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Au moins 121 morts dans des frappes sur Gaza, le Hamas accuse Israël de “torpiller” la trêve

Des frappes israéliennes sans précédent depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier ont fait au moins 121 morts à Gaza, a annoncé mardi la Défense civile du territoire palestinien, le Hamas accusant Israël de “torpiller” la trêve.”En accord avec l’échelon politique, les Forces de défense israélienne et l’Agence de sécurité intérieure sont en train de mener des frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza”, ont annoncé tôt mardi l’armée israélienne et l’Agence de la sécurité intérieure dans un communiqué commun sur Telegram.Ces frappes, décidées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz font “suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu’à son rejet de toutes les propositions qu’il a reçues de l’envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs”, indique un communiqué du gouvernement israélien.”Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force militaire accrue”, ajoute la même source. Le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a accusé Israël d’avoir décidé de “torpiller” la trêve.La présidence des Etats-Unis a déclaré avoir été consultée par Israël en amont des frappes.Ces frappes ont fait “plus de 121 morts, pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées”, a déclaré à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile de Gaza, une organisation de premiers secours dépendant du Hamas.Quatre-vingt-deux morts sont recensés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, les autres décès se répartissant essentiellement entre Nousseirat (centre), Gaza-ville et le nord du territoire, a ajouté M. Bassal.- “Aussi longtemps que nécessaire” -Sur des images diffusées par l’AFP, on peut voir plusieurs personnes blessées être transportées dans la précipitation sur des brancards à l’hôpital Nasser de Khan Younès.Selon un responsable israélien qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, ces frappes visent la hiérarchie civile et militaire du Hamas, et l’offensive durera “aussi longtemps que nécessaire”.Ces frappes “préventives” ont visé “des commandants militaires de grade intermédiaire, des membres de la direction du Hamas ainsi que des infrastructures terroristes” du mouvement, a détaillé ce responsable, qui a évoqué “des dizaines de frappes”.Celles-ci sont menées en vue d’empêcher le Hamas de “reconstituer des forces et de se réarmer”, a-t-il ajouté. L’offensive se poursuivra “aussi longtemps que nécessaire” et s’étendra au-delà du seul recours à des frappes aériennes, a souligné cette source.La défense passive a par ailleurs annoncé qu’il n’y aurait pas d’école mardi en Israël dans les zones limitrophes de la bande de Gaza.Benjamin “Netanyahu et son gouvernement extrémiste ont décidé de torpiller l’accord de cessez-le-feu, exposant les prisonniers à Gaza à un sort incertain”, a jugé le Hamas dans un communiqué faisant référence aux otages.L’organisation a appellé le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir en urgence et à adopter une résolution pour contraindre Israël à “cesser l’agression” et retirer ses troupes de toute la bande de Gaza.Dimanche, Israël avait annoncé l’envoi de négociateurs en Egypte pour discuter avec les médiateurs égyptiens de la question des otages.La veille, M. Netanyahu avait “donné instruction” à ses négociateurs “de se préparer à la poursuite des discussions” en vue de la deuxième phase de la trêve, selon son bureau, afin d’obtenir “la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts”.- Point mort -Arraché par les pays médiateurs (Qatar, Egypte, Etats-Unis), l’accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après quinze mois de guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.Durant la première phase de l’accord de trêve, qui a expiré le 1er mars, le Hamas a rendu 33 otages, incluant huit morts, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens. Mais les négociations sont depuis restées au point mort.Le Hamas a réclamé de passer aux négociations sur la deuxième phase de l’accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l’aide et la libération des derniers otages.Israël, pour sa part, souhaite une extension de la première phase jusqu’à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la “démilitarisation totale” du territoire et le départ du Hamas.L’attaque du 7-Octobre, conduite dans le sud d’Israël, a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.Sur les 251 personnes enlevées au total lors de l’attaque, il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée israélienne.En riposte, Israël a juré d’anéantir le Hamas et lancé une offensive destructrice à Gaza qui avait fait au moins 48.572 morts, majoritairement des civils, avant ces nouvelles frappes, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, et provoqué un désastre humanitaire.

