AFP World

Israël: l’ecstasy, amortisseur des traumatismes du 7-Octobre?

Rescapé de l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, Shye Klein-Weinstein se souvient des horreurs qu’il a vues, et pour certaines filmées, au festival de musique Nova – et d’y avoir pris de l’ecstasy.Bien qu’il soit visiblement toujours bouleversé par le massacre où près de 400 personnes ont perdu la vie, l’ingestion de cette drogue pourrait avoir contribué à atténuer le traumatisme de ce photographe de 28 ans, comme l’étayent les résultats intermédiaires d’une étude israélienne.”Je suis venu à Nova avec mon cousin et plusieurs amis (…) C’était mon premier festival de musique”, se remémore ce Canadien, immigré en Israël quatre mois avant le 7-Octobre.  A l’arrivée, “on a tous mis un peu de MDMA dans une bouteille d’eau de deux litres, et on a pris une demi ou un quart de pilule d’ecstasy chacun”, confie-t-il à l’AFP.Des chercheurs de l’université de Haïfa ont suivi 657 survivants parmi les quelque 4.000 festivaliers, certains ayant consommé des substances, d’autres pas.Leur étude suggère que les personnes sous l’influence de la MDMA – principe actif de l’ecstasy – présentaient “des résultats intermédiaires significativement meilleurs que celles ayant consommé d’autres substances ou aucune substance du tout”.Plus précisément, ces sujets affichent plus d’interactions sociales et une meilleure qualité de sommeil juste après le traumatisme, entraînant des niveaux réduits de détresse psychologique et des symptômes de stress post-traumatique (TSPT) moins graves.- “Découverte vraiment unique” -“C’est une découverte vraiment unique – elle n’a jamais été signalée auparavant, car elle n’a jamais été étudiée auparavant”, un tel cadre, d’un évènement traumatique de masse, étant très rare, souligne Roee Admon, un des chercheurs à l’origine de l’étude. Bien que la recherche sur les traumatismes soit déjà riche, l’attaque contre un rassemblement comme Nova a ouvert une nouvelle fenêtre sur leurs effets sous l’influence de substances psychotropes, explique-t-il.”Nous ne savons rien sur la réponse au traumatisme lorsque les gens, pendant l’attaque ou l’événement traumatique, sont sous l’influence de substances spécifiques comme le cannabis, l’alcool et les psychédéliques comme le LSD et la MDMA”, dit-il. A priori, “j’aurais l’impression que si quelque chose comme ça m’arrivait, je voudrais autant que possible être maître de moi, préservé de toute influence externe ou de substances”, ajoute-t-il. “Mais ce n’est pas ce que nous avons constaté, et c’est ce qui nous a beaucoup surpris.”Si la MDMA, dont la consommation est illégale en Israël, pourrait avoir apporté une légère protection psychologique, le niveau global de TSPT parmi les survivants de Nova reste extrêmement élevé, insiste toutefois le chercheur. De plus, note-t-il, l’étude, récemment acceptée pour publication par le World Psychiatry journal, est teintée par un “biais de survie”, aucun enseignement ne pouvant être tiré de ceux qui ont péri.- “Drogue de l’amour” -Rencontré par l’AFP au mémorial dressé sur le site du festival à Réïm, dans le sud d’Israël, Shye Klein-Weinstein confie toujours lutter avec le traumatisme et suivre une thérapie. La MDMA pourrait toutefois avoir quelque peu atténué ses symptômes, dit-il, tout en se gardant bien de suggérer que cette substance puisse l’avoir “sauvé ou protégé”,. “Je ne connais personne qui aurait survécu parce qu’il avait pris de la MDMA”, souligne-t-il. “Nous étions tous aussi vulnérables les uns que les autres, tous dans la même situation”.Mais, ajoute-il, l’ecstasy est connue comme “la drogue de l’amour. Ca donne juste envie de prendre ses amis dans ses bras, de rire et de sourire”. “Quand tout cela s’est produit, j’ai remarqué que je n’avais pas vraiment peur pour moi-même”, se souvient-il.”Ma seule inquiétude, c’était de ne pas pouvoir aider mes amis ou qu’il leur arrive quelque chose et que je sois totalement inutile, incapable de faire quoi que ce soit. C’était un sentiment horrible de ne pas maîtriser la situation”.Psychologue spécialisée dans les traumatismes et responsable de la division Résilience de l’organisation de secouristes Zaka, Vered Atzmon-Meshulam dit ne pas être surprise des résultats intermédiaires de l’étude.”Cette recherche est très importante pour continuer à développer des réponses adaptées aux traumatismes extrêmes”, explique-t-elle à l’AFP.”Nous devons passer à l’étape suivante, qui inclut des traitements utilisant des psychédéliques pour guérir réellement et à grande échelle. Pas seulement pour les personnes qui étaient à Nova, mais pour toutes celles qui souffrent de stress post-traumatique”, ajoute-t-elle.En 2023, l’Australie est devenue le premier pays à légaliser la MDMA pour traiter le TSPT.

