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Premier vol commercial d’Ariane 6 pour sceller la souveraineté européenne
La première mission commerciale de la fusée Ariane 6 destinée à lancer lundi un satellite militaire français doit sceller la souveraineté retrouvée de l’Europe spatiale dans un contexte de rapprochement spectaculaire entre les Etats-Unis et la Russie.Après plusieurs reports, la fusée lourde européenne doit décoller de Kourou, en Guyane française, à 13H24 locale (16H24 GMT).Son passager, le satellite CSO-3 (“composante spatiale optique”) qui sera placé sur une orbite à 800 kilomètres, va compléter la mini-constellation de surveillance de la Terre pour le ministère français de la Défense.Cette mission est importante pour l’armée française car le CSO-3, dont la présence en orbite va améliorer les capacités de renseignement, attend depuis 2022 d’être lancé.Les deux premiers, CSO-1 et CSO-2, avaient été envoyés en 2018 et 2020 par des Soyouz russes.”C’est toujours mieux d’avoir un lanceur à soi”, a déclaré à l’AFP le général Philippe Steininger, auteur du livre “Révolutions spatiales” et consultant du Cnes, le Centre national d’études spatiales.Après le vol inaugural réussi d’Ariane 6 en juillet, un an après le dernier d’Ariane 5, ce lancement prévu lundi doit sécuriser l’accès autonome de l’Europe à l’espace dont elle a été privée pendant plusieurs mois, ne pouvant plus disposer de Soyouz depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022.L’autre fusée européenne légère, Vega-C, n’a repris les vols qu’en décembre 2024 après avoir été immobilisée pendant deux ans dans la foulée d’un accident ayant entraîné la perte de satellites.- Reports fréquents -Initialement envisagée en décembre, puis fixée au 26 février, la mission a été reportée à lundi, une pratique courante dans le secteur spatial.Les spécialistes ont d’abord pris leur temps pour examiner les données issues du vol inaugural.En juillet, Ariane 6 n’emportait pas de satellites commerciaux, mais seulement une dizaine de micro-satellites d’universités.”C’était très important pour la France et pour l’Europe de retrouver cet accès autonome à l’espace parce qu’on ne peut pas avoir de politique spatiale aujourd’hui sans avoir les moyens d’envoyer nos satellites dans l’espace de façon autonome”, a déclaré à l’AFP Lionel Suchet, PDG du Cnes par intérim. Le dernier retard du lancement a été provoqué par des problèmes logistiques concernant les moyens de transport du satellite.  “Ce qui compte dans ces cas-là , c’est d’être sûr que tout est sécurisé. Comme tous les lancements, c’est un lancement à risque. Il peut se passer des problèmes sur le lanceur, sur le satellite. On s’assure que tout soit prêt et si on prend quelques semaines de plus, quelques mois de plus, ce n’est pas un problème”, souligne Lionel Suchet. “Cette mission est tout aussi importante qu’un vol inaugural. Il faut les réussir”, a souligné auprès de l’AFP Carine Leveau, directrice du transport spatial au Cnes.- 32 lancements prévus -Ce vol opérationnel sera le premier des 32 que compte désormais le carnet de commandes d’Ariane 6 offrant des années d’activité au centre spatial à Kourou.”Le monde entier nous regarde. (…) Les clients et opérateurs de télécommunications par satellite sont impatients qu’Ariane 6 arrive en exploitation et soit un succès”, a indiqué à l’AFP en février le nouveau patron d’Arianespace David Cavaillolès.Face à une concurrence de plus en plus forte avec SpaceX d’Elon Musk et les investissements institutionnels américains dans le spatial cinq fois supérieurs à ceux des européens, “ma priorité est de satisfaire nos clients, aussi bien institutionnels que commerciaux”, a-t-il souligné.
