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RDC: tirs dans le centre de Goma, plus que jamais à la merci du M23

D’intenses rafales de tirs ont résonné dimanche dans le centre de Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo assiégée et plus que jamais menacée par des troupes rwandaises et les combattants du groupe armé M23. Kinshasa a accusé dans la journée le Rwanda de lui avoir “déclaré la guerre” en envoyant de nouvelles troupes pour soutenir le M23 à Goma, alors que l’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région.Le Rwanda a répliqué dans la soirée en annonçant se placer dans une “posture défensive durable” au vu de l’évolution des combats de l’autre côté de se frontière, qui “continuent de présenter une menace sérieuse à la sécurité du Rwanda et à son intégrité territoriale”, selon son ministère des Affaires étrangères.De fortes détonations ont commencé à retentir à la nuit tombée dans la capitale de la province du Nord-Kivu, qui abrite un million d’habitants et presque autant de déplacés.Les combats s’étaient déplacés dimanche aux portes de la ville, quasiment cernée par le M23 et 3.000 à 4.000 soldats rwandais présents dans l’est de la RDC – selon l’ONU -, qui ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines après l’échec d’une médiation République démocratique du Congo (RDC)-Rwanda sous l’égide de l’Angola.Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence dimanche pour évoquer la situation.”Une attaque d’une gravité inouïe se déroule sous les yeux du monde”, y a déclaré la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner.”De nouvelles troupes rwandaises ont franchi” la frontière et pénétré en RDC “en plein jour”, a-t-elle déclaré, dénonçant “une agression frontale, une déclaration de guerre qui ne se cache plus derrière des artifices diplomatiques”.Elle a ensuite réclamé au Conseil de sécurité “des sanctions ciblées” contre les dirigeants militaires et politiques rwandais et un “embargo total sur les exportations de tous les minerais étiquetés comme rwandais, en particulier le coltan et l’or”.Quelques heures plus tôt, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui n’avait pas aussi clairement mis en cause Kigali jusque-là, s’est dit “profondément préoccupé par l’escalade de la violence” et a appelé “les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC”.Les Etats-Unis “condamnent” l’offensive du Rwanda et du M23 et utiliseront “tous les outils” disponibles contre ceux qui alimentent le conflit, a déclaré dimanche leur représentante à l’ONU.Un drone rwandais a ouvert le feu sur des positions congolaises dimanche à environ 6 kilomètres de Goma, ont indiqué à l’AFP des sources sécuritaires et onusiennes.Selon plusieurs sources au sein la mission de l’ONU en RDC (Monusco), “au moins deux paramilitaires” ont été gravement blessés par ces tirs.D’autres bombardements ont touché le camp de déplacés de Rusayo, dans la périphérie de Goma, selon plusieurs sources humanitaires qui n’ont pas donné de bilan.Dans la journée à Goma, voitures et motos ont circulé mais la plupart des commerces ont fermé. Des pillages par des miliciens pro-Kinshasa ont été signalés dans des quartiers périphériques, selon des responsables de la société civile. A mesure que les combats se rapprochent de nouvelles colonnes de déplacés affluent.- “S’emparer de Goma” -Samedi soir, le porte-parole de l’armée congolaise a accusé le Rwanda d’être “déterminé à s’emparer de la ville de Goma”. La ville avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23 (“Mouvement du 23 mars”), né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante.Treize soldats sud-africains, malawites et uruguayen, déployés au sein de deux forces régionales (SAMIDRC) et onusienne (Monusco) d’appui à l’armée congolaise ont été tués dans des combats avec le M23 ces derniers jours, ont annoncé samedi les autorités des trois pays.Le Rwanda a indiqué dimanche avoir “évacué” vendredi son dernier diplomate à Kinshasa. La RDC avait de son côté annoncé samedi rappeler ses diplomates à Kigali “avec effet immédiat”.L’Union européenne a appelé le M23 à “arrêter son avancée” et le Rwanda à “se retirer immédiatement” dans une déclaration signée par les 27 pays membres.L’Union africaine (UA) a réclamé “la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties”.Dans l’est de la RDC riche en ressources naturelles, les conflits s’enchaînent depuis plus de trente ans. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis rompus dans la région. Le dernier cessez-le-feu avait été signé fin juillet. Le conflit, qui dure depuis plus de trois ans, aggrave encore une crise humanitaire chronique dans la région. Selon l’ONU, 400.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier. Les Nations unies ont commencé à évacuer certains de leurs personnels de Goma. Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé leurs ressortissants à quitter la ville tant que l’aéroport et les frontières sont ouverts.burx-cld/emd/liu

