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A la frontière pakistanaise, la vie en suspens des villages indiens
Pour Sukhdev Kumar, c’est désormais la routine. A chaque crise avec le Pakistan, lui et les Indiens du village frontalier de Sainth rassemblent à la hâte quelques affaires et gagnent un abri, une résidence secondaire ou le domicile d’un proche.”Avec ces brusques montées de la tension et les échanges de tirs entre les deux camps qui vont avec, personne ne peut faire de projet à long terme”, grommèle l’élu de la petite localité.Sur la rive orientale du fleuve Chenab, les 1.500 habitants de cette paisible communauté agricole ont renoué avec cette ambiance de drôle de guerre qu’ils ne connaissent que trop bien.Les relations conflictuelles entre les deux pays sont retombées à leur plus bas depuis l’attentat qui a fait 26 tués le 22 avril dans la cité touristique de Pahagalm, au cÅ“ur du Cachemire indien.New Delhi en a aussitôt imputé la responsabilité à Islamabad, qui l’a tout aussi prestement rejetée.Echange de sanctions diplomatiques, expulsion des ressortissants du rival, déclarations martiales, la confrontation militaire semble inévitable.Le long de la frontière qui sépare les armées des deux rivaux, Sainth, à près de 70 km de la ville de Jammu, dans le sud du Cachemire indien, a pris des allures de camp retranché.Dans leurs postes d’observation dissimulés dans les fourrés, les soldats indiens scrutent le moindre mouvement des troupes pakistanaises.- “S’éloigner un peu” -Ici, le scénario de la guerre s’est imposé dans la vie quotidienne de tous les habitants.”La plupart des villageois se sont contentés de se construire un logement rustique”, commente Sukhdev Kumar. “Un obus venu d’en face peut tomber et tout ruiner à tout moment”.Quand ils ont entendu les premiers bruits de bottes,de nombreux habitants ont battu en retraite.”A l’heure qu’il est, à peine un tiers des familles qui ont un peu de terre sont restées”, décrit l’élu, “les autres ont préféré s’éloigner un peu”.Beaucoup se souviennent encore des combats violents qui ont opposé les soldats des deux camps en 1999. C’était pourtant à plusieurs centaines de kilomètres plus au nord, dans la neige des sommets himalayens de Kargil.”C’était très tendu”, se souvient le directeur de l’école de Sainth, Vikram Singh, 40 ans, qui n’était encore qu’un enfant à l’époque.”C’est aussi très tendu aujourd’hui”, poursuit-il. “Nous avons tous beaucoup à craindre après l’attaque de Pahalgam (…) les enfants ont peur, les anciens ont peur, tout le monde a peur”.”On en vient à se dire qu’il faudrait que la guerre éclate pour de bon (…) on vit de toute façon déjà sous la menace permanente d’un bombardement”, poursuit l’enseignant. “Alors peut-être qu’après une bonne guerre, on pourrait vivre enfin en paix…”- “Au cas où” -Même s’ils disposent désormais d’infrastructures modernes et d’un indispensable accès compétitif à l’internet, les jeunes du village supportent de moins en mois ces tensions récurrentes.”Les écoles qui préparent aux concours de la fonction publique sont éloignées de plusieurs heures de route”, soupire Aryan Bhardwaj, 18 ans, qui ne cache plus ses envies d’ailleurs.A quelques kilomètres de Sainth, les habitants de Trewa, une autre petite localité agricole frontalière, se préparent eux aussi au pire.”Nous avons déjà subi des pertes dans le passé à cause de tirs de mortier venus du Pakistan”, rappelle Balvir Kaur, 36 ans, l’ancienne cheffe du village. “Le dernier incident remonte à 2023”, ajoute-t-elle, “jusqu’à présent tout est calme”.Le calme qui précède les tempêtes, peut-être, alors Trewa se prépare au pire.”Nous avons passé les derniers jours à inspecter les abris, à nous entraîner à une évacuation, à répéter nos exercices d’urgence au cas où”, détaille cette fervente partisane du Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi.”On est habitué à ce genre de situation”, confirme Dwarka Das. A 65 ans, ce paysan de village a connu son lot de guerres et de crises avec ceux d’en face. “Lors des précédents conflits, on allait se cacher dans les abris de l’école ou dans les villes alentour”, raconte-t-il du haut de son expérience.”Ça ne sera pas différent s’il se passe quoi que ce soit cette fois encore”.
