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Un juge bloque l’accès à Elon Musk du système de paiements du Trésor américain

Un juge fédéral des Etats-Unis a bloqué samedi l’accès au système de paiements du Trésor américain par la commission à l’efficacité gouvernementale (Doge) confiée à Elon Musk, un nouvel obstacle judiciaire aux réformes lancées par le président Donald Trump.Dans une ordonnance de référé, le juge Paul A. Engelmayer a interdit l’accès aux données stockées au Trésor américain à toutes les personnes nommées par le pouvoir politique, “tous les agents spéciaux du gouvernement” ainsi que “tous les employés gouvernementaux détachés par une agence extérieure au Trésor”.Cet ordre temporaire, en vigueur jusqu’à une audience prévue le 14 février, stipule également que toute personne ayant accédé aux données des archives du ministère des Finances depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier doit “détruire immédiatement toutes les copies du matériel téléchargé”.Des collaborateurs d’Elon Musk, nommé par M. Trump à la tête du Doge, avaient pris il y a quelques jours le contrôle du système de paiements du Trésor américain, une mesure dénoncée par les élus démocrates comme étant “extrêmement dangereuse”.”La seule façon d’arrêter la fraude et le gaspillage de l’argent des contribuables est de pouvoir suivre les flux de paiement et de bloquer les transactions suspectes pour les examiner”, avait alors justifié M. Musk, le patron de Tesla et de SpaceX, dans un message posté sur son réseau social X.L’affaire avait été portée devant la justice par les procureurs de 19 Etats américains, estimant que l’administration Trump avait violé la loi en élargissant l’accès aux données sensibles du Trésor aux membres du personnel du Doge, commission chargée par le président de réduire les dépenses publiques.Ces Etats “subiraient un préjudice irréparable en l’absence de mesures injonctives”, a estimé le juge Engelmayer dans son ordonnance. “C’est dû à la fois au risque que présente la nouvelle politique de divulgation d’informations sensibles et confidentielles ainsi qu’au risque accru que les systèmes en question soient plus vulnérables qu’auparavant aux piratages”, a-t-il écrit.Cette prise de contrôle du système des paiements du Trésor par l’homme le plus riche du monde avait aussi vivement contestée par des syndicats et des groupes de défense des droits humains.Selon une note interne du Trésor américain, l’accès de l’équipe du Doge aux systèmes de paiement fédéraux constitue “la plus grande menace interne à laquelle le bureau du service fiscal ait jamais été confronté”, ont rapporté des médias américains.- USAID dans la ligne de mire -Vendredi, le président américain a réclamé la suppression pure et simple de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), qui apporte son soutien à des millions de personnes dans le monde.La grande agence humanitaire du gouvernement américain va voir ses effectifs passer de quelque 10.000 salariés à moins de 300, selon le New York Times.Ce quasi-démantèlement, effectué sous l’impulsion d’Elon Musk, représente “l’une des pires et plus coûteuses bourdes de politique étrangère de l’histoire américaine”, d’après l’ancienne patronne de USAID, Samantha Power.Saisi par un syndicat représentant des fonctionnaires de l’USAID, un juge fédéral a cependant annoncé vendredi qu’il allait suspendre la décision de l’administration Trump de placer une partie des employés en congé administratif.L’agence humanitaire américaine intervient dans quelque 120 pays, y compris les plus pauvres du monde.Donald Trump estime qu'”il faut la supprimer!”, comme il l’a écrit – en majuscules – sur son réseau Truth Social. “La corruption” chez USAID “est à des niveaux jamais vus”, a-t-il assuré, sans étayer son propos. “Oui, M. le président!” a réagi sur son réseau social X Elon Musk. L’homme le plus riche du monde avait déjà affirmé qu’USAID était un “nid de vipères de marxistes (…) qui détestent l’Amérique”.

