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Famine à Gaza: pas d’amélioration depuis la trêve, la situation reste “catastrophique”, dit l’OMS

L’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza est “insuffisante” et n’a pas permis une amélioration de la situation dans ce territoire palestinien en proie à la famine, a alerté jeudi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).”La faim est toujours présente car il n’y a pas assez de nourriture” qui parvient à la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et “la situation reste catastrophique”, a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse en ligne depuis le siège de l’OMS à Genève.Depuis l’entrée en vigueur le 10 octobre du cessez-le-feu négocié par les États-Unis entre Israël et le Hamas, “la famine n’a pas reculé car il n’y a pas assez de nourriture”, a-t-il averti.Israël a coupé à plusieurs reprises l’aide à la bande de Gaza pendant la guerre, dégradant des conditions humanitaires déjà désastreuses. L’ONU dénonce une situation de famine dans certaines parties de ce territoire palestinien. Mais alors que l’accord négocié par le président américain Donald Trump prévoit l’entrée de 600 camions par jour, M. Tedros a assuré qu’actuellement seuls 200 à 300 camions y pénétraient quotidiennement. Et “un grand nombre de ces camions sont commerciaux”, a-t-il ajouté, soulignant que de nombreuses personnes dans la bande de Gaza n’ont pas les moyens d’acheter ces marchandises.”La crise est loin d’être terminée et les besoins sont immenses” car l’aide acheminée “ne représente encore qu’une fraction de ce qui est nécessaire”, a-t-il insisté.L’Organisation mondiale de la Santé a affirmé jeudi qu’elle prévoyait qu’au moins sept milliards de dollars seraient nécessaires pour la seule réhabilitation du système de santé de la bande de Gaza.”Il n’y a pas d’hôpitaux pleinement opérationnels à Gaza et seuls 14 sur 36 fonctionnent. Il y a une grave pénurie de médicaments, d’équipements et de membres du personnel de santé essentiels”, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, avertissant que “le coût total de la reconstruction du système de santé de Gaza s’élèvera à au moins sept milliards de dollars”.Citant les chiffres du ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, Nabil Tabbal, le responsable des urgences sanitaires à l’OMS, a dit que 89 personnes avaient été tuées et quelque 317 blessées depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. “Plus de 170.000 personnes sont blessées à Gaza, dont plus de 5.000 amputées et 3.600 souffrant de graves brûlures”, a déploré M. Tedros. L’OMS a facilité l’évacuation de 41 patients et de 145 accompagnateurs mercredi mais a averti qu’il y avait “encore 15.000 patients” qui avaient “besoin d’être soignés en dehors de Gaza, dont 4.000 enfants”.M. Tedros a exhorté davantage de pays à se mobiliser pour accueillir les habitants de la bande de Gaza ayant besoin de soins spécialisés et a appelé Israël à autoriser “l’ouverture de tous les points de passage afin de permettre à davantage de patients d’être traités en Égypte”. Depuis le début de la guerre, a-t-il insisté, “plus de 700 personnes sont mortes en attendant leur évacuation”.

Famine à Gaza: pas d’amélioration depuis la trêve, la situation reste “catastrophique”, dit l’OMS

