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La Thaïlande entame une année de deuil après le décès de la reine mère Sirikit

Des milliers de Thaïlandais habillés en couleurs sombres ont salué dimanche dans les rues de Bangkok le passage du cortège funèbre ayant amené au Palais royal la dépouille de la reine mère Sirikit, au premier jour d’une année de deuil officiel.Le corps de Sirikit, la mère du roi Vajiralongkorn, décédée vendredi dans un hôpital de Bangkok à l’âge de 93 ans, doit reposer pendant un an dans une chapelle ardente, avant sa crémation. La dépouille de la reine mère, transportée dans une ambulance encadrée de motos, a parcouru à un rythme lent une dizaine de km dans les rues de la capitale jusqu’au palais royal, devant des milliers de personnes très émues, applaudissant, s’inclinant ou pleurant à son passage.Beaucoup de Thaïlandais tenaient un portrait de Sirikit et des policiers ont mis un genou au sol au passage du convoi parti de l’hôpital de Chulalongkorn, devant lequel des dizaines d’nfirmières en uniforme mauve s’étaient assises à terre.”Je veux l’accompagner une dernière fois, pour son dernier voyage, en tant qu’un de ses enfants — en tant que Thaïlandais qui l’aime et la respecte”, a déclaré Boontham Kornwaen, âgé de 56 ans, à l’AFP devant l’hôpital.La famille royale est vénérée en Thaïlande, où le roi est considéré comme le père de la nation et un symbole de l’idéal bouddhiste. La ferveur que génère cette figure semi-divine a peu d’équivalent dans le monde moderne. A travers le pays, des portraits ornés d’or de la veuve du roi Bhumibol Adulyadej ont été accrochés dans les espaces publics et les maisons. Une vaste couverture médiatique accompagne le début de cette année de deuil, faisant l’éloge de la reine mère Sirikit, surnommée dans sa jeunesse la “Jackie Kennedy d’Asie”.Dans les hôtels comme dans les supermarchés, d’immenses écrans numériques diffusent en noir et blanc des messages en hommage à la reine mère.Parmi les admirateurs de la famille royale rassemblés dimanche devant le Palais, Tanaburdee Srimuang. Ce jeune homme est “heureux d’être ici pour elle une dernière fois”. “Je suis triste, très triste”, confie Taksina Puttisan, 52 ans. Elle a tenu à rendre hommage à la “gentillesse envers les Thaïlandais” de Sirikit, qui “restera à jamais dans nos esprits”.Les présentateurs des journaux télévisés portent du noir et les habitants ont été invités à porter des vêtements aux couleurs sombres et à limiter les rassemblements festifs pendant 90 jours. Le célèbre groupe de K-pop Blackpink a maintenu ses concerts à guichets fermés samedi et dimanche au stade national Rajamangala, qui compte 50.000 places à Bangkok, mais les spectateurs ont été invités “à porter une tenue noire en signe de deuil”.Tout au long de ses 66 ans de mariage avec le roi Bhumibol, qui a régné pendant 70 ans, Sirikit été considérée comme une mère attentionnée pour la nation. – “Plusieurs maladies” -Samedi, le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a retardé son départ pour la Malaisie, où se tient le sommet de l’Asean. Dimanche, il y a signé un accord de cessez-le-feu avec le Cambodge, en présence du président américain Donald Trump, après des affrontements meurtriers à leur frontière.”J’adresse mes condoléances au grand peuple de Thaïlande”, a déclaré Donald Trump sur Truth Social, depuis son avion présidentiel. L’actuel roi Maha Vajiralongkorn, monté sur le trône de Thaïlande en 2016, reste dans l’ombre de son père défunt qui demeure une figure vénérée et a été perçu comme le pilier le plus stable de la nation.Le couple glamour et puissant qu’il formait avec Sirikit avait consolidé la place de la monarchie au cœur de la société thaïlandaise.Affaiblie depuis une attaque cérébrale, la reine mère n’apparaissait plus en public depuis des années. Selon un communiqué du palais, Sirikit avait “souffert de plusieurs maladies” depuis son hospitalisation en 2019, dont une infection sanguine survenue ce mois-ci.Dans les années 1960, avec son époux, ils ont donné à la monarchie thaïlandaise une image de modernité: toujours habillée au goût du jour, Sirikit fréquentait notamment les concerts de jazz, dont Bhumibol était friand, et posait dans les magazines féminins.Le couple fréquentait les présidents américains et a rencontré Elvis Presley en 1960.Mais Sirikit parcourait aussi la Thaïlande pour rendre visite aux villageois des zones rurales. Elle a été surnommée “la Mère de la Nation” et la date de son anniversaire a été choisie comme le jour de la fête des mères du pays.

