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Les corps de quatre otages israéliens restitués, un bus de prisonniers palestiniens arrive en Cisjordanie

Le Hamas a restitué dans la nuit de mercredi à jeudi quatre corps d’otages israéliens morts à Gaza, une restitution suivie par le transfert de prisonniers palestiniens vers la Cisjordanie occupée, Israël ayant promis de libérer un nouveau groupe de plus de 600 détenus dans le cadre de l’accord de trêve à Gaza qui expire samedi.Un bus transportant des détenus palestiniens libérés est arrivé à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où les ex-prisonniers ont été accueillis par une foule en liesse, a constaté un journaliste de l’AFP.Portant le traditionnel keffieh et des vestes pour couvrir leurs uniformes de prison, les prisonniers libérés sont descendus du bus devant une foule compacte qui les a acclamés, avant de se soumettre à un rapide bilan de santé.Auparavant, un responsable sécuritaire israélien avait indiqué à l’AFP que “les quatre corps” d’otages israéliens avaient été à la Croix-Rouge à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.Israël a ensuite confirmé avoir réceptionné les cercueils de “quatre otages tombés” et indiqué avoir entamé le processus d’identification.Il s’agit du dernier échange prévu dans le cadre de la première phase de la trêve négociée via la médiation de trois pays — Qatar, Egypte, Etats-Unis — et entrée en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza après quinze mois de guerre.Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait exigé que la remise se fasse “sans cérémonies du Hamas”, contrairement aux précédents échanges.Selon les médias israéliens, les quatre otages dont les corps devaient être restitués sont Ohad Yahalomi, Tsachi Idan, Itzik Elgarat et Shlomo Mansour, confirmant ainsi les identités publiées plus tôt par le Hamas.Deux responsables du mouvement islamiste palestinien ont affirmé à l’AFP que 625 prisonniers palestiniens seraient libérés en échange.Selon un de ces sources, il s’agit de 602 Palestiniens qui auraient dû sortir de prison le 22 février en échange de six Israéliens relâchés par le Hamas, et de 23 femmes et mineurs.Israël avait annulé au dernier moment les sorties de prison prévues samedi dernier, exigeant la fin des “cérémonies humiliantes” organisées par le Hamas quasiment à chaque remise d’otages.Ces mises en scène, avec des otages exhibés sur des podiums face à des foules de Gazaouis, ont été dénoncées à plusieurs reprises notamment par Israël, l’ONU et la Croix-Rouge.La première phase de la trêve doit s’achever le 1er mars. En incluant les restitutions de la nuit, elle a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés. Environ 1.100 Palestiniens avaient été libérés jusqu’ici, sans compter le dernier échange.- “Beaucoup de progrès” -L’incertitude pèse sur la suite du cessez-le-feu: les termes de la deuxième étape, censée débuter le 2 mars et déboucher sur la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages encore retenus à Gaza, n’ont toujours pas été négociés.Mercredi encore, l’armée israélienne a indiqué avoir frappé des postes de lancement de projectiles à Gaza, après avoir identifié plus tôt un tir, retombé dans le territoire palestinien. Mardi soir, l’émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a cependant fait état de “beaucoup de progrès” en vue d’une reprise des pourparlers. Il a annoncé qu’Israël envoyait une équipe de négociateurs “soit à Doha soit au Caire, où les négociations vont commencer”.Israël n’a pas confirmé cette information.Le Hamas s’était auparavant dit prêt à remettre à Israël tous les otages restant “en une seule fois” durant cette deuxième phase. Avant l’échange de la nuit, sur les 251 otages enlevés le 7-Octobre en Israël, 62 étaient toujours retenus à Gaza, dont 35 morts, selon l’armée israélienne.- “Ils sont revenus, mais pas vivants” -En Israël, des dizaines de milliers de personnes ont salué mercredi le long des routes le passage du cortège funéraire de Shiri Bibas et ses deux petits garçons, tués en captivité à Gaza et devenus le symbole de la tragédie des otages. La semaine dernière, le retour de leurs dépouilles avait profondément ému en Israël et au-delà.”Shiri, je vous demande pardon pour ne pas avoir pu vous protéger”, a lancé son époux, Yarden Bibas, libéré de Gaza le 1er février, dans son éloge funèbre empreint d’émotion, dans un cimetière près du kibboutz Nir Oz, dans le sud d’Israël, où la famille avait été enlevée.Lors des funérailles, la famille a demandé à tous les responsables israéliens d’assumer la responsabilité de la mort de leurs proches en captivité. “Ils auraient pu vous sauver mais ont préféré la vengeance”, a lancé Ofri Bibas, belle-sÅ“ur de Shiri.L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.215 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. Au total, 251 personnes avaient été enlevées.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Procès Le Scouarnec: l’ex-épouse n’a rien vu et ne veut toujours rien voir

