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Au coeur de Toulouse, le bâti ancien sous surveillance après une série d’évacuations

Depuis l’effondrement il y a un an d’un immeuble proche de son emblématique place du Capitole, Toulouse a connu une série d’évacuations d’habitations anciennes de son centre historique, un phénomène aux facteurs multiples devenu politique à un an des municipales.Dimanche dernier, à quelques dizaines de mètres de la basilique Saint-Sernin, autre symbole de la Ville rose, une quinzaine de logements a de nouveau été évacuée, en raison d’un mur porteur commun partiellement effondré.Au total, en 2024 et 2025, 56 arrêtés d’interdiction d’accès, dont 29 de mise en sécurité d’urgence, ont été pris, selon les chiffres de la mairie.Cette succession d’incidents a pour point de départ le spectaculaire écroulement le 9 mars 2024 d’une bâtisse de plusieurs étages d’une petite ruelle très commerçante de l’hyper-centre, un bâtiment du XVIe siècle profondément remanié au fil des époques.”Combien d’effondrements faudra-t-il pour que le maire sorte enfin de sa posture réactive et engage une réelle politique de prévention ?”, réagit le groupe d’opposition Toulouse écologiste et solidaire.François Piquemal, député LFI de Toulouse et candidat à la mairie, décrit pour l’AFP une “situation alarmante” et accuse le maire Jean-Luc Moudenc (DVD) d’avoir “procrastiné” en mettant “en danger beaucoup d’habitants et d’habitantes”.- Briques et colombage -Côté municipalité, la conseillère Claire Nison répond: “on n’a pas attendu que cela s’effondre pour agir (…) on sait très bien que l’on a un centre historique fragile”.Et si le nombre d’évacuations s’est accéléré, affirme la déléguée à l’habitat dégradé et à la sécurité des bâtiments, c’est parce que la vigilance s’est accrue.La “montée en puissance des signalements est extrêmement saine”, signe d’une “prise de conscience de tout le monde”, se félicite Jean-François Latger, architecte-urbaniste et administrateur de l’association de défense du patrimoine “Les Toulousains de Toulouse”.Dans la Ville rose, le bâti ancien, c’est bien sûr la brique de terre cuite (communément appelée toulousaine ou foraine) mais aussi le recours au colombage en bois ou à la brique crue, deux matériaux très sensibles à l’eau.Dans les évacuations de ces derniers mois, “on est très loin d’une seule problématique qui expliquerait tout”, fait remarquer à l’AFP Claude Jam, expert en bâtiment auprès de la cour d’appel de Toulouse. Les infiltrations d’eau, dit-il, sont souvent un élément déterminant.- “Culture de responsabilité” -L’impact du changement climatique est également évoqué. Toulouse est concernée notamment par des “effets de sol, avec des gonflements ou rétrécissements d’argile”, précise Mme Nison, mais “de là à lier ce phénomène-là au fait d’avoir, d’un seul coup, plus de fissures, on ne peut pas clairement l’établir”.Les travaux imprudents menés sur des structures fragiles, associés à un manque de suivi essentiel des toitures ou des fondations, peuvent également être en cause.Pour remédier à la situation, les autorités locales cherchent différents leviers car “la loi ne nous permet pas de rentrer comme ça chez les gens pour vérifier la santé du bâti”, explique Mme Nison. La communication auprès des syndics, propriétaires et copropriétaires est un premier axe sur lequel on a “pris les devants”, affirme-t-elle.”Nous avons renforcé notre pôle de consultations sur les questions d’architecture et de pathologies des bâtiments parce que la demande de nos adhérents était là, en lien avec l’actualité”, explique de son côté Nadine Cazalbou, de l’association des propriétaires de Haute-Garonne.Autre outil: un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), approuvé récemment en préfecture, qui doit permettre de mieux préserver le centre historique, l’un des Sites patrimoniaux remarquables (SPR) les plus importants de France (256 ha).L’opposition municipale préconise l’extension du permis de louer pour accroître le droit de regard public sur le bâti mais la municipalité, qui a limité son usage à un seul quartier, juge trop complexe une application à grande échelle. L’entrée en vigueur de la loi du 9 avril 2024 sur l’habitat dégradé pourrait s’avérer décisive mais ses décrets d’application tardent à sortir. La solution passe également par une plus grande “culture de responsabilité” des propriétaires, insiste M. Latger. “Dans un centre ancien, on a cette double responsabilité, dit-il, certes de faire fructifier un patrimoine immobilier privé mais aussi de créer les conditions de sa sauvegarde”.Tout en reconnaissant qu'”être propriétaire, c’est avoir une obligation légale d’entretien et de sécurité”, le groupe d’opposition Alternative municipaliste citoyenne (AMC) souligne que, “quand ces obligations ne sont pas respectées, le pouvoir public doit agir”.  

