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Hong Kong: début du procès en appel de 12 militants pro-démocratie
Le procès en appel de douze militants pro-démocratie emprisonnés à Hong Kong pour subversion, qui contestent leurs peines prononcées fin 2024 lors du plus grand procès de sécurité nationale jamais organisé dans cette région du sud de la Chine, s’est ouvert lundi sous haute surveillance.Au total, 45 figures de l’opposition ont été condamnées à de la prison ferme pour avoir organisé en 2020 une élection primaire officieuse, qualifiée de complot par les autorités.Les membres de ce groupe hétéroclite d’ex-parlementaires, élus de quartier, universitaires ou syndicalistes, avaient été arrêtés lors d’une descente en 2021. Certains ont déjà passé plus de quatre ans derrière les barreaux.L’étau s’est considérablement resserré autour des adversaires du pouvoir local depuis l’imposition par Pékin d’une loi stricte sur la sécurité nationale, après les manifestations pro-démocratie massives de 2019.Les anciens députés du parlement local Leung Kwok-hung, Lam Cheuk-ting, Helena Wong et Raymond Chan font partie des 12 requérants qui contesteront leurs peines au cours d’audiences censées s’étaler sur dix jours.Parmi eux, le militant Owen Chow, 28 ans, a écopé de la plus lourde: sept ans et neuf mois de prison.Un 13e requérant, l’élu municipal Michael Pang a finalement retiré son appel lundi matin.Les militants sont accusés d’avoir organisé une primaire officieuse, espérant améliorer leurs chances d’obtenir la majorité législative. Ils espéraient ainsi forcer le gouvernement à accéder à leurs demandes, parmi lesquelles l’instauration du suffrage universel, sous peine d’un veto de son budget.Trois juges choisis par les autorités pour traiter les affaires de sécurité nationale ont évoqué un plan qui aurait provoqué une “crise constitutionnelle”.Selon l’avocat de la défense Erik Shum, un veto sur le budget est au contraire une forme de “contrôle et de régulation”, prévue par la mini-constitution hongkongaise et que les législateurs peuvent utiliser en dernier recours.M. Shum a ajouté que les parlementaires ne devraient pas avoir à répondre de leurs votes devant les tribunaux, en raison de la séparation des pouvoirs.Plusieurs dizaines de policiers étaient déployés devant le tribunal de West Kowloon, dans le nord du territoire, où le public faisait la queue pour assister au procès.”Ils ont fait un sacrifice (…) j’espère qu’ils comprennent que les Hongkongais ne les ont pas oubliés”, a expliqué un homme se présentant comme M. Chow, trentenaire et travaillant dans le secteur hospitalier.M. Chan, un retraité de 66 ans, a dit se sentir “sans défense” à cause de ce procès, estimant que l’intérêt du public faiblirait après quelques jours.”Je n’attends pas de résultat (positif), mais je veux les soutenir”, a-t-il ajouté.- Acquittement contesté -“Le seul moyen de rétablir l’image de la ville comme un endroit où les droits sont respectés et où les gens sont autorisés à exprimer librement leurs opinions, sans crainte d’être arrêtés, est d’annuler ces condamnations”, a déclaré la directrice d’Amnesty International pour la Chine, Sarah Brooks.Les Etats-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont estimé que ce procès mettait en lumière l’érosion des libertés et de l’opposition politique dans l’ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997.Au début de l’audience, les procureurs ont contesté l’acquittement en première instance de l’avocat Lawrence Lau. M. Lau est l’un des deux seuls membres des “47 de Hong Kong” à avoir été déclaré non-coupable.”Je n’ai jamais demandé la démission du chef de l’exécutif, je n’ai jamais demandé le veto sans distinction du budget”, a répondu M. Lau, en référence aux accusations portées contre les militants.Huit opposants, dont l’ex-journaliste devenue avocate Claudia Mo et le défenseur des droits LGBT+ Jimmy Sham, ont purgé leur peine et ont été libérés ces dernières semaines.En parallèle, l’un des derniers partis d’opposition encore actifs à Hong Kong, la Ligue des sociaux-démocrates (LSD), s’est officiellement dissous fin juin, face à ce que la formation a qualifié de “pression politique immense”.