L’ex-épouse de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien jugé depuis trois jours à Vannes pour des violences sexuelles sur 299 patients, souvent mineurs, ne se doutait pas des penchants pédophiles de son mari, n’a rien vu et ne veut toujours rien voir.Au cours d’une très longue audition parfois difficilement audible en raison de problèmes respiratoires, cette femme de 71 ans a été soumise mercredi à un feu roulant de questions par la cour criminelle du Morbihan.Confrontée aux extraits de carnets de Joël Le Scouarnec laissant penser qu’elle était avertie dès 1996 de son attirance sexuelle pour les enfants, Marie-France maintient n’avoir jamais rien su avant 2017, quand son mari, dont elle était séparée à l’époque, a été interpellé pour le viol d’une fillette de six ans. Le divorce a été prononcé en 2023.Pressée de questions, l’ex-épouse, vêtue de sombre et visiblement coiffée d’une perruque, persiste, s’agace et se plaint d’être malmenée: “je ne sais pas”, “je ne me souviens pas”…”C’est facile après de dire, vous auriez dû faire ça”, s’emporte-t-elle.”Il n’y a rien qui pouvait me laisser le penser. Rien, rien, rien (…) Je n’ai jamais eu de doutes”, a lancé la septuagénaire, accusant même certaines de ses nièces de “mentir” sur des violences sexuelles commises par l’ex-chirurgien.”Jusqu’à l’âge adulte, elle était toujours pendue au cou de mon mari”, a-t-elle déclaré à propos de l’une d’elles, la qualifiant de “petite fille tortueuse”.- Démentis -Elle a aussi assuré ne “jamais” avoir entendu que M. Le Scouarnec avait été condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques à quatre mois de prison avec sursis, malgré plusieurs affirmations en ce sens auprès des enquêteurs en 2017, lors de l’arrestation de M. Le Scouarnec.Comme les trois petits singes, elle ne voit rien, n’entend rien et ne dit rien non plus.”Je n’ai jamais dit ça”, a-t-elle assuré, disant même avoir été menacée à l’époque par un gendarme. La cour insiste pour lui montrer des photos d’une jeune nièce nue endormie, prises par Joël Le Scouarnec, ou encore un photomontage à caractère sexuel avec le visage d’un de ses fils, effectué là encore par l’ex-chirurgien. Il faut “la mettre en face de certaines réalités”, appuie l’avocat général, Stéphane Kellenberger.Marie-France refuse de les regarder, comme elle refuse de prendre connaissance de certains écrits de sa main relatant les violences sexuelles qu’il inflige à des enfants. “J’ai envie de dormir la nuit”, a-t-elle dit, affirmant avoir été elle-même violée deux fois par des oncles dans son enfance et une fois par un conjoint à l’âge adulte.”C’est abject”, s’exclame-t-elle un peu plus tard, en entendant son ex-mari écrire comme il s’est exhibé devant leur petite-fille âgée de deux ans.Comment n’a-t-elle rien vu ? Marie-France cite d’abord son “hyperactivité”, puis tente “je crois que je ne vois pas le mal”. “C’est tellement énorme, c’est impensable, inconcevable que mon mari puisse avoir fait tout ça”, explique-t-elle. Si elle avait su, elle jure qu’elle aurait traîné son mari “directement à la gendarmerie”. Mais elle rejette la responsabilité sur les autres, comme la mère des nièces violentées par son époux: “si ma belle soeur avait parlé, on n’en serait pas là!”Invitée à avoir un mot de compassion pour les victimes, elle répond en mentionnant les viols dont elle-même dit avoir été victime, enfant puis avec un compagnon en 2013. Elle parle aussi des viols commis sur l’un de ses fils par le père de Joël Le Scouarnec quand il avait entre 5 et 10 ans. Dans le box, son ex-mari, crâne chauve entouré de cheveux blancs et lunettes cerclées, baisse souvent les yeux, le visage fermé, en écoutant les débats.”Je crois qu’il faut qu’il reste en prison (…) après tout ce qu’il a fait”, dit Marie-France, qui dit ne plus l’aimer mais a continué à lui rendre visite en prison.A l’issue de son audition, son ex-mari s’adresse à elle et lui demande pardon, comme à chacun des membres de sa famille jusque-là.- Maison insalubre -En début d’audience, le frère de Joël Le Scouarnec, Patrick Le Scouarnec avait accusé Marie-France d’avoir été “au courant” des agissements pédocriminels de son mari “et elle n’a rien fait”.Elle “aurait pu faire en sorte que mon frère soit interpellé” avant 2017, date de son interpellation, avait affirmé le frère cadet de Joël Le Scouarnec, sans toutefois en avoir de “preuves”.L’ex-chirurgien a été condamné par les assises de Saintes en 2020 à 15 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces. D’autres violences sexuelles, dont certaines sur une autre nièce, n’ont pas été jugées car prescrites.A Jonzac (Charente-Maritime), avant son interpellation en 2017 pour le viol de sa voisine de six ans -qui a mené à la saisie de carnets et fichiers où le médecin notait scrupuleusement le nom de ses victimes et les violences sexuelles qu’il leur avait imposées entre 1989 et 2014 dans différents hôpitaux-, le médecin “dormait sur un canapé” dans une maison insalubre, assure son frère.

