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Le Cambodge suspend les passages frontaliers avec la Thaïlande, 4 soldats thaïlandais tués

Le Cambodge a suspendu tous les passages frontaliers avec la Thaïlande samedi, après que Bangkok a démenti la conclusion d’un cessez-le-feu mettant fin à plusieurs jours d’affrontements meurtriers, comme l’affirmait le président américain Donald Trump.Le ministère thaïlandais de la Défense a son côté annoncé que quatre de ses soldats avaient été tués samedi par les …

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Bélarus: le prix Nobel de la paix Bialiatski et l’opposante Kolesnikova libérés

Le Bélarus a libéré samedi le militant Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022, et l’opposante Maria Kolesnikova, a annoncé l’ONG de défense des droits humains Viasna, après des pourparlers entre Minsk et Washington.Ces deux figures de l’opposition, détenues depuis plus de quatre ans dans ce pays d’Europe orientale allié à la Russie, font partie d’un groupe de 123 personnes, dont la libération a été annoncée par Minsk. Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a gracié “123 citoyens de différents pays”, a indiqué sur Telegram le compte Poul Pervogo, affilié à la présidence, sans fournir leurs noms.Le compte précise que ces libérations s’inscrivent dans le cadre “d’accords conclus” avec Donald Trump impliquant notamment la levée par Washington, annoncée plus tôt samedi, de sanctions économiques américaines contre Minsk. Parmi les personnes libérées figurent également d’autres militants et journalistes, ainsi que Viktor Babariko, un ancien banquier devenu opposant qui avait tenté, avant son arrestation, de se présenter contre Alexandre Loukachenko lors de l’élection présidentielle contestée d’août 2020.Avec Maria Kolesnikova, qui était sa collaboratrice, ils se trouvent actuellement en Ukraine, où ils ont été conduits en bus.”Je pense aux gens qui ne sont pas encore libres et j’attends ce moment où nous pourrons tous nous prendre dans les bras”, a déclaré Maria Kolesnikova, dans une vidéo diffusée par le programme gouvernemental ukrainien “Je veux vivre”. Sur ces images, elle dit avec un grand sourire ressentir “un sentiment de bonheur irréel” et observer “la beauté” d’un “premier coucher de soleil en tant que personne libre”.L’opposante a parlé également brièvement par téléphone avec Volodymyr Zelensky, a indiqué un conseiller du président ukrainien, Dmytro Lytvyn.Au total, 114 des personnes libérées ont été transférées en Ukraine, selon Kiev, tandis que les autres sont arrivées à Vilnius, en Lituanie.- Prix Nobel en 2022 -Agé de 63 ans, Ales Bialiatski a fondé en 1996 et animé pendant des années Viasna (“Printemps”), le principal groupe de défense des droits humains et source essentielle d’informations sur les répressions au Bélarus.Musicienne de formation, Maria Kolesnikova, 43 ans, a pour sa part été l’une des meneuses des manifestations massives contre la réélection jugée frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en 2020. Tous deux avaient été arrêtés lors de la répression brutale de ce mouvement de protestation et condamnés à de lourdes peines de prison.En septembre 2020, Maria Kolesnikova avait été enlevée par les services de sécurité bélarusses et conduite à la frontière ukrainienne pour être expulsée du Bélarus.Mais elle était parvenue à déchirer son passeport, ce qui avait rendu son expulsion légalement impossible et avait d’elle un symbole de la résistance anti-Loukachenko.Alors qu’il était en détention, le travail d’Ales Bialiatski lui avait pour sa part valu en 2022 le prix Nobel de la Paix, partagé avec l’ONG Memorial (Russie) et le Centre pour les libertés civiles (Ukraine).”Le prix Nobel, c’était une certaine considération de nos activités, de nos aspirations qui n’ont pas été encore réalisées. Et donc le combat continue”, a déclaré M. Bialiatski après sa libération, dans une interview au média d’opposition bélarusse Belsat.Le comité Nobel norvégien s’est dit “soulagé” par sa libération et demande celle de tous les autres prisonniers politiques dans le pays, qui en compte toujours 1.203, selon Viasna.- Pourparlers avec Washington -Ces libérations font suite à l’annonce par un émissaire américain, John Coale, en visite au Bélarus, de la levée des sanctions des Etats-Unis sur le potassium, un composant utilisé pour la fabrication d’engrais et dont le Bélarus est un grand producteur.Ces derniers mois, Donald Trump a encouragé notamment le Bélarus à libérer les centaines de prisonniers politiques que compte le pays. Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis plus de 30 ans, a gracié des dizaines de personnes. En échange, Washington avait déjà partiellement levé les sanctions contre la compagnie aérienne bélarusse Belavia, lui permettant d’entretenir et d’acheter des pièces pour sa flotte, qui comprend des Boeing.John Coale a affirmé samedi que la proximité entre Alexandre Loukachenko et son homologue russe Vladimir Poutine pourrait être “très utile” dans la difficile médiation américaine en cours pour tenter de mettre fin à la guerre entre Kiev et Moscou.Alexandre Loukachenko, 71 ans, a écrasé plusieurs mouvements de contestation, dont le plus important, en 2020 et 2021, l’avait sérieusement fragilisé, le poussant à appeler à l’aide Vladimir Poutine.

