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L’offensive israélienne réduit la bande de Gaza à peau de chagrin

En prenant le contrôle de pans entiers de la bande de Gaza, Israël redessine la carte du territoire palestinien déjà très densément peuplé avant la guerre et menacé de devenir de moins en moins habitable.L’armée israélienne, en guerre contre le mouvement islamiste Hamas depuis 18 mois, dit avoir transformé environ 30% du territoire en “zone de sécurité opérationnelle”, un no man’s land dont les habitants palestiniens sont bannis. D’après un calcul de l’AFP à partir des cartes publiées par l’armée, le périmètre concerné représente en fait environ 187 km2, soit un peu plus de la moitié du territoire.”La stratégie menée par Israël dans la bande de Gaza est une stratégie qui consiste à rendre le territoire invivable”, analyse Agnès Levallois, maîtresse de conférence à la Fondation pour la recherche stratégique.Sur le terrain, l’armée a créé une large zone tampon qui épouse le contour des frontières de la bande de Gaza, y compris au sud, près de l’Egypte, la cadenassant encore plus face notamment aux risques de contrebande transfrontalière d’armes. Les troupes israéliennes ont aussi mis en place trois couloirs militarisés (Philadelphie, Morag et Netzarim) dans la largeur du territoire, sectionnant celui-ci en plusieurs tronçons.- Champ de ruines -Avant le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël, Gaza, un tout petit territoire de 365 km2, était déjà l’un des plus densément peuplés au monde, avec 2,4 millions d’habitants. “L’armée israélienne recoure de plus en plus à des +ordres d’évacuation+ qui sont, en fait, des ordres de déplacement forcé”, a fustigé une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Chamdassani.”Cela a entraîné le transfert forcé de Palestiniens à Gaza vers des zones de plus en plus restreintes, où ils ont peu, ou pas, accès aux services vitaux”, a-t-elle noté.Plus petit, l’espace restant aux Palestiniens est, pour l’essentiel, un champ de ruines: les Nations unies estiment que 80% des infrastructures civiles de Gaza ont été totalement ou partiellement détruites.La plupart des hôpitaux ont été endommagés ou sont hors service, les écoles servent de refuges aux personnes déplacées et une partie importante de la population est condamnée à vivre dans des tentes et autres abris de fortune.Difficile dans ces conditions d’en faire une partie d’un Etat palestinien viable, à l’heure où des pays comme la France envisagent de reconnaître un tel Etat.Pour Mme Levallois, Israël pourrait ne pas étendre davantage sa mainmise et “laisser le reste (du territoire) comme à l’abandon, en autorisant le minimum d’aide humanitaire à rentrer”.”Ce pourrait être un scénario de somalisation, c’est-à-dire sans autorité qui soit capable d’émerger de ce terrain de ruines”, dit-elle en référence à la Somalie.Dans la zone tampon qu’elle contrôle désormais, l’armée israélienne a systématiquement détruit les bâtiments civils, selon des témoignages de soldats ayant requis l’anonymat, recueillis par l’ONG israélienne anti-occupation Breaking the Silence et des médias internationaux.”Nous les avons détruits un par un d’une manière très méthodique”, a déclaré un soldat israélien, présenté comme un lanceur d’alerte, à la chaîne américaine CNN.- “Riviera du Moyen-Orient” -Au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, certains ne cachent pas leur souhait de “conquérir” Gaza.En novembre, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, évoquait la possibilité de “réduire de moitié la population palestinienne” par “une émigration volontaire”.L’exécutif israélien a salué l’idée lancée par le président américain, Donald Trump, de faire de Gaza une “Riviera du Moyen-Orient”, et d’en chasser ses habitants. Des personnalités israéliennes militant pour un retour des colonies dans la bande de Gaza, évacuées en 2005, disent avoir des projets très concrets et se rendent régulièrement en bordure de Gaza.Pour l’heure, le Premier ministre israélien ne s’est engagé à rien. Mais en l’absence de feuille de route claire pour l’après-guerre, l’avenir du territoire palestinien reste incertain.”Il n’y a pas de stratégie, ou alors la seule c’est d’adopter la vision de Trump qui consiste à inciter les Palestiniens à quitter Gaza”, juge Michael Milshtein, expert des affaires palestiniennes au Centre Moshe Dayan de l’université de Tel-Aviv.”C’est absurde, la plupart des gens en Israël savent que c’est une utopie, et il semble que même Trump ne s’intéresse plus vraiment à cette idée”, conclut-il.

