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Trump et Poutine annoncent une trêve très limitée en Ukraine, sans vrai cessez-le-feu
Vladimir Poutine et Donald Trump se sont accordés mardi sur une trêve temporaire limitée aux infrastructures énergétiques, sans percée majeure en vue d’un véritable accord de cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine.Les deux dirigeants ont convenu de commencer “immédiatement” des négociations, qui auront lieu au Moyen-Orient, sur une possible pause graduelle dans la guerre déclenchée en février 2022 par l’invasion russe, selon l’exécutif américain.Loin de ces tractations, les combats se poursuivent. Peu après la fin de l’appel entre Vladimir Poutine et Donald Trump, des sirènes d’alerte et des explosions ont retenti à Kiev.La Russie a de son côté affirmé avoir repoussé plusieurs tentatives d’incursion terrestre de l’armée ukrainienne dans la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine.Moscou a accepté de cesser les frappes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine pour 30 jours, le Kremlin qualifiant l’échange de “détaillé et franc”.”Nous avons convenu d’un cessez-le-feu immédiat sur les sites énergétiques et les infrastructures, avec une entente sur le fait que nous allons travailler rapidement pour avoir un cessez-le-feu total et, au bout du compte, la FIN de cette guerre vraiment horrible” a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social après une conversation téléphonique avec son homologue russe.Selon le Kremlin, Vladimir Poutine est prêt à “travailler avec ses partenaires américains sur un examen approfondi des voies possibles d’un règlement, qui devrait être global, stable et durable”.- Conditions -Il a aussi accepté que 175 prisonniers de guerre soient échangés mercredi avec l’Ukraine.Pour le reste, le président russe, sans souscrire au projet de cessez-le-feu de trente jours que les Ukrainiens ont déjà accepté sous la pression de Donald Trump, a exigé la fin du “réarmement” de l’Ukraine, selon le Kremlin, et l’arrêt de l’aide occidentale à Kiev.Peu après, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont assuré mardi l’Ukraine de la poursuite de l’aide militaire au pays.”Nous continuons le soutien à l’armée ukrainienne dans sa guerre de résistance face à l’agression russe”, a affirmé Emmanuel Macron.La Maison Blanche a évoqué, en plus de la pause des attaques contre le secteur de l’énergie, des “négociations techniques sur la mise en place d’un cessez-le-feu maritime en mer Noire”.Dans son communiqué, l’exécutif américain a par ailleurs vanté l'”immense avantage” d’une “meilleure relation bilatérale” entre les Etats-Unis et la Russie, avec à la clé de potentiels “énormes accords économiques.”Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump a engagé un spectaculaire rapprochement avec la Russie, là où son prédécesseur démocrate Joe Biden avait coupé les ponts et s’était consacré à l’aide à l’Ukraine.Les compte-rendus publiés par les deux capitales ne mentionnent pas d’éventuelles redécoupages territoriaux, après que le président américain eut dit être prêt à parler de “partage” entre l’Ukraine et la Russie.La Russie réclame cinq régions ukrainiennes dont la Crimée.- “Vérifiable” -“L’objectif doit rester le même, avoir un cessez-le-feu mesurable et vérifiable”, a réclamé le président français Emmanuel Macron. “Cela n’est pas concevable sans que les Ukrainiens ne soient autour de la table”, a-t-il martelé.Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui estimé qu’un cessez-le-feu de 30 jours sur l’énergie et les infrastructures pouvait être “un premier pas” mais que “l’objectif de tous les efforts doit être une paix juste et durable.”L’Ukraine a déjà accepté, sous la pression de Washington, l’idée d’un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours.Le président américain a déjà accédé à des revendications russes, en jugeant impossible le maintien de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et son adhésion à l’Otan. Donald Trump, qui avait promis de mettre fin à la guerre très rapidement après son retour à la Maison Blanche, se refuse également à désigner la Russie comme responsable de la guerre.A l’inverse, il a soumis les autorités ukrainiennes à une pression extrême, qui a culminé lorsque Donald Trump a publiquement rabroué le président Volodymyr Zelensky à la Maison Banche.Il avait ensuite suspendu l’aide militaire et en renseignements à Kiev, ne les rétablissant que lorsque l’Ukraine avait entériné son projet de trêve.