Le Gabon investit samedi l’ancien général putschiste Oligui Nguema
Le président élu gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, tombeur d’Ali Bongo et grand vainqueur de l’élection du 12 avril avec 94,85% des voix, prêtera serment samedi près de Libreville dans un stade pouvant accueillir jusqu’à 40.000 spectateurs.Le général-président, auteur du coup d’Etat qui a mis fin en août 2023 à 55 ans de règne des Bongo sur le pays, prendra officiellement les commandes après avoir dirigé une transition de 19 mois.Plusieurs chefs d’Etat du continent africain seront présents à la cérémonie samedi, dont Umaro Sissoco Embalo (Guinée Bissau), Mamadi Doumbouya (Guinée), Adama Barrow (Gambie), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale).Selon plusieurs médias locaux et internationaux, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi devrait aussi faire le déplacement. Et son homologue rwandais Paul Kagame devrait lui aussi être présent, selon le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe. Kigali et Kinshasa sont actuellement en pourparlers pour tenter de mettre fin au conflit dans l’est de la RDC. La France sera représentée à Libreville par son ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad.Le stade d’Angondjé ou stade de l’amitié sino-gabonaise, au nord de la capitale, accueillera les Gabonais munis de billets d’entrée distribués gratuitement. C’est la première fois au Gabon qu’une cérémonie de prestation de serment présidentielle a lieu devant un public aussi large.- Un “bâtisseur” -Au programme de la cérémonie de samedi, outre la prestation de serment, discours officiel, performances artistiques et défilé militaire, selon la presse étatique. Par ailleurs, un “concert de victoire” gratuit sera organisé sur le front de mer samedi soir à Libreville.Depuis plusieurs jours dans la capitale gabonaise, des centaines d’ouvriers s’emploient à nettoyer et repeindre les abords des principaux axes entre le centre de la ville et le stade.Parallèlement, les autorités et les médias officiels ont diffusé des appels au civisme en vue d’accueillir les hôtes étrangers du Gabon.”Il est demandé à tous les citoyens du Grand Libreville, d’accueillir chaleureusement les invités de marque”, écrivait dès le 22 avril le ministère de l’Intérieur dans un communiqué, qui appelle les citoyens vivant près du stade à “prendre part aux opérations de nettoyage et d’embellissement des devantures de leurs concessions, ainsi que des espaces publics attenants”.De sérieux défis attendent M. Oligui Nguema à la tête du Gabon, un pays riche en pétrole, mais dont l’économie est en difficulté.Parmi les principales préoccupations, le réseau d’électricité vieillissant occasionne de nombreuses coupures d’électricité, le chômage des jeunes avoisine les 40%, les infrastructures routières sont absentes ou dégradées et la dette du pays devrait atteindre les 80% du PIB en 2025.Durant la transition, le président Oligui Nguema s’est présenté comme un “bâtisseur” en lançant ou relançant de nombreux chantiers de construction au Gabon. Il a également promis de “sévir” contre la corruption et de remettre le pays en marche.Â
Le Gabon investit samedi l’ancien général putschiste Oligui Nguema
Le président élu gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, tombeur d’Ali Bongo et grand vainqueur de l’élection du 12 avril avec 94,85% des voix, prêtera serment samedi près de Libreville dans un stade pouvant accueillir jusqu’à 40.000 spectateurs.Le général-président, auteur du coup d’Etat qui a mis fin en août 2023 à 55 ans de règne des Bongo sur le pays, prendra officiellement les commandes après avoir dirigé une transition de 19 mois.Plusieurs chefs d’Etat du continent africain seront présents à la cérémonie samedi, dont Umaro Sissoco Embalo (Guinée Bissau), Mamadi Doumbouya (Guinée), Adama Barrow (Gambie), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale).Selon plusieurs médias locaux et internationaux, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi devrait aussi faire le déplacement. Et son homologue rwandais Paul Kagame devrait lui aussi être présent, selon le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe. Kigali et Kinshasa sont actuellement en pourparlers pour tenter de mettre fin au conflit dans l’est de la RDC. La France sera représentée à Libreville par son ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad.Le stade d’Angondjé ou stade de l’amitié sino-gabonaise, au nord de la capitale, accueillera les Gabonais munis de billets d’entrée distribués gratuitement. C’est la première fois au Gabon qu’une cérémonie de prestation de serment présidentielle a lieu devant un public aussi large.