Ukraine : signaux contradictoires de Washington sur un cessez-le-feu en Ukraine

Les hauts responsables de l’administration de Donald Trump ont envoyé des signaux contradictoires vendredi sur les perspectives d’un cessez-le-feu en Ukraine, tandis que la Russie a souligné que la trêve sur les cibles énergétiques ukrainiennes qu’elle avait annoncée il y a un mois avait “expiré”.En déplacement à Rome, le vice-président américain JD Vance s’est dit “optimiste” sur l’état d’avancement de négociations en cours visant à mettre fin au conflit en Ukraine, en marge d’une rencontre avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.”Je ne veux préjuger de rien mais nous sommes vraiment optimistes sur la possibilité de mettre fin à cette guerre très brutale”, a-t-il lancé, disant avoir “des choses intéressantes à rapporter” à la Première ministre italienne.Des propos qui tranchent avec le pessimisme du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, qui a menacé le même jour de “passer à autre chose” si les États-Unis venaient à établir que la paix “n’est pas possible”.”Les États-Unis ont d’autres priorités”, a averti M. Rubio à son départ de France, après une série de réunions organisées la veille avec les Ukrainiens et les Européens à Paris, insistant sur le fait que Washington ne voulait pas que le dossier ukrainien traîne pendant “des semaines et des mois”.- Fin du moratoire -De son côté, le Kremlin a dit considérer comme ayant “expiré” le moratoire sur les frappes contre les sites énergétiques, annoncé en mars pour 30 jours, brouillant plus encore la direction que prend le cessez-le-feu voulu par Donald Trump, qui désire obtenir la paix entre Kiev et Moscou au plus vite.En parallèle, de nouvelles frappes russes nocturnes ont fait au moins deux morts et une centaine blessés dans les villes de Kharkiv et de Soumy, selon les autorités ukrainiennes.La Maison Blanche s’était félicitée en mars d’avoir obtenu, séparément, l’accord des deux belligérants pour un arrêt des attaques sur les infrastructures énergétiques du camp adverse. Environ un mois plus tard, il est remis au placard par le Kremlin.”Le mois (de moratoire) a en effet expiré”, a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, au cours de son briefing quotidien, en réponse à une question de l’AFP.Et de préciser : “Pour le moment, il n’y a pas eu d’autres instructions de la part du commandant en chef suprême, le président (Vladimir) Poutine”, actant ainsi la fin, côté russe, de ce fragile moratoire.Dans les faits, un certain flou persistait déjà sur ses conditions et la date réelle de son entrée en vigueur : Moscou estimait qu’il avait commencé le 18 mars à l’issue d’une conversation téléphonique Poutine-Trump et Kiev quelques jours plus tard, après des pourparlers avec les Américains.De surcroît, l’Ukraine et la Russie s’accusaient presque quotidiennement de le violer, symbole de sa fragilité et de la difficulté à s’assurer de son respect.- La semaine prochaine à Londres -Avant l’annonce de cette trêve limitée aux sites énergétiques, Donald Trump avait initialement proposé un cessez-le-feu inconditionnel et complet, dont le principe avait été accepté par Kiev sous la pression de Washington mais écarté par Vladimir Poutine.Américains, Européens et Ukrainiens sont convenus de se retrouver la semaine prochaine à Londres pour une nouvelle rencontre après celle de Paris jeudi.Or, depuis deux mois, Donald Trump a effectué un revirement spectaculaire et inattendu dans les relations avec la Russie, utilisant à plusieurs reprises la rhétorique de cette dernière notamment sur les origines du conflit et faisant craindre à Kiev la fin du précieux soutien militaire américain.Les Européens ont, quant à eux , été jusque-là mis à l’écart des négociations ouvertes par Washington.Certains, le président français Emmanuel Macron en tête, préconisent la mise en place d’un contingent militaire européen en Ukraine une fois un éventuel cessez-le-feu établi. Mais cette option divise parmi les alliés de Kiev et reste une ligne rouge pour Moscou.- Sanctions contre la Chine -Vendredi, l’Ukraine a imposé des sanctions à trois entreprises chinoises, sans en détailler les raisons. Mais ces mesures interviennent après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait accusé, la veille, la Chine de fournir des armes à la Russie et de l’aider à en produire.Une accusation rejetée vendredi par Pékin qui a répondu n’avoir “jamais” livré d’armes létales à Moscou dans le cadre de la guerre en Ukraine, fustigeant des “accusations arbitraires” de M. Zelensky.Malgré le ballet diplomatique, les attaques russes ne faiblissent pas. Une personne est morte et au moins 103 ont été blessées, dans un tir de missile sur Kharkiv vendredi, selon son maire, Igor Terekhov.A Soumy, également dans le nord-est et où 35 personnes ont péri dimanche dans une double frappe de l’armée russe, un nouveau raid de drones a fait un mort et un blessé, a par ailleurs déploré l’administration militaire locale.De son côté, l’armée russe a affirmé dans un communiqué vendredi que ces frappes avaient visé des sites “militaires ukrainiens”.En parallèle, Américains et Ukrainiens ont signé jeudi un “mémorandum d’intention”, première étape visant à conclure un accord complexe sur l’accès aux ressources naturelles et aux minerais stratégiques de l’Ukraine.Rendu public vendredi par Kiev, le mémorandum précise que le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal se rendra la semaine prochaine à Washington pour des négociations et assure qu’Américains et Ukrainiens cherchent à conclure leurs discussions sur cet accord d’ici au 26 avril.La veille, Donald Trump avait prédit que l’accord bilatéral serait signé “jeudi prochain”.