La Côte d’Ivoire attend les résultats de la présidentielle, Ouattara vers un 4e mandat

Les Ivoiriens attendaient dimanche la compilation des résultats de la présidentielle tenue la veille dans le calme mais sans grand engouement des électeurs ni de réel suspens, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 étant l’ultra-favori.Ils étaient près de 9 millions à être appelés à voter samedi, dans ce pays premier producteur mondial de cacao et redevenu un pôle de stabilité au sein d’une Afrique de l’ouest secouée par les putschs et les attaques jihadistes.La commission électorale doit publier les résultats département par département à partir de dimanche. Les résultats compilés devraient être connus d’ici lundi. Si le chiffre officiel de la participation n’est pas encore connu, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Kuibiert Coulibaly a estimé samedi soir qu’elle devrait “avoisiner les 50%”.Dans l’ouest et le sud, régions où l’opposition est historiquement forte, beaucoup de bureaux sont restés quasiment déserts, y compris dans la capitale économique Abidjan, principal foyer d’électeurs du pays.En revanche dans la partie nord, traditionnellement favorable au président Ouattara, les électeurs se sont mobilisés, notamment à Bouaké (centre) la deuxième ville du pays.”On observe une fracture très claire entre le nord et le sud. Le taux de participation est plus faible qu’annoncé. On peut émettre des doutes sur la légitimité d’un président élu dans ces conditions”, a déclaré à l’AFP Simon Doho, chef de file des députés du PDCI, principal parti d’opposition.Son leader, Tidjane Thiam n’était pas sur les bulletins de vote samedi, tout comme l’ancien président Laurent Gbagbo, tous deux ayant été écartés du scrutin et radiés des listes électorales, le premier pour des problèmes de nationalité, le second pour une condamnation pénale.- Deux morts samedi -Une grande partie de la population ivoirienne était donc sans candidat samedi, un scénario qui ouvre grand la porte à une réélection d’Alassane Ouattara sur un score écrasant.De quoi rappeler la dernière élection, en 2020, où il avait obtenu 94% des voix avec une participation légèrement au-dessus de 50%, dans un scrutin alors boycotté par les principaux opposants.Ce samedi, quatre adversaires lui faisaient face, mais aucun ne semble avoir de chance d’arriver à un second tour, faute de soutien d’un grand parti ou de moyens financiers importants. Si le scrutin s’est déroulé globalement dans le calme, des incidents ont été signalés dans 2% des lieux de vote, soit environ 200 endroits, selon un bilan des forces de l’ordre transmis à l’AFP.Des heurts ont éclaté dans plusieurs localités du sud et de l’ouest, mais ces incidents n’ont eu “aucune incidence majeure sur le déroulement du scrutin”, selon le ministre de l’Intérieur Vagondo Diomandé.Selon une source sécuritaire contactée par l’AFP, une personne de nationalité burkinabè est morte dans la région de Gadouan (centre-ouest) dans des affrontements intercommunautaires, samedi après-midi.22 autres ont été blessées, par balle ou arme blanche, l’un d’eux, avec le “pronostic vital engagé” a-t-on appris de même source et les forces de sécurité ont été déployées pour ramener le calme. Un adolescent de 13 ans a été tué “par un tir” provenant d’un véhicule de transport en commun à Gregbeu (centre-ouest), selon cette source.Au total, six personnes sont mortes depuis mi-octobre en marge du processus électoral, dont deux le jour du scrutin.  La Côte d’Ivoire est un pays où cohabitent une soixantaine d’ethnies de diverses langues et religions et une large population étrangère principalement venue des pays sahéliens voisins. L’élection présidentielle est toujours synonyme de tensions politiques et intercommunautaires dans l’esprit de nombreux Ivoiriens, après les scrutins de 2010 (3.000 morts) et 2020 (85 morts).Près de 44.000 forces de l’ordre étaient déployées sur tout le territoire et le pouvoir avait interdit les manifestations des opposants inéligibles en octobre, procédant à des centaines d’arrestations pour troubles à l’ordre public notamment. Samedi soir, après le vote, Alassane Ouattara a fait une apparition au siège de son parti, sourire aux lèvres, applaudi par quelques dizaines de militants, a constaté l’AFP. 

