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Guérillas, narcos : qui sont et que font les groupes armés en Colombie ?

La Colombie souffre depuis plus de six décennies d’un conflit interne avec divers groupes armés, que la paix conclue en 2016 avec la principale guérilla des FARC n’a pu totalement éteindre.Des affrontements impliquant l’ELN, la dernière guérilla constituée comme telle, et des dissidents des FARC qui ont refusé l’accord de paix, ont déclenché une flambée de violence inédite depuis près de dix ans, qui a fait plus de 100 morts et 36.000 déplacés en une semaine.Les combats se concentrent dans le Catatumbo, région montagneuse frontalière avec le Venezuela, zone de production de coca, l’ingrédient principal de la cocaïne dont la Colombie est le premier producteur mondial. Ils opposent guérilleros de l’Armée de libération nationale (ELN) et dissidents des FARC, mais prennent au piège la population civile, faisant des victimes, obligeant des milliers à fuir ou à rester confinés dans la terreur dans leurs habitations.Ces attaques de l’ELN, qui, selon le gouvernement, “essaie de prendre le contrôle de la frontière colombo-vénézuélienne” pour augmenter ses “revenus criminels”, ont été qualifiées de “crimes de guerre” par le président de gauche Gustavo Petro. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022 il mène un projet de “paix totale” avec les divers groupes armés du pays mais s’est résolu à cesser le dialogue avec l’ELN.La semaine dernière, des affrontements meurtriers ont également opposé dans le Nord du pays l’ELN au Cartel de narcotrafiquants du Clan del Golfo, et dans le Sud, des groupes rivaux au sein de la dissidence des FARC.Mais qui sont exactement ces groupes armés qui se disputent le contrôle de territoires et de la population pour exploiter le juteux marché de la cocaïne, entre autres activités illégales avec l’extorsion, l’activité minière illégale ou le trafic de migrants, sur des zones d’influence où les forces de sécurité n’entrent pas et où  ils règnent en maîtres ?- ELN -Inspirée par le révolutionnaire Ernesto “Che” Guevara (1928-1967), la révolution cubaine et la théologie de la libération (mouvement de pensée théologique qui dès 1968 a embrasé l’Amérique Latine pour la défense des communautés opprimées), l’ELN reste la dernière guérilla, constituée comme telle, encore active dans le pays, depuis la signature de l’accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes) en 2016.Fondée en 1964, cette guérilla d’extrême gauche à la lointaine idéologie révolutionnaire se livre au crime organisé et au trafic de drogue dans ses bastions ruraux, principalement à la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Selon les experts, elle est présente des deux côtés de la frontière depuis plusieurs années.Forte d’environ 6.000 hommes et femmes, elle est également implantée dans les départements de Bolivar (nord), Antioquia, Choco (nord-ouest), Valle del Cauca, Cauca et Nariño (sud-ouest).