Vance à Rome pour voir sa “chère amie” Meloni et fêter Pâques au Vatican

Le vice-président américain, JD Vance, a été reçu vendredi à Rome, en pleine guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’UE, par sa “chère amie” la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, puis s’est rendu pour un office religieux au Vatican, où il doit rencontrer samedi le n°2 du Saint-Siège.A la mi-journée, Mme Meloni a déroulé le tapis rouge du Palais Chigi, sa résidence officielle en plein centre de Rome, pour accueillir M. Vance, qui a déclaré à son arrivée qu’il l’informerait des derniers développements dans les négociations en vue d’obtenir un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine.”Nous sommes vraiment optimistes sur la possibilité de mettre fin à cette guerre très brutale”, a-t-il affirmé devant les journalistes.”Nous poursuivrons aujourd’hui les échanges” concernant les droits de douane amorcés la veille à Washington entre Mme Meloni et le président Donald Trump, a-t-il ajouté, se disant “tout simplement enchanté de se retrouver avec une chère amie dans un bel endroit avec des gens formidables”.Mme Meloni s’est de son côté dite “fière” que JD Vance “ait décidé de passer Pâques à Rome”, “après la rencontre merveilleuse que nous avons eue hier à Washington”. Giorgia Meloni a fait jeudi une visite éclair à la Maison Blanche où elle s’est entretenue avec Donald Trump des droits de douane qu’il veut imposer aux pays de l’Union européenne. Le président américain s’est dit à cette occasion sûr “à 100%” qu’un accord sur les droits de douane avec l’UE serait conclu.- Basilique et château -“Ma rencontre avec la Première ministre et son équipe a été très bonne, et je vais aller à l’église avec ma famille dans cette belle ville”, a écrit JD Vance sur X.Fervent catholique, M. Vance, accompagné de son épouse Usha et de leurs trois enfants, est arrivé vers 15H00 GMT à la basilique Saint-Pierre au Vatican pour assister à l’office de la Passion du Vendredi saint, qui commémore la mort du Christ sur la Croix.Il devrait ensuite visiter le château Saint-Ange, selon des médias italiens. Situé sur la rive du Tibre, cet ancien tombeau de l’empereur Hadrien transformé en forteresse par les papes jouit d’une vue à couper le souffle sur la Ville éternelle.Samedi, M. Vance, converti au catholicisme à 35 ans, retournera au Vatican pour un entretien avec Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’Etat et N. 2 du Saint-Siège. Avant de partir pour l’Inde dimanche, il espère pouvoir également rencontrer le pape François, en convalescence après une grave pneumonie.Le séjour de JD Vance en Italie marque son retour en Europe pour la première fois depuis son discours polémique en février à Munich où il avait déploré le “recul” de la liberté d’expression sur le Vieux continent, sidérant de nombreux dirigeants européens.Mme Meloni, à la tête du parti Fratelli d’Italia (FDI, post-fasciste), s’était déclarée en phase avec les propos de JD Vance. “Je le dis depuis des années (…), l’Europe s’est un peu perdue”, avait-elle déclaré au Financial Times.- Trump invité à Rome -A Washington,  Mme Meloni, première dirigeante européenne à visiter la Maison Blanche depuis la brutale offensive douanière lancée par son locataire, s’est déclarée “certaine” qu’un accord serait trouvé.Donald Trump a toutefois précisé qu’il n’était “pas pressé” et que Giorgia Meloni ne l’avait pas fait varier de stratégie.Sur son réseau Truth Social, le président américain a encensé la “formidable” Première ministre italienne. “Elle aime son pays, et l’impression qu’elle a laissée à tout le monde est FANTASTIQUE !!!”, a-t-il écrit.La cheffe de la coalition ultraconservatrice au pouvoir à Rome a affirmé “ne pas pouvoir négocier au nom de l’Union européenne” mais elle a précisé avoir invité Donald Trump à se rendre prochainement à Rome, ce qu’il a accepté. Avec sur la table une possible entrevue avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.Donald Trump a imposé depuis le 5 avril des droits de douane d’au moins 10% sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.Dépendante des exportations de son industrie, qui pèse près d’un quart de son PIB, Giorgia Meloni a critiqué cette offensive tarifaire tout en jouant le dialogue et exhortant Bruxelles à ne pas prendre de mesures de rétorsion.Son pas de deux avec Donald Trump inquiète ses partenaires européens qui craignent qu’elle ne fasse cavalier seul.