Trump et Poutine annoncent une trêve très limitée en Ukraine, sans vrai cessez-le-feu
Vladimir Poutine et Donald Trump se sont accordés mardi sur une trêve temporaire limitée aux infrastructures énergétiques, sans percée majeure en vue d’un véritable accord de cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine.Les deux dirigeants ont convenu de commencer “immédiatement” des négociations, qui auront lieu au Moyen-Orient, sur une possible pause graduelle dans la guerre déclenchée en février 2022 par l’invasion russe, selon l’exécutif américain.Loin de ces tractations, les combats se poursuivent. Peu après la fin de l’appel entre Vladimir Poutine et Donald Trump, des sirènes d’alerte et des explosions ont retenti à Kiev.La Russie a de son côté affirmé avoir repoussé plusieurs tentatives d’incursion terrestre de l’armée ukrainienne dans la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine.Moscou a accepté de cesser les frappes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine pour 30 jours, le Kremlin qualifiant l’échange de “détaillé et franc”.”Nous avons convenu d’un cessez-le-feu immédiat sur les sites énergétiques et les infrastructures, avec une entente sur le fait que nous allons travailler rapidement pour avoir un cessez-le-feu total et, au bout du compte, la FIN de cette guerre vraiment horrible” a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social après une conversation téléphonique avec son homologue russe.Selon le Kremlin, Vladimir Poutine est prêt à “travailler avec ses partenaires américains sur un examen approfondi des voies possibles d’un règlement, qui devrait être global, stable et durable”.- Conditions -Il a aussi accepté que 175 prisonniers de guerre soient échangés mercredi avec l’Ukraine.Pour le reste, le président russe, sans souscrire au projet de cessez-le-feu de trente jours que les Ukrainiens ont déjà accepté sous la pression de Donald Trump, a exigé la fin du “réarmement” de l’Ukraine, selon le Kremlin, et l’arrêt de l’aide occidentale à Kiev.Peu après, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont assuré mardi l’Ukraine de la poursuite de l’aide militaire au pays.”Nous continuons le soutien à l’armée ukrainienne dans sa guerre de résistance face à l’agression russe”, a affirmé Emmanuel Macron.La Maison Blanche a évoqué, en plus de la pause des attaques contre le secteur de l’énergie, des “négociations techniques sur la mise en place d’un cessez-le-feu maritime en mer Noire”.Dans son communiqué, l’exécutif américain a par ailleurs vanté l'”immense avantage” d’une “meilleure relation bilatérale” entre les Etats-Unis et la Russie, avec à la clé de potentiels “énormes accords économiques.”Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump a engagé un spectaculaire rapprochement avec la Russie, là où son prédécesseur démocrate Joe Biden avait coupé les ponts et s’était consacré à l’aide à l’Ukraine.Les compte-rendus publiés par les deux capitales ne mentionnent pas d’éventuelles redécoupages territoriaux, après que le président américain eut dit être prêt à parler de “partage” entre l’Ukraine et la Russie.La Russie réclame cinq régions ukrainiennes dont la Crimée.- “Vérifiable” -“L’objectif doit rester le même, avoir un cessez-le-feu mesurable et vérifiable”, a réclamé le président français Emmanuel Macron. “Cela n’est pas concevable sans que les Ukrainiens ne soient autour de la table”, a-t-il martelé.Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui estimé qu’un cessez-le-feu de 30 jours sur l’énergie et les infrastructures pouvait être “un premier pas” mais que “l’objectif de tous les efforts doit être une paix juste et durable.”L’Ukraine a déjà accepté, sous la pression de Washington, l’idée d’un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours.Le président américain a déjà accédé à des revendications russes, en jugeant impossible le maintien de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et son adhésion à l’Otan. Donald Trump, qui avait promis de mettre fin à la guerre très rapidement après son retour à la Maison Blanche, se refuse également à désigner la Russie comme responsable de la guerre.A l’inverse, il a soumis les autorités ukrainiennes à une pression extrême, qui a culminé lorsque Donald Trump a publiquement rabroué le président Volodymyr Zelensky à la Maison Banche.Il avait ensuite suspendu l’aide militaire et en renseignements à Kiev, ne les rétablissant que lorsque l’Ukraine avait entériné son projet de trêve.
