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Au 3e jour d’audience, l’ex-épouse de Le Scouarnec très attendue par les parties civiles

Au troisième jour du procès de Joël Le Scouarnec, jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients, la cour criminelle poursuivra mercredi l’audition de proches du médecin pédocriminel, notamment son ex-épouse dont le témoignage est très attendu par les victimes.Après une journée dense mardi où deux des fils de l’ex-chirurgien ont dressé à la barre le portrait d’une famille hantée par les non-dits et les actes d’un grand-père incestueux, évoquant un père modèle dont la “perversion a explosé comme une bombe atomique”, la présidente Aude Buresi entendra mercredi après-midi Marie-France, qui n’a divorcé qu’en 2023 de Joël Le Scouarnec.Elle affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur les penchants pédophiles de son mari, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes, et une lettre manuscrite datant de 2010, versée au dossier.Arrivée mardi au tribunal de Vannes le visage dissimulé par une ample capuche noire et un masque chirurgical bleu, elle sera finalement auditionnée mercredi en deuxième partie d’audience, qui débute à 13H00. Avant elle, d’autres proches de l’ex-chirurgien témoigneront.De nombreuses victimes, pour la plupart mineures lors des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans plusieurs hôpitaux de l’ouest de la France, attendent avec impatience sa prise de parole, espérant des “réponses” sur l’étendue de sa connaissance des faits.Amélie Lévêque, que Joël Le Scouarnec est accusé d’avoir violée quand elle avait neuf ans alors qu’il exerçait à la clinique de Loches (Indre-et-Loire), confie mardi soir à l’AFP avoir “des attentes énormes” concernant l’ex-épouse.”Elle est l’adulte qui, sous couvert de préserver ses enfants, a gardé secrets tous les sévices de son mari”, dénonce-t-elle. “J’ai beaucoup de colère contre elle et j’espère qu’elle aura un mot pour nous, victimes.””Nous sommes des victimes dont un bon nombre aurait pu être évité.”- Silences -Le plus souvent immobile, comme figé, dans son box vitré, Joël Le Scouarnec laissera-t-il percevoir un éventuel trouble de revoir celle qu’il a toujours qualifiée d'”unique femme de sa vie” auprès des enquêteurs ?Mardi, il a plusieurs fois pris son visage entre ses mains, semblant pleurer, lorsque deux de ses fils ont pris la parole.Tous deux, âgés de 37 et 42 ans, ont décrit une enfance heureuse, un père qui leur a transmis des “valeurs”.Mais le plus âgé a aussi décrit les nombreuses violences sexuelles que son grand-père paternel lui faisait subir entre ses cinq et 10 ans.Des agressions qu’il a longtemps tues auprès de ses parents, dans une famille où le silence était la règle. Marie-France ainsi avoue à son fils avoir été elle aussi “abusée” par “plusieurs personnes”, mais sa confidence ne suscitera aucune question.Idem, lorsqu’en 2004 les gendarmes saisissent les disques durs de Le Scouarnec et qu’il est condamné un an plus tard à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques.”Quand on est condamné, on revient pas à la maison à 18H00 comme si de rien n’était”, s’étonne-t-il encore. Mais il ne questionne pas son père et ce n’est qu’en 2017, affirme-t-il, que “sa perversion a explosé comme une bombe atomique dans la famille”.- Visages “incompatibles” -Pour Me Marie Grimaud, qui représente 39 victimes dont trois qui étaient des amies d’enfance des fils Le Scouarnec, les frères “font face à un père et à un homme, deux visages totalement incompatibles”.”C’est une famille où la parole ne circulait pas. Les tabous existaient, les non-dits étaient là”, a-t-elle analysé, soulignant “la dynamique de l’inceste”.L’avocat de la défense, Me Maxime Tessier, a rappelé que “les enfants ne peuvent jamais être tenus pour responsables des crimes qui sont commis par leur père et que lui-même a reconnus”.L’ancien chirurgien consignait méticuleusement dans des carnets et fichiers les informations liées à ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Il a déjà été condamné en 2020 à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces.Mardi, il a demandé “pardon” à ses fils pour la “dévastation” qu’il a causée au sein de sa famille.