- Clan del Golfo -C’est le principal cartel de narcotrafiquants de Colombie qui a émergé des restes des groupes paramilitaires d’extrême droite qui ont été démobilisés dans les années 2000. Fondé par les frères Dairo Antonio et Juan de Dios Usuga, alias +Otoniel+ et +Giovanni+, il se fait appeler “Armée Gaitaniste de Colombie” (AGC) et insiste pour être traité comme une organisation politique et non un cartel.Giovanni a été tué par la police en 2012, Otoniel purge une peine de 45 ans de prison aux Etats-Unis où il a été extradé en 2022.”Chiquito Malo” (“Mauvais garçon, on ne connait pas son véritable nom) est depuis le nouveau chef de l’organisation, particulièrement présente dans les départements du nord-ouest de la Colombie (où ile Clan del Golfo coordonne le trafic de migrants en direction des Etats-Unis qui traversent la jungle du Darien vers le Panama), et dans d’autres enclaves du pays à Meta, Vichada (est), Casanare (nord-est), Valle del Cauca et Nariño (sud-ouest).- Dissidences des FARC -Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont signé un accord de paix historique avec le gouvernement colombien en 2016, après plus de 50 ans de lutte armée, valant au président de l’époque, Juan Manuel Santos, le prix Nobel de la paix.Mais plusieurs groupes à travers le pays se sont écartés du processus de démobilisation.Après s’être fragmentés pour contrôler certaines des principales zones de culture de feuilles de coca, plusieurs fronts se sont regroupés en deux grands groupes : la Segunda Marquetalia (qui opère à la frontière avec le Venezuela, mais aussi dans plusieurs départements de l’Amazonie sud et le Nariño, dans le sud-ouest), et l’État-Major Central (EMC) (surtout dans les départements de Valle del Cauca et Cauca, dans le sud-ouest).L’ex-numéro 2 des FARC, Ivan Marquez, qui était le chef négociateur de la paix, est reconnu comme le leader La Segunda Marquetalia. Mais le groupe est divisé après une rupture de deux factions qui, en novembre, ont critiqué le manque de volonté de Marquez de poursuivre le dialogue de paix initié en juin par le gouvernement Petro.L’EMC, la plus grande des deux structures dissidentes des FARC, est également divisée. Celle sous le commandement de Ivan Mordisco s’est éloignée du dialogue de paix en avril. Une autre faction, dont le chef est connu sous le surnom de “Calarca”, a créé un groupe indépendant qui poursuit actuellement les pourparlers.

