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Ukraine: Zelensky à Washington vendredi pour un accord sur les minerais

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu vendredi à Washington pour finaliser un accord cadre sur l’exploitation de minerais, mais Donald Trump a averti mercredi que Kiev pouvait “oublier” une adhésion à l’Otan et qu’il incombait à l’Europe d’apporter des garanties de sécurité à l’Ukraine.Dans ce contexte tendu, la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, qui se trouvait à Washington pour une rencontre initialement prévue avec son homologue américain Marco Rubio, a vu cette rencontre annulée en raison “de problèmes d’agenda”.Le président américain, tout en bouleversant la relation avec les Européens, a procédé en deux semaines à un revirement total de la position de son pays sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine, s’en prenant à Volodymyr Zelensky et reprenant les éléments de langage du Kremlin quant aux causes de l’invasion lancée en février 2022 par Vladimir Poutine.Le président ukrainien tente de son côté de jouer l’apaisement, tant le soutien de Washington est crucial dans la recherche d’une “paix durable” pour son pays dévasté par les combats, les destructions et la mort de dizaines de milliers de soldats et civils.Les discussions tournaient ces derniers jours sur un accord concernant l’exploitation de minerais ukrainiens par les Etats-Unis, avec une incertitude jusqu’au bout sur une éventuelle rencontre des deux présidents.”Zelensky vient vendredi, c’est confirmé à présent”, a affirmé mercredi Donald Trump, après que le président ukrainien avait évoqué dans la journée ce 28 février comme une “date de travail”.La rencontre devrait permettre la signature d’un accord-cadre sur l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien exigé par Donald Trump en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans.Les points d’achoppement – en particulier sur le montant de 500 milliards de dollars évoqué par M. Trump – ont fini par disparaître, a assuré M. Zelensky.- Quid de l’aide américaine? -Pour l’Ukraine, une condition clé est d’obtenir des garanties de sécurité, devant dissuader la Russie de toute nouvelle invasion après un hypothétique cessez-le-feu. “Les garanties de paix et de sécurité sont la clé pour empêcher la Russie de détruire la vie d’autres nations”, a plaidé M. Zelensky mercredi dans son allocution du soir.Mais Donald Trump a été tranchant le même jour sur ce point.”L’Otan, on peut oublier ça”, a-t-il d’emblée déclaré, écartant une perspective d’entrée dans l’alliance qui était réclamée de longue date par l’Ukraine.Quant aux garanties militaires, “nous allons demander à l’Europe de le faire parce que, vous savez, l’Europe est leur voisin immédiat”, a lancé Donald Trump, concédant simplement que les Etats-Unis allaient “s’assurer que tout se passe bien”.La France et Royaume-Uni ont proposé de déployer plusieurs dizaines de milliers de soldats en Ukraine pour garantir la paix, mais à condition que les Etats-Unis en assurent la couverture aérienne.A ce stade le texte de l’accord sur les minerais comporterait une référence à la sécurité de l’Ukraine mais pas de garanties concrètes.Volodymyr Zelensky a par ailleurs dit mercredi vouloir demander à son homologue américain s’il comptait vraiment cesser toute assistance à l’Ukraine et si dans ce cas Kiev pourrait au moins “acheter des armes” aux Etats-Unis.”Il est important pour moi et pour nous tous dans le monde que l’aide de l’Amérique ne s’arrête pas”, a-t-il souligné dans son allocution du soir.L’Ukraine a pu résister pendant trois ans grâce à la résilience de ses troupes et de sa population, mais aussi grâce au soutien militaire et économique occidental.Mais depuis son appel à Vladimir Poutine le 12 février, Donald Trump a renversé les rapports de force, s’alignant sur le Kremlin dans le dossier ukrainien.- Passage par Londres -Russes et Américains ont promis de poursuivre leurs discussions bilatérales et des diplomates des deux pays se retrouveront jeudi à Istanbul, selon Moscou.Les Européens sont quant à eux sur la touche, quand ils ne sont pas la cible d’attaques ou de démarches outrageantes.La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas “ne rencontrera pas le secrétaire d’Etat en raison de problèmes d’agenda”, a ainsi annoncé mercredi un porte-parole à Bruxelles alors que l’ex-Première ministre estonienne se trouvait déjà à Washington avec le but annoncé de rencontrer Marco Rubio.Le président français Emmanuel Macron, qui était à Washington lundi, et le Premier ministre britannique Keir Starmer qui y est attendu jeudi, cherchent pour leur part à convaincre Donald Trump qu’un accord global pour “une paix durable” en Ukraine n’est possible qu’avec leur participation et celle des Ukrainiens.Volodymyr Zelensky a indiqué mercredi qu’il envisageait de passer à son retour de Washington – dimanche selon une source britannique – par Londres où “les Européens et moi rencontrerons Keir Starmer”, a-t-il dit. – Journaliste tuée -Sur le terrain, les forces russes, comme tous les jours depuis trois ans, ont bombardé mercredi les villes et les villages d’Ukraine, faisant au moins sept morts, selon les autorités, dont cinq dans la région de Donetsk (est) et une journaliste ukrainienne de l’agence de presse publique Ukrinform, Tetiana Koulyk.Sa maison dans le district de Boutcha, près de Kiev, a été touchée par un drone russe dans la nuit de mardi à mercredi, d’après Ukrinform. Un autre corps a été trouvé sur place.L’armée ukrainienne a pour sa part revendiqué une contre-offensive réussie près de Pokrovsk, une ville de l’est de l’Ukraine que les troupes russes tentent de conquérir, et aux abords d’une autoroute clé desservant la grande cité de Dnipro, dans le centre.

