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L’Ukraine vise la Russie avec des drones avant l’arrivée de dirigeants étrangers à Moscou

L’Ukraine a lancé mardi une attaque massive de drones contre la Russie, ciblant notamment Moscou avant l’arrivée de dizaines de dirigeants étrangers, dont Xi Jinping, pour les célébrations des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie.Après avoir fait face à une vague de 105 drones au cours de la nuit, la Russie a rapporté …

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L’Ukraine vise la Russie avec des drones avant l’arrivée de dirigeants étrangers à Moscou

L’Ukraine a lancé mardi une attaque massive de drones contre la Russie, ciblant notamment Moscou avant l’arrivée de dizaines de dirigeants étrangers, dont Xi Jinping, pour les célébrations des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie.Après avoir fait face à une vague de 105 drones au cours de la nuit, la Russie a rapporté dans la soirée mardi de nouvelles attaques ukrainiennes impliquant plus de 70 engins, qui ont visé une dizaine de régions du pays.Ces attaques ont forcé les aéroports de Moscou à imposer à plusieurs reprises des restrictions provisoires à leur fonctionnement, certains fermant leurs pistes, selon l’agence russe de l’aviation civile Rossaviatsia.Les activités de plusieurs autres aéroports russes ont dû être suspendues, notamment dans plusieurs grandes villes du bassin de la Volga comme Nijni Novgorod, Samara, Saratov et Volgograd.Une vingtaine de ces drones visant Moscou et sa région ont été interceptés par la défense antiaérienne russe, selon les autorités. Des débris de drone sont tombés dans le sud de Moscou sans faire de victimes, mais dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine, une femme a été tuée.Côté ukrainien, une frappe de missile balistique russe a tué trois personnes et blessé 11 autres, dont des enfants, dans la région de Soumy (nord), confrontée à une recrudescence des frappes.C’est dans ce contexte que la capitale russe doit accueillir vendredi un grand défilé militaire en présence de Vladimir Poutine et auquel sont attendus 29 dirigeants étrangers, dont le Chinois Xi Jinping et le brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.- La trêve “d’actualité” -L’Ukraine, après plus de trois ans d’une offensive russe qui a entraîné la mort de dizaines de milliers de civils et de militaires, réclame toujours, sous la pression de Washington, un arrêt “inconditionnel” des hostilités avant des négociations avec la Russie.Moscou, qui estime que Kiev utiliserait une pause de ce type pour se réarmer, veut au contraire des engagements concrets sur ses demandes maximalistes avant de s’engager à une fin globale des hostilités.Le Kremlin a averti que l’armée russe répondrait “immédiatement” en cas d’attaque ukrainienne pendant le cessez-le-feu unilatéral ordonné par Vladimir Poutine du 8 au 10 mai, qui a été qualifié de “tentative de manipulation” par son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.Moscou a assuré mardi que sa trêve restait “d’actualité”.”Si le régime de Kiev ne fait pas de même (cesser les combats, ndlr) et continue de tenter de frapper nos positions ou nos installations, une réponse adéquate sera immédiatement donnée”, a menacé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.La position ukrainienne “est axée sur la poursuite de la guerre”, a-t-il affirmé.Ce week-end, Volodymyr Zelensky avait dénoncé la “performance théâtrale” de Vladimir Poutine, actant le rejet de Kiev concernant cette suspension pendant trois jours des combats ordonnée sans concertation par le maître du Kremlin le temps des célébrations de la victoire de 1945.- Rencontre Xi-Poutine -Sur la place Rouge, les autorités russes ont prévu vendredi un défilé de grande ampleur pour ce 80e anniversaire. Les présidents chinois Xi Jinping et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva sont attendus, tout comme 27 autres dirigeants étrangers, selon le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov. Symbole du partenariat entre Moscou et Pékin face à l’Occident, MM. Poutine et Xi auront un entretien bilatéral jeudi, lors duquel ils évoqueront “les questions les plus importantes” dont “le dossier ukrainien et les relations russo-américaines”, d’après M. Ouchakov. Et des soldats chinois et de 12 autres pays défileront, a-t-il annoncé, malgré les avertissements de Kiev qui a déclaré mardi que l’Ukraine percevrait toute participation étrangère au défilé comme “un soutien à l’Etat agresseur”.”Marcher avec (les Russes), c’est partager la responsabilité du sang des enfants, civils et militaires ukrainiens”, a dénoncé la diplomatie ukrainienne dans un communiqué.Vladimir Poutine avait déjà unilatéralement décrété, à l’occasion du weekend pascal en avril, un court cessez-le-feu, qui avait conduit à une baisse d’intensité des affrontements sans être totalement respecté par les deux camps. Il a toujours refusé un arrêt des hostilités sans conditions de 30 jours, tel que proposé par Kiev et Washington.Dans l’Est, l’armée russe a revendiqué mardi la prise de la localité de Lyssivka.Russes et Ukrainiens ont par ailleurs annoncé avoir échangé 205 prisonniers de guerre de chaque camp.