Malgré la fatigue, le pape s’offre un bain de foule pour Pâques

Le pape François, toujours très affaibli, s’est offert dimanche un bain de foule surprise place Saint-Pierre auprès de milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques, peu après avoir délégué la lecture de son discours dans lequel il a appelé à “abattre les barrières qui créent des divisions”.Un mois à peine après sa sortie de l’hôpital, où il a frôlé la mort avec une double pneumonie, le pape de 88 ans a parcouru pendant une quinzaine de minutes les allées de la place à bord de sa “papamobile” et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.Quelques minutes plus tôt, il était apparu en fauteuil roulant, sans canules nasales à oxygène, au balcon de la basilique Saint-Pierre pour donner sa traditionnelle bénédiction “Urbi et Orbi” (à la ville et au monde).”Chers frères et soeurs, joyeuses Pâques”, a-t-il lancé d’une voix essoufflée aux fidèles, qui l’ont chaleureusement applaudi.”Je suis émue par la force qu’il déploie parce qu’il est malade et très vieux. C’est un Argentin comme nous. Il est des nôtres. Nous nous sentons bénis”, a confié à l’AFP Maria Repezza, une Argentine de 58 ans, les larmes aux yeux.Apparu fatigué et peinant à s’exprimer malgré l’amélioration de ses capacités respiratoires, François a délégué à un collaborateur la lecture de son texte où il a appelé au respect de la “liberté de pensée et d’expression” et exhorté les dirigeants à “ne pas céder à la logique de la peur qui enferme”.”Que de mépris se nourrit parfois envers les plus faibles, les marginalisés, les migrants”, a-t-il lancé en invitant à “abattre les barrières qui créent des divisions”.Quelques instants plus tôt, François a reçu le vice-président américain JD Vance pour une “rencontre privée” de “quelques minutes”, deux mois après avoir vivement critiqué la politique migratoire de l’administration de Donald Trump.- “Dignité” -Du Yémen à l’Ukraine en passant par le Soudan, le Sahel ou la Syrie, le pape a cité une dizaine de pays en conflit et a de nouveau plaidé pour le désarmement, un thème central de son pontificat.Il a dénoncé la “situation humanitaire dramatique et ignoble” à Gaza tout en mettant en garde contre “le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier”, qu’il estime “préoccupant”.”J’appelle les belligérants : cessez le feu, que les otages soient libérés et que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix”, a-t-il lancé.”Face à la cruauté des conflits qui impliquent des civils sans défense, qui s’en prennent aux écoles et aux hôpitaux ainsi qu’aux agents humanitaires, nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier que ce ne sont pas des cibles qui sont touchées, mais des personnes avec une âme et une dignité.”- Date commune -Pour la première fois depuis son élection en 2013, le chef du 1,4 milliard de catholiques a manqué la plupart des rendez-vous de la Semaine sainte, dont le Chemin de Croix au Colisée vendredi et la veillée pascale samedi soir, dont il a délégué la présidence à des cardinaux.La messe de Pâques a été présidée par le cardinal italien Angelo Comastri sur la place Saint-Pierre ornée de milliers de fleurs hollandaises en présence de quelque 300 prêtres, évêques et cardinaux.Pour son seul engagement public de cette Semaine sainte, Jorge Bergoglio – censé observer un strict repos de deux mois, sans activités publiques – s’était rendu jeudi dans une prison du centre de Rome pour rencontrer des détenus.Déjà affaibli par des problèmes de santé à répétition et des interventions chirurgicales, François a frôlé la mort à deux reprises au cours de son hospitalisation de 38 jours à l’hôpital Gemelli, dont il est sorti le 23 mars. Depuis, il poursuit sa rééducation et continue de travailler depuis sa résidence, sans donner d’audiences à des groupes ni présider de messe.Fait rare, les chrétiens du monde entier célèbrent cette année Pâques le même jour du fait de la concordance des calendriers grégorien, suivi par les catholiques et protestants, et julien, suivi par les orthodoxes.