Ukraine: Zelensky à Washington vendredi pour un accord sur les minerais

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu vendredi à Washington pour finaliser un accord cadre sur l’exploitation de minerais, mais Donald Trump a averti mercredi que Kiev pouvait “oublier” une adhésion à l’Otan et qu’il incombait à l’Europe d’apporter des garanties de sécurité à l’Ukraine.Dans ce contexte tendu, la cheffe de la diplomatie de l’UE, …

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Procès Le Scouarnec: l’ex-épouse réaffirme ne s’être “jamais” doutée de rien

L’ex-épouse de Joël Le Scouarnec, accusée notamment par son ex-beau-frère d’avoir su et de n’avoir “rien fait”, a réaffirmé mercredi qu’elle n’avait jamais eu aucun soupçon sur son mari, au troisième jour du procès de l’ex-chirurgien pédocriminel, jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients, souvent mineurs.En début d’audience, le frère de Joël Le Scouarnec, Patrick Le Scouarnec avait accusé Marie-France d’avoir été “au courant” des agissements pédocriminels de son mari “et elle n’a rien fait”.”Il n’y a rien qui pouvait me laisser le penser. Rien, rien, rien (…) Je n’ai jamais eu de doutes”, a assuré cette femme de 71 ans, restée mariée jusqu’en 2023 avec l’ancien chirurgien.Elle a accusé certaines de ses nièces de “mentir” sur des violences sexuelles commises par l’ex-chirurgien. Elle a également démenti connaître ses penchants pédophiles, malgré des affirmations en ce sens auprès des enquêteurs en 2017, lors de l’interpellation de M. Le Scouarnec.Depuis le début de l’affaire, elle assure ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur son mari, malgré plusieurs documents laissant penser le contraire et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes.Elle “aurait pu faire en sorte que mon frère soit interpellé” avant 2017, date de son interpellation, avait affirmé à la cour criminelle du Morbihan le frère cadet de M. Le Scouarnec, avant de reconnaître ne pas avoir de “preuves” pour fonder ses propos.Dans le box, Joël Le Scouarnec, crâne chauve entouré de cheveux blancs et lunettes cerclées, reste impassible face aux déclarations de son frère, qui le décrit à la fois comme “jovial, blagueur” et “énigmatique, solitaire”.L’ancienne épouse, vêtue de sombre et portant une perruque, a d’abord décrit des relations “excellentes” avec son ex-époux, mettant en doute la parole d’une des nièces de Joël Le Scouarnec pour des faits de viols. “Jusqu’à l’âge adulte, elle était toujours pendue au cou de mon mari”, a-t-elle déclaré, considérant cette victime comme “une petite fille tortueuse”.Joël Le Scouarnec a été condamné par les assises de Saintes en 2020 à 15 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces. D’autres violences sexuelles, dont certaines sur une autre nièce, n’ont pas été jugées car