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Guinée-Bissau: un général investi à la tête du pays et d’une transition pour un an
Le général Horta N’Tam, chef d’état-major de l’armée de Terre, a été investi nouvel homme fort de Guinée-Bissau et président d’une transition censée durer un an, ont annoncé jeudi à Bissau les militaires qui ont renversé le président sortant et suspendu les élections en cours.Les rues de la capitale de Guinée-Bissau étaient calmes et désertées jeudi et sous étroite surveillance militaire, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des militaires en faction quadrillent toute la zone autour du palais présidentiel, où des tirs nourris avaient créé la panique parmi la population à la mi-journée la veille, au déclenchement du putsch.La Guinée-Bissau, pays côtier d’Afrique de l’Ouest situé entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), a déjà connu quatre coups d’Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance en 1974. La proclamation des résultats électoraux a ainsi souvent donné lieu à des mouvements de contestation dans ce pays.”Je viens d’être investi pour assurer la direction du Haut commandement”, a déclaré le général Horta N’Tam, après avoir prêté serment lors d’une cérémonie au siège de l’état-major, où la sécurité a été fortement renforcée, ont constaté des journalistes de l’AFP. Jusqu’ici chef d’état-major de l’armée de Terre du pays, le général N’Tam est considéré à ce titre comme ayant été proche ces dernières années du président sortant Umaro Sissoco Embalo. “La Guinée-Bissau traverse une période très difficile de son histoire. Les mesures qui s’imposent sont urgentes et importantes et requièrent la participation de tout le monde”, a déclaré le général. Des dizaines de militaires lourdement armés avaient été déployés sur place à l’occasion de cette cérémonie, qui s’est achevée à la mi-journée.- “rétablir l’ordre” “Toutes les frontières sont ouvertes dès maintenant”, a par ailleurs annoncé lors du point de presse le général Lassana Mansali, inspecteur général des forces armées, signe que la situation est, selon ces militaires, sous contrôle. Les frontières étaient fermées depuis mercredi après-midi et le déclenchement du putsch. Ce coup d’Etat est survenu la veille de l’annonce prévue des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives tenues le 23 novembre. Le camp du président sortant Umaro Sissoco Embalo et celui du candidat de l’opposition Fernando Dias de Costa revendiquaient tous deux la victoire.Les militaires ont érigé des check-points sur toutes les grandes artères de la ville et fouillent systématiquement les voitures jeudi. La circulation est au ralenti et la majorité des boutiques et enseignes sont fermées.Des patrouilles militaires ont surveillé la capitale dans la nuit de mercredi à jeudi, ont constaté des journalistes de l’AFP.Mercredi, des militaires ont annoncé avoir pris le “contrôle total du pays”, arrêté le président sortant et suspendu le processus électoral.Un “Haut commandement pour la Restauration de l’ordre” a pris “la direction du pays jusqu’à nouvel ordre”, a annoncé mercredi à la presse le général Denis N’Canha, chef de la maison militaire (cabinet militaire, ndlr) de la présidence, assis derrière une table et entouré de militaires armés.”Ce qui nous a poussés à le faire (le putsch, ndlr), c’est pour garantir la sécurité au niveau national et également rétablir l’ordre”, a ajouté le général N’Canha, évoquant la découverte par les “renseignements généraux” d’un “plan visant à déstabiliser le pays avec l’implication des barons nationaux de la drogue”.- Condamnation de la Cedeao -Pays très pauvre de 2,2 millions d’habitants, un peu plus grand que la Belgique, la Guinée-Bissau est affectée par des problèmes de corruption et est réputée être une plaque tournante du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Europe.Le président sortant, qui était donné favori à la présidentielle de dimanche, est détenu depuis mercredi par des militaires.En outre, le principal opposant bissau-guinéen Domingos Simoes Pereira – dirigeant du puissant PAIGC, parti historique ayant mené la Guinée-Bissau à l’indépendance – qui avait été écarté de la présidentielle de dimanche, a été arrêté mercredi, selon des proches et un collaborateur. La précédente présidentielle, en 2019, avait débouché sur plusieurs mois de crise postélectorale, M. Embalo et son adversaire M. Pereira revendiquant tous deux la victoire.Il s’agit d’un nouveau coup d’Etat en Afrique de l’Ouest qui en a déjà connu une série depuis 2020 au Mali, Burkina, Niger et en Guinée-Conakry.La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fermement condamné jeudi le coup d’Etat survenu, le qualifiant de “menace directe pour la stabilité du pays et de la région”, selon un communiqué publié avant l’annonce de l’investiture du général. Ce coup d’Etat militaire constitue “une grave violation de l’ordre constitutionnel”, fustige l’institution régionale.