Le Soudan rompt ses relations avec les Emirats arabes unis après des frappes de drones

Le Soudan a rompu mardi ses relations diplomatiques avec les Emirats arabes unis, accusés d’armer les paramilitaires avec des drones qui ont visé notamment Port-Soudan depuis trois jours, le siège provisoire du gouvernement.Ces frappes attribuées par l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (FSR) mais non revendiquées par les paramilitaires ont endommagé des infrastructures stratégiques de Port-Soudan, principal port du Soudan.L’aéroport, une base militaire, une station électrique et des dépôts de carburants, ont été touchés, selon des sources concordantes qui n’ont pas fait état de victimes.Depuis avril 2023, le Soudan est dévasté par une lutte meurtrière entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto ce pays d’Afrique depuis un coup d’Etat en 2021, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des FSR.Mardi soir, le général al-Burhane s’est engagé à “vaincre cette milice et ceux qui la soutiennent”, dans une allocution à la télévision nationale, devant des images du port en feu, décrit par la chaîne comme “le site de l’agression émiratie”.Les rares stations-service encore ouvertes ont été prises d’assaut et la ville a été privée de courant, selon la compagnie nationale d’électricité.Le ministre de la Défense Yassin Ibrahim a dénoncé de son côté  le “crime d’agression contre la souveraineté du Soudan” perpétré selon lui par les Emirats en fournissant des “armes stratégiques sophistiquées” aux (FSR), dans un pays entré dans sa troisième année de guerre civile.Le Soudan “répondra à cette agression par tous les moyens nécessaires pour préserver la souveraineté du pays” et “protéger les civils” a-t-il dit à la télévision nationale.Longtemps épargnée par le conflit, la ville de Port-Soudan, par où transite de l’aide humanitaire et qui abrite des agences de l’ONU et des milliers de réfugiés, essuie depuis dimanche des attaques de drones- “Escalade rapide”- “Personne ne s’attendait à une escalade aussi rapide ni à ce que les FSR puissent frapper aussi loin”, a déclaré à l’AFP le chercheur soudanais Hamid Khalafallah.Des infrastructures civiles ont également été frappées à Kassala, ville de l’est jusque là considérée comme un “lieu sûr pour les civils plusieurs fois déplacés par ce conflit dévastateur”, selon la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami. Des témoins ont rapporté à l’AFP qu’un drone avait ciblé l’aéroport de Kassala.Dans l’ouest, au Darfour, un “bombardement paramilitaire” sur le camp de déplacés Abou Chouk a fait au moins six morts et plus 20 blessés, selon un groupe de secouristes bénévoles.Abou Chouk, situé près de la capitale assiégée d’El-Facher du Darfour-Nord, est en proie à la famine, comme d’autres régions du pays en guerre, selon l’ONU.Privées d’aviation de chasse, les FSR qui ont perdu plusieurs positions ces derniers mois – dont la capitale Khartoum en mars- s’appuient sur des drones – allant d’engins artisanaux à des appareils sophistiqués – pour mener leurs opérations aériennes. Le but est de couper les approvisionnements de l’armée, selon des experts.Mardi, la principale base militaire de Port-Soudan a été bombardée, selon une source au sein de l’armée. Des témoins ont affirmé qu’un hôtel proche avait été aussi ciblé.Ces sites voisinent la résidence actuelle du général Al-Burhane.Un drone a aussi frappé “la section civile de l’aéroport” de Port-Soudan, entrainant la suspension des vols dans le dernier aéroport opérationnel du pays, a déclaré à l’AFP un responsable de l’aéroport, sous couvert d’anonymat. Dimanche, la base militaire de l’aéroport a déjà essuyé des frappes sans précédent de drones attribuées aux FSR dont les positions les plus proches sont à quelque 650 kilomètres.- Plainte -“Hier et aujourd’hui ne font que nous confirmer que cette guerre nous poursuivra partout où nous irons”, a déclaré à l’AFP Hussein Ibrahim, un homme de 64 ans réfugié à Port-Soudan depuis un an en raison du conflit.Lundi, la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction de l’ONU, a rejeté une plainte du Soudan accusant Abou Dhabi de complicité de génocide pour son soutien aux FSR. La CIJ s’est déclarée “incompétente”, à la satisfaction des Emirats. Pointé par plusieurs rapports pour son ingérence au Soudan, Abou Dhabi a toujours démenti soutenir les FSR issues de la milice Janjawid accusée de génocide dans la région occidentale du Darfour il y a plus de vingt ans.Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, déraciné 13 millions et provoqué “la pire catastrophe humanitaire” au monde, selon l’ONU. 

