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Les soldats ukrainiens et leur armée de rêves brisés

Ils rêvaient d’ouvrir une entreprise, de fonder une famille, d’acheter un appartement ou d’escalader des montagnes. A la place, ces Ukrainiens combattent l’armée russe dans une guerre qu’ils n’ont jamais voulue.Trois ans après le début de l’invasion russe du 24 février 2022, l’AFP a demandé à des soldats de raconter les espoirs que le conflit …

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Handball: Luka Karabatic annonce la fin de sa carrière internationale

L’ancien capitaine de l’équipe de France de handball Luka Karabatic, champion olympique en 2021, a annoncé mardi prendre sa retraite internationale à l’âge de 36 ans.”C’est avec émotion que je vous annonce la fin de mon aventure avec l’équipe de France”, a écrit sur Instagram le pivot français, qui totalise 172 sélections avec les Bleus pour 182 buts.En plus du titre olympique au Japon, Luka Karabatic avait également remporté deux titres de champion d’Europe en 2014 et plus récemment en 2024, ainsi que deux sacres mondiaux en 2015 et 2017. Il a par ailleurs terminé son aventure en sélection avec une médaille de bronze aux Mondial, glanée au bout du suspense contre le Portugal (35-34) il y a moins d’un mois. A l’occasion de cette ultime compétition, Luka Karabatic avait d’ores et déjà cédé son brassard de capitaine à Ludovic Fabregas. Il s’était aussi montré décisif en quart de finale, en qualifiant les Bleus pour le dernier carré grâce à un incroyable but au buzzer contre l’Egypte (34-33).”Au delà de ses performances, +Loulou+ a marqué le groupe France par son état d’esprit en plaçant l’équipe au dessus de tout”, a salué dans un communiqué de la fédération française son sélectionneur Guillaume Gille.L’annonce de son départ de la sélection intervient quelques mois après celui du frère ainé des Karabatic, Nikola, qui avait pris sa retraite à l’issue des JO, terminés par une élimination cruelle en quart de finale contre l’Allemagne.”L’idée a germé après les Jeux olympiques, peut-être même un peu avant, a indiqué l’intéressé dans une interview pour la fédération, lorsque mon frère Nikola a annoncé la fin de sa carrière en équipe de France, cela m’a fait réfléchir. (…) J’ai commencé à me demander : +Et toi, Luka, où en es-tu ?+”.”Après l’échec aux Jeux, je ne voulais pas finir sur une note amère. J’avais encore la possibilité de jouer une dernière grande compétition et d’essayer de clore cette aventure sur une belle note. C’est là que ma décision a pris forme”, a-t-il ajouté, quelques semaines après la fin du Mondial.