Ukraine : signaux contradictoires de Washington sur un cessez-le-feu en Ukraine

Les hauts responsables de l’administration de Donald Trump ont envoyé des signaux contradictoires vendredi sur les perspectives d’un cessez-le-feu en Ukraine, tandis que la Russie a souligné que la trêve sur les cibles énergétiques ukrainiennes qu’elle avait annoncée il y a un mois avait “expiré”.En déplacement à Rome, le vice-président américain JD Vance s’est dit “optimiste” sur l’état d’avancement de négociations en cours visant à mettre fin au conflit en Ukraine, en marge d’une rencontre avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.”Je ne veux préjuger de rien mais nous sommes vraiment optimistes sur la possibilité de mettre fin à cette guerre très brutale”, a-t-il lancé, disant avoir “des choses intéressantes à rapporter” à la Première ministre italienne.Des propos qui tranchent avec le pessimisme du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, qui a menacé le même jour de “passer à autre chose” si les États-Unis venaient à établir que la paix “n’est pas possible”.”Les États-Unis ont d’autres priorités”, a averti M. Rubio à son départ de France, après une série de réunions organisées la veille avec les Ukrainiens et les Européens à Paris, insistant sur le fait que Washington ne voulait pas que le dossier ukrainien traîne pendant “des semaines et des mois”.- Fin du moratoire -De son côté, le Kremlin a dit considérer comme ayant “expiré” le moratoire sur les frappes contre les sites énergétiques, annoncé en mars pour 30 jours, brouillant plus encore la direction que prend le cessez-le-feu voulu par Donald Trump, qui désire obtenir la paix entre Kiev et Moscou au plus vite.En parallèle, de nouvelles frappes russes nocturnes ont fait au moins deux morts et une centaine blessés dans les villes de Kharkiv et de Soumy, selon les autorités ukrainiennes.La Maison Blanche s’était félicitée en mars d’avoir obtenu, séparément, l’accord des deux belligérants pour un arrêt des attaques sur les infrastructures énergétiques du camp adverse. Environ un mois plus tard, il est remis au placard par le Kremlin.”Le mois (de moratoire) a en effet expiré”, a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, au cours de son briefing quotidien, en réponse à une question de l’AFP.Et de préciser : “Pour le moment, il n’y a pas eu d’autres instructions de la part du commandant en chef suprême, le président (Vladimir) Poutine”, actant ainsi la fin, côté russe, de ce fragile moratoire.Dans les faits, un certain flou persistait déjà sur ses conditions et la date réelle de son entrée en vigueur : Moscou estimait qu’il avait commencé le 18 mars à l’issue d’une conversation téléphonique Poutine-Trump et Kiev quelques jours plus tard, après des pourparlers avec les Américains.De surcroît, l’Ukraine et la Russie s’accusaient presque quotidiennement de le violer, symbole de sa fragilité et de la difficulté à s’assurer de son respect.- La semaine prochaine à Londres -Avant l’annonce de cette trêve limitée aux sites énergétiques, Donald Trump avait initialement proposé un cessez-le-feu inconditionnel et complet, dont le principe avait été accepté par Kiev sous la pression de Washington mais écarté par Vladimir Poutine.Américains, Européens et Ukrainiens sont convenus de se retrouver la semaine prochaine à Londres pour une nouvelle rencontre après celle de Paris jeudi.Or, depuis deux mois, Donald Trump a effectué un revirement spectaculaire et inattendu dans les relations avec la Russie, utilisant à plusieurs reprises la rhétorique de cette dernière notamment sur les origines du conflit et faisant craindre à Kiev la fin du précieux soutien militaire américain.Les Européens ont, quant à eux , été jusque-là mis à l’écart des négociations ouvertes par Washington.Certains, le président français Emmanuel Macron en tête, préconisent la mise en place d’un contingent militaire européen en Ukraine une fois un éventuel cessez-le-feu établi. Mais cette option divise parmi les alliés de Kiev et reste une ligne rouge pour Moscou.- Sanctions contre la Chine -Vendredi, l’Ukraine a imposé des sanctions à trois entreprises chinoises, sans en détailler les raisons. Mais ces mesures interviennent après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait accusé, la veille, la Chine de fournir des armes à la Russie et de l’aider à en produire.Une accusation rejetée vendredi par Pékin qui a répondu n’avoir “jamais” livré d’armes létales à Moscou dans le cadre de la guerre en Ukraine, fustigeant des “accusations arbitraires” de M. Zelensky.Malgré le ballet diplomatique, les attaques russes ne faiblissent pas. Une personne est morte et au moins 103 ont été blessées, dans un tir de missile sur Kharkiv vendredi, selon son maire, Igor Terekhov.A Soumy, également dans le nord-est et où 35 personnes ont péri dimanche dans une double frappe de l’armée russe, un nouveau raid de drones a fait un mort et un blessé, a par ailleurs déploré l’administration militaire locale.De son côté, l’armée russe a affirmé dans un communiqué vendredi que ces frappes avaient visé des sites “militaires ukrainiens”.En parallèle, Américains et Ukrainiens ont signé jeudi un “mémorandum d’intention”, première étape visant à conclure un accord complexe sur l’accès aux ressources naturelles et aux minerais stratégiques de l’Ukraine.Rendu public vendredi par Kiev, le mémorandum précise que le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal se rendra la semaine prochaine à Washington pour des négociations et assure qu’Américains et Ukrainiens cherchent à conclure leurs discussions sur cet accord d’ici au 26 avril.La veille, Donald Trump avait prédit que l’accord bilatéral serait signé “jeudi prochain”.