prescrites.Marie-France, qui dit avoir subi deux viols dont l’un pendant son enfance par un oncle maternel, a estimé qu’il ne “faut pas croire qu’on peut tout dire, c’est trop facile ça”. Elle explique s’être tue à l’époque pour protéger sa mère, endeuillée par la mort d’un fils. – “Seul ami” -A Jonzac (Charente-Maritime), avant son interpellation en 2017 pour le viol de sa voisine de six ans -qui a mené à la saisie de carnets et fichiers où le médecin notait scrupuleusement le nom de ses victimes et les violences sexuelles qu’il leur avait imposées entre 1989 et 2014 dans différents hôpitaux-, le médecin “dormait sur un canapé” dans une maison insalubre et sentant le moisi, assure son frère.Il a néanmoins réfuté toute violence physique et sexuelle de leur père sur l’accusé, soulignant néanmoins la place envahissante prise au fil des ans par un “ami de famille” qui lui a laissé penser que le patriarche était peut-être “homosexuel”.Cet homme, appelé ensuite à la barre et qualifié de “seul ami” de M. Le Scouarnec, a nié toute relation autre qu’une “amitié sincère” avec le père de l’ancien chirurgien, faisant preuve cependant d’un extrême manque d’empathie envers les 299 victimes, bouleversant ces dernières.Selon l’une des victimes prénommée Marie, patiente violée par le médecin à ses 10 ans, les témoignages des proches de Joël Le Scouarnec permettent de “savoir qui ne nous a pas protégés, le nombre de victimes qui auraient pu être sauvées si une langue avait soulevé l’omerta familiale ou professionnelle.”- “Bombe atomique” -La journée de mardi avait été marquée par les auditions de deux des fils de l’ex-chirurgien de 74 ans, qui ont dressé à la barre le portrait d’une famille hantée par les non-dits et les actes d’un grand-père incestueux, évoquant un père modèle dont la “perversion a explosé comme une bombe atomique”.Le plus souvent immobile, comme figé, le médecin a plusieurs fois pris son visage entre ses mains, semblant pleurer, lorsque ses fils de 37 et 42 ans ont pris la parole, évoquant une enfance “heureuse”.Mais le plus âgé a aussi décrit les nombreuses violences sexuelles que son grand-père paternel lui faisait subir entre ses cinq et 10 ans.Des agressions qu’il a longtemps tues auprès de ses parents, dans une famille où le silence était la règle.Pas plus d’interrogations quand en 2004 les gendarmes saisissent les disques durs de Le Scouarnec et qu’il est condamné un an plus tard à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques.”Quand on est condamné, on revient pas à la maison à 18h00 comme si de rien n’était”, s’étonne-t-il encore. Mais il ne questionne pas son père et ce n’est qu’en 2017, affirme-t-il, que “sa perversion a explosé comme une bombe atomique dans la famille”.

Attentat de la basilique de Nice: Brahim Aouissaoui condamné à la perpétuité incompressible

