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L’Autorité palestinienne prête à jouer un rôle à Gaza, les pays arabes discutent de la reconstruction

Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé mardi que l’Autorité palestinienne était prête à jouer un rôle à Gaza après la guerre, en vertu d’un plan égyptien présenté comme une alternative à celui de Donald Trump prévoyant de placer le territoire sous contrôle américain.Les dirigeants de la Ligue arabe se sont réunis mardi au Caire pour discuter de la reconstruction de la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre, où Israël a promis d’éliminer le Hamas mais exclu aussi tout rôle futur pour l’Autorité palestinienne.Lors de ce sommet, l’Egypte a présenté un plan d’un montant de 53 milliards de dollars sur cinq ans, une estimation équivalente à celle de l’ONU, pour reconstruire le territoire palestinien, selon un projet que l’AFP a pu consulter.  Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré que ce plan garantirait le maintien des 2,4 millions d’habitants de Gaza sur leur terre, une réponse au projet du président américain qui prévoit leur expulsion vers l’Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la “Riviera du Moyen-Orient”.Le sommet arabe s’est réuni dans un contexte de blocage sur la suite du cessez-le-feu en place depuis le 19 janvier. La deuxième phase de l’accord de trêve négocié par les pays médiateurs n’a toujours pas fait l’objet d’un accord entre Israël, qui réclame la “démilitarisation totale” de Gaza, et le Hamas, qui insiste pour y rester.Le mouvement islamiste s’était emparé du pouvoir dans le territoire en 2007, après en avoir chassé l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, qui n’exerce qu’une autorité limitée en Cisjordanie occupée.”L’Etat de Palestine assumera ses responsabilités dans la bande de Gaza par le biais de ses institutions gouvernementales et un comité de travail a été formé à cet effet”, a affirmé devant le sommet arabe Mahmoud Abbas, âgé de 89 ans.- “Rester sur leur terre” -Le président palestinien, en poste depuis 2005, s’est dit prêt à organiser “l’année prochaine” des élections présidentielle et législatives dans les Territoires palestiniens, “à condition que les conditions appropriées soient réunies”. Il n’a pas donné de calendrier ni expliqué comment de telles élections pourraient avoir lieu dans la bande de Gaza en ruines.Devant le sommet, M. Sissi a expliqué que, selon le plan proposé par l’Egypte, les Palestiniens “resteraient sur leur terre” et que Gaza serait administrée dans un premier temps par un comité de technocrates palestiniens, avant que l’Autorité palestinienne n’en prenne le contrôle.Il n’a toutefois pas critiqué le plan de Donald Trump, qui avait soulevé un tollé international début février, et affirmé que le président américain était “capable de parvenir à la paix” dans la région.Le plan égyptien propose la création d’un fonds supervisé au niveau international pour garantir “la durabilité du financement” ainsi que sa “transparence”, selon le projet.La première étape, de six mois, doit être consacrée au déblaiement des débris, à l’enlèvement des mines et explosifs, et à la fourniture de logements temporaires pour abriter plus de 1,5 million de personnes.Suivront deux phases de reconstruction, la première comprenant des infrastructures essentielles et des logements permanents, la seconde des infrastructures incluant un port commercial et un aéroport.Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lui aussi présent au Caire, a affirmé que l’ONU “soutenait fermement” le plan arabe.”Nous espérons un rôle arabe efficace qui mette fin à la tragédie humanitaire créée par l’occupation dans la bande de Gaza” et qui “contrecarre” tout projet de déplacement forcé des Palestiniens, avait déclaré plus tôt le Hamas.- “Démilitarisation totale” -Une première phase de la trêve, d’une durée de 42 jours, a pris fin le 1er mars, après avoir permis le retour de 33 otages retenus à Gaza en échange de la libération de 1.800 détenus palestiniens.Les deux camps s’opposent à présent sur la suite du processus, avec pour première conséquence le blocage imposé depuis dimanche par Israël à l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée. Le gouvernement israélien est en faveur d’une extension de la première phase de la trêve jusqu’à la mi-avril et d’une accélération des libérations d’otages.Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a de nouveau exigé mardi une “démilitarisation totale” de Gaza, le départ du Hamas et le retour des otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre 2023.Le Hamas a rejeté ces conditions et insiste sur la mise en oeuvre des deux étapes restantes de l’accord initial, prévoyant la fin définitive de la guerre. “Les armes de la résistance sont une ligne rouge (…) une question non négociable”, a affirmé mardi à l’AFP un de ses chefs, Sami Abou Zouhri, ajoutant que “toute discussion sur la déportation des combattants de la résistance ou de notre peuple est rejetée” d’avance. L’attaque du 7 octobre 2023 a fait 1.218 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité. La riposte de l’armée israélienne a fait au moins 48.397 morts à Gaza, en majorité des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Le pape a passé la journée de mardi sans crise respiratoire

