AFP World

Trump accueille Zelensky pour une rencontre à haut risque

Donald Trump, qui a considérablement adouci ses commentaires à propos de Volodymyr Zelensky, a accueilli  le président ukrainien vendredi pour une visite dont les enjeux vont bien au-delà de l’accord qu’ils signeront sur les minerais stratégiques.Le président républicain, qui a rompu avec la politique de soutien à Kiev de son prédécesseur Joe Biden tout en se rapprochant de Vladimir Poutine, a serré la main du chef d’Etat ukrainien.Tous deux ont échangé quelques mots puis brièvement posé pour les photographes avant que Donald Trump n’entraîne son invité vers le Bureau ovale, où ils doivent avoir un entretien. Une conférence de presse commune est ensuite prévue à 13h00 locale (18h00 GMT).Quelques heures avant la rencontre, l’Ukraine a affirmé que des soldats russes avaient lancé une attaque dans la région frontalière de Soumy depuis celle voisine de Koursk en Russie, dont une petite partie est occupée par Kiev.- “J’ai dit ça?” -La Russie a elle annoncé la nomination d’un nouvel ambassadeur aux Etats-Unis, Alexandre Dartchiev, au lendemain de pourparlers bilatéraux à Istanbul.L’imprévisible Donald Trump, connu pour ses volte-faces spectaculaires, a minimisé jeudi ses propos de la semaine dernière sur le président ukrainien, qu’il avait qualifié de “dictateur”.”J’ai dit ça?”, a feint de s’étonner le président américain. “J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. Question suivante”, a-t-il ajouté, affirmant ensuite avoir “beaucoup de respect” pour son homologue ukrainien.Le changement de ton de l’ancien promoteur immobilier, qui en matière politique ou diplomatique n’aime rien tant que de conclure un “deal” forcément avantageux, est-il dû à la signature attendue, justement, de l’un de ces accords chers au républicain?L’accord-cadre que Donald Trump et Volodymyr Zelensky doivent signer vendredi porte sur l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien, exigé par le président américain en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans.”Nous allons creuser, creuser, creuser”, s’est réjoui jeudi le républicain de 78 ans.L’accord ne correspond toutefois pas aux exigences initiales du président américain, qui voulait la mention d’un montant de 500 milliards de dollars, disparu du texte final. Il établit un fonds d’investissement commun dans les minerais, hydrocarbures et investissements.Le texte ne prévoit pas non plus de garanties de sécurité pures et dures pour l’Ukraine dans le cadre d’une cessation des hostilités, même si Donald Trump a dit jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de “filet de sécurité”.”Je ne pense pas que quiconque va chercher des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs” pour exploiter des minerais, a ajouté le président américain.- Manganèse et graphite -L’Ukraine concentrerait quelque 5% des ressources minières mondiales mais celles que Donald Trump convoite sont pour la plupart inexploitées, difficiles à extraire, ou de facto sous contrôle russe, car dans des territoires occupés.Les enjeux de la venue de Volodymyr Zelensky vont toutefois bien au-delà du manganèse et graphite dont le sol ukrainien regorge.L’Ukraine et l’Europe ont suivi avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlé le 12 février et qui ont lancé des négociations pour mettre fin à la guerre, avec l’objectif, pour l’impatient milliardaire républicain, d’aller vite.Le président américain répète qu’il a confiance dans le président russe, malgré les avertissements répétés de Londres et Paris sur la fragilité de toute trêve qui ne serait pas accompagnée d’un solide dispositif de contrôle et de sécurité garanti par l’Amérique. Jeudi, il s’est dit convaincu que Vladimir Poutine “tiendrait parole” en cas de cessez-le-feu.Donald Trump refuse de considérer Moscou comme responsable de la guerre. Il a totalement fermé la porte à une potentielle adhésion à l’Otan, espérée par Volodymyr Zelensky, en l’invitant à “oublier” une telle perspective.Mais le président américain a jugé jeudi qu’en cas d’accord de paix Kiev pourrait retrouver certains territoires: “Nous allons essayer d’en récupérer autant que possible.”Il a aussi estimé que les troupes ukrainiennes, “peu importe ce que vous en pensez, (avaient) combattu très vaillamment”.