Un juge bloque l’accès à Elon Musk du système de paiements du Trésor américain

Un juge fédéral des Etats-Unis a bloqué samedi l’accès au système de paiements du Trésor américain par la commission à l’efficacité gouvernementale (Doge) confiée à Elon Musk, un nouvel obstacle judiciaire aux réformes lancées par le président Donald Trump.Dans une ordonnance de référé, le juge Paul A. Engelmayer a interdit l’accès aux données stockées au Trésor américain à toutes les personnes nommées par le pouvoir politique, “tous les agents spéciaux du gouvernement” ainsi que “tous les employés gouvernementaux détachés par une agence extérieure au Trésor”.Cet ordre temporaire, en vigueur jusqu’à une audience prévue le 14 février, stipule également que toute personne ayant accédé aux données des archives du ministère des Finances depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier doit “détruire immédiatement toutes les copies du matériel téléchargé”.Des collaborateurs d’Elon Musk, nommé par M. Trump à la tête du Doge, avaient pris il y a quelques jours le contrôle du système de paiements du Trésor américain, une mesure dénoncée par les élus démocrates comme étant “extrêmement dangereuse”.”La seule façon d’arrêter la fraude et le gaspillage de l’argent des contribuables est de pouvoir suivre les flux de paiement et de bloquer les transactions suspectes pour les examiner”, avait alors justifié M. Musk, le patron de Tesla et de SpaceX, dans un message posté sur son réseau social X.L’affaire avait été portée devant la justice par les procureurs de 19 Etats américains, estimant que l’administration Trump avait violé la loi en élargissant l’accès aux données sensibles du Trésor aux membres du personnel du Doge, commission chargée par le président de réduire les dépenses publiques.Ces Etats “subiraient un préjudice irréparable en l’absence de mesures injonctives”, a estimé le juge Engelmayer dans son ordonnance. “C’est dû à la fois au risque que présente la nouvelle politique de divulgation d’informations sensibles et confidentielles ainsi qu’au risque accru que les systèmes en question soient plus vulnérables qu’auparavant aux piratages”, a-t-il écrit.Cette prise de contrôle du système des paiements du Trésor par l’homme le plus riche du monde avait aussi vivement contestée par des syndicats et des groupes de défense des droits humains.Selon une note interne du Trésor américain, l’accès de l’équipe du Doge aux systèmes de paiement fédéraux constitue “la plus grande menace interne à laquelle le bureau du service fiscal ait jamais été confronté”, ont rapporté des médias américains.- USAID dans la ligne de mire -Vendredi, le président américain a réclamé la suppression pure et simple de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), qui apporte son soutien à des millions de personnes dans le monde.La grande agence humanitaire du gouvernement américain va voir ses effectifs passer de quelque 10.000 salariés à moins de 300, selon le New York Times.Ce quasi-démantèlement, effectué sous l’impulsion d’Elon Musk, représente “l’une des pires et plus coûteuses bourdes de politique étrangère de l’histoire américaine”, d’après l’ancienne patronne de USAID, Samantha Power.Saisi par un syndicat représentant des fonctionnaires de l’USAID, un juge fédéral a cependant annoncé vendredi qu’il allait suspendre la décision de l’administration Trump de placer une partie des employés en congé administratif.L’agence humanitaire américaine intervient dans quelque 120 pays, y compris les plus pauvres du monde.Donald Trump estime qu'”il faut la supprimer!”, comme il l’a écrit – en majuscules – sur son réseau Truth Social. “La corruption” chez USAID “est à des niveaux jamais vus”, a-t-il assuré, sans étayer son propos. “Oui, M. le président!” a réagi sur son réseau social X Elon Musk. L’homme le plus riche du monde avait déjà affirmé qu’USAID était un “nid de vipères de marxistes (…) qui détestent l’Amérique”.