L’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza est “insuffisante” et n’a pas permis une amélioration de la situation dans ce territoire palestinien en proie à la famine, a alerté jeudi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).”La faim est toujours présente car il n’y a pas assez de nourriture” qui parvient à la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et “la situation reste catastrophique”, a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse en ligne depuis le siège de l’OMS à Genève.Depuis l’entrée en vigueur le 10 octobre du cessez-le-feu négocié par les États-Unis entre Israël et le Hamas, “la famine n’a pas reculé car il n’y a pas assez de nourriture”, a-t-il averti.Israël a coupé à plusieurs reprises l’aide à la bande de Gaza pendant la guerre, dégradant des conditions humanitaires déjà désastreuses. L’ONU dénonce une situation de famine dans certaines parties de ce territoire palestinien. Mais alors que l’accord négocié par le président américain Donald Trump prévoit l’entrée de 600 camions par jour, M. Tedros a assuré qu’actuellement seuls 200 à 300 camions y pénétraient quotidiennement. Et “un grand nombre de ces camions sont commerciaux”, a-t-il ajouté, soulignant que de nombreuses personnes dans la bande de Gaza n’ont pas les moyens d’acheter ces marchandises.”La crise est loin d’être terminée et les besoins sont immenses” car l’aide acheminée “ne représente encore qu’une fraction de ce qui est nécessaire”, a-t-il insisté.L’Organisation mondiale de la Santé a affirmé jeudi qu’elle prévoyait qu’au moins sept milliards de dollars seraient nécessaires pour la seule réhabilitation du système de santé de la bande de Gaza.”Il n’y a pas d’hôpitaux pleinement opérationnels à Gaza et seuls 14 sur 36 fonctionnent. Il y a une grave pénurie de médicaments, d’équipements et de membres du personnel de santé essentiels”, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, avertissant que “le coût total de la reconstruction du système de santé de Gaza s’élèvera à au moins sept milliards de dollars”.Citant les chiffres du ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, Nabil Tabbal, le responsable des urgences sanitaires à l’OMS, a dit que 89 personnes avaient été tuées et quelque 317 blessées depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. “Plus de 170.000 personnes sont blessées à Gaza, dont plus de 5.000 amputées et 3.600 souffrant de graves brûlures”, a déploré M. Tedros. L’OMS a facilité l’évacuation de 41 patients et de 145 accompagnateurs mercredi mais a averti qu’il y avait “encore 15.000 patients” qui avaient “besoin d’être soignés en dehors de Gaza, dont 4.000 enfants”.M. Tedros a exhorté davantage de pays à se mobiliser pour accueillir les habitants de la bande de Gaza ayant besoin de soins spécialisés et a appelé Israël à autoriser “l’ouverture de tous les points de passage afin de permettre à davantage de patients d’être traités en Égypte”. Depuis le début de la guerre, a-t-il insisté, “plus de 700 personnes sont mortes en attendant leur évacuation”.

Zelensky appelle l’UE à avancer sur l’utilisation des avoirs gelés russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté jeudi à Bruxelles les dirigeants européen à utiliser les avoirs gelés russes pour soutenir son effort de guerre, au lendemain de l’annonce de sanctions américaines contre Moscou.”J’espère qu’ils prendront une décision politique, une décision positive d’une manière ou d’une autre pour aider l’Ukraine”, a-t-il déclaré devant la presse, en marge d’un sommet des 27 où la question de l’utilisation de ces avoirs de la banque centrale russe sont au coeur des discussions.Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l’essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d’euros.Son Premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées, au grand dam du président ukrainien.”Quiconque retarde la décision sur l’utilisation complète des avoirs russes gelés ne limite pas seulement notre défense, mais ralentit également les progrès de l’UE elle-même. Le moment d’agir sur les avoirs russes, c’est maintenant. Et je vous exhorte à apporter votre plein soutien”, a-t-il ainsi souligné sur  X.- Mutualisation des risques -Les 27 doivent poursuivre leur discussions plus tard dans la journée de jeudi, pour tenter de vaincre les résistances de la Belgique. Si cela devait être le cas, il faudra encore attendre une proposition légale formelle de la Commission européenne d’ici le prochain sommet européen de décembre, où la Belgique aura encore son mot à dire.Plus tôt dans la journée, les dirigeants européens, et M. Zelesnky, avaient salué  la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.”C’est un message fort et nécessaire indiquant que l’agression (russe) ne restera pas sans réponse”, a affirmé le président ukrainien, quelques heures après l’annonce des deux côtés de l’Atlantique de lourdes sanctions ciblant les hydrocarbures russes.Le président russe Vladimir Poutine a répondu jeudi que ces sanctions contre le secteur pétrolier russe étaient “sérieuses” mais qu’elles n’auraient pas d'”impact significatif” sur l’économie du pays. Il a plaidé en faveur de la poursuite du “dialogue”.La veille, le président américain Donald Trump avait manifesté son impatience envers son homologue russe Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées “d’énormes” contre le secteur pétrolier russe.- “Nulle part” -Le locataire de la Maison Blanche, qui s’est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions, a estimé que ses conversations avec le président russe n’allaient “nulle part”, au lendemain du report sine die d’une rencontre entre eux envisagée à Budapest.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.Les cours du brut ont accéléré leur hausse jeudi, à plus de 5%, propulsés par ces annonces, susceptibles de limiter l’offre sur le marché pétrolier.La Russie a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives” dont “le résultat sera négatif pour la stabilité de l’économie mondiale”, tout en se disant “immunisée”. La Chine a exprimé son opposition à ces mesures.- Flotte fantôme -Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.Quelque 117 nouveaux navires de la flotte fantôme russe ont été ciblés, portant à 558 le nombre total de navires sanctionnés par les Européens.Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de “changer les calculs” de Vladimir Poutine et de “l’amener à la table des négociations” en vue d’un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison Blanche.”J’en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd’hui ni demain, mais nous y arriverons”, a-t-il dit.Des frappes russes dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes. Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués jeudi par un drone russe à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a rappelé jeudi à Bruxelles M. Zelensky.