Royaume-Uni: coupes attendues dans les aides sociales, fronde chez les travaillistes

Desservi par une croissance molle et soucieux d’assainir les finances publiques, le gouvernement britannique de centre gauche doit présenter mardi une réforme des aides sociales qui affecterait notamment les personnes handicapées ou malades, suscitant une fronde dans le camp travailliste.La ministre du Travail Liz Kendall a été désignée pour informer mardi de ces coupes drastiques, jugées indispensables sur fond de stagnation depuis des mois de l’économie britannique, ce qui restreint la marge budgétaire du gouvernement.Or l’exécutif a promis de rééquilibrer les comptes sans nouvelles hausses d’impôts, après la très impopulaire augmentation des cotisations sociales annoncée en octobre.Et le retour aux affaires de Donald Trump complique encore la situation, entre ses droits de douane qui ébranlent l’économie et sa politique diplomatique illisible poussant les Occidentaux, Royaume-Uni compris, à accroître leur dépenses militaires.”Le monde a changé”, a résumé la semaine dernière la ministre des Finances Rachel Reeves, qui doit faire le 26 mars un discours très attendu sur les finances publiques.Parmi les mesures attendues pour mardi, la plus contestée consisterait à durcir les critères d’éligibilité à une aide destinée aux personnes handicapées ou malades, la Personal Independence Payment (PIP), dont bénéficient 3,6 millions de personnes.- “Anxiété et dépression” -L’idée fait bondir les députés travaillistes les plus à gauche, dans la majorité des cas de manière anonyme, un élu parlant par exemple dans le quotidien The Guardian d'”horreur absolue”.Le gouvernement défend sa réforme par la nécessité de redessiner un système de protection sociale qui “coûte trop cher” et enferme dans les allocations chômage des personnes qui pourraient travailler, selon Rachel Reeves.Le Royaume-Uni a dépensé 296,3 milliards de livres en aides sociales en 2023/24, soit 11% de son PIB, d’après les calculs de l’Office for Budget Responsibility, qui contrôle les dépenses du pays.Selon un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer, le nombre des bénéficiaires du PIP ne cesse d’augmenter et finira par être insoutenable. Il souligne que, depuis le Covid, beaucoup d’entre eux déclarent désormais “l’anxiété et la dépression comme principale affection”.”Nous devons nous assurer que le PIP va aux bonnes personnes”, a-t-il ajouté — des propos qui renvoient à ceux du ministre de la Santé Wes Streeting, selon lequel les médecins “surdiagnostiquent” les troubles mentaux.”Mon gouvernement essaie de faire deux choses très incompatibles: réparer notre système de protection sociale défaillant et faire des économies. Ce n’est pas possible”, explique à l’AFP Clive Lewis, le député de Norwich, aux positions progressistes.”Et c’est doublement impossible si nous voulons adhérer aux valeurs travaillistes pour lesquelles les gens ont élu ce gouvernement”, ajoute-t-il.- “Conséquences tragiques” -Interrogée par l’AFP, la députée d’York, Rachael Maskell, met en garde contre les “conséquences tragiques” de telles coupes dans les aides sociales, qui placeraient les personnes handicapées “dans une situation de pauvreté encore plus grande”.”Nous savons qu’il y aura toujours des personnes qui ne peuvent pas travailler en raison de la nature de leur handicap et de leur état de santé et ces personnes seront protégées”, a déclaré lundi la ministre Liz Kendall.Les Britanniques restent plutôt divisés sur la question, selon un sondage YouGov lundi : 53% considèrent que les critères pour recevoir des prestations ne sont pas assez stricts. Mais 45% pensent que les personnes handicapées perçoivent trop peu.En amont du plan présenté mardi, le gouvernement de Keir Starmer a multiplié ces derniers jours les annonces politiquement moins coûteuses, destinées à relancer l’économie du Royaume-Uni, notamment des plans pour réduire la bureaucratie et supprimer des établissements publics et des régulateurs jugés inutiles.