Le Cambodge suspend les passages frontaliers avec la Thaïlande, 4 soldats thaïlandais tués

Le Cambodge a suspendu tous les passages frontaliers avec la Thaïlande samedi, après que Bangkok a démenti la conclusion d’un cessez-le-feu mettant fin à plusieurs jours d’affrontements meurtriers, comme l’affirmait le président américain Donald Trump.Le ministère thaïlandais de la Défense a son côté annoncé que quatre de ses soldats avaient été tués samedi par les forces cambodgiennes, portant à 14 le nombre de soldats thaïlandais morts depuis la reprise des combats lundi à la frontière entre les deux voisins d’Asie du Sud-Est.Après un premier épisode de violences en juillet, des affrontements cette semaine entre ces deux pays membres de l’Asean (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) ont fait au moins 25 morts et forcé des centaines de milliers de personnes à fuir de part et d’autre de la frontière, longue d’environ 800 km. Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir déclenché cette crise.”Le gouvernement royal du Cambodge a décidé de suspendre tous les mouvements d’entrée et de sortie à tous les points de passage de la frontière Cambodge/Thaïlande, avec effet immédiat et jusqu’à nouvel ordre”, a indiqué le ministère de l’Intérieur du Cambodge dans un communiqué.La Thaïlande a par ailleurs annoncé samedi la poursuite de ses opérations militaires contre le Cambodge. Le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a assuré devant des journalistes que le président américain n’avait “pas indiqué si nous devions instaurer un cessez-le-feu” lors d’un appel vendredi visant à mettre fin aux derniers combats, ajoutant qu’ils “n’en ont pas discuté”.- “Actions militaires” -“La Thaïlande continuera à mener des actions militaires jusqu’à ce que nous estimions que notre territoire et notre peuple ne sont plus menacés”, avait indiqué un peu plus tôt dans la journée le Premier ministre thaïlandais.L’aviation thaïlandaise affirme avoir “détruit avec succès” deux ponts au Cambodge utilisés selon lui pour acheminer des armes vers le champ de bataille.De son côté, le ministère cambodgien de la Défense a affirmé sur X que “les forces armées thaïlandaises avaient utilisé deux avions de combat F-16 pour larguer sept bombes” sur plusieurs cibles. Selon le ministre de l’Information, Neth Pheaktra, la Thaïlande “a élargi ses attaques pour inclure des infrastructures civiles et des civils cambodgiens”.L’armée thaïlandaise a pour sa part déclaré que six civils avaient été blessés samedi par des roquettes cambodgiennes.L’annonce de la poursuite des hostilités intervient quelques heures après que Donald Trump a assuré que Bangkok et Phnom Penh, qui se disputent des morceaux de territoire depuis des décennies, avaient accepté de faire taire les armes.”J’ai eu une excellente conversation ce matin avec le Premier ministre de Thaïlande, Anutin Charnvirakul, et le Premier ministre du Cambodge, Hun Manet, au sujet de la très regrettable résurgence de leur guerre qui dure depuis longtemps. Ils ont accepté de CESSER tout tir dès ce soir et de revenir à l’accord de paix initial conclu avec moi, et avec eux, avec l’aide du grand Premier ministre de Malaisie, Anwar Ibrahim”, avait écrit vendredi soir le président américain sur son réseau Truth Social.- Qui a commencé -Le Premier ministre cambodgien Hun Manet a suggéré aux Etats-Unis et à la Malaisie d’utiliser leurs capacités de renseignement “pour vérifier quelle partie a ouvert le feu en premier” le 7 décembre.En juillet, un premier épisode de violences avait fait 43 morts en cinq jours et poussé quelque 300.000 personnes à évacuer, avant un cessez-le-feu sous l’égide des Etats-Unis, de la Chine et de la Malaisie, qui exerce la présidence tournante de l’Asean.La Thaïlande et le Cambodge se disputent la souveraineté de territoires où se trouvent des temples de l’Empire khmer le long de leur frontière tracée au début du XXe siècle durant la période coloniale française.Ils avaient cosigné le 26 octobre un accord de cessez-le-feu, sous l’égide de Donald Trump. Mais Bangkok l’a suspendu quelques semaines plus tard après l’explosion d’une mine ayant blessé plusieurs de ses soldats.burx-sjc/roc/chl/cpy/dth

