parquet de Bolu a annoncé mercredi soir que 79 personnes avaient péri dans l’incendie, revoyant à la hausse un précédent bilan de 76 morts.Alors qu’une vingtaine de personnes restent hospitalisées à Bolu, à 35 km de Kartalkaya, les médias turcs continuent de lister les négligences qui ont conduit selon eux à ce très lourd bilan, parmi lesquelles l’absence d’alarme incendie.”Il n’y a aucune excuse pour de tels décès en 2025″, avait jugé tard mardi Özgür Özel, le chef du CHP, principal parti de l’opposition turque, devant l’imposant hôtel à la façade noircie où des recherches ont eu lieu mercredi pour retrouver d’éventuelles victimes, en pleine journée de deuil national.En cette période de vacances scolaires en Turquie, des familles entières qui séjournaient dans cet établissement de luxe, situé à deux heures d’Ankara et moins de quatre d’Istanbul, ont été décimées.- “Des flammes partout” -“Quand je suis arrivé, il y avait des flammes partout, on entendait des cris (…) J’ai vu une personne se défenestrer”, a confié à l’AFP Cevdet Can, responsable d’une école de ski de la station, se disant très “affecté” par la mort d’un nombre important d’enfants.”J’ai perdu cinq de mes élèves”, a raconté à l’AFP un moniteur de ski, Necmi Kepcetutan, lui-même rescapé des flammes.D’autres survivants ont dénoncé dès mardi l’absence d’alarme incendie et de portes coupe-feu dans l’hôtel Grand Kartal.Onze personnes, dont un adjoint au maire de Bolu, le chef des pompiers de la ville, le propriétaire du Grand Kartal, son directeur général et son chef-électricien ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête lancée par le ministère de la Justice, qui lui a assigné six procureurs.La direction de l’hôtel a présenté ses condoléances et exprimé “sa peine”, assurant “coopérer avec les autorités pour faire toute la lumière sur cet accident”.Cet établissement de luxe (plusieurs centaines d’euros la nuitée) était pratiquement plein en ces vacances scolaires d’hiver en Turquie, avec 238 clients enregistrés.- “Négligences” -Selon le ministère du Tourisme, l’hôtel avait été “vérifié” par les pompiers en 2021 et 2024, mais plusieurs médias turcs ont affirmé mercredi que la dernière inspection remonte à 2007.Le ministère et la municipalité d’opposition de Bolu se renvoient la responsabilité des certifications de conformité aux normes de sécurité.L’agence étatique Anadolu a publié mercredi un document en date du 2 janvier, délivré par la municipalité de Bolu, attestant de la conformité d’un nouveau “café-restaurant” de 70m2 aménagé au 4e étage de l’hôtel, d’où serait parti l’incendie selon la presse turque.Les autorités ont affirmé que l’incendie avait éclaté peu avant 03H30 (00H30 GMT) mardi, et que les pompiers sont arrivés sur place en moins de 45 minutes. Mais des témoins et rescapés affirment que l’incendie avait débuté plus tôt.”Ce n’est pas l’incendie mais les négligences qui ont causé la mort” des vacanciers, écrit le quotidien progouvernemental Hürriyet.Le ministre du Tourisme a démenti l’absence d’escaliers de secours, évoquée par certains rescapés, affirmant que l’hôtel en comptait deux.Le bâtiment de douze étages, avec vue panoramique sur les montagnes, est situé à proximité d’une pente abrupte, ce qui a compliqué l’intervention des pompiers.Selon la presse turque, le bardage en bois de l’hôtel aurait également facilité la propagation des flammes au reste du bâtiment.