Le pape François, hospitalisé à Rome depuis le 14 février pour une pneumonie, a passé la journée de mardi sans connaître de nouvelle crise respiratoire comme la veille, et son état de santé est “stable”, a indiqué le Vatican. Chef de l’Eglise catholique depuis 2013, le pape argentin de 88 ans “n’a pas présenté d’épisodes d’insuffisance respiratoire, ni de bronchospasme” qui l’avaient affecté lundi, indique un bulletin médical publié en début de soirée.Il n’a pas de fièvre et demeure “alerte et orienté”, ajoute le bref document selon la terminologie désormais habituelle, précisant néanmoins qu’il porterait un masque à oxygène dans la nuit de mardi à mercredi et que son pronostic vital reste “réservé”.Le jésuite argentin est hospitalisé à l’hôpital Gemelli de Rome depuis le 14 février pour une pneumonie qui touche les deux poumons et lui occasionne des épisodes de détresse respiratoire sévères.Il a été en proie lundi à “deux épisodes d’insuffisance respiratoire aiguë, causés par une accumulation importante de mucus endobronchique et un bronchospasme consécutif”, nécessitant l’aspiration d’abondantes sécrétions.François avait déjà subi le 22 février “une crise asthmatique prolongée” puis le 28 février “une crise isolée de bronchospasme ayant entraîné un épisode de vomissement avec inhalation et une soudaine aggravation de son état respiratoire”.- “Très mauvais signe” -Interrogé par l’AFP, Hervé Pegliasco, responsable de la pneumologie à l’hôpital européen de Marseille, souligne qu'”une infection bronchopulmonaire bilatérale à 88 ans, c’est grave”. “Il y a un phénomène d’épuisement, parce qu’il est obligé de faire des efforts beaucoup plus importants pour respirer”, explique-t-il.Un diagnostic confirmé par Bruno Crestani, chef du service de pneumologie de l’hôpital Bichat à Paris : “à 88 ans, être à l’hôpital depuis deux semaines et avoir des épisodes de gêne respiratoire à répétition, c’est très mauvais signe”.Le pape n’a pas fait d’apparition publique depuis son hospitalisation. Il n’a pas célébré la prière de l’Angélus sur la place Saint-Pierre ces trois derniers dimanches et n’assistera pas mercredi au jour des “Cendres” qui marque le lancement du Carême catholique à 40 jours de Pâques.Depuis son appartement médicalisé, situé au 10e étage de l’hôpital Gemelli, le pape reçoit malgré tout ses plus proches collaborateurs et poursuit son travail les jours où son état le permet.Il a notamment reçu à deux reprises la visite de son secrétaire d’État, le cardinal italien Pietro Parolin, et d’Edgar Peña Parra, respectivement n°2 et n°3 du Saint-Siège.L’hospitalisation du souverain pontife intervient alors qu’il a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années: il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l’abdomen et connu des difficultés à marcher. En surpoids, il souffre de douleurs au genou qui le contraignent à se déplacer en fauteuil roulant depuis 2022.En outre, à l’âge de 21 ans, François a frôlé la mort à cause d’une pleurésie, et le lobe supérieur de son poumon droit a dû lui être retiré.Le grand âge du pape, ses antécédents, son état “polypathologique”, son “excès pondéral”, “sont des éléments qui aggravent le pronostic”, souligne le Dr Pegliasco.Ces graves problèmes de santé ont relancé les interrogations sur la capacité de François à assumer ses fonctions et les conjectures sur sa possible démission. Le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altérerait sa lucidité.  