Le Tunisien Brahim Aouissaoui, accusé d’avoir assassiné trois personnes dans la basilique de Nice le 29 octobre 2020, a été condamné mercredi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible, soit la peine la plus lourde du code pénal, par la cour d’assises spéciale de Paris.La cour composée de magistrats professionnels et présidée par Christophe Petiteau a suivi à la lettre les réquisitions du parquet antiterroriste qui avait réclamé cette sanction rarissime, appelée “perpétuité réelle”, contre l’accusé qui a revendiqué son acte par le “droit” de venger les musulmans tués dans le monde par “l’Occident”.L’accusé de 25 ans, debout dans son box, n’a pas réagi à l’annonce du verdict. Comme souvent depuis le début de son procès, il semblait ne pas s’intéresser à ce qui se passait dans la salle d’audience.Il a dix jours pour interjeter appel.Le président Petiteau a fustigé “l’insoutenable cruauté” de Brahim Aouissaoui qui n’a montré aucun remords durant l’audience. La “dangerosité” de l’accusé est “demeurée intacte”, a constaté le président en lisant la décision de la cour.”Vous êtes condamné sans possibilité d’aménagement de peine”, a-t-il insisté à l’adresse de l’accusé.La perpétuité incompressible rend très infime la possibilité d’un aménagement de peine. En matière de terrorisme, cette peine avait été prononcée contre Salah Abdeslam pour les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.Les familles des victimes et le maire de Nice, Christian Estrosi, exceptionnellement présent à l’audience, ont accueilli le verdict dans le recueillement après trois semaines d’un procès souvent éprouvant.- “Cruauté absolue” -“Personne ne peut se réjouir de la condamnation à perpétuité incompressible d’un homme”, a confié à l’AFP, Me Olivia Chalus-Penochet, une avocate de parties civiles.”Cependant, a-t-elle ajouté, lorsque celui-ci ne délivre aucun signe d’amendement, de regret, d’excuse, permettant d’espérer une déradicalisation, et que de plus il revendique son jihad à l’audience en soutenant qu’il est en droit de tuer, on peut comprendre la décision de la cour”. “Toutes mes pensées vont vers les victimes”, a-t-elle dit.Dans un réquisitoire à deux voix, les avocates générales du parquet national antiterroriste (Pnat) avaient décrit dans la matinée un Brahim Aouissaoui “enfermé dans son fanatisme totalitaire et barbare”.Invité à prendre une dernière fois la parole avant que la cour ne se retire pour délibérer, Brahim Aouissaoui avait une nouvelle fois choisi la provocation en déclarant: “s’il y a une justice, jugez au nom des enfants et des femmes (musulmans) qui sont morts”.Lundi déjà, il avait expliqué son acte en affirmant que “tous les jours, vous (les Occidentaux) tuez des musulmans”.Pour l’accusation, Brahim Aouissaoui a fait preuve d’une “sauvagerie inouïe” en assassinant avec un couteau de cuisine la paroissienne Nadine Devillers, 60 ans, quasiment décapitée, le sacristain Vincent Loquès, 54 ans, égorgé, et la mère de famille Simone Barreto Silva, 44 ans, qui a reçu 25 coups de couteau avant de succomber.Le jeune Tunisien était également accusé de sept tentatives d’assassinat contre deux amis du sacristain, présents dans l’église, et les cinq policiers municipaux parvenus à le neutraliser.Il a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation.- “Aveuglé par l’obscurantisme” -L’attentat de la basilique de Nice a été le troisième acte d’un automne meurtrier après la republication par Charlie Hebdo des caricatures du prophète Mahomet, le 2 septembre 2020, le même jour que l’ouverture du procès de l’attaque jihadiste dans les locaux de l’hebdomadaire satirique le 7 janvier 2015, ont souligné les avocates générales.Une semaine après la republication des caricatures, des médias proches d’Al-Qaïda appelaient à frapper la France, “porte-étendard des croisades en Europe”. Le 25 septembre, un Pakistanais attaquait avec un hachoir deux personnes qui se trouvaient devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. Le 16 octobre, un jeune Tchétchène poignardait et décapitait à Eragny-sur-Oise, près de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le professeur d’histoire Samuel Paty qui avait montré en classe des caricatures du Prophète.Le 25 octobre, quatre jours avant l’attentat de la basilique de Nice, un média pro Al-Qaïda appelle à “égorger” des Français dans “leurs églises”.”Tout au long de l’audience, nous avons pu voir la noirceur et la haine dans ses yeux. Il s’est enfermé dans une matrice mortifère, aveuglé par l’obscurantisme et par la haine de la France”, a résumé une avocate générale.

