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Au Panama, une migration inversée et désordonnée face à la politique de Trump

Plus de 2.000 migrants sont arrivés ces dernières semaines au Panama, beaucoup tentant de poursuivre leur route vers la Colombie puis le Venezuela, un mouvement croissant de migration inversée -du nord vers le sud- provoqué par le durcissement de la politique américaine et que le pays d’Amérique centrale peine à maîtriserDarwin Gonzalez, Vénézuélien de 46 ans, évoque une nouvelle “déception”. “J’avais l’espoir d’offrir une vie meilleure à mes filles, mais bon, ça n’a pas marché”, constate-t-il, amer, depuis le quai du petit village de Miramar, dans la province de Colon.”A nouveau, notre voyage est difficile. On nous extorque, on nous vole. Quitter le Mexique pour venir ici, ça a été la même histoire que quitter le Venezuela”, raconte à l’AFP son compatriote Francisco, 31 ans et qui préfère taire son nom de famille pour des raisons de sécurité.Miramar est devenu un nouveau point de départ vers l’Amérique du Sud pour les migrants arrivés au Panama après avoir quitté le Mexique, qu’ils avaient rejoint après des semaines d’un périple dangereux et éprouvant, et où ils étaient parfois restés des mois dans l’espoir d’obtenir un rendez-vous pour obtenir l’asile aux Etats-Unis.Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump a mis en place une vaste offensive anti-immigration, conformément à ses promesses de campagne. L’administration américaine organise des expulsions très médiatisées, avec des vols militaires transportant des personnes menottées vers des pays d’Amérique latine. Elle a également supprimé l’application mobile CBP One, qui permettait aux migrants de prendre rendez-vous pour demander l’asile.Face à ce barrage, des migrants choisissent de rebrousser chemin. Décidés à ne pas revivre l’expérience de la difficile traversée à pied de la jungle du Darien, située à cheval sur la Colombie et le Panama et où sévissent des groupes criminels, hommes, femmes et enfants optent pour la voie maritime pour continuer leur voyage de retour.-La mer, pas la jungle-“Nous avons dépensé environ 2.000 dollars pour rentrer, en économisant, c’est-à-dire en mangeant un seul repas par jour, en mangeant du pain, une petite boisson, des biscuits”, témoigne Milagros Rubio, Vénézuélienne de 44 ans qui voyage avec trois membres de sa famille.Le seul trajet en bateau du Panama jusqu’à la côte colombienne, dans la mer des Caraïbes, coûte environ 250 dollars, selon les personnes interrogées par l’AFP.Une traversée coûteuse et qui n’est pas sans danger. Récemment, une fillette vénézuélienne de huit ans est morte dans le naufrage au large du Panama d’un bateau de migrants qui se rendaient en Colombie. Ce drame a incité les autorités indigènes de l’île panaméenne de Carti, d’où partaient de nombreux bateaux, à demander au gouvernement et aux organismes internationaux d’organiser le flux de migrants.Lors d’une conférence de presse, le président José Raul Mulino a admis jeudi que le nombre de migrants revenant du nord, principalement des Vénézuéliens, était “en hausse”, citant le chiffre de 2.200 personnes.Il a affirmé que son pays cherchait à collaborer avec ses partenaires, en particulier le Costa Rica voisin, pour gérer le flux migratoire inverse tout en respectant les droits des migrants. Le Panama fait également des “efforts concrets” pour négocier avec Bogota afin de permettre aux migrants vénézuéliens d’atteindre la ville colombienne de Cucuta (nord-est), d’où ces derniers pourraient regagner le Venezuela, a déclaré M. Mulino. Faute de relations diplomatiques avec le Venezuela depuis la réélection contestée du président Nicolas Maduro en juillet, le Panama ne peut pas expulser les migrants vénézuéliens vers Caracas.En 2024, plus de 300.000 migrants, principalement vénézuéliens, ont traversé la jungle du Darien dans leur périple vers le nord. Depuis le début de l’année, seulement 2.600 personnes environ l’ont franchie dans ce sens, soit 96% de moins que sur la même période en 2024, selon les chiffres officiels panaméens.

Neuf CRS seront jugés pour des violences sur des “gilets jaunes” dans un Burger King en 2018