La Côte d’Ivoire attend les résultats de la présidentielle, Ouattara vers un 4e mandat

Les Ivoiriens attendaient dimanche la compilation des résultats de la présidentielle tenue la veille dans le calme mais sans grand engouement des électeurs ni de réel suspens, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 étant l’ultra-favori.Ils étaient près de 9 millions à être appelés à voter samedi, dans ce pays premier producteur mondial de cacao et redevenu un pôle de stabilité au sein d’une Afrique de l’ouest secouée par les putschs et les attaques jihadistes.La commission électorale doit publier les résultats département par département à partir de dimanche. Les résultats compilés devraient être connus d’ici lundi. Si le chiffre officiel de la participation n’est pas encore connu, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Kuibiert Coulibaly a estimé samedi soir qu’elle devrait “avoisiner les 50%”.Dans l’ouest et le sud, régions où l’opposition est historiquement forte, beaucoup de bureaux sont restés quasiment déserts, y compris dans la capitale économique Abidjan, principal foyer d’électeurs du pays.En revanche dans la partie nord, traditionnellement favorable au président Ouattara, les électeurs se sont mobilisés, notamment à Bouaké (centre) la deuxième ville du pays.”On observe une fracture très claire entre le nord et le sud. Le taux de participation est plus faible qu’annoncé. On peut émettre des doutes sur la légitimité d’un président élu dans ces conditions”, a déclaré à l’AFP Simon Doho, chef de file des députés du PDCI, principal parti d’opposition.Son leader, Tidjane Thiam n’était pas sur les bulletins de vote samedi, tout comme l’ancien président Laurent Gbagbo, tous deux ayant été écartés du scrutin et radiés des listes électorales, le premier pour des problèmes de nationalité, le second pour une condamnation pénale.- Deux morts samedi -Une grande partie de la population ivoirienne était donc sans candidat samedi, un scénario qui ouvre grand la porte à une réélection d’Alassane Ouattara sur un score écrasant.De quoi rappeler la dernière élection, en 2020, où il avait obtenu 94% des voix avec une participation légèrement au-dessus de 50%, dans un scrutin alors boycotté par les principaux opposants.Ce samedi, quatre adversaires lui faisaient face, mais aucun ne semble avoir de chance d’arriver à un second tour, faute de soutien d’un grand parti ou de moyens financiers importants. Si le scrutin s’est déroulé globalement dans le calme, des incidents ont été signalés dans 2% des lieux de vote, soit environ 200 endroits, selon un bilan des forces de l’ordre transmis à l’AFP.Des heurts ont éclaté dans plusieurs localités du sud et de l’ouest, mais ces incidents n’ont eu “aucune incidence majeure sur le déroulement du scrutin”, selon le ministre de l’Intérieur Vagondo Diomandé.Selon une source sécuritaire contactée par l’AFP, une personne de nationalité burkinabè est morte dans la région de Gadouan (centre-ouest) dans des affrontements intercommunautaires, samedi après-midi.22 autres ont été blessées, par balle ou arme blanche, l’un d’eux, avec le “pronostic vital engagé” a-t-on appris de même source et les forces de sécurité ont été déployées pour ramener le calme. Un adolescent de 13 ans a été tué “par un tir” provenant d’un véhicule de transport en commun à Gregbeu (centre-ouest), selon cette source.Au total, six personnes sont mortes depuis mi-octobre en marge du processus électoral, dont deux le jour du scrutin.  La Côte d’Ivoire est un pays où cohabitent une soixantaine d’ethnies de diverses langues et religions et une large population étrangère principalement venue des pays sahéliens voisins. L’élection présidentielle est toujours synonyme de tensions politiques et intercommunautaires dans l’esprit de nombreux Ivoiriens, après les scrutins de 2010 (3.000 morts) et 2020 (85 morts).Près de 44.000 forces de l’ordre étaient déployées sur tout le territoire et le pouvoir avait interdit les manifestations des opposants inéligibles en octobre, procédant à des centaines d’arrestations pour troubles à l’ordre public notamment. Samedi soir, après le vote, Alassane Ouattara a fait une apparition au siège de son parti, sourire aux lèvres, applaudi par quelques dizaines de militants, a constaté l’AFP. 