Trump accueille Zelensky pour une rencontre à haut risque

Donald Trump, qui a considérablement adouci ses commentaires à propos de Volodymyr Zelensky, a accueilli  le président ukrainien vendredi pour une visite dont les enjeux vont bien au-delà de l’accord qu’ils signeront sur les minerais stratégiques.Le président républicain, qui a rompu avec la politique de soutien à Kiev de son prédécesseur Joe Biden tout en se rapprochant de Vladimir Poutine, a serré la main du chef d’Etat ukrainien.Tous deux ont échangé quelques mots puis brièvement posé pour les photographes avant que Donald Trump n’entraîne son invité vers le Bureau ovale, où ils doivent avoir un entretien. Une conférence de presse commune est ensuite prévue à 13h00 locale (18h00 GMT).Quelques heures avant la rencontre, l’Ukraine a affirmé que des soldats russes avaient lancé une attaque dans la région frontalière de Soumy depuis celle voisine de Koursk en Russie, dont une petite partie est occupée par Kiev.- “J’ai dit ça?” -La Russie a elle annoncé la nomination d’un nouvel ambassadeur aux Etats-Unis, Alexandre Dartchiev, au lendemain de pourparlers bilatéraux à Istanbul.L’imprévisible Donald Trump, connu pour ses volte-faces spectaculaires, a minimisé jeudi ses propos de la semaine dernière sur le président ukrainien, qu’il avait qualifié de “dictateur”.”J’ai dit ça?”, a feint de s’étonner le président américain. “J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. Question suivante”, a-t-il ajouté, affirmant ensuite avoir “beaucoup de respect” pour son homologue ukrainien.Le changement de ton de l’ancien promoteur immobilier, qui en matière politique ou diplomatique n’aime rien tant que de conclure un “deal” forcément avantageux, est-il dû à la signature attendue, justement, de l’un de ces accords chers au républicain?L’accord-cadre que Donald Trump et Volodymyr Zelensky doivent signer vendredi porte sur l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien, exigé par le président américain en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans.”Nous allons creuser, creuser, creuser”, s’est réjoui jeudi le républicain de 78 ans.L’accord ne correspond toutefois pas aux exigences initiales du président américain, qui voulait la mention d’un montant de 500 milliards de dollars, disparu du texte final. Il établit un fonds d’investissement commun dans les minerais, hydrocarbures et investissements.Le texte ne prévoit pas non plus de garanties de sécurité pures et dures pour l’Ukraine dans le cadre d’une cessation des hostilités, même si Donald Trump a dit jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de “filet de sécurité”.”Je ne pense pas que quiconque va chercher des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs” pour exploiter des minerais, a ajouté le président américain.- Manganèse et graphite -L’Ukraine concentrerait quelque 5% des ressources minières mondiales mais celles que Donald Trump convoite sont pour la plupart inexploitées, difficiles à extraire, ou de facto sous contrôle russe, car dans des territoires occupés.Les enjeux de la venue de Volodymyr Zelensky vont toutefois bien au-delà du manganèse et graphite dont le sol ukrainien regorge.L’Ukraine et l’Europe ont suivi avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlé le 12 février et qui ont lancé des négociations pour mettre fin à la guerre, avec l’objectif, pour l’impatient milliardaire républicain, d’aller vite.Le président américain répète qu’il a confiance dans le président russe, malgré les avertissements répétés de Londres et Paris sur la fragilité de toute trêve qui ne serait pas accompagnée d’un solide dispositif de contrôle et de sécurité garanti par l’Amérique. Jeudi, il s’est dit convaincu que Vladimir Poutine “tiendrait parole” en cas de cessez-le-feu.Donald Trump refuse de considérer Moscou comme responsable de la guerre. Il a totalement fermé la porte à une potentielle adhésion à l’Otan, espérée par Volodymyr Zelensky, en l’invitant à “oublier” une telle perspective.Mais le président américain a jugé jeudi qu’en cas d’accord de paix Kiev pourrait retrouver certains territoires: “Nous allons essayer d’en récupérer autant que possible.”Il a aussi estimé que les troupes ukrainiennes, “peu importe ce que vous en pensez, (avaient) combattu très vaillamment”.