Un épisode emblématique de la répression policière du mouvement des “gilets jaunes” bientôt en procès: une juge d’instruction a renvoyé en correctionnelle vendredi neuf CRS qui encourent jusqu’à sept ans de prison pour avoir violenté des manifestants dans un Burger King en décembre 2018.Ces CRS, tous membres à l’époque de la CRS 43, basée à Chalon-sur-Saône, avaient frappé à coups de matraque ou de pied une dizaine de manifestants non hostiles, et pour beaucoup non identifiés encore aujourd’hui, qui s’étaient réfugiés dans le restaurant lors de l’acte III des “gilets jaunes”, le 1er décembre 2018.Âgés de 30 à 52 ans, ces hommes comparaîtront pour violences volontaires avec plusieurs circonstances aggravantes, et encourent pour certains jusqu’à sept ans de prison et 100.000 euros d’amende. Sollicité, leur avocat, Me Laurent-Franck Liénard, n’a pu répondre.Dans son ordonnance dont l’AFP a eu connaissance, signée vendredi, la magistrate instructrice rappelle que cette journée était possiblement “la plus difficile en termes de maintien de l’ordre” des manifestations des “gilets jaunes”.Une journée “insurrectionnelle”, selon les réquisitions de la procureure en juillet: importantes dégradations à l’Arc de Triomphe, éborgnement d’un manifestant par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) à Paris, et incendie de la préfecture du Puy-en-Velay.En cette fin d’après-midi, alors que les grenades lacrymogènes pleuvaient, produisant une “saturation de l’air très importante”, la CRS 43 a eu pour mission “de s’opposer aux casseurs qui pillaient les commerces” ou incendiaient le mobilier urbain du coeur huppé de la capitale.”Certains manifestants ont décidé de s’introduire dans le Burger King en forçant la porte du fast-food”, et la CRS 43 a été missionnée pour “les faire sortir le plus rapidement possible, avec au besoin usage de la force”, rappelle la magistrate.Treize membres de la compagnie sont alors entrés dans le Burger King, situé avenue de Wagram dans le 17e arrondissement.L’enquête a cependant déterminé que les manifestants “n'(avaient) pas commis de violences ou de dégradations” dans le restaurant mais plutôt “recherché de l’air et de l’eau pour pouvoir s’asperger le visage”, certains vomissant, note la juge d’instruction. Une partie a “levé immédiatement les mains” à l’entrée des CRS, qui ont perpétré “des violences (…) avec armes et boucliers et sans sommations”, largement documentées par des images de journalistes et de la vidéosurveillance, tranche l’ordonnance.”Les autorités hiérarchiques ont reconnu” durant l’enquête “que l’intervention n’était pas légitime”, appuie la magistrate.- “Vous défoncez tout” -Lors des investigations, un commandant de la compagnie s’estimant responsable de l’intervention, Gilbert S., a demandé sa mise en examen ainsi que celle d’un commissaire de police.Mais la juge les a placés sous le plus favorable statut de témoin assisté, car la hiérarchie policière “n’a pas donné pour ordre d’agir de la manière dont cela s’est produit” même si elle aurait “pu prendre des décisions plus adaptées”.Pendant 8h30 d’interrogatoire en 2022, le commandant avait détaillé comment, avec un chef d’une autre compagnie, il avait refusé d’exécuter des ordres “fluctuants, irrationnels, irréalisables et dangereux” de la Préfecture de police (PP) pour défendre ses troupes qui “explosaient” sous la violence.”Vous défoncez tout ce qui se présente à vous”, lui demande-t-on ainsi par radio ce jour-là, un ordre qui provient d’après lui d’un haut-gradé d’alors de la PP.Ce jour-là, la CRS 43 a fait “état d’un bilan définitif hors norme” de moyens utilisés avec notamment 1.700 grenades de gaz lacrymogène, 312 tirs de LBD, mais aussi “27 blessés sur 63 CRS” dans l’unité.Cinq victimes sont parties civiles dans l’information judiciaire ouverte en mai 2019, mais de nombreuses autres n’ont pas été identifiées.Sollicité par l’AFP, Me Arié Alimi a indiqué que les deux manifestants qu’il défend “sont soulagés et attendent avec impatience le procès. Nous regrettons cependant que les donneurs d’ordre aient été écartés de la poursuite. Ce sera un procès majeur pour rappeler la façon dont les +gilets jaunes+ ont été brutalisés par le pouvoir”.Me Moad Nefati, avocat d’une autre partie civile, a lui estimé que ce procès était “un immense soulagement” et “l’espoir d’obtenir enfin des réponses” pour son client. “Il reste cependant dans l’incompréhension totale quant aux raisons pour lesquelles les CRS lui ont infligé 27 coups de matraque.””Il ne faudra pas oublier que la hiérarchie de ces policiers a été complètement défaillante”, a réagi Me Emmanuel Daoud, qui représente un journaliste blessé.

