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Européens, Canada et Turquie avec l’Ukraine au 3e anniversaire de l’invasion russe

Une vingtaine de dirigeants étrangers – européens, mais aussi le Premier ministre canadien et le président turc Erdogan qui a apporté son soutien à “l’intégrité territoriale” ukrainienne – ont participé lundi, à distance où sur place, à un sommet autour de Volodymyr Zelensky pour les trois ans de l’invasion russe de l’Ukraine, au moment où le président français Emmanuel Macron tentait à Washington de plaider la cause de Kiev auprès de Donald Trump.”Cette année devrait être l’année du début d’une paix réelle et durable”, a déclaré le président ukrainien à ce sommet, soulignant qu’il s’agissait de “gagner la paix par la force, la sagesse et l’unité”.Mais cet anniversaire intervient en plein revirement américain, le président américain négociant directement avec la Russie et multipliant les invectives et critiques à l’égard de Volodymyr Zelensky, qui a refusé à ce stade de signer un accord sur le partage des ressources naturelles de son pays, exigé par Donald Trump avec les Etats-Unis en contrepartie de l’aide fournie.Le président français Emmanuel Macron est lundi à Washington avec l’ambition, comme le Premier ministre britannique Keir Starmer plus tard dans la semaine, d’infléchir la position de Donald Trump.”Notre soutien à l’Ukraine restera inébranlable. Je suis à Washington pour le rappeler et avancer avec le Président Trump et nos alliés,” a écrit Emmanuel Macron sur X.Mais le président américain a publié de son côté un message sur son réseau Truth ne montrant aucune inflexion en faveur de l’Ukraine, et bien au contraire vantant ses “solides discussions” avec le président russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre et conclure dans la foulée des accords économiques “majeurs” entre les Etats-Unis et la Russie.La Russie, qui occupe 20% du territoire ukrainien, a de son côté déclaré qu’elle ne cesserait les combats que lorsqu’elle aurait obtenu ce qu’elle veut des négociations sur la fin de la guerre. Moscou accuse les Européens de chercher à poursuivre le conflit.L’invasion russe de l’Ukraine déclenchée le 24 février 2024 sur ordre de Vladimir Poutine a provoqué le pire conflit en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale, faisant des dizaines, voire des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés et détruisant des villes entières sous les bombardements.- Objectifs russes -La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti que malgré l’ouverture de discussions unilatérales entre Washington et Moscou, Vladimir Poutine n’allait selon elle pas reculer. “Son objectif reste la capitulation de l’Ukraine”, a-t-elle déclaré lors du sommet à Kiev.Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a prévenu depuis Ankara en Turquie que Moscou ne cesserait les hostilités que lorsque les négociations aboutiraient à un résultat “qui conviendra à la Russie”.Moscou réclame notamment que Kiev lui cède cinq régions entièrement ou partiellement occupées et renonce à rejoindre l’Otan.Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays, membre de l’Otan, est une puissance régionale dans le périmètre de la mer Noire qui borde l’Ukraine, a lui apporté son soutien à son homologue ukrainien en déclarant par video lors du sommet de Kiev que l’Ukraine et la Russie devaient être représentées de “manière égale et équitable” dans les négociations.Il avait auparavant répété soutenir “fermement l’intégrité territoriale” de l’Ukraine.- Désarroi ukrainien -La Russie de son côté ne cache pas sa satisfaction de voir Donald Trump briser l’isolement de Vladimir Poutine face aux Occidentaux et adopter des positions proches des siennes.Signe du changement radical de la position américaine, les Etats-Unis ont proposé lundi à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution réclamant la fin de la guerre en Ukraine, mais sans mentionner son intégrité territoriale.Malgré cette proposition, l’Assemblée générale a réaffirmé son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à 93 voix pour, 18 contre dont les Etats-Unis, et 65 abstentions.M. Poutine a par ailleurs “informé” lundi le président chinois Xi Jinping des discussions russo-américaines qui ont débuté la semaine dernière. Le dirigeant chinois s’est déclaré “satisfait des efforts” visant à “résoudre la crise”, selon un média d’Etat.Regrettant une diplomatie européenne parfois “cacophonique”, le président finlandais Alexander Stubb a exhorté en retour lors du sommet de Kiev les Européens à préparer “un plan” d’action qui sera ensuite présenté aux Etats-Unis.Londres a annoncé lundi plus d’une centaine de nouvelles sanctions contre des personnes et entités en Russie et dans d’autres pays, dont la Chine et la Corée du Nord, accusées de “soutenir l’invasion”.Des soldats ukrainiens interrogés par l’AFP près du front dans l’Est disaient de leur côté leur désarroi.”Je ne veux pas abandonner le territoire ukrainien (…) nous nous battons depuis si longtemps”, lâche Mykola, un officier de 38 ans, avant d’admettre que “tout le monde est fatigué de la guerre”.