Hong Kong: début du procès en appel de 12 militants pro-démocratie
Le procès en appel de douze militants pro-démocratie emprisonnés à Hong Kong pour subversion, qui contestent leurs peines prononcées fin 2024 lors du plus grand procès de sécurité nationale jamais organisé dans cette région du sud de la Chine, s’est ouvert lundi sous haute surveillance.Au total, 45 figures de l’opposition ont été condamnées à de …
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France: le défilé d’une armée “prête au combat” pour le 14-Juillet
Des militaires en treillis et casque lourd à bord de leurs blindés: le défilé du 14-Juillet à Paris a mis lundi en avant une armée “prête au combat”, au lendemain de la promesse d’Emmanuel Macron d’accroître encore les dépenses de défense face “à un monde plus brutal”.Organisé comme une “vraie opération militaire” selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon, le défilé reflète cette année la gravité des menaces pesant sur la sécurité du continent.”Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été si menacée”, a affirmé dimanche le président français Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés, en évoquant notamment la “menace durable” que fait peser la Russie sur le continent.La revue nationale stratégique publiée lundi postule qu'”il est désormais clair que nous entrons dans une nouvelle ère, celle d’un risque particulièrement élevé d’une guerre majeure de haute intensité en dehors du territoire national en Europe”.”Celle-ci impliquerait la France et ses alliés en particulier européens, à l’horizon 2030, et verrait notre territoire visé en même temps par des actions hybrides massives”, précise le document.- Drones et systèmes anti-aériens -En conséquence, malgré les efforts d’économie, la France compte renforcer son effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards supplémentaires l’année suivante, de sorte que le budget défense du pays aura quasiment doublé en dix ans, pour atteindre près de 64 milliards d’euros en 2027.Une augmentation des dépenses militaires que 72% des Français semblent prêts à soutenir, selon un sondage Odoxa – Backbone pour Le Figaro publié lundi.Lors du défilé sur la prestigieuse avenue parisienne des Champs-Elysées, l’armée française a voulu mettre en valeur sa “crédibilité opérationnelle” et sa “solidarité stratégique” avec ses partenaires.”L’armée de Terre défile en brigade bonne de guerre, c’est-à -dire prête au combat”, a ainsi expliqué sur la radio RTL le général Mizon.Des soldats de la 7e brigade blindée ont défilé en tenue de combat à bord de chars Leclerc, de canons automoteurs Caesar ou de blindés de combat VBCI, équipés de leur casque lourd et gilet pare-balles. Les drones ou les systèmes anti-aériens SAMP/T ont également été en vue.Paris se veut capable de déployer cette année si nécessaire une brigade – soit plus de 7.000 hommes avec toutes les munitions et la logistique – en dix jours. En 2027, l’ambition est de faire de même pour une division (plus de 20.000 hommes) en 30 jours.- Tête de morse  -Pour incarner les partenariats de la France ont défilé une compagnie belgo-luxembourgeoise, la force binationale franco-finlandaise, composant la force de réaction rapide de la Finul, la mission de l’ONU au Liban, ou encore l’équipage de la frégate Auvergne, qui a effectué plusieurs déploiements en Baltique et en Arctique afin de soutenir les opérations de l’Otan.Précédés de la Patrouille de France et du défilé aérien, plus de 450 militaires indonésiens, dont les musiciens d’un “drumband”, en uniforme bigarré et la tête couverte d’un casque de pilote, d’une tête de tigre, d’aigle, de morse ou de requin suivant leur corps d’appartenance, avaient ouvert le défilé devant le président français Emmanuel Macron et son homologue indonésien Prabowo Subianto, ainsi que l’émir du Koweït Mechal al-Ahmad al-Sabah.Paris a conclu un partenariat stratégique avec Jakarta pour peser dans la zone indo-pacifique.Des membres du service militaire volontaire (SMV) et du service militaire adapté (SMA) de Nouvelle-Calédonie, des dispositifs de formation et d’insertion dans l’emploi ont également été mis à l’honneur, alors qu’Emmanuel Macron dit vouloir donner “un nouveau cadre” pour que “la jeunesse ait l’occasion de servir”.Auparavant, au pied de l’Arc de Triomphe, le chef de l’Etat avait remis au président du Comité de la flamme, à l’occasion de son centenaire, un glaive servant à raviver chaque soir la flamme du soldat inconnu, représentant les combattants français tombés au combat.Les animations du défilé ont également célébré le centenaire du Bleuet de France, institution créée en 1925 pour oeuvrer à la solidarité avec le monde combattant en distribuant des bleuets en tissu.
