AFP World

Foot: Longoria (Marseille) suspendu 15 matches pour avoir mis en cause l’arbitrage

Le président de l’Olympique de Marseille Pablo Longoria a été suspendu 15 matches ferme pour avoir violemment mis en cause l’arbitrage lors de la défaite de son équipe à Auxerre, a annoncé mercredi le président de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP).Le conseiller sportif et institutionnel Fabrizio Ravanelli a pour sa part été suspendu trois matches, a précisé Sébastien Deneux à la sortie de l’audition.Selon lui, les “propos injurieux et (le) comportement” de M. Longoria sont “un manquement à la charte de l’éthique qui porte atteinte à l’image du football”.En conséquence, Longoria a été suspendu pour “quinze matches de suspension ferme de toutes fonctions officielles et d’accès au banc de touche, aux vestiaires des joueurs et des officiels, au terrain et à l’ensemble des couloirs menant à ces zones”, a précisé la LFP dans un communiqué.La sanction contre le président de l’OM prend effet immédiatement, il sera donc suspendu dimanche contre Nantes comptant pour la 24e journée de L1, jusqu’au début de la saison prochaine, puisqu’il reste 11 matches.La sanction contre Ravanelli ne prend effet qu’à partir de mardi, a ajouté la commission.Très en colère contre l’arbitrage du match Auxerre-Marseille (3-0) samedi, Longoria avait notamment parlé de “corruption” après le match, avant de “regretter” ce propos dans un entretien accordé à l’AFP ce lundi.Il s’était également emporté devant les caméras, qualifiant la Ligue de “championnat de merde” et répétant de nombreuses fois ce mot de “corruption”.A la sortie de son audition mercredi, accompagné de son avocat Olivier Martin, il a seulement dit: “J’attends la décision, j’ai pu m’expliquer”, avant de s’engouffrer dans un taxi.”Je tiens à dire qu’il n’y a pas de corruption dans le foot français”, a-t-il admis lors de l’entretien à l’AFP, affirmant que la forme de son accès de colère samedi “n’était pas appropriée” mais s’expliquait par “beaucoup de décisions arbitrales sur lesquelles (il) considère que l’OM a été défavorisé”.

Bosnie: Dodik condamné, Belgrade parle de la “plus grande crise”