Gaza: frappes israéliennes après le rejet par le Hamas d’une proposition de trêve

Au moins 24 personnes sont mortes dans de nouvelles frappes israéliennes sur la bande de Gaza, a annoncé vendredi la Défense civile palestinienne, au lendemain du rejet par le Hamas d’une proposition israélienne de trêve.Le mouvement islamiste palestinien exhorte de son côté la communauté internationale à faire pression pour qu’Israël lève son “blocus injuste” sur le territoire palestinien, où l’aide humanitaire n’entre plus depuis plus de six semaines.Déclenchée par l’attaque du Hamas dans le sud israélien le 7 octobre 2023, la guerre a plongé la bande de Gaza dans une situation humanitaire catastrophique. La reprise de l’offensive israélienne le 18 mars, après deux mois de trêve, a de nouveau déplacé des centaines de milliers de Gazaouis.  Selon la Défense civile locale, de nouvelles frappes israéliennes ont fait 24 morts, dont 10 membres d’une même famille tués dans le sud de la bande de Gaza. Tous les efforts pour parvenir à une trêve par l’intermédiaire d’une médiation de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis ont jusqu’à présent échoué.- “Prière pour la paix” de Trump -Jeudi, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a annoncé que le mouvement s’opposait à un accord “partiel” avec Israël pour mettre fin aux combats, rejetant de fait une dernière proposition israélienne de trêve.Selon un dirigeant du mouvement, elle prévoit l’échange de dix otages israéliens vivants contre une trêve de 45 jours, la libération de prisonniers palestiniens détenus par Israël et une autorisation de faire entrer de l’aide humanitaire dans Gaza.Les discussions butent notamment sur la question d’un désarmement du Hamas et des autres groupes armés à Gaza, exigé par Israël pour mettre à la guerre mais érigée en “ligne rouge (…) non négociable” par le mouvement palestinien.Entretemps, d’après un calcul de l’AFP à partir des cartes publiées par l’armée israélienne, celle-ci a pris le contrôle d’un peu plus de la moitié de la bande de Gaza pour en faire une zone tampon, où les Palestiniens ne peuvent pas vivre. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l’armée israélienne.Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Israël a déposé vendredi au mur des Lamentations à Jérusalem un message manuscrit de Donald Trump, assurant que le président américain priait pour la paix et le retour des otages.Ex-gouverneur républicain proche des milieux israéliens pro-colonisation, Mike Huckabee s’est dit honoré de convoyer, au nom du président, “sa prière pour la paix”.- Viande de tortue -Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.691 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.065 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l’offensive de représailles israélienne il y a 18 mois.”La communauté internationale doit intervenir immédiatement et exercer la pression nécessaire pour mettre fin au blocus injuste imposé à notre peuple dans la bande de Gaza”, a affirmé Khalil al-Hayya dans un communiqué diffusé vendredi.Accusant le Hamas de la détourner, ce que le mouvement palestinien dément, Israël bloque depuis le 2 mars toute livraison humanitaire dans le territoire, où vivent 2,4 millions de Palestiniens.Le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a estimé cette semaine que la bande de Gaza connaissait “probablement la pire” situation humanitaire depuis le début du conflit.La situation est tellement désespérée que certains Gazaouis se sont résolus à manger de la viande de tortue marine.”S’il n’y avait pas de famine, on n’en mangerait pas mais il faut compenser avec quelque chose”, explique un pêcheur, Abdul Halim Qanan.