Le Soudan rompt ses relations avec les Emirats arabes unis après des frappes de drones

Le Soudan a rompu mardi ses relations diplomatiques avec les Emirats arabes unis, accusés d’armer les paramilitaires avec des drones qui ont visé notamment Port-Soudan depuis trois jours, le siège provisoire du gouvernement.Ces frappes attribuées par l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (FSR) mais non revendiquées par les paramilitaires ont endommagé des infrastructures stratégiques …

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Le Soudan rompt ses relations avec les Emirats arabes unis après des frappes de drones

Le Soudan a rompu mardi ses relations diplomatiques avec les Emirats arabes unis, accusés d’armer les paramilitaires avec des drones qui ont visé notamment Port-Soudan depuis trois jours, le siège provisoire du gouvernement.Ces frappes attribuées par l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (FSR) mais non revendiquées par les paramilitaires ont endommagé des infrastructures stratégiques de Port-Soudan, principal port du Soudan.L’aéroport, une base militaire, une station électrique et des dépôts de carburants, ont été touchés, selon des sources concordantes qui n’ont pas fait état de victimes.Depuis avril 2023, le Soudan est dévasté par une lutte meurtrière entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto ce pays d’Afrique depuis un coup d’Etat en 2021, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des FSR.Mardi soir, le général al-Burhane s’est engagé à “vaincre cette milice et ceux qui la soutiennent”, dans une allocution à la télévision nationale, devant des images du port en feu, décrit par la chaîne comme “le site de l’agression émiratie”.Les rares stations-service encore ouvertes ont été prises d’assaut et la ville a été privée de courant, selon la compagnie nationale d’électricité.Le ministre de la Défense Yassin Ibrahim a dénoncé de son côté  le “crime d’agression contre la souveraineté du Soudan” perpétré selon lui par les Emirats en fournissant des “armes stratégiques sophistiquées” aux (FSR), dans un pays entré dans sa troisième année de guerre civile.Le Soudan “répondra à cette agression par tous les moyens nécessaires pour préserver la souveraineté du pays” et “protéger les civils” a-t-il dit à la télévision nationale.Longtemps épargnée par le conflit, la ville de Port-Soudan, par où transite de l’aide humanitaire et qui abrite des agences de l’ONU et des milliers de réfugiés, essuie depuis dimanche des attaques de drones- “Escalade rapide”- “Personne ne s’attendait à une escalade aussi rapide ni à ce que les FSR puissent frapper aussi loin”, a déclaré à l’AFP le chercheur soudanais Hamid Khalafallah.Des infrastructures civiles ont également été frappées à Kassala, ville de l’est jusque là considérée comme un “lieu sûr pour les civils plusieurs fois déplacés par ce conflit dévastateur”, selon la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami. Des témoins ont rapporté à l’AFP qu’un drone avait ciblé l’aéroport de Kassala.Dans l’ouest, au Darfour, un “bombardement paramilitaire” sur le camp de déplacés Abou Chouk a fait au moins six morts et plus 20 blessés, selon un groupe de secouristes bénévoles.Abou Chouk, situé près de la capitale assiégée d’El-Facher du Darfour-Nord, est en proie à la famine, comme d’autres régions du pays en guerre, selon l’ONU.Privées d’aviation de chasse, les FSR qui ont perdu plusieurs positions ces derniers mois – dont la capitale Khartoum en mars- s’appuient sur des drones – allant d’engins artisanaux à des appareils sophistiqués – pour mener leurs opérations aériennes. Le but est de couper les approvisionnements de l’armée, selon des experts.Mardi, la principale base militaire de Port-Soudan a été bombardée, selon une source au sein de l’armée. Des témoins ont affirmé qu’un hôtel proche avait été aussi ciblé.Ces sites voisinent la résidence actuelle du général Al-Burhane.Un drone a aussi frappé “la section civile de l’aéroport” de Port-Soudan, entrainant la suspension des vols dans le dernier aéroport opérationnel du pays, a déclaré à l’AFP un responsable de l’aéroport, sous couvert d’anonymat. Dimanche, la base militaire de l’aéroport a déjà essuyé des frappes sans précédent de drones attribuées aux FSR dont les positions les plus proches sont à quelque 650 kilomètres.- Plainte -“Hier et aujourd’hui ne font que nous confirmer que cette guerre nous poursuivra partout où nous irons”, a déclaré à l’AFP Hussein Ibrahim, un homme de 64 ans réfugié à Port-Soudan depuis un an en raison du conflit.Lundi, la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction de l’ONU, a rejeté une plainte du Soudan accusant Abou Dhabi de complicité de génocide pour son soutien aux FSR. La CIJ s’est déclarée “incompétente”, à la satisfaction des Emirats. Pointé par plusieurs rapports pour son ingérence au Soudan, Abou Dhabi a toujours démenti soutenir les FSR issues de la milice Janjawid accusée de génocide dans la région occidentale du Darfour il y a plus de vingt ans.Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, déraciné 13 millions et provoqué “la pire catastrophe humanitaire” au monde, selon l’ONU. 