Trump lance sa tournée en Asie avec des accords, avant un sommet avec Xi

Donald Trump a signé dimanche en Malaisie une série d’accords commerciaux avec des pays asiatiques, espérant en faire de même dans quelques jours avec son homologue chinois Xi Jinping, lors d’une rencontre cruciale pour l’économie mondiale.Reçu avec les honneurs à Kuala Lumpur pour la première étape de sa tournée en Asie, le président américain a également cosigné un accord de cessez-le-feu entre le Cambodge et la Thaïlande, qu’il a jugé “historique”.Des négociations commerciales Chine-Etats-Unis, entamées samedi dans la capitale malaisienne, se sont conclues dimanche sur une note encourageante, avant l’entretien prévu jeudi avec Xi Jinping en Corée du Sud pour mettre fin à leur guerre commerciale.”Je pense que nous allons trouver un bon accord avec la Chine”, a assuré M. Trump devant la presse, alors que le président américain avait menacé courant octobre d’imposer des droits de douane supplémentaires de 100% sur les produits chinois au 1er novembre.De son côté, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a jugé dimanche que sa discussion avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng à Kuala Lumpur avait permis “de préparer la rencontre des dirigeants dans un contexte très positif”.Côté chinois, le représentant pour le commerce international, Li Chenggang, a assuré que Pékin et Washington étaient parvenus à un “consensus préliminaire” afin de résoudre leurs différends commerciaux.Le point d’orgue de la tournée asiatique du président américain sera sa rencontre jeudi avec Xi Jinping, en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) en Corée du Sud.- “J’aime ça” -Les tensions commerciales bilatérales ont à nouveau flambé récemment, notamment lorsque Pékin a décidé de renforcer ses contrôles sur ses exportations de terres rares, des matériaux cruciaux pour l’industrie moderne.Engagé sur de multiples fronts, Donald Trump a également cosigné dimanche à Kuala Lumpur, en marge d’un sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), un accord de cessez-le-feu entre la Thaïlande et le Cambodge.Les deux pays, qu’oppose un vieux différend frontalier, se sont affrontés en juillet à leur frontière. Ces combats ont fait au moins 43 morts et provoqué des déplacements massifs de population.C’est un “pas monumental” vers la paix, a assuré dimanche M. Trump à propos de ce texte qu’il a jugé “historique”. Il prévoit notamment le déploiement d’observateurs régionaux et la libération de 18 prisonniers cambodgiens.La Thaïlande et le Cambodge étaient convenus d’une trêve le 28 juillet après l’intervention de Donald Trump, du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim et de négociateurs chinois. Mais l’hôte de la Maison Blanche s’en est attribué le mérite.”Je ne devrais pas dire que c’est un hobby, parce que c’est bien plus sérieux qu’un hobby, mais je suis bon à ça et j’aime ça”, a-t-il dit dimanche à propos de ses activités de médiation.Il a ajouté qu’il avait conclu en parallèle “un important accord commercial avec le Cambodge et un accord très important sur les minéraux critiques avec la Thaïlande”.- Rencontre avec Lula -Pour sa première visite en Malaisie en tant que président, Donald Trump a été reçu en grande pompe. Anwar Ibrahim est venu l’accueillir sur un tapis rouge déroulé sur le tarmac de l’aéroport.Le locataire de la Maison Blanche y est apparu de fort bonne humeur. Il a même esquissé une chorégraphie devant une troupe de danse traditionnelle.Un accueil qu’affectionne particulièrement le républicain et qui s’est concrétisé par la signature dimanche d’un accord avec la Malaisie sur le commerce et les minéraux.Soucieux d’apaiser les tensions bilatérales, Donald Trump a également rencontré le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, un dirigeant avec lequel il avait engagé un bras de fer politico-commercial.”Nous devrions arriver à trouver de bons accords pour nos deux pays”, a assuré M. Trump à son homologue. “Je pense que nous finirons par avoir une très bonne relation”, a-t-il souligné.Le président américain est attendu lundi au Japon. Il doit y rencontrer la nouvelle Première ministre, la nationaliste Sanae Takaichi.Avant son départ de Washington, Donald Trump s’était également dit “ouvert” à une rencontre avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, ce qui serait une première depuis 2019. burs-jhe-ehl-aue/pt