Attentat de Mulhouse: l’assaillant mis en examen à Paris

L’Algérien en situation irrégulière en France qui a tué au couteau samedi un passant à Mulhouse (Haut-Rhin) et blessé six autres personnes, aux cris d'”Allah Akbar”, a été mis en examen mercredi soir à Paris par un juge d’instruction.Brahim A., 37 ans, est poursuivi pour assassinat, tentatives d’assassinat commises sur personnes dépositaires de l’autorité publique, violences avec arme sur des agents de police municipale, le tout en relation avec une entreprise terroriste, a appris l’AFP de source proche du dossier.Le suspect, crâne parsemé de cheveux noirs et barbe inégale, est apparu vêtu d’un pull vert devant une juge des libertés et de la détention, lors d’une audience à laquelle l’AFP a pu assister avant que le huis clos ne soit prononcé.Cette magistrate doit décider si elle le place en détention provisoire, comme l’a requis le parquet national antiterroriste (Pnat).Dans un communiqué diffusé plus tôt dans la journée, le Pnat a précisé que Brahim A. avait reconnu “partiellement la matérialité des faits” mais “contesté toute adhésion aux thèses djihadistes”.Le dernier attentat islamiste mortel en France datait de décembre 2023, quand un Franco-Iranien avait tué au couteau un touriste près de la Tour Eiffel à Paris.- Nouvelle expertise psychiatrique  -Les deux frères de Brahim A. et son hébergeur avaient eux aussi été placés en garde à vue, avant d’être relâchés “en l’absence d’éléments permettant, à ce stade des investigations, de caractériser leur implication dans le projet criminel terroriste” selon le Pnat.Samedi, à Mulhouse, vers 15h45, Brahim A. a agressé à l’arme blanche deux agents de stationnement près du Marché du canal couvert de Mulhouse, “alors que ces derniers contrôlaient le secteur du marché”, selon la même source.En chemin “vers le milieu de la place du marché”, il a attaqué “un passant” au couteau. Lino Sousa Loureiro, Portugais de 69 ans, est décédé.Après être entré “dans la cour d’une habitation”, il en est ressorti “un balai en main” pour “agresser immédiatement l’un des policiers”.A plusieurs reprises, “il était entendu crier +Allah Akbar+”, précise le Pnat.Dans sa fuite, il a aussi lancé plusieurs “projectiles, notamment un morceau de bitume”, en direction de policiers municipaux qui le poursuivaient puis mordu l’un d’entre eux au moment de son arrestation.Près du lieu de son interpellation, étaient saisis un couteau, un caillou et un balai.Dans la foulée des faits, le ministre de l’Intérieur avait mentionné son “profil schizophrène”, “détecté” lors d’une enquête pour apologie du terrorisme.Cette “dimension psychiatrique” pourrait être une des causes de son passage à l’acte, avait avancé Bruno Retailleau.Lors de cette enquête, une expertise psychiatrique avait conclu à son absence d’abolition ou d’altération du discernement.L’examen psychiatrique, réalisé dans le cadre de sa garde à vue pour l’attentat à Mulhouse, a aussi conclu que son passage à l’acte ne s’inscrivait pas “dans un cadre délirant”.”L’instruction doit suivre son cours pour préciser le contexte des faits”, a réagi auprès de l’AFP son avocate Julia d’Avout d’Auerstaedt. “Il est notamment indispensable que soit diligentée une expertise psychiatrique, car ce volet ne doit pas être occulté par la dimension politique du dossier”, a-t-elle insisté.- “Liste d’urgence” -Cette affaire judiciaire a en effet alimenté les tensions croissantes entre l’Algérie et la France, trouvant un écho sur le plan administratif.En situation irrégulière depuis son arrivée en France en 2014, Brahim A. était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis novembre 2023. Mais l’Algérie a refusé de reprendre son ressortissant “quatorze fois” selon le Premier ministre français.”Les victimes que nous avons connues à Mulhouse ce week-end sont les victimes directes du refus d’application des accords” de 1968 entre les deux pays, a déploré mercredi François Bayrou, à l’issue d’un conseil interministériel.La France, a-t-il indiqué, va demander à Alger “que soit réexaminée la totalité des accords et la manière dont (ils) sont exécutés”, avec un délai d'”un mois, six semaines”.”Pendant ce temps, va être présenté au gouvernement algérien une liste +d’urgence+ de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays et que nous considérons comme particulièrement sensibles”, a-t-il ajouté, sans en préciser le nombre.Incarcéré le 7 novembre 2023, Brahim A. est sorti de détention après l’exécution de sa peine le 18 mars 2024. Il a ensuite été placé en rétention, puis remis en liberté le 19 juin 2024 par la cour d’appel de Paris, “en l’absence de perspective de délivrance de documents de voyage à bref délai”, selon le Pnat.Il avait ensuite été assigné à résidence.

