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Aux Etats-Unis, des volontaires élèvent des huîtres pour nettoyer les mers

Appréciée par les gastronomes, l’huître pourrait aussi être l’un des soldats dont le monde a besoin pour lutter contre la dégradation de l’environnement. Kimberly Price en est convaincue, elle qui, avec d’autres volontaires, tente de regonfler les populations de ces nettoyeurs des mers.Cette habitante du Maryland, dans l’est des Etats-Unis, élève des milliers d’huîtres dans sa maison située au bord de l’eau. Lorsqu’ils sont suffisamment matures, les mollusques sont introduits dans la baie de Chesapeake, près de Washington, où ils nettoient l’eau.Les huîtres sont des filtres naturels extrêmement efficaces, chacune pouvant traiter jusqu’à 190 litres d’eau par jour.L’habitat s’en trouve assaini, la flore et la faune marine s’en portent mieux, ce qui, selon les experts, peut aussi aider les eaux à capturer davantage de dioxyde de carbone responsable du réchauffement climatique.Aujourd’hui, il reste seulement 1% des huîtres natives de la baie de Chesapeake qu’on trouvait par milliards avant les années 1880, assez pour filtrer toute l’eau de la baie, selon les historiens. Elles ont été victimes de pollution, de surpêche et de maladies.Les environnementalistes font face à un défi colossal et les volontaires comme Kimberly Price jouent un rôle crucial dans le repeuplement de la baie.Pendant neuf mois, les huîtres juvéniles sont élevées dans des cages suspendues par des cordes à la jetée privée de Mme Price, consultante en immobilier de 53 ans, afin de leur donner le plus de chances possibles de grandir.Ensuite, les mollusques sont mis au travail pour aider à préserver la planète. “Nous, les humains, détruisons tout, n’est-ce pas? Donc, on voit comment faire pour rectifier la situation”, explique Kimberly Price à l’AFP tandis que des balbuzards pêcheurs planent au-dessus de sa tête.Dans la cage frappée de l’inscription “Interdit à la vente et à la consommation humaine”, des vieilles coquilles d’huîtres servent de lit à une demi douzaine de petits mollusques de la taille d’un ongle.- “Direction positive”-En arrivant chez Mme Price l’été dernier, ils n’étaient guère plus gros que des têtes d’épingle, venus d’un éclosoir spécialisé. Lors de la visite de l’AFP fin mai, Kimberly Price lavait les jeunes huîtres avant de les donner à la Fondation de la baie de Chesapeake (CBF) qui les introduit dans des récifs sanctuaires dans la baie, où la pêche aux mollusques est interdite.En 2018, l’organisation à but non lucratif et ses partenaires se sont fixé comme objectif d’implanter 10 milliards de nouvelles huîtres dans la baie — le plus grand estuaire des Etats-Unis — d’ici fin 2025.Environ 6,7 milliards ont déjà été introduites, selon Kellie Fiala, experte du CBF. La population “évolue dans une direction positive”, ajoute-t-elle.”Quand on pense au nombre d’huîtres qu’il y avait dans la baie, il nous reste encore du chemin à parcourir”, souligne-t-elle cependant. L’une des principales difficultés est le manque de substrat, de matériel dur dont les huîtres ont besoin pour croître car pendant des années, les coquilles étaient ramassées pour servir à la construction d’allées.”Les gens ne comprenaient pas l’importance de remettre les coquilles à l’eau pour servir de maison à d’autres huîtres”, souligne Kellie Fiala.Pour résoudre le problème, la CBF encourage les bénévoles à fabriquer des sortes d’igloos en béton pour servir d’habitats artificiels sous-marins. Toutes ces initiatives favorisent l’implication des habitants du coin, des écoliers aux retraités. Avec d’autres volontaires, Kimberly Price se rend au siège de la CBF près de la baie pour lui laisser des seaux de mollusques, 7.500 selon un décompte.Puis, les huîtres sont chargées sur un petit bateau que le capitaine, Dan Johannes, 61 ans, pilote jusqu’à atteindre un récif sanctuaire. Là, deux stagiaires vident sans cérémonie une vingtaine de seaux par-dessus bord. Le processus ne dure qu’une minute et la baie contient 75.000 huîtres de plus.