Vance à Rome pour voir sa “chère amie” Meloni et fêter Pâques au Vatican

Le vice-président américain, JD Vance, a été reçu vendredi à Rome, en pleine guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’UE, par sa “chère amie” la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, puis s’est rendu pour un office religieux au Vatican, où il doit rencontrer samedi le n°2 du Saint-Siège.A la mi-journée, Mme Meloni a déroulé le tapis rouge du Palais Chigi, sa résidence officielle en plein centre de Rome, pour accueillir M. Vance, qui a déclaré à son arrivée qu’il l’informerait des derniers développements dans les négociations en vue d’obtenir un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine.”Nous sommes vraiment optimistes sur la possibilité de mettre fin à cette guerre très brutale”, a-t-il affirmé devant les journalistes.”Nous poursuivrons aujourd’hui les échanges” concernant les droits de douane amorcés la veille à Washington entre Mme Meloni et le président Donald Trump, a-t-il ajouté, se disant “tout simplement enchanté de se retrouver avec une chère amie dans un bel endroit avec des gens formidables”.Mme Meloni s’est de son côté dite “fière” que JD Vance “ait décidé de passer Pâques à Rome”, “après la rencontre merveilleuse que nous avons eue hier à Washington”. Giorgia Meloni a fait jeudi une visite éclair à la Maison Blanche où elle s’est entretenue avec Donald Trump des droits de douane qu’il veut imposer aux pays de l’Union européenne. Le président américain s’est dit à cette occasion sûr “à 100%” qu’un accord sur les droits de douane avec l’UE serait conclu.- Basilique et château -“Ma rencontre avec la Première ministre et son équipe a été très bonne, et je vais aller à l’église avec ma famille dans cette belle ville”, a écrit JD Vance sur X.Fervent catholique, M. Vance, accompagné de son épouse Usha et de leurs trois enfants, est arrivé vers 15H00 GMT à la basilique Saint-Pierre au Vatican pour assister à l’office de la Passion du Vendredi saint, qui commémore la mort du Christ sur la Croix.Il devrait ensuite visiter le château Saint-Ange, selon des médias italiens. Situé sur la rive du Tibre, cet ancien tombeau de l’empereur Hadrien transformé en forteresse par les papes jouit d’une vue à couper le souffle sur la Ville éternelle.Samedi, M. Vance, converti au catholicisme à 35 ans, retournera au Vatican pour un entretien avec Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’Etat et N. 2 du Saint-Siège. Avant de partir pour l’Inde dimanche, il espère pouvoir également rencontrer le pape François, en convalescence après une grave pneumonie.Le séjour de JD Vance en Italie marque son retour en Europe pour la première fois depuis son discours polémique en février à Munich où il avait déploré le “recul” de la liberté d’expression sur le Vieux continent, sidérant de nombreux dirigeants européens.Mme Meloni, à la tête du parti Fratelli d’Italia (FDI, post-fasciste), s’était déclarée en phase avec les propos de JD Vance. “Je le dis depuis des années (…), l’Europe s’est un peu perdue”, avait-elle déclaré au Financial Times.- Trump invité à Rome -A Washington,  Mme Meloni, première dirigeante européenne à visiter la Maison Blanche depuis la brutale offensive douanière lancée par son locataire, s’est déclarée “certaine” qu’un accord serait trouvé.Donald Trump a toutefois précisé qu’il n’était “pas pressé” et que Giorgia Meloni ne l’avait pas fait varier de stratégie.Sur son réseau Truth Social, le président américain a encensé la “formidable” Première ministre italienne. “Elle aime son pays, et l’impression qu’elle a laissée à tout le monde est FANTASTIQUE !!!”, a-t-il écrit.La cheffe de la coalition ultraconservatrice au pouvoir à Rome a affirmé “ne pas pouvoir négocier au nom de l’Union européenne” mais elle a précisé avoir invité Donald Trump à se rendre prochainement à Rome, ce qu’il a accepté. Avec sur la table une possible entrevue avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.Donald Trump a imposé depuis le 5 avril des droits de douane d’au moins 10% sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.Dépendante des exportations de son industrie, qui pèse près d’un quart de son PIB, Giorgia Meloni a critiqué cette offensive tarifaire tout en jouant le dialogue et exhortant Bruxelles à ne pas prendre de mesures de rétorsion.Son pas de deux avec Donald Trump inquiète ses partenaires européens qui craignent qu’elle ne fasse cavalier seul.

