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Concurrence: l’UE inflige des amendes à Apple et Meta, au risque d’irriter Trump

La Commission européenne a annoncé mercredi des sanctions financières contre les géants américains des technologies Apple et Meta (Facebook, Instagram) pour des infractions à la concurrence, malgré les tensions avec le président Donald Trump sur les droits de douane.Apple se voit infliger une amende de 500 millions d’euros pour des clauses abusives dans sa boutique d’application App Store, au détriment des fournisseurs d’applications et de leurs clients. Meta, géant des réseaux sociaux, devra payer 200 millions d’euros pour avoir enfreint une règle encadrant l’usage des données personnelles.Ces sanctions sont les premières prononcées dans le cadre du nouveau règlement européen sur les marchés numériques (DMA), entré en vigueur l’an dernier pour mettre fin aux abus de position dominante des géants de la tech.Elles interviennent un an après l’ouverture de procédures contre les deux groupes californiens, mais surtout à un moment délicat pour les relations transatlantiques.L’Union européenne est en effet en pleines négociations avec l’administration américaine pour obtenir la levée de droits de douane imposés par Donald Trump.Le locataire de la Maison Blanche dénonce régulièrement les taxes, amendes et contraintes réglementaires imposés par l’Europe aux services numériques américains.Le montant des amendes apparaît toutefois modéré par rapport à celles imposées jusqu’ici à la “big tech” par l’UE. Il ne devrait pas effrayer Apple et Meta qui ont respectivement affiché l’an dernier un bénéfice net annuel de 93,7 et 62,4 milliards de dollars (soit environ 82 et 55 milliards d’euros).La Commission affirme rechercher la mise en conformité des entreprises par le dialogue, la punition étant un moyen de dissuasion mais pas un objectif du règlement.La facture pourrait toutefois rapidement s’envoler si Apple et Meta ne faisaient pas preuve de bonne volonté. Les deux entreprises “sont tenues de se conformer aux décisions de la Commission dans un délai de 60 jours, faute de quoi elles s’exposent à des astreintes périodiques”, avertit la Commission.- “Message fort et clair” -Contrairement à l’usage, les annonces ont été faites par simple communiqué, sans conférence de presse de l’exécutif européen. “Les décisions d’aujourd’hui envoient un message fort et clair”, a affirmé la commissaire à la Concurrence, Teresa Ribera, dans un communiqué, qualifiant les sanctions de “fermes et équilibrées”.Apple s’est dit “injustement ciblé” et a annoncé aussitôt que le groupe ferait appel tout en poursuivant le dialogue avec les régulateurs. Meta a été encore plus virulent. “La Commission européenne tente de mettre des bâtons dans les roues d’entreprises américaines prospères tout en permettant aux entreprises chinoises et européennes d’opérer selon des normes différentes”, a affirmé Joel Kaplan, directeur des affaires internationales du groupe, ancien membre du Parti républicain et allié de Donald Trump.Apple est sanctionné pour des restrictions dans son magasin d’applications App Store. Selon la Commission, la marque à la pomme entrave la capacité des fournisseurs d’applications distribuées dans sa boutique en ligne à communiquer directement avec les utilisateurs finaux pour proposer éventuellement des tarifs inférieurs sur d’autres canaux. Meta est lui visé pour manquement à la règle qui le contraint à demander le consentement des utilisateurs afin de pouvoir combiner des données personnelles issues de ses différents services, comme Facebook et Instagram, à des fins de profilage publicitaire.Le groupe de Mark Zuckerberg a cependant proposé une modification de son offre pour se mettre en conformité, d’où une sanction financière inférieure à celle imposée à Apple. Cette proposition, actuellement étudiée par les services de la Commission, pourrait mettre fin à la procédure si elle est jugée satisfaisante.Apple et Meta, tout comme l’autre géant du secteur Alphabet (Google), font l’objet de multiples procédures pour abus de position de dominante, tant en Europe qu’aux Etats-Unis.Plus de 200 médias français, dont TF1, France Télévisions, Radio France ou Le Figaro, ont ainsi annoncé mercredi qu’ils attaquaient en justice Meta pour des “pratiques illégales” dans la publicité en ligne.Dans un autre dossier, la Commission a par ailleurs ouvert la porte jeudi à une nouvelle sanction contre Apple, en estimant, à titre préliminaire, qu’il ne respectait pas l’obligation d’offrir sur ses Iphone des alternatives à l’App Store.