Aux Etats-Unis, des volontaires élèvent des huîtres pour nettoyer les mers

Appréciée par les gastronomes, l’huître pourrait aussi être l’un des soldats dont le monde a besoin pour lutter contre la dégradation de l’environnement. Kimberly Price en est convaincue, elle qui, avec d’autres volontaires, tente de regonfler les populations de ces nettoyeurs des mers.Cette habitante du Maryland, dans l’est des Etats-Unis, élève des milliers d’huîtres dans …

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Aux Etats-Unis, des volontaires élèvent des huîtres pour nettoyer les mers

Appréciée par les gastronomes, l’huître pourrait aussi être l’un des soldats dont le monde a besoin pour lutter contre la dégradation de l’environnement. Kimberly Price en est convaincue, elle qui, avec d’autres volontaires, tente de regonfler les populations de ces nettoyeurs des mers.Cette habitante du Maryland, dans l’est des Etats-Unis, élève des milliers d’huîtres dans sa maison située au bord de l’eau. Lorsqu’ils sont suffisamment matures, les mollusques sont introduits dans la baie de Chesapeake, près de Washington, où ils nettoient l’eau.Les huîtres sont des filtres naturels extrêmement efficaces, chacune pouvant traiter jusqu’à 190 litres d’eau par jour.L’habitat s’en trouve assaini, la flore et la faune marine s’en portent mieux, ce qui, selon les experts, peut aussi aider les eaux à capturer davantage de dioxyde de carbone responsable du réchauffement climatique.Aujourd’hui, il reste seulement 1% des huîtres natives de la baie de Chesapeake qu’on trouvait par milliards avant les années 1880, assez pour filtrer toute l’eau de la baie, selon les historiens. Elles ont été victimes de pollution, de surpêche et de maladies.Les environnementalistes font face à un défi colossal et les volontaires comme Kimberly Price jouent un rôle crucial dans le repeuplement de la baie.Pendant neuf mois, les huîtres juvéniles sont élevées dans des cages suspendues par des cordes à la jetée privée de Mme Price, consultante en immobilier de 53 ans, afin de leur donner le plus de chances possibles de grandir.Ensuite, les mollusques sont mis au travail pour aider à préserver la planète. “Nous, les humains, détruisons tout, n’est-ce pas? Donc, on voit comment faire pour rectifier la situation”, explique Kimberly Price à l’AFP tandis que des balbuzards pêcheurs planent au-dessus de sa tête.Dans la cage frappée de l’inscription “Interdit à la vente et à la consommation humaine”, des vieilles coquilles d’huîtres servent de lit à une demi douzaine de petits mollusques de la taille d’un ongle.