Le gouvernement de Trump examine la possibilité de renvoyer le président de la Fed

Donald Trump et son gouvernement étudient la possibilité de limoger le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, a fait savoir vendredi le principal conseiller économique de la Maison Blanche.”Le président et son équipe continueront à se pencher sur la question” de limoger Jerome Powell, a dit à des journalistes le directeur du Conseil économique national, Kevin Hassett.Jerome Powell est dans le viseur du président depuis plusieurs jours pour son refus de baisser les taux d’intérêt de l’institution.”Je ne suis pas content de lui. Je lui ai fait savoir et si je veux qu’il parte, il partira vite fait, croyez-moi”, a assuré jeudi Donald Trump.Le milliardaire républicain n’a pas le pouvoir de limoger directement les patrons de la Fed. Pour tenter de destituer Jerome Powell, il devrait entamer une longue procédure et prouver que ce dernier a commis une faute grave. Donald Trump a nommé Jerome Powell à la tête de la Fed lors de son premier mandat, en 2018, mais l’accuse aujourd’hui de politiser la banque centrale américaine.Le président de la Fed a mis en garde mercredi contre les effets des droits de douane décidés par le président américain, qui “vont très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation”.Donald Trump a fortement augmenté les droits de douane s’appliquant aux produits entrant aux Etats-Unis, imposés désormais au minimum à 10%.