L’accord de trêve à Gaza doit tenir, dit l’ONU avant la fin de la première phase

Le patron de l’ONU Antonio Guterres a affirmé vendredi que l’accord sur le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza et la libération des otages israéliens devait tenir, à la veille de la fin de la première phase de la trêve.A l’heure où des négociations se poursuivent au Caire entre négociateurs israéliens et les pays médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis-, le mouvement islamiste palestinien Hamas a appelé à “faire pression” sur Israël pour lancer la deuxième phase de l’accord. La première phase, qui a fait taire les armes depuis le 19 janvier, doit prendre fin samedi sans que les termes de la deuxième étape, qui prévoit la fin définitive de la guerre et un retrait israélien total de la bande de Gaza, n’aient été négociés.L’accord a mis fin à 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. “L’accord sur le cessez-le-feu et la libération des otages israéliens doit tenir. Les jours qui viennent sont essentiels. Les différentes parties ne doivent reculer devant aucun effort pour éviter la rupture de cet accord”, a dit M. Guterres à New York.Après des semaines de blocage, Israël a envoyé jeudi ses négociateurs au Caire et le Hamas a appelé “la communauté internationale à faire pression sur l’occupant (Israël, ndlr) pour qu’il respecte pleinement l’accord et entre immédiatement dans la deuxième phase, sans délai ni tergiversation”.- Probablement prolongée -Des experts estiment que la première phase sera probablement prolongée, car c’est le scénario privilégié par Israël, qui est en position de force selon eux.”Une chose est sûre, la deuxième phase ne commencera pas demain (samedi), mais le cessez-le-feu ne sera probablement pas rompu non plus”, a déclaré vendredi à l’AFP Max Rodenbeck, analyste pour l’International Crisis Group.L’accord comporte une clause qui prolongerait automatiquement la première phase tant que les négociations pour la deuxième sont en cours.Les négociations sur la deuxième phase risquent d’être ardues. Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé. Ce dernier, qui a pris le pouvoir dans le territoire en 2007, insiste pour y rester.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est aussi sous la pression de ses alliés d’extrême droite au gouvernement qui s’opposent à la fin de la guerre.Jeudi, le Hamas a rendu à Israël les dépouilles de Ohad Yahalomi, Itzik Elgarat, Shlomo Mansour et Tsachi Idan, quatre otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre en échange de la libération de 643 prisonniers palestiniens, le dernier échange prévu par la première phase.- “Jambes entravées par des chaînes” -Des milliers de personnes massées le long des routes à Tel-Aviv ont salué le passage du cortège funèbre transportant la dépouille de Tsachi Idan, 49 ans.”Désolé de ne pas avoir crié assez fort (…) et que l’Etat t’ait oublié”, a dit son oncle Yigal Idan.Libéré dans un précédent échange le 8 février, l’ex-otage Eli Sharabi a raconté avoir “pendant un an et quatre mois, eu les jambes entravées par des chaînes avec des verrous très, très lourds qui te rentrent dans la chair”. Il a aussi évoqué des privations de nourriture.Au total, 33 otages ont été rendus à Israël depuis le 19 janvier, dont huit décédés. Quelque 1.700 détenus palestiniens ont été libérés sur un total prévu de 1.900.Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarés mortes par l’armée israélienne. Les 24 présumés vivants sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.Ces otages doivent être rendus à Israël pendant la deuxième phase. Et le Hamas s’est dit la semaine dernière prêt à les rendre tous “en une seule fois”.- Aide bloquée -Dans le sud de Gaza, l’armée israélienne a indiqué avoir mené une frappe visant deux “suspects”, une source hospitalière faisant état d’un mort.Alors que le Hamas accuse Israël de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza en violation de l’accord de trêve, des sources du Croissant-Rouge égyptien ont affirmé qu’Israël n’avait autorisé aucune aide à entrer dans Gaza vendredi et que des camions transportant vivres, caravanes et équipements lourds étaient bloqués à la frontière.Une troisième phase de l’accord devrait être consacrée à la reconstruction du territoire palestinien, un chantier gigantesque estimé par l’ONU à plus de 53 milliards de dollars.L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L’offensive israélienne à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, et provoqué un désastre humanitaire.Les tractations en vue de maintenir la trêve coïncident avec le début du ramadan, le mois du jeûne musulman qui doit commencer à partir de samedi.Durant ce mois, les tensions entre Palestiniens et Israéliens tendent à s’exacerber, notamment sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam situé à Jérusalem-Est, secteur occupé par Israël depuis 1967.