Ukraine : Starmer à Washington pour essayer de rapprocher Trump et l’Europe

Après Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer se rend à son tour jeudi à Washington pour essayer de convaincre Donald Trump que des garanties de sécurité sont nécessaires à tout accord de cessez-le feu avec la Russie en Ukraine.L’exercice diplomatique s’annonce périlleux pour l’ancien avocat des droits humains, travailliste très attaché au multilatéralisme, face à un président américain, unilatéraliste souvent imprévisible.Alors que le président français a estimé lundi qu’une “trêve” est possible “dans les semaine à venir”, le principal objectif de Keir Starmer est d’obtenir de Trump que les États-Unis fournissent un filet de sécurité, peut-être sous la forme d’une couverture aérienne, de renseignement et de logistique, pour soutenir d’éventuelles troupes européennes envoyées en Ukraine pour surveiller un cessez-le-feu.Londres et Paris sont les fers de lance de propositions visant à envoyer une “force de réassurance” de milliers de soldats européens pour protéger l’Ukraine dans le cadre d’une cessation des combats.L’administration Trump a exclu d’engager des soldats américains, mais pour Starmer le “filet de sécurité” américain est essentiel pour dissuader la Russie de “lancer une autre invasion dans quelques années”.Publiquement, M. Starmer a déjà cherché à apaiser Trump en se disant prêt à envoyer des soldats de la paix britanniques sur le terrain, comme l’a aussi fait la France.Soucieux de convaincre, il sera “très réticent à critiquer publiquement Trump, mais il devra trouver une façon de le faire diplomatiquement, pour le bien de l’Ukraine”, explique Evie Aspinall, directrice du centre britannique de recherches “Foreign Policy Group”.Le Premier ministre britannique insistera aussi sur le fait que l’Ukraine doit être impliquée dans les négociations pour mettre fin à la guerre lancée par Moscou il y a trois ans contre son voisin, alors que Washington a choqué l’Europe en entamant ces négociations avec la seule Russie.- Un “pont” entre Washington et l’Europe -Il essayera aussi de convaincre Donald Trump lors de leur rencontre à la Maison Blanche que les dirigeants européens sont sérieux dans leur volonté d’augmenter leurs dépenses de défense, alors que le président américain répète régulièrement qu’ils devraient contribuer plus à l’OTAN.Starmer est sous pression pour s’engager sur un calendrier visant à augmenter les dépenses de défense britanniques de 2,3% à 2,5% du PIB et pourrait être tenté de faire une annonce cette semaine pour amadouer le président américain.Contrairement à d’autres dirigeants européens, il s’est efforcé d’éviter de s’opposer publiquement à Donald Trump.Il a néanmoins apporté la semaine dernière son “soutien” au président ukrainien Volodymyr Zelensky “démocratiquement élu”, après une sortie du président américain le qualifiant de “dictateur”.Trump a accusé le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique de n’avoir “rien” fait pour mettre fin à la guerre en Ukraine depuis trois ans.Keir Starmer espère néanmoins pouvoir être un “pont” entre les Etats-Unis et l’Europe.Pour Kim Darroch, ancien ambassadeur du Royaume-Uni aux États-Unis, Starmer devrait jouer sur l’ego de Trump et souligner l’héritage qu’il pourrait laisser. “Si j’étais Starmer, je dirais à Trump +c’est votre chance d’entrer dans l’histoire+”, a-t-il déclaré sur la BBC.”+Mais il faut que ce soit un accord équitable. Si c’est un mauvais accord, vous n’obtiendrez pas ces éloges, vous recevrez beaucoup de critiques et c’est cela qui restera dans les livres d’histoire+”, a-t-il ajouté.D’autres sujets de tensions sont aussi à l’agenda de Keir Starmer, dont les prochains droits de douane de 25% annoncés par Trump sur l’acier et l’aluminium.L’intention de Keir Starmer de transférer à l’île Maurice le contrôle des îles Chagos, archipel stratégique de l’océan Indien où se trouve une base militaire américano-britannique sur l’île de Diego Garcia, pourrait aussi ajouter à ces tensions.”Le plus grand risque est que Trump continue de réprimander l’Ukraine et l’Europe et peut-être même le Royaume-Uni, embarrassant Starmer et portant atteinte à la crédibilité du Royaume-Uni”, estime Evie Aspinall. 

En Europe, près de 76.000 enfants meurent chaque année avant l’âge de 5 ans

Les complications liées à la prématurité, l’asphyxie à la naissance, ou les infections ont causé le décès, en partie évitable, de 75.647 enfants avant leur 5ème anniversaire en Europe en 2022, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié mardi.Les anomalies congénitales du coeur et le sepsis néonatal (septicémie) comptent également parmi les cinq raisons principales de cette mortalité, selon cette étude portant sur 53 pays d’Europe et d’Asie centrale, dont les 27 de l’UE, représentant 930 millions d’habitants.”De nombreux nourrissons et enfants meurent encore de façon injustifiée avant l’âge de cinq ans”, écrit l’OMS Europe dans son bilan triennal publié mardi.”Dans certains pays, la mortalité des enfants de moins de cinq ans, et même la mortalité maternelle, stagne, augmente ou s’inverse (…) ce n’est pas le moment de se reposer sur ses lauriers”, a dit une responsable de santé publique de l’agence, Natasha Muscat, lors d’une conférence de presse en ligne.Si le taux de mortalité des moins de cinq ans reste très faible en Europe, les écarts entre les pays les mieux et les moins bien classés sont considérables.Ainsi, la plupart des pays de l’Union européenne compte entre 1,5 et 4,1 décès pour 1.000 naissances, à l’opposé du Turkménistan et du Tadjikistan, où ce taux est compris entre 18,2 et 40,4. “Réduire cet écart demeure un défi”, écrit l’agence.La région, qui abrite des systèmes de santé parmi les plus solides au monde, stagne voire régresse sur une série d’indicateurs, notamment en matière de santé des enfants et des adolescents, souligne l’OMS.- “Menaces nouvelles et évolutives” -D’autres problématiques liées à la santé des enfants et des adolescents assombrissent le tableau: un adolescent sur cinq souffre d’un trouble mental, le suicide reste la première cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, les filles signalent systématiquement un niveau de bien-être mental inférieur à celui des garçons. “Nos jeunes sont confrontés à des menaces nouvelles et évolutives”, a noté lors du point presse le directeur régional de l’OMS, Hans Kluge.Ainsi 15% des adolescents déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement, un adolescent sur 10 âgé de 13 à 15 ans consomme du tabac et près d’un enfant sur trois ayant atteint l’âge scolaire est en surpoids, 1 sur 8 en état d’obésité.L’organisation a lancé une consultation avec les 53 États membres pour définir les priorités et les actions à mener lors des cinq prochaines années.Pour M. Kluge, il est urgent de se réformer car non seulement les virus ne respectent pas les frontières mais la population européenne vieillit – la part des seniors (plus de 65 ans) est supérieure à celle des moins de 15 ans – et son mode de vie (obésité, tabagisme, consommation d’alcool) inquiète.”La région européenne doit être audacieuse et innovante dans ses efforts pour construire des sociétés plus saines et plus stables, mais elle doit aussi réaliser que la sécurité sanitaire est essentielle à la sécurité nationale et internationale”, a-t-il dit, notant que nos systèmes de santé n’étaient pas mieux préparés aux urgences sanitaires qu’avant la pandémie de Covid-19.