L’ONU affirme son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, contre l’avis de Washington

Trois ans après l’invasion russe, l’Assemblée générale de l’ONU a réaffirmé lundi son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, contre la volonté de Washington qui a échoué à faire passer un texte concurrent se contentant de demander une paix rapide sans autre condition.Défiant Kiev et ses alliés européens, les Etats-Unis avaient décidé à la surprise générale de soumettre lundi à l’Assemblée générale de l’ONU une résolution réclamant la fin rapide du conflit sans référence à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, au moment où Donald Trump a entamé un rapprochement avec le Kremlin et multiplié les invectives contre son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, désormais sous pression.Le très court texte qui demandait “instamment qu’il soit mis fin au conflit dans les plus brefs délais et plaide pour une paix durable” n’a pas été mis aux voix tel quel. Il a en effet été largement modifié par plusieurs amendements de pays européens pointant clairement du doigt la Russie pour ce conflit, affirmant son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et réclamant une “paix juste”.Le texte modifié a été adopté par 93 voix pour, 8 contre et 73 abstentions. Les Etats-Unis, qui avaient décrit leur initiative comme “historique” pour trouver “un chemin vers la paix”, se sont finalement abstenus et la Russie, qui avait salué le projet américain original comme “un pas dans la bonne direction”, a voté contre.La résolution préparée par l’Ukraine et ses alliés européens a elle aussi été adoptée par 93 voix pour, 18 contre, et 65 abstentions. Les Etats-Unis ont voté contre aux côtés du Bélarus, du Mali, du Nicaragua, de la Corée du Nord, de la Hongrie ou encore de la Russie, dont l’ambassadeur Vassili Nebenzia a dénoncé “un morceau de papier anti-russe”.”Ni les amendements (au texte américain) ni la résolution ukrainienne n’arrêteront la tuerie. L’ONU doit arrêter la tuerie”, a justifié de son côté avant le vote l’ambassadrice américaine par intérim, Dorothy Shea.La résolution reconnaît qu’il est “urgent” de mettre fin à la guerre “cette année”, et répète sans équivoque les précédentes demandes de l’Assemblée: retrait immédiat des troupes russes du territoire ukrainien et arrêt des hostilités menées par la Russie.- Charge diplomatique “grossière” -“Si on justifie l’agression et que la victime est blâmée, aucun pays n’est en sécurité”, a plaidé la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Mariana Betsa, évoquant un “moment historique” pour l’avenir d’un “monde démocratique et de l’ONU”.Le soutien à l’Ukraine a malgré tout largement diminué, les principales résolutions de l’Assemblée depuis février 2022 ayant recueilli autour de 140 voix.Malgré tout, “la tactique de défense des Européens a émoussé la charge diplomatique plutôt grossière des Etats-Unis ces derniers jours”, a commenté Richard Gowan, de l’International Crisis Group. Alors que les résolutions de l’Assemblée générale sont non contraignantes bien que politiquement importantes, les Etats-Unis doivent soumettre leur court texte lundi après-midi au Conseil de sécurité.Les Européens dans l’embarras ont prévu de déposer le même type d’amendements qu’à l’Assemblée, réintroduisant une référence claire à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et à une paix “juste” en accord avec la Charte de l’ONU, a expliqué une source diplomatique à l’AFP.Avec une différence majeure: le pouvoir de veto américain au Conseil, contrairement à l’Assemblée. Un responsable du département d’Etat américain a d’ailleurs prévenu lundi que les Etats-Unis mettraient leur veto à tout amendement.Pour être adoptée, une résolution doit recueillir les voix d’au moins neuf des 15 membres, sans veto d’un des cinq membres permanents. L’abstention seulement des membres de l’UE (France, Slovénie, Danemark, Grèce) et du Royaume-Uni ne serait ainsi pas suffisante pour la rejeter.La France et le Royaume-Uni seraient-ils prêts à utiliser leur veto pour la première fois depuis plus de 30 ans, alors qu’Emmanuel Macron et Keir Starmer sont attendus à la Maison Blanche cette semaine ?”Je ne vois pas comment Paris et Londres peuvent soutenir un texte tellement loin de leur position affichée sur l’Ukraine, mais je ne vois pas non plus comment ils pourraient y mettre leur veto”, a déclaré à l’AFP Richard Gowan.