Le pape a passé la journée de mardi sans crise respiratoire

Le pape François, hospitalisé à Rome depuis le 14 février pour une pneumonie, a passé la journée de mardi sans connaître de nouvelle crise respiratoire comme la veille, et son état de santé est “stable”, a indiqué le Vatican. Chef de l’Eglise catholique depuis 2013, le pape argentin de 88 ans “n’a pas présenté d’épisodes d’insuffisance …

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Le pape a passé la journée de mardi sans crise respiratoire

Le pape François, hospitalisé à Rome depuis le 14 février pour une pneumonie, a passé la journée de mardi sans connaître de nouvelle crise respiratoire comme la veille, et son état de santé est “stable”, a indiqué le Vatican. Chef de l’Eglise catholique depuis 2013, le pape argentin de 88 ans “n’a pas présenté d’épisodes d’insuffisance respiratoire, ni de bronchospasme” qui l’avaient affecté lundi, indique un bulletin médical publié en début de soirée.Il n’a pas de fièvre et demeure “alerte et orienté”, ajoute le bref document selon la terminologie désormais habituelle, précisant néanmoins qu’il porterait un masque à oxygène dans la nuit de mardi à mercredi et que son pronostic vital reste “réservé”.Le jésuite argentin est hospitalisé à l’hôpital Gemelli de Rome depuis le 14 février pour une pneumonie qui touche les deux poumons et lui occasionne des épisodes de détresse respiratoire sévères.Il a été en proie lundi à “deux épisodes d’insuffisance respiratoire aiguë, causés par une accumulation importante de mucus endobronchique et un bronchospasme consécutif”, nécessitant l’aspiration d’abondantes sécrétions.François avait déjà subi le 22 février “une crise asthmatique prolongée” puis le 28 février “une crise isolée de bronchospasme ayant entraîné un épisode de vomissement avec inhalation et une soudaine aggravation de son état respiratoire”.- “Très mauvais signe” -Interrogé par l’AFP, Hervé Pegliasco, responsable de la pneumologie à l’hôpital européen de Marseille, souligne qu'”une infection bronchopulmonaire bilatérale à 88 ans, c’est grave”. “Il y a un phénomène d’épuisement, parce qu’il est obligé de faire des efforts beaucoup plus importants pour respirer”, explique-t-il.Un diagnostic confirmé par Bruno Crestani, chef du service de pneumologie de l’hôpital Bichat à Paris : “à 88 ans, être à l’hôpital depuis deux semaines et avoir des épisodes de gêne respiratoire à répétition, c’est très mauvais signe”.Le pape n’a pas fait d’apparition publique depuis son hospitalisation. Il n’a pas célébré la prière de l’Angélus sur la place Saint-Pierre ces trois derniers dimanches et n’assistera pas mercredi au jour des “Cendres” qui marque le lancement du Carême catholique à 40 jours de Pâques.Depuis son appartement médicalisé, situé au 10e étage de l’hôpital Gemelli, le pape reçoit malgré tout ses plus proches collaborateurs et poursuit son travail les jours où son état le permet.Il a notamment reçu à deux reprises la visite de son secrétaire d’État, le cardinal italien Pietro Parolin, et d’Edgar Peña Parra, respectivement n°2 et n°3 du Saint-Siège.L’hospitalisation du souverain pontife intervient alors qu’il a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années: il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l’abdomen et connu des difficultés à marcher. En surpoids, il souffre de douleurs au genou qui le contraignent à se déplacer en fauteuil roulant depuis 2022.En outre, à l’âge de 21 ans, François a frôlé la mort à cause d’une pleurésie, et le lobe supérieur de son poumon droit a dû lui être retiré.Le grand âge du pape, ses antécédents, son état “polypathologique”, son “excès pondéral”, “sont des éléments qui aggravent le pronostic”, souligne le Dr Pegliasco.Ces graves problèmes de santé ont relancé les interrogations sur la capacité de François à assumer ses fonctions et les conjectures sur sa possible démission. Le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altérerait sa lucidité.  

Bétharram: la congrégation admet sa “responsabilité”, “soulagement” mitigé des victimes

