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Le procès de l’assassinat de l’avocat corse Sollacaro en 2012 s’est ouvert
Le procès de l’assassinat de l’avocat Antoine Sollacaro en 2012 à Ajaccio s’est ouvert lundi à Aix-en-Provence, avec un important dispositif de sécurité mais en l’absence de Jacques Santoni, instigateur présumé de ce crime retentissant.Trois membres présumés de la bande criminelle corse du Petit Bar doivent être jugés jusqu’à mi-décembre pour leur rôle supposé dans cet assassinat rarissime d’un avocat.Mais comme prévu Jacques Santoni, commanditaire et “cerveau” du crime, selon l’accusation qui s’appuie principalement sur les déclarations d’un repenti, était absent, a constaté la présidente de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône à l’ouverture du procès.Tétraplégique depuis un accident de moto en 2003, il n’a pas comparu à ses derniers procès et n’est pas incarcéré malgré une peine de 13 ans de prison pour blanchiment prononcée en juin à Marseille.Une expertise médicale avait conclu la semaine dernière à l’incompatibilité de son état de santé avec sa comparution devant la cour d’assises, mais l’accusation estime que des aménagements sont possibles afin qu’il soit jugé en personne. Une salle avec un lit médicalisé a d’ailleurs été aménagée près de la salle d’audience, a constaté l’AFP.La question de son éventuelle comparution forcée, de la disjonction de son cas ou d’un renvoi du procès devrait dominer l’ouverture des débats, après la constitution de la cour, composée de la présidente, trois assesseurs (magistrats professionnels) et six jurés. Cinq jurés supplémentaires ont également été tirés au sort.L’assassinat le 16 octobre 2012 d’Antoine Sollacaro, ancien bâtonnier d’Ajaccio, défenseur d’Yvan Colonna ou de l’ex-dirigeant nationaliste Alain Orsoni, avait été qualifié “d’onde de choc” par Christiane Taubira, alors ministre de la Justice.Il avait été abattu de cinq balles dans la tête par des assaillants à moto alors qu’il venait d’acheter son journal comme tous les matins dans la même station-service d’Ajaccio.Outre Jacques Santoni – qui aurait selon l’accusation organisé l’assassinat sur fond de rivalité entre bandes criminelles -, le tireur présumé, André Bacchiolelli, est poursuivi et présent dans le box des accusés.Un troisième homme, Mickaël Ettori, présenté par l’accusation comme un “proche lieutenant de Jacques Santoni” et en fuite depuis 2020, sera jugé en son absence.- Repenti masqué -Le repenti Patrick Giovannoni est également poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’une autre tentative d’assassinat, jointe à l’affaire. Il est installé dos à la salle et comparaîtra avec “un masque” a indiqué la présidente. Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, a confirmé lundi qu’il allait “demander le huis-clos” pour protéger son client.La veuve de la victime, Jeannine Farioli-Sollacaro, qui a dit craindre une “mascarade” de procès, et les deux enfants de l’avocat étaient présents dans la salle d’audience.Son fils Paul Sollacaro, également avocat, avait mis “au défi” vendredi Jacques Santoni de venir en personne réitérer devant la cour ses protestations d’innocence.Les trois accusés nient les faits.L’arme du crime n’a pas été retrouvée et aucun ADN n’a permis de confondre les auteurs, mais la juge d’instruction indique dans son ordonnance de mise en accusation s’être notamment appuyée sur les déclarations de Patrick Giovannoni.”Petite main” et gestionnaire du stock d’armes de la bande du Petit Bar selon les enquêteurs, il a obtenu en 2015 le statut de repenti et a affirmé avoir reçu les confidences de Jacques Santoni, qui aurait déclaré après la mort de l’avocat: “C’est nous qui avons tapé”.Outre la famille, le Conseil national des barreaux et la Conférence des bâtonniers sont partie civile et représentés au procès.