Retour en prison pour Mohamed Amra, soumis à un régime d’isolement “extrêmement difficile”

Mohamed Amra, le narcotrafiquant remis à la France mardi après neuf mois de cavale et son arrestation en Roumanie, a passé une première journée dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) à l’issue de sa mise en examen dans l’enquête sur sa sanglante évasion.L’homme âgé de 30 ans y est confronté à “des consignes d’extrême fermeté” et d’isolement “extrêmement difficile”, a assuré à la presse le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Il est soumis à une unique “heure de promenade par jour, seul, sans jamais croiser un autre détenu” et seulement “deux heures de communication téléphoniques” qui seront “écoutées par les services de renseignement”. Pour ses proches ou son avocat, il a le droit à “trois visites par semaine, extrêmement contrôlées, avec des fouilles systématiques”.Présentées comme exceptionnelles par le ministre, la plupart de ces mesures sont toutefois déjà appliquées aux autres détenus à l’isolement, ont souligné auprès de l’AFP des sources proches du dossier.Arrêté sous mandat d’arrêt européen, Mohamed Amra a été transféré de Roumanie en France mardi sous haute sécurité, avant d’être mis en examen dans la soirée au tribunal de Paris pour meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.- “Dignité” -Dans des affaires judiciaires, “l’isolement peut être justifié, mais il doit se faire dans le respect d’une dignité qu’on doit maintenir”, avait déclaré dans la foulée à la presse l’avocat de Mohamed Amra, Me Hugues Vigier.Depuis son évasion, le cas Amra a sans cesse été invoqué par le garde des Sceaux pour justifier la création d’une nouvelle prison en juillet, destinée aux trafiquants de stupéfiants et fondée sur un nouveau régime carcéral d’isolement inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.Premier objectif: mieux surveiller et comprendre le degré de dangerosité des “17.000 narcotrafiquants” qui dorment “aujourd’hui dans les prisons françaises et “isoler de l’extérieur les 600-700 détenus les plus dangereux”, a réaffirmé mercredi M. Darmanin.Le ministre veut par exemple que ces détenus considérés particulièrement sensibles, déjà mis à l’écart à l’isolement, ne puissent plus être extraits de prison pour être interrogés ou signer des documents, mais aient recours à la visioconférence.Ceux qui gravitent autour de ces criminels d’envergure sont aussi dans la ligne de mire des forces de l’ordre.- “Equipes” de complices -Dans le dossier de Mohamed Amra, 22 complices présumés étaient toujours en garde à vue mercredi soir. Tout ou partie de ces 22 personnes pourraient être présentés aux magistrats instructeurs jeudi ou vendredi en vue d’une mise en examen.Vingt-huit personnes au total ont été placées en garde à vue depuis dimanche, mais six d’entre elles ont depuis été remises en liberté, selon le parquet de Paris. Par ailleurs, deux personnes ont été arrêtées au Maroc et une en Espagne ces derniers jours. Parmi les personnes arrêtées, se trouvent “une partie des suspects” des meurtres des deux agents pénitentiaires à Incarville (Eure) en mai 2024 lors de l’évasion de Mohamed Amra, a indiqué mercredi soir sur France 5 la procureure de Paris, Laure Beccuau.Les personnes interpellées ont des “profils extrêmement différents”, a également souligné la procureure. “On peut considérer qu’autour de lui, M. Amra a su recruter une équipe de fidèles qui ont su recruter des gens avec des spécialisations: vol de véhicules, maquillage, téléphonie…”, a-t-elle détaillé.”Chacun a eu un moment ou à un autre son rôle dans cette fuite, cette évasion”, a-t-elle ajouté. Au cours des neuf mois d’investigations, les enquêteurs, avec en premier rang l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) ont cherché à identifier l’ensemble des personnes ayant pu aider à la préparation, à l’évasion puis à la dissimulation de M. Amra. L’exploitation de nouveaux éléments récoltés en perquisition, puis les probables présentations des suspects aux juges d’instruction devraient permettre d’éclaircir le rôle de chacun.L’évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville pour le libérer, tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ).Avant son évasion, il était déjà mis en examen dans deux informations judiciaires de nature criminelle. Et d’après l’IGJ, la justice le soupçonnait aussi d’être “impliqué dans cinq autres procédures” judiciaires.clw-mk-tll-edy-mby/asl/as