L’ONU affirme son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, contre l’avis de Washington

Trois ans après l’invasion russe, l’Assemblée générale de l’ONU a réaffirmé lundi son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, contre la volonté de Washington qui a échoué à faire passer un texte concurrent se contentant de demander une paix rapide sans autre condition.Défiant Kiev et ses alliés européens, les Etats-Unis avaient décidé à la surprise générale de soumettre lundi à l’Assemblée générale de l’ONU une résolution réclamant la fin rapide du conflit sans référence à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, au moment où Donald Trump a entamé un rapprochement avec le Kremlin et multiplié les invectives contre son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, désormais sous pression.Le très court texte qui demandait “instamment qu’il soit mis fin au conflit dans les plus brefs délais et plaide pour une paix durable” n’a pas été mis aux voix tel quel. Il a en effet été largement modifié par plusieurs amendements de pays européens pointant clairement du doigt la Russie pour ce conflit, affirmant son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et réclamant une “paix juste”.Le texte modifié a été adopté par 93 voix pour, 8 contre et 73 abstentions. Les Etats-Unis, qui avaient décrit leur initiative comme “historique” pour trouver “un chemin vers la paix”, se sont finalement abstenus et la Russie, qui avait salué le projet américain original comme “un pas dans la bonne direction”, a voté contre.La résolution préparée par l’Ukraine et ses alliés européens a elle aussi été adoptée par 93 voix pour, 18 contre, et 65 abstentions. Les Etats-Unis ont voté contre aux côtés du Bélarus, du Mali, du Nicaragua, de la Corée du Nord, de la Hongrie ou encore de la Russie, dont l’ambassadeur Vassili Nebenzia a dénoncé “un morceau de papier anti-russe”.”Ni les amendements (au texte américain) ni la résolution ukrainienne n’arrêteront la tuerie. L’ONU doit arrêter la tuerie”, a justifié de son côté avant le vote l’ambassadrice américaine par intérim, Dorothy Shea.La résolution reconnaît qu’il est “urgent” de mettre fin à la guerre “cette année”, et répète sans équivoque les précédentes demandes de l’Assemblée: retrait immédiat des troupes russes du territoire ukrainien et arrêt des hostilités menées par la Russie.- Charge diplomatique “grossière” -“Si on justifie l’agression et que la victime est blâmée, aucun pays n’est en sécurité”, a plaidé la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Mariana Betsa, évoquant un “moment historique” pour l’avenir d’un “monde démocratique et de l’ONU”.Le soutien à l’Ukraine a malgré tout largement diminué, les principales résolutions de l’Assemblée depuis février 2022 ayant recueilli autour de 140 voix.Malgré tout, “la tactique de défense des Européens a émoussé la charge diplomatique plutôt grossière des Etats-Unis ces derniers jours”, a commenté Richard Gowan, de l’International Crisis Group. Alors que les résolutions de l’Assemblée générale sont non contraignantes bien que politiquement importantes, les Etats-Unis doivent soumettre leur court texte lundi après-midi au Conseil de sécurité.Les Européens dans l’embarras ont prévu de déposer le même type d’amendements qu’à l’Assemblée, réintroduisant une référence claire à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et à une paix “juste” en accord avec la Charte de l’ONU, a expliqué une source diplomatique à l’AFP.Avec une différence majeure: le pouvoir de veto américain au Conseil, contrairement à l’Assemblée. Un responsable du département d’Etat américain a d’ailleurs prévenu lundi que les Etats-Unis mettraient leur veto à tout amendement.Pour être adoptée, une résolution doit recueillir les voix d’au moins neuf des 15 membres, sans veto d’un des cinq membres permanents. L’abstention seulement des membres de l’UE (France, Slovénie, Danemark, Grèce) et du Royaume-Uni ne serait ainsi pas suffisante pour la rejeter.La France et le Royaume-Uni seraient-ils prêts à utiliser leur veto pour la première fois depuis plus de 30 ans, alors qu’Emmanuel Macron et Keir Starmer sont attendus à la Maison Blanche cette semaine ?”Je ne vois pas comment Paris et Londres peuvent soutenir un texte tellement loin de leur position affichée sur l’Ukraine, mais je ne vois pas non plus comment ils pourraient y mettre leur veto”, a déclaré à l’AFP Richard Gowan.

