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Indonésie: accord attendu pour le rapatriement d’un Français condamné à mort
La France et l’Indonésie doivent signer vendredi un accord portant sur le transfèrement vers Paris de Serge Atlaoui, un Français condamné à mort en Indonésie en 2007 pour trafic de drogue, selon des sources concordantes.Le Français âgé de 61 ans doit être transféré le 4 février vers la France, a précisé à l’AFP Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des Affaires juridiques et des Droits humains.Interrogé sur la date du transfèrement du détenu, qui est dans le couloir de la mort depuis 17 ans, le ministre a répondu “le 4 février, comme requis par le gouvernement français”, dans un message vendredi.La signature de l’accord de transfèrement, prévue initialement mercredi, a été repoussée une première fois à jeudi, pour des raisons de calendrier, selon une source proche des discussions, puis à vendredi.L’accord doit être signé vendredi à 15H00 (8H00 GMT), après confirmation du ministre français de la Justice, avait indiqué jeudi soir Yusril Ihza Mahendra à l’AFP.”L’accord doit être signé vendredi en début d’après-midi à Jakarta par M. Yusril et par Gérald Darmanin, ministre français de la Justice, à distance depuis Paris, par visioconférence”, a précisé à l’AFP une source proche des négociations.Les médias ont été conviés par le ministère indonésien à une conférence de presse à partir de 15H00 “à l’issue de la signature à huis clos de l’accord pratique”.Une fois l’accord signé, “il faudra encore quelques jours pour régler les derniers détails”, a ajouté cette source proche des négociations. Le sort de M. Atlaoui une fois qu’il sera arrivé sur le sol français pourrait être précisé vendredi.La France a transmis le 19 décembre à l’Indonésie une demande officielle de transfèrement de M. Atlaoui, avait indiqué fin décembre M. Yusril.M. Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans une usine où de la drogue avait été découverte, en banlieue de Jakarta, et les autorités l’avaient accusé d’être un “chimiste”.L’artisan soudeur venu de Metz, dans le nord-est de la France, père de quatre enfants, s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique. L’affaire avait fait grand bruit en Indonésie, où la législation antidrogue est l’une des plus sévères du monde.- Condamné à mort en appel -Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel.Il devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis après que Paris a intensifié la pression, les autorités indonésiennes ayant accepté de laisser un appel en suspens suivre son cours.Malade et transféré dans la prison de Salemba, à Jakarta, il a suivi jusqu’à récemment chaque semaine un traitement dans un hôpital de la capitale. L’Indonésie compte actuellement au moins 530 condamnés dans le couloir de la mort, selon l’association de défense des droits Kontras, citant des données officielles.Parmi eux, plus de 90 étrangers, dont au moins une femme, selon le ministère de l’Immigration et des services correctionnels.Une Philippine de 39 ans, Mary Jane Veloso, arrêtée en 2010 et également condamnée à la peine capitale pour trafic de drogue, a été rapatriée aux Philippines à la mi-décembre, après un accord entre les deux pays.Un autre Français, Félix Dorfin, arrêté sur l’île touristique de Lombok, avait été condamné, au-delà des réquisitions, à la peine de mort en 2019, également pour un trafic de drogue qu’il a toujours nié. La sentence a ensuite été commuée en une peine de 19 années d’emprisonnement qu’il purge actuellement.Selon l’ONG Ensemble contre la peine de mort (ECPM), dont le siège se trouve à Paris, en plus de M. Atlaoui, au moins quatre Français sont actuellement condamnés à mort dans le monde: deux hommes au Maroc, un en Chine ainsi qu’une femme en Algérie.
