AFP World

Le prince Harry perd son recours en justice sur sa protection policière

La justice britannique a infligé vendredi un revers au prince Harry en rejetant son recours contre la décision du gouvernement de rétrograder sa protection policière au Royaume-Uni.Après avoir quitté le pays en 2020, le fils cadet du roi Charles III et son épouse Meghan ont perdu la protection systématique prévue pour les membres actifs de la famille royale et payée par le contribuable britannique.Désormais, le ministère de l’Intérieur évalue au cas par cas le besoin de protection du prince lorsqu’il se rend au Royaume-Uni. Une décision que le prince conteste devant la justice depuis 2021.Vendredi, le juge Geoffrey Vos a affirmé que la décision du gouvernement avait été “logique” car “le duc de Sussex s’est retiré des fonctions royales et a quitté le Royaume-Uni pour vivre principalement à l’étranger”.Le prince Harry, qui s’était déplacé lors des audiences des 8 et 9 avril, n’était pas présent au rendu du jugement.Le juge a toutefois indiqué avoir été sensible aux “arguments puissants et émouvants” du prince. Mais il a estimé que les griefs du duc de Sussex ne constituaient pas “un argument juridique en faveur de la contestation” de la décision du gouvernement.Il s’agit là de sa deuxième défaite en justice pour le prince, qui avait été débouté l’année dernière dans la même affaire. La justice avait estimé que la décision des autorités était “légalement fondée”.- Affaire “très sensible” -Dans une autre procédure conclue en mai 2023, il s’était vu refuser le droit de bénéficier d’une protection policière en la payant avec ses fonds personnels.Le sujet est sensible pour Harry, qui tient la presse et les paparazzis pour responsables de l’accident de voiture qui a tué sa mère, la princesse Diana, à Paris en 1997.”La vie et la sécurité” du prince “sont en jeu”, avait plaidé son avocate Shaheed Fatima lors de l’audience début avril. Sa défense a aussi fait valoir que le prince a notamment reçu des menaces d’Al-Qaïda et a été pris dans une “dangereuse course-poursuite” avec des paparazzis à New York en mai 2023.L’avocat du ministère de l’Intérieur, James Eadie, avait lui défendu l’approche “sur mesure” adoptée par les autorités britanniques, qui correspond mieux au changement de statut du prince au sein de la famille royale.A l’énoncé du jugement, le juge a reconnu le caractère “très sensible sur le plan politique” de l’affaire.Lors de l’examen de son recours en première instance, Harry avait affirmé que ses craintes pour sa sécurité et celle de sa famille – dont ses deux enfants Archie (5 ans) et Lilibet (3 ans) – l’empêchaient de venir plus régulièrement dans le pays.Le prince est en froid avec le reste de la famille royale, contre laquelle il a multiplié les attaques ces dernières années. Sa dernière entrevue connue avec son père remonte à plus d’un an, peu après l’annonce du cancer de Charles III.Le prince Harry s’est aussi engagé dans une croisade judiciaire contre les tabloïds au Royaume-Uni, avec plus ou moins de réussite.Il a aussi fait la Une des médias récemment, après avoir démissionné de sa fonction de parrain d’une association oeuvrant en Afrique et qu’il avait créée à la mémoire de sa mère, en raison d’un conflit avec sa présidente. Celle-ci l’a accusé de “harcèlement et d’intimidation”, et le régulateur britannique des associations a ouvert une enquête.Dénonçant les “mensonges” de la présidente, Harry a dit espérer que l’enquête révèle “la vérité sur ce qui nous a collectivement contraints à démissionner”, avec le cofondateur de l’ONG, le prince Seeiso du Lesotho.

