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Le PAM annonce avoir “épuisé” ses stocks de nourriture à Gaza

Le Programme alimentaire mondial de l’ONU a annoncé vendredi avoir “épuisé tous ses stocks” à Gaza, où Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire et où son armée a lancé un nouvel appel à évacuer des secteurs du territoire en prévision de nouvelles frappes.Selon la Défense civile palestinienne, au moins 40 personnes ont été tuées dans la journée dans la bande de Gaza, où Israël a repris depuis le 18 mars son offensive militaire, après  deux mois de trêve, affirmant vouloir contraindre le mouvement islamiste Hamas à libérer les otages encore retenus depuis l’attaque du 7 octobre 2023.Vendredi soir, l’armée israélienne a appelé les habitants de trois zones de la ville de Gaza (nord) à évacuer en prévision d’une frappe.”En raison d’opérations terroristes contre nos forces depuis les zones mentionnées, l’armée va lancer une attaque puissante sur toute zone utilisée pour mener ces opérations terroristes”, a écrit sur X le porte-parole en langue arabe de l’armée, Avichay Adraee.Plus tôt, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir livré “ses derniers stocks alimentaires aux cuisines servant des repas chauds dans la bande de Gaza”, lesquelles “devraient être totalement à court de nourriture dans les prochains jours”.Israël bloque l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars, accusant le Hamas de détourner les livraisons. Ce dernier dément et accuse en retour Israël d’utiliser “la famine comme arme de guerre”. La fermeture des points de passage depuis plus de sept semaines est “la plus longue que la bande de Gaza ait jamais connue”, a noté le PAM, une des principales organisations internationales fournissant de la nourriture sur place.Selon le PAM, plus de 116.000 tonnes d’assistance alimentaire – “de quoi nourrir un million de personnes pendant jusqu’à quatre mois” – sont entreposées à proximité des couloirs humanitaires, dans l’attente de pouvoir entrer dans le territoire.- “Des vies en dépendent” -Ce blocus “doit prendre fin”, a insisté vendredi soir le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, pointant l’épuisement des fournitures médicales. “Des vies en dépendent”, a-t-il écrit sur X.Parmi les 40 personnes tuées vendredi par des frappes israéliennes à travers le territoire, figure, selon la Défense civile, une famille de cinq personnes – une femme enceinte, son mari et leurs trois enfants – dont la tente a été bombardée près de Khan Younès (sud). “Pendant combien de temps est-ce que des civils sans armes continueront d’être pris pour cible dans leurs maisons et leurs tentes?”, s’est indigné un membre de la famille, Rami Abu Taima, auprès de l’AFP.Ramy, un autre Palestinien qui s’identifie sous son seul prénom, a aussi perdu son fils de trois ans dans un bombardement à Khan Younès.”On ne le trouvait pas. Je suis retourné dans la tente et je l’ai trouvé en feu”, dit-il.- “Une guerre folle” – “La guerre doit cesser à tout prix. Le monde entier doit intervenir pour y mettre fin”, a lancé un autre habitant de Khan Younès, Abed al-Arja. “C’est une guerre folle”. Jeudi, des bombardements israéliens avaient, selon la Défense civile, fait plusieurs dizaines de victimes, notamment à Jabalia (nord). L’armée israélienne, qui considère cette ville comme un bastion du Hamas, a dit y avoir ciblé “des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique”, un groupe allié.Israël, dont les troupes ont déjà pris le contrôle de plus de la moitié du territoire palestinien – d’après un calcul de l’AFP à partir des cartes publiées par l’armée – y lancera une offensive “plus vaste” si les otages ne sont pas libérés, a affirmé jeudi le chef d’état-major de l’armée, le lieutenant général Eyal Zamir, lors d’une visite à Gaza.Selon des chiffres publiés vendredi par le ministère de la Santé du Hamas, au moins 2.062 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, ce qui porte à 51.439 le nombre de morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l’armée israélienne.