A Kovačica, les trésors naïfs de l’art serbe
S’il devait résumer sa peinture, Pavel Hajko évoquerait un coq, des couleurs vives et un regard sur le monde resté quelque part dans l’enfance – des éléments constitutifs de l’art naïf serbe, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et encore bien vivant.Un rayon de soleil perce sa fenêtre tandis que le septuagénaire étudie la toile …
Deux détenus s’évadent de la prison de Dijon en sciant les barreaux de leur cellule
Une évasion “à l’ancienne”: deux détenus se sont évadés dans la nuit de mercredi à jeudi de la vétuste prison de Dijon après avoir eu raison des barreaux de leur cellule avec une simple lame de scie à métaux puis en utilisant des draps.La double évasion a été constatée à 07H00 lors des contrôles des effectifs au quartier disciplinaire de la petite maison d’arrêt proche du centre-ville, selon l’administration pénitentiaire.Les deux hommes se sont évadés après avoir “vraisemblablement scié des barreaux” et ils ont “pris la fuite à l’aide de draps”, a précisé le procureur de Dijon dans un communiqué. Il s’agit de deux détenus en détention provisoire: un homme de 19 ans, mis en examen pour “des faits de tentative d’assassinat et association de malfaiteurs”, et un autre de 32 ans écroué “pour des menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe”, selon le procureur Olivier Caracotch. “Ils ont utilisé des lames de scie à l’ancienne, manuelles”, a précisé Ahmed Saih, délégué FO Justice à la prison de Dijon.”Je ne suis pas surpris parce que le résultat de l’évasion de ce matin, on le dénonce depuis de longs mois maintenant. On a fait plusieurs communiqués sur le sujet, notamment sur les lames de scie découvertes au sein de l’établissement”, a-t-il ajouté à la presse devant la porte de la maison d’arrêt.Outre “des moyens humains”, afin de permettre d’effectuer plus de fouilles, le syndicaliste réclament aussi “du matériel, des brouilleurs de téléphones, de drones, des caillebotis qui ne se font pas scier en une nuit…”.”Cette maison d’arrêt est ancienne et date de 1853″, rappelle la députée socialiste de Dijon, Océane Godard, qui devait initialement visiter la prison ce jeudi après-midi pour justement se rendre compte de sa surpopulation, une visite qui a bien entendu été reportée.- “Le mépris” -La maison d’arrêt de Dijon est vétuste et compte 311 détenus pour 180 places, soit un taux d’occupation de 173% selon le ministère de la Justice.Elle figure parmi les six établissements pénitentiaires qui doivent bénéficier d’un plan “zéro portable” annoncé vendredi par le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Dans le cadre de ce plan, 6,34 millions d’euros doivent être alloués à la maison d’arrêt de Dijon.Installation de caillebotis renforcés aux fenêtres des cellules, couverture des cours de promenade, renforcement de la vidéosurveillance, dispositifs anti-drones, brouilleurs téléphoniques… : “ces travaux débuteront dans les prochains jours” dans la prison dijonnaise, a promis le ministre dans un communiqué, ajoutant qu’une inspection administrative a été lancée “pour faire toute la lumière sur cette évasion”.”On prend les 6 millions d’euros car c’est urgent”, souligne Mme Godard. “Nombre de parlementaires, dont je fais partie, hurlons depuis des mois voire des années sur les conséquences de la surpopulation carcérale, sur le manque de moyens pour la justice”, a-t-elle rappelé. “On n’a plus le temps d’attendre”.”La prison est très dure ici”, témoigne auprès de l’AFP un détenu libéré ce jeudi matin après huit mois d’incarcération. “On était à trois dans une cellule: deux sur des lits superposés et un qui dormait par terre”, ajoute-t-il devant la porte de l’établissement sans vouloir donner son nom.”On en demande beaucoup plus”, a déclaré le délégué FO Ahmed Saih, en référence aux 6,34 M EUR annoncés. “On a pris du