Royaume-Uni: coupes attendues dans les aides sociales, fronde chez les travaillistes

Desservi par une croissance molle et soucieux d’assainir les finances publiques, le gouvernement britannique de centre gauche doit présenter mardi une réforme des aides sociales qui affecterait notamment les personnes handicapées ou malades, suscitant une fronde dans le camp travailliste.La ministre du Travail Liz Kendall a été désignée pour informer mardi de ces coupes drastiques, jugées indispensables sur fond de stagnation depuis des mois de l’économie britannique, ce qui restreint la marge budgétaire du gouvernement.Or l’exécutif a promis de rééquilibrer les comptes sans nouvelles hausses d’impôts, après la très impopulaire augmentation des cotisations sociales annoncée en octobre.Et le retour aux affaires de Donald Trump complique encore la situation, entre ses droits de douane qui ébranlent l’économie et sa politique diplomatique illisible poussant les Occidentaux, Royaume-Uni compris, à accroître leur dépenses militaires.”Le monde a changé”, a résumé la semaine dernière la ministre des Finances Rachel Reeves, qui doit faire le 26 mars un discours très attendu sur les finances publiques.Parmi les mesures attendues pour mardi, la plus contestée consisterait à durcir les critères d’éligibilité à une aide destinée aux personnes handicapées ou malades, la Personal Independence Payment (PIP), dont bénéficient 3,6 millions de personnes.- “Anxiété et dépression” -L’idée fait bondir les députés travaillistes les plus à gauche, dans la majorité des cas de manière anonyme, un élu parlant par exemple dans le quotidien The Guardian d'”horreur absolue”.Le gouvernement défend sa réforme par la nécessité de redessiner un système de protection sociale qui “coûte trop cher” et enferme dans les allocations chômage des personnes qui pourraient travailler, selon Rachel Reeves.Le Royaume-Uni a dépensé 296,3 milliards de livres en aides sociales en 2023/24, soit 11% de son PIB, d’après les calculs de l’Office for Budget Responsibility, qui contrôle les dépenses du pays.Selon un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer, le nombre des bénéficiaires du PIP ne cesse d’augmenter et finira par être insoutenable. Il souligne que, depuis le Covid, beaucoup d’entre eux déclarent désormais “l’anxiété et la dépression comme principale affection”.”Nous devons nous assurer que le PIP va aux bonnes personnes”, a-t-il ajouté — des propos qui renvoient à ceux du ministre de la Santé Wes Streeting, selon lequel les médecins “surdiagnostiquent” les troubles mentaux.”Mon gouvernement essaie de faire deux choses très incompatibles: réparer notre système de protection sociale défaillant et faire des économies. Ce n’est pas possible”, explique à l’AFP Clive Lewis, le député de Norwich, aux positions progressistes.”Et c’est doublement impossible si nous voulons adhérer aux valeurs travaillistes pour lesquelles les gens ont élu ce gouvernement”, ajoute-t-il.- “Conséquences tragiques” -Interrogée par l’AFP, la députée d’York, Rachael Maskell, met en garde contre les “conséquences tragiques” de telles coupes dans les aides sociales, qui placeraient les personnes handicapées “dans une situation de pauvreté encore plus grande”.”Nous savons qu’il y aura toujours des personnes qui ne peuvent pas travailler en raison de la nature de leur handicap et de leur état de santé et ces personnes seront protégées”, a déclaré lundi la ministre Liz Kendall.Les Britanniques restent plutôt divisés sur la question, selon un sondage YouGov lundi : 53% considèrent que les critères pour recevoir des prestations ne sont pas assez stricts. Mais 45% pensent que les personnes handicapées perçoivent trop peu.En amont du plan présenté mardi, le gouvernement de Keir Starmer a multiplié ces derniers jours les annonces politiquement moins coûteuses, destinées à relancer l’économie du Royaume-Uni, notamment des plans pour réduire la bureaucratie et supprimer des établissements publics et des régulateurs jugés inutiles.