Percée de l’extrême droite britannique lors d’élections locales, revers pour Starmer

Le parti britannique d’extrême droite Reform UK, dirigé par Nigel Farage, a remporté vendredi une élection législative partielle en Angleterre et progressé lors de scrutins locaux, parvenant à s’implanter sur le territoire au détriment des travaillistes au pouvoir et des conservateurs.Les résultats des élections locales de jeudi, qui vont tomber tout au long de la journée de vendredi, confirment une fragmentation du paysage politique au Royaume-Uni, qui était dominé depuis le début du XXème siècle par le bipartisme.”Pour le mouvement, pour le parti, c’est un très, très grand moment”, s’est félicité Nigel Farage, le champion du Brexit, qui a fait campagne sur la lutte contre l’immigration irrégulière. Cette victoire “prouve que nous sommes désormais le parti d’opposition au gouvernement travailliste”, a-t-il proclamé, après l’annonce des résultats de la législative partielle dans la circonscription de Runcorn et Helsby, dans le nord-ouest de l’Angleterre. La défaite du Labour est “décevante”, a admis le Premier ministre Keir Starmer, au pouvoir depuis juillet. Le gouvernement est déterminé à aller “plus loin et plus vite” dans ses réformes, a-t-il toutefois ajouté.La candidate de Reform UK, Sarah Pochin, s’est imposée avec une avance de seulement six voix sur la candidate travailliste. Mais le Labour avait remporté la circonscription avec 53% des suffrages en juillet, loin devant Reform à 18%. Selon les premiers résultats des scrutins locaux, Reform a également remporté pour la première fois trois conseils régionaux ainsi qu’un siège de maire.Les travaillistes ont eux gagné trois sièges de maire sur les six soumis au vote. Les conservateurs en ont remporté un.Un total de 1.641 sièges au sein de collectivités locales sont à pourvoir, soit une petite part des 17.000 sièges de conseillers locaux dans toute l’Angleterre.- “Désillusion totale” -Ces premiers résultats représentent “une mauvaise nouvelle pour les deux grands partis”, a commenté auprès de l’AFP le politologue Anand Menon. “C’est une tendance similaire à celle que l’on observe en Europe occidentale, où les grands partis perdent des voix. Et la politique devient très, très fragmentée”, souligne-t-il.Selon Anand Menon, les Verts et les Libéraux-démocrates pourraient eux aussi remporter des victoires dans la journée.Mais “en termes de résultats électoraux aujourd’hui, Reform UK semble être une plus grande menace pour le Labour que n’importe quel autre parti”.Christopher Davies, un retraité de 67 ans résidant à Runcorn a voté toute sa vie pour les travaillistes mais a cette fois choisi Reform. Il a raconté à l’AFP sa “désillusion totale” vis à vis du système à deux partis, qui “ne fonctionne simplement pas”. Rebecca Thomas, une assistante pédagogique de 44 ans, est elle “déçue”. Reform “crée beaucoup de haine”, a critiqué cette électrice du Labour.  Ces élections étaient le premier scrutin en Angleterre depuis l’arrivée au pouvoir du parti travailliste (centre-gauche). La popularité de Keir Starmer a plongé dans les sondages: il lui est reproché de ne pas avoir réussi à redresser l’économie et son gouvernement a été vivement critiqué pour avoir supprimé des aides sociales.Ces scrutins font aussi figure de test pour la dirigeante des Tories Kemi Badenoch, arrivée en fin d’année dernière à la tête du parti conservateur, après la débâcle aux législatives de juillet.”Le renouveau de notre parti vient juste de commencer”, a-t-elle défendu vendredi, en admettant que ces élections avaient été “très difficiles” pour les conservateurs.En vertu du système électoral à un tour qui favorise les grands partis, les travaillistes ont remporté une majorité parlementaire écrasante en juillet, mais avec seulement 33,7% des voix. Soit la proportion la plus faible pour un parti vainqueur de législatives depuis la Seconde Guerre mondiale.Les conservateurs, eux, avaient obtenu 24% des voix et 121 sièges, leur pire défaite électorale de tous les temps.Reform UK avait remporté 14% des voix et cinq sièges (passé ensuite à 4 après le renvoi d’un député Reform puis à nouveau 5 avec la victoire de vendredi), un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite au Royaume-Uni.Les libéraux-démocrates avaient gagné 61 députés de plus par rapport à l’élection précédente, et les Verts étaient passés de un à quatre élus.