Gaza: frappes israéliennes après le rejet par le Hamas d’une proposition de trêve

Au moins 24 personnes sont mortes dans de nouvelles frappes israéliennes sur la bande de Gaza, a annoncé vendredi la Défense civile palestinienne, au lendemain du rejet par le Hamas d’une proposition israélienne de trêve.Le mouvement islamiste palestinien exhorte de son côté la communauté internationale à faire pression pour qu’Israël lève son “blocus injuste” sur le territoire palestinien, où l’aide humanitaire n’entre plus depuis plus de six semaines.Déclenchée par l’attaque du Hamas dans le sud israélien le 7 octobre 2023, la guerre a plongé la bande de Gaza dans une situation humanitaire catastrophique. La reprise de l’offensive israélienne le 18 mars, après deux mois de trêve, a de nouveau déplacé des centaines de milliers de Gazaouis.  Selon la Défense civile locale, de nouvelles frappes israéliennes ont fait 24 morts, dont 10 membres d’une même famille tués dans le sud de la bande de Gaza. Tous les efforts pour parvenir à une trêve par l’intermédiaire d’une médiation de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis ont jusqu’à présent échoué.- “Prière pour la paix” de Trump -Jeudi, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a annoncé que le mouvement s’opposait à un accord “partiel” avec Israël pour mettre fin aux combats, rejetant de fait une dernière proposition israélienne de trêve.Selon un dirigeant du mouvement, elle prévoit l’échange de dix otages israéliens vivants contre une trêve de 45 jours, la libération de prisonniers palestiniens détenus par Israël et une autorisation de faire entrer de l’aide humanitaire dans Gaza.Les discussions butent notamment sur la question d’un désarmement du Hamas et des autres groupes armés à Gaza, exigé par Israël pour mettre à la guerre mais érigée en “ligne rouge (…) non négociable” par le mouvement palestinien.Entretemps, d’après un calcul de l’AFP à partir des cartes publiées par l’armée israélienne, celle-ci a pris le contrôle d’un peu plus de la moitié de la bande de Gaza pour en faire une zone tampon, où les Palestiniens ne peuvent pas vivre. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l’armée israélienne.Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Israël a déposé vendredi au mur des Lamentations à Jérusalem un message manuscrit de Donald Trump, assurant que le président américain priait pour la paix et le retour des otages.Ex-gouverneur républicain proche des milieux israéliens pro-colonisation, Mike Huckabee s’est dit honoré de convoyer, au nom du président, “sa prière pour la paix”.- Viande de tortue -Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.691 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.065 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l’offensive de représailles israélienne il y a 18 mois.”La communauté internationale doit intervenir immédiatement et exercer la pression nécessaire pour mettre fin au blocus injuste imposé à notre peuple dans la bande de Gaza”, a affirmé Khalil al-Hayya dans un communiqué diffusé vendredi.Accusant le Hamas de la détourner, ce que le mouvement palestinien dément, Israël bloque depuis le 2 mars toute livraison humanitaire dans le territoire, où vivent 2,4 millions de Palestiniens.Le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a estimé cette semaine que la bande de Gaza connaissait “probablement la pire” situation humanitaire depuis le début du conflit.La situation est tellement désespérée que certains Gazaouis se sont résolus à manger de la viande de tortue marine.”S’il n’y avait pas de famine, on n’en mangerait pas mais il faut compenser avec quelque chose”, explique un pêcheur, Abdul Halim Qanan.