Malgré la fatigue, le pape s’offre un bain de foule pour Pâques

Le pape François, toujours très affaibli, s’est offert dimanche un bain de foule surprise place Saint-Pierre auprès de milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques, peu après avoir délégué la lecture de son discours dans lequel il a appelé à “abattre les barrières qui créent des divisions”.Un mois à peine après sa sortie de l’hôpital, où il a frôlé la mort avec une double pneumonie, le pape de 88 ans a parcouru pendant une quinzaine de minutes les allées de la place à bord de sa “papamobile” et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.Quelques minutes plus tôt, il était apparu en fauteuil roulant, sans canules nasales à oxygène, au balcon de la basilique Saint-Pierre pour donner sa traditionnelle bénédiction “Urbi et Orbi” (à la ville et au monde).”Chers frères et soeurs, joyeuses Pâques”, a-t-il lancé d’une voix essoufflée aux fidèles, qui l’ont chaleureusement applaudi.”Je suis émue par la force qu’il déploie parce qu’il est malade et très vieux. C’est un Argentin comme nous. Il est des nôtres. Nous nous sentons bénis”, a confié à l’AFP Maria Repezza, une Argentine de 58 ans, les larmes aux yeux.Apparu fatigué et peinant à s’exprimer malgré l’amélioration de ses capacités respiratoires, François a délégué à un collaborateur la lecture de son texte où il a appelé au respect de la “liberté de pensée et d’expression” et exhorté les dirigeants à “ne pas céder à la logique de la peur qui enferme”.”Que de mépris se nourrit parfois envers les plus faibles, les marginalisés, les migrants”, a-t-il lancé en invitant à “abattre les barrières qui créent des divisions”.Quelques instants plus tôt, François a reçu le vice-président américain JD Vance pour une “rencontre privée” de “quelques minutes”, deux mois après avoir vivement critiqué la politique migratoire de l’administration de Donald Trump.- “Dignité” -Du Yémen à l’Ukraine en passant par le Soudan, le Sahel ou la Syrie, le pape a cité une dizaine de pays en conflit et a de nouveau plaidé pour le désarmement, un thème central de son pontificat.Il a dénoncé la “situation humanitaire dramatique et ignoble” à Gaza tout en mettant en garde contre “le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier”, qu’il estime “préoccupant”.”J’appelle les belligérants : cessez le feu, que les otages soient libérés et que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix”, a-t-il lancé.”Face à la cruauté des conflits qui impliquent des civils sans défense, qui s’en prennent aux écoles et aux hôpitaux ainsi qu’aux agents humanitaires, nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier que ce ne sont pas des cibles qui sont touchées, mais des personnes avec une âme et une dignité.”- Date commune -Pour la première fois depuis son élection en 2013, le chef du 1,4 milliard de catholiques a manqué la plupart des rendez-vous de la Semaine sainte, dont le Chemin de Croix au Colisée vendredi et la veillée pascale samedi soir, dont il a délégué la présidence à des cardinaux.La messe de Pâques a été présidée par le cardinal italien Angelo Comastri sur la place Saint-Pierre ornée de milliers de fleurs hollandaises en présence de quelque 300 prêtres, évêques et cardinaux.Pour son seul engagement public de cette Semaine sainte, Jorge Bergoglio – censé observer un strict repos de deux mois, sans activités publiques – s’était rendu jeudi dans une prison du centre de Rome pour rencontrer des détenus.Déjà affaibli par des problèmes de santé à répétition et des interventions chirurgicales, François a frôlé la mort à deux reprises au cours de son hospitalisation de 38 jours à l’hôpital Gemelli, dont il est sorti le 23 mars. Depuis, il poursuit sa rééducation et continue de travailler depuis sa résidence, sans donner d’audiences à des groupes ni présider de messe.Fait rare, les chrétiens du monde entier célèbrent cette année Pâques le même jour du fait de la concordance des calendriers grégorien, suivi par les catholiques et protestants, et julien, suivi par les orthodoxes.