Zelensky appelle l’UE à avancer sur l’utilisation des avoirs gelés russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté jeudi à Bruxelles les dirigeants européen à utiliser les avoirs gelés russes pour soutenir son effort de guerre, au lendemain de l’annonce de sanctions américaines contre Moscou.”J’espère qu’ils prendront une décision politique, une décision positive d’une manière ou d’une autre pour aider l’Ukraine”, a-t-il déclaré devant la presse, en marge d’un sommet des 27 où la question de l’utilisation de ces avoirs de la banque centrale russe sont au coeur des discussions.Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l’essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d’euros.Son Premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées, au grand dam du président ukrainien.”Quiconque retarde la décision sur l’utilisation complète des avoirs russes gelés ne limite pas seulement notre défense, mais ralentit également les progrès de l’UE elle-même. Le moment d’agir sur les avoirs russes, c’est maintenant. Et je vous exhorte à apporter votre plein soutien”, a-t-il ainsi souligné sur  X.- Mutualisation des risques -Les 27 doivent poursuivre leur discussions plus tard dans la journée de jeudi, pour tenter de vaincre les résistances de la Belgique. Si cela devait être le cas, il faudra encore attendre une proposition légale formelle de la Commission européenne d’ici le prochain sommet européen de décembre, où la Belgique aura encore son mot à dire.Plus tôt dans la journée, les dirigeants européens, et M. Zelesnky, avaient salué  la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.”C’est un message fort et nécessaire indiquant que l’agression (russe) ne restera pas sans réponse”, a affirmé le président ukrainien, quelques heures après l’annonce des deux côtés de l’Atlantique de lourdes sanctions ciblant les hydrocarbures russes.Le président russe Vladimir Poutine a répondu jeudi que ces sanctions contre le secteur pétrolier russe étaient “sérieuses” mais qu’elles n’auraient pas d'”impact significatif” sur l’économie du pays. Il a plaidé en faveur de la poursuite du “dialogue”.La veille, le président américain Donald Trump avait manifesté son impatience envers son homologue russe Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées “d’énormes” contre le secteur pétrolier russe.- “Nulle part” -Le locataire de la Maison Blanche, qui s’est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions, a estimé que ses conversations avec le président russe n’allaient “nulle part”, au lendemain du report sine die d’une rencontre entre eux envisagée à Budapest.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.Les cours du brut ont accéléré leur hausse jeudi, à plus de 5%, propulsés par ces annonces, susceptibles de limiter l’offre sur le marché pétrolier.La Russie a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives” dont “le résultat sera négatif pour la stabilité de l’économie mondiale”, tout en se disant “immunisée”. La Chine a exprimé son opposition à ces mesures.- Flotte fantôme -Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.Quelque 117 nouveaux navires de la flotte fantôme russe ont été ciblés, portant à 558 le nombre total de navires sanctionnés par les Européens.Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de “changer les calculs” de Vladimir Poutine et de “l’amener à la table des négociations” en vue d’un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison Blanche.”J’en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd’hui ni demain, mais nous y arriverons”, a-t-il dit.Des frappes russes dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes. Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués jeudi par un drone russe à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a rappelé jeudi à Bruxelles M. Zelensky.