Les exportations chinoises dopées en juin par la trêve commerciale
Les exportations chinoises ont bondi en juin, selon des données officielles publiées lundi, dépassant les prévisions des économistes après la conclusion par Washington et Pékin d’une trêve pour réduire leurs tensions commerciales.D’après les douanes chinoises, les exportations ont grimpé de 5,8% sur un an le mois dernier, dépassant les prévisions d’économistes sondés par l’agence Bloomberg, qui tablaient sur une hausse de 5%. Les importations ont également grimpé de 1,1%, là encore au-delà des anticipations du marché.Des chiffres cruciaux pour Pékin: les exportations chinoises, qui ont atteint des niveaux records l’an dernier, font office de moteur pour une économie nationale en perte de vitesse.L’Etat-parti chinois peine en effet à maintenir ses niveaux de croissance passés depuis la fin de la pandémie, en raison d’une longue crise du secteur immobilier, d’une consommation intérieure chroniquement faible et d’un chômage élevé chez les jeunes.La guerre commerciale avec les Etats-Unis déclenchée au début de l’année par le président américain Donald Trump a aggravé la situation. Mais le mois dernier, Washington et Pékin se sont accordés sur le cadre d’un accord lors de discussions à Londres, sans pour autant régler les différends persistants.Conséquence de cette précaire trêve, les exportations chinoises à destination des Etats-Unis ont augmenté de 32,4% en juin par rapport au mois précédent, avec quelque 38,2 milliards de dollars de marchandises expédiées vers la première économie mondiale.Zichun Huang, de Capital Economics, y voit un impact positif de la trêve commerciale sino-américaine. Pour un autre analyste, Zhiwei Zhang, ces chiffres montrent la dynamique engagée par les entreprises chinoises pour accélérer le rythme des cargaisons à destination des Etats-Unis, en prévision de futurs droits de douane réétablis après la fin de la pause actuelle.Et “la vigueur des exportations (…) devrait permettre de maintenir la croissance du PIB autour de l’objectif gouvernemental de 5% au deuxième trimestre”, qui doit être rendu public mardi, analyse l’économiste de Pinpoint Asset Management.Mais “les perspectives pour le second semestre de l’année restent incertaines”, ajoute-t-il.Pékin “espère que les Etats-Unis continueront de travailler avec la Chine dans la même direction”, a déclaré lundi le responsable des douanes chinoises, Wang Lingjun, lors d’une conférence de presse diffusée par la télévision publique CCTV.”Le chantage et la coercition ne mènent nulle part. Le dialogue et la coopération sont la bonne voie à suivre”, a-t-il ajouté.