Panama: manifestation contre le renforcement de la présence militaire américaine

Des milliers de Panaméens ont défilé mardi dans les rues de la capitale pour protester contre le renforcement de la présence militaire américaine autour du canal interocéanique, le projet de réouverture d’une mine à ciel ouvert et la récente réforme de la sécurité sociale.Washington a, début avril, obtenu l’autorisation par le Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d’eau stratégique par laquelle transite 5% du commerce maritime mondial. Les Etats-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs du canal entre océans Atlantique et Pacifique.Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de “reprendre” la voie d’eau inaugurée en 1914 et restée sous souveraineté américaine jusqu’en 1999 car il l’estime sous domination chinoise.  Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d’un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter.Les manifestants – étudiants, enseignants, ouvriers, employés du secteur de la santé et défenseurs de l’environnement – exigent également que le président Raul Mulino renonce à son projet de réouverture d’une mine de cuivre à ciel ouvert, dont l’exploitation a été suspendue par la justice en 2023. Ainsi qu’à celui de barrage pour fournir l’eau douce dont le canal a besoin pour faire fonctionner son système d’écluses.”Depuis que Mulino a pris les commandes (en juillet 2024), tout est parti à vau-l’eau”, a déclaré à l’AFP Isaac Alba, universitaire de 27 ans.”Le peuple se joint à la lutte et s’unit” pour faire abroger une réforme de la Sécurité Sociale et l’accord “avec les Américains”, a déclaré à l’AFP le leader du syndicat de la construction Suntracs, Saul Méndez.Le président Mulino a affirmé lundi que le pays “ne progresse pas avec des grèves” et qu’il assumait “tout le coût politique” du mécontentement de nombreux Panaméens.”Je continuerai à m’investir dans des thèmes délicats qui nécessitent des solutions dans ce pays”, a-t-il ajouté.