Malgré la fatigue, le pape s’offre un bain de foule pour Pâques

Le pape François, toujours très affaibli, s’est offert dimanche un bain de foule surprise place Saint-Pierre auprès de milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques, peu après avoir délégué la lecture de son discours dans lequel il a appelé à “abattre les barrières qui créent des divisions”.Un mois à peine après sa sortie de l’hôpital, …

Malgré la fatigue, le pape s’offre un bain de foule pour Pâques Read More »

Le négociateur en chef qatari se dit “frustré” par le cours de la médiation pour une trêve à Gaza

Le négociateur en chef du Qatar, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas, a fait part à l’AFP de sa frustration après l’échec d’un nouveau cycle de négociations pour une trêve à Gaza, où Israël a repris ses opérations militaires il y a un mois. “Nous sommes certainement frustrés par la lenteur, parfois, du …

Le négociateur en chef qatari se dit “frustré” par le cours de la médiation pour une trêve à Gaza Read More »

Le négociateur en chef qatari se dit “frustré” par le cours de la médiation pour une trêve à Gaza

Le négociateur en chef du Qatar, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas, a fait part à l’AFP de sa frustration après l’échec d’un nouveau cycle de négociations pour une trêve à Gaza, où Israël a repris ses opérations militaires il y a un mois. “Nous sommes certainement frustrés par la lenteur, parfois, du processus de négociation. Il s’agit d’une question urgente. Des vies sont en jeu”, a déclaré Mohammed Al-Khulaifi, dans un entretien vendredi à l’AFP.Le Qatar, avec les Etats-Unis et l’Egypte, a négocié l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza, qui a provisoirement fait taire les armes après plus de 15 mois de guerre, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien dans le sud israélien le 7 octobre 2023. Mais faute d’accord entre les deux parties sur la prolongation de cette trêve, Israël a repris ses attaques aériennes et terrestres dans le territoire palestinien le 18 mars, et y bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de l’aide humanitaire. Jeudi, le Hamas a rejeté une nouvelle proposition israélienne prévoyant, selon un de ses haut-responsables, une trêve de 45 jours en échange de la libération de 10 otages vivants. – “Du bruit” -“Nous avons travaillé sans relâche ces derniers jours pour tenter de réunir les parties et de relancer l’accord qui a été approuvé par les deux parties”, a ajouté le ministre d’Etat qatari. “Nous resterons engagés dans cette voie, malgré les difficultés”, a-t-il assuré. Au cours de la médiation, le Qatar a été la cible de critiques émanant d’Israël et de son Premier ministre, Benjamin Netanyahu.Au moins deux collaborateurs de M. Netanyahu sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds qataris pour promouvoir les