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Les menaces commerciales de Trump perturbent l’agenda défense des 27

Les menaces de tarifs douaniers agitées par Donald Trump à l’encontre de l’Europe ont bousculé lundi l’agenda des dirigeants des pays de l’UE, réunis à Bruxelles pour tenter de doper leurs dépenses militaires face à la menace russe et sous la pression du nouveau président américain.A l’issue de cette “retraite” informelle des 27, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a évoqué devant la presse quelques pistes de financement pour accroître les capacités de défense européenne. Elle a ainsi suggéré plus de flexibilité dans les règles budgétaires, qui limitent les déficits publics des Etats membres à 3% de leur produit intérieur brut (PIB) et leur niveau d’endettement.”Nous sommes tous d’accord pour dépenser plus et pour dépenser mieux”, a assuré de son côté Antonio Costa, le président du Conseil européen, instance qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE.Mais face aux propos menaçants du 47e président américain, qui imposé puis suspendu des droits de douane au Canada et au Mexique, les Européens ont tenté de trouver le bon ton pour préparer une éventuelle riposte.- “Nous sommes prêts” -“Si nous étions attaqués sur les sujets commerciaux, l’Europe, comme une puissance qui se tient, devra se faire respecter et donc réagir”, a lancé le président français Emmanuel Macron.Je peux seulement dire que nous sommes prêts”, a répondu lundi soir Mme von der Leyen, mais l’Europe doit aussi “être très pragmatique (…), discuter et négocier si nécessaire”, a-t-elle insisté.Car pour d’autres, la priorité surtout est d’éviter coûte que coûte une guerre commerciale “inutile et stupide”, selon les termes du Premier ministre polonais Donald Tusk.  Lors d’un déjeuner de travail, les 27 se sont entretenus avec la secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, avant de retrouver dans la soirée le Premier ministre britannique Keir Starmer, une première pour un dirigeant britannique depuis le Brexit.Ce dernier s’est dit prêt à travailler avec les Européens pour “écraser la machine de guerre” du président russe Vladimir Poutine. Il devrait retrouver les 27 en mai à l’occasion d’un sommet au Royaume-Uni où la défense sera l’un des principaux sujets, a précisé M. Costa.Depuis le lancement de l’invasion russe de l’Ukraine, les pays européens ont sensiblement augmenté leurs budgets militaires. Mais ils reconnaissent aussi presque à l’unisson qu’ils ne s’arment pas encore assez vite alors que l’inquiétude grandit face à la possibilité que Vladimir Poutine s’en prenne à l’un d’entre eux dans les années à venir.- Au moins 5% -La retour de Donald Trump à la Maison Blanche a donné une nouvelle dimension au débat, le tonitruant président répétant sur tous les tons que l’Europe ne doit plus tenir la protection américaine pour acquise.Il exige désormais que les pays européens doublent au minimum leurs dépenses militaires, en y consacrant au moins 5% de leur Produit intérieur brut, un objectif jugé irréaliste pour nombre d’entre eux.Si le consensus sur la nécessité d’augmenter les dépenses de défense est là, la façon d’y parvenir reste l’objet d’âpres débats.Bruxelles estime que le bloc devra investir 500 milliards d’euros en plus dans la défense sur la décennie à venir.Et pour certains, comme le président Emmanuel Macron, l’Europe doit surtout financer sa propre industrie de défense. “C’est en décidant d’acheter, de préférer les achats européens qu’elle (l’Europe) sera plus indépendante, c’est assez simple”, a-t-il martelé lundi.- Grand emprunt européen -Mais d’autres pays jugent qu’au moment où l’industrie européenne peine à soutenir la cadence, les critères ne devraient pas être trop stricts. Et acheter des armes aux Etats-Unis pourrait être un moyen de garder des relations au moins correctes avec Trump, arguent-ils.Nombre de pays plaident aussi pour un grand emprunt européen. Mais l’Allemagne, qui se prépare à des législatives le 23 février, ne veut pas ouvrir le débat sur ce sujet politiquement sensible.La présidente de la Commission européenne n’a toutefois pas totalement écarté l’idée d’un financement commun de projets européens spécifiques, dans le domaine par exemple des capacités de défense anti-aérienne, dont la guerre en Ukraine a révélé les capacités insuffisantes en Europe.Elle présentera les propositions de la Commission dans un “Livre blanc” sur la défense, attendu à la mi-mars, pour préparer les décisions des 27 en juin lors d’un sommet européen.