L’accord de trêve à Gaza doit tenir, dit l’ONU avant la fin de la première phase

Le patron de l’ONU Antonio Guterres a affirmé vendredi que l’accord sur le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza et la libération des otages israéliens devait tenir, à la veille de la fin de la première phase de la trêve.A l’heure où des négociations se poursuivent au Caire entre négociateurs israéliens et les pays médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis-, le mouvement islamiste palestinien Hamas a appelé à “faire pression” sur Israël pour lancer la deuxième phase de l’accord. La première phase, qui a fait taire les armes depuis le 19 janvier, doit prendre fin samedi sans que les termes de la deuxième étape, qui prévoit la fin définitive de la guerre et un retrait israélien total de la bande de Gaza, n’aient été négociés.L’accord a mis fin à 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. “L’accord sur le cessez-le-feu et la libération des otages israéliens doit tenir. Les jours qui viennent sont essentiels. Les différentes parties ne doivent reculer devant aucun effort pour éviter la rupture de cet accord”, a dit M. Guterres à New York.Après des semaines de blocage, Israël a envoyé jeudi ses négociateurs au Caire et le Hamas a appelé “la communauté internationale à faire pression sur l’occupant (Israël, ndlr) pour qu’il respecte pleinement l’accord et entre immédiatement dans la deuxième phase, sans délai ni tergiversation”.- Probablement prolongée -Des experts estiment que la première phase sera probablement prolongée, car c’est le scénario privilégié par Israël, qui est en position de force selon eux.”Une chose est sûre, la deuxième phase ne commencera pas demain (samedi), mais le cessez-le-feu ne sera probablement pas rompu non plus”, a déclaré vendredi à l’AFP Max Rodenbeck, analyste pour l’International Crisis Group.L’accord comporte une clause qui prolongerait automatiquement la première phase tant que les négociations pour la deuxième sont en cours.Les négociations sur la deuxième phase risquent d’être ardues. Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé. Ce dernier, qui a pris le pouvoir dans le territoire en 2007, insiste pour y rester.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est aussi sous la pression de ses alliés d’extrême droite au gouvernement qui s’opposent à la fin de la guerre.Jeudi, le Hamas a rendu à Israël les dépouilles de Ohad Yahalomi, Itzik Elgarat, Shlomo Mansour et Tsachi Idan, quatre otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre en échange de la libération de 643 prisonniers palestiniens, le dernier échange prévu par la première phase.- “Jambes entravées par des chaînes” -Des milliers de personnes massées le long des routes à Tel-Aviv ont salué le passage du cortège funèbre transportant la dépouille de Tsachi Idan, 49 ans.”Désolé de ne pas avoir crié assez fort (…) et que l’Etat t’ait oublié”, a dit son oncle Yigal Idan.Libéré dans un précédent échange le 8 février, l’ex-otage Eli Sharabi a raconté avoir “pendant un an et quatre mois, eu les jambes entravées par des chaînes avec des verrous très, très lourds qui te rentrent dans la chair”. Il a aussi évoqué des privations de nourriture.Au total, 33 otages ont été rendus à Israël depuis le 19 janvier, dont huit décédés. Quelque 1.700 détenus palestiniens ont été libérés sur un total prévu de 1.900.Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarés mortes par l’armée israélienne. Les 24 présumés vivants sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.Ces otages doivent être rendus à Israël pendant la deuxième phase. Et le Hamas s’est dit la semaine dernière prêt à les rendre tous “en une seule fois”.- Aide bloquée -Dans le sud de Gaza, l’armée israélienne a indiqué avoir mené une frappe visant deux “suspects”, une source hospitalière faisant état d’un mort.Alors que le Hamas accuse Israël de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza en violation de l’accord de trêve, des sources du Croissant-Rouge égyptien ont affirmé qu’Israël n’avait autorisé aucune aide à entrer dans Gaza vendredi et que des camions transportant vivres, caravanes et équipements lourds étaient bloqués à la frontière.Une troisième phase de l’accord devrait être consacrée à la reconstruction du territoire palestinien, un chantier gigantesque estimé par l’ONU à plus de 53 milliards de dollars.L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L’offensive israélienne à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, et provoqué un désastre humanitaire.Les tractations en vue de maintenir la trêve coïncident avec le début du ramadan, le mois du jeûne musulman qui doit commencer à partir de samedi.Durant ce mois, les tensions entre Palestiniens et Israéliens tendent à s’exacerber, notamment sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam situé à Jérusalem-Est, secteur occupé par Israël depuis 1967.