La congrégation des pères de Bétharram, qui a longtemps dirigé l’établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques au cœur d’un scandale de violences physiques et sexuelles, a reconnu mardi sa “responsabilité” en annonçant des mesures saluées avec nuance par les victimes.”Je prends la parole au nom de la congrégation pour dire que nous sommes toujours très affectés par ce qui s’est passé (…), par les souffrances de ces enfants qui étaient venus ici pour être protégés, éduqués” mais auxquels “le contraire” est arrivé: “ils ont été anéantis”, a déclaré le prêtre Laurent Bacho, 75 ans et ancien vicaire régional des bétharramites, dans un entretien avec l’AFP.”Pour aboutir à une position commune irrévocable, il nous a fallu du temps”, a concédé le religieux face aux critiques sur son “mutisme”.”C’est un immense soulagement”, a réagi Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes, regrettant toutefois un positionnement “contraint” et tardif d’une “congrégation acculée” qui “aurait dû reconnaître” ses responsabilités “depuis des décennies” selon lui.D’anciens religieux et personnels laïcs de Notre-Dame-de-Bétharram sont visés par plus de 150 plaintes déposées depuis un an pour violences physiques, agressions sexuelles et viols. Le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire le 21 février, un ancien surveillant étant mis en examen et écroué.Mardi, l’avocat d’une des premières victimes déclarées a annoncé le dépot d’ici vendredi d’une plainte pour “recel de crime” et “complicité de crime par dissimulation” à l’encontre de la congrégation des pères de Bétharram.Laurent Bacho, responsable de la cellule d’écoute au sein de la congrégation, a rencontré huit victimes. “Je n’ai pas douté” de leur parole, assure-t-il. Mais il murmure aussi sa “douloureuse” prise de conscience: les personnes accusées sont “des frères (qu’il a) appréciés”. “Ce n’est pas moi en tant que tel mais je fais partie de ce corps. Sans être coupable, je suis responsable.”En mai dernier, après l’ouverture d’une enquête judiciaire, la congrégation s’est tournée vers l’Institut francophone pour la justice et la démocratie (IFJD), qui doit “les accompagner” pour satisfaire “le plus possible les droits des victimes” et prévenir de nouvelles violences, explique à l’AFP sa directrice, Magalie Besse.- “Toutes les victimes” -De premières mesures ont été décidées.Jusqu’à présent, la congrégation avait indemnisé à hauteur de “700.000 euros”, soit 60% de ses finances, les 19 victimes de violences sexuelles prescrites perpétrées par des religieux, reconnues par la Commission de reconnaissance et réparation (CRR) mise en place par l’Église depuis 2021.Elle ne prenait pas en compte cependant les victimes de laïcs, que les pères de Bétharram veulent indemniser désormais, grâce à “la vente des quelques biens immobiliers” qu’ils possèdent à Lestelle-Bétharram.Le montant des réparations dépendra notamment des fonds récoltés lors de ces ventes, et de la teneur des dénonciations.”Nous allons nous dépouiller (…) et c’est d’autant plus douloureux que ces biens ont été acquis par notre fondateur Michel Garicoïts”, a souligné Laurent Bacho.”De quoi parle-t-on ? On parle de biens immobiliers qui sont complètement à l’abandon depuis des décennies”, a rétorqué Alain Esquerre.”C’est une évolution effectivement très importante que la congrégation reconnaisse ses responsabilités sur le volet sexuel du dossier” mais “ce n’est toujours pas suffisant”, a-t-il ajouté, réclamant que soient aussi prises en compte les victimes de violences physiques.Pour Magalie Besse, “il y a des questions techniques complexes” liées au nombre important des victimes mais “il va falloir proposer des solutions”, également, pour ces faits “extrêmement graves”.- Commission d’enquête indépendante -Une “réparation mémorielle” sera aussi proposée, souligne Laurent Bacho. Le 15 mars à Bayonne, l’IFJD organise un forum pour ouvrir “un dialogue” entre les victimes qui le souhaitent et la congrégation. L’idée d’installer une plaque ou d’édifier un monument devrait y être évoquée.Ce rendez-vous sera aussi l’occasion d’expliciter le fonctionnement d’une nouvelle commission d’enquête indépendante, financée par la congrégation.Composée de membres externes qui restent à définir, elle devra investiguer “pendant au moins six mois” sur “les causes” des “abus massifs”, assure Laurent Bacho: examen des archives, audition des victimes, de membres de la congrégation, étude de son fonctionnement dans les “différents pays” où elle est présente…”Pourquoi nous n’avons rien vu, rien su ?”, répète le prêtre, circonscrivant les violences à “des personnalités déviantes” et rejetant l’idée d’un “système” ayant permis cinquante ans de violences.Pour parachever ce “travail de réflexion”, Magalie Besse suggère d’interroger aussi “les acteurs de l’Éducation nationale”, les “politiques”, “une partie des élites”… qui ont pu contribuer “au déni”. clw-cac-cas-kal-jed/ppy/swi