En Europe, près de 76.000 enfants meurent chaque année avant l’âge de 5 ans

Les complications liées à la prématurité, l’asphyxie à la naissance, ou les infections ont causé le décès, en partie évitable, de 75.647 enfants avant leur 5ème anniversaire en Europe en 2022, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié mardi.Les anomalies congénitales du coeur et le sepsis néonatal (septicémie) comptent également parmi les cinq raisons principales de cette mortalité, selon cette étude portant sur 53 pays d’Europe et d’Asie centrale, dont les 27 de l’UE, représentant 930 millions d’habitants.”De nombreux nourrissons et enfants meurent encore de façon injustifiée avant l’âge de cinq ans”, écrit l’OMS Europe dans son bilan triennal publié mardi.”Dans certains pays, la mortalité des enfants de moins de cinq ans, et même la mortalité maternelle, stagne, augmente ou s’inverse (…) ce n’est pas le moment de se reposer sur ses lauriers”, a dit une responsable de santé publique de l’agence, Natasha Muscat, lors d’une conférence de presse en ligne.Si le taux de mortalité des moins de cinq ans reste très faible en Europe, les écarts entre les pays les mieux et les moins bien classés sont considérables.Ainsi, la plupart des pays de l’Union européenne compte entre 1,5 et 4,1 décès pour 1.000 naissances, à l’opposé du Turkménistan et du Tadjikistan, où ce taux est compris entre 18,2 et 40,4. “Réduire cet écart demeure un défi”, écrit l’agence.La région, qui abrite des systèmes de santé parmi les plus solides au monde, stagne voire régresse sur une série d’indicateurs, notamment en matière de santé des enfants et des adolescents, souligne l’OMS.- “Menaces nouvelles et évolutives” -D’autres problématiques liées à la santé des enfants et des adolescents assombrissent le tableau: un adolescent sur cinq souffre d’un trouble mental, le suicide reste la première cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, les filles signalent systématiquement un niveau de bien-être mental inférieur à celui des garçons. “Nos jeunes sont confrontés à des menaces nouvelles et évolutives”, a noté lors du point presse le directeur régional de l’OMS, Hans Kluge.Ainsi 15% des adolescents déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement, un adolescent sur 10 âgé de 13 à 15 ans consomme du tabac et près d’un enfant sur trois ayant atteint l’âge scolaire est en surpoids, 1 sur 8 en état d’obésité.L’organisation a lancé une consultation avec les 53 États membres pour définir les priorités et les actions à mener lors des cinq prochaines années.Pour M. Kluge, il est urgent de se réformer car non seulement les virus ne respectent pas les frontières mais la population européenne vieillit – la part des seniors (plus de 65 ans) est supérieure à celle des moins de 15 ans – et son mode de vie (obésité, tabagisme, consommation d’alcool) inquiète.”La région européenne doit être audacieuse et innovante dans ses efforts pour construire des sociétés plus saines et plus stables, mais elle doit aussi réaliser que la sécurité sanitaire est essentielle à la sécurité nationale et internationale”, a-t-il dit, notant que nos systèmes de santé n’étaient pas mieux préparés aux urgences sanitaires qu’avant la pandémie de Covid-19.