Gaza: des pays musulmans refusent toute tutelle sur le territoire palestinien
Sept pays musulmans réunis lundi à Istanbul pour discuter de l’avenir de Gaza ont insisté sur une gouvernance par les seuls Palestiniens, refusant qu’un “nouveau système de tutelle” soit imposé au territoire, après deux semaine d’un cessez-le-feu fragile.”Les Palestiniens doivent gouverner les Palestiniens et les Palestiniens doivent assurer leur propre sécurité”, a déclaré le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan, s’exprimant seul devant la presse à l’issue d’une réunion avec ses pairs d’Arabie saoudite, du Qatar, des Emirats arabes unis, de Jordanie, du Pakistan et d’Indonésie.Le ministre égyptien, annoncé sous réserve, a été finalement retenu par un autre réunion a-t-il dit.”Gaza a besoin d’être reconstruit et que sa population rentre chez elle. Elle doit panser ses plaies. Mais (…) personne ne souhaite voir émerger un nouveau système de tutelle”, a insisté M. Fidan.”Toute mesure prise pour résoudre la question palestinienne (…) ne doit pas risquer de créer la base de nouveaux problèmes. Nous y sommes très attentifs”, a-t-il encore insisté, espérant une “réconciliation inter palestinienne” rapide entre le Hamas et l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas.Celle-ci permettrait, selon lui, de “renforcer la représentation de la Palestine au sein de la communauté internationale.”Les ministres des sept pays, tous membres de l’organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l’OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l’attitude “très médiocre” d’Israël depuis l’entrée en vigueur le 10 octobre du cessez-le-feu, jugeant en revanche que “le Hamas semble déterminé” à respecter l’accord.”Nous devons apporter davantage d’aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction”, a poursuivi le chef de l’Etat en appelant la Ligue arabe et l’OCI à jouer “un rôle moteur” en ce sens.- “Parvenir à un consensus” -En amont de la réunion avec ses homologues, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.Lundi, M. Fidan a laissé entendre que la mise en place d’une force de stabilisation internationale à Gaza, à laquelle la Turquie souhaite participer, prendra du temps.”Il faut d’abord parvenir à un consensus sur le projet. Celui-ci devra ensuite être approuvé par le Conseil de sécurité (de l’ONU, NDLR), sans faire l’objet d’aucun veto de la part des membres permanents”, a-t-il relevé, désignant sans les nommer les Etats-Unis.Mais les efforts d’Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d’un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l’accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l’armée israélienne s’en retirera.Seuls des pays jugés “impartiaux” pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.
Un nouveau séisme fait plus de 20 morts en Afghanistan
Un séisme de magnitude 6,3 a fait plus de 20 morts lundi dans le nord de l’Afghanistan, deux mois après le tremblement de terre le plus meurtrier de l’histoire récente du pays.Le séisme, qui s’est produit peu avant 20H30 GMT (01H00 heure locale) à Kholm, dans la province de Samangan près de la ville de …
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Inondations en Espagne: un an après, le président de la région de Valence finit par démissionner
Cible des critiques depuis les inondations ayant ravagé le sud-est de l’Espagne il y a un an, agoni d’insultes lors de l’hommage rendu mercredi aux 237 victimes de la catastrophe, le président de la région de Valence Carlos Mazón a fini par démissionner lundi.”Je n’en peux plus”: au terme d’une conférence de presse d’une vingtaine …
Espagne: accusé d’avoir violé le secret judiciaire, le Procureur général de l’Etat jugé dans un procès inédit
Le Procureur général de l’Etat espagnol Álvaro García Ortiz a démenti lundi être à l’origine d’une fuite d’informations confidentielles et gênantes pour le compagnon d’une figure de l’opposition de droite, au premier jour de son procès inédit pour violation du secret judiciaire.”Vous considérez-vous comme l’auteur des délits qui vous sont reprochés ?”, lui a demandé …