Gare d’Austerlitz à Paris: l’homme blessé par balles par la sûreté ferroviaire en état de mort cérébrale

“J’ai entendu tirer puis des cris…”: gare d’Austerlitz à Paris, un équipage de la sûreté ferroviaire de la SNCF a fait deux blessés par balles, dont une personne, qui taguait une croix gammée et qui a sorti une arme factice, déclarée en état de mort cérébrale lundi soir.”L’agent ayant fait usage de son arme (né en juillet 1978) a été placé en garde à vue pour procéder aux vérifications nécessaires”, a indiqué le parquet de Paris lundi soir, précisant que “les dépistages effectués (étaient) négatifs”. “Son arme et les cartouches ont été saisies”. La victime, un homme né en Syrie en 1976 et domicilié à Paris, avait été repéré par des agents de la RATP vers 11H “ayant gravé des croix gammées sur du mobilier RATP en différentes stations de la ligne (de métro) 9”, a relaté le parquet de Paris.Gare d’Austerlitz, vers 14H, un témoin a signalé à la SUGE, la police des chemins de fer, “qu’un homme venait de graver quatre croix gammées aux abords de la ligne 5”, poursuit la même source.Une demi-heure plus tard, la patrouille a repéré cet homme “sur le parvis extérieur”, il “a été vu mettre sa main dans son blouson” et “il en a sorti ce qui apparaissait être une arme de poing, qu’il a brandie des deux mains en direction des agents”. L’arme “s’est avérée factice” par la suite, a précisé le parquet.L’individu n’a pas obtempéré aux injonctions de l’équipage de la SUGE, et l’un des agents a fait usage d’une arme “à plusieurs reprises”, a détaillé la source policière.L’auteur des tags “grièvement blessé” avec “un pronostic vital engagé” a, selon le parquet, “été déclaré en état de mort cérébrale peu avant 19H”.”Un chauffeur de taxi se trouvant à proximité a été blessé au pied, il a été conduit à l’hôpital”, a ajouté le ministère public.Le parquet a ouvert deux enquêtes, toutes deux confiées au 3e district de la police judiciaire parisienne. L’une porte sur les violences sur personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée de mission de service public, l’autre concerne les violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée de mission de service public. “J’étais assise, hors de la gare, juste devant l’entrée. J’ai entendu tirer puis des cris… La police est arrivée immédiatement derrière”, a raconté à l’AFP une Russe vivant à Paris témoin de la scène. “C’était à proximité de la station de taxi, j’ai pensé que c’était une dispute entre deux conducteurs mais les gens avaient l’air d’avoir peur, certains couraient…”, a-t-elle aussi relaté. – Commerces fermés -Sur son compte X, le RER C a annoncé en début d’après-midi que la gare de Paris-Austerlitz n’était plus desservie, dans les deux sens de circulation, pour quelques heures en raison de mesures de sécurité.A l’intérieur de la gare, certaines voies restaient tout de même accessibles mais les trains ont du retard. Les commerces, eux, étaient fermés et un périmètre de sécurité a été installé au sein de l’enceinte, a constaté une journaliste de l’AFP.”La circulation des trains reprend progressivement”, lançaient les haut-parleurs en fin d’après-midi. “Pour des mesures de sécurité et de vérification”, un des halls d’Austerlitz, situé côté cour Seine, reste fermé, indiquait à son tour un message sonore diffusé dans la gare quelques minutes plus tard.Le parvis de la gare, située dans le XIIIe arrondissement de la capitale, était dans l’après-midi entièrement fermé au public. Des policiers ainsi que des militaires du plan Vigipirate y étaient déployés.Un camion de pompiers était stationné devant une des entrées de la gare alors que le quai d’Austerlitz était fermé à la circulation, un périmètre de sécurité ayant été installé.