Guérillas, narcos : qui sont et que font les groupes armés en Colombie ?

La Colombie souffre depuis plus de six décennies d’un conflit interne avec divers groupes armés, que la paix conclue en 2016 avec la principale guérilla des FARC n’a pu totalement éteindre.Des affrontements impliquant l’ELN, la dernière guérilla constituée comme telle, et des dissidents des FARC qui ont refusé l’accord de paix, ont déclenché une flambée …

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Le procureur de la CPI demande des mandats d’arrêt contre des dirigeants talibans

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré jeudi qu’il allait demander des mandats d’arrêt contre de hauts dirigeants talibans en Afghanistan pour la persécution des femmes, un crime contre l’humanité.Karim Khan a affirmé qu’il existait des motifs raisonnables permettant de croire que le leader suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, et le chef …

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Le procureur de la CPI demande des mandats d’arrêt contre des dirigeants talibans

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré jeudi qu’il allait demander des mandats d’arrêt contre de hauts dirigeants talibans en Afghanistan pour la persécution des femmes, un crime contre l’humanité.Karim Khan a affirmé qu’il existait des motifs raisonnables permettant de croire que le leader suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, et le chef de la justice Abdul Hakim Haqqani, portaient la “responsabilité pénale du crime contre l’humanité de persécution liée au genre”.Selon le procureur, “les femmes et les filles afghanes ainsi que les membres de la communauté LGBTQI+ sont en proie à des persécutions abjectes et répétées sans précédent de la part des talibans”.”Notre démarche consiste à dire que le statu quo qui prévaut pour les femmes et les filles en Afghanistan est inacceptable”, a-t-il expliqué dans un communiqué.Sollicitées par l’AFP, les autorités talibanes n’ont pas commenté dans l’immédiat.Les juges de la CPI, qui siège à La Haye, doivent examiner la demande avant de décider d’émettre ou non des mandats d’arrêt, un processus pouvant prendre des semaines, voire des mois.La CPI ne dispose par ailleurs pas de sa propre force de police et s’appuie sur la collaboration des 125 Etats membres pour exécuter ses mandats d’arrêt.M. Khan a prévenu qu’il demanderait bientôt des mandats d’arrêt contre d’autres responsables talibans. Il a également noté que d’autres crimes contre l’humanité étaient commis en Afghanistan, en plus de ces persécutions: “Toute résistance ou opposition supposée au régime taliban a été violemment réprimée, et continue de l’être, par la commission de crimes, dont le meurtre, l’emprisonnement, la torture, le viol et d’autres formes de violences sexuelles, la disparition forcée ainsi que d’autres actes inhumains”.- “Victoire” -Shukria Barakzai, ancienne députée afghane et ex-ambassadrice en Norvège, a salué auprès de l’AFP “une victoire”, “pour le féminisme en général et les femmes en Afghanistan en particulier”, tandis que le rapporteur spécial de l’ONU Richard Bennett a loué une “étape cruciale pour que des comptes soient rendus”.Selon Human Rights Watch (HRW), l’initiative pourrait remettre le sort des Afghanes au coeur de l’agenda international.”Il s’agit un moment important pour les femmes et filles afghanes qui ont attendu bien trop longtemps la justice”, a déclaré à l’AFP Heather Barr, directrice adjointe des droits des femmes pour l’ONG.Après avoir repris le pouvoir en Afghanistan en 2021, les talibans, qui imposent une version ultra-rigoriste de l’islam, ont promis de se montrer plus souples que lors de leur premier régime, entre 1996 et 2001, quand les femmes étaient privées de presque tous leurs droits.Mais ils ont progressivement effacé les femmes de l’espace public, poussant l’ONU à dénoncer un “apartheid de genre”.Actuellement, les Afghanes ne peuvent plus étudier à l’école secondaire ou à l’université, aller dans les parcs, les salles de sports, les salons de beauté, ni quasiment sortir de chez elles sans chaperon.Une loi leur interdit de chanter ou de déclamer de la poésie et les incite à “voiler” leur voix et leurs corps hors de chez elles.Certaines radios et télévisions locales ont également cessé de diffuser des voix féminines.- Critiques “infondées” -Le gouvernement taliban, qui n’est reconnu par aucun Etat, assure que la loi islamique “garantit” les droits de chacun et que les critiques faisant état de discriminations sont “infondées”.L’émir Hibatullah Akhundzada, reclus dans son fief du sud de l’Afghanistan, est à l’origine de certaines des restrictions draconiennes imposées aux femmes.Il a lui-même ordonné en décembre d’obstruer et de ne plus construire de fenêtres donnant sur des espaces résidentiels occupés par des Afghanes, estimant que cela pouvait conduire à de l'”obscénité”.Sexagénaire ou septuagénaire selon les sources, il a été nommé à la tête des talibans en 2016. Contrairement à de nombreuses figures talibanes, il n’est pas sur la liste des sanctions de l’ONU.Proche du mollah Omar, fondateur des talibans, Abdul Hakim Haqqani a lui été négociateur au nom du mouvement lors de discussions avec des représentants américains en 2020.D’après l’Union européenne, qui l’a placé sur sa liste de sanctions, il est né en 1967 dans la province de Kandahar (sud).

En Ukraine, nouvelles évacuations d’enfants face à l’avancée russe dans le nord-est