- “Direction positive”-En arrivant chez Mme Price l’été dernier, ils n’étaient guère plus gros que des têtes d’épingle, venus d’un éclosoir spécialisé. Lors de la visite de l’AFP fin mai, Kimberly Price lavait les jeunes huîtres avant de les donner à la Fondation de la baie de Chesapeake (CBF) qui les introduit dans des récifs sanctuaires dans la baie, où la pêche aux mollusques est interdite.En 2018, l’organisation à but non lucratif et ses partenaires se sont fixé comme objectif d’implanter 10 milliards de nouvelles huîtres dans la baie — le plus grand estuaire des Etats-Unis — d’ici fin 2025.Environ 6,7 milliards ont déjà été introduites, selon Kellie Fiala, experte du CBF. La population “évolue dans une direction positive”, ajoute-t-elle.”Quand on pense au nombre d’huîtres qu’il y avait dans la baie, il nous reste encore du chemin à parcourir”, souligne-t-elle cependant. L’une des principales difficultés est le manque de substrat, de matériel dur dont les huîtres ont besoin pour croître car pendant des années, les coquilles étaient ramassées pour servir à la construction d’allées.”Les gens ne comprenaient pas l’importance de remettre les coquilles à l’eau pour servir de maison à d’autres huîtres”, souligne Kellie Fiala.Pour résoudre le problème, la CBF encourage les bénévoles à fabriquer des sortes d’igloos en béton pour servir d’habitats artificiels sous-marins. Toutes ces initiatives favorisent l’implication des habitants du coin, des écoliers aux retraités. Avec d’autres volontaires, Kimberly Price se rend au siège de la CBF près de la baie pour lui laisser des seaux de mollusques, 7.500 selon un décompte.Puis, les huîtres sont chargées sur un petit bateau que le capitaine, Dan Johannes, 61 ans, pilote jusqu’à atteindre un récif sanctuaire. Là, deux stagiaires vident sans cérémonie une vingtaine de seaux par-dessus bord. Le processus ne dure qu’une minute et la baie contient 75.000 huîtres de plus.