Allemagne: Friedrich Merz soumet son “bazooka” d’investissements au vote des députés

Les députés allemands se prononcent mardi sur le plan d’investissements géants de Friedrich Merz, un tournant majeur pour le pays qui veut dépenser sans compter pour se réarmer et se moderniser afin d’affronter les bouleversements du monde.”La situation s’est encore aggravée de façon dramatique ces dernières semaines”, a plaidé avant le vote le probable futur chancelier qui s’apprête à enterrer le dogme de l’orthodoxie budgétaire dont il a toujours été un fervent défenseur.Et d’évoquer le revirement stratégique des Etats-Unis de Donald Trump, qui se rapprochent de la Russie au détriment de l’Ukraine, et l’urgence pour l’Europe d’accroître son indépendance vis-à-vis de Washington en matière de défense.Le “bazooka” d’investissements proposé par le chef des conservateurs quelques jours seulement après sa victoire aux législatives du 23 février, est la pierre angulaire du futur gouvernement qu’il a entrepris de former avec le Parti social-démocrate (SPD).Pour faire entrer la rigoureuse Allemagne dans cette nouvelle ère de la dépense, il lui faut amender la Loi fondamentale. Les débats au Bundestag, la chambre basse du Parlement, doivent débuter à 10H00 (09H00 GMT), avec un vote dans la foulée.Le texte prévoit un assouplissement des règles d’endettement inscrites dans la constitution pour les dépenses militaires et pour les régions.S’ajoute un fonds spécial de 500 milliards d’euros sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer la première économie européenne en récession depuis deux ans, dont, sous la pression des écologistes, 100 milliards affectés à la protection du climat.- Signal fort -Les sommes en jeu sont colossales et auront des répercussions bien au-delà de l’Allemagne, représentant 1.000 à 1.500 milliards d’euros, selon les calculs, injectés dans l’économie au cours de la prochaine décennie.Il s’agit d'”un signal fort montrant que l’Allemagne prend au sérieux sa propre sécurité, la sécurité de l’Ukraine et la sécurité de l’Europe”, a loué lundi la cheffe de la diplomatie sortante Annalena Baerbock (Verts).Pour cette journée historique, le chef de l’Etat français Emmanuel Macron sera à Berlin et rencontrera dans la soirée le chancelier sortant Olaf Scholz, ainsi que Friedrich Merz.Le plan permettra aussi le déblocage d’un soutien militaire en suspens de 3 milliards d’euros pour l’Ukraine. Selon le porte-parole du gouvernement allemande, des munitions d’artillerie pourraient alors être livrées “dans les prochaines semaines”. Lundi, Friedrich Merz s’est déclaré “confiant” d’obtenir la majorité des deux-tiers des voix nécessaires, grâce au soutien du SPD et des Verts, qui se sont in extremis ralliés au projet.- “Gestion extrêmement économe”Le chef des conservateurs de 69 ans veut faire voter les lois par le Bundestag sortant, car les partis des extrêmes, de droite et de gauche, détiendront une minorité de blocage dans le nouvel hémicycle qui se constituera le 25 mars. “Mais avec 31 voix, l’avance n’est pas si grande”, souligne Der Spiegel. D’autant que le spectaculaire virage budgétaire de Friedrich Merz n’est pas sans créer des remous au sein même de son camp politique.”Il existe une incertitude notable”, a abondé lundi la politologue Ursula Münch de l’académie de formation politique de Tützing (sud).En cas d’échec, ce serait “une débâcle pour la coalition en train de se former” et pour Friedrich Merz, a-t-elle jugé.S’il franchit l’obstacle, le conservateur devra encore passer vendredi le test du Bundesrat, la chambre haute qui représente les régions. Or l’aval de quelques Länder n’est pas encore assuré. Puis il devra boucler les négociations avec les sociaux-démocrates pour former la coalition qu’il veut mettre sur pied d’ici Pâques, le 21 avril.Ces discussion n’ont rien d’évident car les dépenses d’investissement massives vont s’accompagner d’économies à tous les niveaux et de réformes majeures mettant à l’épreuve la future grande coalition.”Les temps paradisiaques, où chaque souhait était possible, sont révolus”, a prévenu Friedrich Merz, qui promet une “une gestion budgétaire extrêmement économe”.Evoquant des pourparlers jusqu’ici “très constructifs”, le secrétaire général du SPD Matthias Miersch a lui assuré que les différents groupes de travail pourront comme prévu rendre leur copie lundi 24 mars.

