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Américains et Ukrainiens discutent à Genève du plan de Trump pour l’Ukraine

Donald Trump a accusé dimanche les dirigeants ukrainiens de ne faire preuve “d’aucune gratitude” envers les Etats-Unis, alors que le secrétaire d’Etat Marco Rubio rencontre à Genève une délégation de Kiev dans l’espoir de faire avancer le plan du président américain sur l’Ukraine.”Les responsables ukrainiens n’ont exprimé aucune gratitude pour nos efforts”, a écrit le président américain sur Truth Social, affirmant avoir “hérité d’une guerre qui n’aurait jamais dû arriver”.Jusqu’à présent, rien ne filtre sur le contenu des pourparlers en Suisse sur ce plan en 28 points, qui vise à mettre fin au conflit provoqué par près de quatre ans d’invasion russe.La version initiale du texte faisait écho à plusieurs exigences de Moscou et suscité l’opposition de Kiev et de ses alliés européens, venus dimanche à Genève pour éviter une paix en forme de capitulation.Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial reprenait plusieurs exigences clés de Moscou: que l’Ukraine lui cède des territoires, accepte de réduire la taille de son armée et renonce à intégrer l’Otan. Tout en offrant des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe.Le texte proposait signifiait aussi la fin de l’isolement de la Russie à l’égard du monde occidental avec sa réintégration au G8 et la levée progressive des sanctions.- “priorités clés” -L’un des membres de la délégation ukrainienne, Roustem Oumerov, à la tête du Conseil de sécurité ukrainien, a estimé dimanche que la nouvelle version du texte, que l’AFP n’a pas vue, “reflète déjà la plupart des priorités clés” de Kiev.Le président ukrainien a lui jugé sur X “positif que la diplomatie ait été ravivée et que le dialogue puisse être constructif”, ajoutant : “nous avons tous besoin d’un résultat positif”.Donald Trump avait donné jusqu’au 27 novembre à son homologue ukrainien pour répondre, mais il a indiqué samedi que son plan ne constituait pas sa “dernière offre” pour régler le conflit.Ce texte “présente un cadre solide de négociations. Il se fonde sur des éléments fournis par la partie russe mais également sur des apports de l’Ukraine”, a complété M. Rubio sur X.A Genève, M. Rubio a rencontré dans la matinée le négociateur de Kiev, Andriï Iermak, qui s’est également entretenu avec des représentants du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne.Une nouvelle réunion bilatérale s’est déroulé dans l’après-midi entre Américains et Ukrainiens au sein de la Représentation américaine à Genève, proche de l’ONU.”Ils vont régler les détails de l’accord”, a indiqué à l’AFP un responsable américain.- tractations -Mais le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit lui “sceptique” sur les chances de parvenir à un accord sur le plan d’ici le 27 novembre.”La tâche consiste désormais à faire du plan (…) un document viable”, a encore déclaré M. Merz, lors du sommet du G20 à Johannesburg. Il a indiqué avoir fait une proposition, actuellement en discussion à Genève, qui pourrait permettre de “faire au moins un premier pas jeudi”.Les Européens cherchent par tous les moyens à ne pas être tenus à l’écart des tractations autour du plan. Le président finlandais Alexander Stubb a indiqué à l’AFP avoir appelé dimanche son homologue américain, avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, pour discuter du plan pour l’Ukraine.”L’Ukraine doit avoir la liberté et le droit souverain de choisir son propre destin. Elle a choisi un destin européen”, a affirmé dimanche la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, soulignant que le rôle “central” de l’Union européenne doit être “pleinement reconnu” dans tout plan de paix sur l’Ukraine.”Notre objectif partagé est d’obtenir une paix robuste. Il faut donc des garanties de sécurité solides”, a indiqué pour sa part à Genève la délégation française à l’AFP.Réunis au sommet du G20 à Johannesburg, 11 pays principalement européens ont estimé samedi dans une déclaration que le plan américain “requerra du travail supplémentaire”, craignant qu’il ne laisse l’Ukraine “vulnérable à de futures attaques”.Une réunion sur l’Ukraine des dirigeants des pays de l’UE est prévue lundi, en marge d’un sommet avec des dirigeants africains en Angola. Le président français Emmanuel Macron a annoncé une réunion mardi en visioconférence des pays soutenant l’Ukraine. Selon lui, sans “éléments de dissuasion, les Russes reviendront”.Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui déclaré qu’il s’entretiendrait lundi avec son homologue russe, affirmant depuis le G20 : Nous ferons tout notre possible pour ouvrir la voie à la paix”. burs-apo/nl/cls