L’offensive israélienne réduit la bande de Gaza à peau de chagrin

En prenant le contrôle de pans entiers de la bande de Gaza, Israël redessine la carte du territoire palestinien déjà très densément peuplé avant la guerre et menacé de devenir de moins en moins habitable.L’armée israélienne, en guerre contre le mouvement islamiste Hamas depuis 18 mois, dit avoir transformé environ 30% du territoire en “zone de sécurité opérationnelle”, un no man’s land dont les habitants palestiniens sont bannis. D’après un calcul de l’AFP à partir des cartes publiées par l’armée, le périmètre concerné représente en fait environ 187 km2, soit un peu plus de la moitié du territoire.”La stratégie menée par Israël dans la bande de Gaza est une stratégie qui consiste à rendre le territoire invivable”, analyse Agnès Levallois, maîtresse de conférence à la Fondation pour la recherche stratégique.Sur le terrain, l’armée a créé une large zone tampon qui épouse le contour des frontières de la bande de Gaza, y compris au sud, près de l’Egypte, la cadenassant encore plus face notamment aux risques de contrebande transfrontalière d’armes. Les troupes israéliennes ont aussi mis en place trois couloirs militarisés (Philadelphie, Morag et Netzarim) dans la largeur du territoire, sectionnant celui-ci en plusieurs tronçons.- Champ de ruines -Avant le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël, Gaza, un tout petit territoire de 365 km2, était déjà l’un des plus densément peuplés au monde, avec 2,4 millions d’habitants. “L’armée israélienne recoure de plus en plus à des +ordres d’évacuation+ qui sont, en fait, des ordres de déplacement forcé”, a fustigé une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Chamdassani.”Cela a entraîné le transfert forcé de Palestiniens à Gaza vers des zones de plus en plus restreintes, où ils ont peu, ou pas, accès aux services vitaux”, a-t-elle noté.Plus petit, l’espace restant aux Palestiniens est, pour l’essentiel, un champ de ruines: les Nations unies estiment que 80% des infrastructures civiles de Gaza ont été totalement ou partiellement détruites.La plupart des hôpitaux ont été endommagés ou sont hors service, les écoles servent de refuges aux personnes déplacées et une partie importante de la population est condamnée à vivre dans des tentes et autres abris de fortune.Difficile dans ces conditions d’en faire une partie d’un Etat palestinien viable, à l’heure où des pays comme la France envisagent de reconnaître un tel Etat.Pour Mme Levallois, Israël pourrait ne pas étendre davantage sa mainmise et “laisser le reste (du territoire) comme à l’abandon, en autorisant le minimum d’aide humanitaire à rentrer”.”Ce pourrait être un scénario de somalisation, c’est-à-dire sans autorité qui soit capable d’émerger de ce terrain de ruines”, dit-elle en référence à la Somalie.Dans la zone tampon qu’elle contrôle désormais, l’armée israélienne a systématiquement détruit les bâtiments civils, selon des témoignages de soldats ayant requis l’anonymat, recueillis par l’ONG israélienne anti-occupation Breaking the Silence et des médias internationaux.”Nous les avons détruits un par un d’une manière très méthodique”, a déclaré un soldat israélien, présenté comme un lanceur d’alerte, à la chaîne américaine CNN.- “Riviera du Moyen-Orient” -Au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, certains ne cachent pas leur souhait de “conquérir” Gaza.En novembre, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, évoquait la possibilité de “réduire de moitié la population palestinienne” par “une émigration volontaire”.L’exécutif israélien a salué l’idée lancée par le président américain, Donald Trump, de faire de Gaza une “Riviera du Moyen-Orient”, et d’en chasser ses habitants. Des personnalités israéliennes militant pour un retour des colonies dans la bande de Gaza, évacuées en 2005, disent avoir des projets très concrets et se rendent régulièrement en bordure de Gaza.Pour l’heure, le Premier ministre israélien ne s’est engagé à rien. Mais en l’absence de feuille de route claire pour l’après-guerre, l’avenir du territoire palestinien reste incertain.”Il n’y a pas de stratégie, ou alors la seule c’est d’adopter la vision de Trump qui consiste à inciter les Palestiniens à quitter Gaza”, juge Michael Milshtein, expert des affaires palestiniennes au Centre Moshe Dayan de l’université de Tel-Aviv.”C’est absurde, la plupart des gens en Israël savent que c’est une utopie, et il semble que même Trump ne s’intéresse plus vraiment à cette idée”, conclut-il.