“Make Europe Great Again”: l’extrême droite européenne s’affiche conquérante à Madrid

Avec Viktor Orban et Marine Le Pen en têtes d’affiche, de nombreux responsables d’extrême droite européens participent côte à côte samedi à un meeting à Madrid pour défendre un “virage à 180 degrés” de l’Union européenne, dans le sillage de la vague trumpiste.”Make Europe Great Again”: c’est sous ce mot d’ordre inspiré du “Make America …

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“Make Europe Great Again”: l’extrême droite européenne s’affiche conquérante à Madrid

Avec Viktor Orban et Marine Le Pen en têtes d’affiche, de nombreux responsables d’extrême droite européens participent côte à côte samedi à un meeting à Madrid pour défendre un “virage à 180 degrés” de l’Union européenne, dans le sillage de la vague trumpiste.”Make Europe Great Again”: c’est sous ce mot d’ordre inspiré du “Make America Great Again” du président américain Donald Trump que les leaders du groupe parlementaire Patriotes pour l’Europe se sont rassemblés samedi matin dans un hôtel proche de l’aéroport madrilène.Ce sommet, organisé par le parti de droite radicale espagnol Vox, va voir défiler à la tribune le Premier ministre hongrois et la cheffe de file du Rassemblement national (RN) français, mais aussi le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini (La Ligue), l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis (ANO) ou encore Geert Wilders, parfois surnommé le “Trump néerlandais”, dont le Parti de la liberté est arrivé en tête des élections législatives de novembre dernier.L’AfD allemande et les Frères d’Italie de la Première ministre Giorgia Meloni – seule dirigeante européenne présente à la cérémonie d’investiture du président américain – ne sont en revanche pas présents, faisant partie d’autres groupes parlementaires européens.- “Démonstration de force” -Selon le parti espagnol Vox, qui organise le rassemblement, quelque 2.000 personnes assistent à cette rencontre, convoquée au lendemain d’un dîner entre les leaders de Patriotes pour l’Europe et Kevin Roberts, le président du groupe de réflexion ultraconservateur américain The Heritage Foundation.”L’ère des élites bruxelloises est terminée”, ont déclaré dans un communiqué commun les membres de ce groupe parlementaire, dénonçant le “fanatisme climatique”, l'”immigration illégale” et la “réglementation excessive” promus selon eux par la Commission européenne. Il faut “un virage à 180 degrés” de l”UE, insiste Vox.Pour ces responsables politiques, le sommet de Madrid doit servir de “démonstration de force”, observe auprès de l’AFP Steven Forti, de l’Université autonome de Barcelone, pour qui le groupe Patriotes pour l’Europe, créé il y a quelques mois, reste une coalition fragile.Avec 86 députés – dont 30 issus du RN – sur un total de 720, ce groupe est la troisième force au Parlement européen depuis les élections européennes de juin 2024.Mais il se trouve en concurrence à Bruxelles et Strasbourg avec deux autres groupes d’extrême droite, les Conservateurs et réformistes européens (80 élus), menés par le parti de Giorgia Meloni, et l’Europe des nations souveraines (26 élus), qui compte parmi ses membres l’AfD.Dans ce contexte, Patriotes pour l’Europe veut “montrer sa centralité dans la compétition” avec ces autres coalitions, souligne Steven Forti.- “Occuper Bruxelles!” -Pour le chercheur, Patriotes pour l’Europe souhaite plus largement “profiter de la vague provoquée par la victoire de Trump et du choc que les mesures de Trump provoquent dans l’UE” pour redessiner “les équilibres” au sein de l’Union.Considéré comme l’un des plus proches alliés de Donald Trump en Europe, Viktor Orban a multiplié ces dernières semaines les déclarations enflammées, assurant que l’extrême droite était “le nouveau courant dominant” en Europe. “A notre tour d’occuper Bruxelles!”, a-t-il lancé.Pour Steven Forti, la mouvance Patriotes pour l’Europe “a un point commun avec Trump, c’est qu’elle veut fragiliser l’Union européenne”. Mais les prises de position du président américain peuvent aussi générer des “tensions” entre les différentes composantes de l’extrême droite européenne.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a ainsi intensifié ses attaques contre l’Europe, entre menaces de hausse des droits de douane et velléités d’annexion du Groenland, un territoire danois. De quoi gêner aux entournures les partis nationalistes au sein de l’UE.”Aimer le patriotisme de Donald Trump, ça ne veut pas dire être le vassal des Etats-Unis”, a ainsi assuré mi-janvier Jordan Bardella, le président du RN, qui entend garder ses distances avec le président américain, dont les outrances inquiètent.A Madrid, Marine Le Pen cherchera à trouver un point d’équilibre vis-à-vis de Donald Trump, selon son entourage – les lepénistes ont du reste peu goûté le slogan “Make Europe Great Again” choisi pour le sommet, jugé “grotesque” par la garde rapprochée de l’ex-candidate à la présidentielle française.vab-burs/mdm/ab