Manifestations anti-expulsions: Trump déploie les militaires à Los Angeles

Donald Trump a ordonné l’envoi des militaires de la Garde nationale à Los Angeles après deux jours de manifestations parfois violentes contre les expulsions d’immigrés, un déploiement rare, attendu dimanche contre l’avis du gouverneur démocrate de Californie. Le gouvernement de Washington dénonce “l’anarchie” à Los Angeles, tandis que les autorités locales parlent d’une décision “incendiaire” de Donald Trump.Elle intervient après deux jours de manifestations et d’incidents provoqués par des manifestants opposés aux expulsions de migrants, principalement latino-américains, dans cette ville où vit une forte population de même origine.”Nous devons défendre notre peuple” a déclaré à l’AFP une femme, refusant de donner son nom, dont les parents sont des immigrés.- Drapeau mexicain -Un photographe de l’AFP a vu des incendies, des tirs de feux d’artifice lors d’affrontements, ou encore un manifestant tenant un drapeau mexicain devant une voiture calcinée sur laquelle avait été inscrit un slogan contre l’agence fédérale Immigration and Customs Enforcement (ICE).Samedi, le président américain républicain, dont un des principaux objectifs politiques est de réduire fortement l’importante immigration aux Etats-Unis, a décidé “le déploiement de 2.000 gardes nationaux pour remédier à l’anarchie qu’on a laissé prospérer”, a annoncé la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, traitant les dirigeants californiens démocrates d'”incapables”.Le gouverneur régional Gavin Newsom, a pour sa part dénoncé une initiative “délibérément incendiaire” qui “ne fera qu’aggraver les tensions”. Le président Trump a salué dimanche sur Truth Social le “fantastique travail” de la Garde, même si le déploiement effectif de cette force de réserve n’a pas encore été constaté sur place par l’AFP.La maire de Los Angeles a par ailleurs dit sur X que la Garde n’était pas encore déployée.”Tout le monde a le droit de manifester pacifiquement, mais soyons clairs : la violence et la destruction sont inacceptables, et les responsables devront rendre des comptes”, a-t-elle par ailleurs prévenu sur X.Une telle décision de déploiement de la Garde nationale est très rare. Force armée de réserve, elle a été récemment principalement mobilisée lors de catastrophes naturelles, comme lors des mégafeux à Los Angeles début 2025. Elle est aussi occasionnellement déployée en cas de troubles civils, mais presque toujours avec l’accord des autorités locales.Sa dernière intervention en Californie pour des troubles civils remonte à 2020, à la suite des violentes émeutes provoquées par la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier à Los Angeles.- “On apporte les menottes” -Donald Trump avait prévenu dès samedi que “si le gouverneur de Californie (…) et la maire de Los Angeles (…) ne peuvent pas faire leur travail, ce que tout le monde sait, alors le gouvernement fédéral interviendra et résoudra le problème”, dont le foyer est le quartier de Paramount. Les raids de la police sont “une injustice”, et les personnes arrêtées “des êtres humains comme des autres”, a dénoncé auprès de l’AFP Fernando Delgado, 24 ans, un habitant.  Les manifestations ont commencé après que des membres de l’ICE s’étaient rassemblés samedi  près d’un grand magasin de bricolage, où des travailleurs viennent traditionnellement proposer leurs services pour la journée.Des manifestants ont jeté des objets sur les forces de l’ordre et tenté d’empêcher un autocar de quitter les lieux. Les agents les ont repoussés à l’aide de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes.Des manifestants s’en sont également pris à un car de l’US Marshals Service qui sortait d’une autoroute voisine, conduisant les autorités à fermer les bretelles d’accès.”Nous épluchons les vidéos pour identifier les auteurs. Vous amenez le chaos, on apporte les menottes”, a répliqué sur X le directeur adjoint de la police fédérale (FBI), Dan Bongino.”L’administration Trump applique une politique de tolérance zéro à l’égard des comportements criminels et de la violence, en particulier lorsque cette violence vise des agents des forces de l’ordre qui tentent de faire leur travail”, a également martelé Mme Leavitt.Le ministre de la Défense, Pete Hegseth, a menacé de faire aussi appel à l’armée régulière basée non loin. Si nécessaire, les “Marines de Camp Pendleton seront également mobilisés. Ils sont déjà en état d’alerte”, a-t-il déclaré sur les médias sociaux.Une déclaration à portée symbolique, selon la professeure de droit Jessica Levinson, relevant que l’engagement de militaires américain à des fins domestiques est restreint légalement en absence d’insurrection. “Quant à la Garde nationale, elle ne pourra rien faire de plus que de fournir un soutien logistique et en personnel”.   