Feu vert des députés au “bazooka” budgétaire pour réarmer l’Allemagne
L’Allemagne se prépare à un tournant historique après le feu vert des députés au plan d’investissements du futur chancelier Friedrich Merz, qui veut dépenser sans compter pour réarmer et moderniser le pays afin d’affronter les bouleversements géopolitiques.Ce paquet de plusieurs centaines de milliards d’euros affectés à la défense et l’économie a été approuvé par 513 députés, soit la majorité des deux tiers des élus présents mardi au Bundestag, la chambre basse du parlement.Le texte est une révolution pour l’Allemagne, championne depuis des décennies de l’orthodoxie budgétaire et qui a longtemps négligé les dépenses militaires au profit du parapluie américain qui la protégeait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.Mais les temps ont changé. Après le choc de l’invasion russe de l’Ukraine depuis février 2022, Berlin voit maintenant Washington se détourner de l’Europe et se rapprocher de la Russie, sous l’impulsion de Donald Trump.Les sommes en jeu sont colossales et auront des répercussions bien au-delà de l’Allemagne, représentant 1.000 à 1.500 milliards d’euros, selon les calculs, injectés dans l’économie au cours de la prochaine décennie.Un volume nécessaire pour contrer la “guerre contre l’Europe” menée par la Russie, a lancé devant le Bundestag, le chef du camp conservateur CDU/CSU, énumérant les cyberattaques et sabotages d’infrastructures attribués à la Russie.Friedrich Merz a aussi qualifié ce plan de “premier grand pas vers une nouvelle communauté européenne de défense” devant inclure “des pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne”, comme le Royaume-Uni et la Norvège.- Message à l’Europe -Pour entrer en vigueur, les modifications constitutionnelles doivent encore être approuvées vendredi par le Bundesrat, la chambre représentant les régions.Concrètement, l’Allemagne va assouplir son “frein à l’endettement”, qui limite la capacité d’emprunt du pays, pour les dépenses militaires et pour les régions. S’y ajoute un fonds spécial – hors budget – de 500 milliards d’euros sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer la première économie européenne. Il s’agit de rénover routes, ponts, chemins de fer, écoles, installations énergétiques.”C’est une excellente nouvelle parce que cela envoie également un message très clair à l’Europe sur la détermination de l’Allemagne à investir massivement dans la défense”, a salué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.La responsable estime que l’Europe doit impérativement et rapidement se réarmer pour avoir une “dissuasion crédible” d’ici 2030.Le chancelier sortant, Olaf Scholz, a salué une décision “historique” du Bundestag, tout comme Emmanuel Macron, lors d’un point presse commun à Berlin. “C’est une bonne nouvelle pour l’Allemagne et pour l’Europe”, a ajouté le président français, fervent partisan d’un renforcement de la défense européenne, qui doit rencontrer dans la soirée Friedrich Merz. “Cela envoie un puissant message de +leadership+ et d’engagement en faveur de notre sécurité commune”, s’est de son côté félicité le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.Le “bazooka” d’investissements, selon l’expression popularisée par les médias, de Friedrich Merz est la pierre angulaire du futur gouvernement qu’il a entrepris de former avec le Parti social-démocrate (SPD) après sa victoire aux législatives de février.”C’est peut-être le plus gros paquet de dépenses” de l’histoire de l’Allemagne, a souligné mardi le chef du SPD Lars Klingbeil devant les députés. Friedrich Merz avait décidé de faire voter les lois par le Bundestag sortant, car les partis des extrêmes, de droite et de gauche, détiendront une minorité de blocage dans le nouvel hémicycle qui se constituera le 25 mars.- 3 milliards pour l’Ukraine -Le plan allemand doit permettre aussi le déblocage d’un soutien militaire en suspens de 3 milliards d’euros pour l’Ukraine. Le comité budgétaire du Bundestag devrait donner officiellement son aval vendredi à l’octroi de ces fonds, ont indiqué des sources parlementaires à l’AFP.Kiev pourrait ainsi recevoir des munitions d’artillerie et des grenades “dans les prochaines semaines”, avait indiqué lundi le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit, tandis que la livraison d’autres équipements lourds tels que les systèmes de défense aérienne Iris T et Patriot prendra jusqu’à deux ans.Le futur dirigeant allemand a encore des semaines compliquées devant lui: il devra boucler les négociations avec les sociaux-démocrates pour former la coalition qu’il veut mettre sur pied d’ici Pâques, le 21 avril.Ces discussions n’ont rien d’évident car les dépenses d’investissement massives vont s’accompagner d’économies à tous les niveaux et de réformes majeures mettant à l’épreuve la future grande coalition.