“Make Europe Great Again”: l’extrême droite européenne s’affiche conquérante à Madrid

Avec Viktor Orban et Marine Le Pen en têtes d’affiche, de nombreux responsables d’extrême droite européens participent côte à côte samedi à un meeting à Madrid pour défendre un “virage à 180 degrés” de l’Union européenne, dans le sillage de la vague trumpiste.”Make Europe Great Again”: c’est sous ce mot d’ordre inspiré du “Make America Great Again” du président américain Donald Trump que les leaders du groupe parlementaire Patriotes pour l’Europe se sont rassemblés samedi matin dans un hôtel proche de l’aéroport madrilène.Ce sommet, organisé par le parti de droite radicale espagnol Vox, va voir défiler à la tribune le Premier ministre hongrois et la cheffe de file du Rassemblement national (RN) français, mais aussi le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini (La Ligue), l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis (ANO) ou encore Geert Wilders, parfois surnommé le “Trump néerlandais”, dont le Parti de la liberté est arrivé en tête des élections législatives de novembre dernier.L’AfD allemande et les Frères d’Italie de la Première ministre Giorgia Meloni – seule dirigeante européenne présente à la cérémonie d’investiture du président américain – ne sont en revanche pas présents, faisant partie d’autres groupes parlementaires européens.- “Démonstration de force” -Selon le parti espagnol Vox, qui organise le rassemblement, quelque 2.000 personnes assistent à cette rencontre, convoquée au lendemain d’un dîner entre les leaders de Patriotes pour l’Europe et Kevin Roberts, le président du groupe de réflexion ultraconservateur américain The Heritage Foundation.”L’ère des élites bruxelloises est terminée”, ont déclaré dans un communiqué commun les membres de ce groupe parlementaire, dénonçant le “fanatisme climatique”, l'”immigration illégale” et la “réglementation excessive” promus selon eux par la Commission européenne. Il faut “un virage à 180 degrés” de l”UE, insiste Vox.Pour ces responsables politiques, le sommet de Madrid doit servir de “démonstration de force”, observe auprès de l’AFP Steven Forti, de l’Université autonome de Barcelone, pour qui le groupe Patriotes pour l’Europe, créé il y a quelques mois, reste une coalition fragile.Avec 86 députés – dont 30 issus du RN – sur un total de 720, ce groupe est la troisième force au Parlement européen depuis les élections européennes de juin 2024.Mais il se trouve en concurrence à Bruxelles et Strasbourg avec deux autres groupes d’extrême droite, les Conservateurs et réformistes européens (80 élus), menés par le parti de Giorgia Meloni, et l’Europe des nations souveraines (26 élus), qui compte parmi ses membres l’AfD.Dans ce contexte, Patriotes pour l’Europe veut “montrer sa centralité dans la compétition” avec ces autres coalitions, souligne Steven Forti.- “Occuper Bruxelles!” -Pour le chercheur, Patriotes pour l’Europe souhaite plus largement “profiter de la vague provoquée par la victoire de Trump et du choc que les mesures de Trump provoquent dans l’UE” pour redessiner “les équilibres” au sein de l’Union.Considéré comme l’un des plus proches alliés de Donald Trump en Europe, Viktor Orban a multiplié ces dernières semaines les déclarations enflammées, assurant que l’extrême droite était “le nouveau courant dominant” en Europe. “A notre tour d’occuper Bruxelles!”, a-t-il lancé.Pour Steven Forti, la mouvance Patriotes pour l’Europe “a un point commun avec Trump, c’est qu’elle veut fragiliser l’Union européenne”. Mais les prises de position du président américain peuvent aussi générer des “tensions” entre les différentes composantes de l’extrême droite européenne.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a ainsi intensifié ses attaques contre l’Europe, entre menaces de hausse des droits de douane et velléités d’annexion du Groenland, un territoire danois. De quoi gêner aux entournures les partis nationalistes au sein de l’UE.”Aimer le patriotisme de Donald Trump, ça ne veut pas dire être le vassal des Etats-Unis”, a ainsi assuré mi-janvier Jordan Bardella, le président du RN, qui entend garder ses distances avec le président américain, dont les outrances inquiètent.A Madrid, Marine Le Pen cherchera à trouver un point d’équilibre vis-à-vis de Donald Trump, selon son entourage – les lepénistes ont du reste peu goûté le slogan “Make Europe Great Again” choisi pour le sommet, jugé “grotesque” par la garde rapprochée de l’ex-candidate à la présidentielle française.vab-burs/mdm/ab