La foi jusqu’au bout des dreads : à Oslo, la nouvelle évêque bouscule les codes

Pieds nus devant l’autel, elle célèbre une messe yoga. Le lendemain, elle est élevée au rang d’évêque d’Oslo devant le roi. Dreadlocks et nez percé, Sunniva Gylver, 58 ans, dit vouloir montrer un autre visage de l’Eglise protestante de Norvège.Avec une allure et un franc-parler atypiques dans les hautes sphères religieuses, la nouvelle évêque luthérienne de la capitale assume de détonner.”Si on devait tous s’habiller très sagement ou en costume gris, cela en dirait aussi long sur Dieu. Je pense que nous devons mieux représenter et montrer la diversité qui existe au sein des communautés chrétiennes”, décrypte cette femme volubile.Samedi, veille de sa consécration épiscopale, elle présidait encore une messe mêlant liturgie et exercices de yoga, dans son église de Fagerborg, à Oslo. Sur des tapis de sol au pied des bancs en bois, une vingtaine de fidèles enchaînent postures et étirements avant de réciter un “Notre Père”. “Je me suis rendu compte que, pour beaucoup de gens, le yoga était la principale manière de se détendre, d’être présents et silencieux, de faire une pause et de réellement accueillir quelque chose qui vous dépasse”, confie Mme Gylver – par ailleurs instructrice dans une salle de gymnastique.En trois décennies de pastorat, elle a également organisé des mariages “drop-in” (sans rendez-vous), des séances Harry Potter…   “Je n’ai jamais perçu de contradiction entre expressions modernes et anciennes traditions, entre la spiritualité classique et les nouvelles formes qui émergent”, dit-elle.- Epreuves -Avant de devenir évêque, elle se départissait rarement de son tee-shirt noir floqué du mot “Pasteur” parce que, pour elle, “la religion et Dieu sont plutôt invisibles dans une société très sécularisée”. Et c’était une façon d’inviter les gens à venir lui parler. Femme de terrain, elle porte généralement deux croix autour du cou pour en donner une à ceux qui en auraient besoin.A plusieurs reprises, sa foi a été mise à l’épreuve. A 16 ans, elle perd sa soeur cadette, Gunvor, anorexique. Elle-même manque de mourir en 2017 quand une voiture la fauche sur son vélo, puis c’est Lars Kristian, son époux pendant plus de 30 ans, qui est emporté par un cancer.”Dieu est ici, au milieu de la souffrance, de la douleur, de l’angoisse et les a lui-même ressenties dans sa chair”, rétorque celle qui juge vain d’espérer un paradis sur Terre.”Alors, quand ces choses m’arrivent, je me dis juste que c’est à mon tour de passer par là”.Favorable au mariage homosexuel et hostile à un retour en arrière sur l’avortement, elle a fait du dialogue interreligieux un credo. En 2006, elle est la première femme pasteure à faire un discours dans une mosquée norvégienne.”Je suis habituée à la diversité des croyances”, dit-elle. Son mari était athée. Idem pour deux de leurs trois enfants.”Quand les gens me demandaient si c’est difficile d’être mariée à quelqu’un qui n’est pas chrétien, je leur disais qu’il y a beaucoup de chrétiens avec lesquels je ne me marierais pour rien au monde”.- Moustique -Aujourd’hui, elle est agacée par le détournement de la religion à des fins identitaires, ce qui creuse des fossés là où il faudrait jeter des ponts.”Quand Poutine et Trump, chacun à leur manière, utilisent le christianisme – ma religion – de façon très politisée et destructrice, il est important pour moi que nous, en tant qu’Eglise, élevions nos voix pour la justice, la solidarité, l’accueil de l’étranger parmi nous, et pour réduire les inégalités entre riches et pauvres”.Dans ce monde “rempli d’étoiles et d’excréments”, dit-elle en citant son compatriote, l’écrivain Jens Bjørneboe, l’Eglise doit être comme “le moustique si petit, un peu agaçant mais qui se rappelle sans cesse à vous”.Son coeur bat aussi pour la protection de la planète.Elle n’a pas de voiture, n’a plus pris l’avion depuis une dizaine d’années, et insiste pour continuer à vivre chichement, avec Milla – son Jack Russell terrier -, dans un studio de 33 m2 plutôt que dans un immense logement de fonction.”Je ne vais pas vous dire, en tant qu’évêque, que vous devez faire ci ou ça, mais je veux essayer de mener une vie qui inspire”, dit cette apôtre de “Show, don’t tell” (montrer par l’exemple).Au Conseil ecclésial, c’est par 13 voix contre quatre qu’elle a été élue évêque d’Oslo.”Sunniva est un modèle en tant que pasteure et être humain. Je pense qu’elle fera une très bonne évêque”, estime Lena Risnes, elle-même pasteure, au sortir de la messe yoga.