Nigeria: 50 des quelque 300 élèves enlevés d’une école catholique se sont échappés (association chrétienne)

Cinquante des plus de 300 élèves enlevés vendredi dans une école catholique de l’ouest du Nigeria ont échappé à leurs ravisseurs, a annoncé dimanche une organisation chrétienne.Des hommes armés non identifiés ont attaqué tôt vendredi l’école catholique mixte Saint Mary, située dans l’Etat du Niger, et ont enlevé 303 élèves et 12 enseignants. Il s’agit de l’un des plus importants enlèvements de masse jamais perpétrés au Nigeria, pays ravagé par le phénomène. Les garçons et filles enlevés à Saint Mary, âgés de huit à 18 ans, représentent près de la moitié des 629 élèves de l’établissement.”Nous avons reçu une bonne nouvelle: 50 élèves se sont échappés et ont retrouvé leurs parents”, a indiqué l’Association chrétienne du Nigeria (CAN) dans un communiqué, précisant qu’ils se sont évadés entre vendredi et samedi.Lundi, un autre groupe d’hommes armés avait déjà pris d’assaut un lycée de l’Etat voisin de Kebbi (nord-ouest) et enlevé 25 jeunes filles.Cette nouvelle série d’enlèvements dans des écoles a entraîné la fermeture par précaution de nombreux établissements scolaires à travers le pays le plus peuplé d’Afrique avec 230 millions d’habitants, confronté à de multiples menaces pour sa sécurité.Les autorités du Nigeria combattent depuis 2009 une insurrection jihadiste dans le nord-est du pays et font également face à des bandes criminelles lourdement armées, appelés localement “bandits”, qui ont intensifié ces dernières années, dans le nord-ouest et le centre, leurs attaques meurtrières – parfois accompagnés d’enlèvements pour obtenir des rançons.Le gouvernement nigérian n’a pas encore fait de commentaire sur le nombre d’élèves et d’enseignants enlevés.- “immense tristesse” -Aucun groupe n’a revendiqué ces attaques, pas plus que celle mardi contre une église de l’ouest du pays, durant laquelle deux personnes ont été tuées et des dizaines de personnes pourraient avoir été capturées.”Même si le retour de ces 50 enfants qui ont réussi à s’échapper nous apporte un certain soulagement, je vous exhorte tous à continuer de prier pour le sauvetage et le retour sains et saufs des autres victimes”, a déclaré dans un communiqué le père Bulus Dauwa Yohanna, président de la CAN dans l’Etat du Niger et propriétaire de l’école.Le Nigeria reste profondément marqué par un autre enlèvement de masse, celui de près de 300 jeunes filles par les jihadistes de Boko Haram à Chibok, dans l’Etat de Borno (nord-est), en avril 2014. Plus de dix ans plus tard, certaines d’entre elles sont toujours portées disparues.Dimanche le pape Léon XIV a dit son “immense tristesse” après ces enlèvements au Nigeria et a lancé “un appel pressant à la libération immédiate des otages”.”Prions pour nos frères et sœurs et pour que les églises et les écoles demeurent toujours et partout des lieux de sécurité et d’espoir”, a-t-il ajouté.Vendredi, le président américain Donald Trump avait réagi à ces récentes attaques en estimant que “ce qui se passe au Nigeria est une honte”.Donald Trump a récemment menacé d’intervenir militairement au Nigeria, accusant les autorités nigérianes de “tolérer les meurtres de chrétiens” par des islamistes radicaux.Les autorités d’Abuja ont qualifié ces affirmations de “fondamentalement erronées”, nié toute “persécution religieuse systématique” au Nigeria, divisé de manière presque égale entre un nord à majorité musulmane et un sud majoritairement chrétien.Les attaques dans le pays visent et tuent aussi bien des chrétiens que des musulmans, souvent sans distinction.