Budget: les socialistes écartent la censure, Bayrou dégaine ses premiers 49.3

Conforté par la décision du PS de ne pas chercher à faire tomber son gouvernement sur les questions budgétaires, François Bayrou a dégainé lundi les premiers 49.3 de son mandat, sans grands risques pour sa survie politique malgré les motions de censure déposées par LFI.”Aucun pays ne peut vivre sans budget et la France moins que tout autre”, a argué le Premier ministre dans l’hémicycle, engageant la responsabilité de son gouvernement sur le projet de budget 2025.Le gouvernement espère ramener par ce texte le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, notamment avec de nouvelles recettes, temporaires, sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coups de rabot sur les dépenses de plusieurs ministères.Un budget bâti sur des hypothèses “un peu optimistes” de croissance, avec “peu de marges de sécurité”, a estimé le Haut conseil des finances publiques.Les Insoumis ont répondu comme attendu à l’usage de l’article 49.3 de la Constitution qui permet l’adoption d’un texte sans vote. Ils ont déposé dans la foulée une motion de censure, qui n’aura toutefois aucune chance d’aboutir sans les voix socialistes.Celle-ci devrait être débattue et soumise au vote mercredi. Son rejet entraînerait l’adoption du budget 2025 à l’Assemblée nationale, avant une adoption définitive sans suspense jeudi au Sénat.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, François Bayrou semble ainsi assuré de rester pour le moment à Matignon, même si le RN décidait de censurer. “J’ai donné à Jordan Bardella et Marine Le Pen (…) mon avis, je leur ai dit que ce budget mériterait la censure”, a déclaré lundi soir sur LCI le député et porte-parole RN Jean-Philippe Tanguy. “Mais il y a d’autres considérations.”Le groupe doit trancher mercredi.- “Intérêt général” -Le PS a fait savoir qu’à l’issue de la procédure budgétaire, il déposerait une motion de censure spontanée (article 49.2) en réaction aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire. Même si plusieurs participants au bureau national jugent qu’elle n’a “aucune chance” de recueillir les voix du RN et de faire tomber le gouvernement.”Ce que nous disons, c’est +oui+ à un budget pour les Français, mais +non+ à ce gouvernement”, a expliqué dans une interview à Libération le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, en défendant une décision guidée par “l’intérêt général”.”Nous sommes fidèles” au Nouveau Front populaire “en demeurant dans une opposition franche”, a-t-il assuré. La décision de non-censure du PS sur le budget acte encore un peu plus de sa rupture avec LFI et accentue les doutes sur l’avenir de l’alliance de gauche.”Le Nouveau Front populaire est réduit d’un parti”, a réagi le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.Le président LFI de la commission des Finances Eric Coquerel a, de son côté, fustigé un budget “encore plus austéritaire” que celui de Michel Barnier, lançant un appel au PS: “Si le RN vote la motion de censure”, il suffit que “20-25” socialistes la soutiennent.Mais, selon le groupe PS, l’ensemble de ses députés suivront la décision du bureau national pour le budget de l’Etat et celui de la Sécurité sociale. Une décision importante puisque François Bayrou a rapidement dégainé un deuxième 49.3 lundi, sur une partie de ce second texte, qui avait causé la chute de Michel Barnier en décembre.Une situation rarissime: le dernier Premier ministre ayant invoqué plusieurs fois le 49.3 le même jour était Michel Rocard, il y a près de 35 ans, selon le site de l’Assemblée.- D’autres 49.3 attendus -“C’est une obligation pour nous d’avoir un texte qui permette aux acteurs d’avoir une feuille de route claire”, a justifié le Premier ministre en engageant à nouveau la responsabilité du gouvernement. LFI répondant par une deuxième motion de censure.La ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin a elle défendu “une première étape” dans le rétablissement des comptes, estimant que le déficit de la Sécu sera “supérieur à 22 milliards d’euros” en 2025.”Le texte que nous allons adopter ne règle aucun des problèmes structurels de nos comptes publics et de nos comptes sociaux”, a alerté le rapporteur général Thibault Bazin, élu du parti Les Républicains (LR).François Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur d’autres pans de ce projet de budget de la Sécurité sociale, en espérant par la suite une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.parl-pol/sde/gvy