Des patrons de la distribution au Salon de l’agriculture, vraie avancée ou “coup de com'”?

Des patrons de la grande distribution au Salon de l’agriculture mercredi, invités par Karine Le Marchand: motif d’espoir pour la rémunération du monde agricole, ou “énième coup de communication”, comme le disent les transformateurs de l’agro-industrie ? Les rapports restent tendus dans la chaîne alimentaire française.François-Xavier Huard, président de la Fédération patronale de l’industrie laitière (Fnil), a osé l’humour: “L’amour est peut-être dans le pré, mais pas dans les salles de négociations” où les entreprises du secteur agro-industriel négocient jusqu’au 1er mars avec leurs clients de la grande distribution les conditions de commercialisation d’une large partie de ce qui sera vendu en magasins en 2025.Il faisait référence à l’émission de téléréalité de Karine Le Marchand où des agriculteurs cherchent l’amour. L’animatrice, soutien revendiqué du monde agricole, a organisé une prise de parole des patrons de la grande distribution, lors du Salon international de l’agriculture (SIA) mercredi.A l’exception de Michel-Edouard Leclerc, les figures les plus médiatiques du secteur sont annoncées à partir de 09H00 au Salon: Alexandre Bompard (Carrefour), Thierry Cotillard (Mousquetaires/Intermarché), Dominique Schelcher (Coopérative U), Guillaume Darrasse (Auchan) et Philippe Palazzi (Casino). A elles cinq, ces enseignes représentent près des deux tiers des parts de marchés du gigantesque secteur de la grande distribution alimentaire.- “Détourner l’attention” -L’objectif est de présenter des “actions pour soutenir l’agriculture française”, alors que la grande distribution est accusée de tirer les prix vers le bas dans une stratégie préjudiciable aux agriculteurs. “A force de croiser des Français qui me disent +Comment on peut aider nos petits agriculteurs?+ Je me suis dit, il faut qu’on inverse la chose et qu’on passe par la source, la grande distribution”, a expliqué Karine Le Marchand, invitée de RTL mercredi matin. “L’arme suprême” pour trouver des solutions pour les agriculteurs “vient des consommateurs, et du porte-monnaie”, selon la présentatrice.Depuis des mois, les distributeurs multiplient les annonces affirmant leur prise en compte des inquiétudes du monde agricole. Les enseignes présentes mercredi au Salon vont proposer “des aides concrètes”, notamment concernant le problème de “la surproduction”, a indiqué la présentatrice vedette sur RTL. Des propositions qui porteront leurs fruits seulement “si les consommateurs suivent”, a-t-elle insisté. Reste le scepticisme suscité par cette initiative, taclée mardi par l’Ania (Association nationale des industries alimentaires): le représentant des agro-industriels qui transforment le blé en farine ou biscuits ou les légumes en salades composées y voit un “énième coup de communication” visant à “détourner l’attention”.”Non”, cette initiative au Salon de l’agriculture avec Karine Le Marchand “n’est pas un coup de communication”, a rétorqué sur X le patron de Coopérative U, Dominique Schelcher, assurant n’avoir “pas besoin de cela pour agir avec le monde agricole”.Quant à la fédération des supermarchés (FCD), elle a assuré que les “distributeurs respectent la sanctuarisation de la matière première agricole, comme l’exige la loi Egalim”.- Importants partenaires -Pour habituelle qu’elle soit à quelques jours de la fin des négociations annuelles, la passe d’armes témoigne de la défiance entre ces géants économiques qui, malgré les joutes verbales, restent d’importants partenaires commerciaux.En décembre, Nicolas Facon, nouveau PDG de l’Ilec, porte-voix en France des gros industriels, avait dit à l’AFP souhaiter que l’ensemble des parties prenantes se mettent autour de la table pour réfléchir aux défis posés à la chaîne alimentaire, “la souveraineté alimentaire, notre compétitivité, la relance de la consommation et du pouvoir d’achat” ou la transition environnementale.Depuis, les industriels ont une nouvelle fois regretté les tensions dans les négociations pour 2025, tandis que les distributeurs ont eux déploré des demandes de hausses de tarifs très élevées, voire injustifiées, de la part de certains fabricants.Mi-février, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait dit dans La Tribune vouloir “ajuster” le dispositif législatif Egalim, censé garantir une meilleure rémunération des agriculteurs. Elle avait précisé que les négociations commerciales se tenant actuellement allaient influer sur “les contours du projet de loi”, qui pourrait être présenté d’ici l’été.A noter toutefois que la grande distribution n’est qu’un des débouchés de la production agricole, aux côtés de la restauration ou des grossistes par exemple. Selon la déléguée générale de la FCD Layla Rahhou, les grandes et moyennes surfaces commercialisent “36% de la production française” agricole dans leurs rayons.