Bad Arolsen, les archives des destins perdus dans les camps nazis

L’Américaine Sula et l’Allemande Helen ignoraient tout de l’existence l’une de l’autre. Jusqu’à ce qu’à 60 ans passés elles découvrent qu’elles sont demi-sœurs, filles d’un même père, survivant des camps d’extermination nazis émigré aux Etats-Unis.Sula Miller “nous avait contactés car elle recherchait des informations sur son père”, Mendel Müller, Juif né dans l’empire austro-hongrois rescapé des camps d’Auschwitz-Birkenau (en Pologne occupée) et de Buchenwald (en Allemagne), raconte la directrice des Archives de Bad Arolsen, Floriane Azoulay.Un dossier conservé des décennies dans l’institution et un travail d’enquête méthodique pour remonter le fil permettront de révéler l’histoire de son père et l’existence de sa demi-sœur Helen Schaller. “Grâce à nous, les deux femmes ont fait connaissance.” Des personnes de tous pays découvrent encore, 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le destin de leur famille détenue dans les camps de la mort du régime national-socialiste. Un seul endroit au monde a gardé la trace des millions de personnes déportées et exterminées par les nazis : les archives de Bad Arolsen, petite ville du centre de l’Allemagne, où sur des kilomètres d’étagères sont conservés objets et documents.Comme cette lettre de 1951 qui révèle que Mendel Müller est recherché par son épouse, rencontrée après-guerre en Allemagne et mère de sa fille Helen née en 1947. Son visa obtenu, celui-ci a émigré seul aux Etats-Unis. Il y refera sa vie avec une Autrichienne qui donnera naissance à Sula en 1960.Quatre ans après les premières démarches, les enquêteurs de Bad Arolsen ont retrouvé Helen, les deux femmes se sont rencontrées l’année dernière. “Leur ressemblance physique sautait aux yeux, elles avaient chacune une vision différente de leur père, traumatisé par la déportation. Leur réunion les a aidées à faire la paix avec leur passé”, dit Mme Azoulay.- Montres, bagues, portefeuilles -Avec 30 millions de documents sur près de 17,5 millions de personnes, conservés dans des casiers ou des boîtes, les “Arolsen Archives” disposent du plus important fonds sur les victimes du national-socialisme, désormais numérisé à 90%. Rien qu’en provenance des camps de Dachau et Neuengamme (près de Hambourg) “nous avons encore 2.000 enveloppes contenant notamment des montres, des bagues, des portefeuilles avec des photos”, énumère la directrice française de l’institution.Créées sous l’impulsion des Alliés début 1946, ces archives, initialement baptisées International Tracing Service, avaient pour vocation de retrouver les disparus victimes des nazis  – Juifs, Roms, homosexuels, opposants politiques, enfants de type aryen enlevés pour le programme Lebensborn – et de réunir les membres de famille dispersés.Située au centre des quatre zones d’occupation de l’Allemagne (française, américaine, britannique et soviétique), Bad Arolsen, épargnée par les bombardements et au réseau téléphonique intact, était considérée comme le lieu idéal.Plusieurs centaines de personnes, militaires alliés, civils, survivants participent alors aux recherches. Au fil des années, les déplacés quittent pour la plupart l’Allemagne, remplacés dans les années 1950 par des Allemands… dont certains avaient appartenu aux SS et au parti nazi.Près de 80 ans plus tard, l’organisation pensée pour l’immédiat après-guerre est toujours là, financée par le ministère allemand des Affaires étrangères.Environ 200 salariés, assistés d’une cinquantaine de volontaires à travers le monde, y recherchent toujours activement les descendants des victimes dont sont conservés les effets personnels.Malgré les années qui passent et les témoins qui disparaissent, les archives restent incroyablement sollicitées: “Environ 20.000 personnes par an”, du monde entier, indique Mme Azoulay. Souvent la deuxième ou troisième génération. C’est le cas de l’Allemand Abraham Ben, né de parents juifs polonais dans un camp de déplacés à Bamberg, dans le sud de l’Allemagne.- “Retrouver des cousins” -A bientôt 80 ans, il espère encore faire la lumière sur le destin de sa famille paternelle que son père n’a plus revue après sa fuite du ghetto de Varsovie. “La probabilité qu’ils aient péri dans les camps est grande”, dit-il. Rescapé de l’Holocauste, son père “n’en parlait jamais et, dit-il, nous ne lui avons jamais rien demandé. Nous sentions que cela lui faisait mal”.Dans le centre de réfugiés juifs où Abraham Ben est né, presque personne n’avait de grands-parents car les personnes âgées avaient été les premières à disparaitre dans les camps.”A l’âge de dix ans, j’ai pris conscience que les autres enfants avaient des grands-parents car j’ai été scolarisé à l’école allemande et mes camarades de classe décrivaient au maître les cadeaux qu’ils leur avaient offert à Noël”, se souvient ce retraité jovial. Abraham Ben voudrait retrouver “des cousins qui auraient survécu” parmi les enfants des cinq frères et sœurs de son père.C’est avec cet espoir qu’il a demandé l’aide des archivistes de Bad Arolsen, où l’AFP l’a rencontré.Le fonds s’est constitué sur la base des documents de l’administration nazie: mandats d’arrêts de la Gestapo, listes de transport, registres des camps… Tous établis avec un souci du détail qui peut surprendre au regard du peu de chances de survie des personnes arrêtées.Sur les cartes d’entrée des détenus du camp de concentration de Buchenwald étaient ainsi notés la taille, la couleur des yeux et des cheveux, la forme du visage, du nez, de la bouche, s’ils sont mariés ou pas, s’ils ont des enfants, la langue parlée, leur religion, leur nom, date de naissance, numéro de déporté.- Alphabet phonétique -Dès la création des archives, les noms des victimes ont été classés selon un alphabet phonétique destiné à faciliter les recherches. Car le même nom peut s’écrire différemment selon le pays d’origine, sans compter les fautes au moment de l’enregistrement. “Il y a par exemple plus de 800 façons d’écrire +Abrahamovicz+”, explique l’Allemande Nicole Dominicus, responsable de l’administration des archives.Les Archives Arolsen se sont ensuite enrichies des dossiers établis par les Alliés quand ils ont recueilli les victimes, ainsi que de la correspondance entre la Croix-Rouge et l’administration nazie.Dans chaque dossier de victime sont également conservés tous les échanges écrits à son sujet: on peut ainsi lire la lettre d’une mère rescapée du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau adressée en 1948 au Service international de recherches pour retrouver sa fille dont elle avait été séparée dans le camp.Des bénévoles dans chaque pays, telle Manuela Golc en Pologne, se transforment en détectives généalogistes, fouillant les registres, contactant les mairies, les cimetières pour retrouver les traces des descendants. Récemment, Mme Golc a remis les boucles d’oreille et la montre d’une Polonaise déportée en 1944 après l’insurrection de Varsovie à sa fille de 93 ans. “Elle m’a dit que c’était le plus beau jour de sa vie”, raconte-t-elle les larmes aux yeux.L’Allemand Achim Werner, 58 ans, a été contacté par les archives de Bad Arolsen pour lui remettre l’alliance de son grand-père qui lui avait été retirée à son arrivée au camp de concentration de Dachau. “Cela a été un choc”, raconte-t-il à l’AFP au moment où on lui remet l’anneau.Plusieurs fois, il avait visité Dachau “avec l’école, puis en tant que syndicaliste” sans savoir que son grand-père y avait été détenu. “Nous savions qu’il avait été emprisonné en 1940 mais après rien.” Sa mère et sa grand-mère n’ont plus eu de contact avec lui après-guerre.Les fichiers de Bad Arolsen n’ont pas levé tous les mystères sur l’histoire de Wilhelm Hochrein dont le petit-fils ignore les raisons précises de l’emprisonnement. Mais il compte préserver sa mémoire.Il a remis son alliance à sa fille. “Elle la portera en pendentif et la transmettra ensuite à ses enfants.”