Immigration: Bayrou menace de remettre en cause les accords de 1968 avec l’Algérie

Pas de volonté d'”escalade” avec l’Algérie, mais une menace de remettre en cause les accords de 1968: François Bayrou a réuni mercredi un comité interministériel sur l’immigration, sur fond de tensions croissantes avec Alger, ravivées avec l’attentat de Mulhouse.S’exprimant devant la presse à l’issue de ce comité, qui a rassemblé à Matignon une partie de son gouvernement, le Premier ministre a assuré qu’il ne voulait pas d'”escalade” avec l’Algérie.”Mais notre idée est que personne n’ignore la volonté du gouvernement français de ne pas accepter que perdure une situation aussi dommageable pour les relations entre l’Algérie et la France et pour la société française”, a ajouté M. Bayrou.Annoncé fin janvier puis reporté, ce comité interministériel s’est tenu quatre jours après l’attaque au couteau à Mulhouse (Haut-Rhin), perpétrée par un Algérien en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Une personne a été tuée et six autres blessées.”Les victimes (…) sont les victimes directes du refus d’application” des accords de 1968 entre Paris et Alger, a déploré le chef du gouvernement, précisant que l’assaillant avait été présenté “quatorze fois” aux autorités algériennes qui ont toujours refusé de le reprendre.La France, a-t-il indiqué, va demander à Alger “que soit réexaminée la totalité des accords et la manière dont (ils) sont exécutés”, dans un délai d'”un mois, six semaines”.”Pendant ce temps, va être présenté au gouvernement algérien une liste +d’urgence+ de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays et que nous considérons comme particulièrement sensibles”, a-t-il ajouté, sans en préciser le nombre.”S’il n’y avait pas de réponse au bout du chemin, il n’y a pas de doute que c’est la dénonciation des accords qui serait la seule issue possible”, même si “ce n’est pas celle que nous souhaitons”, a encore prévenu le Premier ministre. Les accords de 1968, qui donnent un statut particulier unique pour les Algériens, ont déjà été révisés à trois reprises depuis 1968. Paris et Alger avaient convenu en 2022 de les modifier une nouvelle fois, mais sans concrétisation à ce jour.Sur l’immigration irrégulière, François Bayrou a évoqué la généralisation de la “force frontière” déjà expérimentée à la frontière franco-italienne, regroupant la police, la gendarmerie et les douanes.Quant à l’immigration régulière, il a demandé un “audit interministériel” sur la “politique de délivrance des visas” par la France aux inspections générales de la police et des Affaires étrangères. Délivrance qui “tiendra compte de la qualité de la coopération migratoire des pays d’origine”.”Le travail, la langue et l’acceptation de nos principes. Voilà les trois éléments qui permettent que l’intégration ait lieu pour ceux qui sont sur notre sol légalement”, a-t-il résumé.- “Étonnement” d’Alger -Autour du chef du gouvernement, les ministres Élisabeth Borne (Éducation), Gérald Darmanin (Justice), Bruno Retailleau (Intérieur), Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail), Yannick Neuder (Santé) ou encore Patricia Mirallès (Anciens combattants) ont également abordé la transposition du Pacte européen asile et migration, adopté en mai et censé entrer en vigueur mi-2026.Ce texte prévoit un durcissement du “filtrage” aux frontières et un mécanisme de solidarité entre les 27. Mais la crise avec Alger a été au centre des attentions.Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a révélé mardi que des “mesures de restriction de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens” avaient été prises, ajoutant mercredi qu’elles dataient d'”il y a quelques semaines”, donc avant l’attentat. Elles concernent “quelques centaines de personnes”, a précisé François Bayrou. Ces mesures ont suscité “l’étonnement” des autorités algériennes qui ont dénoncé une nouvelle “provocation”. Les relations entre Paris et Alger se sont détériorées depuis l’été 2024 avec l’annonce de l’appui de la France au plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental. Et les rapports se sont encore tendus ces dernières semaines avec la détention de l’écrivain Boualem Sansal et l’arrestation en France de plusieurs influenceurs algériens pour apologie de la violence.Mercredi soir, le Conseil de la nation, équivalent du Sénat en Algérie, a annoncé la “suspension de ses relations” avec le Sénat français, pour protester contre la visite de son président Gérard Larcher au Sahara occidental.Quant à Boualem Sansal, François Bayrou a réaffirmé sa “grande inquiétude” concernant “la santé et les pressions” exercées sur l’écrivain franco-algérien.bat-gbh-are-bpa/sde/mpm