Brésil : l’ex-président Collor de Mello envoyé en prison pour corruption

Condamné en 2023 à près de neuf ans de réclusion pour corruption, l’ex-président brésilien Fernando Collor de Mello, le premier élu au suffrage universel direct après la dictature militaire, est en route vers une prison après son arrestation vendredi.Au pouvoir de 1990 à 1992, M. Collor de Mello, 75 ans, a été arrêté dans la matinée à Maceio (nord-est), a déclaré à l’AFP une source de la police fédérale sous couvert de l’anonymat, n’étant pas autorisée à s’exprimer publiquement.Son transfert vers une prison locale a débuté dans l’après-midi, a ajouté cette même source.Le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes a rejeté un ultime recours de la défense “et a ordonné l’arrestation immédiate de l’ex-président de la République et ex-sénateur Fernando Collor de Mello”, a expliqué jeudi soir la plus haute juridiction du Brésil dans un communiqué.Ce magistrat a ordonné vendredi que la peine commence à être purgée dans la prison Baldomero Cavalcanti de Oliveira, à Maceio, dans une “aile spéciale” où il bénéficiera d’une “cellule individuelle”, en raison de “sa condition d’ex-président”.Le juge Moraes a par ailleurs demandé au bureau du procureur général de la République de se prononcer sur une requête de la défense réclamant que l’ancien chef de l’Etat soit assigné à résidence pour des raisons de santé. Selon ses avocats, ce dernier souffre notamment de la maladie de Parkison.Sa défense avait exprimé dès jeudi soir sa “surprise” et sa “préoccupation” après l’ordre d’incarcération, qui doit être prochainement soumis au vote des autres magistrats de la Cour suprême. En attendant, l’ex-président doit demeurer en détention.- Procès Bolsonaro en vue -Premier président brésilien élu directement par le peuple après la dictature militaire (1964-1985), Fernando Collor de Mello avait démissionné à mi-mandat, en 1992, après avoir vu le Parlement ouvrir une procédure de destitution à son encontre pour corruption passive.Il avait été condamné en 2023 à huit ans et dix mois de prison dans le cadre d’un méga-scandale révélé par l’enquête tentaculaire “Lavage-express”, qui a ébranlé l’échiquier politique brésilien pendant la dernière décennie.Sénateur entre 2006 et 2022, il a été reconnu coupable d’avoir reçu 20 millions de réais entre 2010 et 2014 (environ trois millions d’euros, au taux de change actuel) pour avoir facilité “de façon irrégulière” la signature de contrats entre une entreprise de BTP et une filiale de la compagnie pétrolière publique Petrobras.Fernando Collor de Mello, dont l’élection avait suscité un immense espoir, n’est pas le premier ex-chef de l’Etat brésilien à avoir maille à partir avec la justice.Depuis la fin de la dictature, quatre des sept occupants du palais présidentiel de Planalto ont été à un moment donné condamnés, emprisonnés ou destitués.Quant à l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), il sera prochainement jugé pour tentative de coup d’Etat, une première.Il est accusé d’avoir voulu conjurer sa défaite à la présidentielle de 2022 et empêcher le retour au pouvoir de son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, revenu aux affaires début 2023 après deux premiers mandats (2003-2010).Également ciblé par l’enquête “Lavage-Express”, Lula a été incarcéré 580 jours, d’avril 2018 à novembre 2019, après avoir été condamné pour corruption passive et blanchiment.Sa condamnation a finalement été annulée par la Cour suprême, qui a considéré que le juge qui l’a condamné en première instance n’était pas impartial.Cette annulation a permis à la figure emblématique de la gauche de disputer, puis de remporter, l’élection présidentielle de 2022 face à Jair Bolsonaro.Vainqueur de Lula en 1989, M. Collor de Mello avait soutenu M. Bolsonaro au cours de la campagne de 2022.