Premier vol commercial d’Ariane 6 pour sceller la souveraineté européenne
La première mission commerciale de la fusée Ariane 6 destinée à lancer lundi un satellite militaire français doit sceller la souveraineté retrouvée de l’Europe spatiale dans un contexte de rapprochement spectaculaire entre les Etats-Unis et la Russie.Après plusieurs reports, la fusée lourde européenne doit décoller de Kourou, en Guyane française, à 13H24 locale (16H24 GMT).Son passager, le satellite CSO-3 (“composante spatiale optique”) qui sera placé sur une orbite à 800 kilomètres, va compléter la mini-constellation de surveillance de la Terre pour le ministère français de la Défense.Cette mission est importante pour l’armée française car le CSO-3, dont la présence en orbite va améliorer les capacités de renseignement, attend depuis 2022 d’être lancé.Les deux premiers, CSO-1 et CSO-2, avaient été envoyés en 2018 et 2020 par des Soyouz russes.”C’est toujours mieux d’avoir un lanceur à soi”, a déclaré à l’AFP le général Philippe Steininger, auteur du livre “Révolutions spatiales” et consultant du Cnes, le Centre national d’études spatiales.Après le vol inaugural réussi d’Ariane 6 en juillet, un an après le dernier d’Ariane 5, ce lancement prévu lundi doit sécuriser l’accès autonome de l’Europe à l’espace dont elle a été privée pendant plusieurs mois, ne pouvant plus disposer de Soyouz depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022.L’autre fusée européenne légère, Vega-C, n’a repris les vols qu’en décembre 2024 après avoir été immobilisée pendant deux ans dans la foulée d’un accident ayant entraîné la perte de satellites.- Reports fréquents -Initialement envisagée en décembre, puis fixée au 26 février, la mission a été reportée à lundi, une pratique courante dans le secteur spatial.Les spécialistes ont d’abord pris leur temps pour examiner les données issues du vol inaugural.En juillet, Ariane 6 n’emportait pas de satellites commerciaux, mais seulement une dizaine de micro-satellites d’universités.”C’était très important pour la France et pour l’Europe de retrouver cet accès autonome à l’espace parce qu’on ne peut pas avoir de politique spatiale aujourd’hui sans avoir les moyens d’envoyer nos satellites dans l’espace de façon autonome”, a déclaré à l’AFP Lionel Suchet, PDG du Cnes par intérim. Le dernier retard du lancement a été provoqué par des problèmes logistiques concernant les moyens de transport du satellite.  “Ce qui compte dans ces cas-là , c’est d’être sûr que tout est sécurisé. Comme tous les lancements, c’est un lancement à risque. Il peut se passer des problèmes sur le lanceur, sur le satellite. On s’assure que tout soit prêt et si on prend quelques semaines de plus, quelques mois de plus, ce n’est pas un problème”, souligne Lionel Suchet. “Cette mission est tout aussi importante qu’un vol inaugural. Il faut les réussir”, a souligné auprès de l’AFP Carine Leveau, directrice du transport spatial au Cnes.- 32 lancements prévus -Ce vol opérationnel sera le premier des 32 que compte désormais le carnet de commandes d’Ariane 6 offrant des années d’activité au centre spatial à Kourou.”Le monde entier nous regarde. (…) Les clients et opérateurs de télécommunications par satellite sont impatients qu’Ariane 6 arrive en exploitation et soit un succès”, a indiqué à l’AFP en février le nouveau patron d’Arianespace David Cavaillolès.Face à une concurrence de plus en plus forte avec SpaceX d’Elon Musk et les investissements institutionnels américains dans le spatial cinq fois supérieurs à ceux des européens, “ma priorité est de satisfaire nos clients, aussi bien institutionnels que commerciaux”, a-t-il souligné.