Procès Le Scouarnec: une nouvelle audience pour l’indemnisation des victimes
La cour criminelle du Morbihan analyse lundi l’impact des violences sexuelles pour les centaines de victimes du pédocriminel Joël Le Scouarnec et pour leurs proches afin de les indemniser.L’audience a débuté un peu avant 14H30 à Vannes par une minute de silence en hommage à Maxime Tessier, avocat de Joël Le Scouarnec lors du procès pénal. L’avocat âgé de 34 ans s’est suicidé début juillet. Les sommes cumulées des dommages et intérêts devraient atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.Une cinquantaine de dossiers devraient être examinés et moins d’une dizaine d’avocats ont prévu de plaider.Une nouvelle audience doit se tenir le 4 décembre et d’autres suivront, “autant qu’il en faudra”, a précisé à l’AFP Marie-Line Pichon, secrétaire générale de la première présidence de la cour d’appel de Rennes. La cour a renvoyé lundi l’examen de certains dossiers au 4 mai 2026.Il s’agit “d’une nouvelle étape pour les victimes et covictimes dont elles entendent faire valoir toutes les conséquences engendrées sur leurs vies par les actes commis par le condamné”, notamment des parents et des proches qui “doivent être reconnus dans les souffrances qu’ils ont endurées en raison des conséquences des agissements du condamné sur leurs enfants”, indique le Collectif de victimes de Joël Le Scouarnec dans un communiqué.L’ex-chirurgien de 74 ans n’est pas présent devant la cour criminelle, la même qui l’a jugé pour des viols et agressions sexuelles de 1989 à 2014 sur près de 300 victimes, en majorité des patients mineurs au moment des faits. Elle l’a condamné fin mai à la peine maximale de 20 ans de réclusion.Il est représenté par deux avocats commis d’office, Corentin La Selve et Esther Prouzet, après le suicide de Maxime Tessier, 34 ans et le retrait de son avocat historique, Thibaut Kurzawa.Ils n’ont pas demandé le renvoi de l’audience, a indiqué Esther Prouzet à l’AFP, pour “ne pas retarder davantage ce lourd procès”, après plus de trois mois d’un procès pénal très éprouvant.- Suivi psychologique -Avec ces indemnisations, “la justice reconnaît symboliquement que quelqu’un est victime et que la personne a subi un préjudice”, explique Cécile de Oliveira, avocate de parties civiles.Les sommes permettront à des victimes de “suivre des thérapies qu’elles n’ont pas les moyens de payer”, souligne une autre avocate, Francesca Satta. Pour certaines victimes, agressées enfant et qui n’en avaient pas gardé de souvenir, ce besoin de suivi psychologique est apparu avec le procès, précise-t-elle.Certaines parties civiles seront présentes à Vannes car “c’est une occasion assez unique de voir ce qui s’y passe et de retrouver quelques visages familiers”, relève Gabriel Trouvé, une des victimes de l’ancien médecin. Certaines “peuvent voir dans cette audience la possibilité de passer à autre chose”, estime-t-il. Les décisions de la cour criminelle concernant ces intérêts seront rendues le 20 janvier 2026, a fait savoir lundi la présidente de la cour criminelle, Aude Buresi, sauf en cas de demande d’une expertise psychologique ou psychiatrique pour déterminer plus précisément le préjudice des parties civiles.Les demandes d’indemnisation cumulées devraient s’élever “à plusieurs centaines de milliers d’euros”, or M. Le Scouarnec peut difficilement “disposer d’une capacité financière aussi importante”, relève son avocate Me Prouzet.Dans ce cas, les parties civiles peuvent demander au Fonds de garantie des victimes (FGTI) de les indemniser. Elles doivent alors passer par la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi), qui évaluera le montant du préjudice de manière autonome par rapport aux juges.Leur prise en charge “demeure à ce jour très inégalitaire et dépend trop du niveau d’informations accessibles”, déplore le Collectif de victimes de Joël Le Scouarnec, qui précise que les expertises par la Civi ont débuté début juin.