Fifa: prison avec sursis requise en appel contre Platini et Blatter

Le parquet suisse a requis mardi en appel un an et huit mois de prison avec sursis contre Michel Platini et l’ex-président de la Fifa Sepp Blatter, acquittés en première instance, les accusant de nouveau d’avoir escroqué l’instance mondiale du football.”Catégorique” pour réduire en cendres le récit des accusés, le procureur Thomas Hildbrand s’est néanmoins abstenu de réclamer une peine ferme, alors que les anciens dirigeants, fixés sur leur sort le 25 mars, encourent en principe cinq ans d’emprisonnement.Trois heures durant, devant la Cour d’appel extraordinaire du Tribunal pénal fédéral réunie à Muttenz (nord-ouest), il s’est efforcé de démêler l’affaire à tiroirs qui a mis les deux hommes au ban du football mondial au moment où Platini, alors président de l’UEFA, paraissait idéalement placé pour succéder à Blatter à la tête de la Fifa.”Nous n’avons pas affaire ici à un roman policier, mais à une procédure pénale”, a souligné le magistrat, laissant hors champ toute dimension politique pour se concentrer sur les 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) accordés en 2011 par la Fifa à Michel Platini, avec l’aval de Sepp Blatter.Peu importe donc que ce dossier n’ait resurgi qu’en 2015 et propulsé à la tête du football mondial l’inattendu Gianni Infantino, bras droit de Michel Platini à l’UEFA, visé en 2020 par une procédure distincte pour trois rencontres secrètes avec le parquet, classée sans suite en 2023.- La Fifa n’était pas dans le rouge  -Acquittés au bénéfice du doute lors du premier procès, en 2022, le Français de 69 ans et le Suisse de 88 ans ont assuré lundi à la Cour d’appel avoir “oralement” décidé que Platini toucherait un million de francs suisses par an pour conseiller Blatter entre 1998 et 2002, juste après l’avoir aidé à accéder à la tête de la Fifa.Mais cet accord conclu sans témoins, contraire “aux usages commerciaux” comme à ceux de la Fifa, a été inventé après coup pour justifier la facture présentée en 2011 par le triple Ballon d’Or, a répliqué mardi Thomas Hildbrand.“Platini a peut-être pensé à tort que son activité de conseil aurait dû être rémunérée à hauteur d’un million”, a concédé le magistrat. “Le fait est que Blatter ne s’est pas engagé à le faire”.Pour lui, le travail du Français a été intégralement couvert par un contrat d’août 1999 prévoyant 300.000 francs suisses annuels, là où les deux hommes prétendent s’être mis d’accord pour verser “le reste plus tard”, lorsque les finances de la Fifa le permettraient.Invraisemblable, a balayé le procureur: “la Fifa n’a jamais eu de problème de liquidités !”. Même si l’instance avait payé un million de francs suisses à Platini dès 1999, elle aurait encore eu “plus de 21 millions de francs de trésorerie”, des réserves montées à 328 millions en 2002. Et Sepp Blatter, entré en 1975 à la Fifa, le savait parfaitement.- Quelle contrepartie ? -Incohérence supplémentaire aux yeux du parquet, Platini a fini par réclamer début 2011 500.000 francs annuels pour cette période, plutôt que 700.000 (soit 2 millions au total plutôt que 2,8), en expliquant après coup n’avoir jamais vérifié la somme qui lui avait été initialement versée.”Personne ne se trompe de 800.000 francs suisses lorsqu’il s’agit d’un prétendu reliquat de créance de plusieurs millions. Platini, fils d’un professeur de mathématiques, pas plus qu’un autre”, a raillé le magistrat.Thomas Hildbrand a aussi rappelé que Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa en 2011, avait dit aux enquêteurs que Platini avait d’abord demandé 4 millions de francs, avant d’établir une facture deux fois moins élevée, suggérant une “négociation” entre les parties.Mais quel service aurait rendu Platini à Blatter ? Plus prudemment encore qu’en première instance, le procureur a évoqué la proximité temporelle du paiement avec deux événements: l’attribution controversée du Mondial-2022 au Qatar, en décembre 2010, et la réélection de Sepp Blatter à la tête de la Fifa, en juin 2011, sans opposition et avec le soutien du Français. Entamé lundi, le procès en appel doit se poursuivre au plus tard jusqu’à jeudi, avec les plaidoiries de la défense.