Yémen: 74 morts dans des frappes américaines sur un port pétrolier, selon les Houthis

Des frappes américaines sur un port pétrolier stratégique au Yémen ont fait 74 morts et près de 200 blessés, ont affirmé vendredi les rebelles houthis, l’attaque la plus meurtrière depuis le début des bombardements américains contre ces insurgés soutenus par l’Iran.L’armée américaine avait annoncé jeudi avoir mené des bombardements ayant abouti à la “destruction” du port de Ras Issa, dans la région de Hodeidah (ouest), contrôlée par les Houthis.  “Le bilan de l’attaque de l’ennemi américain contre les installations de Ras Issa est monté à 74 martyrs et 171 blessés”, a écrit sur le réseau social X le porte-parole du ministère de la Santé de l’administration houthie, Anees Alasbahi. La chaîne des rebelles, Al-Massirah, a diffusé vendredi des images de nuit montrant des corps maculés de sang gisant au sol, ainsi que des secouristes transportant des hommes blessés sur des civières, dont l’un présentait des brûlures aux bras et aux jambes.Des images diffusées plus tôt et présentées comme les “premières images de l’agression américaine” contre le port pétrolier montraient une boule de feu éclairant la zone où se trouvent des navires et d’épaisses volutes de fumée.L’Iran, qui soutient les Houthis, a condamné vendredi ces frappes “barbares” en dénonçant “un exemple de crime (…) et une violation flagrante des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies”.Le mouvement islamiste palestinien Hamas a également dénoncé une “agression flagrante”, et un “crime de guerre avéré”.Les Houthis, qui contrôlent de larges pan de ce pays en guerre civile depuis 2014, font parti de “l’axe de la résistance” animé par Téhéran, une alliance informelle de groupes armés opposés à Israël.- “Revenu illégal” -Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait expliqué jeudi que “l’objectif de ces frappes était de s’en prendre aux sources économiques du pouvoir des Houthis”.”Les Etats-Unis ont pris (ces) mesures, afin d’éliminer cette source d’hydrocarbures pour les terroristes houthis, soutenus par l’Iran, et les priver du revenu illégal qui a financé les actions des Houthis pour terroriser toute la région depuis plus de dix ans”, a ajouté le Centcom.Washington, qui a désigné les Houthis comme organisation terroriste étrangère début mars, accuse ceux-ci de s’accaparer les revenus de ce port situé au nord de la ville de Hodeida.Jeudi, Washington a imposé des sanctions contre une banque du Yémen et ses principaux dirigeants, en raison de son soutien jugé “essentiel” aux Houthis.Le groupe rebelle est entré dans le collimateur de Washington en déclenchant, en novembre 2023, des attaques contre des navires empruntant la mer Rouge, perturbant le trafic maritime international.Les Houthis ciblent également Israël en tirant régulièrement des projectiles. Ils disent agir ainsi en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza où le Hamas est en guerre contre Israël depuis l’attaque du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre 2023.Vendredi matin, l’armée israélienne a une nouvelle fois annoncé avoir intercepté un missile en provenance du Yémen.Les attaques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, ont poussé les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Après une accalmie liée à la trêve à Gaza, l’armée américaine a repris ses frappes sur le Yémen le 15 mars, sur instruction du président américain Donald Trump, faisant ce jour-là 53 morts. Depuis, les rebelles font état de nouvelles frappes quasi quotidiennement.- “Mort à l’Amérique” -L’attaque sur le port pétrolier de Ras Issa intervient avant des pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire iranien, prévus samedi à Rome.”Les actions militaires au Yémen envoient clairement un signal à Téhéran”, a affirmé à l’AFP l’analyste Mohammed Al-Basha, basé aux Etats-Unis.”Le message aujourd’hui est sans équivoque: les Etats-Unis visent non seulement les ressources militaires et le personnel des Houthis, mais aussi leur infrastructure économique”, a-t-il ajouté.Des manifestations ont été organisées vendredi par les Houthis dans les régions sous leur contrôle pour protester contre les frappes américaines et en signe de soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza.Des centaines de personnes ont notamment défilé aux cris de “mort à l’Amérique, mort à Israël” dans le fief des rebelles à Saadah, dans le nord du pays, ainsi que dans la capitale Sanaa, selon des images diffusées par Al-Massirah. 