retard concernant la sécurisation. On a su le faire pendant les Jeux Olympiques, maintenant on veut le faire pour l’administration pénitentiaire”, a-t-il ajouté.La double évasion dijonnaise survient quelques jours après celle d’un détenu du centre pénitentiaire de Rennes-Vézin (Ille-et-Vilaine), dont le directeur avait aussitôt été démis de ses fonctions par les garde des Sceaux.Mercredi, trois organisations professionnelles de directeurs de prison ont fustigé le “mépris” de Gérald Darmanin qui “parade dans des structures surdotées” pendant que “les autres services agonisent”.Le nombre de détenus dans les prisons françaises était de 84.862 au 1er octobre 2025, contre 62.501 places opérationnelles, soit une densité carcérale de 135,8% qui classe la France figure parmi les plus mauvais élèves en Europe, derrière la Slovénie et Chypre.
Deux militaires grièvement blessés à Washington par un Afghan, Trump dénonce un “acte de terrorisme”
Deux militaires américains de la Garde nationale se trouvaient jeudi dans un état critique après avoir été blessé par balles mercredi, à deux pas de la Maison Blanche, par un ressortissant afghan, arrivé sur le sol américain en 2021.Le président Donald Trump a dénoncé un “acte de terrorisme” et promis de renforcer ses politiques anti-immigration, accusant au passage la précédente administration de Joe Biden d’avoir laissé entrer des citoyens afghans sans contrôle au moment de la chute de Kaboul aux mains des talibans.”Cette agression odieuse était un acte infâme, un acte de haine et un acte de terrorisme”, a affirmé le président Trump peu après l’attaque dans une adresse télévisée.”Nous traduirons l’auteur de cette attaque barbare en justice rapidement et sûrement”, a-t-il dit.Trump a promis de “réexaminer” le cas de “chaque étranger entré dans notre pays en provenance d’Afghanistan sous Biden”. “Nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’expulsion de tout étranger de quel que pays que ce soit qui n’a pas sa place ici ou qui n’apporte aucun avantage à notre pays”, a insisté Donald Trump.”Je me souviens qu’en 2021, j’avais critiqué la politique de Biden qui consistait à accueillir massivement et sans contrôle des réfugiés afghans. Des amis m’ont alors traité de raciste. Ce fut une véritable prise de conscience. Ils n’auraient pas dû se trouver dans notre pays”, a écrit sur X le vice-président J.D. Vance.Le suspect est un ressortissant afghan ayant travaillé avec les forces armées américaines en Afghanistan avant d’être exfiltré vers les Etats-Unis en septembre 2021 dans le cadre de l’opération “Allies Welcome” mise en place par l’administration du président démocrate Joe Biden pour aider les Afghans ayant collaboré avec les Américains.La ministre à la Sécurité intérieure, Kristi Noem a confirmé sur X que cet “individu dépravé” avait été admis aux Etats-Unis en septembre 2021, un mois après le retrait précipité des forces américaines d’Afghanistan.Les médias américains ont identifié le suspect comme étant Rahmanullah Lakanwal, 29 ans.Les tirs visant des militaires de la Garde nationale ont eu lieu mercredi après-midi en plein centre de la capitale américaine, investie depuis août par des centaines de ces militaires de réserve pour y mener des patrouilles à pied, à la demande du président américain et contre l’avis des autorités locales démocrates.Les deux militaires touchés, originaires de Virginie-Occidentale, sont “grièvement blessés” et le tireur présumé est lui aussi “sévèrement blessé”, a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, qualifiant l’auteur d'”animal” qui “paiera très cher” son acte.Depuis la Floride où il passe la fête de Thanksgiving, Donald Trump s’est livré à une véhémente diatribe contre l’immigration, qualifiée de “plus grande menace pour la sécurité nationale”, en reprochant à son prédécesseur démocrate Joe Biden (2021-2025) d’avoir laissé entrer des “millions” d’étrangers aux Etats-Unis.Peu après l’allocution du président, le USCIS, une agence fédérale chargée de l’immigration, a annoncé la suspension immédiate et à durée indéfinie du “traitement de toutes les demandes d’immigration concernant des ressortissants afghans”, “dans l’attente d’un nouvel examen des protocoles de sécurité et de vérification”.AfghanEvac, une organisation chargée d’aider des Afghans à s’établir aux Etats-Unis après le retrait américain d’Afghanistan de 2021, s’est défendue, affirmant procéder à “des vérifications de sécurité (…) parmi les plus approfondies” en matière d’immigration.- “Tirs ciblés” -Vers 14H15 (19H15 GMT), “un suspect est arrivé à l’angle de la rue, a soulevé son arme à feu et tiré vers des gardes nationaux” en patrouille, a déclaré lors d’une conférence de presse Jeffery Carroll, un responsable de la police de Washington, parlant d’un “tireur solitaire.”D’autres gardes nationaux “sont parvenus” à le “maîtriser pour l’arrêter”, a-t-il ajouté.”Les tirs étaient ciblés”, a déclaré Muriel Bowser, la maire démocrate de Washington, lors de la même conférence de presse.La Maison Blanche a accusé l’opposition démocrate d’avoir “diabolisé” les soldats en critiquant leur déploiement.Sur les lieux des tirs, un quartier de bureaux à deux rues de la Maison Blanche, des journalistes de l’AFP ont vu une personne vêtue d’un uniforme militaire être évacuée sur un brancard.Ces derniers mois, le président a envoyé la Garde nationale à Los Angeles et Washington, contre l’avis des autorités locales démocrates, disant ces renforts nécessaires pour lutter contre la criminalité et l’immigration illégale.Le ministre de la Défense Pete Hegseth a annoncé mercredi l’envoi de 500 militaires supplémentaires à Washington, ce qui doit porter leur nombre à plus de 2.500.
Le pape Léon XIV à Ankara pour son premier voyage à l’étranger
Le pape Léon XIV est arrivé jeudi à la mi-journée à Ankara, première étape d’une visite de quatre jours en Turquie, son premier voyage à l’étranger, très attendu dans un contexte régional tendu.Le premier pape américain de l’Histoire s’est posé à la mi-journée dans la capitale turque, où il a été accueilli à sa descente d’avion par le ministre turc de la Culture, Mehmet Nuri Ersoy.Le souverain pontife sera reçu dans l’après-midi par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et doit s’exprimer devant les autorités, la société civile et le corps diplomatique avant de rejoindre Istanbul en début de soirée.”J’ai beaucoup attendu ce voyage en raison de ce qu’il signifie pour les chrétiens mais c’est aussi un beau message pour le monde entier”, a déclaré le pape aux 80 journalistes qui l’accompagnaient à bord de l’avion qui l’amenait de Rome à Ankara.Il a pris soin de saluer individuellement chacun d’entre eux et de souhaiter un “Joyeux Thanksgiving” aux Américains, en insistant sur la recherche de paix et d’unité.En pleines négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine, les premiers pas de Léon XIV à l’étranger seront scrutés par les médias du monde entier.Sa première allocution devrait évoquer le dialogue avec l’islam, dans un pays où les chrétiens sont ultraminoritaires, avec seulement 0,1% des 86 millions d’habitants, en majorité musulmans sunnites.