intérêts de Doha en Israël, dans une affaire que le Qatar a qualifiée de “campagne de diffamation”. Une enquête du Shin Bet, l’agence israélienne de sécurité intérieure, a aussi conclu début mars que des financements qataris avaient renforcé le Hamas  avant l’attaque du 7 octobre 2023. Le Qatar a rejeté de “fausses accusations”. “Nous recevons ce type de critiques et de commentaires négatifs depuis le début de notre engagement”, a déclaré M. Al-Khulaifi. Ces “critiques sans contexte (…) ne sont souvent que du bruit”, a-t-il objecté. Il a rejeté de récentes remarques de M. Netanyahu sur la chaîne évangélique américaine Daystar imputant à son pays d’avoir encouragé “l’antiaméricanisme et l’antisionisme” sur les campus universitaires américains.”Ses allégations concernant les partenariats éducatifs du Qatar ont été réfutées à maintes reprises. Tout ce que nous faisons est transparent”.  – “Désescalade” -Le riche émirat du Golfe, dont M. Al-Khulaifi est le principal négociateur, a également émergé comme médiateur dans la crise en République démocratique du Congo, déclenchée en janvier par une offensive d’envergure du groupe armé antigouvernemental M23 dans l’est du pays, riche en ressources naturelles.Début mars, le Qatar a réuni à Doha les présidents de la RDC, Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame – accusé de soutenir le M23 – qui ont ensuite exprimé leur soutien à un cessez-le-feu.L’enjeu de la réunion était “de trouver une voie vers la désescalade et un accord sur un mécanisme de mise en oeuvre”, a expliqué M. Al-Khulaifi.”Nous avons réussi à créer une ligne de communication souple entre les deux parties, et espérons plus de succès (…) dans les prochains jours”, a-t-il ajouté. Le Qatar, a-t-il relevé, a convaincu le M23, le Rwanda et la RDC d’engager une “désescalade” près de la localité minière stratégique de Walikale, conquise par le M23. Cela a permis “un processus de retrait de Walikale vers l’est, vers Goma (…) un développement positif”, a-t-il ajouté, en référence à la capitale de la province du Nord-Kivu de la RDC, tenue par le groupe antigouvernemental. Les Etats-Unis ont été “un partenaire fiable” sur ce dossier, a-t-il salué, affirmant espérer discuter du conflit avec l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, lors d’une prochaine visite à Washington. Il entend soulever également lors de ce déplacement la question de la levée des sanctions visant la Syrie, après l’éviction de l’ex-président Bachar al-Assad.Le Qatar, qui finance déjà des livraisons de gaz à la Syrie, discute avec ses partenaires régionaux d’une augmentation des salaires des fonctionnaires syriens, et “très étroitement avec nos collègues américains pour voir comment avancer dans ce projet”, a indiqué M. Al-Khulaifi.

Le négociateur en chef qatari se dit “frustré” par le cours de la médiation pour une trêve à Gaza