A Tel-Aviv, le choc face aux visages émaciés des otages libérés

La stupeur parcourt la foule réunie sur la “place des otages” à Tel-Aviv, quand les visages amaigris des trois otages israéliens apparaissent en direct depuis Deir el-Balah, dans la bande de Gaza.Sur un écran géant, Ohad Ben-Ami, Eli Sharabi, et Or Levy marchent encadrés par des hommes de la branche armée du Hamas vers une estrade.Les centaines de personnes ayant afflué sur cette place emblématique de la mobilisation pour les otages, les regardent médusés. Ils ont passé près de 500 jours en captivité, les silhouettes sont décharnées, les traits tirés.C’est la première fois depuis le début de cette trêve que des otages libérés sont à ce point marqués physiquement. Leurs regards sont traversés par l’inquiétude, la douleur, ou une sorte d’absence.Dans la métropole côtière, à moins de 100 kilomètres du lieu de libération des otages, plusieurs personnes portent leur main devant leur bouche, d’autres secouent la tête de gauche à droite, incrédules.L’instant d’avant, l’assemblée était encore joyeuse, applaudissant régulièrement en voyant les préparatifs de la libération retransmis à la télévision israélienne.De fait, la consternation est vite chassée par un retour à la joie, au soulagement de voir de nouveaux concitoyens en route vers Israël.- Résilience -Une femme mêle les larmes au sourire alors que les trois Israéliens sont enfin remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).Un homme qui avait brièvement baissé sa pancarte la relève au-dessus des têtes: “Désolé que cela ait pris tant de temps, bienvenue à la maison”.Comme lors des précédentes libérations, la place regorge de portraits des otages. Celui d’Or Levy porte l’inscription “33 ans”, barrée. Ce père de famille en a eu 34 en captivité.Sa femme, Einav, a été tuée lors de l’attaque du Hamas contre le festival de musique Nova le 7 octobre 2023 où ils se trouvaient ensemble. Leur fils, Almog, trois ans, vit depuis chez ses grands-parents.Les habitués de la place, et ils sont nombreux, connaissent tous les histoires des captifs. Ils savent aussi que l’épouse d’Eli Sharabi et leurs deux filles adolescentes ont été tuées dans leur maison du kibboutz Beeri dans le sud d’Israël, lors de l’attaque du 7-Octobre.Et que Yossi Sharabi, le frère aîné d’Eli Sharabi, enlevé séparément, est présumé mort. Des situations bouleversantes, qui font se superposer des émotions contradictoires.”Je pensais qu’ils reviendraient, mais j’ai pleuré car ils sont brisés, ils ne ressemblent pas à des êtres humains normaux”, raconte Dina, qui n’a pas souhaité donner son nom.”Ils ont l’air triste et souffrant, et ils ne savent toujours pas ce qui les attend après leur retour.”Ces derniers jours, le sort de Shiri Bibas, prise en otage avec ses deux petits, Ariel et Kfir, a été évoqué une nouvelle fois par le Hamas. Le premier avait huit mois et demi le jour de leur enlèvement, le second quatre ans.- Nouvel accomplissement -Le mouvement islamiste assure que tous trois ont été tués par un bombardement israélien en 2023. Il affirme être prêt à remettre les dépouilles, si Israël lui fournit les pelleteuses nécessaires à leur extraction de sous les gravas. Au milieu des tee-shirts fluo floqués “vous n’êtes pas seul” et des autocollants “ramenez-les tous à la maison”, les visages des jeunes frères sont aussi portés à bout de bras.Sur des drapeaux israéliens, l’étoile de David enlace le ruban jaune, symbole d’un mouvement ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans le pays. Cette nouvelle libération, si difficile à regarder soit-elle, constitue malgré tout un nouvel accomplissement.Peu après l’annonce par l’armée israélienne qu’elle a pris en charge les trois otages libérés, un groupe de femmes se met à danser et à chanter devant l’écran géant.De la main, elles miment un geste désormais associé à Emily Damari, jeune femme libérée en janvier et ayant perdu deux doigts lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël.Pour les Israéliens, particulièrement éprouvés par des mois de guerre et de tensions, les photos de cette Israélo-Britannique tout sourire, montrant sa main mutilée après avoir retrouvé sa mère, ont suscité un fort symbole d’identification.Certains font de ce geste de la main, deux doigts pliés vers l’intérieur, un nouvel emblème de la résilience de leur peuple.Jetant un oeil aux rediffusions des premières images des trois hommes libérés à Gaza, Noya Ziv, une habitante de Tel-Aviv venue sur la place, commente: “Ils sont fatigués et maigres, mais ils vont se remettre sur pied et récupérer”.”Le plus important, c’est qu’ils soient de retour.”