Retour en prison pour Mohamed Amra, soumis à un régime strict d’isolement

Mohamed Amra, le narcotrafiquant remis à la France mardi après neuf mois de cavale et son arrestation en Roumanie, a passé une première journée mercredi dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) à l’issue de sa mise en examen dans l’enquête sur sa sanglante évasion.L’homme âgé de 30 ans y est confronté à “des consignes d’extrême fermeté”, a assuré à la presse le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Il est soumis à une “heure de promenade par jour, seul, sans jamais croiser un autre détenu” et “deux heures de communication téléphoniques” qui seront “écoutées par les services de renseignement”. Pour ses proches ou son avocat, il a le droit à “trois visites par semaine, extrêmement contrôlées, avec des fouilles systématiques”.Présentées comme exceptionnelles par le ministre, la plupart de ces mesures sont toutefois déjà appliquées aux autres détenus à l’isolement, ont souligné auprès de l’AFP des sources proches du dossier.Arrêté sous mandat d’arrêt européen, Mohamed Amra a été transféré de Roumanie en France mardi sous haute sécurité, avant d’être mis en examen dans la soirée au tribunal de Paris pour meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.- “Dignité” -Dans des affaires judiciaires, “l’isolement peut être justifié, mais il doit se faire dans le respect d’une dignité qu’on doit maintenir”, avait déclaré dans la foulée à la presse l’avocat de Mohamed Amra, Hugues Vigier.Depuis son évasion, le cas Amra a sans cesse été invoqué par le garde des Sceaux pour justifier la création d’une nouvelle prison en juillet, destinée aux trafiquants de stupéfiants et fondée sur un nouveau régime carcéral d’isolement inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.Premier objectif: mieux surveiller et comprendre le degré de dangerosité des “17.000 narcotrafiquants” qui dorment “aujourd’hui dans les prisons françaises et “isoler de l’extérieur les 600-700 détenus les plus dangereux”, a réaffirmé mercredi M. Darmanin.Le ministre veut par exemple que ces détenus considérés particulièrement sensibles, déjà mis à l’écart à l’isolement, ne puissent plus être extraits de prison pour être interrogés ou signer des documents, mais aient recours à la visioconférence.Ceux qui gravitent autour de ces criminels d’envergure sont aussi dans la ligne de mire des forces de l’ordre.- Complices “extrêmement différents” -Dans le dossier de Mohamed Amra, une vingtaine de complices présumés étaient toujours en garde à vue mercredi soir.Trois personnes ont été remises en liberté dans la soirée, portant à 19 le nombre de personnes en garde à vue, a affirmé à l’AFP une source proche du dossier. En début de soirée, interviewée sur France 5, la procureure de Paris Laure Beccuau avait de son côté indiqué que 22 gardes à vue étaient encore en cours.Une première vague de suspects – “une dizaine” selon le parquet – doit ainsi être présentée jeudi aux trois magistrats instructeurs en vue de leur éventuelle mise en examen.Par ailleurs, deux personnes ont été arrêtées au Maroc et une en Espagne ces derniers jours. Les formalités d’extradition ou de remise à la France “sont en cours”, selon le parquet. Parmi les personnes arrêtées, se trouvent “une partie des suspects” des meurtres des deux agents pénitentiaires à Incarville (Eure) en mai 2024 lors de l’évasion de Mohamed Amra, a indiqué Laure Beccuau.Les personnes interpellées ont des “profils extrêmement différents”, a souligné la procureure. “On peut considérer qu’autour de lui, M. Amra a su recruter une équipe de fidèles qui ont su recruter des gens avec des spécialisations: vol de véhicules, maquillage, téléphonie…”, a-t-elle détaillé.”Chacun a eu un moment ou à un autre son rôle dans cette fuite, cette évasion”, a-t-elle ajouté. Au cours des neuf mois d’investigations, les enquêteurs, avec en premier rang l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) ont cherché à identifier l’ensemble des personnes ayant pu aider à la préparation, à l’évasion puis à la dissimulation de M. Amra. L’évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville pour le libérer, tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ).Avant son évasion, il était déjà poursuivi dans deux informations judiciaires criminelles. Et d’après l’IGJ, la justice le soupçonnait aussi d’être “impliqué dans cinq autres procédures” judiciaires.clw-mk-tll-edy-mby/vgu

Le Hamas restitue les corps de quatre otages israéliens

Le Hamas a restitué dans la nuit de mercredi à jeudi quatre corps d’otages israéliens morts à Gaza, et a affirmé qu’en contrepartie Israël libérerait plus de 600 détenus palestiniens dans le cadre du fragile cessez-le-feu après quinze mois de guerre.Selon un responsable sécuritaire israélien, les quatre corps ont été remis par le Hamas à …

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