COP16: le monde reprend à Rome l’âpre débat pour financer la sauvegarde de la nature

La COP16, grande conférence environnementale des Nations Unies, a entamé mardi trois jours de prolongations à Rome pour dénouer le blocage Nord-Sud sur le financement de la sauvegarde de la nature, “la mission la plus importante de l’humanité au 21e siècle”, a exhorté la présidente colombienne du sommet. Les débats portent sur “l’une des politiques qui a le pouvoir d’unifier le monde”, “ce qui n’est pas rien dans un paysage géopolitique très polarisé, fragmenté, divisé et conflictuel”, a déclaré en ouverture la ministre colombienne Susana Muhamad, présidente de cette 16e conférence de la Convention sur la diversité biologique (CDB).Ce qui est en jeu est “la mission la plus importante de l’humanité au 21e siècle, c’est-à-dire notre capacité à soutenir la vie sur cette planète”, a-t-elle rappellé en ouverture de ces prolongations organisées au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).Face à elle, quelque 300 représentants de 154 pays avaient pris place vers 10H00 dans la grande salle dominant les ruines du Circus Maximus battues par la pluieMais dès les premières prises de paroles, le Brésil, au nom de plusieurs pays émergents riches en biodiversité, et le Zimbabwe, pour le groupe Afrique, ont rejeté le compromis proposé par la présidence pour éviter la répétition de l’échec des négociations en Colombie.Début novembre, la COP16 s’était conclue à Cali sans régler une vive dispute entre pays riches et en développement sur leur collaboration pour débloquer l’argent nécessaire afin de stopper la destruction de la nature d’ici 2030.Cet objectif, fixé en 2022 dans l’accord de Kunming-Montréal, s’accompagne d’une feuille de route de 23 objectifs à atteindre dans la décennie, destinés à protéger la planète et ses êtres vivants contre la déforestation, la surexploitation des ressources, le changement climatique, la pollution et les espèces invasives.L’objectif phare prévoit de placer 30% des terres et des mers dans des aires protégées d’ici 2030, contre environ 17% et 8% actuellement selon l’ONU.Un éventuel échec de ce programme fait peser un risque majeur sur les ressources alimentaires, la qualité de l’air, la régulation du climat et la santé des écosystèmes de la planète.Les trois quarts des terres émergées ont déjà été altérées par l’humanité — urbanisées ou transformées en cultures — et un quart des espèces pour lesquelles les données scientifiques sont solides sont menacées d’extinction.- Nouveau fonds ? -L’accord de Kunming-Montréal a fixé l’objectif d’atteindre 200 milliards de dollars de dépenses annuelles pour la nature d’ici 2030 dont 30 milliards de transfert des pays développés vers les pays pauvres (contre environ 15 en 2022, selon l’OCDE).Mais comment mobiliser et répartir l’argent ? A Cali, le dernier texte prévoyait la création d’un fonds pour distribuer l’argent public des grandes puissances.Mais ces dernières — menées par l’Union européenne, le Japon et le Canada en l’absence des Etats-Unis, non-signataires de la convention mais important bailleur — y sont radicalement hostiles. Elles dénoncent une fragmentation de l’aide au développement, déjà fragilisée par les crises budgétaires et l’effacement en cours des Américains depuis l’élection de Donald Trump.Vendredi, la présidence de la COP16 a publié une proposition de compromis qui  propose une réforme d’ici 2030 des différents flux financiers destinés à la sauvegarde de la nature.Le document prévoit d'”améliorer les performances” du Fonds mondial pour l’Environnement (GEF, en anglais) et du Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais), une solution temporaire modestement dotée (400 millions de dollars).Mais il prévoit aussi de “désigner ou établir un instrument mondial, ou une série d’instruments” sur le financement de la protection de la nature.Il fixe l’objectif qu'”au moins un instrument” soit placé sous l’autorité de la CDB, revendication majeure des pays en développement, qui réclament plus d’équité et de transparence dans l’accès aux financements.C’est cette proposition que les premiers orateurs du monde en développement ont repoussé mardi, annonçant trois jours de difficile discussions, dans un contexte géopolitique difficile, déjà marqué par négociations financières décevantes à la COP29 sur le climat et l’enlisement de celles sur un traité contre la pollution plastique.Loin des 23.000 participants de Cali, la session a repris sur un petit format, avec 1.400 personnes accréditées, en majorité observateurs de la société civile et experts, et seulement 25 pays représentés au niveau ministériel.