Le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a été condamné mercredi à un an de prison et à l’interdiction d’exercer ses fonctions pendant six ans, pour avoir refusé de tenir compte des décisions du haut représentant international chargé de superviser l’accord de paix dans ce pays divisé des Balkans.Il s’agit d’un procès sans précédent car aucun autre responsable politique local n’a été jugé pour cette infraction. Il est aussi considéré comme un test pour le pouvoir central fragile de la Bosnie coiffant les deux entités autonomes, serbe et croato-musulmane.”Le tribunal a condamné l’accusé Milorad Dodik à un an d’emprisonnement, ainsi qu’à une mesure de sécurité consistant à lui interdire d’exercer les fonctions de président de la Republika Srpska pendant six ans”, a indiqué la Cour de Bosnie-Herzégovine, à Sarajevo, dans un communiqué.Milorad Dodik, qui a le droit de faire appel, dirige la Republika Srpska (RS, entité serbe de Bosnie) depuis 2006. Il est accusé depuis des années de bafouer ouvertement l’accord de paix de Dayton (Etats-Unis), alors que lui-même affirme le “défendre” face aux “interventions” des hauts représentants.”Milorad Dodik est coupable d’infraction de non-exécution des décisions du haut représentant”, a déclaré la juge Sena Uzunovic lors de la lecture du verdict.L’accusé, âgé de 65 ans, n’a pas assisté à la séance au tribunal. Il a dénoncé la décision du tribunal lors d’un rassemblement à Banja Luka (nord), chef-lieu de la RS.”Il faut en sourire, je suis condamné à un an de prison pour leurs conneries”, a-t-il lancé devant plusieurs milliers de personnes.”Je ne suis coupable de rien. (…) Je sais ce que je vais faire et j’ai besoin du soutien du peuple. J’irai jusqu’au bout”, a-t-il ajouté, adressant un geste obscène au haut représentant Christian Schmidt.Réuni dans la soirée, le Parlement de la RS a répondu au verdict par l’adoption d’une série de conclusions dénonçant “un coup d’Etat” et en appellent le gouvernement à préparer la législation pour interdire à la justice et à la police centrales d’exercer sur le territoire de l’entité serbe.Parallèlement, le président de la Serbie Aleksandar Vucic a convoqué à Belgrade le conseil de sécurité nationale pour discuter du verdict, et s’est ensuite rendu à Banja Luka pour rencontrer M. Dodik, “exprimer le soutien à notre peuple” et pour “calmer les tensions”.Ce proche de Dodik a dénoncé un “verdict honteux” qui “vise à détruire la Republika Srpska”.- “La chasse aux sorcières” -“C’est la plus grande crise depuis la fin de la guerre” en Bosnie, a déclaré le ministre serbe de l’Intérieur Ivica Dacic.Depuis Budapest, un autre proche de M. Dodik, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a dénoncé sur X “la chasse aux sorcières politique”.M. Dodik était accusé d’avoir promulgué en juillet 2023 deux lois adoptées par le Parlement de la RS. Les textes interdisaient l’entrée en vigueur dans l’entité serbe des arrêts de la Cour constitutionnelle bosnienne et les décisions du Haut représentant.Il les avait validées malgré leur suspension par M. Schmidt, qui est doté de pouvoirs discrétionnaires lui permettant d’imposer des lois ou de destituer des élus.Frappé depuis 2017 par des sanctions américaines à cause de sa politique séparatiste, le patron de la RS dénonçait depuis le début un “procès politique” mené, selon lui, avec avec l’intention de l'”éliminer de l’arène politique”.”Votre verdict va déterminer l’avenir de la Bosnie”, avait-il déclaré à la juge lors de la clôture du procès.Il conteste la légitimité de M. Schmidt depuis sa prise de fonctions en Bosnie en 2021, car sa nomination par le Conseil de mise en Å“uvre de la paix (PIC) en Bosnie n’a pas été validée par le Conseil de sécurité de l’ONU, comme celles de ses prédécesseurs.M. Dodik affirmait en procès que cet ancien ministre allemand n’avait pas le droit d’intervenir dans la législation locale.Or, c’est justement une modification du code pénal, imposée par M. Schmidt en 2023 — pour y introduire le délit de non-respect des décisions du haut représentant — qui avait permis au parquet d’inculper le dirigeant politique.La juge a balayé tous les arguments. En revanche, elle a acquitté le deuxième inculpé, Milos Lukic, directeur du journal officiel de la RS, qui a fait publier les décrets de M. Dodik.Ces derniers jours, M. Dodik a menacé d’annuler unilatéralement, en cas de condamnation, les réformes adoptées pendant des années pour renforcer l’Etat central. Puis dans une “deuxième phase” de proposer à la Serbie de bâtir une “confédération” avec l’entité serbe de Bosnie.”La Bosnie-Herzégovine n’est pas négociable”, avait pour sa part déclaré mardi M. Schmidt, en assurant que “la communauté internationale reste vigilante”.

Bosnie: Dodik condamné, Belgrade parle de la “plus grande crise”

Le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a été condamné mercredi à un an de prison et à l’interdiction d’exercer ses fonctions pendant six ans, pour avoir refusé de tenir compte des décisions du haut représentant international chargé de superviser l’accord de paix dans ce pays divisé des Balkans.Il s’agit d’un procès sans …

Bosnie: Dodik condamné, Belgrade parle de la “plus grande crise” Read More »