Oscars: duel serré entre “Anora” et “Conclave”, deux statuettes pour “Emilia Pérez”
Les Oscars ont débuté dimanche à Hollywood avec un montage vidéo en hommage à Los Angeles, touché par des incendies meurtriers en janvier, pour une 97e cérémonie où la tragicomédie “Anora” et le thriller papal “Conclave” sont favoris.Le maître de cérémonie, Conan O’Brien, est d’emblée revenu avec humour sur l’effondrement d'”Emilia Pérez” de Jacques Audiard, à cause des tweets racistes de son actrice principale Karla SofÃa Gascón, qui a laissé le champ libre aux autres films.”Anora utilise le mot en F (“fuck”, ndlr) 479 fois. C’est trois fois de plus que le record établi par l’agent de Karla SofÃa Gascón”, a-t-il lancé devant une salle hilare.”Anora” suit les mésaventures d’une strip-teaseuse new-yorkaise qui se marie avec le fils d’un oligarque russe, avant de déchanter cruellement face au mépris de classe de sa belle-famille. Palme d’or à Cannes, ce conte de Cendrillon moderne a remporté les Oscars du meilleur scénario original et du meilleur montage.”C’est de la folie”, a remercié son réalisateur Sean Baker, en dédiant son succès à “la communauté des travailleuses du sexe”, qui occupe une large place dans sa filmographie.”Conclave”, thriller qui propose une plongée dans les arcanes mouvementées de l’élection d’un nouveau pape au Vatican, a lui remporté le prix du meilleur scénario adapté – l’intrigue est basée sur un roman de Robert Harris. Ralph Fiennes y est impeccable, en cardinal qui perd la foi face aux luttes intestines de l’Eglise. Sa prestation résonne d’une manière nouvelle avec les problèmes de santé actuels du pape François.- “Wicked” assure le show -Les stars de “Wicked” Ariana Grande et Cynthia Erivo ont enflammé la scène dès le début de soirée, avec une interprétation d'”Over the Rainbow”, la chanson mythique du Magicien d’Oz, puis de “Defying Gravity”, la chanson de la sorcière de ce pays imaginaire.Les premiers prix ont honoré “Flow”, film d’animation letton sur un chat confronté à l’engloutissement de sa planète par la montée des eaux, et Kieran Culkin, élu meilleur second rôle masculin, pour son personnage de trentenaire juif à fleur de peau dans “A Real Pain”.L’acteur en a profité pour saluer Jeremy Strong, “l’acteur le plus sérieux sur Terre”, avec qui il a tourné la série “Succession” et qui était nominé pour son rôle de mentor brutal de Donald Trump dans “The Apprentice”.Dans la catégorie meilleur acteur, Adrien Brody part favori avec “The Brutalist”, où il incarne un architecte survivant de l’Holocauste qui émigre aux Etats-Unis. Il a déjà remporté cette statuette en 2003 pour “Le Pianiste”, où il jouait déjà un artiste confronté à la Shoah.Mais Timothée Chalamet pourrait l’empêcher de rejoindre Marlon Brando et Jack Nicholson parmi le club prestigieux des doubles vainqueurs. Car le jeune acteur incarne Bob Dylan avec brio dans “Un parfait inconnu”.A 29 ans à peine, il pourrait devenir le plus jeune comédien à remporter cet Oscar, en battant de quelques mois le record détenu par Brody lui-même.Côté actrices, un autre duel oppose Mikey Madison, l’actrice d'”Anora”, à la superstar Demi Moore, qui a fait sensation dans “The Substance” de la Française Coralie Fargeat. Une fable gore où elle incarne une ancienne gloire d’Hollywood accro à un sérum de jouvence.Sa transformation en monstre informe et suintant a valu l’Oscar des meilleurs maquillages au film.Coralie Fargeat est la seule femme nominée chez les réalisateurs, mais cette catégorie semble promise à Sean Baker (“Anora”) ou Brady Corbet (“The Brutalist”).