COP16: le monde reprend à Rome l’âpre débat pour financer la sauvegarde de la nature

La COP16, grande conférence environnementale des Nations Unies, a entamé mardi trois jours de prolongations à Rome pour dénouer le blocage Nord-Sud sur le financement de la sauvegarde de la nature, “la mission la plus importante de l’humanité au 21e siècle”, a exhorté la présidente colombienne du sommet. Les débats portent sur “l’une des politiques qui a le pouvoir d’unifier le monde”, “ce qui n’est pas rien dans un paysage géopolitique très polarisé, fragmenté, divisé et conflictuel”, a déclaré en ouverture la ministre colombienne Susana Muhamad, présidente de cette 16e conférence de la Convention sur la diversité biologique (CDB).Ce qui est en jeu est “la mission la plus importante de l’humanité au 21e siècle, c’est-à-dire notre capacité à soutenir la vie sur cette planète”, a-t-elle rappellé en ouverture de ces prolongations organisées au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).Face à elle, quelque 300 représentants de 154 pays avaient pris place vers 10H00 dans la grande salle dominant les ruines du Circus Maximus battues par la pluieMais dès les premières prises de paroles, le Brésil, au nom de plusieurs pays émergents riches en biodiversité, et le Zimbabwe, pour le groupe Afrique, ont rejeté le compromis proposé par la présidence pour éviter la répétition de l’échec des négociations en Colombie.Début novembre, la COP16 s’était conclue à Cali sans régler une vive dispute entre pays riches et en développement sur leur collaboration pour débloquer l’argent nécessaire afin de stopper la destruction de la nature d’ici 2030.Cet objectif, fixé en 2022 dans l’accord de Kunming-Montréal, s’accompagne d’une feuille de route de 23 objectifs à atteindre dans la décennie, destinés à protéger la planète et ses êtres vivants contre la déforestation, la surexploitation des ressources, le changement climatique, la pollution et les espèces invasives.L’objectif phare prévoit de placer 30% des terres et des mers dans des aires protégées d’ici 2030, contre environ 17% et 8% actuellement selon l’ONU.Un éventuel échec de ce programme fait peser un risque majeur sur les ressources alimentaires, la qualité de l’air, la régulation du climat et la santé des écosystèmes de la planète.Les trois quarts des terres émergées ont déjà été altérées par l’humanité — urbanisées ou transformées en cultures — et un quart des espèces pour lesquelles les données scientifiques sont solides sont menacées d’extinction.- Nouveau fonds ? -L’accord de Kunming-Montréal a fixé l’objectif d’atteindre 200 milliards de dollars de dépenses annuelles pour la nature d’ici 2030 dont 30 milliards de transfert des pays développés vers les pays pauvres (contre environ 15 en 2022, selon l’OCDE).Mais comment mobiliser et répartir l’argent ? A Cali, le dernier texte prévoyait la création d’un fonds pour distribuer l’argent public des grandes puissances.Mais ces dernières — menées par l’Union européenne, le Japon et le Canada en l’absence des Etats-Unis, non-signataires de la convention mais important bailleur — y sont radicalement hostiles. Elles dénoncent une fragmentation de l’aide au développement, déjà fragilisée par les crises budgétaires et l’effacement en cours des Américains depuis l’élection de Donald Trump.Vendredi, la présidence de la COP16 a publié une proposition de compromis qui  propose une réforme d’ici 2030 des différents flux financiers destinés à la sauvegarde de la nature.Le document prévoit d'”améliorer les performances” du Fonds mondial pour l’Environnement (GEF, en anglais) et du Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais), une solution temporaire modestement dotée (400 millions de dollars).Mais il prévoit aussi de “désigner ou établir un instrument mondial, ou une série d’instruments” sur le financement de la protection de la nature.Il fixe l’objectif qu'”au moins un instrument” soit placé sous l’autorité de la CDB, revendication majeure des pays en développement, qui réclament plus d’équité et de transparence dans l’accès aux financements.C’est cette proposition que les premiers orateurs du monde en développement ont repoussé mardi, annonçant trois jours de difficile discussions, dans un contexte géopolitique difficile, déjà marqué par négociations financières décevantes à la COP29 sur le climat et l’enlisement de celles sur un traité contre la pollution plastique.Loin des 23.000 participants de Cali, la session a repris sur un petit format, avec 1.400 personnes accréditées, en majorité observateurs de la société civile et experts, et seulement 25 pays représentés au niveau ministériel.