L’ouragan Melissa s’intensifie, poursuit sa route meurtrière dans les Caraïbes

L’ouragan Melissa, renforcée dimanche en catégorie 4 sur une échelle qui en compte 5, poursuit sa route meurtrière dans les Caraïbes, menaçant la Jamaïque et l’île d’Hispaniola, partagée entre la République dominicaine et Haïti, où elle a causé la mort de quatre personnes.Le Centre national des ouragans (NHC) des Etats-Unis, basé à Miami en Floride, a indiqué dimanche que Melissa s’était intensifiée pour devenir un ouragan de catégorie 4, avec des vents d’environ 225 kilomètres par heure et une vitesse de 8 km/h.La tempête devrait provoquer des inondations et des glissements de terrain “potentiellement mortels et catastrophiques” dans certaines régions de la Jamaïque et du sud d’Hispaniola, a indiqué le NHC, prévoyant une “intensification rapide et continue” suivie “de fluctuations d’intensité”.Melissa devrait devenir “un ouragan majeur lorsqu’elle touchera terre en Jamaïque lundi soir ou mardi matin, et dans le sud-est de Cuba tard mardi”, selon le NHC.Melissa se trouvait dimanche à environ 190 kilomètres au sud-est de Kingston, la capitale jamaïcaine, et à 450 kilomètres au sud-ouest de Guantanamo, à Cuba.Avant même son passage en catégorie 4, Melissa avait déjà fait trois morts en Haïti et un en République dominicaine, où un adolescent est porté disparu, selon les autorités locales.”L’eau a envahi plus de la moitié de la maison”, a témoigné auprès de l’AFP Angelita Francisco, femme au foyer de 66 ans habitant à Saint-Domingue, la capitale dominicaine.- “impuissants” -“On se sent impuissants, sans rien pouvoir faire, à part fuir en laissant tout”, a-t-elle dit, secouée par des sanglots.Neuf des 31 provinces du pays sont en vigilance rouge pour des risques d’inondations subites, des crues et des glissements de terrain.Melissa pourrait apporter de 38 à 76 cm de pluie dans certaines régions du sud d’Hispaniola et de la Jamaïque, et des zones isolées pourraient recevoir jusqu’à 102 cm, selon le NHC.Vendredi, le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a exhorté les habitants des zones sujettes aux inondations à tenir compte des avertissements et à se préparer à évacuer.”Si vous vivez dans une zone déjà inondée par le passé, attendez-vous à ce qu’elle le soit à nouveau”, a-t-il déclaré.L’aéroport international Norman Manley, qui dessert Kingston, a annoncé sa fermeture samedi soir et a demandé au public de ne pas s’y rendre.- Ports fermés en Jamaïque -L’agence gouvernementale Jamaica Information Service a indiqué samedi que tous les ports maritimes étaient également fermés.Les pluies liées à Melissa ont déjà submergé plusieurs routes de la capitale jamaïcaine, Kingston, selon des images diffusées par les médias locaux.Les habitants du sud-ouest d’Haïti doivent entamer “immédiatement les préparatifs nécessaires pour protéger leur vie et leurs biens”, a averti le NHC, prévenant que la tempête pourrait causer “d’importants dégâts aux infrastructures et potentiellement isoler des communautés pendant une période prolongée”.Le dernier ouragan majeur à avoir touché la Jamaïque était Béryl, début juillet 2024. Anormalement puissant pour cette période de l’année, il avait provoqué de fortes pluies et des vents violents, faisant au moins quatre morts sur l’île.Melissa a constitué la 13e tempête tropicale de la saison dans l’Atlantique, qui s’étend de début juin à fin novembre.