Pour son premier déplacement, Trump en Californie, bastion démocrate
Donald Trump fait vendredi son premier déplacement de 47e président, en Caroline du Nord (sud-est) et dans ce bastion démocrate qu’est la Californie, deux Etats éprouvés par des catastrophes naturelles dont il a fait des sujets de bagarre politique.La partie la plus suivie de ce voyage, qui doit ensuite l’emmener au Nevada (ouest), se déroulera dans le grand Etat de l’Ouest dont le gouverneur veut mener la “résistance” face au président républicain, lequel a en retour menacé de couper les aides fédérales pour lutter contre les incendies à Los Angeles.La Caroline du Nord avait elle été touchée en octobre, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, par l’ouragan Hélène qui y a fait 104 morts.Le milliardaire de 78 ans avait critiqué avec virulence la gestion de crise du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris, sa rivale démocrate malheureuse.Christy Edwards, 55 ans, a vu son atelier d’artisanat détruit. Jointe par téléphone, elle a dit “espérer qu’avec la venue de Trump, nous aurons plus de ressources, plus d’équipements pour déblayer”.- “Abandonnés” -“Nous avons été abandonnés”, affirme cette fervente partisane du républicain, qui vit dans une petite vallée isolée et que l’AFP avait rencontrée peu après l’ouragan.Donald Trump a affirmé sans preuves que certaines zones de l’Etat avaient été lésées dans l’organisation des secours, car votant majoritairement républicain.Dans le viseur du président: la FEMA, une agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles.Cet organisme “va faire l’objet d’une grosse discussion sous peu, parce que je préférerais voir les Etats (fédérés) s’occuper de leurs propres problèmes”, a dit le président américain, mercredi dans une interview avec la chaîne Fox News.Dans ce même entretien, il a aussi répété ses menaces à l’encontre des autorités californiennes: “Je ne pense pas que nous devrions donner quoi que ce soit à la Californie jusqu’à ce qu’ils laissent l’eau couler du nord au sud” de l’Etat pour lutter contre les feux à Los Angeles.Ce climato-sceptique a plusieurs fois dit que la Californie manquait d’eau à cause des politiques environnementales démocrates qui détourneraient l’eau de pluie pour protéger un “poisson inutile”, des affirmations contestées par les experts.En réalité, la plupart de l’eau utilisée par Los Angeles provient du fleuve Colorado, et est utilisée en priorité par le secteur agricole.- “Idiot” -Reste que la rapidité et l’intensité des incendies ont mis à l’épreuve les infrastructures de lutte contre le feu et suscité des questions sur la préparation de l’État. Selon la presse, le président sera accueilli à sa descente d’avion, comme c’est d’ailleurs l’usage, par le gouverneur de l’Etat Gavin Newsom.Cet espoir du Parti démocrate est l’une des cibles privilégiées du républicain, qui a détourné en injure son patronyme pour en faire “Newscum” avec le mot “scum”, signifiant “rebut”. Il l’a aussi traité d'”idiot” dans son interview de mercredi.Le gouverneur s’est positionné comme l’un des grands animateurs de l’opposition face à Donald Trump.”Nous avons l’intention de nous tenir aux côtés des Etats de tout le pays pour défendre notre Constitution et faire respecter l’Etat de droit”, avait-t-il averti au lendemain de la victoire du républicain.Donald Trump a nettement perdu en Californie face à Kamala Harris, mais a enregistré des gains dans certaines circonscriptions.L’Etat, avec ses politiques progressistes en matière de moeurs et ses initiatives de lutte contre le changement climatique, est depuis longtemps dans le viseur de la droite dure.