Le négociateur en chef du Qatar, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas, a fait part à l’AFP de sa frustration après l’échec d’un nouveau cycle de négociations pour une trêve à Gaza, où Israël a repris ses opérations militaires il y a un mois. “Nous sommes certainement frustrés par la lenteur, parfois, du processus de négociation. Il s’agit d’une question urgente. Des vies sont en jeu”, a déclaré Mohammed Al-Khulaifi, dans un entretien vendredi à l’AFP.Le Qatar, avec les Etats-Unis et l’Egypte, a négocié l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza, qui a provisoirement fait taire les armes après plus de 15 mois de guerre, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien dans le sud israélien le 7 octobre 2023. Mais faute d’accord entre les deux parties sur la prolongation de cette trêve, Israël a repris ses attaques aériennes et terrestres dans le territoire palestinien le 18 mars, et y bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de l’aide humanitaire. Jeudi, le Hamas a rejeté une nouvelle proposition israélienne prévoyant, selon un de ses haut-responsables, une trêve de 45 jours en échange de la libération de 10 otages vivants. – “Du bruit” -“Nous avons travaillé sans relâche ces derniers jours pour tenter de réunir les parties et de relancer l’accord qui a été approuvé par les deux parties”, a ajouté le ministre d’Etat qatari. “Nous resterons engagés dans cette voie, malgré les difficultés”, a-t-il assuré. Au cours de la médiation, le Qatar a été la cible de critiques émanant d’Israël et de son Premier ministre, Benjamin Netanyahu.Au moins deux collaborateurs de M. Netanyahu sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds qataris pour promouvoir les intérêts de Doha en Israël, dans une affaire que le Qatar a qualifiée de “campagne de diffamation”. Une enquête du Shin Bet, l’agence israélienne de sécurité intérieure, a aussi conclu début mars que des financements qataris avaient renforcé le Hamas  avant l’attaque du 7 octobre 2023. Le Qatar a rejeté de “fausses accusations”. “Nous recevons ce type de critiques et de commentaires négatifs depuis le début de notre engagement”, a déclaré M. Al-Khulaifi. Ces “critiques sans contexte (…) ne sont souvent que du bruit”, a-t-il objecté. Il a rejeté de récentes remarques de M. Netanyahu sur la chaîne évangélique américaine Daystar imputant à son pays d’avoir encouragé “l’antiaméricanisme et l’antisionisme” sur les campus universitaires américains.”Ses allégations concernant les partenariats éducatifs du Qatar ont été réfutées à maintes reprises. Tout ce que nous faisons est transparent”.  – “Désescalade” -Le riche émirat du Golfe, dont M. Al-Khulaifi est le principal négociateur, a également émergé comme médiateur dans la crise en République démocratique du Congo, déclenchée en janvier par une offensive d’envergure du groupe armé antigouvernemental M23 dans l’est du pays, riche en ressources naturelles.Début mars, le Qatar a réuni à Doha les présidents de la RDC, Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame – accusé de soutenir le M23 – qui ont ensuite exprimé leur soutien à un cessez-le-feu.L’enjeu de la réunion était “de trouver une voie vers la désescalade et un accord sur un mécanisme de mise en oeuvre”, a expliqué M. Al-Khulaifi.”Nous avons réussi à créer une ligne de communication souple entre les deux parties, et espérons plus de succès (…) dans les prochains jours”, a-t-il ajouté. Le Qatar, a-t-il relevé, a convaincu le M23, le Rwanda et la RDC d’engager une “désescalade” près de la localité minière stratégique de Walikale, conquise par le M23. Cela a permis “un processus de retrait de Walikale vers l’est, vers Goma (…) un développement positif”, a-t-il ajouté, en référence à la capitale de la province du Nord-Kivu de la RDC, tenue par le groupe antigouvernemental. Les Etats-Unis ont été “un partenaire fiable” sur ce dossier, a-t-il salué, affirmant espérer discuter du conflit avec l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, lors d’une prochaine visite à Washington. Il entend soulever également lors de ce déplacement la question de la levée des sanctions visant la Syrie, après l’éviction de l’ex-président Bachar al-Assad.Le Qatar, qui finance déjà des livraisons de gaz à la Syrie, discute avec ses partenaires régionaux d’une augmentation des salaires des fonctionnaires syriens, et “très étroitement avec nos collègues américains pour voir comment avancer dans ce projet”, a indiqué M. Al-Khulaifi.