Netanyahu à Washington pour parler de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’entretient lundi à Washington avec l’allié américain de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza et doit être reçu mardi par Donald Trump.Deux responsables du Hamas ont déclaré de leur côté que le mouvement islamiste palestinien était “prêt à entamer les négociations pour la deuxième phase” du cessez-le-feu avec …

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Netanyahu à Washington pour parler de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’entretient lundi à Washington avec l’allié américain de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza et doit être reçu mardi par Donald Trump.Deux responsables du Hamas ont déclaré de leur côté que le mouvement islamiste palestinien était “prêt à entamer les négociations pour la deuxième phase” du cessez-le-feu avec Israël.M. Netanyahu deviendra mardi le premier dirigeant étranger à être reçu par le président américain depuis son investiture, symbole de l’alliance indéfectible entre les deux pays.Sa visite coïncide avec la reprise cette semaine des négociations, par médiateurs interposés, entre Israël et le Hamas sur la deuxième phase du cessez-le-feu. Celle-ci est censée permettre la libération des derniers otages retenus dans la bande de Gaza et la fin définitive de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.Elle intervient aussi alors qu’Israël mène depuis le 21 janvier une vaste opération militaire dans le nord de la Cisjordanie occupée.Donald Trump a affirmé lundi n’avoir “aucune garantie” que le cessez-le-feu en place depuis le 19 janvier dans la bande de Gaza se prolonge. Son émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui était présent à ses côtés, a ajouté: “Cela tient jusqu’ici et nous avons certainement l’espoir (…) de faire sortir les otages et de sauver des vies et d’arriver, nous l’espérons, à une résolution pacifique de tout cela”.M. Netanyahu rencontre lundi Steve Witkoff, qui enchaînera dans la semaine avec le Premier ministre du Qatar et de hauts responsables égyptiens, les autres médiateurs dans ce dossier. Le dirigeant israélien a indiqué qu’il évoquerait mardi avec son hôte “la victoire contre le Hamas, le retour de tous nos otages et la lutte contre l’axe iranien”.Au terme des libérations intervenues au cours de la première phase du cessez-le-feu, le Hamas détiendra encore une cinquantaine d’otages, morts ou vivants.Cette première phase a aussi permis jusqu’à présent le retour dans le nord de la bande de Gaza de plus de 545.000 déplacés, selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).Les discussions à venir porteront notamment sur “la prévention d’un retour à la guerre, le retrait militaire” israélien de Gaza et “les critères” des échanges des derniers otages israéliens et des prisonniers palestiniens, a indiqué lundi à l’AFP un responsable du Hamas.”Nous attendons que les médiateurs lancent la deuxième phase”, a précisé le second.  – Autres priorités -Après M. Netanyahu, Donald Trump doit recevoir le roi Abdallah II de Jordanie le 11 février.Dès son retour à la Maison Blanche, le président américain avait proposé de faire “tout simplement le ménage” à Gaza et de transférer les Palestiniens dans des lieux “plus sûrs” comme l’Egypte ou la Jordanie, suscitant une levée de boucliers sur la scène internationale.Il a débloqué la livraison à Israël de bombes de 2.000 livres (quelque 900 kilos), que son prédécesseur, Joe Biden, avait suspendue. Et annulé des sanctions financières contre des colons israéliens, accusés de violences contre des Palestiniens.”Pour Netanyahu, une relation privilégiée avec la Maison Blanche est un outil essentiel”, note Céline Touboul, codirectrice de la Fondation pour la coopération économique (ECF), à Tel-Aviv. M. Trump entend aussi faire tenir le cessez-le-feu dans le sud du Liban entre Israël et le Hezbollah. Ses conseillers “affirment que la reprise des combats au Moyen-Orient l’empêcherait de s’attaquer à (…) ses priorités les plus urgentes”, estime le Soufan Center, groupe de réflexion basé à New York. Notamment la lutte contre l’immigration illégale venue du Mexique et le règlement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.- Opérations meurtrières en Cisjordanie – Mais les tensions croissantes en Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne mène des opérations meurtrières depuis plusieurs semaines, pourraient s’inviter dans les discussions. La présidence palestinienne a dénoncé le “nettoyage ethnique” commis selon elle par Israël, selon son porte-parole. Nabil Abou Roudeina a appelé Washington à “intervenir (…) avant qu’il ne soit trop tard”.L’armée israélienne a affirmé avoir tué plus de 50 “terroristes” dans le territoire depuis le 14 janvier. Le ministère de la Santé palestinien a compté 70 personnes tuées par Israël en Cisjordanie occupée depuis le 1er janvier.Les discussions devraient aussi porter sur les concessions que Benjamin Netanyahu devra accepter pour relancer la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, qui semblait en bonne voie jusqu’au 7 octobre 2023. Depuis, Ryad martèle qu’elle ne sera pas possible sans solution viable pour les Palestiniens.Mais une partie de la coalition gouvernementale israélienne veut reprendre les combats à Gaza dès la fin de la première phase du cessez-le-feu. A défaut, le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, menace de quitter le gouvernement, ce qui priverait M. Netanyahu de majorité.Le chef du gouvernement israélien pourrait devoir “choisir entre une relation privilégiée avec le président américain, ou le maintien de sa coalition”, résume Céline Touboul.