Pour son premier déplacement, Trump en Californie, bastion démocrate
Donald Trump fait vendredi son premier déplacement de 47e président, en Caroline du Nord (sud-est) et dans ce bastion démocrate qu’est la Californie, deux Etats éprouvés par des catastrophes naturelles dont il a fait des sujets de bagarre politique.La partie la plus suivie de ce voyage, qui doit ensuite l’emmener au Nevada (ouest), se déroulera dans le grand Etat de l’Ouest dont le gouverneur veut mener la “résistance” face au président républicain, lequel a en retour menacé de couper les aides fédérales pour lutter contre les incendies à Los Angeles.La Caroline du Nord avait elle été touchée en octobre, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, par l’ouragan Hélène qui y a fait 104 morts.Le milliardaire de 78 ans avait critiqué avec virulence la gestion de crise du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris, sa rivale démocrate malheureuse.Christy Edwards, 55 ans, a vu son atelier d’artisanat détruit. Jointe par téléphone, elle a dit “espérer qu’avec la venue de Trump, nous aurons plus de ressources, plus d’équipements pour déblayer”.- “Abandonnés” -“Nous avons été abandonnés”, affirme cette fervente partisane du républicain, qui vit dans une petite vallée isolée et que l’AFP avait rencontrée peu après l’ouragan.Donald Trump a affirmé sans preuves que certaines zones de l’Etat avaient été lésées dans l’organisation des secours, car votant majoritairement républicain.Dans le viseur du président: la FEMA, une agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles.Cet organisme “va faire l’objet d’une grosse discussion sous peu, parce que je préférerais voir les Etats (fédérés) s’occuper de leurs propres problèmes”, a dit le président américain, mercredi dans une interview avec la chaîne Fox News.Dans ce même entretien, il a aussi répété ses menaces à l’encontre des autorités californiennes: “Je ne pense pas que nous devrions donner quoi que ce soit à la Californie jusqu’à ce qu’ils laissent l’eau couler du nord au sud” de l’Etat pour lutter contre les feux à Los Angeles.Ce climato-sceptique a plusieurs fois dit que la Californie manquait d’eau à cause des politiques environnementales démocrates qui détourneraient l’eau de pluie pour protéger un “poisson inutile”, des affirmations contestées par les experts.En réalité, la plupart de l’eau utilisée par Los Angeles provient du fleuve Colorado, et est utilisée en priorité par le secteur agricole.- “Idiot” -Reste que la rapidité et l’intensité des incendies ont mis à l’épreuve les infrastructures de lutte contre le feu et suscité des questions sur la préparation de l’État. Selon la presse, le président sera accueilli à sa descente d’avion, comme c’est d’ailleurs l’usage, par le gouverneur de l’Etat Gavin Newsom.Cet espoir du Parti démocrate est l’une des cibles privilégiées du républicain, qui a détourné en injure son patronyme pour en faire “Newscum” avec le mot “scum”, signifiant “rebut”. Il l’a aussi traité d'”idiot” dans son interview de mercredi.Le gouverneur s’est positionné comme l’un des grands animateurs de l’opposition face à Donald Trump.”Nous avons l’intention de nous tenir aux côtés des Etats de tout le pays pour défendre notre Constitution et faire respecter l’Etat de droit”, avait-t-il averti au lendemain de la victoire du républicain.Donald Trump a nettement perdu en Californie face à Kamala Harris, mais a enregistré des gains dans certaines circonscriptions.L’Etat, avec ses politiques progressistes en matière de moeurs et ses initiatives de lutte contre le changement climatique, est depuis longtemps dans le viseur de la droite dure.
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Donald Trump fait vendredi son premier déplacement de 47e président, en Caroline du Nord (sud-est) et dans ce bastion démocrate qu’est la Californie, deux Etats éprouvés par des catastrophes naturelles dont il a fait des sujets de bagarre politique.La partie la plus suivie de ce voyage, qui doit ensuite l’emmener au Nevada (ouest), se déroulera dans le …
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Un juge suspend la remise en cause du droit du sol ordonnée par Trump
Un juge américain a suspendu temporairement jeudi la remise en cause du droit du sol ordonnée par Donald Trump, signe que l’offensive anti-immigration voulue par le milliardaire républicain est promise à une longue bataille judiciaire.”Il s’agit d’un ordre manifestement inconstitutionnel”, a estimé le magistrat fédéral John Coughenour, cité par des médias locaux lors d’une audience …