La menace russe concerne tous les pays de l’UE, souligne le président du Conseil européen
Avant un nouveau sommet européen jeudi à Bruxelles consacré en particulier à la défense, le président du Conseil européen Antonio Costa souligne que la menace russe concerne tous les Etats de l’UE, quelle que soit leur proximité géographique avec la Russie. “Évidemment, les voisins de la Russie sont plus concernés par la Russie, ça va de soi (…) mais la menace à laquelle on fait face nous concerne tous”, a-t-il expliqué dans un entretien à l’AFP.”C’est aussi pour ça qu’on est tous ensemble dans notre soutien à l’Ukraine. Parce que la défense de l’Ukraine, c’est le premier niveau de notre propre défense”.A la tête du Conseil, le Portugais de 63 ans a la délicate mission de rapprocher les positions des 27 Etats membres, sur le réarmement européen ou la relation avec les Etats-Unis de Donald Trump.Lors du sommet de Bruxelles, les dirigeants européens discuteront de nouveau de la guerre en Ukraine. Antonio Costa assure que l’Europe ne sera pas absente des éventuelles négociations sur l’avenir du pays. “On est prêt à participer. Sous le leadership de la France et du Royaume-Uni, on se prépare pour participer aux éventuelles mesures de sécurité pour assurer la paix si et quand elle arrive”.Q: En matière d’armement, pendant longtemps, les Européens ont acheté du matériel américain essentiellement. Faut-il que les Européens achètent européen désormais ?R: “Il faut regarder selon la temporalité. Le matériel dont on a besoin dès maintenant, il faut l’acheter là où il est disponible, en Europe, en Corée du Sud, au Japon, aux États-Unis, en Turquie…. Quand on regarde à plus long terme évidemment, ce qui est important, ce n’est pas seulement d’acheter, mais aussi de produire. Et pour ça, de renforcer notre base industrielle et technologique. On est en train de le faire.La préférence européenne, c’est la préférence naturelle mais quand on parle avec les États membres, ce que tous vous disent, c’est que pour certaines capacités, la grande difficulté, c’est de trouver où acheter parce qu’il n’y a pas de production suffisante.”Q: Est-il raisonnable aujourd’hui d’acheter des avions F-35 aux États-Unis si les Américains peuvent empêcher l’utilisation de certaines armes  ? R: “Le Conseil européen ne prend pas la décision de ce qu’on achète. Il crée les conditions pour que les États membres puissent acheter. Évidemment, il y a une question dont tout le monde a pris conscience. Si on achète mais qu’on n’a pas le contrôle sur l’utilisation (des armes), c’est un problème.Mais on n’est pas nécessairement en compétition avec les Américains. Pour les Etats-Unis, leur priorité géostratégique, ce n’est plus l’Europe, mais le Pacifique. Ils demandent aux Européens de prendre plus de responsabilités dans leur propre défense. Ca veut dire que les Américains ont pleinement conscience qu’on doit avoir une capacité de défense propre. C’est notre intérêt commun.C’est pourquoi une compétition sur les tarifs douaniers, avec les risques d’une guerre commerciale, serait une grande erreur. Parce que si on veut investir plus, il ne faut pas créer de problèmes économiques. C’est perdant-perdant”.Q: Considérez-vous encore les États-Unis comme un allié fiable ?R: “La relation de l’Europe et des États-Unis vient de loin et restera pour longtemps. Ce n’est pas la conjoncture des leaders qui existent de ce côté de l’Atlantique ou de l’autre côté qui va changer ça d’une façon durable. Le tournant géopolitique des États-Unis n’a pas commencé avec Trump et peut-être ne va pas finir avec Trump. Donc l’Europe doit faire ce qu’elle doit faire indépendamment de la position des États-Unis et de Donald Trump”.Q: La Hongrie ou l’Italie affichent une plus grande proximité avec Donald Trump. Y-a-t-il un risque qu’il divise l’Europe ?R: “Non. Si on regarde objectivement, on