Le SOS d’un fabricant allemand de machines au futur gouvernement Merz

Délocaliser ses imposantes presses à injection loin de la Forêt-noire allemande ? L’entreprise Arburg s’y refuse. Mais la menace des tarifs douaniers américains et la morosité économique mettent ses engagements à rude épreuve.Alors que l’Allemagne en crise attend de son futur gouvernement, suite aux élections, une relance urgente, ce fabricant centenaire de presses grises et vertes traverse une mauvaise passe.Le chiffre d’affaires a chuté “d’environ 15% en 2024”, explique Armin Schmiedeberg, président de l’organe de supervision de cette PME familiale dont les machines utilisées pour le moulage par injection de pièces en plastique servent l’automobile, la médecine ou l’électronique.Pour les 3.000 salariés employés au siège à Lossburg, une commune lovée dans les collines du sud de l’Allemagne, ce ralentissement se traduit par des mesures de chômage partiel depuis l’an dernier.Les malheurs d’Arburg mettent en lumière la crise qui touche les petites et moyennes entreprises du “Mittelstand”, colonne vertébrale de l’industrie dans la première économie européenne et défi majeur pour le conservateur Friedrich Merz, futur chancelier. “En ce moment, les entreprises industrielles ne voient que peu d’avantage à faire des affaires en Allemagne en raison d’un manque de réelle stratégie politique”, estime M. Schmiedeberg.  Les performances du pays ne sont pas au niveau “de notre statut de troisième économie mondiale”, se désole-t-il.- 40 tonnes -Dans la première économie européenne, c’est tout le secteur industriel qui lance un SOS aux politiques.Le parti CDU de droite de Friedrich Merz est déterminé à former rapidement une coalition avec les sociaux-démocrates (SPD), malgré des visions économiques opposées.Ces deux formations rompues à l’exercice du pouvoir ont un défi commun à relever : sortir l’économie allemande de l’ornière après deux années de récession et sans espoir de rebond fort cette année.Car le modèle exportateur, moteur de la prospérité du pays, fondé sur une énergie bon marché et un commerce mondial sans entraves, vacille. L’industrie manufacturière en souffre, notamment l’automobile, et depuis la guerre en Ukraine, la flambée des coûts énergétiques fragilise en outre la compétitivité du pays.Les investissements, trop faibles, laissent des infrastructures vieillissantes et une innovation numérique insuffisante.Depuis son fief non loin de Stuttgart, Arburg exporte deux tiers de sa production, surtout sur les marchés américains et d’Asie où la demande “progresse”, explique M. Schmiedeberg. Au point que le société envisage d’y délocaliser une partie de l’assemblage de ses imposantes machines.La menace de droits de douane supplémentaires, brandie par Donald Trump, n’est pas, selon le responsable, le facteur déclencheur, mais “un argument pour consolider notre stratégie – voire l’accélérer”.Il est trop tôt pour savoir si ces surtaxes affecteront les machines d’Arburg, composées de fonte, d’acier et de milliers de pièces, pour un poids final qui peut atteindre 40 tonnes. Si c’est le cas, cela pénaliserait in fine le consommateur américain, “ce qui limiterait nos ventes”, reconnaît le dirigeant.- Feuille de route -A peine annoncés les résultats des législatives, les milieux économiques ont pressé le futur gouvernement de prendre rapidement des mesures de relance.Il s’agit de “lever le blocage décisionnel sur des questions essentielles – réduction de la bureaucratie, investissements publics, énergie, sécurité -“, a plaidé Peter Leibinger, président de la fédération industrielle BDI. Il faut “gérer plus de 40 obligations légales qui ne créent aucune valeur et que les clients ne nous paient pas”, fait écho M. Schmiedeberg, appelant à une simplification administrative.”Les bons jours, 15 à 20 machines quittent l’usine sur de lourds camions empruntant une route où passent aussi des écoliers. Il y a donc des améliorations d’infrastructure à envisager”, ajoute-t-il. Autre priorité : la baisse des prix de l’électricité, actuellement parmi les plus élevés dans l’UE.Les conservateurs veulent alléger la réglementation, la fiscalité comme les prix de l’énergie, tandis que les sociaux-démocrates misent sur les aides et l’investissement.Malgré les défis, Arburg affirme que sa principale base restera en Forêt-Noire, car l’entreprise “a résisté à d’autres récessions”, assure M. Schmiedeberg.Â