RDC: tirs dans le centre de Goma, plus que jamais à la merci du M23

D’intenses rafales de tirs ont résonné dimanche dans le centre de Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo assiégée et plus que jamais menacée par des troupes rwandaises et les combattants du groupe armé M23. Kinshasa a accusé dans la journée le Rwanda de lui avoir “déclaré la guerre” en envoyant de …

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Herminia: l’Ouest encore sous la pluie, Rennes les pieds dans l’eau

Une crue jamais vue depuis plus de 40 ans à Rennes, le Vendée Globe chamboulé: la dépression Herminia jouait les trouble-fête dimanche dans l’ouest du pays et la situation va se poursuivre dans les prochains jours.Dans la capitale bretonne, traversée par deux rivières, l’Ille et la Vilaine, “nous sommes aujourd’hui (dimanche) à des valeurs qui sont supérieures à celles qu’on avait constatées en 1981″, année de référence pour les crues, a commenté la maire, Nathalie Appéré, lors d’un point presse dimanche matin.”Malheureusement le pic de crue n’est pas encore atteint”, avec de nouvelles pluies attendues dans la nuit, a-t-elle ajouté dans un communiqué diffusé en fin de journée. “La décrue sera lente et ne commencera probablement pas avant mercredi”, a fait savoir l’élue.Samedi soir, la mairie avait pris un arrêté d’évacuation pour quatre rues situées derrière une digue que l’eau a franchie. Elle a également mis à disposition trois gymnases pour les personnes évacuées, dont un seul restera ouvert.Sur l’ensemble du département d’Ille-et-Vilaine, “on s’attend à des augmentations de niveau pour la nuit prochaine et la journée de demain”, a indiqué le sous-préfet Jean-Christophe Boursin, lors d’un point presse dimanche en fin de journée.Depuis samedi 17H00, environ 400 personnes ont été évacuées à titre préventif, dont certaines sont rentrées chez elles, a ajouté le colonel des pompiers Mathieu Malfais. “Il y a beaucoup d’appel pour des jardins ou des caves inondées”, a-t-il poursuivi.”Ça fait 40 ans que j’habite le quartier, je n’ai jamais vu ça”, a expliqué à l’AFP Bruno Lorandel, 47 ans, dans un quartier de Rennes coincé entre le canal d’Ille et Rance et l’Ille et les pieds dans l’eau dimanche.Dans ses locaux professionnel, ce producteur en audiovisuel a “des dégâts depuis hier”, avec une partie du matériel perdu. “On est en train d’écoper l’eau dans les caves”, a-t-il raconté.La mairie de Rennes a invité dimanche “les personnes souhaitant aider au nettoyage des habitations touchées à s’inscrire en ligne sur le site de la Fabrique Citoyenne”, dans une démarche de “solidarité citoyenne”.Dans le Finistère, “on recense deux victimes légères, sans gravité” et 1.000 foyers privés d’électricité, a fait savoir la préfecture dimanche soirHerminia a succédé à la tempête Eowyn, d’une violence exceptionnelle outre-Manche. Elle a entrainé des pluies et des coups de vent sur le nord-ouest de la France, dans des zones où les sols sont déjà saturés d’eau.- Nouvelles pluies -Météo-France a placé en vigilance orange vents les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le Rhône jusqu’à lundi.Le Morbihan est passé en orange pour pluie-inondation dimanche en fin d’après-midi. Le Calvados, l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne et l’Orne et le Maine-et-Loire sont en alerte orange crue jusqu’à lundi.Le Finistère et le Morbihan seront en alerte orange vagues submersion lundi.En montagne, les Hautes-Alpes seront en alerte orange avalanches lundi.”Des nouvelles pluies sont attendues ce soir, notamment sur l’ouest du pays, avec des rafales pouvant ponctuellement atteindre les 100 km/h”, a fait savoir Météo-France à 16H00.Pour Rennes, “c’est l’équivalent de 15 jours de précipitation” qui pourraient encore tomber, a indiqué la maire de la ville.Plus au sud, aux Sables d’Olonne, le village du Vendée Globe, installé depuis le départ du tour du monde à la voile le 10 novembre dernier, a été fermé au public.Le skipper Benjamin Dutreux a dû prendre la direction de La Rochelle (Charente-Maritime) pour aller s’abriter en raison en raison de rafales de près de 130 km/h au large de la cité vendéenne et d’une mer très agitée.Sa poursuivante, la navigatrice Clarisse Crémer devait également prendre la direction de La Rochelle une fois la ligne franchie entre 21H00 et minuit, selon son équipe.Dans les Pays de la Loire, la chute d’un arbre pertubait la circulation des trains TER entre Nantes et Angers, une situation qui devrait durer jusqu’à lundi midi, selon la SNCF.La circulation routière devrait être difficile en Ille-et-Vilaine avec des routes coupées et déviées, a averti la préfecture.