Yémen: 74 morts dans des frappes américaines sur un port pétrolier, selon les Houthis

Des frappes américaines sur un port pétrolier stratégique au Yémen ont fait 74 morts et près de 200 blessés, ont affirmé vendredi les rebelles houthis, l’attaque la plus meurtrière depuis le début des bombardements américains contre ces insurgés soutenus par l’Iran.L’armée américaine avait annoncé jeudi avoir mené des bombardements ayant abouti à la “destruction” du port de Ras Issa, dans la région de Hodeidah (ouest), contrôlée par les Houthis.  “Le bilan de l’attaque de l’ennemi américain contre les installations de Ras Issa est monté à 74 martyrs et 171 blessés”, a écrit sur le réseau social X le porte-parole du ministère de la Santé de l’administration houthie, Anees Alasbahi. La chaîne des rebelles, Al-Massirah, a diffusé vendredi des images de nuit montrant des corps maculés de sang gisant au sol, ainsi que des secouristes transportant des hommes blessés sur des civières, dont l’un présentait des brûlures aux bras et aux jambes.Des images diffusées plus tôt et présentées comme les “premières images de l’agression américaine” contre le port pétrolier montraient une boule de feu éclairant la zone où se trouvent des navires et d’épaisses volutes de fumée.L’Iran, qui soutient les Houthis, a condamné vendredi ces frappes “barbares” en dénonçant “un exemple de crime (…) et une violation flagrante des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies”.Le mouvement islamiste palestinien Hamas a également dénoncé une “agression flagrante”, et un “crime de guerre avéré”.Les Houthis, qui contrôlent de larges pan de ce pays en guerre civile depuis 2014, font parti de “l’axe de la résistance” animé par Téhéran, une alliance informelle de groupes armés opposés à Israël.- “Revenu illégal” -Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait expliqué jeudi que “l’objectif de ces frappes était de s’en prendre aux sources économiques du pouvoir des Houthis”.”Les Etats-Unis ont pris (ces) mesures, afin d’éliminer cette source d’hydrocarbures pour les terroristes houthis, soutenus par l’Iran, et les priver du revenu illégal qui a financé les actions des Houthis pour terroriser toute la région depuis plus de dix ans”, a ajouté le Centcom.Washington, qui a désigné les Houthis comme organisation terroriste étrangère début mars, accuse ceux-ci de s’accaparer les revenus de ce port situé au nord de la ville de Hodeida.Jeudi, Washington a imposé des sanctions contre une banque du Yémen et ses principaux dirigeants, en raison de son soutien jugé “essentiel” aux Houthis.Le groupe rebelle est entré dans le collimateur de Washington en déclenchant, en novembre 2023, des attaques contre des navires empruntant la mer Rouge, perturbant le trafic maritime international.Les Houthis ciblent également Israël en tirant régulièrement des projectiles. Ils disent agir ainsi en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza où le Hamas est en guerre contre Israël depuis l’attaque du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre 2023.Vendredi matin, l’armée israélienne a une nouvelle fois annoncé avoir intercepté un missile en provenance du Yémen.Les attaques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, ont poussé les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Après une accalmie liée à la trêve à Gaza, l’armée américaine a repris ses frappes sur le Yémen le 15 mars, sur instruction du président américain Donald Trump, faisant ce jour-là 53 morts. Depuis, les rebelles font état de nouvelles frappes quasi quotidiennement.- “Mort à l’Amérique” -L’attaque sur le port pétrolier de Ras Issa intervient avant des pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire iranien, prévus samedi à Rome.”Les actions militaires au Yémen envoient clairement un signal à Téhéran”, a affirmé à l’AFP l’analyste Mohammed Al-Basha, basé aux Etats-Unis.”Le message aujourd’hui est sans équivoque: les Etats-Unis visent non seulement les ressources militaires et le personnel des Houthis, mais aussi leur infrastructure économique”, a-t-il ajouté.Des manifestations ont été organisées vendredi par les Houthis dans les régions sous leur contrôle pour protester contre les frappes américaines et en signe de soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza.Des centaines de personnes ont notamment défilé aux cris de “mort à l’Amérique, mort à Israël” dans le fief des rebelles à Saadah, dans le nord du pays, ainsi que dans la capitale Sanaa, selon des images diffusées par Al-Massirah.