Une “organisation criminelle déterminée” au service de l’évasion de Mohamed Amra

Deux jours après l’arrestation en Roumanie du narcotrafiquant Mohamed Amra, 22 personnes se trouvaient toujours en garde à vue lundi en France, dessinant les contours d’une “organisation criminelle déterminée” à faire évader le fugitif le plus recherché du pays, dont la cavale aura duré neuf mois.Un total de 25 personnes, 18 hommes et 7 femmes, âgées de 16 à 37 ans, avaient été interpellées et placées en garde à vue dans la foulée de l’arrestation de Mohamed Amra, a détaillé lundi soir la procureure de Paris Laure Beccuau, lors d’une conférence de presse.Depuis, sur les 25, trois ont été levées. Elles concernaient deux femmes et un homme. Ces interpellations, qui ont mobilisé environ 150 policiers, ont eu lieu en région parisienne et dans le Grand Ouest, notamment en Normandie d’où était originaire le trafiquant. Surnommé “La Mouche”, Mohamed Amra était traqué depuis son évasion sanglante en mai 2024, lors de laquelle deux agents pénitentiaires avaient été tués et trois autres blessés. Les investigations ont permis d’établir qu’une “organisation criminelle déterminée” s’était déployée autour de lui, autant dans la préparation que dans l’action même le jour de l’évasion: “équipe de voleurs, de logisticiens, de guetteurs, l’équipe même du commando…”, a énuméré Laure Beccuau.- Trois interpellations à l’étranger -Les enquêteurs de police judiciaire mobilisés, au premier rang desquels l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) exploitent actuellement les “nouveaux éléments” recueillis en perquisition. Les investigations sont instruites par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).Outre Amra, trois autres personnes ont aussi été interpellées à l’étranger, a rappelé la procureure. Deux Français, âgés de 28 et 38 ans, ont été arrêtés dimanche soir à Marrakech, selon la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) du Maroc.Un autre homme a été interpellé samedi en Espagne. Surnommé “Abe” et présenté comme “l’un des responsables” de l’évasion de Mohamed Amra, il a été arrêté dans une luxueuse villa disposant d’importantes mesures de sécurité à Mijas dans la province de Malaga (sud de l’Espagne), a précisé la police espagnole. Lors de la perquisition, les enquêteurs ont notamment retrouvé deux armes à feu chargées, des munitions, des brouilleurs, des plaques d’immatriculation françaises “doublées” et un véhicule de luxe volé en France.Mohamed Amra, 30 ans, a été arrêté samedi en Roumanie. “L’hypothèse la plus probable” est qu’il soit resté en France, jusqu’à son départ en Roumanie début février, a confié une source proche de l’enquête à l’AFP. Selon le ministre roumain de l’Intérieur Catalin Predoiu, il “voulait faire des opérations (de chirurgie) esthétiques” avant de “quitter le pays pour la Colombie”.- Appartement en Roumanie -“Il vivait dans un appartement loué via deux complices, deux amis de France. Quelques jours avant son arrivée” le 8 février, a indiqué lundi le directeur de l’investigation criminelle en Roumanie, Cristian Gheorghe. “Ses amis avaient apporté des provisions, de la nourriture, de l’eau”, a-t-il ajouté, précisant que les policiers avaient réussi à “identifier le véhicule dans lequel il voyageait” et avaient “remonté sa piste” jusqu’à un complexe résidentiel situé au nord de Bucarest. Amra “portait de faux documents et une petite somme d’argent. Il n’a pas opposé de résistance” lors de son arrestation, a encore détaillé Cristian Gheorghe.Dimanche, Amra est apparu menotté, cheveux teint en roux et veste de sport noire, devant le tribunal de Bucarest où il a été présenté à une juge.Il “ne reconnaît pas les faits commis mais souhaite respecter la décision des autorités françaises qui veulent le juger”, a déclaré son avocate Maria Marcu à la sortie de l’audience.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit espérer son retour en France dans “moins de dix jours”.Son évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure) pour le libérer.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ).Sa “dangerosité grandissante” n’a pas été évaluée à sa juste mesure alors qu’il était soupçonné d’avoir poursuivi “ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence” depuis la prison, selon l’IGJ.Preuve du caractère hors norme de l’enquête sur son évasion: tout au long de sa cavale, “100 à 150” enquêteurs de la police judiciaire ont travaillé au quotidien sur ce dossier devenu symbole de l’emprise du narcotrafic en France, a rappelé lundi Christian Sainte, le patron de la police judiciaire.isb-jpa-tll-mca-we-clw/mat/as