Le FBI arrête une juge pour “entrave” à l’arrestation d’un migrant

La police fédérale américaine a arrêté une juge en plein tribunal pour “entrave” à une opération d’arrestation d’un migrant, a annoncé vendredi le directeur du FBI, marquant une escalade dans le bras de fer engagé par l’administration Trump avec l’appareil judiciaire.”Juste à l’instant, le FBI a arrêté la juge Hannah Dugan à Milwaukee, dans le Wisconsin”, un Etat de la région des Grands lacs, a déclaré sur X Kash Patel.Elle est poursuivie pour deux délits fédéraux, entrave et dissimulation d’individu, selon l’acte de mise en accusation publié par une cour du Wisconsin.”Nous estimons que la juge Dugan a intentionnellement détourné des agents (de la police de l’immigration, ndlr) de l’individu devant être arrêté dans son tribunal (…) permettant à l’individu, un migrant clandestin, d’échapper à l’arrestation”, a-t-il ajouté, précisant que le migrant avait finalement bien été arrêté après une poursuite à pied.”Nous envoyons un message très fort aujourd’hui”, a déclaré la ministre de la Justice Pam Bondi, dans une interview avec la chaîne Fox News.”Si vous protégez un fugitif, peu importe qui vous êtes, si vous en aidez un (…) nous vous traquerons et nous vous poursuivrons en justice. Nous vous trouverons”, a-t-elle ajouté.- “Dictateur” -Une porte-parole de l’agence fédérale des Marshals, chargée notamment de la protection de l’institution judiciaire et de la recherche de fugitifs, a confirmé à l’AFP que la juge avait bien été arrêtée par le FBI à 08H30 heure locale (13H30 GMT) vendredi.Selon le Milwaukee Journal Sentinel, la magistrate âgée de 65 ans a été arrêtée dans l’enceinte du tribunal et a brièvement comparu vendredi devant un juge.Son avocat, cité par le journal, a déclaré que son arrestation “n’avait pas été faite dans un souci de sécurité publique”.Plusieurs élus démocrates ont exprimé leur indignation.”L’arrestation d’un juge en exercice par l’administration du président est une décision profondément grave et radicale”, a déclaré dans un communiqué Tammy Baldwin, sénatrice démocrate du Wisconsin, s’alarmant d’une menace pour “la séparation des pouvoirs”.Pour l’élu démocrate de Floride Darren Soto, “c’est digne d’un dictateur d’un pays du tiers-monde”.La nomination de Kash Patel à la tête de la police fédérale au début de l’année avait fait face à la vive opposition des démocrates, qui craignaient que ce fidèle de Donald Trump n’utilise le FBI pour “se venger de ses ennemis politiques”, selon les termes de l’influent sénateur démocrate Dick Durbin.Depuis le retour du milliardaire républicain à la Maison Blanche fin janvier, de nombreux décrets exécutifs et autres mesures – notamment sur l’immigration – ont été retoqués par la justice.- Séparation des pouvoirs -L’administration Trump a décidé en retour d’engager une passe d’armes avec l’appareil judiciaire, et récemment deux juges ont pointé du doigt dans deux affaires différentes la dissimulation, voire la mauvaise foi, dont le gouvernement aurait fait preuve vis-à-vis de tribunaux qui contrarient sa politique d’expulsions massives.Le président ne fait aucun mystère de sa volonté d’étendre au maximum ses prérogatives, face à celles des contre-pouvoirs que sont la justice et le Congrès.Dans un entretien publié vendredi, le magazine Time lui a demandé s’il faisait sienne l’une des maximes de l’un des pères fondateurs des Etats-Unis, John Adams, le deuxième président des Etats-Unis, à savoir que l’Amérique était gouvernée par “des lois” et non par “des hommes”.”Je ne suis pas d’accord à 100%. Nous avons un gouvernement dans lequel les hommes sont impliqués dans les lois, et idéalement, ce sont des hommes honnêtes tels que moi”, a répondu Donald Trump.