Ferveur et tradition catholiques aux obsèques d’Emile dans le Var

Plusieurs centaines de personnes, des proches mais aussi des anonymes, ont participé samedi, dans la ferveur et la tradition catholiques, à la messe d’obsèques du petit Emile, célébrée 19 mois jour pour jour après sa disparition, en la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var).L’office religieux a débuté à 10H00 précises en présence de la famille du garçonnet et de 400 invités arrivés sous une pluie battante au milieu d’un important dispositif de sécurité, avec gendarmes et maîtres-chiens.Des dizaines d’anonymes avaient également pris place en la basilique Sainte-Marie-Madeleine, la plus vaste église gothique de Provence, célèbre pour ses reliques de “l’apôtre des apôtres”.Parmi la foule, de nombreuses familles avec enfants, parfois en poussette, et beaucoup de  “grand-mères” confiant avoir été “très touchée(s) par le drame”.”J’ai été bouleversée par toute cette affaire. Qui ne le serait pas?”, dit à l’AFP Edith Le Maître, venue du Rousset, entre Saint-Maximin et Aix-en-Provence. “J’ai des petits-enfants blondinets comme Emile et parfois je les garde”, poursuit cette “catholique pratiquante” sexagénaire.Après être entré dans la basilique par la porte principale, le petit cercueil blanc a été porté jusqu’à l’autel par les parents d’Emile, Marie et Colomban Soleil, accompagnés de ses parrain et marraine, pour une cérémonie à l’organisation millimétrée, fermée aux journalistes.La messe de près de deux heures a été célébrée, selon le rite de Saint Pie V, par l’abbé Louis Le Morvan, de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, communauté catholique traditionaliste, les parents d’Emile étant eux-mêmes adeptes de la messe traditionnelle.- Enquête toujours en cours -A peine une demi-heure après le début de l’office, quelques personnes ont été vues quittant la cérémonie. “Il y a trop de latin, je ne suis pas à l’aise”, a expliqué à l’AFP une femme qui a refusé de donner son nom.Emile, âgé de deux ans et demi, a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver pour les vacances d’été chez ses grands-parents maternels, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence.Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de “ratissages judiciaires”, aucune trace de l’enfant n’avait pu être retrouvée. Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte fin mars 2024 par une promeneuse du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte.Les juges d’instruction, qui pilotent l’enquête à Aix-en-Provence, avaient déployé dans la foulée des dizaines de gendarmes, notamment des spécialistes de “l’ingénierie scène de crime”, des anthropologues et deux équipes cynophiles de recherches de restes humains. Ils ont pu retrouver des vêtements et un petit bout d’os, dans la même zone.Pour autant, ces découvertes n’ont à ce jour pas permis de déterminer les causes de la mort de l’enfant.”On est tous dans l’attente que l’enquête se termine mais aujourd’hui c’est le moment d’entourer les parents”, a déclaré à la presse le recteur de la basilique, le père Florian Racine. “On espère qu’on saura ce qu’il s’est passé un jour”, dit aussi Maria Carneiro, 72 ans, à la fin de la cérémonie qu’elle a trouvé “très émouvante et qui donnait la chair de poule”. Originaire de Braga (nord du Portugal) et en vacances chez ses enfants dans le Var, elle explique “avoir suivi toute l’affaire au Portugal. Toutes les télés en parlaient”.Comme Mme Carneiro, certains fidèles sortaient de l’église les yeux rougis, tandis que des enfants brandissaient des bouquets de lys blancs.Portant dans les bras leurs deux enfants, dont un bébé né l’an dernier, les parents d’Emile, lui vêtu d’une redingote noire, elle d’un manteau clair à col de fourrure, n’ont fait aucune déclaration.Le cercueil contenant les restes d’Emile sera inhumé samedi après-midi dans l’intimité à la Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône, où vivent ses parents et où il a grandi.