Allemagne: Friedrich Merz soumet son “bazooka” d’investissements au vote des députés

Les députés allemands se prononcent mardi sur le plan d’investissements géants de Friedrich Merz, un tournant majeur pour le pays qui veut dépenser sans compter pour se réarmer et se moderniser afin d’affronter les bouleversements du monde.”La situation s’est encore aggravée de façon dramatique ces dernières semaines”, a plaidé avant le vote le probable futur chancelier qui s’apprête à enterrer le dogme de l’orthodoxie budgétaire dont il a toujours été un fervent défenseur.Et d’évoquer le revirement stratégique des Etats-Unis de Donald Trump, qui se rapprochent de la Russie au détriment de l’Ukraine, et l’urgence pour l’Europe d’accroître son indépendance vis-à-vis de Washington en matière de défense.Le “bazooka” d’investissements proposé par le chef des conservateurs quelques jours seulement après sa victoire aux législatives du 23 février, est la pierre angulaire du futur gouvernement qu’il a entrepris de former avec le Parti social-démocrate (SPD).Pour faire entrer la rigoureuse Allemagne dans cette nouvelle ère de la dépense, il lui faut amender la Loi fondamentale. Les débats au Bundestag, la chambre basse du Parlement, doivent débuter à 10H00 (09H00 GMT), avec un vote dans la foulée.Le texte prévoit un assouplissement des règles d’endettement inscrites dans la constitution pour les dépenses militaires et pour les régions.S’ajoute un fonds spécial de 500 milliards d’euros sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer la première économie européenne en récession depuis deux ans, dont, sous la pression des écologistes, 100 milliards affectés à la protection du climat.- Signal fort -Les sommes en jeu sont colossales et auront des répercussions bien au-delà de l’Allemagne, représentant 1.000 à 1.500 milliards d’euros, selon les calculs, injectés dans l’économie au cours de la prochaine décennie.Il s’agit d'”un signal fort montrant que l’Allemagne prend au sérieux sa propre sécurité, la sécurité de l’Ukraine et la sécurité de l’Europe”, a loué lundi la cheffe de la diplomatie sortante Annalena Baerbock (Verts).Pour cette journée historique, le chef de l’Etat français Emmanuel Macron sera à Berlin et rencontrera dans la soirée le chancelier sortant Olaf Scholz, ainsi que Friedrich Merz.Le plan permettra aussi le déblocage d’un soutien militaire en suspens de 3 milliards d’euros pour l’Ukraine. Selon le porte-parole du gouvernement allemande, des munitions d’artillerie pourraient alors être livrées “dans les prochaines semaines”. Lundi, Friedrich Merz s’est déclaré “confiant” d’obtenir la majorité des deux-tiers des voix nécessaires, grâce au soutien du SPD et des Verts, qui se sont in extremis ralliés au projet.- “Gestion extrêmement économe”Le chef des conservateurs de 69 ans veut faire voter les lois par le Bundestag sortant, car les partis des extrêmes, de droite et de gauche, détiendront une minorité de blocage dans le nouvel hémicycle qui se constituera le 25 mars. “Mais avec 31 voix, l’avance n’est pas si grande”, souligne Der Spiegel. D’autant que le spectaculaire virage budgétaire de Friedrich Merz n’est pas sans créer des remous au sein même de son camp politique.”Il existe une incertitude notable”, a abondé lundi la politologue Ursula Münch de l’académie de formation politique de Tützing (sud).En cas d’échec, ce serait “une débâcle pour la coalition en train de se former” et pour Friedrich Merz, a-t-elle jugé.S’il franchit l’obstacle, le conservateur devra encore passer vendredi le test du Bundesrat, la chambre haute qui représente les régions. Or l’aval de quelques Länder n’est pas encore assuré. Puis il devra boucler les négociations avec les sociaux-démocrates pour former la coalition qu’il veut mettre sur pied d’ici Pâques, le 21 avril.Ces discussion n’ont rien d’évident car les dépenses d’investissement massives vont s’accompagner d’économies à tous les niveaux et de réformes majeures mettant à l’épreuve la future grande coalition.”Les temps paradisiaques, où chaque souhait était possible, sont révolus”, a prévenu Friedrich Merz, qui promet une “une gestion budgétaire extrêmement économe”.Evoquant des pourparlers jusqu’ici “très constructifs”, le secrétaire général du SPD Matthias Miersch a lui assuré que les différents groupes de travail pourront comme prévu rendre leur copie lundi 24 mars.