Manifestations anti-expulsions: Trump déploie les militaires à Los Angeles

Donald Trump a ordonné l’envoi des militaires de la Garde nationale à Los Angeles après deux jours de manifestations parfois violentes contre les expulsions d’immigrés, un déploiement rare, attendu dimanche contre l’avis du gouverneur démocrate de Californie. Le gouvernement de Washington dénonce “l’anarchie” à Los Angeles, tandis que les autorités locales parlent d’une décision “incendiaire” de Donald Trump.Elle intervient après deux jours de manifestations et d’incidents provoqués par des manifestants opposés aux expulsions de migrants, principalement latino-américains, dans cette ville où vit une forte population de même origine.”Nous devons défendre notre peuple” a déclaré à l’AFP une femme, refusant de donner son nom, dont les parents sont des immigrés.- Drapeau mexicain -Un photographe de l’AFP a vu des incendies, des tirs de feux d’artifice lors d’affrontements, ou encore un manifestant tenant un drapeau mexicain devant une voiture calcinée sur laquelle avait été inscrit un slogan contre l’agence fédérale Immigration and Customs Enforcement (ICE).Samedi, le président américain républicain, dont un des principaux objectifs politiques est de réduire fortement l’importante immigration aux Etats-Unis, a décidé “le déploiement de 2.000 gardes nationaux pour remédier à l’anarchie qu’on a laissé prospérer”, a annoncé la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, traitant les dirigeants californiens démocrates d'”incapables”.Le gouverneur régional Gavin Newsom, a pour sa part dénoncé une initiative “délibérément incendiaire” qui “ne fera qu’aggraver les tensions”. Le président Trump a salué dimanche sur Truth Social le “fantastique travail” de la Garde, même si le déploiement effectif de cette force de réserve n’a pas encore été constaté sur place par l’AFP.La maire de Los Angeles a par ailleurs dit sur X que la Garde n’était pas encore déployée.”Tout le monde a le droit de manifester pacifiquement, mais soyons clairs : la violence et la destruction sont inacceptables, et les responsables devront rendre des comptes”, a-t-elle par ailleurs prévenu sur X.Une telle décision de déploiement de la Garde nationale est très rare. Force armée de réserve, elle a été récemment principalement mobilisée lors de catastrophes naturelles, comme lors des mégafeux à Los Angeles début 2025. Elle est aussi occasionnellement déployée en cas de troubles civils, mais presque toujours avec l’accord des autorités locales.Sa dernière intervention en Californie pour des troubles civils remonte à 2020, à la suite des violentes émeutes provoquées par la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier à Los Angeles.- “On apporte les menottes” -Donald Trump avait prévenu dès samedi que “si le gouverneur de Californie (…) et la maire de Los Angeles (…) ne peuvent pas faire leur travail, ce que tout le monde sait, alors le gouvernement fédéral interviendra et résoudra le problème”, dont le foyer est le quartier de Paramount. Les raids de la police sont “une injustice”, et les personnes arrêtées “des êtres humains comme des autres”, a dénoncé auprès de l’AFP Fernando Delgado, 24 ans, un habitant.  Les manifestations ont commencé après que des membres de l’ICE s’étaient rassemblés samedi  près d’un grand magasin de bricolage, où des travailleurs viennent traditionnellement proposer leurs services pour la journée.Des manifestants ont jeté des objets sur les forces de l’ordre et tenté d’empêcher un autocar de quitter les lieux. Les agents les ont repoussés à l’aide de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes.Des manifestants s’en sont également pris à un car de l’US Marshals Service qui sortait d’une autoroute voisine, conduisant les autorités à fermer les bretelles d’accès.”Nous épluchons les vidéos pour identifier les auteurs. Vous amenez le chaos, on apporte les menottes”, a répliqué sur X le directeur adjoint de la police fédérale (FBI), Dan Bongino.”L’administration Trump applique une politique de tolérance zéro à l’égard des comportements criminels et de la violence, en particulier lorsque cette violence vise des agents des forces de l’ordre qui tentent de faire leur travail”, a également martelé Mme Leavitt.Le ministre de la Défense, Pete Hegseth, a menacé de faire aussi appel à l’armée régulière basée non loin. Si nécessaire, les “Marines de Camp Pendleton seront également mobilisés. Ils sont déjà en état d’alerte”, a-t-il déclaré sur les médias sociaux.Une déclaration à portée symbolique, selon la professeure de droit Jessica Levinson, relevant que l’engagement de militaires américain à des fins domestiques est restreint légalement en absence d’insurrection. “Quant à la Garde nationale, elle ne pourra rien faire de plus que de fournir un soutien logistique et en personnel”.   