Damas demande au Conseil de sécurité de l’ONU de “faire pression” sur Israël

Le chef de la diplomatie syrienne a appelé vendredi le Conseil de sécurité de l’ONU à “faire pression” sur Israël pour qu’il se retire de son pays, lors de sa première intervention au siège des Nations unies.”Nous demandons au Conseil de sécurité de faire pression sur Israël pour le retrait de Syrie et pour appliquer l’accord de désengagement de 1974″, a déclaré Assaad al-Chaibani.Après la chute du régime de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans une zone tampon contrôlée par les Nations unies, qui sépare les forces israéliennes et syriennes sur le plateau stratégique du Golan depuis 1974.”Nous avons indiqué de façon répétée l’engagement de la Syrie à ne pas être une menace pour ses voisins ou n’importe quel pays dans le monde, y compris Israël”, a assuré le ministre syrien, dénonçant également les frappes israéliennes contre son pays.”Cette agression en cours déstabilise nos efforts de reconstruction et sape la paix et la sécurité que nous cherchons à atteindre”, a-t-il ajouté. “Ces actions ne sont pas seulement une violation flagrante du droit international et de la souveraineté de la Syrie, mais aussi une menace directe pour la stabilité régionale”.Il a d’autre part plaidé pour une levée de toutes les sanctions imposées sous le pouvoir précédent, une “étape cruciale pour transformer la Syrie d’un pays connu pour son passé sombre en un partenaire fort pour la paix, la prospérité et l’économie internationales”.Les sanctions économiques frappent lourdement le pays, où selon l’ONU, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.Le ministre a enfin salué un “jour historique” pour la Syrie, après avoir hissé vendredi matin le nouveau drapeau de son pays au siège des Nations unies à New York aux côtés de ceux des 192 autres Etats membres.”Ce drapeau n’est pas seulement un symbole, mais la proclamation d’une nouvelle vie née de la souffrance, représentant un avenir qui émerge grâce à la résilience et une promesse de changement après des années de souffrance”.L’émissaire de l’ONU pour la Syrie Geir Pedersen a fait écho à plusieurs des préoccupations du chef de la diplomatie syrienne.Il a ainsi demandé un “allègement supplémentaire des sanctions” et dénoncé les “violations israéliennes de la souveraineté territoriale de la Syrie”, accusant Israël d’une “approche agressive non justifiée” au vu de l’espace diplomatique existant.Il s’est d’autre part inquiété de la fragilité de la transition politique, quatre mois après la chute de l’ancien régime. “Le processus de transition est à un carrefour”, a-t-il noté, réclamant en particulier “plus d’inclusion politique et plus d’action économique” pour permettre son succès.Le responsable onusien, qui était à Damas il y deux semaines, a souligné notamment le “défi urgent” que représentent les inquiétudes de la communauté alaouite.Des massacres avaient visé début mars cette minorité associée au clan de l’ancien président Bachar al-Assad, en particulier sur le littoral syrien, faisant plus de 1.700 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). 