Panama: manifestation contre le renforcement de la présence militaire américaine

Des milliers de Panaméens ont défilé mardi dans les rues de la capitale pour protester contre le renforcement de la présence militaire américaine autour du canal interocéanique, le projet de réouverture d’une mine à ciel ouvert et la récente réforme de la sécurité sociale.Washington a, début avril, obtenu l’autorisation par le Panama de déployer des militaires …

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Un Premier ministre intérimaire en Roumanie, où la crise politique s’accentue

Après le score choc de l’extrême droite au premier tour de la présidentielle, la Roumanie entre dans une nouvelle phase d’incertitude avec la démission de son Premier ministre Marcel Ciolacu, remplacé mardi temporairement par le ministre libéral de l’Intérieur.L’effondrement de la coalition pro-européenne au pouvoir ouvre la voie à une possible entrée de l’extrême droite au gouvernement à l’issue du second tour, alors que son candidat George Simion fait désormais figure de favori dans ce pays membre de l’UE et de l’Otan voisin de l’Ukraine.Le départ de M. Ciolacu et de son parti social-démocrate (PSD) est “un cadeau fait à M. Simion et une très grosse faute politique”, analyse pour l’AFP le professeur de Sciences politiques Sergiu Miscoiu.S’il est élu le 18 mai, “il aura désormais une très large marge de manœuvre pour nommer un Premier ministre, qui pourrait être un représentant de la branche nationaliste du PSD, à la tête d’une majorité avec son parti AUR”, ajoute-t-il. Si son rôle en politique intérieure est limité, le président roumain a la main sur des rôles clefs, du chef du gouvernement à la justice ou aux renseignements et est influent en politique étrangère, représentant son pays aux sommets européens et de l’Otan. En attendant les négociations, Catalin Predoiu, ministre de l’Intérieur, devient Premier ministre intérimaire, un poste qu’il a déjà occupé en 2012, et va assurer la gestion des affaires courantes aux côtés des ministres actuels. Cet ancien avocat de 56 ans, détenteur par le passé du portefeuille de la Justice, est aussi le président du parti libéral PNL.- Abstentionnisme des jeunes -Marcel Ciolacu avait annoncé la veille son départ, prenant acte de l’échec du candidat unique de la coalition dimanche: Crin Antonescu, 65 ans, est arrivé seulement troisième avec 20% des voix, derrière le maire centriste de Bucarest Nicusor Dan, 55 ans (20,9%).La course a été dominée par George Simion (40,9%), bien parti pour remporter le second tour selon les analystes, sauf si “les jeunes Roumains, entre 18 et 35 ans, qui ont boudé les urnes en masse, se mobilisent”, note M. Miscoiu.La victoire de ce fan de Donald Trump, âgé de 38 ans, ferait basculer la Roumanie, loyal membre de l’UE et fidèle soutien de l’Ukraine, dans une nouvelle dimension, alors que ce souverainiste est opposé à toute aide militaire à Kiev et fustige régulièrement “les bureaucrates bruxellois”. La Roumanie est dans la tourmente depuis l’arrivée en tête surprise, lors du scrutin présidentiel de novembre, de Calin Georgescu, un ancien haut fonctionnaire accusé par ses détracteurs d’être favorable au Kremlin.La Cour constitutionnelle a invalidé le vote et exclu M. Georgescu de cette nouvelle élection, après une campagne massive sur TikTok entachée de suspicions d’ingérence russe. Une décision rarissime dans l’UE qui a provoqué d’importantes manifestations et accentué la colère contre le Premier ministre Ciolacu, en poste depuis 2023 et à l’image ternie par des affaires de corruption.Cette incertitude politique accrue intervient au moment où le pays de 19 millions d’habitants affiche pour 2024 le pire déficit public des Vingt-Sept (9,3% du PIB) et des difficultés économiques.”Nous sommes dans la situation la plus compliquée que la Roumanie ait connue” depuis la transition démocratique à la fin du communisme, résume l’expert.Face à cette instabilité, la devise roumaine, le leu, a chuté mardi face au dollar et à l’euro, incitant la banque centrale à intervenir sur le marché selon des médias.Nicusor Dan a lancé un appel au calme, espérant que les Roumains choisiront au second tour “l’option du changement dans la sagesse, et non un changement qui mènerait au chaos”.