Les exportations chinoises dopées en juin par la trêve commerciale
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Les forces syriennes déployées dans le sud après des heurts ayant fait 50 morts
Les forces syriennes ont été déployées lundi dans la province méridionale de Soueïda, théâtre d’affrontements entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes ayant fait au moins 50 morts selon une ONG.Ces nouvelles violences intercommunautaires viennent rappeler les défis sécuritaires auxquels fait face le pouvoir intérimaire d’Ahmad al-Chareh depuis qu’il a renversé le président Bachar al-Assad en décembre dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.Les heurts se poursuivent sporadiquement lundi dans certains villages de la province de Soueïda, ont indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et le site d’information local Suwayda 24.Ils ont éclaté dimanche au lendemain “de l’enlèvement d’un marchand de légumes druze par des bédouins armés qui ont installé des barrages sur la route reliant Soueïda à Damas”, a précisé l’OSDH. “L’incident a dégénéré” et les deux camps ont procédé à d’autres enlèvements, a-t-elle ajouté.Selon le site Suwayda 24, les hommes enlevés ont été libérés dimanche soir.Le ministère de la Défense, en coordination avec le ministère de l’Intérieur, a annoncé dans un communiqué le déploiement d'”unités militaires dans les zones touchées”, “l’ouverture de passages sûrs aux civils” ainsi que sa volonté de “mettre fin aux heurts rapidement et de manière décisive”.Dimanche, le ministre de l’Intérieur Anas Khattab a déclaré sur X que “l’absence d’institutions étatiques, militaires et sécuritaires, est une cause majeure des tensions persistantes à Soueïda”. “La seule solution est de réactiver (le rôle) des institutions pour assurer la paix civile.”- Autoroute Soueïda-Damas fermée -L’Observatoire a fait état d’un nouveau bilan de 50 morts et de dizaines de blessés lors des combats armés et des échanges de tirs d’obus dans la ville de Soueïda et d’autres villages de la province du même nom.Parmi eux figurent 34 druzes, dont deux enfants, 10 bédouins et six membres des forces de sécurité, a ajouté l’ONG en soulignant que l’autoroute reliant Damas à Soueïda était toujours fermée. La télévision d’Etat a confirmé un bilan de six morts parmi les forces syriennes. Le ministère de la Défense a, pour sa part, annoncé plus de 30 morts et une centaine de blessés.L’OSDH a affirmé que de fortes tensions couvaient depuis les heurts interconfessionnels en avril entre combattants druzes et forces de sécurité dans les zones druzes proches de Damas et à Soueïda, ayant fait plus de 100 morts.Des membres de tribus bédouines sunnites de Soueïda avaient participé aux affrontements au côté des forces de sécurité, a précisé l’ONG.A l’époque, des chefs locaux et religieux ont conclu des accords destinés à contenir l’escalade et à mieux intégrer les combattants druzes dans les institutions du pouvoir. En vertu de ces accords également, des combattants druzes assurent depuis mai la sécurité dans la province mais des membres des tribus bédouines armées sont présents dans plusieurs régions.Dimanche, le gouverneur de Soueïda, Moustapha al-Bakour, a appelé les habitants à “faire preuve de retenue” et des notables druzes ont réclamé une intervention des autorités.- Israël et les druzes -Avec quelque 700.000 habitants, la province de Soueïda abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité ésotérique issue de l’islam chiite.Les tensions entre druzes et bédouins sont anciennes et des violences éclatent sporadiquement entre les deux camps. Après la chute de Bachar al-Assad renversé par une coalition de factions rebelles islamistes sunnites, les violences début mars contre la communauté alaouite -plus de 1.700 morts- puis contre les druzes ont ébranlé la confiance dans la capacité du nouveau pouvoir à protéger les minorités.Après ces heurts, Israël, qui occupe depuis 1967 une partie du Golan syrien, a invoqué la protection des druzes pour justifier plusieurs frappes, dont une début mai près du palais présidentiel à Damas.Les druzes sont présents surtout en Syrie, au Liban et en Israël où quelque 152.000 d’entre eux sont recensés, selon les dernières données disponibles. Ce chiffre inclut les 24.000 druzes habitant la partie occupée du Golan, dont moins de 5% ont la nationalité israélienne.