Angleterre : le suspect de l’attaque au couteau dans un train inculpé de tentatives de meurtre
Le suspect de l’attaque au couteau qui a fait dix blessés samedi dans un train en Angleterre a été inculpé lundi matin pour tentatives de meurtre, et accusé également d’une agression dans le métro londonien.Cinq des dix personnes blessées samedi soir sont toujours hospitalisées, dont un employé de la compagnie ferroviaire LNER qui a essayé d’arrêter l’assaillant et que la ministre des Transports, Heidi Alexander, a qualifié de “héros”.L’attaque a eu lieu dans un train parti de Doncaster (nord) vers la gare londonienne de King’s Cross. Le conducteur a changé d’itinéraire pour permettre à la police et aux secours d’intervenir en gare de Huntingdon (est), près de Cambridge, peu avant 20H00 locales et GMT.Anthony Williams, un Britannique de 32 ans né au Royaume-Uni, a comparu lundi devant un tribunal de Peterborough (est). Il a été placé en détention provisoire. Cet homme, qui est monté dans le train à grande vitesse à Peterborough, selon la police, a été inculpé de tentatives de meurtre à l’arme blanche contre dix personnes, et contre une onzième plus tôt dans la même journée dans l’est de Londres, à une station du réseau de métro automatique Docklands Light Rail (DLR).La police des transports “examine également d’autres infractions potentiellement liées” à cet homme, a déclaré son chef adjoint Stuart Cundy, cité dans le communiqué.- Huit minutes -Selon la ministre des transports, Anthony Williams n’était “pas connu des services de police antiterroriste, des services de sécurité” ou du programme britannique de prévention de la radicalisation.Interrogée sur Times Radio, la ministre n’a pas été en mesure de dire s’il était connu des services psychiatriques.Le responsable de la police des transports, John Loveless, avait indiqué dimanche que les services antiterroristes collaborent à l’enquête, mais qu'”à ce stade, rien ne suggère qu’il s’agit d’un incident terroriste”.Plusieurs témoins ont raconté aux médias la panique au sein du wagon, le “sang partout” et les cris pour prévenir les passagers qu’un homme “poignarde tout le monde”. Il s’est écoulé huit minutes entre le moment où le signal d’alarme a été tiré dans le train et l’arrestation du suspect.La ministre Heidi Alexander a rendu hommage à l’employé de la compagnie LNER qui s’est interposé, et qui se trouve toujours hospitalisé dans un état “critique” mais “stable”.”Cet homme est simplement arrivé pour faire son travail, et il est reparti en héros. De nombreuses personnes sont en vie aujourd’hui grâce à son action et son courage”, a-t-elle souligné sur la chaîne Sky News.Outre le suspect, la police locale avait arrêté samedi un autre homme âgé de 35 ans, qui a finalement été relâché, n’étant “pas impliqué” dans l’attaque.- Forte présence policière dans les gares -Dimanche, elle avait indiqué qu’Anthony Williams – dont le nom n’était pas encore connu – était un homme noir britannique, ajoutant que le deuxième homme était un Britannique d’origine caribéenne.Les forces de l’ordre ont donné ces précisions sur la nationalité et l’ethnicité des deux hommes dans le but d’empêcher les rumeurs et spéculations. De fausses informations avaient circulé à l’été 2024 sur le profil du meurtrier de trois fillettes à Southport (ouest), un Britannique d’origine rwandaise décrit à tort comme un demandeur d’asile, dont les crimes avaient suscité des émeutes anti-immigration. Une forte présence policière a été déployée dans les gares du pays et sera maintenue pendant plusieurs jours. La ministre des Transports a également promis de réévaluer les mesures de sécurité en vigueur.En Angleterre et au Pays de Galles, où la législation sur les armes à feu est très stricte, les violences à l’arme blanche ont fortement augmenté ces 15 dernières années, selon des chiffres officiels. Le Premier ministre a qualifié par le passé la situation de “crise nationale” et son gouvernement a durci l’accès à ces armes.