Trump tente de rallier Poutine à son projet de trêve en Ukraine

Donald Trump, qui se targue d’avoir une relation privilégiée avec le maître du Kremlin, tentera mardi de rallier Vladimir Poutine à son projet de trêve en Ukraine, alors que Moscou a posé des conditions jugées inacceptables par Kiev.Le président républicain et le Kremlin ont confirmé la tenue de cette conversation téléphonique très attendue, qui serait officiellement la deuxième entre les deux dirigeants depuis le retour au pouvoir du républicain en janvier.”Demain matin, je parlerai au président Poutine concernant la guerre en Ukraine”, a écrit lundi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. “De nombreux éléments d’un accord final ont été convenus, mais beaucoup restent encore” à négocier, a-t-il ajouté.Le président américain, au détour d’une visite lundi dans une prestigieuse salle de spectacle de Washington, a dit que l’un de ses objectifs était de “sauver des soldats (ukrainiens) qui sont dans une très mauvaise posture”.Pendant le week-end, l’imprévisible milliardaire de 78 ans avait introduit de manière abrupte un nouvel élément dans les discussions sur l’Ukraine, en évoquant sans précision le sort de troupes ukrainiennes prétendument encerclées par les Russes, et pour lesquelles il réclamerait la clémence de Vladimir Poutine.”La situation est mauvaise en Ukraine, la situation est mauvaise en Russie”, a encore dit lundi Donald Trump, qui se refuse à faire une différence entre les deux pays, et en particulier à condamner l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Il a redit que son objectif était d’arriver d’abord à un cessez-le-feu, puis à un accord de paix.- Centrale nucléaire -Dimanche, Donald Trump avait parlé de “partages” à faire entre Moscou et Kiev.Le président américain a récemment évoqué des discussions sur les “terres” et sur la grande centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia.Selon le média américain Semafor, le républicain envisagerait de reconnaître la Crimée, annexée en 2014, comme une région russe, accédant ainsi à une revendication majeure de Vladimir Poutine.Donald Trump avait déjà eu une conversation téléphonique avec son homologue russe le 12 février.Il a initié un spectaculaire rapprochement avec Moscou, et rompu avec trois années de soutien américain massif à l’Ukraine pendant la présidence du démocrate Joe Biden.Le républicain a par la suite assuré s’être entretenu plusieurs fois avec Vladimir Poutine, sans confirmation officielle ni compte-rendu à l’appui.Le président américain avait reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 28 février, une visite qui a tourné à l’affrontement devant les caméras du monde entier.- Relation privilégiée -Il avait peu après suspendu l’aide militaire à Kiev et le partage de renseignements, jusqu’à obtenir un accord de principe de l’Ukraine à une proposition américaine de cessez-le-feu de trente jours.Les Américains ont mené en parallèle des discussions avec la Russie, en particulier par le biais de l’émissaire spécial Steve Witkoff, qui s’est rendu à Moscou.Ces tractations n’ont jusqu’à présent pas produit d’avancées notables.La Russie a émis des revendications jugées inacceptables par l’Ukraine pour une cessation des hostilités, dont la cession des cinq régions à Moscou, l’abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l’Otan, et le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.L’Ukraine de son côté demande des garanties de sécurité de la part de ses alliés occidentaux et le déploiement d’une force d’interposition pour garantir une éventuelle trêve.Donald Trump, qui se veut un grand pacificateur, se targue d’avoir une relation privilégiée avec le président russe. Il a plusieurs fois assuré que le président russe voulait sincèrement la paix en Ukraine.Cela ne l’a pas empêché d’évoquer, de manière vague jusqu’ici, de possibles sanctions financières contre la Russie en l’absence de progrès vers un arrêt des combats.