- Un “bâtisseur” -Au programme de la cérémonie de samedi, outre la prestation de serment, discours officiel, performances artistiques et défilé militaire, selon la presse étatique. Par ailleurs, un “concert de victoire” gratuit sera organisé sur le front de mer samedi soir à Libreville.Depuis plusieurs jours dans la capitale gabonaise, des centaines d’ouvriers s’emploient à nettoyer et repeindre les abords des principaux axes entre le centre de la ville et le stade.Parallèlement, les autorités et les médias officiels ont diffusé des appels au civisme en vue d’accueillir les hôtes étrangers du Gabon.”Il est demandé à tous les citoyens du Grand Libreville, d’accueillir chaleureusement les invités de marque”, écrivait dès le 22 avril le ministère de l’Intérieur dans un communiqué, qui appelle les citoyens vivant près du stade à “prendre part aux opérations de nettoyage et d’embellissement des devantures de leurs concessions, ainsi que des espaces publics attenants”.De sérieux défis attendent M. Oligui Nguema à la tête du Gabon, un pays riche en pétrole, mais dont l’économie est en difficulté.Parmi les principales préoccupations, le réseau d’électricité vieillissant occasionne de nombreuses coupures d’électricité, le chômage des jeunes avoisine les 40%, les infrastructures routières sont absentes ou dégradées et la dette du pays devrait atteindre les 80% du PIB en 2025.Durant la transition, le président Oligui Nguema s’est présenté comme un “bâtisseur” en lançant ou relançant de nombreux chantiers de construction au Gabon. Il a également promis de “sévir” contre la corruption et de remettre le pays en marche.Â
Carney promet de transformer profondément l’économie canadiennne pour affronter Trump
Le Premier ministre canadien Mark Carney a promis vendredi de lancer la plus grande transformation de l’économie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale pour construire un pays “fort”, capable faire face aux Etats-Unis de Donald Trump. Pour sa première conférence de presse après la victoire électorale de son parti libéral lundi, Mark Carney est apparu très déterminé.Connu pour peser chacun de ses mots, il a affirmé qu’il était “en politique pour faire de grandes choses, pas pour être quelque chose”.Cet ancien banquier central, qui n’a jamais été élu auparavant, a réussi à convaincre les électeurs canadiens qu’il était le bon candidat pour faire face à la guerre commerciale et aux menaces d’annexion du président américain, Donald Trump.La relation entre les deux voisins est la “priorité immédiate” de son gouvernement, a-t-il affirmé, annonçant qu’il se rendait dès mardi à Washington pour rencontrer le président américain. Pour ces discussions centrées sur “les pressions commerciales actuelles” et “les futures relations économiques et de sécurité” entre les deux pays, il ne faut pas s’attendre à de la “fumée blanche” à l’issue de la rencontre. Selon lui, l’ancienne relation entre les deux pays fondée sur “une intégration croissante” est “terminée”. “Les questions qui se posent maintenant sont de savoir comment nos nations vont coopérer à l’avenir”. Pour faire face à cette crise inédite, il a appelé à l’unité.Un message appuyé par les principaux partis comme les conservateurs, principale force d’opposition, ainsi que le Bloc québécois, 3e parti présent au Parlement.Donald Trump “respecte la force”, a-t-il aussi estimé, expliquant que c’était pour cela qu’il préparait le pays pour de grandes transformations.”Nous allons vivre une période incroyablement passionnante, alors que nous prenons en main notre destin économique pour créer une nouvelle économie canadienne”, a-t-il estimé.- “Honneur historique” -Le Premier ministre, qui a gouverné la Banque centrale du Canada et celle d’Angleterre, a assuré maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seraient en place.Il a promis pour cela d’abolir les barrières douanières qui existent entre provinces au Canada avant le 1er juillet, mais aussi de renforcer “des partenariats commerciaux avec des alliés fiables”.”Le Canada possède ce dont le monde a besoin, et nous défendons les valeurs que le monde respecte”, a-t-il affirmé. Il a expliqué que son gouvernement serait mis en place lors de la semaine du 12 mai. Puis que le Parlement, suspendu depuis janvier, ferait son retour le 26 mai et que le roi Charles III en personne viendrait prononcer le discours du trône.”Il s’agit d’un honneur historique”, a-t-il affirmé, qui vise à souligner “notre souveraineté”, dans une allusion aux velléités de Donald Trump de faire du pays le 51e Etat américain.Cette allocution solennelle, qui marque l’ouverture d’une nouvelle session du Parlement du Canada, est généralement prononcée par le gouverneur général, qui est le représentant du roi dans le pays.Si Mark Carney a remporté lundi une victoire historique, puisque les libéraux étaient promis à une lourde défaite il y a quelques mois, son parti n’est pas parvenu à remporter la majorité absolue au Parlement.Après des recomptages, ils disposent de 169 sièges au sein du futur Parlement, à trois sièges de la majorité absolue fixée à 172, sur un total de 343.  Il devrait toutefois pouvoir gouverner sans peine en s’appuyant sur l’un des petits partis représentés à la chambre basse.