En Chine, un homme défie les ordres de démolition avec une maison insolite

Au milieu des décombres de maisons démolies, la tour instable de Chen Tianming, faite de planches de contreplaqué et de poutres tordues, symbolise l’obstination d’un seul homme.Les autorités ont rasé la majeure partie du village de M. Chen, situé dans la province du Guizhou (sud-ouest), en 2018, pour construire un projet touristique dans cette région connue pour ses rizières spectaculaires et ses paysages montagneux.Mais M. Chen, 42 ans, a refusé de partir. Après l’échec du projet, il a défié une série d’avis de démolition pour bâtir, étage par étage, sa demeure excentrique.Aujourd’hui, il règne sur cette tour de dix niveaux, faite d’escaliers vacillants, de balcons et d’extensions farfelues.Dans les médias chinois, l’édifice est comparé à ceux de l’univers fantastique du réalisateur japonais de films d’animation Hayao Miyazaki.”J’ai commencé à construire par nécessité, en essayant de rénover et agrandir notre maison”, explique M. Chen à l’AFP, un après-midi de mai, grimpant une échelle de son domicile pyramidal.”Mais c’est ensuite devenu une passion, un passe-temps que j’apprécie”, ajoute-t-il.L’absence de permis de construire suscite toutefois la colère des autorités locales.Les étages supérieurs, où il dort, tanguent au gré du vent, et des dizaines de cordes et de câbles maintiennent la maison ancrée au sol, donnant le sentiment que l’ensemble peut s’envoler à tout moment.”Quand je suis là-haut (…) j’ai l’impression d’être un nomade”, raconte M. Chen, regardant au loin les immeubles, l’aéroport et les montagnes.”Les gens disent souvent que c’est dangereux, et qu’il faudrait démolir (…) mais je ne laisserai jamais personne la détruire”.- Province endettée -Les autorités locales avaient le projet de construire une station touristique de plus de 300 hectares, dont un théâtre et un lac artificiel, en lieu et place du village de M. Chen.Mais ses parents ont alors refusé l’indemnisation proposée, et il a juré de les aider à protéger la maison que son grand-père a bâtie dans les années 1980.Même lorsque les voisins ont déménagé et que leurs habitations ont été détruites, il est resté sur place, allant jusqu’à dormir seul dans sa maison pendant deux mois “au cas où les promoteurs viendraient la démolir pendant la nuit”.Six mois plus tard, comme beaucoup de projets de développement mal pensés dans cette province surendettée, le plan de station touristique a été abandonné.Seul ou presque dans le village en ruines, M. Chen loge dans cette “maison clou” – un terme désignant en chinois les habitations dont les propriétaires refusent de déménager malgré les ordres de démolition.Conséquence de l’urbanisation rapide du pays et de lois incomplètes sur la propriété privée, les “maisons clous” font régulièrement la Une lorsqu’elles parviennent à retarder ou faire modifier d’importants projets immobiliers.Ces dernières années, alors qu’il construisait patiemment les étages de son chez-lui, M. Chen a continué de recevoir des menaces de démolition.En août dernier, sa maison a été classée comme construction illégale, et M. Chen reçut l’ordre de détruire l’ensemble sous cinq jours, à l’exception du bungalow d’origine.Il dit avoir dépensé des dizaines de milliers de yuans (soit plusieurs milliers d’euros) pour contester ces avis en justice, malgré plusieurs défaites lors des premières audiences.La prochaine a toutefois été reportée.”Je ne suis pas inquiet. Maintenant qu’il n’y a plus de projet de développement, ils n’ont plus de raison de démolir”, affirme-t-il.- Attraction touristique -Ironie du sort, la demeure insolite de M. Chen a commencé à attirer régulièrement les curieux ces dernières années.Sur les réseaux sociaux chinois, des internautes la qualifient de “maison clou la plus étrange de Chine”, la comparant aux constructions fantastiques des films d’animation du studio japonais Ghibli, comme “Le Château ambulant” ou “Le Voyage de Chihiro”.À la tombée de la nuit, la tour est illuminée par des lanternes, offrant un spectacle unique aux promeneurs.”C’est magnifique”, confie He Diezhen, une habitante de la région, en prenant des photos.”S’il n’y a pas de problème de sécurité, ça pourrait devenir un véritable site emblématique de la région”, ajoute-t-elle.M. Chen raconte que sa maison réveille chez de nombreux visiteurs des souvenirs de leurs rêves d’enfant les plus extravagants.”Les gens rêvent de construire eux-mêmes leur propre maison (…) mais rares sont ceux qui y parviennent”, dit-il.”Moi, je ne l’ai pas seulement rêvé. Je l’ai fait.”