- Deux Oscars pour “Emilia Pérez” -Egalement nominé pour “Emilia Pérez”, Jacques Audiard pâtit des anciens tweets racistes et islamophobes de Karla SofÃa Gascón.Leur émergence a plombé les chances de son odyssée musicale sur la transition de genre d’un narcotrafiquant mexicain, malgré 13 nominations – un record pour une production non anglophone. Comme prévu, le film a remporté l’Oscar de la meilleure chanson et celui du meilleur second rôle féminin pour Zoe Saldaña.”Je suis une fière enfant de parents immigrés. Avec des rêves, de la dignité et des mains qui travaillent dur”, a remercié l’actrice, qui incarne une avocate désabusée dans ce long-métrage majoritairement tourné en espagnol.La comédienne a rendu hommage à la vision d’Audiard et dédié sa victoire à toute l’équipe du film. “Je partage ce prix avec vous”, a-t-elle lancé.Pour le reste, la moisson d'”Emilia Pérez” semble très incertaine, y compris dans la catégorie du meilleur film international, où le film brésilien “Je suis toujours là ” lui dispute la vedette, grâce à une Fernanda Torres qui pourrait créer la surprise dans la catégorie meilleure actrice.Une victoire de ce long-métrage sur la résistance d’une mère courage contre l’ex-dictature brésilienne serait très symbolique, quelques semaines après le retour au pouvoir de Donald Trump à la Maison Blanche.”On est dans un moment de fragilisation de la démocratie, ou du moins on a conscience que la démocratie est beaucoup plus fragile qu’on l’imaginait il y a deux ou trois ans”, a expliqué à l’AFP son réalisateur, Walter Salles, sur le tapis rouge. “Et du coup, le film rejoint le +zeitgeist+ (l’air du temps, ndlr).”
Les alliés européens de Kiev resserrent les rangs, Londres et Paris proposent une trêve partielle en Ukraine
Les alliés européens de Kiev ont resserré les rangs dimanche à Londres et affiché leur engagement à soutenir Kiev et à se réarmer face à la Russie, Paris et Londres proposant par ailleurs une trêve partielle d’un mois en Ukraine.Il s’agit d’une trêve “dans les airs, sur les mers” et concernant les frappes sur “les infrastructures énergétiques”, a affirmé dans la soirée au journal Le Figaro le président français Emmanuel Macron, qui n’avait pas pris la parole publiquement à Londres.L’avantage d’une telle trêve, qui exclut les opérations terrestres, c’est qu'”on sait la mesurer” alors que le front est immense, “l’équivalent de la ligne Paris-Budapest”, a-t-il ajouté.Le Premier ministre britannique Keir Starmer avait réuni dimanche à Londres le président ukrainien Volodymyr Zelensky et une quinzaine de dirigeants européens alliés de Kiev ainsi que la Turquie, le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.M. Starmer a souligné qu'”un certain nombre de pays” avaient dit vouloir rejoindre “une coalition des bonnes volontés” pour défendre un futur accord de paix.- Garanties de sécurité -La réunion se voulait une occasion pour les alliés de Kiev de resserrer les rangs et d’apporter leur soutien à M. Zelensky, 48 heures après sa vive altercation avec son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche.Ce dernier lui avait reproché de “s’être mis en très mauvaise posture” et lui avait ordonné de faire la paix avec la Russie, faute de quoi les Etats-Unis le laisseraient “tomber”. L’accord sur une exploitation des minerais ukrainiens par les Etats-Unis, qui devait être signé à cette occasion, ne l’a finalement pas été.Interrogé dimanche à Londres sur la façon dont il avait été rudoyé en mondovision dans le Bureau ovale, M. Zelensky a déploré le “format” médiatique donné par la Maison Blanche à son entretien avec les dirigeants américains.”Les conversation franches entre partenaires sont importantes et constructives, et doivent avoir lieu”, a-t-il souligné. Mais il n’est “pas bon” qu’elles soient ouvertes à tous car sinon elles peuvent être “exploitées par des non-amis”.M. Zelensky, qui a également été reçu dimanche par le roi Charles III, s’est toutefois redit prêt à signer l’accord sur les minerais “si toutes les parties sont prêtes”. Kiev exige notamment des garanties de sécurité en cas de cessez-le-feu.Ses alliés réunis à Londres ont eux aussi souligné le besoin de “garanties de sécurité globales” pour l’Ukraine, a rappelé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.”L’Europe doit faire le gros du travail, mais pour défendre la paix sur notre continent, et pour réussir, cet effort doit être fortement soutenu par les Etats-Unis”, a renchéri M. Starmer.Mme von der Leyen a dit vouloir présenter “un plan global sur la manière de réarmer l’Europe” lors d’un sommet spécial de l’UE prévu jeudi à Bruxelles. “Nous devons urgemment réarmer l’Europe”, a-t-elle martelé.”Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense”, a assuré M. Rutte, saluant une “très bonne nouvelle”.- “Pas l’intention de capituler” Assis aux côtés du président ukrainien lors de la réunion, M. Starmer a assuré celui-ci du soutien, “aussi longtemps qu’il le faudra”, de tous les dirigeants assis “autour de cette table”.Etaient notamment présents le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, et les chefs de gouvernement italien Giorgia Meloni et polonais Donald Tusk.L’Ukraine est “victime des agressions russes, et cette vérité demeure inébranlable pour tous”, a martelé M. Scholz, dont le pays est le deuxième fournisseur d’aide à Kiev depuis l’invasion russe, derrière les Etats-Unis, avec un total de 44 milliards d’euros.Face au président russe Vladimir Poutine, il s’agit d’envoyer le message “que l’Occident n’a pas l’intention de capituler devant son chantage et son agression”, a déclaré de son coté M. Tusk.Il est “très important d’éviter” que l’Occident “se divise”, a convenu la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, réputée proche de Donald Trump.”Les dirigeants européens ont décidé aujourd’hui à Londres de poursuivre la guerre au lieu d’opter pour la paix”, a pour sa part critiqué dimanche soir sur X le Premier ministre hongrois prorusse, Viktor Orban, qui n’était pas convié à la réunion de Londres.- Pression de Washington -Washington a encore fait monter la pression dimanche sur M. Zelensky, en laissant planer l’idée qu’il pourrait devoir partir. “Nous avons besoin d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre”, a déclaré, le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz.Washington et Moscou, qui se réjouit du changement radical de la politique américaine, ont entamé le mois dernier — sans inviter l’Ukraine ni les Européens –, des négociations pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable.M. Starmer a par ailleurs annoncé un nouvel accord qui permettra à Kiev d’acheter 5.000 missiles de défense aérienne pour un montant de 1,6 milliard de livres sterling (1,94 milliard d’euros).Samedi, le Royaume-Uni avait signé un accord de prêt de 2,26 milliards de livres (près de 2,74 milliards d’euros) pour soutenir les capacités militaires ukrainiennes.
Les alliés européens de Kiev resserrent les rangs, Londres et Paris proposent une trêve partielle en Ukraine
Les alliés européens de Kiev ont resserré les rangs dimanche à Londres et affiché leur engagement à soutenir Kiev et à se réarmer face à la Russie, Paris et Londres proposant par ailleurs une trêve partielle d’un mois en Ukraine.Il s’agit d’une trêve “dans les airs, sur les mers” et concernant les frappes sur “les infrastructures énergétiques”, a affirmé dans la soirée au journal Le Figaro le président français Emmanuel Macron, qui n’avait pas pris la parole publiquement à Londres.L’avantage d’une telle trêve, qui exclut les opérations terrestres, c’est qu'”on sait la mesurer” alors que le front est immense, “l’équivalent de la ligne Paris-Budapest”, a-t-il ajouté.Le Premier ministre britannique Keir Starmer avait réuni dimanche à Londres le président ukrainien Volodymyr Zelensky et une quinzaine de dirigeants européens alliés de Kiev ainsi que la Turquie, le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.M. Starmer a souligné qu'”un certain nombre de pays” avaient dit vouloir rejoindre “une coalition des bonnes volontés” pour défendre un futur accord de paix.