Le dur quotidien des derniers chevaux parcourant la capitale indonésienne

Dans une étable sommaire sous une rampe d’autoroute de la capitale indonésienne Jakarta, des camions passent à côté de maigres chevaux aux côtes saillantes, attachés à des piliers.Ces bêtes sont utilisées pour tirer des calèches en bois appelées “delman”, très répandues sous la colonisation hollandaise mais en voie de disparition aujourd’hui face aux moto-taxis.Il reste quelques centaines de ces attelages, principalement pour transporter des touristes. Cependant, les chevaux travaillent souvent dans des conditions si difficiles que les protecteurs des animaux réclament la fin de cette tradition.”Dieu merci, ici au moins les chevaux sont protégés de la chaleur du soleil et de la pluie”, dit à l’AFP Sutomo, un conducteur de calèche de 52 ans, sous l’autoroute.Dans les rues animées du centre de Jakarta, on peut entendre les cloches des calèches tinter au rythme des sabots sur fond de bruit de moteurs et de klaxons des voitures.Sutomo explique qu’un trajet de 4,5 kilomètres autour du Monas, monument en forme d’obélisque au centre de la capitale, ne lui rapporte que 50.000 roupies (3 euros), deux ou trois fois par jour.”Lorsqu’on a peu de revenus, mon fils, qui travaille dans une entreprise, partage une partie de son salaire”. “Cela permet au moins de nourrir ma famille. Mais nous devons réduire la nourriture du cheval”, observe-t-il.Les maigres recettes des propriétaires de chevaux les empêchent de soigner et d’alimenter correctement leurs montures, qui subsistent dans des conditions déplorables, selon les militants.D’après les estimations, quelque 200 chevaux sont encore en service dans une vingtaine d’écuries, dont un campement sordide de 15 chevaux vu par l’AFP, entouré d’ordures et de débris de plastique, à côté d’une rivière polluée et malodorante.”Les conditions sont vraiment, vraiment mauvaises”, affirme Karin Franken, cofondatrice de Jakarta Animal Aid Network (JAAN), une ONG qui veut protéger les chevaux delmans depuis 2014.”Ils ne traitent pas les chevaux très bien (…) mais de manière très agressive, très brutale”.- Maltraitance extrême, négligence -Pour les touristes, les delmans peuvent apparaître comme un attelage pittoresque, avec des décorations colorées et des petites cloches qui tintent avec la course des chevaux.Néanmoins, certains propriétaires ont encore recours à des traitements traditionnels cruels, notamment en perçant les muscles du cheval avec des tiges de bambou pour y faire passer une corde afin de “nettoyer” son sang.Pendant la pandémie de Covid-19, des chevaux sont même morts de faim, assure Mme Franken, qui réclame que les delmans soient progressivement retirés de la circulation.”La vie d’un cheval delman, en particulier à Jakarta, est vraiment terrible”, souligne-t-elle.Bien qu’il existe une loi nationale sur la protection des animaux, il y peu de contrôles, selon son ONG.Les autorités locales disent être attachées au bien-être des animaux, mais avoir peu de moyens propres.”Nous avons besoin d’un soutien extérieur pour pouvoir fournir des services tels que des examens médicaux gratuits”, explique à l’AFP Suharini Eliawati, directrice de l’agence chargée de l’alimentation, de la mer et de l’agriculture à Jakarta.Toutefois, “les propriétaires doivent respecter les règles de protection des animaux”, appelle-t-elle.L’ONG JAAN tente également d’enseigner aux conducteurs de delman comment mieux traiter les chevaux, en échange de soins médicaux gratuits pour les animaux.Mais nombre d’entre eux refusent, invoquant des traditions ou des questions financières.”Ils peuvent à peine subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, sans