“Neutralité carbone”: TotalEnergies condamnée pour pratiques commerciales trompeuses

La compagnie pétrolière TotalEnergies a été condamnée jeudi par la justice française pour pratiques commerciales trompeuses, pour avoir induit en erreur ses clients en vantant ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050, un précédent salué par les associations anti-greenwashing.TotalEnergies a relativisé la portée du jugement en soulignant qu’il ne concernait que sa communication vers ses clients et ne lui interdisait donc pas de parler de neutralité carbone dans sa communication institutionnelle, plus générale.Mais il s’agit du “premier jugement au monde qui statue qu’un grand groupe pétrolier et gazier a trompé le public en verdissant son image”, fait valoir l’ONG ClientEarth qui suit de près la jurisprudence sur le greenwashing contre l’industrie pétrolière et gazière.Le tribunal judiciaire de Paris a estimé que TotalEnergies et sa filiale TotalEnergies électricité et gaz avaient fait état d’allégations environnementales, à partir du site commercial totalenergies.fr, qui “étaient susceptibles d’altérer le comportement d’achat du consommateur” et de l'”induire en erreur”, faute pour le groupe d’avoir précisé explicitement qu’il avait son propre scenario pour atteindre la neutralité carbone, et qu’il continuait à augmenter ses investissements dans le pétrole et le gaz.Le tribunal juge “qu’en visant l’objectif de neutralité carbone, au sens de l’Accord de Paris, le groupe faisait comprendre au consommateur qu’il se référait aux préconisations de la communauté scientifique alignées sur l’Accord de Paris, qui recommande de réduire immédiatement la production d’énergies fossiles”, selon son communiqué.La juridiction civile a en revanche rejeté les demandes des associations concernant les allégations de TotalEnergies sur le gaz fossile et les agro-carburants, qui ne peuvent être assimilées à des publicités.Elle n’a pas non plus condamné la compagnie sur sa communication institutionnelle, relevant d’autres normes juridiques, ou ses publicités passées sur la vente d’électricité et de gaz, ce dont le groupe s’est félicité.”TotalEnergies SE prend acte du jugement du tribunal judiciaire de Paris qui a rejeté l’essentiel des demandes formulées à l’encontre de TotalEnergies SE, en particulier celles relatives à la communication institutionnelle”, a indiqué dans un communiqué le groupe, sans préciser s’il ferait appel.- “Avertissement” -Le tribunal avait été saisi en 2022 au civil par les ONG Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à tous.Elles se sont immédiatement félicitées d'”un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.La décision apporte une nouvelle pierre dans la jurisprudence sur le greenwashing ou écoblanchiment – le fait de se présenter plus vertueux sur l’environnement qu’en réalité – non seulement en France mais en Europe et au-delà.Des tribunaux et régulateurs européens ont déjà épinglé pour écoblanchiment les compagnies aériennes KLM en 2024 et Lufthansa en mars, et d’autres entreprises dans l’alimentation et d’autres secteurs.”Ce jugement historique envoie un avertissement aux autres majors pétrogazières d’Europe et d’ailleurs: affirmer faire partie de la transition tout en développant de nouveaux projets fossiles a désormais un prix judiciaire établi”, a réagi Johnny White, juriste de ClientEarth.- Retrait des messages -L’affaire portait sur la communication du groupe, à partir de mai 2021, sur son site internet, dans la presse, sur les réseaux sociaux et à la télévision. A l’époque, Total venait de se rebaptiser TotalEnergies pour souligner son ambition d’être “la compagnie de toutes les énergies”, du pétrole à l’électricité éolienne et solaire.Le groupe affichait alors son objectif de “neutralité carbone d’ici 2050, ensemble avec la société” et vantait le gaz comme “l’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre”, malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.En tout, une quarantaine de messages, dont une partie encore accessibles en ligne, étaient épinglés. Les associations ont été déboutées sur la plupart mais obtenu le retrait de trois communications, telles que: “Notre ambition est d’être un acteur majeur de la transition énergétique tout en continuant à répondre aux besoins en énergie des populations” ou “Nous avons pour ambition de contribuer à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ensemble avec la société”. Le jugement devra être publié sur la page d’accueil du site www.totalenergies.fr.