Trump tente de rallier Poutine à son projet de trêve en Ukraine

Donald Trump, qui se targue d’avoir une relation privilégiée avec le maître du Kremlin, tentera mardi de rallier Vladimir Poutine à son projet de trêve en Ukraine, alors que Moscou a posé des conditions jugées inacceptables par Kiev.Le président républicain et le Kremlin ont confirmé la tenue de cette conversation téléphonique très attendue, qui serait officiellement la deuxième entre les deux dirigeants depuis le retour au pouvoir du républicain en janvier.”Demain matin, je parlerai au président Poutine concernant la guerre en Ukraine”, a écrit lundi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. “De nombreux éléments d’un accord final ont été convenus, mais beaucoup restent encore” à négocier, a-t-il ajouté.Le président américain, au détour d’une visite lundi dans une prestigieuse salle de spectacle de Washington, a dit que l’un de ses objectifs était de “sauver des soldats (ukrainiens) qui sont dans une très mauvaise posture”.Pendant le week-end, l’imprévisible milliardaire de 78 ans avait introduit de manière abrupte un nouvel élément dans les discussions sur l’Ukraine, en évoquant sans précision le sort de troupes ukrainiennes prétendument encerclées par les Russes, et pour lesquelles il réclamerait la clémence de Vladimir Poutine.”La situation est mauvaise en Ukraine, la situation est mauvaise en Russie”, a encore dit lundi Donald Trump, qui se refuse à faire une différence entre les deux pays, et en particulier à condamner l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Il a redit que son objectif était d’arriver d’abord à un cessez-le-feu, puis à un accord de paix.- Centrale nucléaire -Dimanche, Donald Trump avait parlé de “partages” à faire entre Moscou et Kiev.Le président américain a récemment évoqué des discussions sur les “terres” et sur la grande centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia.Selon le média américain Semafor, le républicain envisagerait de reconnaître la Crimée, annexée en 2014, comme une région russe, accédant ainsi à une revendication majeure de Vladimir Poutine.Donald Trump avait déjà eu une conversation téléphonique avec son homologue russe le 12 février.Il a initié un spectaculaire rapprochement avec Moscou, et rompu avec trois années de soutien américain massif à l’Ukraine pendant la présidence du démocrate Joe Biden.Le républicain a par la suite assuré s’être entretenu plusieurs fois avec Vladimir Poutine, sans confirmation officielle ni compte-rendu à l’appui.Le président américain avait reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 28 février, une visite qui a tourné à l’affrontement devant les caméras du monde entier.- Relation privilégiée -Il avait peu après suspendu l’aide militaire à Kiev et le partage de renseignements, jusqu’à obtenir un accord de principe de l’Ukraine à une proposition américaine de cessez-le-feu de trente jours.Les Américains ont mené en parallèle des discussions avec la Russie, en particulier par le biais de l’émissaire spécial Steve Witkoff, qui s’est rendu à Moscou.Ces tractations n’ont jusqu’à présent pas produit d’avancées notables.La Russie a émis des revendications jugées inacceptables par l’Ukraine pour une cessation des hostilités, dont la cession des cinq régions à Moscou, l’abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l’Otan, et le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.L’Ukraine de son côté demande des garanties de sécurité de la part de ses alliés occidentaux et le déploiement d’une force d’interposition pour garantir une éventuelle trêve.Donald Trump, qui se veut un grand pacificateur, se targue d’avoir une relation privilégiée avec le président russe. Il a plusieurs fois assuré que le président russe voulait sincèrement la paix en Ukraine.Cela ne l’a pas empêché d’évoquer, de manière vague jusqu’ici, de possibles sanctions financières contre la Russie en l’absence de progrès vers un arrêt des combats.