Pied à pied, un cordonnier préserve le glorieux passé d’Hollywood

Dans son atelier de Los Angeles, Chris Francis empile les boîtes à chaussures du sol au plafond. A l’intérieur, des moules des pieds des plus grandes stars d’Hollywood, confectionnés au cours de plus d’un demi-siècle pour leur fabriquer des souliers sur mesure.”Il y a un peu de tout le monde ici”, sourit le cordonnier, au milieu de ces archives inestimables.Sur les boîtes jaunies par le temps, on retrouve tout le gratin de la Cité des Anges: Elizabeth Taylor fait ainsi du pied à Peter Fonda, Tom Jones et Harrison Ford.Dans une autre pile, Sharon Stone marche sur Liza Minnelli et Goldie Hawn. Plus loin, on trouve aussi les pieds de Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger.M. Francis a acquis cette collection improbable quelques années après la mort en 2008 de Pasquale Di Fabrizio, un Italien connu à Los Angeles comme “le cordonnier des stars”.”Di Fabrizio a travaillé pour tout le monde, des propriétaires de casinos aux acteurs, en passant par les artistes de Las Vegas, Broadway, Hollywood, le cinéma, bref, tous ceux qui se produisaient sur scène entre les années 1960 et 2008″, raconte à l’AFP M. Francis.Dans certaines boîtes, on retrouve donc des autographes et des dédicaces. D’autres, comme celles de Sarah Jessica Parker ou de la chanteuse de “La Mélodie du bonheur”, Julie Andrews, contiennent des dessins provenant de productions télévisées ou cinématographiques.- Nostalgie -Avec son industrie créative vorace et son besoin constant de se démarquer des autres, Hollywood était autrefois un endroit rêvé pour un cordonnier, selon M. Francis.”Les célébrités se vantaient du prix qu’elles avaient payé pour une paire de chaussures et voulaient quelque chose que personne d’autre n’avait”, explique-t-il en sortant une boîte contenant les moules d’Adam West, l’acteur qui a incarné Batman dans la série originale des années 1960.Lui-même a commencé sa carrière dans la couture. Il a décroché son premier contrat après avoir été repéré en train de coudre une veste en cuir sur un banc public.”Ici, à Los Angeles, c’est facile d’être au bon endroit au bon moment”, rit-il.Mais son rêve était de confectionner des chaussures. Alors il a commencé à apprendre seul dans sa cuisine.”Au début, elles étaient assez rudimentaires”, confie-t-il.A la recherche des meilleurs professeurs, il a écumé tout Los Angeles pour trouver un stage pratique. Il a ainsi fini par apprendre le métier auprès de cordonniers arméniens, russes, iraniens ou syriens.”Ils ne disaient rien ou ne parlaient pas très bien anglais. Il fallait donc observer et apprendre, puis apprendre en refaisant les choses encore et encore.”De quoi lui transmettre l’exigence du métier.”Il n’y a pas de place pour l’erreur dans la fabrication de chaussures”, résume-t-il. “Si vous ratez une étape, si vous bâclez un truc, les 20 étapes suivantes pourraient en pâtir. Il faut donc être précis à chaque instant.”- “Chaussures gratuites” -Mais ce savoir-faire méticuleux est de moins en moins apprécié. Là où Burt Reynolds ou Robert De Niro étaient autrefois heureux de débourser des milliers de dollars pour une paire sur mesure, les stars d’aujourd’hui ne se jettent plus aux pieds des artisans.”Je constate que de plus en plus de célébrités veulent des chaussures gratuites, ce qui tue les cordonniers comme moi”, soupire M. Francis, sous ses tatouages et son allure de rockstar.Parfois, il regrette de ne pas avoir écouté certains de ses anciens maîtres.”Ils me disaient de rejoindre un groupe” de musique, raconte-t-il. “Quand j’ai commencé, l’un d’eux m’a dit : +Mais pourquoi tu veux devenir cordonnier ? De nos jours, on peut acheter des chaussures pour 20 dollars.+”A 48 ans, l’artisan voit aujourd’hui certains confrères renoncer à la création de chaussures sur mesure, pour se contenter de réparer les souliers produits en série qui inondent le marché.”En tant que profession, c’est extrêmement difficile de survivre”, conclut-il.