Chili: l’électricité de retour dans la quasi-totalité des foyers après une panne géante

Plus de courant ni de réseau téléphonique, transports chamboulés, personnes coincées dans des ascenseurs ou des manèges: le Chili se remet mercredi d’une panne quasi-totale apparemment due à une défaillance du réseau électrique, le pire blackout depuis 2010 dans ce pays latino-américain contraint d’instaurer l’état d’urgence et un couvre-feu.”A minuit, ce mercredi 26 février, 90% de la consommation a été rétablie” dans les logements, a annoncé dans un communiqué le gestionnaire de l’électricité.La coupure, intervenue à 15H16 (18H16 GMT) mardi, a mis le pays à l’arrêt, affectant plus de 95% des 20 millions d’habitants et conduisant le gouvernement à décréter l’état d’urgence et un couvre-feu pour la nuit dans une grande partie du pays, notamment la capitale Santiago.Il s’agit pour le Chili, qui possède pourtant l’un des meilleurs réseaux électriques d’Amérique du Sud, d’une panne encore pire que celle de 2010, alors provoquée par une défaillance technique dans une centrale de la région du Biobio (sud). Des centaines de milliers de personnes s’étaient alors retrouvées sans électricité.- “Scandaleux!” -“C’est scandaleux ! Ce n’est pas possible que la vie quotidienne de millions de Chiliens et de Chiliennes soit affectée de cette façon par des entreprises qui ne font pas bien leur travail”, a fustigé le président Gabriel Boric, s’en prenant, dans un communiqué, aux acteurs privés du secteur.M. Boric a également survolé la capitale en hélicoptère pour évaluer la situation.Le couvre-feu doit être levé à 06H00 (09H00 GMT) mercredi, a indiqué la ministre de l’Intérieur, Carolina Toha.Dans un communiqué publié dans l’après-midi, le métro de Santiago avait dit avoir évacué des trains et suspendu son service, qui compte environ 2,3 millions d’usagers par jour.”Nos équipes sont déployées dans toutes les stations pour soutenir l’évacuation en toute sécurité. Une fois ce processus terminé, les stations resteront fermées jusqu’à ce que le courant soit rétabli”, a expliqué la compagnie.”Je ne sais pas comment rentrer chez moi parce que tous les bus sont pleins”, a témoigné auprès de l’AFP Maria Angélica Roman, employée de 45 ans dans un bureau de recouvrement de la capitale.”A la banque où je travaille, toutes les opérations ont dû être arrêtées”, a de son côté rapporté Jonathan Macalupu, 25 ans.”J’ai entendu dire” que la coupure “avait touché plusieurs régions, ici et du nord au centre, plus ou moins, et je n’ai pas d’autres informations parce que nous n’avons pas non plus de réseau téléphonique. Il n’y a pas beaucoup de signal”, a déclaré à l’AFP Veronica Vasquez, une Espagnole venue pour le festival international de la chanson de Vina del Mar, également interrompu par la panne.Selon les médias chiliens, des personnes ont été piégées dans des ascenseurs et des manèges avant d’être secourues.Un photographe de l’AFP a ainsi vu des pompiers porter secours à une femme âgée restée coincée dans un ascenseur.Et la chaîne Chilevision a diffusé une vidéo montrant des personnes bloquées sur un manège mécanique de plusieurs mètres de haut dans un parc d’attractions de Santiago, avant d’être secourues.- Confusion -Le gouvernement a rapidement écarté la possibilité d’un sabotage.”Il n’y a aucune raison de supposer qu’il y a une attaque derrière tout cela. Il s’agirait d’un dysfonctionnement du système lui-même”, a avancé la ministre Carolina Toha.Elle a assuré que les hôpitaux et les prisons disposaient de générateurs de secours.La confusion s’est propagée de la capitale de sept millions d’habitants à diverses régions du pays.A Valparaiso, cité portuaire située à 120 kilomètres à l’ouest de Santiago, des témoins ont également rapporté mardi que des magasins avaient fermé dans le chaos.”Des policiers gèrent la circulation car il y a beaucoup d’embouteillages dans des rues habituellement peu fréquentées. Tous les magasins ferment”, avait raconté par téléphone à l’AFP Anadriel Hernandez, un étudiant de 20 ans.Cette panne s’est produite un mois après un violent tremblement de terre de magnitude 8,8 qui a tué plus de 500 personnes et ébranlé le réseau électrique national.