RDC: le M23 aux portes de Goma, Kinshasa dénonce une “déclaration de guerre” du Rwanda

Kinshasa a accusé dimanche le Rwanda de lui avoir “déclaré la guerre” en envoyant de nouvelles troupes pour soutenir le groupe armée du M23 qui assiège désormais Goma, principale ville de l’est de la RDC, alors que l’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région.Selon des sources sécuritaires concordantes, les combats se …

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RDC: le M23 aux portes de Goma, Kinshasa dénonce une “déclaration de guerre” du Rwanda

Kinshasa a accusé dimanche le Rwanda de lui avoir “déclaré la guerre” en envoyant de nouvelles troupes pour soutenir le groupe armée du M23 qui assiège désormais Goma, principale ville de l’est de la RDC, alors que l’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région.Selon des sources sécuritaires concordantes, les combats se déroulent aux portes de Goma. La capitale de la province du Nord-Kivu abrite un million d’habitants et presque autant de déplacés.La ville était déjà quasiment cernée par le M23 et 3.000 à 4.000 soldats rwandais présents dans l’est de la RDC, selon l’ONU, qui ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines après l’échec d’une médiation République démocratique du Congo (RDC)-Rwanda sous l’égide de l’Angola.Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence dimanche pour évoquer la situation.”Alors que je me tiens devant vous, une attaque d’une gravité inouïe se déroule sous les yeux du monde”, y a déclaré la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner.”De nouvelles troupes rwandaises ont franchi” la frontière et pénétré en RDC “en plein jour”, a-t-elle déclaré, dénonçant “une violation ouverte et délibérée de notre souveraineté nationale”. “C’est une agression frontale, une déclaration de guerre qui ne se cache plus derrière des artifices diplomatiques”, a-t-elle martelé.Elle a ensuite réclamé au Conseil de sécurité “des sanctions ciblées incluant le gel des avoirs et l’interdiction de voyager, non seulement contre les membres identifiés de la chaîne de commandement des forces armées rwandaises, mais aussi contre les décideurs politiques responsables de cette agression”. Ainsi qu’un “embargo total sur les exportations de tous les minerais étiquetés comme rwandais, en particulier le coltan et l’or”.Quelques heures plus tôt, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui n’avait pas aussi clairement mis en cause Kigali jusque-là, s’est dit “profondément préoccupé par l’escalade de la violence” et a appelé “les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC”, selon un communiqué de son porte-parole.Les Etats-Unis “condamnent” l’offensive du Rwanda et du M23 et utiliseront “tous les outils” disponibles