Indonésie: le bilan des inondations dépasse les 1.000 morts

Le bilan des inondations et glissements de terrain qui ont dévasté l’ouest de l’Indonésie a dépassé les 1.000 morts, a annoncé samedi l’Agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB) alors que de nouvelles fortes pluies sont attendues sur la région.Les inondations qui ont frappé il y a deux semaines les provinces de Sumatra nord et ouest et d’Aceh ont fait “à ce jour 1.006 morts et 217 disparus”, a déclaré Abdul Muhari, porte-parole de l’agence BNPB lors d’une conférence de presse.Dans la province d’Aceh, la plus touchée et déjà meurtrie par le tsunami dévastateur de 2004, “le nombre de morts est passé de 411 à 415. Sumatra nord compte 349 décès et Sumatra ouest 242”, a-t-il ajouté.Des tempêtes tropicales et des pluies de mousson ont frappé l’Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie et Thaïlande) et l’Asie du Sud (Sri Lanka), ce mois-ci, provoquant des glissements de terrain et des crues soudaines.Alors que des centaines de milliers d’habitants qui ont tout perdu sont encore hébergés dans des abris temporaires, l’Agence indonésienne de météorologie et de climatologie (BMKG) a indiqué que “des conditions météorologiques extrêmes devraient persister, avec notamment de fortes précipitations dans plusieurs régions, dont Aceh et Sumatra, ainsi que Bengkulu et Banten”.C’est l’une des pires catastrophes qui ait touché récemment Sumatra et notamment Aceh, à son extrémité occidentale.”La plupart des maisons ici ont disparu, totalement détruites”, a témoigné auprès d’une équipe de l’AFP Sri Lestari, une femme de 50 ans, rencontrée dans le village de Anjung Karang, à côté de Aceh Tamiang. Sa maison a été détruite par des troncs d’arbre charriés par les flots, et elle vit désormais sous une tente avec ses trois enfants. “Regardez notre maison. Sans engins de chantier, comment allons-nous pouvoir la réparer ?”, a renchéri son mari Tarmiji, 55 ans. “L’intérieur est sur le point de s’effondrer. Nous ne pouvons plus y vivre”.- Solidarité populaire -Sur la route principale de Aceh Tamian, des journalistes de l’AFP ont pu voir une longue file de camions et de voitures de particuliers distribuant de l’aide, de la nourriture et de l’eau.Dans les villages proches, la plupart des maisons sont encore remplies de boue. Et dans les endroits les plus touchés, beaucoup d’habitants vivent sous la tente.Au-delà d’un toit, les sinistrés ont aussi besoin d’eau et de nourriture.”Plus de 11,7 tonnes d’aide logistique ont été acheminées aujourd’hui à Sumatra et à Aceh par voie maritime, terrestre et aérienne”, a encore indiqué M. Abdul Muhari.”Parallèlement, la construction d’abris temporaires pour les personnes déplacées a débuté aujourd’hui dans le nord et l’ouest de Sumatra”, a-t-il ajouté.Le coût de la reconstruction pourrait s’élever à 51.820 milliards de roupies (3,1 milliards de dollars). Le gouvernement indonésien est critiqué pour ne pas avoir décrété l’état de catastrophe naturelle, ce qui aurait pu permettre d’accélérer les secours et une meilleure coordination. Jakarta n’a pas non plus fait appel à l’aide internationale, contrairement au Sri Lanka.Samedi, le président Prabowo Subianto s’est de nouveau rendu dans les provinces sinistrées.”Ici et là, en raison des conditions naturelles et physiques, il y a eu de légers retards, mais j’ai inspecté tous les sites d’évacuation : leurs conditions sont bonnes, les services fournis sont adéquats et les provisions alimentaires sont suffisantes”, a déclaré le président indonésien à l’issue d’une visite à Langkat, dans la province de Sumatra nord.”Dans les zones les plus isolées, comme Takengon, nous continuons de travailler sans relâche pour rouvrir les routes d’accès. À Bener Meriah également, je crois que le pont est déjà opérationnel”, a ajouté Prabowo Subianto, depuis la base aérienne de Soewondo, gérée par l’armée de l’air indonésienne.