- Garanties de sécurité -La réunion se voulait une occasion pour les alliés de Kiev de resserrer les rangs et d’apporter leur soutien à M. Zelensky, 48 heures après sa vive altercation avec son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche.Ce dernier lui avait reproché de “s’être mis en très mauvaise posture” et lui avait ordonné de faire la paix avec la Russie, faute de quoi les Etats-Unis le laisseraient “tomber”. L’accord sur une exploitation des minerais ukrainiens par les Etats-Unis, qui devait être signé à cette occasion, ne l’a finalement pas été.Interrogé dimanche à Londres sur la façon dont il avait été rudoyé en mondovision dans le Bureau ovale, M. Zelensky a déploré le “format” médiatique donné par la Maison Blanche à son entretien avec les dirigeants américains.”Les conversation franches entre partenaires sont importantes et constructives, et doivent avoir lieu”, a-t-il souligné. Mais il n’est “pas bon” qu’elles soient ouvertes à tous car sinon elles peuvent être “exploitées par des non-amis”.M. Zelensky, qui a également été reçu dimanche par le roi Charles III, s’est toutefois redit prêt à signer l’accord sur les minerais “si toutes les parties sont prêtes”. Kiev exige notamment des garanties de sécurité en cas de cessez-le-feu.Ses alliés réunis à Londres ont eux aussi souligné le besoin de “garanties de sécurité globales” pour l’Ukraine, a rappelé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.”L’Europe doit faire le gros du travail, mais pour défendre la paix sur notre continent, et pour réussir, cet effort doit être fortement soutenu par les Etats-Unis”, a renchéri M. Starmer.Mme von der Leyen a dit vouloir présenter “un plan global sur la manière de réarmer l’Europe” lors d’un sommet spécial de l’UE prévu jeudi à Bruxelles. “Nous devons urgemment réarmer l’Europe”, a-t-elle martelé.”Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense”, a assuré M. Rutte, saluant une “très bonne nouvelle”.- “Pas l’intention de capituler” Assis aux côtés du président ukrainien lors de la réunion, M. Starmer a assuré celui-ci du soutien, “aussi longtemps qu’il le faudra”, de tous les dirigeants assis “autour de cette table”.Etaient notamment présents le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, et les chefs de gouvernement italien Giorgia Meloni et polonais Donald Tusk.L’Ukraine est “victime des agressions russes, et cette vérité demeure inébranlable pour tous”, a martelé M. Scholz, dont le pays est le deuxième fournisseur d’aide à Kiev depuis l’invasion russe, derrière les Etats-Unis, avec un total de 44 milliards d’euros.Face au président russe Vladimir Poutine, il s’agit d’envoyer le message “que l’Occident n’a pas l’intention de capituler devant son chantage et son agression”, a déclaré de son coté M. Tusk.Il est “très important d’éviter” que l’Occident “se divise”, a convenu la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, réputée proche de Donald Trump.”Les dirigeants européens ont décidé aujourd’hui à Londres de poursuivre la guerre au lieu d’opter pour la paix”, a pour sa part critiqué dimanche soir sur X le Premier ministre hongrois prorusse, Viktor Orban, qui n’était pas convié à la réunion de Londres.- Pression de Washington -Washington a encore fait monter la pression dimanche sur M. Zelensky, en laissant planer l’idée qu’il pourrait devoir partir. “Nous avons besoin d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre”, a déclaré, le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz.Washington et Moscou, qui se réjouit du changement radical de la politique américaine, ont entamé le mois dernier — sans inviter l’Ukraine ni les Européens –, des négociations pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable.M. Starmer a par ailleurs annoncé un nouvel accord qui permettra à Kiev d’acheter 5.000 missiles de défense aérienne pour un montant de 1,6 milliard de livres sterling (1,94 milliard d’euros).Samedi, le Royaume-Uni avait signé un accord de prêt de 2,26 milliards de livres (près de 2,74 milliards d’euros) pour soutenir les capacités militaires ukrainiennes.