contre ceux qui alimentent le conflit, a déclaré dimanche leur représentante à l’ONU.Un drone rwandais a ouvert le feu sur des positions congolaises dimanche à environ six kilomètres de Goma, ont indiqué à l’AFP des sources sécuritaires et onusiennes.Selon plusieurs sources au sein la mission de l’ONU en RDC (Monusco), “au moins deux paramilitaires” ont été gravement blessés par ces tirs.D’autres bombardements ont touché le camp de déplacés de Rusayo, dans la périphérie de Goma, selon plusieurs sources humanitaires qui n’ont pas donné de bilan.Dans le centre de Goma, de lourdes détonations ont été entendues à partir de l’aube, alors que des hélicoptères de combat de l’armée congolaise tournaient dans le ciel, selon des journalistes de l’AFP.Voitures et motos circulent mais la plupart des commerces ont fermé. Des pillages par des miliciens pro-Kinshasa ont été signalés dans des quartiers périphériques, selon la société civile. A mesure que les combats se rapprochent de nouvelles colonnes de déplacés affluent.- “S’emparer de Goma” -Samedi soir, le porte-parole de l’armée congolaise a accusé le Rwanda d’être “déterminé à s’emparer de la ville de Goma”. La ville avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23 (“Mouvement du 23 mars”), né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante.Treize soldats sud-africains, malawites et uruguayen, déployés au sein de deux forces régionales (SAMIDRC) et onusienne (Monusco) d’appui à l’armée congolaise ont été tués dans des combats avec le M23 ces derniers jours, ont annoncé samedi les autorités des trois pays.Le Rwanda a indiqué dimanche avoir “évacué” vendredi son dernier diplomate à Kinshasa. Kinshasa avait de son côté annoncé samedi rappeler ses diplomates à Kigali “avec effet immédiat”.L’Union européenne a appelé le M23 à “arrêter son avancée” et le Rwanda à “se retirer immédiatement” dans une déclaration signée par les 27 pays membres.L’Union africaine (UA) a réclamé “la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties”.Dans l’est de la RDC riche en ressources naturelles, les conflits s’enchaînent depuis plus de trente ans. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis rompus dans la région. Le dernier cessez-le-feu avait été signé fin juillet. Le conflit, qui dure depuis plus de trois ans, aggrave encore une crise humanitaire chronique dans la région. Selon l’ONU, 400.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier. Les Nations unies ont commencé à évacuer certains de leurs personnels de Goma. Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé leurs ressortissants à quitter la ville tant que l’aéroport et les frontières sont ouverts.burx-cld/emd

RDC: le M23 aux portes de Goma, Kinshasa dénonce une “déclaration de guerre” du Rwanda