Attentat de Mulhouse: l’assaillant mis en examen à Paris et écroué

L’Algérien en situation irrégulière en France qui a tué au couteau samedi un passant à Mulhouse (Haut-Rhin) et blessé six autres personnes, aux cris d'”Allah Akbar”, a été mis en examen mercredi soir à Paris et écroué.Brahim A., 37 ans, est poursuivi pour assassinat, tentatives d’assassinat commises sur personnes dépositaires de l’autorité publique, violences avec arme sur des agents de police municipale, le tout en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat).Le suspect, crâne parsemé de cheveux noirs et barbe inégale, est apparu vêtu d’un pull vert devant une juge des libertés et de la détention, lors d’une audience à laquelle l’AFP a pu assister avant que le huis clos ne soit prononcé.La magistrate l’a placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet antiterroriste, a indiqué ce dernier.Dans un communiqué diffusé plus tôt dans la journée, le Pnat a précisé que Brahim A. avait reconnu “partiellement la matérialité des faits” mais “contesté toute adhésion aux thèses djihadistes”.Le dernier attentat islamiste mortel en France datait de décembre 2023, quand un Franco-Iranien avait tué au couteau un touriste près de la Tour Eiffel à Paris.- Nouvelle expertise psychiatrique  -Les deux frères de Brahim A. et son hébergeur avaient eux aussi été placés en garde à vue, avant d’être relâchés “en l’absence d’éléments permettant, à ce stade des investigations, de caractériser leur implication dans le projet criminel terroriste” selon le Pnat.Samedi, à Mulhouse, vers 15h45, Brahim A. a agressé à l’arme blanche deux agents de stationnement près du Marché du canal couvert de Mulhouse, “alors que ces derniers contrôlaient le secteur du marché”, selon la même source.En chemin “vers le milieu de la place du marché”, il a attaqué “un passant” au couteau. Lino Sousa Loureiro, Portugais de 69 ans, est décédé.Après être entré “dans la cour d’une habitation”, il en est ressorti “un balai en main” pour “agresser immédiatement l’un des policiers”.A plusieurs reprises, “il était entendu crier +Allah Akbar+”, précise le Pnat.Dans sa fuite, il a aussi lancé plusieurs “projectiles, notamment un morceau de bitume”, en direction de policiers municipaux qui le poursuivaient puis mordu l’un d’entre eux au moment de son arrestation.Près du lieu de son interpellation, étaient saisis un couteau, un caillou et un balai.Dans la foulée des faits, le ministre de l’Intérieur avait mentionné son “profil schizophrène”, “détecté” lors d’une enquête pour apologie du terrorisme.Cette “dimension psychiatrique” pourrait être une des causes de son passage à l’acte, avait avancé Bruno Retailleau.Lors de cette enquête, une expertise psychiatrique avait conclu à son absence d’abolition ou d’altération du discernement.L’examen psychiatrique, réalisé dans le cadre de sa garde à vue pour l’attentat à Mulhouse, a aussi conclu que son passage à l’acte ne s’inscrivait pas “dans un cadre délirant”, selon le Pnat.”L’instruction doit suivre son cours pour préciser le contexte des faits”, a réagi mercredi soir auprès de l’AFP son avocate Julia d’Avout d’Auerstaedt. “Il est notamment indispensable que soit diligentée une expertise psychiatrique, car ce volet ne doit pas être occulté par la dimension politique du dossier”, a-t-elle insisté.- “Liste d’urgence” -Cette affaire judiciaire a en effet alimenté les tensions croissantes entre l’Algérie et la France, trouvant un écho sur le plan administratif.En situation irrégulière depuis son arrivée en France en 2014, Brahim A. était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis novembre 2023. Mais l’Algérie a refusé de reprendre son ressortissant “quatorze fois” selon le Premier ministre français.”Les victimes que nous avons connues à Mulhouse ce week-end sont les victimes directes du refus d’application des accords” de 1968 entre les deux pays, a déploré mercredi François Bayrou, à l’issue d’un conseil interministériel.La France, a-t-il indiqué, va demander à Alger “que soit réexaminée la totalité des accords et la manière dont (ils) sont exécutés”, avec un délai d'”un mois, six semaines”.”Pendant ce temps, va être présenté au gouvernement algérien une liste +d’urgence+ de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays et que nous considérons comme particulièrement sensibles”, a-t-il ajouté, sans en préciser le nombre.Incarcéré le 7 novembre 2023, Brahim A. est sorti de détention après l’exécution de sa peine le 18 mars 2024. Il a ensuite été placé en rétention, puis remis en liberté le 19 juin 2024 par la cour d’appel de Paris, “en l’absence de perspective de délivrance de documents de voyage à bref délai”, selon le Pnat.Il avait ensuite été assigné à résidence.