De Pierre Niney à Deneuve, le cinéma français a rendez-vous pour les 50e César

De Catherine Deneuve, présidente de la cérémonie, à Pierre Niney et François Civil, qui s’affrontent pour le titre de meilleur acteur, le cinéma français a rendez-vous vendredi soir à l’Olympia, à Paris, pour la 50e cérémonie des César.À quelques heures du début de la cérémonie, où elle recevra un César d’honneur, Julia Roberts a été décorée des insignes d’Officier des Arts et des Lettres par la ministre de la Culture Rachida Dati.Deux grands succès populaires, “Le Comte de Monte-Cristo” et “L’Amour ouf”, sont en lice, aux côtés de la comédie musicale “Emilia Perez” de Jacques Audiard, pour succéder à “Anatomie d’une chute”, grand vainqueur de l’an dernier.L’Académie a mis les petits plats dans les grands pour cette 50e grand-messe du 7e art, en confiant la présidence à la reine des actrices françaises, Catherine Deneuve. Celle-ci boudait la cérémonie ces dernières années mais a accepté de se prêter au jeu pour cet anniversaire.La tâche d’animer la soirée, retransmise en direct à partir de 20H45 (19H45 GMT) sur Canal+, est confiée à l’une des nouvelles valeurs sûres de l’humour à l’écran, Jean-Pascal Zadi (“Tout simplement noir”). Avec pour mission de maintenir l’audience qui a commencé à se redresser l’an dernier.Pour l’épauler, une brochette de personnalités, parmi lesquelles les comédiens Cécile de France, Pio Marmaï, la réalisatrice Justine Triet ou encore l’influenceuse Léna Situations qui tendra son micro aux célébrités sur le tapis rouge.- Chemin de croix -Concernant les lauréats, le suspense reste entier. Mais les César ont de quoi renouer avec le grand public et les films plus populaires. Même si le plus grand succès de l’année, “Un p’tit truc en plus” d’Artus (10,8 millions d’entrées en France), devra se contenter au maximum d’un prix, celui du meilleur premier film. En tournée pour son spectacle, l’humoriste n’a pas fait le déplacement à l’Olympia.À eux deux, “Le Comte de Monte-Cristo” et “L’Amour ouf” cumulent plus de 14 millions d’entrées en France et symbolisent ce cinéma français ambitieux qui a su attirer à nouveau les jeunes et les spectateurs occasionnels. La comédie sociale “En Fanfare”, avec Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin, pourrait également être distinguée.Quel destin pour l’autre long-métrage donné favori jusqu’à ces dernières semaines, “Emilia Perez” de Jacques Audiard? Cette comédie musicale en espagnol sur la transition de genre d’un narcotrafiquant mexicain, à laquelle tout réussissait depuis sa présentation à Cannes, vit désormais un chemin de croix.À la polémique au Mexique sur la façon dont le film représente la violence liée au narcotrafic se sont ajoutés d’anciens messages de l’actrice principale, Karla Sofia Gascón, sur les réseaux sociaux. Elle y qualifie l’islam de “foyer d’infection pour l’humanité” et raille la diversité dans le divertissement ou encore le mouvement anti-raciste après la mort de George Floyd, un Noir-Américain tué par la police en 2020.Depuis, la campagne d'”Emilia Perez” pour les Oscars aux États-Unis est plombée. Et quel sera l’impact sur les 4.951 votants des César, qui s’expriment à bulletins secrets? Si Karla Sofia Gascón semble hors jeu, sa co-star hollywoodienne Zoe Saldaña, qui sera présente vendredi soir, pourrait encore arracher le prix de la meilleure actrice. Une première dans l’histoire des César pour une actrice américaine. – Enjeux politiques -Comme chaque année, les enjeux politiques du moment, des coupes budgétaires dans la culture au bras de fer avec Canal+ (groupe Bolloré) sur le financement du cinéma français, planeront au-dessus de la cérémonie, à laquelle doit assister Rachida Dati.L’assocation de défense des animaux PAZ a aussi annoncé un rassemblement aux abords de l’Olympia, pour dénoncer “l’exploitation animale” dans le cinéma, et notamment dans le “Comte de Monte-Cristo” dont des scènes ont été tournés avec animaux en captivité.

Au Pakistan, un kamikaze tue six personnes dans l’école coranique historique des talibans

Un kamikaze a tué vendredi six personnes dans l’école coranique historique des talibans au Pakistan, dont le directeur de cet établissement fréquenté depuis des décennies par les plus hauts dirigeants talibans pakistanais comme afghans.A Kaboul, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, dirigé par un ancien élève de cette madrassa, a “condamné fermement” cette attaque, l’imputant à “des gens de l’Etat islamique” (EI).Islamabad et Kaboul s’accusent mutuellement d’aider l’EI pour attaquer le voisin, mais cette attaque n’a jusqu’ici pas été revendiquée.”Hamid ul-Haq Haqqani est mort (…) la police scientifique étudie la scène du crime et les premiers résultats pointent vers un attentat-suicide”, a dit à l’AFP Abdul Rasheed, le chef de la police du district où est située la “Daroul Ouloum Haqqania”.L’explosion a fait “six morts en plus du kamikaze et 16 blessés, dont trois sont dans un état critique”, a dit à l’AFP Abdul Rasheed, le chef de la police du district. “Un ressortissant afghan figure parmi les morts”, a-t-il ajouté.Noor Ali Khan, officier de police, a de son côté évoqué une “explosion puissante” survenue à l’issue de la grande prière hebdomadaire musulmane dans cet établissement fréquenté toute l’année par des centaines d’élèves, à 110 km au nord-ouest d’Islamabad.- L’école du “père des talibans” -“L’explosion est venue du premier rang”, le plus proche de l’imam, a-t-il poursuivi. “Les fidèles se pressaient après la prière pour saluer Hamid ul-Haq”, un temps membre du Parlement pakistanais, a ajouté le chef de la police du district Abdul Rasheed.Sur place, des hommes déblayaient des bris de verre au pied d’un mur parsemé d’éclats. Une flaque de sang était visible sur l’un des tapis non loin du lieu où l’imam se tient habituellement pour son prêche.Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif et son ministre de l’Intérieur Mohsen Naqvi ont condamné un acte “terroriste”. La madrassa d’Akora Khattak est devenue au fil des décennies le symbole des talibans et de leur vision ultra-rigoriste de l’islam.Son ancien directeur, l’ex-sénateur Sami ul-Haq Haqqani, auquel son fils Hamid ul-Haq a succédé, s’enorgueillissait d’avoir conseillé le fondateur du mouvement, le mollah Omar, ce qui lui avait valu le surnom de “père des talibans”.Sami ul-Haq avait plus tard envoyé des étudiants de la madrassa Haqqania se battre dans les rangs des talibans quand ils avaient appelé à prendre les armes dans les années 90 avant de conquérir le pouvoir à Kaboul en 1996.De nouveau, au retour au pouvoir des talibans en 2021, la madrassa d’Akora Khattak, surnommée “l’université du jihad”, avait dit son soutien à leurs combattants alors qu’ils avançaient sur Kaboul, mettant en déroute la République islamique soutenue par la communauté internationale.- Réseau de kamikazes -Le réseau Haqqani, qui tenait durant l’insurrection en Afghanistan sa réputation de terreur de ses brigades de kamikazes, tire son nom de l’école, où son fondateur et ses successeurs ont étudié.Aujourd’hui, il compte des représentants au sein du gouvernement en Afghanistan — dont le ministre de l’Intérieur Sirajuddin Haqqani. Son oncle, qui tenait le portefeuille des Réfugiés, a récemment été tué dans son ministère à Kaboul dans un attentat-suicide revendiqué par l’EI.Ils passent pour plus pragmatiques que les partisans du chef suprême des talibans, l’émir Hibatullah Akhundzada, et leurs anciens kamikazes sont désormais chargés de tenir des check-points ou de sécuriser des bâtiments publics.Plusieurs extrémistes pakistanais ayant ensuite attaqué leur propre pays ont aussi entretenu des liens avec la madrassa, dont l’assassin de l’ex-Première ministre Benazir Bhutto, tuée en 2007.Les madrassas radicales au Pakistan avaient reçu un afflux d’argent dans les années 1980 lorsqu’elles servaient de vivier à la guerre contre l’URSS an Afghanistan, soutenue par les États-Unis et l’Arabie saoudite. Elles sont depuis lors restées en contact étroit avec les agences de renseignement pakistanaises.Le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d’Islamabad estime que l’année 2024 a été la plus meurtrière en près d’une décennie au Pakistan avec plus de 1.600 morts dans des attaques, dont 685 membres des forces de sécurité.