Kinshasa a accusé dimanche le Rwanda de lui avoir “déclaré la guerre” en envoyant de nouvelles troupes pour soutenir le groupe armée du M23 qui assiège désormais Goma, principale ville de l’est de la RDC, alors que l’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région.Selon des sources sécuritaires concordantes, les combats se déroulent aux portes de Goma. La capitale de la province du Nord-Kivu abrite un million d’habitants et presque autant de déplacés.La ville était déjà quasiment cernée par le M23 et 3.000 à 4.000 soldats rwandais présents dans l’est de la RDC, selon l’ONU, qui ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines après l’échec d’une médiation République démocratique du Congo (RDC)-Rwanda sous l’égide de l’Angola.Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence dimanche pour évoquer la situation.”Alors que je me tiens devant vous, une attaque d’une gravité inouïe se déroule sous les yeux du monde”, y a déclaré la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner.”De nouvelles troupes rwandaises ont franchi” la frontière et pénétré en RDC “en plein jour”, a-t-elle déclaré, dénonçant “une violation ouverte et délibérée de notre souveraineté nationale”. “C’est une agression frontale, une déclaration de guerre qui ne se cache plus derrière des artifices diplomatiques”, a-t-elle martelé.Elle a ensuite réclamé au Conseil de sécurité “des sanctions ciblées incluant le gel des avoirs et l’interdiction de voyager, non seulement contre les membres identifiés de la chaîne de commandement des forces armées rwandaises, mais aussi contre les décideurs politiques responsables de cette agression”. Ainsi qu’un “embargo total sur les exportations de tous les minerais étiquetés comme rwandais, en particulier le coltan et l’or”.Quelques heures plus tôt, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui n’avait pas aussi clairement mis en cause Kigali jusque-là, s’est dit “profondément préoccupé par l’escalade de la violence” et a appelé “les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC”, selon un communiqué de son porte-parole.Les Etats-Unis “condamnent” l’offensive du Rwanda et du M23 et utiliseront “tous les outils” disponibles contre ceux qui alimentent le conflit, a déclaré dimanche leur représentante à l’ONU.Un drone rwandais a ouvert le feu sur des positions congolaises dimanche à environ six kilomètres de Goma, ont indiqué à l’AFP des sources sécuritaires et onusiennes.Selon plusieurs sources au sein la mission de l’ONU en RDC (Monusco), “au moins deux paramilitaires” ont été gravement blessés par ces tirs.D’autres bombardements ont touché le camp de déplacés de Rusayo, dans la périphérie de Goma, selon plusieurs sources humanitaires qui n’ont pas donné de bilan.Dans le centre de Goma, de lourdes détonations ont été entendues à partir de l’aube, alors que des hélicoptères de combat de l’armée congolaise tournaient dans le ciel, selon des journalistes de l’AFP.Voitures et motos circulent mais la plupart des commerces ont fermé. Des pillages par des miliciens pro-Kinshasa ont été signalés dans des quartiers périphériques, selon la société civile. A mesure que les combats se rapprochent de nouvelles colonnes de déplacés affluent.- “S’emparer de Goma” -Samedi soir, le porte-parole de l’armée congolaise a accusé le Rwanda d’être “déterminé à s’emparer de la ville de Goma”. La ville avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23 (“Mouvement du 23 mars”), né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante.Treize soldats sud-africains, malawites et uruguayen, déployés au sein de deux forces régionales (SAMIDRC) et onusienne (Monusco) d’appui à l’armée congolaise ont été tués dans des combats avec le M23 ces derniers jours, ont annoncé samedi les autorités des trois pays.Le Rwanda a indiqué dimanche avoir “évacué” vendredi son dernier diplomate à Kinshasa. Kinshasa avait de son côté annoncé samedi rappeler ses diplomates à Kigali “avec effet immédiat”.L’Union européenne a appelé le M23 à “arrêter son avancée” et le Rwanda à “se retirer immédiatement” dans une déclaration signée par les 27 pays membres.L’Union africaine (UA) a réclamé “la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties”.Dans l’est de la RDC riche en ressources naturelles, les conflits s’enchaînent depuis plus de trente ans. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis rompus dans la région. Le dernier cessez-le-feu avait été signé fin juillet. Le conflit, qui dure depuis plus de trois ans, aggrave encore une crise humanitaire chronique dans la région. Selon l’ONU, 400.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier. Les Nations unies ont commencé à évacuer certains de leurs personnels de Goma. Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé leurs ressortissants à quitter la ville tant que l’aéroport et les frontières sont ouverts.burx-cld/emd