Rubio en Israël, après avoir critiqué tout projet d’annexion de la Cisjordanie

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est arrivé jeudi en Israël pour aider à consolider le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après avoir critiqué tout projet d’annexion de la Cisjordanie occupée qui selon lui “menacerait” la trêve.Le vice-président JD Vance, qui l’a précédé en Israël, a lui aussi assuré jeudi avant de quitter le pays que la Cisjordanie ne “serait pas annexée par Israël”.  Alors qu’il se trouvait mercredi en Israël, la Knesset s’est prononcée pour l’examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.Pour les responsables américains, un tel projet nuit à leur efforts visant à consolider le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre dans la bande de Gaza, après deux ans de guerre déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.”La politique de l’administration Trump est que la Cisjordanie ne sera pas annexée par Israël, cela continuera d’être notre politique”, a dit M. Vance. “Si c’était un coup politique, c’était un coup politique très stupide et je le prends personnellement comme une insulte.” Avant de quitter Washington mercredi, M. Rubio a estimé qu’un tel projet “menacerait” le cessez-le-feu à Gaza et serait “contre-productif”.”Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons soutenir pour le moment”, ajouté le secrétaire d’Etat, qui doit rencontrer dans la soirée le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Fin septembre, le président Donald Trump avait affirmé qu’il ne “permettrait pas à Israël d’annexer la Cisjordanie” Ce projet est soutenu par l’extrême droite israélienne, partenaire-clé de M. Netanyahu au sein de la coalition gouvernementale.Mais jeudi, le bureau du Premier ministre a qualifié de “provocation délibérée de l’opposition” le vote du parlement la veille, “destinée à semer la discorde pendant la visite du vice-président JD Vance en Israël”.- “Très difficile” -Plusieurs responsables américains se sont succédé cette semaine à Jérusalem pour tenter de cimenter le cessez-le-feu à Gaza, basé sur un plan de M. Trump, alors que l’accord entre Israël et le Hamas a paru vaciller dimanche.Mercredi, après un entretien avec Benjamin Netanyahu, M. Vance a reconnu que les prochaines étapes de l’accord, dont le désarmement du Hamas et la reconstruction de Gaza, seraient “très difficiles”. “Nous avons une tâche très, très difficile devant nous, qui est de désarmer le Hamas et de reconstruire Gaza, de rendre la vie meilleure pour les gens de Gaza, mais aussi de s’assurer que le Hamas ne soit plus une menace pour nos amis en Israël”, a-t-il dit.La première phase de l’accord prévoit, outre le cessez-le-feu, la libération de tous les otages, vivants et morts, retenus à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre, le début du retrait israélien et l’afflux de l’aide humanitaire.Le Hamas a libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants encore à Gaza. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu’il retient, mais il n’en a restitué que 15 jusque-là, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire en ruines.Israël a restitué en échange 195 corps de Palestiniens. Les forces israéliennes se sont retirées de secteurs de Gaza mais contrôlent toujours environ la moitié du territoire assiégé. L’aide humanitaire reste insuffisante, selon l’ONU.- La presse étrangère déçue -Les phases ultérieures du plan Trump prévoient un nouveau retrait israélien, le désarmement du Hamas, le déploiement d’une force de sécurité internationale ainsi que la reconstruction du territoire notamment.M. Vance a exclu le déploiement de troupes américaines au sol à Gaza et affirmé chercher des pays prêts à contribuer à cet effort militaire. Le Hamas a jusqu’à présent refusé d’envisager son désarmement et ses combattants se sont redéployés dans des secteurs de Gaza après la trêve, affrontant des groupes armés dont il accuse certains de “collaborer” avec Israël. L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.  L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.280 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.Jeudi, l’Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) a exprimé sa déception après que la Cour suprême israélienne a reporté de 30 jours sa décision sur sa demande d’un accès indépendant à Gaza, qu’elle réclame depuis deux ans.Les autorités israéliennes, qui contrôlent tous les accès au territoire, empêchent depuis le début de la guerre les journalistes de médias étrangers d’y accéder de manière indépendante.