Damas demande au Conseil de sécurité de l’ONU de “faire pression” sur Israël

Le chef de la diplomatie syrienne a appelé vendredi le Conseil de sécurité de l’ONU à “faire pression” sur Israël pour qu’il se retire de son pays, lors de sa première intervention au siège des Nations unies.”Nous demandons au Conseil de sécurité de faire pression sur Israël pour le retrait de Syrie et pour appliquer l’accord de désengagement de 1974″, a déclaré Assaad al-Chaibani.Après la chute du régime de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans une zone tampon contrôlée par les Nations unies, qui sépare les forces israéliennes et syriennes sur le plateau stratégique du Golan depuis 1974.”Nous avons indiqué de façon répétée l’engagement de la Syrie à ne pas être une menace pour ses voisins ou n’importe quel pays dans le monde, y compris Israël”, a assuré le ministre syrien, dénonçant également les frappes israéliennes contre son pays.”Cette agression en cours déstabilise nos efforts de reconstruction et sape la paix et la sécurité que nous cherchons à atteindre”, a-t-il ajouté. “Ces actions ne sont pas seulement une violation flagrante du droit international et de la souveraineté de la Syrie, mais aussi une menace directe pour la stabilité régionale”.Il a d’autre part plaidé pour une levée de toutes les sanctions imposées sous le pouvoir précédent, une “étape cruciale pour transformer la Syrie d’un pays connu pour son passé sombre en un partenaire fort pour la paix, la prospérité et l’économie internationales”.Les sanctions économiques frappent lourdement le pays, où selon l’ONU, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.Le ministre a enfin salué un “jour historique” pour la Syrie, après avoir hissé vendredi matin le nouveau drapeau de son pays au siège des Nations unies à New York aux côtés de ceux des 192 autres Etats membres.”Ce drapeau n’est pas seulement un symbole, mais la proclamation d’une nouvelle vie née de la souffrance, représentant un avenir qui émerge grâce à la résilience et une promesse de changement après des années de souffrance”.L’émissaire de l’ONU pour la Syrie Geir Pedersen a fait écho à plusieurs des préoccupations du chef de la diplomatie syrienne.Il a ainsi demandé un “allègement supplémentaire des sanctions” et dénoncé les “violations israéliennes de la souveraineté territoriale de la Syrie”, accusant Israël d’une “approche agressive non justifiée” au vu de l’espace diplomatique existant.Il s’est d’autre part inquiété de la fragilité de la transition politique, quatre mois après la chute de l’ancien régime. “Le processus de transition est à un carrefour”, a-t-il noté, réclamant en particulier “plus d’inclusion politique et plus d’action économique” pour permettre son succès.Le responsable onusien, qui était à Damas il y deux semaines, a souligné notamment le “défi urgent” que représentent les inquiétudes de la communauté alaouite.Des massacres avaient visé début mars cette minorité associée au clan de l’ancien président Bachar al-Assad, en particulier sur le littoral syrien, faisant plus de 1.700 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). 

Poutine parle à l’émissaire américain de possibles “négociations directes” avec Kiev

