AFP World

Trois morts dans des frappes ukrainiennes en Russie, une maternité touchée en Ukraine

Trois personnes ont été tuées vendredi en Russie dans une attaque nocturne de drones ukrainiens, tandis que des bombardements russes en Ukraine ont blessé une quinzaine de personnes et touché une maternité à Kharkiv.Cette salve ukrainienne intervient après une série de frappes massives de drones russes sur l’Ukraine, notamment sur Kiev, et alors que Moscou bat chaque semaine des records en nombre d’engins tirés, fournis par une industrie de défense qui tourne à plein régime.Elle vient aussi après que les Etats-Unis ont réaffirmé leur soutien à l’Ukraine, le président Volodymyr Zelensky ayant confirmé jeudi avoir reçu des “dates concrètes” pour la livraison de nouveaux armements de la part de Donald Trump.En Russie, un civil a été tué dans la région de Lipetsk (ouest) et un autre dans celle de Toula, près de Moscou, dans cette attaque de drones ukrainienne. Un troisième est mort dans des bombardements d’artillerie dans la région frontalière de Belgorod, selon les autorités locales.Au total, 155 drones ukrainiens ont été abattus, selon le ministère russe de la Défense.L’armée ukrainienne a assuré que ces attaques de drones visaient une usine aéronautique près de Moscou et une usine de fabrication de missiles. Une source au sein des services de sécurité a également revendiqué une explosion d’un gazoduc.Côté ukrainien, un établissement médical a été touché par des frappes russes à Kharkiv (nord-est), la deuxième ville du pays, où une maternité a été impactée, selon Volodymyr Zelensky.Selon lui, neuf personnes ont été blessées, dont des “mères avec des nouveaux-nés et des femmes qui se remettaient d’une opération”. Aucun enfant ne figure parmi les victimes.- Trump “déçu” -Un journaliste de l’AFP présent à Kharkiv a vu une femme bercer son nouveau-né dans une ambulance après avoir été évacuée des lieux.A Odessa, grand port du sud du pays, huit personnes ont été blessées dans des frappes russes.Alors que les négociations pour mettre fin à l’invasion russe de l’Ukraine lancée en 2022 sont au point mort, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio avait annoncé jeudi s’être vu proposer par son homologue russe Sergueï Lavrov une “nouvelle idée”.S’il n’a pas détaillé, celle-ci “pourrait potentiellement permettre d’ouvrir la porte” vers une issue au conflit, selon M. Rubio, qui a par ailleurs signifié à Moscou la “frustration” de Donald Trump.Dans ce contexte, M. Trump a évoqué “une déclaration importante” qu’il pourrait faire lundi sur la Russie, après s’être dit “déçu” par son homologue Vladimir Poutine, avec qui il avait repris le contact à son retour à la Maison Blanche.L’Ukraine et de nombreux élus américains, y compris dans le camp de M. Trump, poussent le président à adopter de nouvelles sanctions contre la Russie. Ce à quoi il s’était jusqu’à présent refusé, disant vouloir laisser une chance à la diplomatie.L’émissaire américain Keith Kellogg doit lui se rendre à partir de lundi en Ukraine pour une visite officielle, selon Kiev.- Contingent européen “inacceptable” -Après deux rounds de négociations directes entre Russes et Ukrainiens à Istanbul, le Kremlin continue de rejeter l’idée d’un cessez-le-feu. Il réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées et renonce à intégrer l’Otan, des conditions inacceptables pour Kiev.Vendredi, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a également répété que Moscou considèrerait “inacceptable” tout déploiement d’un contingent militaire européen en Ukraine.La veille, le président français Emmanuel Macron avait évoqué la possibilité de déployer une telle force en cas de cessez-le-feu. Il a aussi annoncé la décision de renforcer “jusqu’à 50.000 hommes” le contingent franco-britannique qui doit lui servir de socle.”La présence d’un contingent étranger près de nos frontières est inacceptable”, a déclaré M. Peskov, dénonçant le “militarisme antirusse” des dirigeants européens.Le chef d’état-major français, Thierry Burkhard, a de son côté assuré vendredi que la Russie a identifié la France comme étant “son principal adversaire en Europe” et qu’elle vise par des actions hybrides.Sur le terrain, les forces russes poursuivent leur avancée. Vendredi, elles ont revendiqué la prise de la localité de Zelena Dolina, près de la ville de Lyman, reprise par l’armée ukrainienne en octobre 2022, et dont les troupes de Moscou se trouvent désormais à une dizaine de kilomètres.