arrive toujours à avoir des décisions au sein du Conseil européen. La question qui a isolé la Hongrie vis-à -vis des autres 26 a été la manière d’arriver à la paix en Ukraine. Les 26 croyaient à une stratégie de renforcement de l’Ukraine pour arriver à une paix durable, et la Hongrie a une vision différente. Mais franchement, quand il y a une position (hongroise) face à la position de 26, je ne crois pas qu’on puisse décrire ça comme une division”.Q: Donald Trump et Vladimir Poutine ont échangé aujourd’hui (mardi) par téléphone sur l’Ukraine. Est-ce que cela vous inquiète?R: “Ni la Russie ni les États-Unis n’ont besoin de l’Union Européenne pour se parler. Et c’est déjà positif que la Russie et les États-Unis se parlent.Notre position est très claire, il n’est pas possible d’avoir une négociation sur l’Ukraine sans l’Ukraine. Seule l’Ukraine en tant qu’État souverain peut décider quand, comment et jusqu’où aller dans ces négociations. Mais je crois que tout le monde a déjà compris, et tout d’abord les États-Unis, que la question ce n’est pas seulement l’Ukraine, mais c’est la question de la sécurité de l’Europe”.
La menace russe concerne tous les pays de l’UE, souligne le président du Conseil européen
Avant un nouveau sommet européen jeudi à Bruxelles consacré en particulier à la défense, le président du Conseil européen Antonio Costa souligne que la menace russe concerne tous les Etats de l’UE, quelle que soit leur proximité géographique avec la Russie. “Évidemment, les voisins de la Russie sont plus concernés par la Russie, ça va de soi (…) mais la menace à laquelle on fait face nous concerne tous”, a-t-il expliqué dans un entretien à l’AFP.”C’est aussi pour ça qu’on est tous ensemble dans notre soutien à l’Ukraine. Parce que la défense de l’Ukraine, c’est le premier niveau de notre propre défense”.A la tête du Conseil, le Portugais de 63 ans a la délicate mission de rapprocher les positions des 27 Etats membres, sur le réarmement européen ou la relation avec les Etats-Unis de Donald Trump.Lors du sommet de Bruxelles, les dirigeants européens discuteront de nouveau de la guerre en Ukraine. Antonio Costa assure que l’Europe ne sera pas absente des éventuelles négociations sur l’avenir du pays. “On est prêt à participer. Sous le leadership de la France et du Royaume-Uni, on se prépare pour participer aux éventuelles mesures de sécurité pour assurer la paix si et quand elle arrive”.Q: En matière d’armement, pendant longtemps, les Européens ont acheté du matériel américain essentiellement. Faut-il que les Européens achètent européen désormais ?R: “Il faut regarder selon la temporalité. Le matériel dont on a besoin dès maintenant, il faut l’acheter là où il est disponible, en Europe, en Corée du Sud, au Japon, aux États-Unis, en Turquie…. Quand on regarde à plus long terme évidemment, ce qui est important, ce n’est pas seulement d’acheter, mais aussi de produire. Et pour ça, de renforcer notre base industrielle et technologique. On est en train de le faire.La préférence européenne, c’est la préférence naturelle mais quand on parle avec les États membres, ce que tous vous disent, c’est que pour certaines capacités, la grande difficulté, c’est de trouver où acheter parce qu’il n’y a pas de production suffisante.”Q: Est-il raisonnable aujourd’hui d’acheter des avions F-35 aux États-Unis si les Américains peuvent empêcher l’utilisation de certaines armes  ? R: “Le Conseil européen ne prend pas la décision de ce qu’on achète. Il crée les conditions pour que les États membres puissent acheter. Évidemment, il y a une question dont tout le monde a pris conscience. Si on achète mais qu’on n’a pas le contrôle sur l’utilisation (des armes), c’est un problème.Mais on n’est pas nécessairement en compétition avec les Américains. Pour les Etats-Unis, leur priorité géostratégique, ce n’est plus l’Europe, mais le