Netanyahu à Washington pour parler de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’entretient lundi à Washington avec l’allié américain de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza et doit être reçu mardi par Donald Trump.Deux responsables du Hamas ont déclaré de leur côté que le mouvement islamiste palestinien était “prêt à entamer les négociations pour la deuxième phase” du cessez-le-feu avec Israël.M. Netanyahu deviendra mardi le premier dirigeant étranger à être reçu par le président américain depuis son investiture, symbole de l’alliance indéfectible entre les deux pays.Sa visite coïncide avec la reprise cette semaine des négociations, par médiateurs interposés, entre Israël et le Hamas sur la deuxième phase du cessez-le-feu. Celle-ci est censée permettre la libération des derniers otages retenus dans la bande de Gaza et la fin définitive de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.Elle intervient aussi alors qu’Israël mène depuis le 21 janvier une vaste opération militaire dans le nord de la Cisjordanie occupée.Donald Trump a affirmé lundi n’avoir “aucune garantie” que le cessez-le-feu en place depuis le 19 janvier dans la bande de Gaza se prolonge. Son émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui était présent à ses côtés, a ajouté: “Cela tient jusqu’ici et nous avons certainement l’espoir (…) de faire sortir les otages et de sauver des vies et d’arriver, nous l’espérons, à une résolution pacifique de tout cela”.M. Netanyahu rencontre lundi Steve Witkoff, qui enchaînera dans la semaine avec le Premier ministre du Qatar et de hauts responsables égyptiens, les autres médiateurs dans ce dossier. Le dirigeant israélien a indiqué qu’il évoquerait mardi avec son hôte “la victoire contre le Hamas, le retour de tous nos otages et la lutte contre l’axe iranien”.Au terme des libérations intervenues au cours de la première phase du cessez-le-feu, le Hamas détiendra encore une cinquantaine d’otages, morts ou vivants.Cette première phase a aussi permis jusqu’à présent le retour dans le nord de la bande de Gaza de plus de 545.000 déplacés, selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).Les discussions à venir porteront notamment sur “la prévention d’un retour à la guerre, le retrait militaire” israélien de Gaza et “les critères” des échanges des derniers otages israéliens et des prisonniers palestiniens, a indiqué lundi à l’AFP un responsable du Hamas.”Nous attendons que les médiateurs lancent la deuxième phase”, a précisé le second.  – Autres priorités -Après M. Netanyahu, Donald Trump doit recevoir le roi Abdallah II de Jordanie le 11 février.Dès son retour à la Maison Blanche, le président américain avait proposé de faire “tout simplement le ménage” à Gaza et de transférer les Palestiniens dans des lieux “plus sûrs” comme l’Egypte ou la Jordanie, suscitant une levée de boucliers sur la scène internationale.Il a débloqué la livraison à Israël de bombes de 2.000 livres (quelque 900 kilos), que son prédécesseur, Joe Biden, avait suspendue. Et annulé des sanctions financières contre des colons israéliens, accusés de violences contre des Palestiniens.”Pour Netanyahu, une relation privilégiée avec la Maison Blanche est un outil essentiel”, note Céline Touboul, codirectrice de la Fondation pour la coopération économique (ECF), à Tel-Aviv. M. Trump entend aussi faire tenir le cessez-le-feu dans le sud du Liban entre Israël et le Hezbollah. Ses conseillers “affirment que la reprise des combats au Moyen-Orient l’empêcherait de s’attaquer à (…) ses priorités les plus urgentes”, estime le Soufan Center, groupe de réflexion basé à New York. Notamment la lutte contre l’immigration illégale venue du Mexique et le règlement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.- Opérations meurtrières en Cisjordanie – Mais les tensions croissantes en Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne mène des opérations meurtrières depuis plusieurs semaines, pourraient s’inviter dans les discussions. La présidence palestinienne a dénoncé le “nettoyage ethnique” commis selon elle par Israël, selon son porte-parole. Nabil Abou Roudeina a appelé Washington à “intervenir (…) avant qu’il ne soit trop tard”.L’armée israélienne a affirmé avoir tué plus de 50 “terroristes” dans le territoire depuis le 14 janvier. Le ministère de la Santé palestinien a compté 70 personnes tuées par Israël en Cisjordanie occupée depuis le 1er janvier.Les discussions devraient aussi porter sur les concessions que Benjamin Netanyahu devra accepter pour relancer la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, qui semblait en bonne voie jusqu’au 7 octobre 2023. Depuis, Ryad martèle qu’elle ne sera pas possible sans solution viable pour les Palestiniens.Mais une partie de la coalition gouvernementale israélienne veut reprendre les combats à Gaza dès la fin de la première phase du cessez-le-feu. A défaut, le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, menace de quitter le gouvernement, ce qui priverait M. Netanyahu de majorité.Le chef du gouvernement israélien pourrait devoir “choisir entre une relation privilégiée avec le président américain, ou le maintien de sa coalition”, résume Céline Touboul.