Roumanie : inculpation du candidat d’extrême droite Calin Georgescu

Soupçonné d’avoir bénéficié d’une ingérence russe pendant l’élection présidentielle roumaine en novembre, finalement annulée, le candidat d’extrême droite arrivé en tête du premier tour Calin Georgescu a été inculpé mercredi et placé sous contrôle judiciaire.”Le procureur a ordonné l’ouverture de poursuites pénales” à son encontre au titre de fausses déclarations sur le financement de sa …

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Roumanie : inculpation du candidat d’extrême droite Calin Georgescu

Soupçonné d’avoir bénéficié d’une ingérence russe pendant l’élection présidentielle roumaine en novembre, finalement annulée, le candidat d’extrême droite arrivé en tête du premier tour Calin Georgescu a été inculpé mercredi et placé sous contrôle judiciaire.”Le procureur a ordonné l’ouverture de poursuites pénales” à son encontre au titre de fausses déclarations sur le financement de sa campagne et sur son patrimoine, ainsi que pour de multiples autres chefs, a annoncé le parquet.Tandis que ses partisans se massaient devant les locaux du parquet en criant “Georgescu président !”, des perquisitions ont eu lieu aux quatre coins de la Roumanie. La police avait interpellé Calin Georgescu plus tôt dans la journée, interceptant sa voiture pour le conduire sous bonne escorte au bureau du procureur général.Selon le communiqué du parquet, il doit désormais faire face à toute une liste d’accusations. Parmi celles-ci figurent l’incitation à des actions anticonstitutionnelles, la communication de fausses informations, l’organisation d’un groupe raciste et l’apologie de crimes de guerre.- “Inventions” -Autant d'”inventions”, selon Calin Georgescu, 62 ans, qui visent à “justifier le vol des élections” et à l’empêcher de se présenter à nouveau au scrutin, prévu pour avoir lieu en mai prochain. A sa sortie dans la soirée, il a fustigé un “système corrompu à l’agonie”, dont “l’initiative désespérée” de l’inculper a été décidée “avec Bruxelles”. Il a dit compter sur le soutien des États-Unis. Placé sous contrôle judiciaire, selon une source judiciaire, il a désormais les obligations suivantes : il ne doit pas quitter la Roumanie, utiliser ses comptes sur les réseaux sociaux ni porter une arme et devra pointer régulièrement auprès de la police.Le milliardaire américain Elon Musk a écrit sur X que “la personne” qui avait “recueilli le plus de voix à l’élection” venait d’être “arrêtée”. “C’est n’importe quoi”, a-t-il tranché. Il avait déjà à plusieurs reprises pris position pour Calin Georgescu ces dernières semaines.L’inculpation a fait aussi dire au Premier ministre social-démocrate roumain Marcel Ciolacu sur X que dans l’actuel contexte électoral, la justice a “le devoir de présenter au public des preuves extrêmement solides”, un “candidat potentiel” étant “impliqué”.Dans le camp de M. Georgescu, l’autre figure nationale de l’extrême droite roumaine, George Simion, réclame des Roumains qu’ils ne “restent pas les bras croisés” devant ce “coup d’État” et affluent devant les locaux du parquet. Jusqu’alors peu connu, Calin Georgescu était arrivé en tête du premier tour à l’élection présidentielle du 24 novembre. Fait rare dans l’Union européenne (UE), la Cour constitutionnelle avait annulé ce scrutin à la suite d’allégations d’ingérence russe.Il est soupçonné d’avoir bénéficié d’une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok. La Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête.En janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait refusé de suspendre l’annulation du scrutin après sa requête.