Budget: la gauche boycotte une réunion de négociation, les débats s’étirent en longueur
Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État, sans espoir de voter sur ce premier volet mardi comme initialement prévu. Mais alors que la gauche a refusé de participer à une nouvelle négociation avec le gouvernement, il semble peu probable que le texte puisse trouver une majorité dans l’hémicycle.Au menu lundi à l’Assemblée, la poursuite des discussions sur la justice fiscale, avec notamment des amendements sur la taxation des plus-values immobilières ou les droits de succession. Les députés ont notamment adopté un amendement RN rétablissement “l’exit tax” (taxe d’expatriation) dans sa version d’origine sarkozyste.Reconnaissant les limites de la discussion budgétaire pour parvenir à une copie d’ensemble cohérente, le Premier ministre a demandé vendredi “à l’ensemble des ministres concernés” de réunir les représentants des groupes pour “essayer de se mettre d’accord sur les grands principes de l’atterrissage d’un texte pour la Sécurité sociale et pour le projet de loi de finances”.Las. La gauche a annoncé qu’elle ne se rendrait pas à la réunion organisée à la mi-journée au ministère des Relations avec le Parlement, en raison de la présence du Rassemblement national. Outre le RN, son allié l’UDR d’Eric Ciotti, le groupe indépendant Liot et les représentants du socle commun s’y sont en revanche rendus. A ce stade, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, on est loin “du budget Frankenstein” que la confusion fiscale des derniers jours pourrait laisser croire. “Nous sommes précisément à 4,7% (du PIB) de déficit”, soit l’objectif initial du gouvernement, a-t-elle indiqué à la reprise des débats à l’Assemblée. “Ce qui veut dire qu’il y a encore de la marge de manœuvre” lors de la navette parlementaire, a-t-elle souligné, le gouvernement s’étant laissé la possibilité d’aller jusqu’à “moins de 5%”.Côté entreprises, “il y a eu des hausses d’impôts de 2,5 milliards pour les multinationales. Il y a eu des baisses aussi à peu près de 3 milliards de moins pour les PME”, a-t-elle résumé.Ce calcul exclut cependant “quatre taxes” (sur les multinationales, les rachats d’actions, les super dividendes notamment) que le gouvernement juge inapplicables ou contraires au droit européen.Côté ménages, il y aurait “à peu près 2 milliards de moins d’impôt, notamment du fait du dégel du barème de l’impôt sur le revenu” et de l’autre “un ensemble de mesures sur les plus fortunés qui représenteraient plus que l’ISF avant 2017”. Ces mesures devraient rapporter entre 5 et 6 milliards d’euros, contre 5,1 pour l’ISF.- Délais et votes incertains -Mais les délais d’examen de ce budget de l’Etat seront-ils tenus et sera-t-il in fine voté? Les discussions vont s’interrompre lundi soir pour laisser place à celles sur le budget de la Sécurité sociale. Elles reprendront le 12 novembre, jusqu’au plus tard le 23 novembre à minuit – les délais constitutionnels obligeant alors le gouvernement à transmettre le texte au Sénat. Le gouvernement tablait lundi sur un vote le 17 novembre pour la partie “recettes” du budget de l’Etat mais pour le président de la commission des Finances Éric Coquerel “on va tout droit sur le fait de ne pas voter”.Si les délais sont tenus, l’adoption du texte nécessiterait l’abstention des socialistes et des écologistes (et le vote positif de toute la coalition gouvernementale). Or rien n’est moins sûr, à gauche comme à droite. Le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR), a déjà anticipé son rejet: “Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu’en fait elle ne va satisfaire personne”.Tempérant la position du chef des députés socialistes Boris Vallaud, pour qui en l’état, le groupe voterait contre le texte, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a estimé lundi que, si la voie était “étroite” vers une adoption, un “chemin” lui semblait encore “possible”.S’attirant les critiques de la France insoumise. “J’appelle ça les idiots utiles du macronisme”, a réagi M. Coquerel devant la presse.En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget partirait au Sénat dans sa version initiale et la navette parlementaire se poursuivrait. Si le Parlement ne s’est pas prononcé le 23 décembre, le gouvernement peut légiférer par ordonnances, une procédure inédite. Autre option, en cas de rejet du budget: le vote d’une loi spéciale.