Chili: l’électricité de retour dans la quasi-totalité des foyers après une panne géante

Plus de courant ni de réseau téléphonique, transports chamboulés, personnes coincées dans des ascenseurs ou des manèges: le Chili se remet mercredi d’une panne quasi-totale apparemment due à une défaillance du réseau électrique, le pire blackout depuis 2010 dans ce pays latino-américain contraint d’instaurer l’état d’urgence et un couvre-feu.”A minuit, ce mercredi 26 février, 90% de la consommation a été rétablie” dans les logements, a annoncé dans un communiqué le gestionnaire de l’électricité.La coupure, intervenue à 15H16 (18H16 GMT) mardi, a mis le pays à l’arrêt, affectant plus de 95% des 20 millions d’habitants et conduisant le gouvernement à décréter l’état d’urgence et un couvre-feu pour la nuit dans une grande partie du pays, notamment la capitale Santiago.Il s’agit pour le Chili, qui possède pourtant l’un des meilleurs réseaux électriques d’Amérique du Sud, d’une panne encore pire que celle de 2010, alors provoquée par une défaillance technique dans une centrale de la région du Biobio (sud). Des centaines de milliers de personnes s’étaient alors retrouvées sans électricité.- “Scandaleux!” -“C’est scandaleux ! Ce n’est pas possible que la vie quotidienne de millions de Chiliens et de Chiliennes soit affectée de cette façon par des entreprises qui ne font pas bien leur travail”, a fustigé le président Gabriel Boric, s’en prenant, dans un communiqué, aux acteurs privés du secteur.M. Boric a également survolé la capitale en hélicoptère pour évaluer la situation.Le couvre-feu doit être levé à 06H00 (09H00 GMT) mercredi, a indiqué la ministre de l’Intérieur, Carolina Toha.Dans un communiqué publié dans l’après-midi, le métro de Santiago avait dit avoir évacué des trains et suspendu son service, qui compte environ 2,3 millions d’usagers par jour.”Nos équipes sont déployées dans toutes les stations pour soutenir l’évacuation en toute sécurité. Une fois ce processus terminé, les stations resteront fermées jusqu’à ce que le courant soit rétabli”, a expliqué la compagnie.”Je ne sais pas comment rentrer chez moi parce que tous les bus sont pleins”, a témoigné auprès de l’AFP Maria Angélica Roman, employée de 45 ans dans un bureau de recouvrement de la capitale.”A la banque où je travaille, toutes les opérations ont dû être arrêtées”, a de son côté rapporté Jonathan Macalupu, 25 ans.”J’ai entendu dire” que la coupure “avait touché plusieurs régions, ici et du nord au centre, plus ou moins, et je n’ai pas d’autres informations parce que nous n’avons pas non plus de réseau téléphonique. Il n’y a pas beaucoup de signal”, a déclaré à l’AFP Veronica Vasquez, une Espagnole venue pour le festival international de la chanson de Vina del Mar, également interrompu par la panne.Selon les médias chiliens, des personnes ont été piégées dans des ascenseurs et des manèges avant d’être secourues.Un photographe de l’AFP a ainsi vu des pompiers porter secours à une femme âgée restée coincée dans un ascenseur.Et la chaîne Chilevision a diffusé une vidéo montrant des personnes bloquées sur un manège mécanique de plusieurs mètres de haut dans un parc d’attractions de Santiago, avant d’être secourues.