Ukraine : signaux contradictoires de Washington sur un cessez-le-feu en Ukraine

Les hauts responsables de l’administration de Donald Trump ont envoyé des signaux contradictoires vendredi sur les perspectives d’un cessez-le-feu en Ukraine, tandis que la Russie a souligné que la trêve sur les cibles énergétiques ukrainiennes qu’elle avait annoncée il y a un mois avait “expiré”.En déplacement à Rome, le vice-président américain JD Vance s’est dit “optimiste” sur l’état d’avancement de négociations en cours visant à mettre fin au conflit en Ukraine, en marge d’une rencontre avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.”Je ne veux préjuger de rien mais nous sommes vraiment optimistes sur la possibilité de mettre fin à cette guerre très brutale”, a-t-il lancé, disant avoir “des choses intéressantes à rapporter” à la Première ministre italienne.Des propos qui tranchent avec le pessimisme du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, qui a menacé le même jour de “passer à autre chose” si les États-Unis venaient à établir que la paix “n’est pas possible”.”Les États-Unis ont d’autres priorités”, a averti M. Rubio à son départ de France, après une série de réunions organisées la veille avec les Ukrainiens et les Européens à Paris, insistant sur le fait que Washington ne voulait pas que le dossier ukrainien traîne pendant “des semaines et des mois”.- Fin du moratoire -De son côté, le Kremlin a dit considérer comme ayant “expiré” le moratoire sur les frappes contre les sites énergétiques, annoncé en mars pour 30 jours, brouillant plus encore la direction que prend le cessez-le-feu voulu par Donald Trump, qui désire obtenir la paix entre Kiev et Moscou au plus vite.En parallèle, de nouvelles frappes russes nocturnes ont fait au moins deux morts et une centaine blessés dans les villes de Kharkiv et de Soumy, selon les autorités ukrainiennes.La Maison Blanche s’était félicitée en mars d’avoir obtenu, séparément, l’accord des deux belligérants pour un arrêt des attaques sur les infrastructures énergétiques du camp adverse. Environ un mois plus tard, il est remis au placard par le Kremlin.”Le mois (de moratoire) a en effet expiré”, a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, au cours de son briefing quotidien, en réponse à une question de l’AFP.Et de préciser : “Pour le moment, il n’y a pas eu d’autres instructions de la part du commandant en chef suprême, le président (Vladimir) Poutine”, actant ainsi la fin, côté russe, de ce fragile moratoire.Dans les faits, un certain flou persistait déjà sur ses conditions et la date réelle de son entrée en vigueur : Moscou estimait qu’il avait commencé le 18 mars à l’issue d’une conversation téléphonique Poutine-Trump et Kiev quelques jours plus tard, après des pourparlers avec les Américains.De surcroît, l’Ukraine et la Russie s’accusaient presque quotidiennement de le violer, symbole de sa fragilité et de la difficulté à s’assurer de son respect.- La semaine prochaine à Londres -Avant l’annonce de cette trêve limitée aux sites énergétiques, Donald Trump avait initialement proposé un cessez-le-feu inconditionnel et complet, dont le principe avait été accepté par Kiev sous la pression de Washington mais écarté par Vladimir Poutine.Américains, Européens et Ukrainiens sont convenus de se retrouver la semaine prochaine à Londres pour une nouvelle rencontre après celle de Paris jeudi.Or, depuis deux mois, Donald Trump a effectué un revirement spectaculaire et inattendu dans les relations avec la Russie, utilisant à plusieurs reprises la rhétorique de cette dernière notamment sur les origines du conflit et faisant craindre à Kiev la fin du précieux soutien militaire américain.Les Européens ont, quant à eux , été jusque-là mis à l’écart des négociations ouvertes par Washington.Certains, le président français Emmanuel Macron en tête, préconisent la mise en place d’un contingent militaire européen en Ukraine une fois un éventuel cessez-le-feu établi. Mais cette option divise parmi les alliés de Kiev et reste une ligne rouge pour Moscou.- Sanctions contre la Chine -Vendredi, l’Ukraine a imposé des sanctions à trois entreprises chinoises, sans en détailler les raisons. Mais ces mesures interviennent après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait accusé, la veille, la Chine de fournir des armes à la Russie et de l’aider à en produire.Une accusation rejetée vendredi par Pékin qui a répondu n’avoir “jamais” livré d’armes létales à Moscou dans le cadre de la guerre en Ukraine, fustigeant des “accusations arbitraires” de M. Zelensky.Malgré le ballet diplomatique, les attaques russes ne faiblissent pas. Une personne est morte et au moins 103 ont été blessées, dans un tir de missile sur Kharkiv vendredi, selon son maire, Igor Terekhov.A Soumy, également dans le nord-est et où 35 personnes ont péri dimanche dans une double frappe de l’armée russe, un nouveau raid de drones a fait un mort et un blessé, a par ailleurs déploré l’administration militaire locale.De son côté, l’armée russe a affirmé dans un communiqué vendredi que ces frappes avaient visé des sites “militaires ukrainiens”.En parallèle, Américains et Ukrainiens ont signé jeudi un “mémorandum d’intention”, première étape visant à conclure un accord complexe sur l’accès aux ressources naturelles et aux minerais stratégiques de l’Ukraine.Rendu public vendredi par Kiev, le mémorandum précise que le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal se rendra la semaine prochaine à Washington pour des négociations et assure qu’Américains et Ukrainiens cherchent à conclure leurs discussions sur cet accord d’ici au 26 avril.La veille, Donald Trump avait prédit que l’accord bilatéral serait signé “jeudi prochain”.