New York entre stupeur et optimisme prudent après la rencontre Trump-Mamdani

“Surprenant”, “bizarre”, “étrange”… A New York, citoyens et responsables ont assisté avec étonnement à l’assaut d’amabilités vendredi entre Donald Trump et leur nouveau maire Zohran Mamdani, un rapprochement qui, s’il devait perdurer, est jugé positif pour la ville. “C’était étrange”, rapporte à l’AFP Megan, habitante de 27 ans, en évoquant l’échange chaleureux la veille à la …

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Vers l’instauration d’un service militaire volontaire en France

Dans un monde “fait d’incertitudes”, sur fond de guerre aux portes de l’Europe, Emmanuel Macron pourrait annoncer dans les prochains jours l’instauration d’un service militaire volontaire en France, un projet à l’étude depuis plusieurs mois.La date de jeudi est envisagée pour des annonces présidentielles, sans que cela soit confirmé officiellement, selon des sources concordantes.”Dans le monde où nous vivons fait d’incertitudes, d’une montée des tensions, si nous voulons véritablement être en sécurité, il faut dissuader l’autre de venir (…) La France doit continuer d’être une nation forte avec une armée forte mais avec aussi une capacité de sursaut collectif”, a affirmé samedi le chef de l’Etat, en marge du G20 à Johannesburg, en Afrique du Sud.Si les pays scandinaves ou les Baltes, voisins du géant russe, ont maintenu ou rétabli ces dernières années le service militaire obligatoire, la France a elle suspendu la conscription en 1997, sous la présidence de Jacques Chirac. “De nombreux voisins en Europe sont en train de réintroduire un service national”, a fait valoir samedi sur France 5 le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, estimant que cela faisait partie d'”éléments qui sont à observer dans notre pays”.Emmanuel Macron avait introduit cette idée de service volontaire le 13 juillet, devant un parterre de hauts gradés. Face à une Europe “mise en danger” par la “menace durable” de la Russie, “il faut une nation capable de tenir, d’être mobilisée”, avait-il estimé. Outre des “efforts sur notre réserve”, il faut aussi “donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d’autres modalités, au sein de nos armées”, avait-il souligné en promettant des “décisions en ce sens à l’automne”.Interrogé par l’AFP, le ministère des Armées n’a pas souhaité s’exprimer sur les contours de ce service et sa durée, tout comme son coût. Il y a des “travaux en ce sens”, a simplement indiqué Alice Rufo, ministre déléguée aux Armées dimanche sur France Info. “Les arbitrages n’ont pas été rendus”, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. – Jusqu’à 50.000 jeunes par an -Différents scénarios envisagent un volume de 10.000 à 50.000 personnes par an, selon plusieurs sources proches du dossier.D’après plusieurs médias français, la durée envisagée de ce service volontaire serait de 10 mois et serait rémunéré à hauteur de plusieurs centaines d’euros. Selon la Revue nationale stratégique 2025, un document qui résume les ambitions de la France en matière de politique de défense et de sécurité, la mise en place d’un service militaire volontaire “rénové” viserait à “renforcer la cohésion nationale” et à “créer un réservoir de personnes mobilisables en cas de crise”.Les armées françaises comptent environ 200.000 militaires d’active et 47.000 réservistes, et doivent passer à respectivement 210.000 et 80.000 personnes en 2030.La mobilisation sur la base du volontariat d’une partie d’une classe d’âge pourrait servir à répondre aux besoins d'”acquérir la masse” nécessaire pour tenir dans la durée en cas de conflit, estimait cet été le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre.L’idée est saluée par une partie de la classe politique française.”Tout ce qui peut participer à l’esprit de défense, à la résilience nationale et à exprimer le sentiment patriotique qui sommeille dans la population est positif”, a commenté dans la Tribune dimanche le président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, Cédric Perrin (Les Républicains). A l’extrême droite, le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella s’est dit mercredi sur X “favorable” au rétablissement d’un service sous les drapeaux “en commençant par un service militaire ouvert aux volontaires”.Patrick Kanner, le président du groupe socialiste au Sénat, reste plus circonspect. “Je suis très prudent en la matière (…) Je crois à l’armée de métier aujourd’hui.  Après, si les jeunes veulent s’engager pour la nation, naturellement, j’y suis favorable”, a-t-il confié dimanche à France 3.Les arbitrages attendus promettent aussi de concerner l’avenir incertain du service national universel (SNU) destiné aux mineurs de 15 à 17 ans.Ce service civil, lancé en 2019 et dont les crédits ont été depuis rabotés, n’a jamais trouvé son rythme de croisière. Il consistait essentiellement en un stage de cohésion de deux semaines.