Zohran Mamdani, l’ascension fulgurante d’un outsider

Largement inconnu il y a encore quelques mois, Zohran Mamdani, élu local de la gauche du Parti démocrate issu d’une famille d’intellectuels de la diaspora indienne, pourrait devenir l’un des plus jeunes maires de l’histoire de New York, et le premier musulman.Depuis sa victoire surprise à la primaire de son parti en juin, les New-Yorkais se sont habitués à voir son visage barbu et souriant à la télé, ou reproduit sur les gros badges colorés que ses jeunes supporteurs arborent fièrement dans le métro. Agé de 34 ans, le favori des sondages est né en Ouganda dans une famille d’origine indienne, et vit aux Etats-Unis depuis ses sept ans. Il a été naturalisé américain en 2018.Souvent rappelé à son statut de “nepo baby” (“fils de”), il est l’enfant de Mira Nair, réalisatrice renommée (“Salaam Bombay!”, Caméra d’or à Cannes, “Le mariage des moussons”, Lion d’Or à Venise), et Mahmood Mamdani, professeur d’anthropologie et sciences politiques à l’université Columbia, spécialiste reconnu de l’Afrique.Son parcours est celui d’une certaine jeunesse libérale dorée de New York: lycée d’élite (Bronx High School of Science) puis le Bowdoin College dans le Maine, université connue pour être un bastion progressiste.Sous l’alias Young Cardamom, il tente en 2015 de se lancer dans le rap, influencé notamment par Das Racist, groupe new-yorkais à la fois innovant et potache dont deux des membres sont d’origine indienne, jouant avec les références et les clichés du sous-continent.L’expérience ne dure pas – il se reconnaît lui-même comme “artiste de seconde zone”. Mais lorsqu’il lit que le rappeur Heems (Himanshu Suri) soutient un candidat au conseil municipal, il rejoint sa campagne en tant que militant: le virus de la politique ne le quittera plus.Il devient conseiller en prévention des saisies immobilières, aidant des propriétaires modestes en difficulté financière à éviter de perdre leur logement.-  Campagne à l’ancienne et réseaux -Et c’est à Astoria dans le Queens, quartier creuset des vagues migratoires les plus récentes où il travaille, qu’il est élu en 2020, comme représentant du district à l’Assemblée de l’Etat de New York.Réélu par deux fois, c’est sur le terrain, que ce “socialiste” revendiqué se forge cette image qui va faire sa force: celle d’un musulman progressiste, aussi à l’aise à une marche des fiertés qu’à une rupture du jeûne de l’Aïd.Une image à laquelle il joint un programme en forme de credo: “affordability”, rendre cette ville parmi les plus chères du monde “abordable” pour tous ceux qui ne sont pas riches, c’est-à-dire la majorité de ses quelque 8,5 millions d’habitants. Pour cela, il promet plus de loyers encadrés, des crèches et des bus gratuits, des épiceries de quartier gérées par la ville.Farouche défenseur de la cause palestinienne depuis ses années étudiantes, ses prises de position sur Israël (qualifié de “régime d’apartheid”) et la guerre à Gaza (un “génocide”), lui valent l’hostilité d’une partie de la communauté juive. Pour tenter de rassurer, il n’a eu de cesse ces derniers mois de se montrer ferme contre l’antisémitisme.Énergique opposant à Donald Trump, qui le qualifie de “petit communiste”, Zohran Mamdani est paradoxalement, comme lui, un “outsider” dans un vieux monde politique dont les électeurs ne veulent plus, estime Costas Panagopoulos, professeur en sciences politiques à la Northeastern University.”Il a réussi à rallier le soutien des électeurs insatisfaits, les New-Yorkais frustrés par le statu quo et qui estiment que l’establishment ignore leurs besoins et leurs priorités”, dit-il.Le jeune élu fan de cricket et de football, récemment marié à l’illustratrice américaine Rama Duwaji, a su également mettre à profit ses qualités de militant, avec une campagne de porte-à-porte et de tractage efficace, et une utilisation massive, innovante et souvent drôle, des réseaux sociaux.Pour Lincoln Mitchell, de l’université Columbia, “il a incarné une sorte d’hybride entre une campagne à l’ancienne des années 1970 et une campagne ultra-moderne de 2025”.