Turquie: une série de négligences pointées du doigt après un incendie qui a fait 79 morts

La Turquie a commencé mercredi à enterrer ses morts, au lendemain d’un incendie qui a tué au moins 79 personnes en pleine nuit dans un luxueux hôtel d’une station de montagne du centre du pays, suscitant de nombreuses accusations de négligence.Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé transparaître son émotion aux funérailles de huit membres de la famille d’un ancien député de son parti, l’AKP, à Bolu, la capitale provinciale.Le chef de l’Etat a été photographié en train de sécher ses yeux à l’aide d’un mouchoir blanc, le visage marqué, tête vers le sol. A la suite d’analyses ADN, le parquet de Bolu a annoncé mercredi soir que 79 personnes avaient péri dans l’incendie, revoyant à la hausse un précédent bilan de 76 morts.Alors qu’une vingtaine de personnes restent hospitalisées à Bolu, à 35 km de Kartalkaya, les médias turcs continuent de lister les négligences qui ont conduit selon eux à ce très lourd bilan, parmi lesquelles l’absence d’alarme incendie.”Il n’y a aucune excuse pour de tels décès en 2025″, avait jugé tard mardi Özgür Özel, le chef du CHP, principal parti de l’opposition turque, devant l’imposant hôtel à la façade noircie où des recherches ont eu lieu mercredi pour retrouver d’éventuelles victimes, en pleine journée de deuil national.En cette période de vacances scolaires en Turquie, des familles entières qui séjournaient dans cet établissement de luxe, situé à deux heures d’Ankara et moins de quatre d’Istanbul, ont été décimées.- “Des flammes partout” -“Quand je suis arrivé, il y avait des flammes partout, on entendait des cris (…) J’ai vu une personne se défenestrer”, a confié à l’AFP Cevdet Can, responsable d’une école de ski de la station, se disant très “affecté” par la mort d’un nombre important d’enfants.”J’ai perdu cinq de mes élèves”, a raconté à l’AFP un moniteur de ski, Necmi Kepcetutan, lui-même rescapé des flammes.D’autres survivants ont dénoncé dès mardi l’absence d’alarme incendie et de portes coupe-feu dans l’hôtel Grand Kartal.Onze personnes, dont un adjoint au maire de Bolu, le chef des pompiers de la ville, le propriétaire du Grand Kartal, son directeur général et son chef-électricien ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête lancée par le ministère de la Justice, qui lui a assigné six procureurs.La direction de l’hôtel a présenté ses condoléances et exprimé “sa peine”, assurant “coopérer avec les autorités pour faire toute la lumière sur cet accident”.Cet établissement de luxe (plusieurs centaines d’euros la nuitée) était pratiquement plein en ces vacances scolaires d’hiver en Turquie, avec 238 clients enregistrés.- “Négligences” -Selon le ministère du Tourisme, l’hôtel avait été “vérifié” par les pompiers en 2021 et 2024, mais plusieurs médias turcs ont affirmé mercredi que la dernière inspection remonte à 2007.Le ministère et la municipalité d’opposition de Bolu se renvoient la responsabilité des certifications de conformité aux normes de sécurité.L’agence étatique Anadolu a publié mercredi un document en date du 2 janvier, délivré par la municipalité de Bolu, attestant de la conformité d’un nouveau “café-restaurant” de 70m2 aménagé au 4e étage de l’hôtel, d’où serait parti l’incendie selon la presse turque.Les autorités ont affirmé que l’incendie avait éclaté peu avant 03H30 (00H30 GMT) mardi, et que les pompiers sont arrivés sur place en moins de 45 minutes. Mais des témoins et rescapés affirment que l’incendie avait débuté plus tôt.”Ce n’est pas l’incendie mais les négligences qui ont causé la mort” des vacanciers, écrit le quotidien progouvernemental Hürriyet.Le ministre du Tourisme a démenti l’absence d’escaliers de secours, évoquée par certains rescapés, affirmant que l’hôtel en comptait deux.Le bâtiment de douze étages, avec vue panoramique sur les montagnes, est situé à proximité d’une pente abrupte, ce qui a compliqué l’intervention des pompiers.Selon la presse turque, le bardage en bois de l’hôtel aurait également facilité la propagation des flammes au reste du bâtiment.