“Douleur dans l’âme” : la Bosnie commémore le génocide de Srebrenica, 30 ans après

Des milliers de personnes endeuillées ont commémoré vendredi à Srebrenica le génocide commis il y a trente ans par les forces serbes de Bosnie, l’un des pires massacres perpétrés sur le sol européen depuis la Deuxième Guerre mondiale.Les restes de sept victimes ont été inhumées pendant les commémorations de cet épisode le plus sanglant du conflit intercommunautaire bosnien des années 1990.Ils comprenaient ceux de Sejdalija Alic, qui faisait partie des plus de 8.000 musulmans tués par les combattants serbes de Bosnie qui venaient de s’emparer de cette ville de l’est du pays, le 11 juillet 1995. – “Pas de mots pour le décrire” -Sa petite-fille, Anela Anic, dont le père a aussi péri dans ce massacre et a été enterré plus tôt, assiste aux funérailles : “Je n’ai jamais vu mon père (…) et, aujourd’hui, mon grand-père est enterré, juste quelques ossements, à côté de son fils”, dit-elle.  “C’est une profonde tristesse (…). Je n’ai pas de mots pour le décrire”, ajoute cette femme de 32 ans en pleurs. Elle est née au début de l’année 1994 après l’évacuation de sa mère enceinte hors de Srebrenica par un convoi de la Croix-Rouge. Les corps des personnes tuées dans cette ville, à l’époque une enclave protégée par les Nations unies, avaient été jetés dans des fosses communes. A ce jour, 7.000 d’entre elles ont été identifiées et enterrées tandis que quelque 1.000 autres sont toujours recherchées. Essayant de dissimuler la gravité des crimes, les forces serbes bosniennes avaient organisé des opérations de déplacements de cadavres, souvent déchiquetés par les machines lourdes et transportés vers plusieurs fosses communes dites “secondaires”, selon les experts.- “Une pierre tombale à caresser” -“Depuis trente ans, nous portons la douleur dans nos âmes. Nos enfants ont été tués innocents dans la zone protégée de l’ONU. L’Europe et le monde ont observé, muets, la tuerie de nos enfants”, explique Munira Subasic, la présidente de l’association des mères de Srebrenica, dont le mari Hilmo et le fils Nermin, 17 ans, ont alors péri.Un homme et une femme respectivement âgés de 19 ans et de 67 ans au moment du massacre font aussi partie des sept victimes enterrées sous des pierres tombales blanches après une prière commune au cours des commémorations au Centre mémorial Srebrenica-Potocari.  Leurs familles ont patienté pendant plusieurs années avant de les inhumer, espérant que d’autres restes seraient retrouvés.Mais Mevlida Omerovic a décidé de ne plus attendre et a donné son accord pour l’enterrement des restes de son mari, Hasib, tué à 33 ans sur l’un des cinq lieux d’exécutions de masse au moment de ce massacre, le seul épisode du conflit bosnien (1992-1995) qualifié de génocide par la justice internationale. “Trente années sont passées et je n’ai plus rien à attendre”, raconte Mme Omerovic, 55 ans, qui souhaite pouvoir se recueillir sur la tombe de son mari, même si, dans le cercueil, il n’y aura que sa mâchoire.En se rendant sur leurs sépultures, les proches des victimes essaient de trouver du réconfort. “Je n’ai que cette pierre tombale à caresser, pour prier”, déplore Sefika Mustafic, debout à côté des tombes de ses fils Enis et Salim, tous les deux adolescents quand ils ont perdu la vie. “J’aimerais rêver d’eux mais je n’y arrive pas,” ajoute-t-elle.- Le déni serbe -L’ancien combattant canadien Daniel Chénard, déployé là-bas avec les forces de maintien de la paix de l’ONU d’octobre 1993 à mars 1994, a assisté aux commémorations. Depuis des décennies, il est hanté par un sentiment de culpabilité. “Je me suis pardonné (…). J’ai trouvé la paix. J’ai toujours voulu leur dire (aux familles) je suis désolé (…), je suis désolé de vous avoir abandonnés”, dit-il. Avec les troupes de l’ONU, “on a fait ce qu’on pouvait (…) mais en vrai la tragédie est arrivée”, confie cet homme de 58 ans, en pleurs.Les anciens chefs politiques et militaires des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à la perpétuité par la justice internationale pour crimes de guerre et génocide. Mais la gravité de ce crime continue à être relativisée par de nombreux dirigeants politiques serbes, en Bosnie et en Serbie.L’ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré les protestations de Belgrade et des Serbes de Bosnie. Le président de la Serbie Aleksandar Vucic a présenté vendredi ses condoléances aux familles des personnes tuées à Srebrenica au nom des citoyens de son pays, qualifiant le massacre de “crime terrible”. “Nous ne pouvons pas modifier le passé mais nous devons changer l’avenir”, a-t-il posté sur X.