Percée de l’extrême droite britannique lors d’élections locales, revers pour Starmer

Le parti britannique d’extrême droite Reform UK, dirigé par Nigel Farage, a remporté vendredi une élection législative partielle en Angleterre et progressé lors de scrutins locaux, parvenant à s’implanter sur le territoire au détriment des travaillistes au pouvoir et des conservateurs.Les résultats des élections locales de jeudi, qui vont tomber tout au long de la journée de vendredi, confirment une fragmentation du paysage politique au Royaume-Uni, qui était dominé depuis le début du XXème siècle par le bipartisme.”Pour le mouvement, pour le parti, c’est un très, très grand moment”, s’est félicité Nigel Farage, le champion du Brexit, qui a fait campagne sur la lutte contre l’immigration irrégulière. Cette victoire “prouve que nous sommes désormais le parti d’opposition au gouvernement travailliste”, a-t-il proclamé, après l’annonce des résultats de la législative partielle dans la circonscription de Runcorn et Helsby, dans le nord-ouest de l’Angleterre. La défaite du Labour est “décevante”, a admis le Premier ministre Keir Starmer, au pouvoir depuis juillet. Le gouvernement est déterminé à aller “plus loin et plus vite” dans ses réformes, a-t-il toutefois ajouté.La candidate de Reform UK, Sarah Pochin, s’est imposée avec une avance de seulement six voix sur la candidate travailliste. Mais le Labour avait remporté la circonscription avec 53% des suffrages en juillet, loin devant Reform à 18%. Selon les premiers résultats des scrutins locaux, Reform a également remporté pour la première fois trois conseils régionaux ainsi qu’un siège de maire.Les travaillistes ont eux gagné trois sièges de maire sur les six soumis au vote. Les conservateurs en ont remporté un.Un total de 1.641 sièges au sein de collectivités locales sont à pourvoir, soit une petite part des 17.000 sièges de conseillers locaux dans toute l’Angleterre.- “Désillusion totale” -Ces premiers résultats représentent “une mauvaise nouvelle pour les deux grands partis”, a commenté auprès de l’AFP le politologue Anand Menon. “C’est une tendance similaire à celle que l’on observe en Europe occidentale, où les grands partis perdent des voix. Et la politique devient très, très fragmentée”, souligne-t-il.Selon Anand Menon, les Verts et les Libéraux-démocrates pourraient eux aussi remporter des victoires dans la journée.Mais “en termes de résultats électoraux aujourd’hui, Reform UK semble être une plus grande menace pour le Labour que n’importe quel autre parti”.Christopher Davies, un retraité de 67 ans résidant à Runcorn a voté toute sa vie pour les travaillistes mais a cette fois choisi Reform. Il a raconté à l’AFP sa “désillusion totale” vis à vis du système à deux partis, qui “ne fonctionne simplement pas”. Rebecca Thomas, une assistante pédagogique de 44 ans, est elle “déçue”. Reform “crée beaucoup de haine”, a critiqué cette électrice du Labour.  Ces élections étaient le premier scrutin en Angleterre depuis l’arrivée au pouvoir du parti travailliste (centre-gauche). La popularité de Keir Starmer a plongé dans les sondages: il lui est reproché de ne pas avoir réussi à redresser l’économie et son gouvernement a été vivement critiqué pour avoir supprimé des aides sociales.Ces scrutins font aussi figure de test pour la dirigeante des Tories Kemi Badenoch, arrivée en fin d’année dernière à la tête du parti conservateur, après la débâcle aux législatives de juillet.”Le renouveau de notre parti vient juste de commencer”, a-t-elle défendu vendredi, en admettant que ces élections avaient été “très difficiles” pour les conservateurs.En vertu du système électoral à un tour qui favorise les grands partis, les travaillistes ont remporté une majorité parlementaire écrasante en juillet, mais avec seulement 33,7% des voix. Soit la proportion la plus faible pour un parti vainqueur de législatives depuis la Seconde Guerre mondiale.Les conservateurs, eux, avaient obtenu 24% des voix et 121 sièges, leur pire défaite électorale de tous les temps.Reform UK avait remporté 14% des voix et cinq sièges (passé ensuite à 4 après le renvoi d’un député Reform puis à nouveau 5 avec la victoire de vendredi), un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite au Royaume-Uni.Les libéraux-démocrates avaient gagné 61 députés de plus par rapport à l’élection précédente, et les Verts étaient passés de un à quatre élus.