La Chine va envoyer un nouvel équipage vers sa station spatiale

La Chine a dévoilé mercredi l’équipage, comprenant un astronaute chevronné, qui s’envolera cette semaine vers sa station spatiale Tiangong, un nouveau jalon dans son objectif d’envoyer une mission habitée vers la Lune d’ici 2030.La mission Shenzhou-20 décollera jeudi à 17H17 heure locale (09H17 GMT), depuis le centre de lancement de Jiuquan, dans le nord-ouest du pays, a annoncé mercredi l’agence spatiale chargée des vols habités (CMSA).L’équipe sera dirigée par Chen Dong, colonel de l’armée de terre de 46 ans, qui se rend pour la troisième fois dans l’espace après être devenu en 2022 le premier Chinois à avoir été en orbite pendant plus de 200 jours. Il conduira les astronautes Chen Zhongrui, ancien pilote de l’armée de l’air de 40 ans, et Wang Jie, 35 ans, premier astronaute originaire de Mongolie-Intérieure (nord de la Chine), qui se rendent pour la première fois dans l’espace.Ils y resteront pendant six mois.Mon objectif est “d’accompagner les deux nouveaux membres pour qu’ils progressent”, a déclaré mercredi Chen Dong lors d’une conférence de presse.”Nous contribuerons ainsi à bâtir une Chine forte dans le domaine spatial et à faire rayonner notre puissance scientifique”, a ajouté l’astronaute.Cette mission “posera une base technologique encore plus solide pour une mission habitée vers la Lune et les tâches qui suivront”, a déclaré Zhou Yaqiang, un haut responsable technologique du CMSA.Une équipe de l’AFP a pu accéder mercredi au site de lancement dans le cadre d’une visite officielle.La fusée trônait sur son piédestal bleu ciel au milieu d’un paysage désertique, entourée des drapeaux nationaux et de slogans patriotiques.Des travailleurs en combinaison bleue s’affairaient autour de la fusée, au milieu du brouhaha des machines.- Rivalité technologique -Le président Xi Jinping a donné un coup d’accélérateur au “rêve spatial” de la Chine, avec l’objectif d’envoyer un équipage chinois sur la Lune d’ici à 2030 puis d’y construire une base lunaire. L’Etat-parti a injecté des milliards d’euros dans son programme spatial afin de rattraper les Etats-Unis et la Russie, alimentant son objectif de devenir la plus grande puissance technologique mondiale.Malgré des développements à un rythme “impressionnant”, la Chine “accuse toujours un retard certain sur les Etats-Unis”, note Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l’Institut français des relations internationales (IFRI).Mais le président américain Donald Trump “pourrait toutefois apporter un certain avantage à Pékin en réduisant les budgets consacrés à la recherche et à certains programmes” spatiaux américains, ajoute l’expert.Point d’orgue du programme spatial chinois, la station Tiangong, dont le module central a été lancé en 2021, est occupée par des équipes de trois astronautes renouvelées tous les six mois.La précédente mission, Shenzhou-19, doit s’achever le 29 avril.- Astronaute étranger -La nouvelle équipe poursuivra notamment des expériences en physique et sur les sciences de la vie, et devra également installer des dispositifs de protection contre les débris spatiaux.Elle embarquera pour la première fois des planaires, des vers plats aquatiques connus pour leurs capacités de régénération.”Les résultats pourraient contribuer à résoudre les problèmes liés aux blessures subies en milieu spatial”, a précisé Lin Xiqiang.La Chine est exclue de la Station spatiale internationale depuis 2011, date à laquelle les États-Unis ont interdit à la NASA de collaborer avec Pékin. Pékin cherche depuis à rallier d’autres pays à son programme spatial.En février, la Chine et le Pakistan ont ainsi signé un accord ouvrant la voie à l’arrivée du premier astronaute étranger à bord de la station spatiale Tiangong.A l’issue de ce processus, “deux astronautes pakistanais seront sélectionnés pour venir en Chine suivre un entraînement”, a confirmé mercredi la CMSA. 