Vladimir Poutine a évoqué vendredi, en recevant au Kremlin l’émissaire américain Steve Witkoff, la “possibilité” de “négociations directes” entre Moscou et Kiev, Volodymyr Zelensky répétant de son côté, en dépit des pressions de Donald Trump, que la Crimée appartenait à l’Ukraine. Le président ukrainien a par ailleurs annoncé qu’il n’était pas certain d'”avoir le temps”, en raison de réunions sur des questions militaires, de se rendre aux funérailles du pape François, prévues pour samedi à Rome et auxquelles doit notamment participer son homologue américain.Vendredi, Steve Witkoff, l’interlocuteur privilégié au sein de l’administration américaine du chef de l’Etat russe, a rencontré ce dernier pour la quatrième fois depuis la relance inattendue des relations entre leurs deux pays mi-février à l’initiative de Donald Trump, qui promeut un plan de paix en Ukraine.- Entretiens “constructifs” -“Comment allez-vous, Monsieur le Président?”, a demandé M. Witkoff, tout sourire, en serrant la main de Vladimir Poutine, qui lui a répondu “Très bien, merci!” en anglais, d’après une vidéo diffusée par la présidence russe.Le conseiller diplomatique de M. Poutine, Iouri Ouchakov, a ensuite déclaré que les entretiens avaient duré trois heures et avaient été “constructifs et très utiles”.”Cette discussion a permis de davantage rapprocher les positions de la Russie et des Etats-Unis non seulement sur l’Ukraine mais aussi sur plusieurs autres questions internationales”, a-t-il dit aux journalistes.Selon lui, “il a été question en particulier de la possibilité de reprendre les négociations directes entre les représentants de la Russie et de l’Ukraine”.Aucune négociation directe en vue d’un arrêt du conflit n’a eu lieu entre Russes et Ukrainiens depuis celles qui se sont déroulées pendant les tout premiers mois de l’offensive russe, en 2022, et qui n’avaient alors pas abouti.”Nous arrivons à des progrès”, a quant à lui commenté l’émissaire russe pour les questions économiques à l’international Kirill Dmitriev, un des interlocuteurs des Américains.- Pas de cessions de territoires, insiste Zelensky -Les Etats-Unis ont depuis plusieurs semaines des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur une fin des hostilités.Dans ce contexte, Donald Trump a assuré mardi au magazine Time, dans un entretien diffusé vendredi, que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu’elle a annexée en 2014 et dont la reconnaissance en tant que territoire russe est mentionnée, selon des médias, dans la proposition américaine.”La Russie gardera la Crimée. Et Zelensky comprend ça”, a dit le président américain dans cette interview. Il y fait à nouveau porter à l’Ukraine la responsabilité du conflit, considérant que “ce qui a fait commencer la guerre, c’est quand ils (les Ukrainiens, ndlr) ont commencé à parler de rejoindre l’Otan”.Ce sujet de possibles concessions territoriales est très clivant en Ukraine dont la Russie contrôle aujourd’hui environ 20% de la superficie.”Un des scénarios (…) serait d’abandonner des territoires. C’est injuste, mais pour la paix, une paix temporaire, peut-être que c’est une solution, temporaire”, a à cet égard confié le maire de Kiev, Vitali Klitschko, dans un entretien avec la BBC diffusé vendredi.”Notre position reste inchangée (…), tous les territoires temporairement occupés appartiennent à l’Ukraine”, a en revanche martelé devant des journalistes M. Zelensky.Ces derniers jours, le président américain a, à plusieurs reprises, vivement critiqué son homologue ukrainien, auquel il impute les blocages dans les négociations.- Composants américains -Jeudi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de son côté affirmé que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent, après un avertissement de Donald Trump à Vladimir Poutine à la suite de frappes sur l’Ukraine jeudi, qui ont fait 12 morts à Kiev.M. Zelensky a assuré que l’un des missiles tirés sur la capitale avait été produit en Corée du Nord et “contenait au moins 116 composants provenant d’autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines”.Ces bombardements meurtriers russes ont en tout cas conduit Donald Trump à sortir du ton très conciliant adopté ces derniers temps envers Vladimir Poutine.”Vladimir, ARRÊTE!”, s’est-il agacé, “pas content”, sur sa plateforme Truth Social.Il a également déclaré que les Etats-Unis exerçaient “une forte pression” sur Moscou en vue de mettre fin au conflit, jugeant que la Russie ferait “une assez grosse concession” en acceptant de ne pas s’emparer de toute l’Ukraine.Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger à dessein les pourparlers en présentant toujours publiquement des exigences maximalistes: le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l’annexion, la renonciation de l’Ukraine à rejoindre l’Alliance atlantique et sa démilitarisation.L’Ukraine veut, quant à elle, des garanties de sécurité militaires solides de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d’attaquer à nouveau après la conclusion d’un éventuel cessez-le-feu.

Poutine parle à l’émissaire américain de possibles “négociations directes” avec Kiev