La Syrie condamne la frappe israélienne près du palais présidentiel après des violences contre les druzes

La présidence syrienne a qualifié “de dangereuse escalade” vendredi la frappe israélienne menée à l’aube près du palais présidentiel de Damas, selon Israël en guise d’avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de Syrie, après plusieurs jours de violences meurtrières.Le plus influent chef religieux druze en Syrie, cheikh Hikmat al-Hajri, avait dénoncé jeudi soir une “campagne génocidaire” visant des “civils” de sa communauté, après des violences confessionnelles entre groupes armés liés au pouvoir et combattants druzes qui ont fait plus de 100 morts, selon une ONG. Des représentants des autorités religieuses et groupes armés druzes réunis à Soueïda, une région à majorité druze du sud de la Syrie, ont de leur côté réaffirmé qu’ils rejetaient “toute division” du pays.Vendredi à l’aube, des avions israéliens ont mené une frappe entendue à travers la capitale syrienne, selon un correspondant de l’AFP. Celle-ci visait “un secteur voisin du palais d’Ahmad al-Chareh”, le président syrien, a annoncé l’armée.”C’est un message clair envoyé au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces (syriennes) soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze”, ont affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Israël Katz.Dans un communiqué, la présidence syrienne “a condamné avec la plus grande fermeté” cette frappe “menée par l’occupation israélienne”, la qualifiant d'”escalade dangereuse contre les institutions de l’Etat et sa souveraineté”.Le ministère qatari des Affaires étrangères a également fustigé une “agression flagrante contre la souveraineté” de la Syrie.”La Syrie ne doit pas devenir le terrain de jeu des tensions régionales” a aussi mis en garde Berlin, appelant le gouvernement syrien à assurer “la protection de la population civile” et “tous les acteurs – nationaux comme étrangers – à faire preuve de la plus grande retenue”.- Israël espère “peser dans la balance” -“Nous avons été réveillés à 04H00 par une explosion”, a témoigné Ahmed, un comptable de 55 ans qui n’a pas donné son nom de famille. “Malheureusement, nous sommes habitués aux explosions et aux frappes aériennes sur Damas. Maudits soient-ils”. Israël, un pays voisin de la Syrie avec laquelle il est en état de guerre, avait menacé d’agir “avec force” si Damas ne protégeait pas sa petite communauté druze et avait déjà mené mercredi une frappe aux environs de la capitale en guise “d’avertissement”.Depuis l’arrivée au pouvoir, le 8 décembre, d’une coalition menée par des islamistes sunnites, Israël a pris fait et cause pour les druzes de Syrie, installés principalement dans le sud du pays.Cette communauté ésotérique, issue d’une branche de l’islam chiite, est également implantée en Israël et au Liban. Depuis la chute début décembre du président Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines d’attaques contre des sites militaires en Syrie et envoyé des troupes dans une zone démilitarisée du plateau du Golan. Selon l’analyste indépendant Michael Horowitz, Israël, “en se plaçant en protecteur de la communauté druze, espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain”.- “Terrifiés” -Lundi soir, des combats ont éclaté à Jaramana, une banlieue de Damas à majorité druze, à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, où vivent des druzes et des chrétiens, et à Soueïda, faisant 102 morts dans les deux camps, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).Ces combats ont été déclenchés par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir à Jaramana, après la diffusion d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message.Les autorités syriennes, qui ont depuis réaffirmé leur “engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze”, ont mis en cause des éléments échappant à son contrôle.Ces combats ont réveillé le spectre des massacres qui avaient fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite, dont est issue le président déchu, dans l’ouest.Des accords entre représentants druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir à Jaramana puis le lendemain à Sahnaya, où des forces de sécurité ont été déployées.”La situation est calme, mais nous sommes terrifiés”, a témoigné Arij, une habitante de Sahnaya âgée de 35 ans. “Beaucoup de chrétiens et de druzes ont fui pour Damas”.Mohamad Halawa, un responsable de la sécurité dans la région de Damas, a déclaré à l’AFP qu’un “cordon de sécurité” avait été mis en place autour de Jaramana.Selon l’agence officielle syrienne Sana, le gouvernement a également déployé des renforts dans la province de Soueïda pour “maintenir la sécurité”.”Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés”, a affirmé jeudi le chef druze Hikmat al-Hajri.