Iles Eparses, colonisation, contrats: Emmanuel Macron à Madagascar

Le président Emmanuel Macron est arrivé mercredi à Madagascar pour une visite de deux jours visant à renforcer les liens bilatéraux mais aussi la place de la France dans l’océan Indien, en dépit de contentieux persistants hérités de la colonisation.Accompagné de son épouse Brigitte, il a été accueilli par des danses traditionnelles et des enfants agitant des drapeaux des deux pays. C’est le premier président français depuis Jacques Chirac en 2005 à se rendre dans l’ancienne colonie qui reste un important pays francophone de 30 millions d’habitants.Emmanuel Macron doit s’entretenir puis déjeuner avec son homologue Andry Rajoelina, avant des signatures d’accords et des rencontres avec des jeunes et des chefs d’entreprises.La capitale malgache a fait place nette. Les plus pauvres ont été priés d’abandonner les trottoirs et tunnels où ils vivent et les rues vidées de leurs marchands ambulants.La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie dans cette partie de l’océan Indien, entend de son côté consolider ses ambitions de puissance régionale.Madagascar revendique les îles Eparses tout comme les Comores revendiquent l’archipel de Mayotte, deux territoires restés français lors des indépendances en Afrique. Ces deux territoires occupent une position stratégique dans le canal du Mozambique, une voie de transit majeure pour le commerce international, riche en hydrocarbures.- Barrage -“Ces demandes de rétrocession, c’est un enjeu d’identité nationale, d’accès aux ressources et puis c’est un moyen de pression pour obtenir autre chose” de la France, résume Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l’université Paris-Nanterre.Les îles Éparses seront “évoquées”, a indiqué l’Elysée. Paris privilégie une solution de type “cogestion”. Des souverainistes malgaches souhaitent à l’inverse que le président Rajoelina remette la question de la rétrocession sur la table, comme celle obtenue des Britanniques par l’île Maurice pour l’archipel des Chagos en 2024.La France – qui était son premier client et troisième fournisseur en 2024 – et Madagascar veulent renforcer leurs échanges commerciaux et investissements, souligne l’Elysée.Un accord devrait ainsi être signé pour l’entrée du géant de l’électricité français EDF au capital de la Compagnie générale d’hydroélectricité (CGHV) malgache, a appris l’AFP auprès d’une source proche du dossier. Avec à la clé un ambitieux projet de barrage, comprenant une retenue de 15 millions de mètres cubes, destiné à démultiplier la production d’électricité du pays.La question mémorielle liée à la colonisation reste aussi au coeur de la relation franco-malgache. Le président Macron s’est ainsi engagé en faveur de la restitution de biens culturels.- Mémoire -Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, ne sera toutefois pas restitué comme prévu à l’occasion de la visite.Des descendants du roi s’opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille a en outre demandé que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré avant d’accueillir dignement les restes humains.Les Malgaches réclament des gestes mémoriels plus forts de Paris. Comme la mise en place “d’une commission, comme celle lancée au Cameroun, pour faire toute la lumière sur ce qu’on appelle les violences coloniales”, relève Jeannot Rasoloarison, historien à l’université d’Antananarivo.Le président français va plaider pour une plus grande coopération économique, sanitaire, maritime et de sécurité entre La Réunion, Mayotte et les Etats insulaires de la région.Il défendra jeudi l’intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l’océan Indien (COI), à l’occasion du cinquième sommet de l’organisation intergouvernementale dans la capitale malgache.”La France tout entière a vocation à avoir sa place dans la COI”, a martelé lundi le président à Mayotte, alors que seul le département de La Réunion y est aujourd’hui représenté.