“Douleur dans l’âme” : la Bosnie commémore le génocide de Srebrenica, 30 ans après

Des milliers de personnes endeuillées ont commémoré vendredi à Srebrenica le génocide commis il y a trente ans par les forces serbes de Bosnie, l’un des pires massacres perpétrés sur le sol européen depuis la Deuxième Guerre mondiale.Les restes de sept victimes ont été inhumées pendant les commémorations de cet épisode le plus sanglant du conflit intercommunautaire bosnien des années 1990.Ils comprenaient ceux de Sejdalija Alic, qui faisait partie des plus de 8.000 musulmans tués par les combattants serbes de Bosnie qui venaient de s’emparer de cette ville de l’est du pays, le 11 juillet 1995. – “Pas de mots pour le décrire” -Sa petite-fille, Anela Anic, dont le père a aussi péri dans ce massacre et a été enterré plus tôt, assiste aux funérailles : “Je n’ai jamais vu mon père (…) et, aujourd’hui, mon grand-père est enterré, juste quelques ossements, à côté de son fils”, dit-elle.  “C’est une profonde tristesse (…). Je n’ai pas de mots pour le décrire”, ajoute cette femme de 32 ans en pleurs. Elle est née au début de l’année 1994 après l’évacuation de sa mère enceinte hors de Srebrenica par un convoi de la Croix-Rouge. Les corps des personnes tuées dans cette ville, à l’époque une enclave protégée par les Nations unies, avaient été jetés dans des fosses communes. A ce jour, 7.000 d’entre elles ont été identifiées et enterrées tandis que quelque 1.000 autres sont toujours recherchées. Essayant de dissimuler la gravité des crimes, les forces serbes bosniennes avaient organisé des opérations de déplacements de cadavres, souvent déchiquetés par les machines lourdes et transportés vers plusieurs fosses communes dites “secondaires”, selon les experts.- “Une pierre tombale à caresser” -“Depuis trente ans, nous portons la douleur dans nos âmes. Nos enfants ont été tués innocents dans la zone protégée de l’ONU. L’Europe et le monde ont observé, muets, la tuerie de nos enfants”, explique Munira Subasic, la présidente de l’association des mères de Srebrenica, dont le mari Hilmo et le fils Nermin, 17 ans, ont alors péri.Un homme et une femme respectivement âgés de 19 ans et de 67 ans au moment du massacre font aussi partie des sept victimes enterrées sous des pierres tombales blanches après une prière commune au cours des commémorations au Centre mémorial Srebrenica-Potocari.  Leurs familles ont patienté pendant plusieurs années avant de les inhumer, espérant que d’autres restes seraient retrouvés.Mais Mevlida Omerovic a décidé de ne plus attendre et a donné son accord pour l’enterrement des restes de son mari, Hasib, tué à 33 ans sur l’un des cinq lieux d’exécutions de masse au moment de ce massacre, le seul épisode du conflit bosnien (1992-1995) qualifié de génocide par la justice internationale. “Trente années sont passées et je n’ai plus rien à attendre”, raconte Mme Omerovic, 55 ans, qui souhaite pouvoir se recueillir sur la tombe de son mari, même si, dans le cercueil, il n’y aura que sa mâchoire.En se rendant sur leurs sépultures, les proches des victimes essaient de trouver du réconfort. “Je n’ai que cette pierre tombale à caresser, pour prier”, déplore Sefika Mustafic, debout à côté des tombes de ses fils Enis et Salim, tous les deux adolescents quand ils ont perdu la vie. “J’aimerais rêver d’eux mais je n’y arrive pas,” ajoute-t-elle.- Le déni serbe -L’ancien combattant canadien Daniel Chénard, déployé là-bas avec les forces de maintien de la paix de l’ONU d’octobre 1993 à mars 1994, a assisté aux commémorations. Depuis des décennies, il est hanté par un sentiment de culpabilité. “Je me suis pardonné (…). J’ai trouvé la paix. J’ai toujours voulu leur dire (aux familles) je suis désolé (…), je suis désolé de vous avoir abandonnés”, dit-il. Avec les troupes de l’ONU, “on a fait ce qu’on pouvait (…) mais en vrai la tragédie est arrivée”, confie cet homme de 58 ans, en pleurs.Les anciens chefs politiques et militaires des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à la perpétuité par la justice internationale pour crimes de guerre et génocide. Mais la gravité de ce crime continue à être relativisée par de nombreux dirigeants politiques serbes, en Bosnie et en Serbie.L’ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré les protestations de Belgrade et des Serbes de Bosnie. Le président de la Serbie Aleksandar Vucic a présenté vendredi ses condoléances aux familles des personnes tuées à Srebrenica au nom des citoyens de son pays, qualifiant le massacre de “crime terrible”. “Nous ne pouvons pas modifier le passé mais nous devons changer l’avenir”, a-t-il posté sur X.