Dans la prison californienne de San Quentin, un festival de cinéma derrière les barreaux

Organisé dans une prison tristement célèbre, abritant certains des criminels les plus violents des Etats-Unis, le festival de cinéma de San Quentin n’a rien d’un événement californien ordinaire.Les interviews sur le tapis rouge se déroulent à quelques mètres d’une salle d’exécution où des centaines de condamnés ont été mis à mort.Des meurtriers condamnés prennent place aux côtés de célèbres acteurs et de journalistes pour assister aux projections de films réalisés par leurs codétenus. Parmi ceux-ci se trouve Ryan Pagan, qui purge une peine de 77 ans pour assassinat.”J’ai toujours voulu être acteur. Mais, malheureusement, ce n’est pas la vie que j’ai eue”, confie cet homme, des tatouages sur le haut des bras.Son film “The Maple Leaf”, réalisé derrière les barreaux, est en lice pour le prix du meilleur court métrage. Ryan Pagan, aujourd’hui âgé de 37 ans, était encore adolescent lorsqu’il a commis son crime. Il espère que ses nouveaux talents de réalisateur lui offriront un jour une “passerelle vers Hollywood et l’emploi”.Bien qu’il n’ait pas été récompensé, son film — qui raconte l’histoire d’un groupe d’entraide où des détenus affrontent leur culpabilité et leur honte — a été salué par le jury, notamment composé de la réalisatrice Celine Song (“Past Lives – Nos vies d’avant”) et l’acteur Jesse Williams (“Grey’s Anatomy”).”Pour l’instant, je me contente de faire mon travail et de me reconstruire. Une partie de l’histoire de +The Maple Leaf+ parle de gars comme moi”, explique le détenu.- “Travail exceptionnel” -Plus vieille prison de Californie, San Quentin a été pendant des décennies un établissement de haute sécurité abritant le plus grand couloir de la mort du pays.Elle a été rendue célèbre dans le monde entier par un concert de Johnny Cash en 1969.La prison est depuis devenue un symbole de la réforme pénale en Californie, qui observe un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur.Aucune exécution n’y a plus lieu, et les programmes de réinsertion qui y sont proposées incluent notamment des ateliers de production d’un journal, de podcasts et de films. Ces projets permettent aux détenus d’acquérir des compétences professionnelles, sachant que 90% d’entre eux seront libérés un jour.Lancé l’an dernier, le festival leur offre l’opportunité de rencontrer des cinéastes venus de l’extérieur.Sa fondatrice, la dramaturge et scénariste Cori Thomas, est intervenue bénévolement dans la prison pendant des années, et souhaitait montrer à ses pairs d’Hollywood le “travail exceptionnel” réalisé à San Quentin.”Le seul moyen était qu’ils viennent ici pour le voir”, a-t-elle réalisé.Après deux éditions couronnées de succès, le festival sera élargi à une prison pour femmes en 2026.- Vertus cathartiques -La programmation du festival est aussi une occasion pour les détenus d’affronter leur passé. Incarcéré depuis 27 ans, Miguel Sifuentes a été condamné à la perpétuité pour un vol à main armée au cours duquel un policier a été tué.Le tournage du court-métrage “Warning Signs” a été, pour lui, une expérience “thérapeutique” qui l’a “transformé”. Il y joue le rôle d’un détenu qui envisage de se suicider. Des prisonniers qu’il ne connaissait pas sont venus lui parler après avoir vu le film pour se confier sur leurs propres idées suicidaires, assure-t-il.Bien qu’elle soit axée sur la réinsertion, la prison de San Quentin reste un lieu dangereux.”Nous avons eu des agressions où des infirmières ont été blessées par des détenus”, explique ainsi Kevin Healy, qui forme le personnel de l’établissement.Chance Andes, son directeur, affirme toutefois à l’AFP que le festival et la réalisation de films ont des vertus cathartiques et contribuent à “réduire la violence et les tensions à l’intérieur des murs”.Les détenus qui provoquent des bagarres ou enfreignent les règles de la prison perdent ainsi temporairement la possibilité de participer à ces activités.Selon M. Andes, elles favorisent aussi la réinsertion des prisonniers: “Si nous renvoyons des personnes dans la société sans qu’elles aient résolu leurs traumatismes et sans compétences, diplômes ou formation, elles sont plus susceptibles de récidiver et de faire davantage de victimes”, explique-t-il.