Iles Eparses, colonisation, contrats: Emmanuel Macron à Madagascar

Le président Emmanuel Macron est arrivé mercredi à Madagascar pour une visite de deux jours visant à renforcer les liens bilatéraux mais aussi la place de la France dans l’océan Indien, en dépit de contentieux persistants hérités de la colonisation.Accompagné de son épouse Brigitte, il a été accueilli par des danses traditionnelles et des enfants agitant des drapeaux des deux pays. C’est le premier président français depuis Jacques Chirac en 2005 à se rendre dans l’ancienne colonie qui reste un important pays francophone de 30 millions d’habitants.Emmanuel Macron doit s’entretenir puis déjeuner avec son homologue Andry Rajoelina, avant des signatures d’accords et des rencontres avec des jeunes et des chefs d’entreprises.La capitale malgache a fait place nette. Les plus pauvres ont été priés d’abandonner les trottoirs et tunnels où ils vivent et les rues vidées de leurs marchands ambulants.La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie dans cette partie de l’océan Indien, entend de son côté consolider ses ambitions de puissance régionale.Madagascar revendique les îles Eparses tout comme les Comores revendiquent l’archipel de Mayotte, deux territoires restés français lors des indépendances en Afrique. Ces deux territoires occupent une position stratégique dans le canal du Mozambique, une voie de transit majeure pour le commerce international, riche en hydrocarbures.- Barrage -“Ces demandes de rétrocession, c’est un enjeu d’identité nationale, d’accès aux ressources et puis c’est un moyen de pression pour obtenir autre chose” de la France, résume Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l’université Paris-Nanterre.Les îles Éparses seront “évoquées”, a indiqué l’Elysée. Paris privilégie une solution de type “cogestion”. Des souverainistes malgaches souhaitent à l’inverse que le président Rajoelina remette la question de la rétrocession sur la table, comme celle obtenue des Britanniques par l’île Maurice pour l’archipel des Chagos en 2024.La France – qui était son premier client et troisième fournisseur en 2024 – et Madagascar veulent renforcer leurs échanges commerciaux et investissements, souligne l’Elysée.Un accord devrait ainsi être signé pour l’entrée du géant de l’électricité français EDF au capital de la Compagnie générale d’hydroélectricité (CGHV) malgache, a appris l’AFP auprès d’une source proche du dossier. Avec à la clé un ambitieux projet de barrage, comprenant une retenue de 15 millions de mètres cubes, destiné à démultiplier la production d’électricité du pays.La question mémorielle liée à la colonisation reste aussi au coeur de la relation franco-malgache. Le président Macron s’est ainsi engagé en faveur de la restitution de biens culturels.- Mémoire -Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, ne sera toutefois pas restitué comme prévu à l’occasion de la visite.Des descendants du roi s’opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille a en outre demandé que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré avant d’accueillir dignement les restes humains.Les Malgaches réclament des gestes mémoriels plus forts de Paris. Comme la mise en place “d’une commission, comme celle lancée au Cameroun, pour faire toute la lumière sur ce qu’on appelle les violences coloniales”, relève Jeannot Rasoloarison, historien à l’université d’Antananarivo.Le président français va plaider pour une plus grande coopération économique, sanitaire, maritime et de sécurité entre La Réunion, Mayotte et les Etats insulaires de la région.Il défendra jeudi l’intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l’océan Indien (COI), à l’occasion du cinquième sommet de l’organisation intergouvernementale dans la capitale malgache.”La France tout entière a vocation à avoir sa place dans la COI”, a martelé lundi le président à Mayotte, alors que seul le département de La Réunion y est aujourd’hui représenté.

La dépouille du pape est arrivée à Saint-Pierre pour l’hommage des fidèles

Escortée par des dizaines de cardinaux et des gardes suisses en uniforme chamarré, la dépouille du pape François est arrivée mercredi matin sous les ors de la basilique Saint-Pierre, où les fidèles pourront lui rendre un dernier hommage avant les funérailles de samedi en présence de nombreux chefs d’Etat.Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, une lente procession a accompagné le cercueil depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu’à sa mort, vers la monumentale basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange. Marchant au pas, la procession s’est étirée sur les ruelles pavées du plus petit Etat du monde. Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient sur le chemin du long cortège.Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.Après avoir parcouru l’allée centrale de la basilique, le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, a été installé devant le maître-autel de la basilique, lui-même surmonté du monumental baldaquin en bronze du Bernin, chef d’Å“uvre de l’art baroque tout juste restauré.- “Homme bon” -Rupture avec la tradition, il ne repose pas sur un catafalque mais est posé à même le sol, à la demande expresse de Jorge Bergoglio qui aspirait à plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.Pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille: mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00). Mercredi dès l’aube, des centaines de fidèles étaient déjà massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourant accessible qu’à partir de 11H00 (09H00 GMT).Parmi eux, Anna Montoya, une étudiante mexicaine de 33 ans vivant à Rome, confie à l’AFP qu’elle considérait le pape comme “un membre de sa famille””Je devais venir, j’avais l’impression de le connaître, c’était un homme bon”, ajoute la jeune femme, qui porte une croix en or autour du cou.Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s’étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d’eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basillique.- Têtes couronnées -Les funérailles de François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre, où devraient converger des centaines de milliers de fidèles.Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d’Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l’Eglise catholique, qui se dérouleront sous haute sécurité.Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il viendrait, accompagné de sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique antimigrants.Le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky entendent également faire le déplacement. En revanche, le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ne prévoit pas de s’y rendre.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Olaf Scholz ont également annoncé leur venue, tout comme le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.Le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents. A l’issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté.La Pologne, pays à tradition catholique, observera un jour de deuil national le jour des funérailles, tandis qu’en Italie il a débuté mardi et durera jusqu’à samedi.- “Il ne souffre plus” -Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques a fait affluer des centaines de journalistes des quatre coins du monde à Rome. Les drapeaux jaune et blanc du Saint-Siège ont été mis en berne et une nouvelle prière publique a été organisée mardi soir place Saint-Pierre.Croisée en début de soirée sur cette place entourée de la fameuse colonnade du Bernin, une religieuse mexicaine, Maria Guadalupe Hernandez Olivo, confesse que pour elle ce choc a été “très dur”, même si le pape “se trouve dans un lieu meilleur et ne souffre plus”. “Dieu seul sait qui sera son successeur”, ajoute-t-elle.Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l’Histoire, sorti de l’hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l’avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