Affaire Jubillar : un témoignage surprise à quelques semaines du procès d’assises

Le témoignage surprise d’une ex-compagne de Cédric Jubillar affirmant qu’il lui aurait avoué le meurtre de son épouse surgit un peu plus de deux mois avant le procès d’assises du peintre-plaquiste qui a toujours nié toute implication dans la disparition de l’infirmière en décembre 2020.”J’ai déjà tué une fois, ne me trompe pas et tout se passera bien”, aurait dit Cédric Jubillar à son ex-compagne, affirme à l’AFP Joaquinito Maria Alogo De Obono, l’avocat d’une jeune femme ayant eu une relation avec l’accusé, son conseil précisant avoir déposé une demande de constitution de partie civile en son nom en début de semaine.Cette jeune femme, dont le témoignage anonyme a été rapporté par les médias régionaux La Dépêche du Midi et France 3 Occitanie, affirme que Cédric Jubillar, qui doit comparaitre à partir du 22 septembre devant la cour d’assises à Albi pour le meurtre de son épouse Delphine, lui aurait avoué le meurtre de cette dernière, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-mines (Tarn).”Ma cliente souhaite que sa parole soit écoutée par la justice”, souligne Me Alogo De Obono.L’instruction de ce dossier étant close, “en l’état actuel de cette procédure en attente de jugement”, seule la présidente de la cour d’assises “a compétence, en vertu de son pouvoir discrétionnaire, pour ordonner toutes nouvelles investigations et auditions”, a indiqué le procureur général de Toulouse, Nicolas Jacquet, dans un communiqué.Selon le code de procédure pénale, si elle est décidée, l’audition de la jeune femme peut intervenir à tout moment, en amont du procès ou au cours de l’audience, précise une source judiciaire.- “urgent d’investiguer” -Les services d’enquête ont été informés le 14 mai de ce témoignage par un “individu qui rapportait avoir reçu les confidences de la compagne de Cédric Jubillar sur son implication dans les faits qui lui sont reprochés”, précise le communiqué du procureur général.Un procès-verbal reprenant les informations de cette source a été rédigé, puis transmis en cette fin de semaine à la présidente de la cour d’assises.La défense de Cédric Jubillar demande d’ores et déjà que l’audition soit faite au plus vite.”Il est urgent d’investiguer par rapport à ce que déclare cette femme. (…) Il est hors de question qu’on arrive à un procès avec une dame qui vient raconter n’importe quoi, sans qu’il puisse y avoir de vérification”, déclare à l’AFP Emmanuelle Franck, l’une des trois avocats de l’accusé.    Ce nouveau témoignage est, selon elle, “la confirmation que c’est un dossier vide”. “Plus un dossier est lacunaire et plus vous avez la place à ce genre de témoignage” estime-t-elle, tandis que son confrère de la défense, Jean-Baptiste Alary, rappelle qu’à plusieurs reprises déjà, Cédric Jubillar aurait fait des confidences à des proches, sans que ces éléments ne vienne établir quoi que ce soit.- confessions au parloir ? -La jeune femme, âgée de 31 ans, a entretenu une relation avec Cédric Jubillar après la disparition de son épouse, avant de prendre ses distances avec lui autour du milieu du mois de juin dernier, “après que M. Jubillar lui a fait ces révélations”, selon Me Alogo De Obono. Aux échanges épistolaires des débuts, ont succédé des rencontres au parloir de la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, où le peintre-plaquiste de 37 ans est incarcéré depuis sa mise à examen en juin 2021. C’est au cours de ces échanges que Cédric Jubillar aurait fait des révélations, indiquant avoir étranglé son épouse sur le canapé de leur domicile, selon l’avocat. L’accusé lui aurait également raconté avoir transporté le corps et l’avoir brûlé, “mais à aucun moment elle n’a indiqué de lieu, car elle ne le sait pas”, selon Me Alogo De Obono. Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, Cédric Jubillar nie toute responsabilité et clame son innocence. Son procès à Albi doit durer environ un mois.