Bruxelles veut “réarmer l’Europe” et aider “immédiatement” l’Ukraine

La Commission européenne a dévoilé mardi un plan pour “réarmer l’Europe” destiné à mobiliser près de 800 milliards d’euros pour sa défense, mais aussi à fournir une aide “immédiate” à l’Ukraine après le gel de l’aide américaine.”L’Europe fait face à un danger clair et immédiat d’une ampleur qu’aucun d’entre nous n’a connue dans sa vie d’adulte”, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans une lettre adressée aux dirigeants des 27. “L’avenir d’une Ukraine libre et souveraine, d’une Europe en sécurité et prospère, est en jeu”, a-t-elle assuré dans cette missive, qui présente un plan en cinq volets destiné à renforcer la défense européenne. Ce plan, baptisé “réarmer l’Europe”, doit être discuté lors d’un sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles.Ce projet permettra aussi d’aider “immédiatement” l’Ukraine, a-t-elle ajouté, après la décision fracassante du président Donald Trump de geler son aide militaire à Kiev.Le premier “pilier” de ce plan repose essentiellement sur les dépenses nationales dans chaque Etat membre, que la Commission européenne veut faciliter.Mme von der Leyen a ainsi confirmé sa volonté d’encourager les Etats à dépenser plus pour leur défense, sans être contraints par les règles budgétaires qui les obligent à limiter leur déficit public à 3% de leur Produit intérieur brut (PIB).Concrètement, les 27 pourront consacrer 1,5% supplémentaire de leur PIB à des dépenses militaires, chaque année pendant quatre ans, sans risque que cette augmentation soit prise en compte dans le calcul des déficits excessifs, a expliqué un responsable de la Commission sous couvert d’anonymat. Cette possibilité offerte aux Etats membres peut permettre de dégager quelque 650 milliards d’euros sur quatre ans, a assuré la Commission européenne.Le deuxième “pilier” prévoit de mettre quelque 150 milliards d’euros de prêts à disposition des 27 pays de l’UE pour des achats d’armes ou des investissements en commun. Nul n’est obligé de recourir à ce nouvel instrument, ce qui devrait apaiser les craintes de certains Etats membres, comme les Pays-Bas, réticents à une nouvelle dette commune dans l’UE.Ces fonds doivent servir à investir en commun, entre au moins deux Etats membres, dans les domaines où les besoins sont les plus urgents comme la défense anti-aérienne, les missiles, les drones et les systèmes anti-drones ou encore les systèmes d’artillerie.- “Aide militaire immédiate” -Et, assure Mme von der Leyen, avec ces équipements, “les Etats membres pourront renforcer massivement leur aide à l’Ukraine. Donc, une aide militaire immédiate à l’Ukraine”.”Ça peut permettre de financer ou d’accélérer certains achats”, a ainsi estimé Camille Grand, expert des questions de défense auprès de l’ECFR et ancien responsable de l’Otan, interrogé par l’AFP. Mais, a-t-il ajouté, “les résultats seront visibles dans quelques semaines ou quelques mois plutôt que +immédiatement+, mais cela compte car les effets des restrictions américaines se feront aussi sentir dans quelques mois”.La Commission entend aussi utiliser des fonds d’aide aux régions les plus défavorisées de l’UE, les fonds dits de cohésion, pour financer des projets de défense. Le total de ces fonds pour la période 2021-2027 est de 392 milliards d’euros, mais la Commission n’a pas évalué les montants qui pourraient être rendus, selon l’un de ses responsables.La présidente de la Commission européenne entend également faciliter le recours à la Banque européenne d’investissements (BEI) pour le financement de projets de défense. Cette banque n’est pour le moment pas autorisée à financer des projets directement liés au secteur de la défense, mais sa présidente Nadia Calvino a appelé à élargir les investissements éligibles, selon une lettre mardi, consultée par l’AFP.Des investissements pour “des équipements dans le domaine militaire ou de la sécurité” seront possibles, mais pas encore pour des projets concernant des “munitions ou des armes”, a toutefois précisé mardi un responsable proche du dossier.Enfin, la Commission européenne veut davantage mobiliser le secteur privé pour le financement de la défense en Europe. Les réactions initiales dans les capitales européennes étaient plutôt positives, notamment à Berlin et à Rome. La ministre allemande sortante des Affaires étrangères Annalena Baerbock saluant une “première étape importante” et son homologue italien Antonio Tajani des “pas en avant concrets en vue de construire une indispensable défense européenne”. 