Deux ans après la collision ferroviaire, la Grèce en colère proteste massivement et dans la violence

Des centaines de milliers de personnes criant leur colère dans la rue, des heurts violents entre policiers et protestataires: deux ans après la catastrophe, la Grèce a commémoré vendredi la collision ferroviaire de 2023 sur fond de mécontentement grandissant à l’égard du gouvernement Mitsotakis. A Athènes, dans une grande émotion collective, plus de 180.000 personnes, selon la police, se sont retrouvées devant le Parlement avant que le rassemblement ne dégénère.Des pierres et des cocktails Molotov ont été jetés sur les forces de l’ordre déployées en masse et qui ont répondu en lançant des gaz lacrymogènes. Trente personnes ont été blessées au cours de ces violences et 27 ont été arrêtées, selon la police.Sur l’ensemble du territoire, plus de 325.000 personnes se sont rassemblées, selon les décomptes de la police grecque.De nombreux commentateurs assuraient n’avoir pas vécu une telle mobilisation depuis les protestations massives durant la crise financière.Elle dépasse en tous cas très largement celle des manifestations qui avaient eu lieu après l’accident ferroviaire le 28 février 2023 dans lequel 57 personnes ont perdu la vie. La Grèce est en outre quasiment à l’arrêt en cette journée de grève générale très suivie.”On veut que la justice soit rendue”, a réclamé l’un des manifestants à Athènes, Dimitris Korovesis, 16 ans, alors que les Grecs exigent des réponses sur les causes exactes de la collision frontale entre deux trains.”La Grèce tue ses enfants” et “encore combien de vies?”, lisait-on aussi sur des pancartes brandies à Athènes.Une minute de silence a été observée en présence de proches de victimes, dont la pédiatre Maria Karystianou qui porte aujourd’hui le combat de ces familles endeuillées réclamant des comptes aux autorités.”Pour ceux d’entre nous qui avaient leurs enfants et leurs proches dans ce train, une partie de notre âme (…) ne reviendra jamais”, a lancé Mme Karystianou. Elle a vu dans ces rassemblements massifs “une union de citoyens pour l’éclaircissement (de l’affaire), pour apporter la justice en Grèce”.- “Dissimulation” -De nombreux protestataires dénoncent une “dissimulation” présumée des responsabilités dans le pire accident ferroviaire en Grèce, une accusation qui occupe presque tout le champ politique et médiatique depuis des semaines.Transports à l’arrêt, écoles, universités, administrations fermées, le pays a aussi massivement répondu à l’appel à une grève générale de 24 heures.Dans le centre d’Athènes, la plupart des magasins et cafés ont baissé leur rideau en signe de solidarité dans une Grèce profondément bouleversée par cette catastrophe devenue un “traumatisme collectif”, selon le Premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis.Le 28 février 2023, peu avant minuit, un train reliant Athènes à Thessalonique (nord), avec plus de 350 passagers à son bord, avait heurté de plein fouet un convoi de marchandises dans la vallée de Tempé, à environ 350 km au nord de la capitale.Les deux trains avaient circulé l’un vers l’autre sur la même voie sur plusieurs kilomètres sans qu’aucun système d’alarme ne soit déclenché.Etrillé par l’opposition qui accuse son gouvernement de vouloir cacher les causes véritables de l’accident, le Premier ministre se retrouve en difficulté politique.Outre l’erreur humaine imputée au chef de gare local, l’enquête avait immédiatement révélé de graves négligences sur le réseau ferré.”Des erreurs humaines fatales se sont combinées aux défaillances chroniques de l’État, bouleversant violemment nos certitudes”, a reconnu M. Mitsotakis dans un message sur Facebook vendredi.Plus de 40 personnes ont été poursuivies mais aucune n’a encore été jugée. Aucun haut responsable politique n’a été inquiété, alimentant la rancoeur de la population dans un pays où la défiance à l’égard des politiques est déjà grande.Le gouvernement ne cesse de rejeter les accusations de l’opposition qui évoque un “plan organisé” de dissimulation pour protéger de hauts responsables. De telles thèses sont des tentatives de “déstabiliser” le pays, a dénoncé M. Mitsotakis, qui a fustigé “l’instrumentalisation politique de la douleur humaine”.- Cargaison illégale -Un rapport d’experts financé par les familles des victimes a conclu en janvier que le train de marchandises transportait une cargaison illégale de produits chimiques explosifs, ce qui aurait contribué au nombre élevé de victimes.Jeudi, un rapport accablant de l’agence grecque de sécurité de l’aviation et des chemins de fer a notamment révélé la destruction de preuves cruciales dans les jours qui ont suivi l’accident.Ces experts ont également indiqué qu’il y avait une “présence possible” d’un “carburant inconnu” sur le lieu de l’accident.Les partis d’opposition veulent déposer une motion de censure la semaine prochaine 