Enquête pour meurtre ouverte après la découverte du corps d’une collégienne dans un bois en Essonne

Une enquête pour meurtre sur mineur a été ouverte samedi par le parquet d’Evry après la découverte dans la nuit dans un bois de Longjumeau (Essonne) du corps d’une collégienne de 11 ans, et deux suspects ont été placés en garde à vue.Le jeune fille avait disparu à la sortie de son collège à Epinay-sur-Orge, une ville limitrophe, vendredi après-midi.Après des recherches nocturnes, le corps de l’adolescente a été retrouvé dans le bois des Templiers à 02H30 du matin, a relaté le procureur de la République d’Evry Grégoire Dulin auprès de l’AFP, ajoutant qu’une enquête pour “meurtre sur mineur de 15 ans” avait été ouverte et confiée à la PJ de Versailles.En tout début d’après-midi, le bois des Templiers, situé à quelques centaines de mètres du collège André-Maurois près d’une zone résidentielle très calme, était inaccessible au public, fermé par une rubalise par les forces de l’ordre, sans que les lieux de la découverte du corps ne soient visibles, a constaté un journaliste de l’AFP.  Un bouquet avait été déposé sous la rubalise, en hommage à la victime.Les services de police avaient été avertis vendredi vers 15H30 de la disparition de la collégienne, qui avait fini ses cours à 15H00 et n’était pas rentrée du collège.- “Quelqu’un de timide” -“Une enquête en disparition inquiétante” avait été ouverte dans un premier temps, a expliqué le procureur. Dirigée vers le bois des Templiers par les premiers éléments de l’enquête, la recherche a continué dans la nuit, notamment par hélicoptère et drone.Un couple âgé d’une vingtaine d’années a été placé en garde à vue, selon une source policière. Des vérifications étaient en cours pour savoir si ces personnes étaient impliquées dans les faits, a précisé à l’AFP M. Dulin.Une autopsie du corps de la collégienne était prévue dans l’après-midi à l’institut médico-légal de Corbeil-Essonnes (Essonne).Enrique Andrade, 50 ans, est venu sur place en milieu de journée avec son fils qui connaissait la collégienne “de vue”: “C’est la demi-soeur d’une ancienne camarade”, explique l’adolescent de 16 ans à l’AFP. “On m’avait déjà parlé d’elle, quelqu’un de timide, de sérieux”, dit-il.”Il y a eu un appel sur les réseaux sociaux donc toute la population était concentrée sur cette recherche pour aider les forces de l’ordre”, a témoigné le père. “On est tous en deuil pour les parents.”