- Confusion -Le gouvernement a rapidement écarté la possibilité d’un sabotage.”Il n’y a aucune raison de supposer qu’il y a une attaque derrière tout cela. Il s’agirait d’un dysfonctionnement du système lui-même”, a avancé la ministre Carolina Toha.Elle a assuré que les hôpitaux et les prisons disposaient de générateurs de secours.La confusion s’est propagée de la capitale de sept millions d’habitants à diverses régions du pays.A Valparaiso, cité portuaire située à 120 kilomètres à l’ouest de Santiago, des témoins ont également rapporté mardi que des magasins avaient fermé dans le chaos.”Des policiers gèrent la circulation car il y a beaucoup d’embouteillages dans des rues habituellement peu fréquentées. Tous les magasins ferment”, avait raconté par téléphone à l’AFP Anadriel Hernandez, un étudiant de 20 ans.Cette panne s’est produite un mois après un violent tremblement de terre de magnitude 8,8 qui a tué plus de 500 personnes et ébranlé le réseau électrique national.

G20: “l’érosion du multilatéralisme pose une menace à la croissance et la stabilité”, avertit Ramaphosa

“L’érosion du multilatéralisme pose une menace à la croissance et à la stabilité mondiales”, a averti mardi le président sud-africain Cyril Ramaphosa en ouverture au Cap d’une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de Banques centrales du G20.Cette rencontre, comme celle des ministres des Affaires étrangères la semaine passée, se tient en l’absence du principal représentant des Etats-Unis sur fond de craintes de guerres commerciales après les multiples augmentations de droits de douanes décidées par le chef d’Etat américain Donald Trump.”Il est vital de veiller à ce que les droits et les intérêts des vulnérables ne soient pas piétinés par les ambitions des puissants”, a également lancé le président de l’Afrique du Sud, dont toutes les aides ont été coupées par la Maison Blanche qui l’accuse de traitement “injuste” des Afrikaners, descendants des colons européens.Pretoria craint pour le futur de l’Agoa, accord commercial entre le continent et Washington, ainsi que pour le financement américain du partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), a reconnu le ministre sud-africain de l’Energie mardi.”Un ordre international fondé sur des règles équitables, transparentes et inclusives est, en fin de compte une condition essentielle à la stabilité économique et à une croissance soutenue en ces temps de contestation géopolitique accrue”, a encore exhorté Cyril Ramaphosa au premier des deux jours de rencontre au Cap.A l’inverse de Marco Rubio qui avait boycotté la réunion des chefs de la diplomatie en taxant Pretoria d’”anti-américanisme”, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a invoqué des “obligations à Washington”.En revanche, le président de la Banque centrale américaine (FED) Jerome Powell est, lui, bien présent. Comme son homologue de l’Union européenne Christine Lagarde.Plusieurs ministres des finances européens, comme la Britannique Rachel Reeves, le Français Eric Lombard ou l’Italien Giancarlo Giorgetti ont assisté au discours du chef d’Etat de l’Afrique du Sud, premier pays du continent à présider le G20 et par conséquent le premier également à accueillir son sommet en novembre à Johannesburg.