Washington et Pékin saluent une rencontre “positive” entre leurs chefs de la diplomatie

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a eu vendredi en Malaisie une rencontre “positive” avec son homologue chinois Wang Yi, ont indiqué les deux pays dans une apparente volonté d’aplanir leurs différends.Il s’agissait du premier entretien entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche en janvier de Donald Trump, sur fond de tensions persistantes sur le commerce, Taïwan ou les technologies de pointe.La rencontre se déroulait en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur, où les droits de douane américains, vus avec inquiétude, étaient au coeur des discussions.”Il y a certains problèmes que nous devrons régler, ce qui est normal entre des pays de notre taille, de notre envergure et qui ont cette influence dans le monde”, a indiqué Marco Rubio à la presse après une heure d’entretien avec Wang Yi.”Mais j’ai trouvé cette rencontre très constructive et positive”, a affirmé M. Rubio, habituel pourfendeur du gouvernement chinois.Après une journée et demie à Kuala Lumpur, il s’est par ailleurs dit confiant qu’une rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping aurait lieu.”Il y a une forte volonté des deux côtés d’y parvenir”, a-t-il déclaré.Adoptant le même ton apaisant, le ministère chinois des Affaires étrangères a salué dans un communiqué un entretien “positif, pragmatique et constructif”. De façon inhabituelle pour un compte-rendu officiel chinois faisant état d’un échange diplomatique avec Washington, aucun point de friction, pas même Taïwan, n’a été clairement évoqué dans le texte. Wang Yi a toutefois exhorté Washington à traiter avec Pékin “sur un pied d’égalité”.- “Inquiétude” -Marco Rubio effectuait sa première visite en Asie depuis sa prise de fonctions en janvier. Malgré ce délai, il avait assuré jeudi que les Etats-Unis n’ont “aucunement l’intention d’abandonner” l’Asie-Pacifique.Les droits de douane américains inquiètent toutefois fortement la région.Donald Trump a averti cette semaine qu’il imposera des surtaxes punitives de 20% à 50% à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s’ils ne concluaient pas d’accords avec Washington d’ici au 1er août.A Kuala Lumpur, Marco Rubio a multiplié les rencontres avec ses homologues de toute l’Asie-Pacifique sur ces droits de douane. Mais en soulignant leur nécessité.”Quand on regarde certains (…) déficits commerciaux (avec les Etats-Unis), ils sont énormes. Il faut y remédier”, a-t-il déclaré. Les ministres des Affaires étrangères de l’Asean, qui comprend 10 pays dont la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam, ont toutefois exprimé leurs “inquiétudes” face aux droits de douane, qualifiés de “contreproductifs”, selon un communiqué conjoint publié vendredi.Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim avait déploré cette semaine des surtaxes devenues “des outils tranchants au service des rivalités géopolitiques”.Reçu par ce dernier vendredi, Wang Yi a dénoncé l’imposition “irresponsable et impopulaire” de droits de douane par Washington. La veille, il avait accusé Washington de “priver” l’Asie du Sud-Est de son “droit légitime au développement”.- Rivalité persistante -Un climat de méfiance persiste entre Pékin et Washington, chacun soupçonnant l’autre de chercher à affaiblir son influence.Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain, Donald Trump a engagé un bras de fer économique avec la Chine, à coup de droits de douane.En mai, Chinois et Américains sont toutefois convenus d’un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les prohibitives surtaxes douanières qu’ils s’imposaient.La question très sensible de Taïwan, une île d’environ 23 millions d’habitants que la Chine dit vouloir “unifier” avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire, continue toutefois de tendre les relations bilatérales.Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d’armes de Taipei et lui offrent un soutien croissant face aux pressions chinoises – ce qui indispose Pékin.Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer “à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l’équilibre des forces” en Asie-Pacifique. Il avait assuré que Pékin “s’entraîne tous les jours” à envahir Taïwan.En réaction, la diplomatie chinoise avait appelé Washington à ne pas “jouer avec le feu” sur cette question.