Immigration: au Sénat, deux textes LR pour donner à Retailleau les moyens de son action

Rétention allongée pour les étrangers dangereux, prestations sociales conditionnées à une durée de résidence… La droite sénatoriale lance mardi ses grandes manÅ“uvres sur l’immigration avec deux propositions de loi fidèles à la ligne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en quête de résultats.Constamment critiqué par le Rassemblement national et par son rival à l’élection à la présidence des Républicains Laurent Wauquiez – qui doutent de sa capacité à mener certains chantiers prioritaires au sein d’un gouvernement partiellement macroniste – Bruno Retailleau peut toujours compter sur le Sénat, où il a lui-même siégé pendant 20 ans.Le groupe LR de la chambre haute, première force de cette assemblée, remet sur le métier la question migratoire avec deux propositions de loi examinées en première lecture.”Nous faisons nôtre la volonté exprimée par Bruno Retailleau d’avoir des dispositions législatives pour traduire les discours en actes et traiter efficacement la question de l’immigration irrégulière”, martèle auprès de l’AFP Mathieu Darnaud, successeur du locataire de Beauvau à la tête du puissant groupe LR.Le premier texte, porté par la sénatrice du Val-d’Oise Jacqueline Eustache-Brinio et fustigé par la gauche, entend “faciliter le maintien en rétention” des étrangers condamnés pour des faits graves, comme des viols ou des violences. – Mesures censurées -Il prévoit ainsi d’étendre de 90 jours maximum actuellement, à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas, la durée de maintien en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers frappés d’une décision d’éloignement et condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement. Ce délai étendu, qui existe déjà en matière de terrorisme, concernerait également les étrangers constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”.Les sénateurs entendent ainsi mettre en Å“uvre l’une des promesses de Bruno Retailleau, lancée après le meurtre de l’étudiante Philippine, tuée en septembre 2023 par un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF); puis l’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse (Haut-Rhin) en février par un Algérien également sous OQTF.Mais le ministre, qui a engagé le bras de fer sur le dossier algérien au point de mettre sur le tapis l’hypothèse d’une démission du gouvernement, voit déjà plus loin: “Je pense qu’il faut aller au-delà, donc au maximum, c’est-à-dire 18 mois” de rétention maximale, a-t-il déjà prévenu ces derniers jours, craignant “demain un nouveau Mulhouse”.L’hypothèse de voir le gouvernement traduire cette ambition par voie d’amendement restait toutefois encore en suspens lundi soir.Encore plus épidermique pour la gauche et une partie de la macronie, l’autre proposition de loi LR débattue mardi reprend partiellement des mesures censurées par le Conseil constitutionnel début 2024 dans le cadre de la loi immigration portée à l’époque par Gérald Darmanin.- “Retaillisation” -Il s’agit de conditionner l’octroi de certaines prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence régulière en France d’au moins deux ans. Parmi elles, les allocations familiales, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore l’aide personnalisée au logement (APL).Une manière selon la droite de limiter “l’appel d’air” migratoire que représenterait le régime social français.En avril 2024, le Conseil constitutionnel avait jugé qu’un conditionnement à cinq ans de résidence était “disproportionné”, conduisant Les Républicains à abaisser cette durée à deux ans.Sur ces deux textes, les intentions du gouvernement seront scrutées, notamment sa volonté d’inscrire ces propositions rapidement à l’agenda de l’Assemblée nationale pour les voir prospérer.”Charge à nous de rappeler au gouvernement qu’il s’agit d’ardentes priorités pour LR” et qu’elles sont “plébiscitées” dans l’opinion, insiste Mathieu Darnaud.La gauche, elle, est vent debout et dénonce une “course à l’échalote vis-à-vis de l’extrême droite”, déjà à l’Å“uvre selon elle ces dernières semaines avec l’adoption d’un texte sur l’interdiction du voile dans le sport amateur ou l’interdiction du mariage des étrangers en situation irrégulière.La chambre haute “n’est pas là pour servir les intérêts personnels de Bruno Retailleau dans sa course à l’Elysée”, s’indigne auprès de l’AFP le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner, qui s’alarme d’une “retaillisation du Sénat”.