Bruxelles veut “réarmer l’Europe” et aider “immédiatement” l’Ukraine

La Commission européenne a dévoilé mardi un plan pour “réarmer l’Europe” destiné à mobiliser près de 800 milliards d’euros pour sa défense, mais aussi à fournir une aide “immédiate” à l’Ukraine après le gel de l’aide américaine.”L’Europe fait face à un danger clair et immédiat d’une ampleur qu’aucun d’entre nous n’a connue dans sa vie d’adulte”, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans une lettre adressée aux dirigeants des 27. “L’avenir d’une Ukraine libre et souveraine, d’une Europe en sécurité et prospère, est en jeu”, a-t-elle assuré dans cette missive, qui présente un plan en cinq volets destiné à renforcer la défense européenne. Ce plan, baptisé “réarmer l’Europe”, doit être discuté lors d’un sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles.Ce projet permettra aussi d’aider “immédiatement” l’Ukraine, a-t-elle ajouté, après la décision fracassante du président Donald Trump de geler son aide militaire à Kiev.Le premier “pilier” de ce plan repose essentiellement sur les dépenses nationales dans chaque Etat membre, que la Commission européenne veut faciliter.Mme von der Leyen a ainsi confirmé sa volonté d’encourager les Etats à dépenser plus pour leur défense, sans être contraints par les règles budgétaires qui les obligent à limiter leur déficit public à 3% de leur Produit intérieur brut (PIB).Concrètement, les 27 pourront consacrer 1,5% supplémentaire de leur PIB à des dépenses militaires, chaque année pendant quatre ans, sans risque que cette augmentation soit prise en compte dans le calcul des déficits excessifs, a expliqué un responsable de la Commission sous couvert d’anonymat. Cette possibilité offerte aux Etats membres peut permettre de dégager quelque 650 milliards d’euros sur quatre ans, a assuré la Commission européenne.Le deuxième “pilier” prévoit de mettre quelque 150 milliards d’euros de prêts à disposition des 27 pays de l’UE pour des achats d’armes ou des investissements en commun. Nul n’est obligé de recourir à ce nouvel instrument, ce qui devrait apaiser les craintes de certains Etats membres, comme les Pays-Bas, réticents à une nouvelle dette commune dans l’UE.Ces fonds doivent servir à investir en commun, entre au moins deux Etats membres, dans les domaines où les besoins sont les plus urgents comme la défense anti-aérienne, les missiles, les drones et les systèmes anti-drones ou encore les systèmes d’artillerie.- “Aide militaire immédiate” -Et, assure Mme von der Leyen, avec ces équipements, “les Etats membres pourront renforcer massivement leur aide à l’Ukraine. Donc, une aide militaire immédiate à l’Ukraine”.”Ça peut permettre de financer ou d’accélérer certains achats”, a ainsi estimé Camille Grand, expert des questions de défense auprès de l’ECFR et ancien responsable de l’Otan, interrogé par l’AFP. Mais, a-t-il ajouté, “les résultats seront visibles dans quelques semaines ou quelques mois plutôt que +immédiatement+, mais cela compte car les effets des restrictions américaines se feront aussi sentir dans quelques mois”.La Commission entend aussi utiliser des fonds d’aide aux régions les plus défavorisées de l’UE, les fonds dits de cohésion, pour financer des projets de défense. Le total de ces fonds pour la période 2021-2027 est de 392 milliards d’euros, mais la Commission n’a pas évalué les montants qui pourraient être rendus, selon l’un de ses responsables.La présidente de la Commission européenne entend également faciliter le recours à la Banque européenne d’investissements (BEI) pour le financement de projets de défense. Cette banque n’est pour le moment pas autorisée à financer des projets directement liés au secteur de la défense, mais sa présidente Nadia Calvino a appelé à élargir les investissements éligibles, selon une lettre mardi, consultée par l’AFP.Des investissements pour “des équipements dans le domaine militaire ou de la sécurité” seront possibles, mais pas encore pour des projets concernant des “munitions ou des armes”, a toutefois précisé mardi un responsable proche du dossier.Enfin, la Commission européenne veut davantage mobiliser le secteur privé pour le financement de la défense en Europe. Les réactions initiales dans les capitales européennes étaient plutôt positives, notamment à Berlin et à Rome. La ministre allemande sortante des Affaires étrangères Annalena Baerbock saluant une “première étape importante” et son homologue italien Antonio Tajani des “pas en avant concrets en vue de construire une indispensable défense européenne”.