Musk, le coup de force au coeur de l’Etat américain

C’est une entreprise inédite dans l’histoire des Etats-Unis et peut-être des démocraties occidentales: Elon Musk, soutenu par Donald Trump, bouleverse le fonctionnement de l’Etat fédéral américain, sans mandat électoral, sans portefeuille de ministre, et sans autre supervision que celle du président américain.L’homme le plus riche du monde “ne peut pas et ne pourra pas” faire quoi que ce soit “sans notre accord,” a assuré lundi Donald Trump, interrogé sur le rôle du patron de Tesla, SpaceX et X, à la tête d’une commission pour l’efficacité gouvernementale, le “Department of government efficiency” (DOGE).Un journaliste lui a ensuite demandé s’il approuvait la méthode très interventionniste de son allié, qui a pris le contrôle de certains leviers administratifs très sensibles, comme le système de paiements du Trésor, et le président n’a guère laissé de place au doute.”Pour l’essentiel, oui. S’il faisait quoi que ce soit qui n’a pas mon accord, je vous le ferais savoir très vite”, a-t-il ajouté.Dans la nuit de dimanche à lundi, c’est Elon Musk lui-même qui a annoncé le démantèlement de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), dotée d’un budget annuel de 40 milliards de dollars.”Nous la fermons”, a-t-il dit sur son réseau X. “J’en ai parlé en détail (avec Donald Trump) et il est d’accord”.- “Un test” -“Personne n’a élu Elon Musk”, s’est indignée la sénatrice démocrate Elizabeth Warren sur le réseau Bluesky.”Musk et ses employés privés essaient de fermer une agence créée et financée par le Congrès. (…) C’est un test. Le Congrès doit utiliser ses pouvoirs, ou perdre ses pouvoirs”, a averti un autre élu démocrate, Jason Crow, sur X.Le rôle du multimilliardaire, lui-même bénéficiaire de gros contrats fédéraux, échappe au fonctionnement institutionnel habituel.”Les présidents ont souvent eu des conseillers informels du monde des affaires mais le rôle quasi-officiel d’Elon Musk et ses affirmations selon lesquelles il agit au nom de (Donald Trump) pour prendre des décisions (…) est, à ma connaissance, sans précédent”, a déclaré à l’AFP Jeffrey Lubbers, professeur de droit à la American University.Malgré son nom de “department”, désignant les ministères fédéraux, DOGE est en réalité un organisme de conseil externe placé sous l’autorité directe de Donald Trump et à durée limitée – il doit cesser d’exister le 4 juillet 2026.Pendant la campagne, Elon Musk avait assuré pouvoir réduire la dépense publique fédérale de 2.000 milliards de dollars. Il a depuis revu ses intentions à la baisse et parle de 1.000 milliards de dollars, une somme qui reste absolument colossale.Le grand patron, qui n’a pas de mandat électoral, devra-t-il rendre des comptes au Congrès, détenteur du pouvoir budgétaire? Est-il soumis à de quelconques règles déontologiques, au même titre qu’un ministre ou d’autres grands commis de l’Etat? Rien n’est moins sûr.Cette opacité suscite une vive discussion sur de potentiels conflits d’intérêt, puisqu’il pourrait faire des recommandations ayant un impact direct sur ses entreprises, de l’automobile au numérique en passant par l’espace.La presse américaine fait état de tentatives, plus ou moins brutales, de jeunes employés de DOGE pour forcer l’entrée de certains bureaux ou systèmes informatiques d’agences fédérales.- Paiements -Selon plusieurs médias, le haut fonctionnaire du Trésor en charge des paiements de tout l’Etat fédéral, qui supervise le versement de milliards de dollars en prestations sociales, salaires et autres règlements de factures, a été écarté parce qu’il s’opposait aux lieutenants d’Elon Musk.Lequel a finalement obtenu l’accès à ce système et ainsi aux données personnelles et financières de centaines de millions d’Américains.”Le seul moyen d’arrêter la fraude et le gaspillage de l’argent des contribuables est de suivre les circuits de paiement et de suspendre les transactions douteuses. C’est évident”, a-t-il justifié sur X.Les fonctionnaires fédéraux sont la cible d’une mesure après l’autre depuis le 20 janvier, chacune portant la patte de l’homme d’affaires de 53 ans: fin du télétravail sous peine de licenciement, plan de départs volontaires, fin des politiques de diversité.Dans une tribune publiée le 20 novembre dernier par le Wall Street Journal, Elon Musk avait dit qu’il travaillerait “comme un entrepreneur”.Le patron de Tesla a raconté qu’il dormait à l’usine pendant des périodes chargées pour le constructeur automobile. Selon le site Wired, il a confié à des amis faire la même chose désormais au siège de DOGE, dans un imposant bâtiment administratif jouxtant la Maison Blanche.

Musk, le coup de force au coeur de l’Etat américain

C’est une entreprise inédite dans l’histoire des Etats-Unis et peut-être des démocraties occidentales: Elon Musk, soutenu par Donald Trump, bouleverse le fonctionnement de l’Etat fédéral américain, sans mandat électoral, sans portefeuille de ministre, et sans autre supervision que celle du président américain.L’homme le plus riche du monde “ne peut pas et ne pourra pas” faire …

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