En Chine, un homme défie les ordres de démolition avec une maison insolite

Au milieu des décombres de maisons démolies, la tour instable de Chen Tianming, faite de planches de contreplaqué et de poutres tordues, symbolise l’obstination d’un seul homme.Les autorités ont rasé la majeure partie du village de M. Chen, situé dans la province du Guizhou (sud-ouest), en 2018, pour construire un projet touristique dans cette région connue pour ses rizières spectaculaires et ses paysages montagneux.Mais M. Chen, 42 ans, a refusé de partir. Après l’échec du projet, il a défié une série d’avis de démolition pour bâtir, étage par étage, sa demeure excentrique.Aujourd’hui, il règne sur cette tour de dix niveaux, faite d’escaliers vacillants, de balcons et d’extensions farfelues.Dans les médias chinois, l’édifice est comparé à ceux de l’univers fantastique du réalisateur japonais de films d’animation Hayao Miyazaki.”J’ai commencé à construire par nécessité, en essayant de rénover et agrandir notre maison”, explique M. Chen à l’AFP, un après-midi de mai, grimpant une échelle de son domicile pyramidal.”Mais c’est ensuite devenu une passion, un passe-temps que j’apprécie”, ajoute-t-il.L’absence de permis de construire suscite toutefois la colère des autorités locales.Les étages supérieurs, où il dort, tanguent au gré du vent, et des dizaines de cordes et de câbles maintiennent la maison ancrée au sol, donnant le sentiment que l’ensemble peut s’envoler à tout moment.”Quand je suis là-haut (…) j’ai l’impression d’être un nomade”, raconte M. Chen, regardant au loin les immeubles, l’aéroport et les montagnes.”Les gens disent souvent que c’est dangereux, et qu’il faudrait démolir (…) mais je ne laisserai jamais personne la détruire”.- Province endettée -Les autorités locales avaient le projet de construire une station touristique de plus de 300 hectares, dont un théâtre et un lac artificiel, en lieu et place du village de M. Chen.Mais ses parents ont alors refusé l’indemnisation proposée, et il a juré de les aider à protéger la maison que son grand-père a bâtie dans les années 1980.Même lorsque les voisins ont déménagé et que leurs habitations ont été détruites, il est resté sur place, allant jusqu’à dormir seul dans sa maison pendant deux mois “au cas où les promoteurs viendraient la démolir pendant la nuit”.Six mois plus tard, comme beaucoup de projets de développement mal pensés dans cette province surendettée, le plan de station touristique a été abandonné.Seul ou presque dans le village en ruines, M. Chen loge dans cette “maison clou” – un terme désignant en chinois les habitations dont les propriétaires refusent de déménager malgré les ordres de démolition.Conséquence de l’urbanisation rapide du pays et de lois incomplètes sur la propriété privée, les “maisons clous” font régulièrement la Une lorsqu’elles parviennent à retarder ou faire modifier d’importants projets immobiliers.Ces dernières années, alors qu’il construisait patiemment les étages de son chez-lui, M. Chen a continué de recevoir des menaces de démolition.En août dernier, sa maison a été classée comme construction illégale, et M. Chen reçut l’ordre de détruire l’ensemble sous cinq jours, à l’exception du bungalow d’origine.Il dit avoir dépensé des dizaines de milliers de yuans (soit plusieurs milliers d’euros) pour contester ces avis en justice, malgré plusieurs défaites lors des premières audiences.La prochaine a toutefois été reportée.”Je ne suis pas inquiet. Maintenant qu’il n’y a plus de projet de développement, ils n’ont plus de raison de démolir”, affirme-t-il.- Attraction touristique -Ironie du sort, la demeure insolite de M. Chen a commencé à attirer régulièrement les curieux ces dernières années.Sur les réseaux sociaux chinois, des internautes la qualifient de “maison clou la plus étrange de Chine”, la comparant aux constructions fantastiques des films d’animation du studio japonais Ghibli, comme “Le Château ambulant” ou “Le Voyage de Chihiro”.À la tombée de la nuit, la tour est illuminée par des lanternes, offrant un spectacle unique aux promeneurs.”C’est magnifique”, confie He Diezhen, une habitante de la région, en prenant des photos.”S’il n’y a pas de problème de sécurité, ça pourrait devenir un véritable site emblématique de la région”, ajoute-t-elle.M. Chen raconte que sa maison réveille chez de nombreux visiteurs des souvenirs de leurs rêves d’enfant les plus extravagants.”Les gens rêvent de construire eux-mêmes leur propre maison (…) mais rares sont ceux qui y parviennent”, dit-il.”Moi, je ne l’ai pas seulement rêvé. Je l’ai fait.”