Deux ans après la collision ferroviaire, la Grèce en colère proteste massivement et dans la violence

Des centaines de milliers de personnes criant leur colère dans la rue, des heurts violents entre policiers et protestataires: deux ans après la catastrophe, la Grèce a commémoré vendredi la collision ferroviaire de 2023 sur fond de mécontentement grandissant à l’égard du gouvernement Mitsotakis. A Athènes, dans une grande émotion collective, plus de 180.000 personnes, selon la police, se sont retrouvées devant le Parlement avant que le rassemblement ne dégénère.Des pierres et des cocktails Molotov ont été jetés sur les forces de l’ordre déployées en masse et qui ont répondu en lançant des gaz lacrymogènes. Trente personnes ont été blessées au cours de ces violences et 27 ont été arrêtées, selon la police.Sur l’ensemble du territoire, plus de 325.000 personnes se sont rassemblées, selon les décomptes de la police grecque.De nombreux commentateurs assuraient n’avoir pas vécu une telle mobilisation depuis les protestations massives durant la crise financière.Elle dépasse en tous cas très largement celle des manifestations qui avaient eu lieu après l’accident ferroviaire le 28 février 2023 dans lequel 57 personnes ont perdu la vie. La Grèce est en outre quasiment à l’arrêt en cette journée de grève générale très suivie.”On veut que la justice soit rendue”, a réclamé l’un des manifestants à Athènes, Dimitris Korovesis, 16 ans, alors que les Grecs exigent des réponses sur les causes exactes de la collision frontale entre deux trains.”La Grèce tue ses enfants” et “encore combien de vies?”, lisait-on aussi sur des pancartes brandies à Athènes.Une minute de silence a été observée en présence de proches de victimes, dont la pédiatre Maria Karystianou qui porte aujourd’hui le combat de ces familles endeuillées réclamant des comptes aux autorités.”Pour ceux d’entre nous qui avaient leurs enfants et leurs proches dans ce train, une partie de notre âme (…) ne reviendra jamais”, a lancé Mme Karystianou. Elle a vu dans ces rassemblements massifs “une union de citoyens pour l’éclaircissement (de l’affaire), pour apporter la justice en Grèce”.- “Dissimulation” -De nombreux protestataires dénoncent une “dissimulation” présumée des responsabilités dans le pire accident ferroviaire en Grèce, une accusation qui occupe presque tout le champ politique et médiatique depuis des semaines.Transports à l’arrêt, écoles, universités, administrations fermées, le pays a aussi massivement répondu à l’appel à une grève générale de 24 heures.Dans le centre d’Athènes, la plupart des magasins et cafés ont baissé leur rideau en signe de solidarité dans une Grèce profondément bouleversée par cette catastrophe devenue un “traumatisme collectif”, selon le Premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis.Le 28 février 2023, peu avant minuit, un train reliant Athènes à Thessalonique (nord), avec plus de 350 passagers à son bord, avait heurté de plein fouet un convoi de marchandises dans la vallée de Tempé, à environ 350 km au nord de la capitale.Les deux trains avaient circulé l’un vers l’autre sur la même voie sur plusieurs kilomètres sans qu’aucun système d’alarme ne soit déclenché.Etrillé par l’opposition qui accuse son gouvernement de vouloir cacher les causes véritables de l’accident, le Premier ministre se retrouve en difficulté politique.Outre l’erreur humaine imputée au chef de gare local, l’enquête avait immédiatement révélé de graves négligences sur le réseau ferré.”Des erreurs humaines fatales se sont combinées aux défaillances chroniques de l’État, bouleversant violemment nos certitudes”, a reconnu M. Mitsotakis dans un message sur Facebook vendredi.Plus de 40 personnes ont été poursuivies mais aucune n’a encore été jugée. Aucun haut responsable politique n’a été inquiété, alimentant la rancoeur de la population dans un pays où la défiance à l’égard des politiques est déjà grande.Le gouvernement ne cesse de rejeter les accusations de l’opposition qui évoque un “plan organisé” de dissimulation pour protéger de hauts responsables. De telles thèses sont des tentatives de “déstabiliser” le pays, a dénoncé M. Mitsotakis, qui a fustigé “l’instrumentalisation politique de la douleur humaine”.- Cargaison illégale -Un rapport d’experts financé par les familles des victimes a conclu en janvier que le train de marchandises transportait une cargaison illégale de produits chimiques explosifs, ce qui aurait contribué au nombre élevé de victimes.Jeudi, un rapport accablant de l’agence grecque de sécurité de l’aviation et des chemins de fer a notamment révélé la destruction de preuves cruciales dans les jours qui ont suivi l’accident.Ces experts ont également indiqué qu’il y avait une “présence possible” d’un “carburant inconnu” sur le lieu de l’accident.Les partis d’opposition veulent déposer une motion de censure la semaine prochaine 