La Syrie condamne la frappe israélienne près du palais présidentiel après des violences contre les druzes

La présidence syrienne a qualifié “de dangereuse escalade” vendredi la frappe israélienne menée à l’aube près du palais présidentiel de Damas, selon Israël en guise d’avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de Syrie, après plusieurs jours de violences meurtrières.Le plus influent chef religieux druze en Syrie, cheikh Hikmat al-Hajri, avait dénoncé jeudi soir une “campagne génocidaire” visant des “civils” de sa communauté, après des violences confessionnelles entre groupes armés liés au pouvoir et combattants druzes qui ont fait plus de 100 morts, selon une ONG. Des représentants des autorités religieuses et groupes armés druzes réunis à Soueïda, une région à majorité druze du sud de la Syrie, ont de leur côté réaffirmé qu’ils rejetaient “toute division” du pays.Vendredi à l’aube, des avions israéliens ont mené une frappe entendue à travers la capitale syrienne, selon un correspondant de l’AFP. Celle-ci visait “un secteur voisin du palais d’Ahmad al-Chareh”, le président syrien, a annoncé l’armée.”C’est un message clair envoyé au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces (syriennes) soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze”, ont affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Israël Katz.Dans un communiqué, la présidence syrienne “a condamné avec la plus grande fermeté” cette frappe “menée par l’occupation israélienne”, la qualifiant d'”escalade dangereuse contre les institutions de l’Etat et sa souveraineté”.Le ministère qatari des Affaires étrangères a également fustigé une “agression flagrante contre la souveraineté” de la Syrie.”La Syrie ne doit pas devenir le terrain de jeu des tensions régionales” a aussi mis en garde Berlin, appelant le gouvernement syrien à assurer “la protection de la population civile” et “tous les acteurs – nationaux comme étrangers – à faire preuve de la plus grande retenue”.- Israël espère “peser dans la balance” -“Nous avons été réveillés à 04H00 par une explosion”, a témoigné Ahmed, un comptable de 55 ans qui n’a pas donné son nom de famille. “Malheureusement, nous sommes habitués aux explosions et aux frappes aériennes sur Damas. Maudits soient-ils”. Israël, un pays voisin de la Syrie avec laquelle il est en état de guerre, avait menacé d’agir “avec force” si Damas ne protégeait pas sa petite communauté druze et avait déjà mené mercredi une frappe aux environs de la capitale en guise “d’avertissement”.Depuis l’arrivée au pouvoir, le 8 décembre, d’une coalition menée par des islamistes sunnites, Israël a pris fait et cause pour les druzes de Syrie, installés principalement dans le sud du pays.Cette communauté ésotérique, issue d’une branche de l’islam chiite, est également implantée en Israël et au Liban. Depuis la chute début décembre du président Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines d’attaques contre des sites militaires en Syrie et envoyé des troupes dans une zone démilitarisée du plateau du Golan. Selon l’analyste indépendant Michael Horowitz, Israël, “en se plaçant en protecteur de la communauté druze, espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain”.- “Terrifiés” -Lundi soir, des combats ont éclaté à Jaramana, une banlieue de Damas à majorité druze, à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, où vivent des druzes et des chrétiens, et à Soueïda, faisant 102 morts dans les deux camps, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).Ces combats ont été déclenchés par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir à Jaramana, après la diffusion d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message.Les autorités syriennes, qui ont depuis réaffirmé leur “engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze”, ont mis en cause des éléments échappant à son contrôle.Ces combats ont réveillé le spectre des massacres qui avaient fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite, dont est issue le président déchu, dans l’ouest.Des accords entre représentants druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir à Jaramana puis le lendemain à Sahnaya, où des forces de sécurité ont été déployées.”La situation est calme, mais nous sommes terrifiés”, a témoigné Arij, une habitante de Sahnaya âgée de 35 ans. “Beaucoup de chrétiens et de druzes ont fui pour Damas”.Mohamad Halawa, un responsable de la sécurité dans la région de Damas, a déclaré à l’AFP qu’un “cordon de sécurité” avait été mis en place autour de Jaramana.Selon l’agence officielle syrienne Sana, le gouvernement a également déployé des renforts dans la province de Soueïda pour “maintenir la sécurité”.”Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés”, a affirmé jeudi le chef druze Hikmat al-Hajri.