Pacifique. Ils demandent aux Européens de prendre plus de responsabilités dans leur propre défense. Ca veut dire que les Américains ont pleinement conscience qu’on doit avoir une capacité de défense propre. C’est notre intérêt commun.C’est pourquoi une compétition sur les tarifs douaniers, avec les risques d’une guerre commerciale, serait une grande erreur. Parce que si on veut investir plus, il ne faut pas créer de problèmes économiques. C’est perdant-perdant”.Q: Considérez-vous encore les États-Unis comme un allié fiable ?R: “La relation de l’Europe et des États-Unis vient de loin et restera pour longtemps. Ce n’est pas la conjoncture des leaders qui existent de ce côté de l’Atlantique ou de l’autre côté qui va changer ça d’une façon durable. Le tournant géopolitique des États-Unis n’a pas commencé avec Trump et peut-être ne va pas finir avec Trump. Donc l’Europe doit faire ce qu’elle doit faire indépendamment de la position des États-Unis et de Donald Trump”.Q: La Hongrie ou l’Italie affichent une plus grande proximité avec Donald Trump. Y-a-t-il un risque qu’il divise l’Europe ?R: “Non. Si on regarde objectivement, on arrive toujours à avoir des décisions au sein du Conseil européen. La question qui a isolé la Hongrie vis-à -vis des autres 26 a été la manière d’arriver à la paix en Ukraine. Les 26 croyaient à une stratégie de renforcement de l’Ukraine pour arriver à une paix durable, et la Hongrie a une vision différente. Mais franchement, quand il y a une position (hongroise) face à la position de 26, je ne crois pas qu’on puisse décrire ça comme une division”.Q: Donald Trump et Vladimir Poutine ont échangé aujourd’hui (mardi) par téléphone sur l’Ukraine. Est-ce que cela vous inquiète?R: “Ni la Russie ni les États-Unis n’ont besoin de l’Union Européenne pour se parler. Et c’est déjà positif que la Russie et les États-Unis se parlent.Notre position est très claire, il n’est pas possible d’avoir une négociation sur l’Ukraine sans l’Ukraine. Seule l’Ukraine en tant qu’État souverain peut décider quand, comment et jusqu’où aller dans ces négociations. Mais je crois que tout le monde a déjà compris, et tout d’abord les États-Unis, que la question ce n’est pas seulement l’Ukraine, mais c’est la question de la sécurité de l’Europe”.
La menace russe concerne tous les pays de l’UE, souligne le président du Conseil européen
Avant un nouveau sommet européen jeudi à Bruxelles consacré en particulier à la défense, le président du Conseil européen Antonio Costa souligne que la menace russe concerne tous les Etats de l’UE, quelle que soit leur proximité géographique avec la Russie. “Évidemment, les voisins de la Russie sont plus concernés par la Russie, ça va de …
Paris: évacuation sous tension des jeunes migrants occupant la Gaîté lyrique
Gaz lacrymogène, coups de matraque et cris de protestation: les forces de l’ordre ont procédé mardi matin à l’évacuation sous tension de la Gaîté lyrique, lieu culturel au cÅ“ur de Paris occupé depuis plus de trois mois par des centaines de jeunes migrants.”Les personnes ont été évacuées et les manÅ“uvres se sont déroulées dans des conditions satisfaisantes malgré quelques tensions qui ont conduit à un usage ponctuel et proportionné de la force”, a indiqué la préfecture de police de Paris dans un communiqué.Au total, 46 personnes ont tout de même été interpellées lors de l’évacuation, a indiqué le préfet de police Laurent Nuñez. Une pour “outrage et rébellion”, les autres vont faire l’objet de “vérifications administratives” et seront “placées en rétention administrative”, a-t-il détaillé.Vers 6H00, CRS et gendarmes mobiles ont forcé les cordons formés devant la Gaîté par plusieurs dizaines de militants dans un climat houleux, selon des journalistes de l’AFP sur place.Les forces de l’ordre sont ensuite entrées dans l’édifice situé dans le 3e arrondissement, selon une reporter, qui a vu de jeunes migrants sortir du bâtiment avec leurs affaires.Peu avant 9H00, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, selon un journaliste de l’AFP.