En Inde, des brasseuses de bière veulent changer les mentalités

Dans le monde en vogue de la bière artisanale indienne, Varsha Bhat fait figure d’exception. Non seulement elle est l’une des quelques brasseuses du pays, mais en plus elle est l’une des rares femmes à goûter elle-même aux plaisirs de la bière. C’est avec fierté qu’elle revendique sa place dans ce secteur très largement masculin, dans une Inde où les femmes amatrices d’alcool restent souvent pointées du doigt.A 38 ans, elle s’est battue pour s’imposer dans cette profession, passant outre les remarques désobligeantes de ses collègues masculins qui doutaient de sa capacité à porter de lourds sacs de houblon ou à résister à la pression.Après une décennie dans ce secteur, elle est aujourd’hui maître brasseuse dans un des pubs les plus populaires de Bangalore, où se retrouvent les jeunes diplômés de la “tech” indienne. “Les femmes peuvent faire les mêmes choses que les hommes, de l’élaboration de recettes au travail physique, en passant par la gestion d’une équipe”, assure Varsha Bhat. “Il y avait des préjugés (…) nous brisons ces stéréotypes et barrières”. Avec ses universités et instituts de formation renommés, Bangalore est largement considérée comme une ville plus permissive, notamment en matière de consommation d’alcool, que le reste du pays le plus peuplé de la planète.Selon les statistiques du gouvernement, 99% des femmes indiennes ne boivent pas d’alcool.Et si à peine un quart des femmes du pays en âge de travailler sont officiellement employées, ce chiffre monte jusqu’à 40% dans l’agglomération de Bangalore.Lynette Pires, 32 ans, en fait partie.Chercheuse dans le secteur pharmaceutique, elle a très vite été attirée par l’univers de la brasserie.Mais pour se faire une place dans cet univers masculin qui ne la prenait pas au sérieux, elle aussi a dû forcer la porte.- “Inspirer et épauler”- “Se tenir là, au milieu d’une majorité d’hommes, et essayer de faire passer son point de vue ou les amener à écouter… cela s’apprend”, se souvient cette femme originaire de Goa (ouest), employée d’une brasserie populaire du sud de la mégapole.Il y a quatre ans, elle a fondé avec une dizaine d’autres femmes un Collectif des brasseuses destiné à “inspirer et épauler” celles qui veulent embrasser cette carrière.Contrairement aux idées reçues, les femmes ont longtemps occupé une place de choix dans l’histoire de la brasserie.La première recette de bière répertoriée remonte à 1.800 ans avant Jésus-Christ, concoctée en hommage à Ninkasi, la déesse de la bière dans la mythologie sumérienne.A cette même époque, en Mésopotamie, le Code de Hammurabi, un recueil de lois du nom du roi de Babylone (de 1795 à 1750 avant JC), évoquait spécifiquement des femmes brasseuses.Au regard de cette histoire, “dire de la bière qu’elle est une boisson pour les hommes est stupide et relève de l’ignorance”, estime Girija Chatty, autrice de podcasts sur l’industrie de la bière en Inde.La Constitution indienne de 1949 enjoint au gouvernement d’interdire la consommation d’alcool, sauf “à des fins médicales”, une clause largement ignorée, sauf dans certains Etats.Même parmi la petite minorité d’Indiens qui en boivent, le fossé entre les sexes est immense. L’Inde compte près de quinze fois plus d’hommes que de femmes qui en consomment, selon une enquête gouvernementale publiée en 2022. Les idées préconçues ont la vie dure mais Girija Chatty préfère en rire. “Si les femmes peuvent gérer des hommes amers”, plaisante-t-elle, “elles peuvent très bien gérer de la bière amère.”