Des centaines d’habitants du sud du Liban bravent l’armée israélienne, 22 morts

Des centaines d’habitants du sud du Liban ont bravé dimanche l’armée israélienne et tenté de retourner dans leurs villages, certains toujours occupés par les forces israéliennes qui ont ouvert le feu en leur direction, faisant 22 morts selon les autorités libanaises.Des correspondants de l’AFP ont vu des convois de dizaines de voitures, où flottaient les drapeaux jaunes du Hezbollah, converger vers des villages dévastés par la guerre entre l’armée israélienne et le mouvement pro-iranien.En vertu de l’accord qui a mis fin le 27 novembre à la guerre, l’armée israélienne était censée avoir achevé dimanche son retrait du sud du Liban où seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU pourront désormais être déployés.Mais Israël a annoncé vendredi que l’opération se poursuivrait au-delà de cette date, affirmant que l’accord n’a pas été totalement appliqué par le Liban.L’armée israélienne a tiré dans plusieurs localités frontalières sur “des citoyens qui tentaient de revenir dans leurs villages”, faisant 22 morts, dont un soldat libanais et six femmes, et 124 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.Israël a affirmé que ses soldats avaient lancé “des tirs de sommation pour éliminer des menaces dans plusieurs zones où des suspects ont été identifiés en train de s’approcher des troupes”, ajoutant avoir “appréhendé des suspects”.Les Casques bleus, qui ont estimé que les conditions d’un retour des habitants n’étaient “pas encore réunies”, ont déclaré qu’il était “impératif d’éviter toute détérioration supplémentaire de la situation” et appelé l’armée israélienne à “éviter de tirer sur des civils en territoire libanais”.- “Nous allons revenir” -Dans une première réaction officielle, le Hezbollah, sorti affaibli de la guerre, a salué “un jour glorieux” et une “scène de fierté écrite par le grand peuple de la résistance (à Israël, ndlr) qui prouve à nouveau son attachement profond à sa terre”.Le mouvement a appelé les pays garants de l’accord à “assumer leurs responsabilités faces aux violations et aux crimes de l’ennemi israélien, et à l’obliger à se retirer entièrement”.Un mécanisme de surveillance réunissant la France, les Etats-Unis, le Liban, Israël et les Casques bleus a été mis en place pour surveiller l’application de l’accord.Un correspondant de l’AFP a vu des centaines d’habitants dans la ville de Bint Jbeil se rassembler dans la rue principale pour prier collectivement, avant de se diriger en cortège vers les villages voisins.Selon lui, des dizaines d’habitants de la localité frontalière de Maïss al-Jabal se sont dirigés à pied vers le village dévasté, où l’armée israélienne est toujours déployée.Ils brandissaient des portraits de l’ancien chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué par Israël fin septembre, et des photos de leurs proches qui ont péri durant la guerre.”Nous allons revenir dans nos villages et l’ennemi israélien va partir, même si cela fera des martyrs”, a affirmé à l’AFP Ali Harb, un jeune homme de 27 ans qui tentait de revenir dans le village dévasté de Kfarkila.Parallèlement au retrait israélien, l’accord prévoit que le Hezbollah retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire restante dans le sud.Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé sur X les habitants du sud à “attendre” avant de revenir. – “Accompagner les habitants” -Le président libanais Joseph Aoun a invité les habitants à faire preuve de “sang-froid” et à “avoir confiance en l’armée libanaise”, “soucieuse d’assurer votre retour en sécurité dans vos foyers et vos villages”.L’armée, qui se redéploie au fur et à mesure qu’Israël se retire, a annoncé dimanche soir qu’elle “continuait d’accompagner les habitants”.Elle a ajouté “se tenir à leurs côtés pour les protéger face aux attaques israéliennes”, accusant l’armée israélienne de “refuser de respecter le cessez-le-feu et de se retirer” du territoire libanais.Le président français Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’un entretien au téléphone, de “retirer ses forces encore présentes au Liban”, selon l’Elysée.Il s’agit du plus grave développement depuis l’élection de Joseph Aoun, soutenu par la communauté internationale, le 9 janvier.Disant agir en soutien au Hamas, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël au lendemain de l’attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. Ce front avait dégénéré en guerre ouverte en septembre dernier.str-kam-at-jos/sg