compter ceux des chevaux. C’est très triste”, poursuit Mme Franken.”Il existe malheureusement encore des cas de maltraitance ou de négligence extrêmes”.Si les jeunes cochers de delman ne rejettent pas l’idée d’une reconversion, comme conducteur de moto-taxi, les plus âgés s’y refusent, considérant que “c’est la seule chose qu’ils peuvent faire”, relève Mme Franken.Des propriétaires de delman persisteront probablement à essayer de gagner un peu d’argent avec cette activité, même si leurs chevaux peinent à survivre.”J’aime les animaux et j’aime aussi ce travail”, affirme Novan Yuge Prihatmoko, qui dit gagner jusqu’à 150.000 roupies (près de 9 euros) par jour en parcourant avec son cheval l’ouest de Jakarta.”Je me sens bien, alors pourquoi pas ? Je continuerai à le faire pour gagner ma vie”.

Vietnam: visés par des coupes drastiques, des fonctionnaires sous le choc

Une décision “tellement rapide et imprévisible”: comme Nguyen Linh, des milliers d’agents publics vietnamiens s’interrogent, après que les autorités communistes ont validé mi-février une réforme radicale visant à licencier 20% des fonctionnaires sur les cinq prochaines années.Ce fonctionnaire a accepté de partir avec un solde pour tout compte de “quelques milliards de dongs”, estimé à hauteur de 100.000 euros, à huit années de la retraite, fixée à 62 ans.L’offre, généreuse rapportée au coût de la vie au Vietnam, lui permet de “s’échapper d’un environnement politique compliqué”, explique-t-il sous un pseudonyme, et sans donner de détails sur son activité professionnelle.”Je soutiens l’effort de réduire la bureaucratie”, développe-t-il, même s’il souligne ne pas avoir eu “de temps pour réfléchir et se préparer.”La confusion a gagné les rangs de la bureaucratie vietnamienne, bouleversée dans des proportions historiques par un pouvoir soucieux d’accroître l’efficacité administrative au nom de la croissance, et de réduire les dépenses par milliards de dollars.Beaucoup de fonctionnaires attendent de savoir s’ils sont confirmés à leur poste, alors que d’autres ont eu moins de 24 heures pour décider s’ils voulaient continuer à travailler, dans un environnement de concurrence accrue, ou accepter de prendre leur retraite anticipée.- “Coûts humains” -Le projet, validé mi-février par les députés, prévoit de ramener le nombre de ministères et d’agences gouvernementales de 30 à 22. La fonction publique, les médias d’Etat, la police et l’armée subiront également des restructurations.Le gouvernement a dit vouloir supprimer un emploi public sur cinq au cours des cinq prochaines années, ce qui pourrait concerner des centaines de milliers de personnes.Cette initiative évoque la vaste offensive lancée aux Etats-Unis par le président Donald Trump et le milliardaire Elon Musk pour sabrer les dépenses fédérales, ou l’Argentine, où le dirigeant Javier Milei, chantre des coupes “à la tronçonneuse”, se targue de la suppression de 33.000 emplois publics en un an.Les agents qui ont conservé leur emploi s’interrogent sur le nouvel organigramme.”Il y aura tellement de chefs et d’employés”, constate Le Thu Thuy, 52 ans, administratrice dans un ministère nouvellement fusionné. “Qu’est-ce qu’ils vont tous faire ici ?”La fonction publique a employé environ deux millions de personnes en 2022, selon des données officielles, mais l’Organisation internationale du travail estime que ce chiffre serait plus élevé.Le gouvernement a déjà indiqué que 100.000 fonctionnaires seraient licenciés ou se verraient proposer un départ anticipé à la retraite, mais il n’a pas clarifié comment il allait atteindre ses objectifs.”Il existe de vrais coûts humains derrière ces efforts pour l’efficacité”, analyse Zachary Abuza, professeur au National War College de Washington, spécialisé dans les questions liées à l’Asie du Sud-Est.