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Un juge suspend la remise en cause du droit du sol ordonnée par Trump
Un juge américain a suspendu temporairement jeudi la remise en cause du droit du sol ordonnée par Donald Trump, signe que l’offensive anti-immigration voulue par le milliardaire républicain est promise à une longue bataille judiciaire.”Il s’agit d’un ordre manifestement inconstitutionnel”, a estimé le magistrat fédéral John Coughenour, cité par des médias locaux lors d’une audience à Seattle. Joint par téléphone, un greffier du tribunal a confirmé la suspension à l’AFP.Dans la foulée de son investiture présidentielle lundi, Donald Trump a signé un décret revenant sur le droit du sol, un principe consacré par le 14e amendement de la constitution américaine et appliqué depuis plus de 150 ans aux Etats-Unis. Cette mesure a immédiatement été contestée en justice par 22 États américains, dont la Californie et New York, et plusieurs associations. Ils ont intenté plusieurs procédures pointant son inconstitutionnalité.”Franchement, j’ai du mal à comprendre comment un membre du barreau peut affirmer sans équivoque qu’il s’agit d’un ordre constitutionnel”, a ajouté le juge Coughenour, en suspendant le décret. “Cela me laisse perplexe.”Le décret devait interdire au gouvernement fédéral de délivrer des passeports, des certificats de citoyenneté ou d’autres documents aux enfants dont la mère séjourne illégalement ou temporairement aux Etats-Unis, et dont le père n’est pas citoyen américain ou résident permanent – titulaire de la fameuse carte verte.M. Trump a annoncé jeudi que son administration ferait “évidemment” appel de cette décision. Le ministère de la Justice a assuré de son côté que le décret présidentiel “interprète correctement” le 14e amendement. L’affaire est susceptible de remonter jusqu’à la Cour suprême.En signant le décret, le président avait lui-même reconnu s’attendre à des contestations devant les tribunaux. Il avait également jugé que le droit du sol est un principe “ridicule”, et avait faussement affirmé que les Etats-Unis seraient “les seuls” à l’appliquer. En réalité, des dizaines de pays reconnaissent le droit du sol, dont le Canada, le Mexique et la France.- “Antiaméricain” -La procédure jugée jeudi à Seattle était portée par les procureurs généraux de quatre Etats: celui de Washington, l’Arizona, l’Oregon et l’Illinois.Ils soulignaient que ce décret pourrait priver de droit 150.000 nouveaux-nés chaque année aux Etats-Unis, et risquaient de rendre certains d’entre eux apatrides.”Il faut espérer que ce décret anticonstitutionnel et antiaméricain n’entrera jamais en vigueur”, a estimé le procureur général de l’Etat de Washington, Nick Brown, dans un communiqué saluant la suspension.”La citoyenneté ne peut pas être conditionnée par la race, l’appartenance ethnique ou l’origine des parents”, a ajouté le démocrate. “C’est la loi de notre nation, reconnue par des générations de juristes, de législateurs et de présidents, jusqu’à l’action illégale du président Trump.””Le droit du sol est aussi américain que la tarte aux pommes”, a réagi Ted Lieu, élu de Californie, sur les réseaux sociaux. “Si vous êtes nés aux Etats-Unis, vous êtes Américain”, a-t-il ajouté.La procureure générale d’Arizona, Kris Mayes, a de son côté salué “une victoire pour l’État de droit””Aucun président ne peut modifier la Constitution sur un coup de tête et la décision d’aujourd’hui l’affirme”, a ajouté cette élue démocrate dans un communiqué.Selon elle, cette décision “est la première de nombreuses victoires à venir (…) contre les cas d’excès de pouvoir de l’exécutif”.Outre la remise en cause du droit du sol, M. Trump a signé d’autres décrets lundi pour lancer une vaste offensive anti-immigration, qu’il a érigée en priorité absolue de son retour au pouvoir.Il a notamment déclaré l’état d’urgence à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, et y a envoyé l’armée pour en assurer la surveillance. Il compte également s’attaquer au droit d’asile.”L’administration va vraiment essayer de repousser les limites” et voir si ses mesures “survivent aux tribunaux”, avait expliqué lundi à l’AFP Cris Ramon, de l’ONG UnidosUS, en rappelant que le rôle de l’armée est lui aussi circonscrit par la loi.Le premier mandat du président républicain avait déjà été marqué par de nombreuses passes d’armes judiciaires sur l’immigration avec plusieurs Etats dirigés par des démocrates et les associations de défense des migrants.