Ukraine: Zelensky à Washington vendredi pour un accord sur les minerais

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu vendredi à Washington pour finaliser un accord cadre sur l’exploitation de minerais, mais Donald Trump a averti mercredi que Kiev pouvait “oublier” une adhésion à l’Otan et qu’il incombait à l’Europe d’apporter des garanties de sécurité à l’Ukraine.Dans ce contexte tendu, la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, qui se trouvait à Washington pour une rencontre initialement prévue avec son homologue américain Marco Rubio, a vu cette rencontre annulée en raison “de problèmes d’agenda”.Le président américain, tout en bouleversant la relation avec les Européens, a procédé en deux semaines à un revirement total de la position de son pays sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine, s’en prenant à Volodymyr Zelensky et reprenant les éléments de langage du Kremlin quant aux causes de l’invasion lancée en février 2022 par Vladimir Poutine.Le président ukrainien tente de son côté de jouer l’apaisement, tant le soutien de Washington est crucial dans la recherche d’une “paix durable” pour son pays dévasté par les combats, les destructions et la mort de dizaines de milliers de soldats et civils.Les discussions tournaient ces derniers jours sur un accord concernant l’exploitation de minerais ukrainiens par les Etats-Unis, avec une incertitude jusqu’au bout sur une éventuelle rencontre des deux présidents.”Zelensky vient vendredi, c’est confirmé à présent”, a affirmé mercredi Donald Trump, après que le président ukrainien avait évoqué dans la journée ce 28 février comme une “date de travail”.La rencontre devrait permettre la signature d’un accord-cadre sur l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien exigé par Donald Trump en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans.Les points d’achoppement – en particulier sur le montant de 500 milliards de dollars évoqué par M. Trump – ont fini par disparaître, a assuré M. Zelensky.- Quid de l’aide américaine? -Pour l’Ukraine, une condition clé est d’obtenir des garanties de sécurité, devant dissuader la Russie de toute nouvelle invasion après un hypothétique cessez-le-feu. “Les garanties de paix et de sécurité sont la clé pour empêcher la Russie de détruire la vie d’autres nations”, a plaidé M. Zelensky mercredi dans son allocution du soir.Mais Donald Trump a été tranchant le même jour sur ce point.”L’Otan, on peut oublier ça”, a-t-il d’emblée déclaré, écartant une perspective d’entrée dans l’alliance qui était réclamée de longue date par l’Ukraine.Quant aux garanties militaires, “nous allons demander à l’Europe de le faire parce que, vous savez, l’Europe est leur voisin immédiat”, a lancé Donald Trump, concédant simplement que les Etats-Unis allaient “s’assurer que tout se passe bien”.La France et Royaume-Uni ont proposé de déployer plusieurs dizaines de milliers de soldats en Ukraine pour garantir la paix, mais à condition que les Etats-Unis en assurent la couverture aérienne.A ce stade le texte de l’accord sur les minerais comporterait une référence à la sécurité de l’Ukraine mais pas de garanties concrètes.Volodymyr Zelensky a par ailleurs dit mercredi vouloir demander à son homologue américain s’il comptait vraiment cesser toute assistance à l’Ukraine et si dans ce cas Kiev pourrait au moins “acheter des armes” aux Etats-Unis.”Il est important pour moi et pour nous tous dans le monde que l’aide de l’Amérique ne s’arrête pas”, a-t-il souligné dans son allocution du soir.L’Ukraine a pu résister pendant trois ans grâce à la résilience de ses troupes et de sa population, mais aussi grâce au soutien militaire et économique occidental.Mais depuis son appel à Vladimir Poutine le 12 février, Donald Trump a renversé les rapports de force, s’alignant sur le Kremlin dans le dossier ukrainien.- Passage par Londres -Russes et Américains ont promis de poursuivre leurs discussions bilatérales et des diplomates des deux pays se retrouveront jeudi à Istanbul, selon Moscou.Les Européens sont quant à eux sur la touche, quand ils ne sont pas la cible d’attaques ou de démarches outrageantes.La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas “ne rencontrera pas le secrétaire d’Etat en raison de problèmes d’agenda”, a ainsi annoncé mercredi un porte-parole à Bruxelles alors que l’ex-Première ministre estonienne se trouvait déjà à Washington avec le but annoncé de rencontrer Marco Rubio.Le président français Emmanuel Macron, qui était à Washington lundi, et le Premier ministre britannique Keir Starmer qui y est attendu jeudi, cherchent pour leur part à convaincre Donald Trump qu’un accord global pour “une paix durable” en Ukraine n’est possible qu’avec leur participation et celle des Ukrainiens.Volodymyr Zelensky a indiqué mercredi qu’il envisageait de passer à son retour de Washington – dimanche selon une source britannique – par Londres où “les Européens et moi rencontrerons Keir Starmer”, a-t-il dit. – Journaliste tuée -Sur le terrain, les forces russes, comme tous les jours depuis trois ans, ont bombardé mercredi les villes et les villages d’Ukraine, faisant au moins sept morts, selon les autorités, dont cinq dans la région de Donetsk (est) et une journaliste ukrainienne de l’agence de presse publique Ukrinform, Tetiana Koulyk.Sa maison dans le district de Boutcha, près de Kiev, a été touchée par un drone russe dans la nuit de mardi à mercredi, d’après Ukrinform. Un autre corps a été trouvé sur place.L’armée ukrainienne a pour sa part revendiqué une contre-offensive réussie près de Pokrovsk, une ville de l’est de l’Ukraine que les troupes russes tentent de conquérir, et aux abords d’une autoroute clé desservant la grande cité de Dnipro, dans le centre.