- “Panique” -“Il y a eu une panique et un mouvement de foule, de jeunes migrants et des militants sont tombés par terre, se sont fait marcher dessus”, a témoigné David, un militant qui n’a pas donné son nom, évoquant “plusieurs blessés”.Il y a eu “neuf blessés”, a indiqué Laurent Nuñez. Parmi eux, six migrants dont l’état ne nécessitait pas de prise en charge. Trois autres blessés ont été pris en charge: un migrant, un CRS, et un journaliste blessé légèrement au genou. Un dispositif de sécurisation restera en place “dans les jours qui viennent”, a-t-il ajouté.La députée de gauche radicale Danielle Simonnet, présente lors de l’évacuation, a dénoncé une “intervention extrêmement violente”.Dans la soirée, les jeunes exilés rassemblés dans le “Collectif des jeunes du parc de Belleville” ont déploré “des dizaines de personnes” blessées et “avoir subi le déploiement total du racisme dans l’indifférence de la plus grande Mairie française”. “Tout le monde est traumatisé”, dit leur communiqué.Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait salué dans l’après-midi sur X la fin de cette “situation inacceptable”. “L’Etat a pris ses responsabilités (…) malgré la réticence de la Mairie de Paris propriétaire des lieux, à demander cette expulsion”.Le préfet de police avait pris lundi un arrêté ordonnant l’évacuation du lieu occupé depuis le 10 décembre par des migrants venus notamment d’Afrique subsaharienne – jusqu’à 450 environ – demandant à être hébergés et affirmant être des mineurs devant être reconnus comme tels. Une minorité que contestent la mairie et la préfecture de région.Le préfet a invoqué un “trouble à l’ordre public” pour justifier l’évacuation, promettant des solutions d’hébergement pour les jeunes migrants, ainsi que l’examen de leur situation administrative.Des agents de la préfecture d’ÃŽle-de-France chargés de l’hébergement d’urgence sont venus mardi matin à la rencontre des migrants, a constaté un journaliste de l’AFP.Mais “la plupart ont refusé les solutions de prise en charge qui étaient proposées”, a assuré M. Nuñez, affirmant que seuls six avaient accepté une solution d’hébergement.- “On est venus pour s’intégrer” -“Je dois aller à l’école ce matin, à 10H00. Je sais pas quoi dire à mon prof, il faut que je lui laisse un message pour dire que je serai pas là aujourd’hui”, a témoigné auprès de l’AFP un jeune migrant, Adama, se présentant comme un Ivoirien âgé de 15 ans.”Nous on tue pas, on vole pas. On est venus pour s’intégrer”, a-t-il fait valoir.Le 10 décembre, un premier groupe d’environ 200 jeunes migrants rassemblés dans le “Collectif des jeunes du parc de Belleville” s’était installé à la Gaîté lyrique.L’établissement avait annulé sa programmation culturelle depuis le 17 décembre, se disant compréhensive et dénonçant “à la fois l’occupation et l’inaction des autorités”.Depuis le début de l’occupation, la mairie et l’Etat se sont renvoyé la balle. Saisi par la Ville de Paris, le juge des référés du tribunal administratif avait ordonné le 13 février l’évacuation dans un délai d’un mois.Une banderole noire ornait toujours mardi la façade du bâtiment, au-dessus de l’entrée: “Gaîté lyrique occupée. 400 vies en danger, 80 emplois menacés”. Les salariés l’ont accrochée avant de partir le 26 février, exerçant leur droit de retrait.La Gaîté lyrique a “porté plainte le 10 février contre X, dénonçant notamment des dégradations de biens et des messages malveillants”, a appris mardi l’AFP de source proche du dossier.Cette occupation était devenue emblématique des tensions sur la question migratoire entre militants de gauche radicale, soutenant les exilés, et une extrême droite hostile à leur accueil en France.abe-abo-mca-juc-tll/mat/sp