Trump réunit son premier cabinet gouvernemental avec Musk

Un peu plus d’un mois après son retour au pouvoir, le président américain Donald Trump réunit mercredi son premier conseil des ministres, auquel participera le milliardaire Elon Musk, avec pour objectif de déployer son programme, la plupart des membres de ce cabinet étant désormais confirmés par le Congrès.Patron de Tesla ainsi que de Space X et propriétaire du réseau social X, M. Musk sera présent au titre de chef du Département de l’efficacité gouvernementale (Doge), chargé de licencier des milliers de fonctionnaires et réduire drastiquement les dépenses de l’administration.Bien que l’homme d’affaires ne dispose pas de portefeuille ministériel ou d’un pouvoir formel de décision, il siègera en tant qu'”employé spécial du gouvernement” et “conseiller senior du président”, a précisé Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche.Principal donateur de Trump lors de la campagne présidentielle de 2024, l’homme le plus riche du monde ne sera pas le seul membre controversé de la nouvelle administration présent à cette réunion.Parmi les plus critiqués figurent le ministre de la Santé, Robert F. Kennedy Jr., connu pour son scepticisme envers la sûreté des vaccins, la directrice du Renseignement national, Tulsi Gabbard, adepte de diverses théories du complot ou encore le ministre de la Défense, Pete Hegseth, ancien animateur de Fox News accusé d’agression sexuelle.- Milliers de travailleurs licenciés -Le Sénat américain n’en a pas moins approuvé jusqu’à présent toutes les nominations de Donald Trump au cabinet, malgré les vives protestations des élus démocrates qui ont dénoncé leurs antécédents et leur manque d’expérience.Le parti républicain, dominé par le locataire de la Maison Blanche, détient certes une majorité étroite au Sénat, mais le refus d’un certain nombre de sénateurs de ce parti de voter contre les choix de M. Trump montre l’emprise du président américain sur la formation, où les voix dissidentes ont pour la plupart démissionné ou été réduites au silence.L’ancien chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a été le seul élu conservateur à s’opposer à la nomination de Robert Kennedy Jr. au poste de ministre de la Santé, une nomination qui a suscité une vive inquiétude au sein de la communauté médicale en raison des positions passées du nouveau ministre, qui a relayé de fausses informations sur les vaccins et promis de suspendre la recherche sur les maladies infectieuses.Quelques nominations au cabinet attendent encore le feu vert du Sénat, notamment celles de Lori Chavez-DeRemer, ancienne élue du Congrès, au poste de ministre du Travail, et de Linda McMahon, déjà ministre lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021), en charge alors des petites entreprises, au poste de ministre de l’Éducation.En attendant ces nominations, le président américain ne s’est pas privé de signer une salve nourrie de décrets, dont de nombreux sont d’ores et déjà contestés en justice.Le nouveau pouvoir en place s’est notamment lancé dans une vaste offensive, présentée comme anti-bureaucratique, contre l’administration fédérale et ses fonctionnaires, avec Elon Musk à la manœuvre.Mais ce dernier fait déjà face à ses premières difficultés au sein du Doge. Un tiers de son personnel, soit une vingtaine de collaborateurs, a ainsi présenté leur démission collective mardi en signe de protestation, quelques jours après l’envoi de courriels en masse à quelque deux millions de fonctionnaires américains, leur ordonnant de justifier leur travail sous peine d’être licenciés.Après l’envoi de ces courriels, la plupart des administrations visées ont indiqué lundi à leur personnel d’ignorer le message du Doge ou ont minimisé les risques liés au fait de ne pas y répondre.Pour l’heure, des milliers de travailleurs, principalement en période probatoire – récemment embauchés, promus ou ayant changé de poste – ont été licenciés depuis l’investiture de Donald Trump.