Ukraine: Zelensky à Washington vendredi pour un accord sur les minerais

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu vendredi à Washington pour finaliser un accord cadre sur l’exploitation de minerais, mais Donald Trump a averti mercredi que Kiev pouvait “oublier” une adhésion à l’Otan et qu’il incombait à l’Europe d’apporter des garanties de sécurité à l’Ukraine.Dans ce contexte tendu, la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, qui se trouvait à Washington pour une rencontre initialement prévue avec son homologue américain Marco Rubio, a vu cette rencontre annulée en raison “de problèmes d’agenda”.Le président américain, tout en bouleversant la relation avec les Européens, a procédé en deux semaines à un revirement total de la position de son pays sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine, s’en prenant à Volodymyr Zelensky et reprenant les éléments de langage du Kremlin quant aux causes de l’invasion lancée en février 2022 par Vladimir Poutine.Le président ukrainien tente de son côté de jouer l’apaisement, tant le soutien de Washington est crucial dans la recherche d’une “paix durable” pour son pays dévasté par les combats, les destructions et la mort de dizaines de milliers de soldats et civils.Les discussions tournaient ces derniers jours sur un accord concernant l’exploitation de minerais ukrainiens par les Etats-Unis, avec une incertitude jusqu’au bout sur une éventuelle rencontre des deux présidents.”Zelensky vient vendredi, c’est confirmé à présent”, a affirmé mercredi Donald Trump, après que le président ukrainien avait évoqué dans la journée ce 28 février comme une “date de travail”.La rencontre devrait permettre la signature d’un accord-cadre sur l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien exigé par Donald Trump en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans.Les points d’achoppement – en particulier sur le montant de 500 milliards de dollars évoqué par M. Trump – ont fini par disparaître, a assuré M. Zelensky.- Quid de l’aide américaine? -Pour l’Ukraine, une condition clé est d’obtenir des garanties de sécurité, devant dissuader la Russie de toute nouvelle invasion après un hypothétique cessez-le-feu. “Les garanties de paix et de sécurité sont la clé pour empêcher la Russie de détruire la vie d’autres nations”, a plaidé M. Zelensky mercredi dans son allocution du soir.Mais Donald Trump a été tranchant le même jour sur ce point.”L’Otan, on peut oublier ça”, a-t-il d’emblée déclaré, écartant une perspective d’entrée dans l’alliance qui était réclamée de longue date par l’Ukraine.Quant aux garanties militaires, “nous allons demander à l’Europe de le faire parce que, vous savez, l’Europe est leur voisin immédiat”, a lancé Donald Trump, concédant simplement que les Etats-Unis allaient “s’assurer que tout se passe bien”.La France et Royaume-Uni ont proposé de déployer plusieurs dizaines de milliers de soldats en Ukraine pour garantir la paix, mais à condition que les Etats-Unis en assurent la couverture aérienne.A ce stade le texte de l’accord sur les minerais comporterait une référence à la sécurité de l’Ukraine mais pas de garanties concrètes.Volodymyr Zelensky a par ailleurs dit mercredi vouloir demander à son homologue américain s’il comptait vraiment cesser toute assistance à l’Ukraine et si dans ce cas Kiev pourrait au moins “acheter des armes” aux Etats-Unis.”Il est important pour moi et pour nous tous dans le monde que l’aide de l’Amérique ne s’arrête pas”, a-t-il souligné dans son allocution du soir.L’Ukraine a pu résister pendant trois ans grâce à la résilience de ses troupes et de sa population, mais aussi grâce au soutien militaire et économique occidental.Mais depuis son appel à Vladimir Poutine le 12 février, Donald Trump a renversé les rapports de force, s’alignant sur le Kremlin dans le dossier ukrainien.- Passage par Londres -Russes et Américains ont promis de poursuivre leurs discussions bilatérales et des diplomates des deux pays se retrouveront jeudi à Istanbul, selon Moscou.Les Européens sont quant à eux sur la touche, quand ils ne sont pas la cible d’attaques ou de démarches outrageantes.La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas “ne rencontrera pas le secrétaire d’Etat en raison de problèmes d’agenda”, a ainsi annoncé mercredi un porte-parole à Bruxelles alors que l’ex-Première ministre estonienne se trouvait déjà à Washington avec le but annoncé de rencontrer Marco Rubio.Le président français Emmanuel Macron, qui était à Washington lundi, et le Premier ministre britannique Keir Starmer qui y est attendu jeudi, cherchent pour leur part à convaincre Donald Trump qu’un accord global pour “une paix durable” en Ukraine n’est possible qu’avec leur participation et celle des Ukrainiens.Volodymyr Zelensky a indiqué mercredi qu’il envisageait de passer à son retour de Washington – dimanche selon une source britannique – par Londres où “les Européens et moi rencontrerons Keir Starmer”, a-t-il dit. – Journaliste tuée -Sur le terrain, les forces russes, comme tous les jours depuis trois ans, ont bombardé mercredi les villes et les villages d’Ukraine, faisant au moins sept morts, selon les autorités, dont cinq dans la région de Donetsk (est) et une journaliste ukrainienne de l’agence de presse publique Ukrinform, Tetiana Koulyk.Sa maison dans le district de Boutcha, près de Kiev, a été touchée par un drone russe dans la nuit de mardi à mercredi, d’après Ukrinform. Un autre corps a été trouvé sur place.L’armée ukrainienne a pour sa part revendiqué une contre-offensive réussie près de Pokrovsk, une ville de l’est de l’Ukraine que les troupes russes tentent de conquérir, et aux abords d’une autoroute clé desservant la grande cité de Dnipro, dans le centre.