RDC: le Kenya appelle à un “cessez-le-feu immédiat” dans le conflit avec le M23 et ses alliés rwandais

Le président kényan William Ruto a appelé samedi à un “cessez-le-feu immédiat” dans l’est de la RDC où les combats se poursuivent entre l’armée congolaise et le groupe armé M23 et ses alliés rwandais, qui ne cessent de gagner du terrain.M. Ruto s’exprimait à l’occasion d’un sommet des dirigeants d’Afrique australe et de l’Est organisé en Tanzanie pour tenter de trouver une issue au conflit qui déchire l’est de la République démocratique du Congo depuis plus de trois ans et s’est accéléré ces dernières semaines.Ce sommet conjoint des huit pays membres de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et des 16 pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a été convoqué après la prise éclair de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, par le groupe armé antigouvernemental M23 (“Mouvement du 23 mars”) et les troupes rwandaises.Il se déroule à Dar es Salaam en présence du président rwandais Paul Kagame tandis que son homologue congolais Félix Tshisekedi y assiste par vidéoconférence. Les présidents du Kenya, de Somalie, d’Ouganda, de Zambie et du Zimbabwe étaient présents à l’ouverture des discussions.”Un cessez-le-feu immédiat est le seul moyen de créer les conditions nécessaires à un dialogue constructif et à la mise en Å“uvre d’un accord de paix global”, a déclaré William Ruto.”Nous appelons toutes les parties à respecter le cessez-le-feu, et plus particulièrement le M23 à cesser toute progression et les forces armées de la RDC à cesser toute mesure de représailles”, a ajouté le chef de l’Etat kényan, qui préside actuellement la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est.Depuis la chute de Goma la semaine dernière, au prix d’affrontements meurtriers et d’une dégradation d’une situation humanitaire déjà catastrophique, le conflit s’est installé dans la province voisine du Sud-Kivu.Des affrontements sont en cours samedi à une soixantaine de km du chef-lieu de la province, Bukavu, selon des sources locales et sécuritaires.La peur et la panique se sont déjà emparées de cette grande ville d’un million d’habitants. Des banques et des écoles ont été fermées. De nombreux habitants ont déjà quitté la ville.- Positions éloignées -Plusieurs pays voisins de la République démocratique du Congo redoutent un embrasement régional, faute de solution diplomatique rapide.Depuis le début du conflit en 2021, une demi-douzaine de trêves et cessez-le-feu ont été signés, avant d’être systématiquement rompus.Les tentatives de médiation, notamment de l’Angola et du Kenya, ont jusqu’ici échoué. Kinshasa réclame auprès de la communauté internationale des sanctions contre le Rwanda, mais aucune décision n’a été prise jusqu’ici.Une réunion ministérielle s’est tenue vendredi en amont du sommet dans la capitale économique tanzanienne. Le chef de la diplomatie kényane, Musalia Mudavadi, y a appelé à une fusion des processus de paix initiés d’une part par le Kenya et d’autre part par l’Angola. Excepté un appel au “cessez-le-feu”, les positions de la SADC et de l’EAC paraissent toutefois éloignées.La semaine dernière, les dirigeants de la SADC, dont fait partie la RDC, ont “réaffirmé” leur “engagement indéfectible à continuer de soutenir Kinshasa dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale”.L’EAC, à laquelle appartiennent la RDC et le Rwanda, a pour sa part “fermement exhorté le gouvernement de Kinshasa à engager le dialogue avec tous les acteurs, dont le M23”. Ce que la RDC a jusqu’ici refusé.Le président rwandais Paul Kagame réclame le retrait de la mission de la SADC (SAMIDRC), déployée depuis 2023 dans l’est de la RDC, estimant qu’elle n’est “pas une force de maintien de la paix” et n’a “pas sa place dans cette situation”.L’est de la RDC est riche en ressources naturelles (notamment le tantale et l’étain, massivement utilisés dans les batteries et les équipements électroniques, et l’or) et Kinshasa accuse Kigali de vouloir les piller.Le Rwanda nie et affirme vouloir éradiquer de la région des groupes armés, notamment créés par d’ex-responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui menacent selon lui sa sécurité.burs-blb/emd