Trump réunit son premier cabinet gouvernemental avec Musk

Un peu plus d’un mois après son retour au pouvoir, le président américain Donald Trump réunit mercredi son premier conseil des ministres, auquel participera le milliardaire Elon Musk, avec pour objectif de déployer son programme, la plupart des membres de ce cabinet étant désormais confirmés par le Congrès.Patron de Tesla ainsi que de Space X et propriétaire du réseau social X, M. Musk sera présent au titre de chef du Département de l’efficacité gouvernementale (Doge), chargé de licencier des milliers de fonctionnaires et réduire drastiquement les dépenses de l’administration.Bien que l’homme d’affaires ne dispose pas de portefeuille ministériel ou d’un pouvoir formel de décision, il siègera en tant qu'”employé spécial du gouvernement” et “conseiller senior du président”, a précisé Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche.Principal donateur de Trump lors de la campagne présidentielle de 2024, l’homme le plus riche du monde ne sera pas le seul membre controversé de la nouvelle administration présent à cette réunion.Parmi les plus critiqués figurent le ministre de la Santé, Robert F. Kennedy Jr., connu pour son scepticisme envers la sûreté des vaccins, la directrice du Renseignement national, Tulsi Gabbard, adepte de diverses théories du complot ou encore le ministre de la Défense, Pete Hegseth, ancien animateur de Fox News accusé d’agression sexuelle.- Milliers de travailleurs licenciés -Le Sénat américain n’en a pas moins approuvé jusqu’à présent toutes les nominations de Donald Trump au cabinet, malgré les vives protestations des élus démocrates qui ont dénoncé leurs antécédents et leur manque d’expérience.Le parti républicain, dominé par le locataire de la Maison Blanche, détient certes une majorité étroite au Sénat, mais le refus d’un certain nombre de sénateurs de ce parti de voter contre les choix de M. Trump montre l’emprise du président américain sur la formation, où les voix dissidentes ont pour la plupart démissionné ou été réduites au silence.L’ancien chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a été le seul élu conservateur à s’opposer à la nomination de Robert Kennedy Jr. au poste de ministre de la Santé, une nomination qui a suscité une vive inquiétude au sein de la communauté médicale en raison des positions passées du nouveau ministre, qui a relayé de fausses informations sur les vaccins et promis de suspendre la recherche sur les maladies infectieuses.Quelques nominations au cabinet attendent encore le feu vert du Sénat, notamment celles de Lori Chavez-DeRemer, ancienne élue du Congrès, au poste de ministre du Travail, et de Linda McMahon, déjà ministre lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021), en charge alors des petites entreprises, au poste de ministre de l’Éducation.En attendant ces nominations, le président américain ne s’est pas privé de signer une salve nourrie de décrets, dont de nombreux sont d’ores et déjà contestés en justice.Le nouveau pouvoir en place s’est notamment lancé dans une vaste offensive, présentée comme anti-bureaucratique, contre l’administration fédérale et ses fonctionnaires, avec Elon Musk à la manœuvre.Mais ce dernier fait déjà face à ses premières difficultés au sein du Doge. Un tiers de son personnel, soit une vingtaine de collaborateurs, a ainsi présenté leur démission collective mardi en signe de protestation, quelques jours après l’envoi de courriels en masse à quelque deux millions de fonctionnaires américains, leur ordonnant de justifier leur travail sous peine d’être licenciés.Après l’envoi de ces courriels, la plupart des administrations visées ont indiqué lundi à leur personnel d’ignorer le message du Doge ou ont minimisé les risques liés au fait de ne pas y répondre.Pour l’heure, des milliers de travailleurs, principalement en période probatoire – récemment embauchés, promus ou ayant changé de poste – ont été licenciés depuis l’investiture de Donald Trump.