Ukraine: Zelensky à Washington vendredi pour un accord sur les minerais

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu vendredi à Washington pour finaliser un accord cadre sur l’exploitation de minerais, mais Donald Trump a averti mercredi que Kiev pouvait “oublier” une adhésion à l’Otan et qu’il incombait à l’Europe d’apporter des garanties de sécurité à l’Ukraine.Dans ce contexte tendu, la cheffe de la diplomatie de l’UE, …

Ukraine: Zelensky à Washington vendredi pour un accord sur les minerais Read More »

Procès Le Scouarnec: l’ex-épouse réaffirme ne s’être “jamais” doutée de rien

L’ex-épouse de Joël Le Scouarnec, accusée notamment par son ex-beau-frère d’avoir su et de n’avoir “rien fait”, a réaffirmé mercredi qu’elle n’avait jamais eu aucun soupçon sur son mari, au troisième jour du procès de l’ex-chirurgien pédocriminel, jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients, souvent mineurs.En début d’audience, le frère de Joël Le Scouarnec, Patrick Le Scouarnec avait accusé Marie-France d’avoir été “au courant” des agissements pédocriminels de son mari “et elle n’a rien fait”.”Il n’y a rien qui pouvait me laisser le penser. Rien, rien, rien (…) Je n’ai jamais eu de doutes”, a assuré cette femme de 71 ans, restée mariée jusqu’en 2023 avec l’ancien chirurgien.Elle a accusé certaines de ses nièces de “mentir” sur des violences sexuelles commises par l’ex-chirurgien. Elle a également démenti connaître ses penchants pédophiles, malgré des affirmations en ce sens auprès des enquêteurs en 2017, lors de l’interpellation de M. Le Scouarnec.Depuis le début de l’affaire, elle assure ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur son mari, malgré plusieurs documents laissant penser le contraire et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes.Elle “aurait pu faire en sorte que mon frère soit interpellé” avant 2017, date de son interpellation, avait affirmé à la cour criminelle du Morbihan le frère cadet de M. Le Scouarnec, avant de reconnaître ne pas avoir de “preuves” pour fonder ses propos.Dans le box, Joël Le Scouarnec, crâne chauve entouré de cheveux blancs et lunettes cerclées, reste impassible face aux déclarations de son frère, qui le décrit à la fois comme “jovial, blagueur” et “énigmatique, solitaire”.L’ancienne épouse, vêtue de sombre et portant une perruque, a d’abord décrit des relations “excellentes” avec son ex-époux, mettant en doute la parole d’une des nièces de Joël Le Scouarnec pour des faits de viols. “Jusqu’à l’âge adulte, elle était toujours pendue au cou de mon mari”, a-t-elle déclaré, considérant cette victime comme “une petite fille tortueuse”.Joël Le Scouarnec a été condamné par les assises de Saintes en 2020 à 15 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces. D’autres violences sexuelles, dont