- Crises et conflits régionaux-Aux portes d’un Moyen-Orient traversé par les conflits, le pape – qui avait appelé, dès son élection en mai, à une paix “désarmée et désarmante” – devrait aborder les conflits et les crises qui troublent la région.Entre les colonnades du monumental palais présidentiel d’Ankara, il devra faire preuve d’adresse s’il évoque le sujet sensible des droits de l’Homme et les vagues massives d’arrestations d’opposants et de toute voix discordante en Turquie. Ou celui de la place réservée aux non-musulmans alors que les chrétiens du pays luttent toujours contre les inégalités et un sentiment d’exclusion.Malgré la montée du nationalisme religieux dans le pays et la politisation des symboles comme la basilique Sainte-Sophie d’Istanbul, transformée en mosquée en 2020, le Vatican cherche à maintenir un dialogue avec Ankara, considéré comme un acteur clé pour la paix dans la région.Le Saint-Siège reconnaît aussi l’effort consenti par la Turquie pour accueillir sur son sol plus de 2,5 millions de réfugiés, en grande majorité syriens, selon les autorités.Le chef des 1,4 milliard de catholiques s’est inscrit dans les pas de son prédécesseur François en critiquant récemment le traitement “extrêmement irrespectueux” des migrants par l’administration américaine de Donald Trump.- “Promouvoir l’unité” -Dans la capitale turque, Léon XIV se recueillera aussi en début d’après-midi sur le mausolée dédié à Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), fondateur de la Turquie moderne, un sanctuaire national symbole de la République laïque, érigé sur la colline d’Anittepe.Après cette journée à la tonalité politique, la visite embrassera vendredi un aspect plus religieux: la célébration à Iznik, ancienne Nicée, des 1.700 ans du premier concile œcuménique qui avait réuni en l’an 325 quelque 300 évêques de l’Empire romain, un moment considéré comme fondateur pour le christianisme.Invité par le patriarche de Constantinople, Bartholomée Ier, figure majeure et interlocuteur privilégié du Vatican chez des orthodoxes divisés, Léon prendra part sur les rives du lac d’Iznik à une prière œcuménique à laquelle devait initialement participer le pape François, décédé en avril.”Bartholomée et moi-même nous sommes déjà rencontrés à plusieurs reprises, et je pense que ce sera une occasion exceptionnelle de promouvoir l’unité entre tous les chrétiens”, a déclaré Léon XIV mardi à des journalistes.Catholiques et orthodoxes sont divisés depuis le grand schisme de 1054: les premiers reconnaissent l’autorité universelle du pape comme chef de l’Église, tandis que les seconds sont organisés en Églises autocéphales.Le monde orthodoxe apparaît aujourd’hui plus fragmenté que jamais, la guerre en Ukraine ayant accéléré la rupture entre les patriarcats de Moscou et de Constantinople.Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon est le cinquième pape à se rendre en Turquie.De dimanche à mardi, il poursuivra son voyage avec une visite au Liban, rongé par une crise économique et politique dévastatrice depuis 2019 et régulièrement bombardé par Israël ces derniers jours, malgré un cessez-le-feu.
A Hong Kong, au moins 55 morts dans le pire incendie depuis des décennies
Plus de 24 heures après le déclenchement du pire incendie qu’ait connu Hong Kong depuis des décennies et qui a causé la mort d’au moins 55 personnes dans un complexe de gratte-ciels résidentiels, les secours continuent jeudi d’asperger d’eau les vertigineuses tours d’habitation calcinées et fumantes et à rechercher plus de 250 disparus.L’incendie est éteint dans quatre des sept tours touchées par les flammes et sous contrôle dans trois autres, ont indiqué à la mi-journée les pompiers à la presse, faisant état de 55 morts. Le bilan précédent était de 44 morts et de dizaines de personnes hospitalisées, certains dans un état critique. Parmi les victimes décédées, 51 sont mortes dans l’incendie et quatre à l’hôpital, ont précisé les pompiers dont un collègue est décédé. Deux ressortissants indonésiens, des employés de maison, figurent parmi les victimes décédés selon leur consulat.Des flammes sont encore visibles à travers certains encadrements noirs de suie des fenêtres explosées du complexe immobilier Wang Fuk Court, un ensemble de huit immeubles de 31 étages chacun, en cours de rénovation, montrent des vidéos de l’AFP. Dès l’aube, une chaîne de solidarité de centaines de personnes