- “Chaos” -Il n’est pas certain que le secteur privé puisse absorber le surplus de demandeurs d’emplois, poursuit-il.”Pensez à ceux qui travaillaient dans les médias d’Etat. Ce n’est pas comme s’il existait des médias privés solides pour les recruter”, ajoute-t-il, car tous les médias au Vietnam sont contrôlés par le parti unique.Plusieurs journalistes ont indiqué à l’AFP qu’ils avaient été licenciés sans préavis. L’un d’entre eux est devenu chauffeur de taxi, après que sa carrière de douze ans comme producteur de télévision a été soudainement interrompue en janvier.Selon les autorités, les économies pourraient s’élever à 113.000 milliards de dongs, soit plus de 4,3 milliards d’euros, sur les cinq prochaines années, malgré des coûts supérieurs -presque 5 milliards- pour les retraites et les indemnités de départ.Mais à long terme, le pouvoir communiste espère qu’une bureaucratie plus efficace pourra doper la croissance économique, déjà forte (7,1% en 2024), grâce à l’activité manufacturière destinée à l’exportation.”Je pense qu’ils peuvent le faire (supporter le coût de la réforme) sans causer trop de dommages financiers… et je pense qu’ils supposent qu’ils seront récompensés par d’autres investissements à l’avenir”, estime Zachary Abuza.Des experts ont aussi souligné la proximité du prochain congrès du parti, en 2026, qui motiverait l’actuel secrétaire général To Lam, considéré comme la personnalité politique la plus influente du pays, à asseoir son autorité en vue d’une réélection.La réaction des Vietnamiens qui n’étaient par directement affectés par les coupes, est mitigée. Certains estiment que la réforme va améliorer l’environnement des affaires, mais d’autres craignent un “chaos”.”Ça ne devrait pas se passer comme ça”, explique un ancien combattant âgé de 85 ans, qui a refusé de donner son nom. Pour lui, les coupes drastiques servent à éloigner les personnes qui “n’appartiennent pas à certains groupes d’intérêt” proches du pouvoir.”J’ai rejoint l’armée en 1958 pour unifier le pays. Personne ne s’attendait à ce que la libération conduise à un pays aussi chaotique qu’il l’est aujourd’hui.”

Trois personnes décédées lors du passage du cyclone Garance à La Réunion

Trois personnes sont décédées vendredi lors du passage à La Réunion du cyclone Garance, “brutal et violent” selon les mots du préfet de l’île de l’océan Indien, placée en alerte rouge et frappée par de violentes pluies. “Bilan à 18H30 (15H30 à Paris): 3 victimes”, a posté sur son compte X la préfecture de La Réunion. Un précédent bilan faisait état de deux morts: une femme emportée par les eaux à Saint-Denis et un homme tué, également dans la commune chef-lieu de La Réunion, dans un incendie d’origine électrique. La troisième victime est une femme ensevelie par une coulée de boue à Trois Bassins, commune de l’ouest de l’île, a précisé la préfecture à l’AFP. Cinq personnes ont également été blessées, a-t-on ajouté de même source. L’alerte rouge ordonnant le confinement de la population sera maintenue “jusqu’à demain (samedi) à 10H00” locales (07H00 à Paris), a annoncé le préfet Patrice Latron lors d’un point presse vendredi en début de soirée.  