Plus de 20 frappes israéliennes à travers la Syrie, “les plus violentes” cette année (ONG)
Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des sites militaires à travers la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, les bombardements “les plus violents” cette année, a indiqué une ONG, après qu’Israël a annoncé une frappe près du palais présidentiel à Damas.L’agence officielle syrienne Sana a annoncé qu’un “civil” avait été tué, l’armée israélienne confirmant de son côté avoir visé des infrastructures militaires près de la capitale de la Syrie, pays avec lequel Israël est toujours en état de guerre.”Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des entrepôts et des sites militaires à Deraa, près de Damas et dans les région de Hama et de Lattaquié”, avait annoncé plus tôt l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de source dans le pays en guerre. L’ONG a estimé qu’elles étaient “les plus violentes depuis le début de l’année”.Des journalistes de l’AFP dans la capitale ont entendu le vrombissement des avions et plusieurs détonations. Sana, qui avait rapporté plusieurs actions près de Damas et à travers le pays, a précisé qu'”un civil a(vait) été tué dans les frappes de l’aviation israélienne aux abords de Harasta, près de Damas”,Depuis la chute du président Bachar al-Assad en décembre, Israël, qui considère les nouvelles autorités avec méfiance, a mené des centaines d’attaques contre des sites militaires en Syrie, affirmant vouloir empêcher que des armes ne tombent entre les mains des nouvelles autorités qu’il qualifie de “jihadistes”. Israël a également envoyé des troupes dans une zone démilitarisée du plateau du Golan.- Avertissement -Vendredi à l’aube, Israël avait annoncé avoir bombardé près du palais présidentiel d’Ahmad al-Chareh, en guise d’avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de Syrie.Ce que la présidence syrienne a qualifié de “dangereuse escalade” a aussi été condamné par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Cela est survenu après des violences confessionnelles en début de semaine entre groupes armés liés au pouvoir syrien et combattants druzes qui ont fait plus de 100 morts près de Damas et dans le sud, voisin d’Israël, selon l’OSDH. Selon l’analyste indépendant Michael Horowitz, Israël “espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain”.”C’est un message clair envoyé au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces (syriennes) soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze”, ont affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Israël Katz.- “Terrain de jeu” -Le Qatar a fustigé une “agression flagrante contre la souveraineté” de la Syrie et l’Arabie saoudite a “réaffirmé son rejet catégorique des agressions israéliennes sapant la stabilité” de la Syrie.”La Syrie ne doit pas devenir le terrain de jeu des tensions régionales” a mis en garde l’Allemagne, appelant le nouveau pouvoir syrien à assurer “la protection de la population civile” et “tous les acteurs” à “la plus grande retenue”.Israël avait menacé d’agir “avec force” si Damas ne protégeait pas sa communauté druze. Depuis l’arrivée au pouvoir, le 8 décembre, d’une coalition menée par des islamistes sunnites, Israël a pris fait et cause pour les druzes de Syrie. Cette communauté ésotérique, issue d’une branche de l’islam chiite, est également implantée en Israël et au Liban. Dans ce contexte, M. Chareh a reçu vendredi à Damas le chef druze libanais Walid Joumblatt, qui avait appelé ses coreligionnaires en Syrie à “refuser l’ingérence d’Israël”.L’OSDH a également fait état vendredi de quatre combattants druzes tués dans la journée dans une frappe de drone dans la province de Soueïda, bastion de la minorité druze dans le sud, sans en préciser l’origine. – “Terrifiés” -Lundi et mardi, des violences à Jaramana, en banlieue de Damas à majorité druze, à Sahnaya, à 15 kilomètres de la capitale, où vivent des druzes et des chrétiens, et à Soueïda, ont fait 102 morts dans les deux camps, selon l’OSDH. Ces combats ont été déclenchés par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir à Jaramana, après la diffusion d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message.Jeudi soir, le plus influent chef religieux druze en Syrie, cheikh Hikmat al-Hajri, avait dénoncé une “campagne génocidaire” visant des “civils” de sa communauté. Les autorités syriennes, qui ont depuis réaffirmé leur “engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze”, ont mis en cause des éléments échappant à son contrôle.Ces combats ont réveillé le spectre des massacres qui avaient fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite, dont est issue le président déchu, dans l’ouest.Des accords entre Druzes et Damas avaient rétabli le calme.”Mais nous sommes terrifiés”, a témoigné Arij, une habitante de Sahnaya âgée de 35 ans. “Beaucoup de chrétiens et de druzes ont fui pour Damas”.burs-jos/nr