certaines sur une autre nièce, n’ont pas été jugées car prescrites.Marie-France, qui dit avoir subi deux viols dont l’un pendant son enfance par un oncle maternel, a estimé qu’il ne “faut pas croire qu’on peut tout dire, c’est trop facile ça”. Elle explique s’être tue à l’époque pour protéger sa mère, endeuillée par la mort d’un fils. – “Seul ami” -A Jonzac (Charente-Maritime), avant son interpellation en 2017 pour le viol de sa voisine de six ans -qui a mené à la saisie de carnets et fichiers où le médecin notait scrupuleusement le nom de ses victimes et les violences sexuelles qu’il leur avait imposées entre 1989 et 2014 dans différents hôpitaux-, le médecin “dormait sur un canapé” dans une maison insalubre et sentant le moisi, assure son frère.Il a néanmoins réfuté toute violence physique et sexuelle de leur père sur l’accusé, soulignant néanmoins la place envahissante prise au fil des ans par un “ami de famille” qui lui a laissé penser que le patriarche était peut-être “homosexuel”.Cet homme, appelé ensuite à la barre et qualifié de “seul ami” de M. Le Scouarnec, a nié toute relation autre qu’une “amitié sincère” avec le père de l’ancien chirurgien, faisant preuve cependant d’un extrême manque d’empathie envers les 299 victimes, bouleversant ces dernières.Selon l’une des victimes prénommée Marie, patiente violée par le médecin à ses 10 ans, les témoignages des proches de Joël Le Scouarnec permettent de “savoir qui ne nous a pas protégés, le nombre de victimes qui auraient pu être sauvées si une langue avait soulevé l’omerta familiale ou professionnelle.”- “Bombe atomique” -La journée de mardi avait été marquée par les auditions de deux des fils de l’ex-chirurgien de 74 ans, qui ont dressé à la barre le portrait d’une famille hantée par les non-dits et les actes d’un grand-père incestueux, évoquant un père modèle dont la “perversion a explosé comme une bombe atomique”.Le plus souvent immobile, comme figé, le médecin a plusieurs fois pris son visage entre ses mains, semblant pleurer, lorsque ses fils de 37 et 42 ans ont pris la parole, évoquant une enfance “heureuse”.Mais le plus âgé a aussi décrit les nombreuses violences sexuelles que son grand-père paternel lui faisait subir entre ses cinq et 10 ans.Des agressions qu’il a longtemps tues auprès de ses parents, dans une famille où le silence était la règle.Pas plus d’interrogations quand en 2004 les gendarmes saisissent les disques durs de Le Scouarnec et qu’il est condamné un an plus tard à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques.”Quand on est condamné, on revient pas à la maison à 18h00 comme si de rien n’était”, s’étonne-t-il encore. Mais il ne questionne pas son père et ce n’est qu’en 2017, affirme-t-il, que “sa perversion a explosé comme une bombe atomique dans la famille”.