Le bilan “nous montre combien il faut être prudent alors que le danger n’est pas terminé”, a déclaré le représentant de l’Etat. L’alerte violette, le niveau le plus haut, avait été déclenchée à 09H00 locales vendredi, notamment en prévision de vents très violents, avant d’être levée trois heures plus tard. Météo France avait prévenu que les conditions allaient rester très dégradées toute la journée, particulièrement sur la région nord-ouest de La Réunion.A 18H30 locales, 847 personnes étaient accueillies dans des centres d’hébergement d’urgence, 182.000 se trouvaient sans électricité, 171.000 sans eau et 134.000 sans internet, selon la préfecture. – “Vents destructeurs” -“Ce phénomène a été plus violent que Belal”, a affirmé le préfet de La Réunion. Le cyclone Belal, qui s’était abattu sur La Réunion le 15 janvier 2024, avait provoqué la mort de quatre personnes et fait 100 millions d’euros de dégâts, selon les chiffres de France assureurs.”Les vents les plus destructeurs” se sont éloignés à la mi-journée, selon le préfet. Pendant le passage du cyclone, Météo-France a relevé des rafales de vent soufflant à 214 km/h à l’aéroport situé au nord de l’île et de 230 km/h sur le piton Sainte-Rose à l’extrême est. De très fortes pluies orageuses ont également balayé l’île. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des rues totalement inondées avec parfois des torrents d’eau dévalant les pentes, notamment à Saint-Denis et à Saint-André (est de La Réunion). D’autres vidéos montrent des voitures emportées. “J’ai vu ma voiture se faire retourner par le torrent sous mes yeux, je ne pouvais rien faire”, se désole Adrien, un habitant de Saint-André qui ne donne que son prénom. Garance avait “atterri à 10H00 (7H00 à Paris) sur le nord de l’île de La Réunion, à proximité de Sainte-Suzanne (commune de l’est) au stade de cyclone tropical”, selon un bulletin de Météo-France publié à 13H00 locales.”Le cyclone tropical est ressorti sur mer au large de Saint-Louis (commune du sud) et s’éloigne graduellement de l’île ce (vendredi) après-midi”, ajoutent les météorologues.”Nos armées se tiennent prêtes à assister les services de l’État et soutenir la population”, a posté le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, précisant que le pont aérien toujours en place entre La Réunion et Mayotte, frappé par le cyclone Chido mi-décembre, “sera maintenu afin d’acheminer pompiers, gendarmerie, véhicules et fret réunionnais actuellement déployés sur l’archipel mahorais”. – Exploitations agricoles “anéanties” -“Même Belal ne nous avait pas tapés comme ça”, confie au téléphone à l’AFP Marie Rose Gaze, 61 ans, encore sous le choc. Le Cyclone Belal avait frappé la Réunion en janvier 2024, faisant 4 morts. “Derrière ma baie vitrée, je voyais tout un tas de trucs qui volaient de l’immeuble d’en face. Il y avait des paraboles, des séchoirs, et même des bouts de ciment. A un moment, je me suis dit: +Tout l’immeuble va descendre+”, a déclaré cette habitante de Saint-Denis, le chef-lieu de La Réunion, résidant au troisième étage. “L’eau a commencé à tomber du plafond d’un coup, je n’avais encore jamais vu ça”, s’est exclamé Laurent Hoareau, 37 ans, un habitant de Saint-Leu, au sud de l’île. “C’est entré dans ma cuisine, dans la salle à manger, dans la chambre de mon fils”, a-t-il énuméré. Il est monté sur son toit sous une pluie diluvienne pour déboucher ses gouttières: “Je me suis retrouvé devant une piscine”, a-t-il raconté au téléphone. D’autres habitants de cette île habituée aux événements climatiques ont confié à l’AFP leur “peur” face à la “puissance” de ce cyclone. Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de La Réunion, a fait état de “destructions et dégâts sans précédent”, dans un communiqué. Selon lui, “à ce stade, ce sont plusieurs milliers d’exploitations qui ont été anéanties”.Actuellement au Salon de l’Agriculture, il annonce qu’il va “dès cet après-midi” vendredi rencontrer “en urgence la ministre de l’Agriculture à Paris et l’interpeller sur plusieurs dispositifs prioritaires en soutien au monde agricole”.Â