Les autorités ukrainiennes ont ordonné jeudi l’évacuation d’enfants et de leurs familles dans plusieurs localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, face au risque de frappes et à l’avancée continue des troupes russes.A Moscou, le Kremlin s’est lui dit prêt à un dialogue “dans le respect mutuel” avec le président américain Donald Trump, qui a menacé de nouvelles sanctions si la Russie ne conclut pas d’accord avec l’Ukraine pour mettre fin à la guerre lancée il y a bientôt trois ans.Depuis sa réélection, la Russie, l’Ukraine et leurs alliés attendent de voir quelle position adoptera l’imprévisible dirigeant américain, notamment sur l’aide militaire cruciale pour l’Ukraine, d’autant qu’il se vante d’avoir une bonne relation avec le président russe Vladimir Poutine.L’Ukraine craint d’être poussée à la table des négociations en position défavorable, car elle est à la peine sur le front, et d’être contrainte à céder ses territoires occupés par la Russie.Illustration de ces difficultés, le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov, a annoncé jeudi que “267 enfants et leurs familles doivent être évacués de 16 localités” proches de la ligne de front.Cette décision est dûe à “l’intensification des bombardements ennemis”, a-t-il ajouté.La zone concernée est proche de la ville de Koupiansk, occupée par les forces de Moscou dès les premiers jours de la guerre, puis reprise par l’armée ukrainienne à l’automne 2022. Les troupes russes, mieux armées et plus nombreuses que les soldats ukrainiens, en sont désormais tout près.Noeud ferroviaire important, cette cité est traversée par la rivière Oskil, qui est devenue plus au nord la ligne de front entre les troupes russes et ukrainiennes.Dans la région de Donetsk, les soldats russes sont aussi aux portes de Pokrovsk, ville importante pour la logistique de l’armée ukrainienne, et semblent en voie de s’emparer de la place forte de Tchassiv Iar.Ces villes, commme beaucoup d’autres, se sont vidées de leurs résidents à mesure que les combats s’en rapprochaient, transformant leurs rues en champs de ruines déserts.Dans cette partie du front, la poussée russe continue vers l’ouest, en direction de la région de Dnipropetrovsk. Le village de Soloné, à seulement huit kilomètres à vol d’oiseau de la frontière de cette région, est désormais sous contrôle russe, a indiqué jeudi le ministère de la Défense à Moscou.- “Maintenant” -Donald Trump, qui a vanté maintes fois sa capacité à mettre fin rapidement à l’invasion russe, a menacé mercredi la Russie de nouvelles sanctions si elle ne concluait pas “maintenant” un accord avec l’Ukraine.Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a dit jeudi ne voir “rien de particulièrement nouveau” dans les propos du milliardaire.Il a néanmoins assuré que Moscou restait prêt “à un dialogue sur un pied d’égalité et dans le respect mutuel”.”Lors de sa première présidence, il y avait eu un tel dialogue entre Poutine et lui”, a estimé le porte-parole russe, selon lequel le Kremlin attend toujours “des signaux” en ce sens de la Maison Blanche.Donald Trump comme Vladimir Poutine ont dit être prêts à se parler, sans jamais donner de date.La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a appelé pour sa part jeudi l’administration du nouveau président à “corriger” les erreurs de son prédécesseur Joe Biden en Ukraine.- Intentions floues -L’ex-général Keith Kellogg, nommé par Donald Trump émissaire chargé du dossier, a réclamé de Kiev plusieurs concessions.Le retour de M. Trump au pouvoir est perçu comme un tournant potentiel pour le conflit, même si ses intentions restent floues. Les États-Unis sont le premier soutien militaire de l’Ukraine. Donald Trump avait critiqué cette aide pendant sa campagne, mais depuis son investiture il n’a pas signifié clairement s’il entendait la maintenir ou y mettre fin.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une publication sur Telegram jeudi résumant une interview avec l’agence Bloomberg, a posé comme condition aux pourparlers l’obtention de réelles garanties de ses alliés.”La question est de savoir si l’Ukraine sera seule (…) ou si l’Ukraine sera avec ses alliés”, a-t-il dit.Volodymyr Zelensky a notamment évoqué plus tôt cette semaine la présence d’un contingent de troupes occidentales en cas de trêve.Des frappes russes, quasi-quotidiennes en Ukraine, ont par ailleurs fait au moins trois morts et une cinquantaine de blessés jeudi dans trois régions du pays, selon les autorités locales.

En Ukraine, nouvelles évacuations d’enfants face à l’avancée russe dans le nord-est

Les autorités ukrainiennes ont ordonné jeudi l’évacuation d’enfants et de leurs familles dans plusieurs localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, face au risque de frappes et à l’avancée continue des troupes russes.A Moscou, le Kremlin s’est lui dit prêt à un dialogue “dans le respect mutuel” avec le président américain …

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