Plus de 20 frappes israéliennes à travers la Syrie, “les plus violentes” cette année (ONG)
Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des sites militaires à travers la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, les bombardements “les plus violents” cette année, a indiqué une ONG, après qu’Israël a annoncé une frappe près du palais présidentiel à Damas.L’agence officielle syrienne Sana a annoncé qu’un “civil” avait été tué, l’armée israélienne confirmant de son côté avoir visé des infrastructures militaires près de la capitale de la Syrie, pays avec lequel Israël est toujours en état de guerre.”Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des entrepôts et des sites militaires à Deraa, près de Damas et dans les région de Hama et de Lattaquié”, avait annoncé plus tôt l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de source dans le pays en guerre. L’ONG a estimé qu’elles étaient “les plus violentes depuis le début de l’année”.Des journalistes de l’AFP dans la capitale ont entendu le vrombissement des avions et plusieurs détonations. Sana, qui avait rapporté plusieurs actions près de Damas et à travers le pays, a précisé qu'”un civil a(vait) été tué dans les frappes de l’aviation israélienne aux abords de Harasta, près de Damas”,Depuis la chute du président Bachar al-Assad en décembre, Israël, qui considère les nouvelles autorités avec méfiance, a mené des centaines d’attaques contre des sites militaires en Syrie, affirmant vouloir empêcher que des armes ne tombent entre les mains des nouvelles autorités qu’il qualifie de “jihadistes”. Israël a également envoyé des troupes dans une zone démilitarisée du plateau du Golan.- Avertissement -Vendredi à l’aube, Israël avait annoncé avoir bombardé près du palais présidentiel d’Ahmad al-Chareh, en guise d’avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de Syrie.Ce que la présidence syrienne a qualifié de “dangereuse escalade” a aussi été condamné par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Cela est survenu après des violences confessionnelles en début de semaine entre groupes armés liés au pouvoir syrien et combattants druzes qui ont fait plus de 100 morts près de Damas et dans le sud, voisin d’Israël, selon l’OSDH. Selon l’analyste indépendant Michael Horowitz, Israël “espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain”.”C’est un message clair envoyé au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces (syriennes) soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze”, ont affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Israël Katz.- “Terrain de jeu” -Le Qatar a fustigé une “agression flagrante contre la souveraineté” de la Syrie et l’Arabie saoudite a “réaffirmé son rejet catégorique des agressions israéliennes sapant la stabilité” de la Syrie.”La Syrie ne doit pas devenir le terrain de jeu des tensions régionales” a mis en garde l’Allemagne, appelant le nouveau pouvoir syrien à assurer “la protection de la population civile” et “tous les acteurs” à “la plus grande retenue”.Israël avait menacé d’agir “avec force” si Damas ne protégeait pas sa communauté druze. Depuis l’arrivée au pouvoir, le 8 décembre, d’une coalition menée par des islamistes sunnites, Israël a pris fait et cause pour les druzes de Syrie. Cette communauté ésotérique, issue d’une branche de l’islam chiite, est également implantée en Israël et au Liban. Dans ce contexte, M. Chareh a reçu vendredi à Damas le chef druze libanais Walid Joumblatt, qui avait appelé ses coreligionnaires en Syrie à “refuser l’ingérence d’Israël”.L’OSDH a également fait état vendredi de quatre combattants druzes tués dans la journée dans une frappe de drone dans la province de Soueïda, bastion de la minorité druze dans le sud, sans en préciser l’origine. – “Terrifiés” -Lundi et mardi, des violences à Jaramana, en banlieue de Damas à majorité druze, à Sahnaya, à 15 kilomètres de la capitale, où vivent des druzes et des chrétiens, et à Soueïda, ont fait 102 morts dans les deux camps, selon l’OSDH. Ces combats ont été déclenchés par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir à Jaramana, après la diffusion d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message.Jeudi soir, le plus influent chef religieux druze en Syrie, cheikh Hikmat al-Hajri, avait dénoncé une “campagne génocidaire” visant des “civils” de sa communauté. Les autorités syriennes, qui ont depuis réaffirmé leur “engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze”, ont mis en cause des éléments échappant à son contrôle.Ces combats ont réveillé le spectre des massacres qui avaient fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite, dont est issue le président déchu, dans l’ouest.Des accords entre Druzes et Damas avaient rétabli le calme.”Mais nous sommes terrifiés”, a témoigné Arij, une habitante de Sahnaya âgée de 35 ans. “Beaucoup de chrétiens et de druzes ont fui pour Damas”.burs-jos/nr