Allemagne : l’extrême droite veut devenir la première force politique

L’extrême droite a affiché lundi son ambition de bientôt devenir la première force politique en Allemagne dans le but de gouverner, après son résultat record aux législatives, encouragée en cela par le milliardaire Elon Musk.En obtenant 20,8% des suffrages, le double du précédent scrutin de 2021 et en arrivant en deuxième position derrière les conservateurs, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) atteint un score “historique”, a dit à la presse sa cheffe de file Alice Weidel.Cela place le mouvement nationaliste antimigrants “dans les meilleures conditions” pour “dépasser” le parti conservateur de Friedrich Merz “au cours des quatre prochaines années et ainsi devenir le premier parti” au plan national, a-t-elle ajouté.Cela donnerait à l’AfD “un mandat de gouvernement” à l’issue des prochaines législatives de 2029, a ajouté Mme Weidel.C’est ce que lui a souhaité Elon Musk, conseiller du président américain Donald Trump, sur sa plateforme X. “A ce rythme de progression, l’AfD sera le parti majoritaire aux prochaines élections”, a-t-il ajouté, félicitant Alice Weidel, qu’il a soutenue des semaines durant pendant la campagne.L’AfD aussi bénéficié au cours de la campagne du soutien appuyé du vice-président américain JD Vance, qui, au cours de la récente Conférence pour la Sécurité de Munich, a exhorté les partis modérés allemands à gouverner avec le mouvement d’Alice Weidel.En Europe, cette dernière a reçu les félicitations du Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui l’avait récemment reçue à Budapest.Les législatives ont permis au parti d’extrême droite de s’ancrer dans le paysage politique allemand et de se normaliser auprès de l’électorat.Ville-Etat de Berlin mise à part, il est arrivé en tête dans toutes les régions correspondant au territoire de l’ancienne Allemagne de l’Est communiste, ses fiefs.Mais l’AfD a aussi progressé dans l’ensemble du pays, devenant notamment le premier parti de l’électorat ouvrier, qui s’est détourné des partis modérés et des sociaux-démocrates en particulier.Les conservateurs du bloc CDU/CSU ont remporté les élections dimanche avec 28,6% des suffrages, ce qui met leur président Friedrich Merz sur les rails pour devenir le prochain chancelier, probablement à la tête d’une coalition avec les sociaux-démocrates du chef du gouvernement sortant, Olaf Scholz.Mais leur victoire est plus étriquée que ce qu’ils escomptaient.Friedrich Merz veut en priorité limiter l’immigration, un thème majeur de la campagne électorale, et relancer une économie en panne.Il s’est inquiété lundi de la progression de l’AfD, y voyant un “dernier avertissement” adressé aux partis modérés allemands.Tandis que pour l’un des cadres de son parti démocrate-chrétien, Jens Spahn, “nous sommes à une élection de connaître” en Allemagne “les situations française, néerlandaise ou autrichienne”, où les formations d’extrême droite sont devenues les principales forces politiques.