Yémen: les médias houthis font état d’au moins deux morts dans des bombardements américains sur Sanaa

Au moins deux personnes ont été tuées et 11 autres blessées dans des raids aériens nocturnes sur Sanaa, la capitale du Yémen, et ses environs, ont indiqué dimanche les médias contrôlés par les rebelles houthis, imputant ces bombardements  aux Etats-Unis. La chaîne Al-Massirah des rebelles yéménites soutenus par l’Iran a fait état de ce bilan rapportant une “agression américaine sur Sanaa, la capitale, et le gouvernorat”, citant le ministère de la Santé des Houthis. Auparavant, la chaîne de télévision avait indiqué que l’une des victimes avait succombé à une frappe aérienne dans la région de Bani Matar, dans le gouvernorat de Sanaa. Outre les attaques sur Sanaa, des raids aériens ont été signalés dans les provinces de Marib et d’Amran. Vendredi, les Houthis ont recensé 80 morts et 150 blessés après des bombardements américains dans la nuit sur le port pétrolier stratégique de Ras Issa. Cette attaque – après laquelle le chef de l’ONU a fait part de sa “préoccupation” pour le sort des civils – est la plus meurtrière de la campagne de bombardement lancée le 15 mars contre les Houthis par les Etats-Unis, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant au large du Yémen des routes maritimes cruciales pour le commerce international.Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, les rebelles ont commencé à attaquer cette voie maritime, et le territoire israélien, qu’ils visent par des tirs, après le début de la guerre de Gaza déclenchée par l’attaque du Hamas palestinien dans le sud israélien du 7 octobre 2023. Les frappes américaines avaient débuté en janvier 2024 mais se sont multipliées sous la présidence de Donald Trump. Celles du 15 mars avaient fait 53 morts, selon les rebelles.Les attaques des Houthis sur le trafic maritime en mer Rouge, par où transite normalement environ 12 % du commerce mondial, ont contraint de nombreuses entreprises maritimes à dérouter le trafic sur la pointe de l’Afrique australe, au prix de coûts accrus de transport.

Yémen: les médias houthis font état d’au moins deux morts dans des bombardements américains sur Sanaa

Au moins deux personnes ont été tuées et 11 autres blessées dans des raids aériens nocturnes sur Sanaa, la capitale du Yémen, et ses environs, ont indiqué dimanche les médias contrôlés par les rebelles houthis, imputant ces bombardements  aux Etats-Unis. La chaîne Al-Massirah des rebelles yéménites soutenus par l’Iran a fait état de ce bilan rapportant une “agression américaine sur Sanaa, la capitale, et le gouvernorat”, citant le ministère de la Santé des Houthis. Auparavant, la chaîne de télévision avait indiqué que l’une des victimes avait succombé à une frappe aérienne dans la région de Bani Matar, dans le gouvernorat de Sanaa. Outre les attaques sur Sanaa, des raids aériens ont été signalés dans les provinces de Marib et d’Amran. Vendredi, les Houthis ont recensé 80 morts et 150 blessés après des bombardements américains dans la nuit sur le port pétrolier stratégique de Ras Issa. Cette attaque – après laquelle le chef de l’ONU a fait part de sa “préoccupation” pour le sort des civils – est la plus meurtrière de la campagne de bombardement lancée le 15 mars contre les Houthis par les Etats-Unis, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant au large du Yémen des routes maritimes cruciales pour le commerce international.Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, les rebelles ont commencé à attaquer cette voie maritime, et le territoire israélien, qu’ils visent par des tirs, après le début de la guerre de Gaza déclenchée par l’attaque du Hamas palestinien dans le sud israélien du 7 octobre 2023. Les frappes américaines avaient débuté en janvier 2024 mais se sont multipliées sous la présidence de Donald Trump. Celles du 15 mars avaient fait 53 morts, selon les rebelles.Les attaques des Houthis sur le trafic maritime en mer Rouge, par où transite normalement environ 12 % du commerce mondial, ont contraint de nombreuses entreprises maritimes à dérouter le trafic sur la pointe de l’Afrique australe, au prix de coûts accrus de transport.