La dépouille du pape est arrivée à Saint-Pierre pour l’hommage des fidèles

Escortée par des dizaines de cardinaux et des gardes suisses en uniforme chamarré, la dépouille du pape François est arrivée mercredi matin sous les ors de la basilique Saint-Pierre, où les fidèles pourront lui rendre un dernier hommage avant les funérailles de samedi en présence de nombreux chefs d’Etat.Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, une lente procession a accompagné le cercueil depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu’à sa mort, vers la monumentale basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange. Marchant au pas, la procession s’est étirée sur les ruelles pavées du plus petit Etat du monde. Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient sur le chemin du long cortège.Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.Après avoir parcouru l’allée centrale de la basilique, le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, a été installé devant le maître-autel de la basilique, lui-même surmonté du monumental baldaquin en bronze du Bernin, chef d’Å“uvre de l’art baroque tout juste restauré.- “Homme bon” -Rupture avec la tradition, il ne repose pas sur un catafalque mais est posé à même le sol, à la demande expresse de Jorge Bergoglio qui aspirait à plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.Pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille: mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00). Mercredi dès l’aube, des centaines de fidèles étaient déjà massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourant accessible qu’à partir de 11H00 (09H00 GMT).Parmi eux, Anna Montoya, une étudiante mexicaine de 33 ans vivant à Rome, confie à l’AFP qu’elle considérait le pape comme “un membre de sa famille””Je devais venir, j’avais l’impression de le connaître, c’était un homme bon”, ajoute la jeune femme, qui porte une croix en or autour du cou.Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s’étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d’eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basillique.- Têtes couronnées -Les funérailles de François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre, où devraient converger des centaines de milliers de fidèles.Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d’Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l’Eglise catholique, qui se dérouleront sous haute sécurité.Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il viendrait, accompagné de sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique antimigrants.Le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky entendent également faire le déplacement. En revanche, le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ne prévoit pas de s’y rendre.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Olaf Scholz ont également annoncé leur venue, tout comme le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.Le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents. A l’issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté.La Pologne, pays à tradition catholique, observera un jour de deuil national le jour des funérailles, tandis qu’en Italie il a débuté mardi et durera jusqu’à samedi.- “Il ne souffre plus” -Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques a fait affluer des centaines de journalistes des quatre coins du monde à Rome. Les drapeaux jaune et blanc du Saint-Siège ont été mis en berne et une nouvelle prière publique a été organisée mardi soir place Saint-Pierre.Croisée en début de soirée sur cette place entourée de la fameuse colonnade du Bernin, une religieuse mexicaine, Maria Guadalupe Hernandez Olivo, confesse que pour elle ce choc a été “très dur”, même si le pape “se trouve dans un lieu meilleur et ne souffre plus”. “Dieu seul sait qui sera son successeur”, ajoute-t-elle.Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l’Histoire, sorti de l’hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l’avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