Vladimir Poutine a évoqué vendredi, en recevant au Kremlin l’émissaire américain Steve Witkoff, la “possibilité” de “négociations directes” entre Moscou et Kiev, Volodymyr Zelensky répétant de son côté, en dépit des pressions de Donald Trump, que la Crimée appartenait à l’Ukraine. Le président ukrainien a par ailleurs annoncé qu’il n’était pas certain d'”avoir le temps”, en raison de réunions sur des questions militaires, de se rendre aux funérailles du pape François, prévues pour samedi à Rome et auxquelles doit notamment participer son homologue américain.Vendredi, Steve Witkoff, l’interlocuteur privilégié au sein de l’administration américaine du chef de l’Etat russe, a rencontré ce dernier pour la quatrième fois depuis la relance inattendue des relations entre leurs deux pays mi-février à l’initiative de Donald Trump, qui promeut un plan de paix en Ukraine.- Entretiens “constructifs” -“Comment allez-vous, Monsieur le Président?”, a demandé M. Witkoff, tout sourire, en serrant la main de Vladimir Poutine, qui lui a répondu “Très bien, merci!” en anglais, d’après une vidéo diffusée par la présidence russe.Le conseiller diplomatique de M. Poutine, Iouri Ouchakov, a ensuite déclaré que les entretiens avaient duré trois heures et avaient été “constructifs et très utiles”.”Cette discussion a permis de davantage rapprocher les positions de la Russie et des Etats-Unis non seulement sur l’Ukraine mais aussi sur plusieurs autres questions internationales”, a-t-il dit aux journalistes.Selon lui, “il a été question en particulier de la possibilité de reprendre les négociations directes entre les représentants de la Russie et de l’Ukraine”.Aucune négociation directe en vue d’un arrêt du conflit n’a eu lieu entre Russes et Ukrainiens depuis celles qui se sont déroulées pendant les tout premiers mois de l’offensive russe, en 2022, et qui n’avaient alors pas abouti.”Nous arrivons à des progrès”, a quant à lui commenté l’émissaire russe pour les questions économiques à l’international Kirill Dmitriev, un des interlocuteurs des Américains.- Pas de cessions de territoires, insiste Zelensky -Les Etats-Unis ont depuis plusieurs semaines des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur une fin des hostilités.Dans ce contexte, Donald Trump a assuré mardi au magazine Time, dans un entretien diffusé vendredi, que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu’elle a annexée en 2014 et dont la reconnaissance en tant que territoire russe est mentionnée, selon des médias, dans la proposition américaine.”La Russie gardera la Crimée. Et Zelensky comprend ça”, a dit le président américain dans cette interview. Il y fait à nouveau porter à l’Ukraine la responsabilité du conflit, considérant que “ce qui a fait commencer la guerre, c’est quand ils (les Ukrainiens, ndlr) ont commencé à parler de rejoindre l’Otan”.Ce sujet de possibles concessions territoriales est très clivant en Ukraine dont la Russie contrôle aujourd’hui environ 20% de la superficie.”Un des scénarios (…) serait d’abandonner des territoires. C’est injuste, mais pour la paix, une paix temporaire, peut-être que c’est une solution, temporaire”, a à cet égard confié le maire de Kiev, Vitali Klitschko, dans un entretien avec la BBC diffusé vendredi.”Notre position reste inchangée (…), tous les territoires temporairement occupés appartiennent à l’Ukraine”, a en revanche martelé devant des journalistes M. Zelensky.Ces derniers jours, le président américain a, à plusieurs reprises, vivement critiqué son homologue ukrainien, auquel il impute les blocages dans les négociations.- Composants américains -Jeudi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de son côté affirmé que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent, après un avertissement de Donald Trump à Vladimir Poutine à la suite de frappes sur l’Ukraine jeudi, qui ont fait 12 morts à Kiev.M. Zelensky a assuré que l’un des missiles tirés sur la capitale avait été produit en Corée du Nord et “contenait au moins 116 composants provenant d’autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines”.Ces bombardements meurtriers russes ont en tout cas conduit Donald Trump à sortir du ton très conciliant adopté ces derniers temps envers Vladimir Poutine.”Vladimir, ARRÊTE!”, s’est-il agacé, “pas content”, sur sa plateforme Truth Social.Il a également déclaré que les Etats-Unis exerçaient “une forte pression” sur Moscou en vue de mettre fin au conflit, jugeant que la Russie ferait “une assez grosse concession” en acceptant de ne pas s’emparer de toute l’Ukraine.Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger à dessein les pourparlers en présentant toujours publiquement des exigences maximalistes: le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l’annexion, la renonciation de l’Ukraine à rejoindre l’Alliance atlantique et sa démilitarisation.L’Ukraine veut, quant à elle, des garanties de sécurité militaires solides de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d’attaquer à nouveau après la conclusion d’un éventuel cessez-le-feu.