s’est mise en place spontanément autour du site de près de 2.000 appartements, a constaté l’AFP. “C’est vraiment touchant. L’esprit de Hong Kong, c’est que quand quelqu’un est en difficulté, tout le monde lui apporte son soutien”, se réjouit Stone Ngai, 38 ans, l’un des organisateurs d’un poste de secours improvisé.Le dirigeant de Hong Kong, John Lee, a évoqué tôt jeudi matin le nombre de 279 personnes manquant toujours à l’appel. Les secours ont cependant indiqué ultérieurement avoir localisé certains des disparus. Aucun nouveau bilan n’a été publié depuis. Les policiers cherchent à savoir les flammes immenses ont pu se propager entre ces gratte-ciel d’habitation, dans ce territoire réputé parmi les plus densément peuplés au monde.- Enquête anticorruption -La police a annoncé avoir arrêté trois hommes, soupçonnés de “grossière négligence”, après la découverte de matériaux inflammables abandonnés lors de travaux de maintenance qui ont permis au feu de “se propager rapidement”.Les autorités de la place financière asiatique ont annoncé avoir lancé une enquête anticorruption sur les travaux de rénovation du site, inauguré en 1983 et comprenant 1.984 logements.”Vu le retentissement immense dans l’opinion, un groupe de travail a été mis place pour lancer une enquête approfondie sur de possibles faits de corruption dans le grand projet de rénovation de Wang Fuk Court à Tai Po”, a déclaré la Commission indépendante contre la corruption de Hong Kong dans un communiqué.John Lee a aussi annoncé une inspection de tous les grands chantiers de rénovation de la ville.L’incendie s’est déclaré mercredi peu avant 15H00 (07H00 GMT) dans le district de Tai Po, dans le nord de Hong Kong. Probablement favorisé par les échafaudages de bambou et des matériaux synthétiques, le feu a rapidement gagné sept des huit tours.Plus de 1.200 personnes ont été mobilisées pour les secours, selon les autorités de ce territoire à statut spécial de la Chine.Les opérations sont compliquées par les températures très élevées, et la difficulté à accéder à certains étages.- “Anéanti” -“Le feu s’est propagé si vite. J’ai vu une lance à incendie tenter de sauver plusieurs bâtiments, et j’ai trouvé cela beaucoup trop lent”, raconte un homme du nom de Suen.”On sonnait aux portes, on frappait, on alertait les voisins, on leur disait d’évacuer… C’était comme ça qu’on vivait la situation”, ajoute-t-il.M. Yuen, 65 ans, qui habite là depuis plus de 40 ans, explique que beaucoup de ses voisins étaient âgés et à mobilité réduite. “Certaines personnes ignoraient qu’il y avait un incendie et ont dû être prévenues par téléphone par leurs voisins”, raconte-t-il. “Je suis anéanti!”Plus de 900 évacués ont été accueillies dans des abris provisoires, où des volontaires apportaient soutien moral et couvertures.Des personnes y sont arrivées toute la nuit pour signaler la disparition de membres de leur famille, n’arrivant pas à les joindre. Certains étaient assis, hébétés, fixant avec des yeux rougis les écrans de leurs téléphones portables, espérant des nouvelles de leurs proches.Les incendies ont longtemps constitué un fléau à Hong Kong, particulièrement dans les quartiers pauvres. Le renforcement des mesures de sécurité ces dernières décennies a permis de les rendre plus rares.Cependant, le risque est accru par le fait que Hong Kong, qui compte 7,5 millions d’habitants, affiche une densité moyenne de plus de 7.100 habitants au kilomètre carré. Or ce chiffre est jusqu’à trois fois supérieure dans les zones les plus urbanisées.Avec l’exiguïté du territoire, une profusion de tours pouvant compter plus de 50 étages ont été construites.Le président chinois Xi Jinping a présenté ses condoléances aux proches de victimes, et appelé à tout faire “pour éteindre l’incendie et minimiser les pertes humaines et matérielles”, selon la chaîne publique CCTV.