“Personne d’autre ne le fera”: les journalistes plongés dans la guerre au Soudan

Perchés sur une montagne près de la frontière avec le Tchad, dans l’ouest du Soudan, des journalistes scrutent l’horizon, téléphone en main, tentant désespérément de capter ne serait-ce qu’une bribe de réseau venue de l’autre côté.Parfois, c’est leur seul espoir pour témoigner des atrocités de la guerre qui dévaste le pays et a plongé la vaste région du Darfour dans une totale obscurité médiatique.Depuis deux ans, le conflit oppose le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, à son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).La guerre a tué au moins 28 journalistes, selon leur syndicat. Des dizaines d’autres ont été emprisonnés et torturés, tandis que la quasi totalité de leurs confrères ont fui. La plupart de ceux qui sont restés sont privés d’électricité, d’eau et d’internet.Noun, une journaliste de 35 ans, a confié à l’AFP qu’elle devait “parcourir à pied de longues distances” pour charger son téléphone à l’aide de panneaux solaires improvisés.A El-Geneina, la capitale du Darfour occidental, elle a couvert en 2023 des massacres ethniques commis par les FSR et leurs alliés.Selon l’ONU, entre 10.000 et 15.000 civils, principalement de la tribu des Massalit, ont été tués, ce qui a donné lieu à des accusations de génocide.Son travail lui vaudra plusieurs perquisitions. “Ils ont pris tout mon matériel, mes caméras, ils ont tout volé”, raconte-elle à l’AFP par téléphone.Lors de la troisième intrusion, “l’un d’eux m’a appelée par mon nom et m’a demandé où se trouvaient les caméras”.C’est à ce moment-là qu’elle prend la décision de fuir. Avec sa famille, elle parcourt environ 1.800 kilomètres pour rejoindre l’Etat de Gedaref, à l’autre extrémité du pays, près de la frontière éthiopienne.Là, alors qu’elle couvre une manifestation de déplacés, elle est arrêtée et accusée de collaborer avec l’ennemi. Pour retrouver la liberté, elle signe un engagement à soumettre tous ses écrits à l’armée avant publication.Depuis plus d’un an, Noun n’a pas écrit.- “Le plus grand des crimes” -En 2024, le Soudan figurait parmi les endroits les plus meurtriers pour les journalistes, derrière Gaza, selon le décompte annuel du Comité pour la protection des journalistes (CPJ).Selon Reporters sans frontières, plus de 400 journalistes ont fui le pays depuis le début de la guerre. Ceux qui sont restés luttent pour survivre.Dans l’Etat d’Al-Jazira, dans le centre du pays, qui fut le grenier à blé du Soudan, Youssef, un journaliste de 62 ans, n’a pas touché de salaire depuis début 2024, lorsque son journal a déménagé ses bureaux au Caire.Pour subsister, il élève des chèvres et cultive du sorgho.”Je continue d’envoyer mes reportages dès que je peux capter un signal”, raconte-t-il.Pendant des mois, Youssef a été coupé du monde extérieur, alors que les FSR prenaient le contrôle de Wad Madani, la capitale de l’Etat.En février 2024, les paramilitaires ont fait irruption chez lui, le ligotant et lui bandant les yeux.Etre journaliste, “c’est le plus grand des crimes”, lui a dit un des hommes.Il ne sera relâché qu’après avoir signé une assignation à résidence. Ce n’est qu’en janvier, lorsque l’armée a repris Wad Madani, qu’il a pu quitter son domicile.- Dans l’ombre -Parmi ceux qui ont choisi de rester, beaucoup ont renoncé à signer de leur vrai nom.A Tawila, au Darfour-Nord, Ibrahim, un photojournaliste de 30 ans, continue de documenter le quotidien des civils pris en étau entre la famine et les violences. Selon les employés humanitaires, la ville accueille des dizaines de milliers de rescapés qui ont fui les attaques des FSR.”Personne ne doit savoir ce que je fais”, confie à l’AFP Ibrahim, originaire d’El-Facher, la capitale de l’Etat.”S’ils m’attrapent, ils m’arrêteront et saisiront mon téléphone” – son dernier outil de travail.En juillet, accusé par les FSR d’être un agent de l’armée, il a été emprisonné et torturé pendant cinq jours. “Ils ont pris tout mon matériel, mes papiers et mon argent.”Depuis, le journaliste a envoyé sa famille hors du Darfour et s’est installé à Tawila.Ni Youssef, ni Ibrahim n’ont reçu de protection de la part d’organisations professionnelles, qu’elles soient locales ou internationales.”Qui rapportera ce qui se passe au Darfour si nous partons tous?”, s’interroge Ibrahim, qui a branché son téléphone à la multiprise d’un café de Tawila pour s’entretenir avec une journaliste de l’AFP au Caire. “Personne d’autre ne le fera”.