Nucléaire: le chef de la diplomatie iranienne à Oman pour de nouvelles discussions avec Washington

Le ministre iranien des Affaires étrangères est arrivé vendredi à Mascate à la veille d’une troisième session de discussions sur le nucléaire avec les Etats-Unis dans la capitale omanaise, Téhéran augurant de “possibles progrès” si Washington fait preuve de “bonne volonté”.L’agence de presse iranienne Mehr a diffusé une courte vidéo montrant Abbas Araghchi descendre d’un avion iranien à l’aéroport de Mascate.  Peu après son arrivée, M. Araghchi a refusé de commenter les pourparlers alors qu’il signait des exemplaires de la traduction arabe de son livre, “Le Pouvoir de la négociation”, lors d’un salon du livre.”A la tête d’une délégation composée de diplomates et d’experts techniques”, M. Araghchi mènera des discussions indirectes avec les Etats-Unis, a indiqué le porte-parole de son ministère, Esmaïl Baghaï.Côté américain, le département d’Etat a annoncé que l’émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participerait à ces pourparlers, dans la foulée des deux précédents rendez-vous à Mascate et Rome les 12 et 19 avril.La dernière réunion avait été qualifiée de “bonne” par les deux pays, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.  Ce troisième cycle prévoit des pourparlers techniques entre experts avant la négociation diplomatique à haut niveau.Michael Anton, responsable de la planification politique au sein du département d’Etat américain, dirigera les travaux techniques du côté américain. Côté iranien, ils seront menés par les vice-ministres iraniens des Affaires étrangères Kazem Gharibabadi et Majid Takht-Ravanchi, selon l’agence de presse iranienne Tasnim.- “Fins pacifiques” -“Pour que les négociations progressent, il faut une démonstration de bonne volonté, de sérieux et de réalisme de la part de l’autre partie”, a déclaré vendredi M. Baghaï.Selon lui, le ministre des Affaires étrangères omanais, Badr al-Boussaïdi, servira de médiateur entre les deux parties.Dans une interview jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran “aborderait les négociations de samedi avec sérieux, et que si l’autre partie fait également preuve de sérieux, des progrès sont possibles”.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations, défendant un droit au nucléaire à des fins civiles. La délégation iranienne est “déterminée à garantir le droit légitime et légal de notre nation à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, tout en prenant des mesures (…) pour démontrer que notre programme est entièrement pacifique”, a déclaré vendredi M. Baghaï sur X.”La rapide levée des sanctions illégales et inhumaines est une priorité que nous cherchons à atteindre”, a-t-il ajouté.En 2018, M. Trump avait retiré son pays de l’accord international conclu trois ans plus tôt qui encadrait le programme nucléaire de Téhéran en échange d’une levée des sanctions. En représailles, l’Iran a progressivement pris ses distances avec le texte, en enrichissant notamment de l’uranium à un niveau élevé.M. Araghchi a fait part cette semaine de l'”optimisme prudent” de son pays sur le processus en cours, en disant que “si la seule demande des Etats-Unis est que l’Iran ne possède pas d’armes nucléaires, cette demande est réalisable”. Mais “s’ils ont d’autres exigences (…), nous rencontrerons naturellement des problèmes”, a-t-il déclaré.  Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de “pression maximale” sur l’Iran, et l’a appelé en mars à négocier un nouvel accord tout en menaçant de bombarder le pays en cas d’échec de la diplomatie. Dans des déclarations publiées vendredi par Time magazine, il a assuré être prêt à rencontrer le guide suprême ou le président iraniens, tout en prévenant qu’à défaut d’accord sur le nucléaire, il serait “le premier” à avoir recours à la force.