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L’UE propose d’assouplir ses règles pour renvoyer les demandeurs d’asile

La Commission européenne a proposé mardi d’assouplir ses règles pour renvoyer les demandeurs d’asile, répondant à une demande répétée des Etats membres de durcir sa politique migratoire.Cette proposition inquiète les ONG de protection de migrants et certains élus.Actuellement, la loi européenne prévoit que des demandeurs d’asile puissent être renvoyés vers des pays dont ils ne sont pas originaires mais que les Etats membres considèrent comme “sûrs”.Il faut cependant qu’il y ait un “lien” suffisant entre la personne concernée et ce pays tiers: qu’un membre de sa famille y réside, que le demandeur d’asile ait déjà travaillé dans ce pays etc.Ce que l’UE propose, c’est de pouvoir éliminer cette obligation de “lien”, permettant de fait d’accélérer les renvois.- “Cruel et inutile” -“Cela signifie qu’un migrant pourrait être envoyé dans un pays tiers avec lequel il n’a aucun lien et pourrait se retrouver en situation de vulnérabilité, voire de maltraitance”, alerte l’eurodéputée centriste Fabienne Keller dans un communiqué, qualifiant la proposition de “problématique”.Elle pourrait aussi très bien être “illégale”, selon Meron Knikman du International Rescue Committee. “Il serait cruel et inutile d’envoyer des personnes dans un pays qu’elles connaissent à peine ou dans lequel elles n’ont jamais mis les pieds”, déplore-t-elle auprès de l’AFP.Les ONG estiment que les gouvernements européens seront aussi exposés à un chantage par ces pays tiers, qui pourraient exiger une ribambelle de contreparties politiques et financières pour accueillir ces demandeurs d’asile.La Commission réfute toutes ces critiques, assurant que les pays dans lesquels ils seront renvoyés devront avant tout respecter les droits fondamentaux. Et que cette proposition a pour principal objectif d’accélérer le traitement des demandes d’asile. “Il s’agit vraiment de donner davantage de flexibilité aux Etats membres” de l’Union européenne, a affirmé un porte-parole de la Commission, Markus Lammert.Pour entrer en vigueur, cette proposition devra être approuvée par le Parlement européen et les Etats membres.- Pression des Etats membres -Or Bruxelles est justement sous pression des Etats membres pour durcir sa politique migratoire, face à la poussée de la droite et de l’extrême droite à travers le continent.La Commission avance méthodiquement sur ce dossier. Mi-mars, elle avait déjà dévoilé de premières mesures pour accélérer les expulsions d’étrangers en situation irrégulière.L’exécutif européen avait notamment proposé un cadre légal à la création de centres pour migrants en dehors de ses frontières, les fameux “hubs de retour”.Avant d’établir en avril une liste de pays qu’elle juge “sûrs” (dont la Tunisie, le Maroc ou l’Inde) limitant de fait les possibilités d’asile pour leurs ressortissants.Les appels à un durcissement de la politique migratoire européenne interviennent alors même que le nombre de passages clandestins aux frontières de l’Union a considérablement diminué.En 2024, il a atteint le niveau le plus bas depuis 2021, lorsque les flux migratoires étaient encore perturbés par le Covid, selon les données de l’agence européenne Frontex.

Taïwan affirme être prêt à coopérer avec la Chine d’égal à égal

Le président taïwanais a affirmé mardi que l’archipel était “disposé à communiquer et coopérer avec la Chine” d’égal à égal, mais devait dans le même temps “se préparer à la guerre” afin de l’éviter.Lai Ching-te, 65 ans, s’exprimait à l’occasion du premier anniversaire de son investiture. Ardent défenseur de la souveraineté de Taïwan, il est honni par Pékin, qui considère que l’archipel taïwanais fait partie de son territoire, et qui a menacé de recourir à la force pour en prendre le contrôle.La Chine a réagi mardi en assurant rester ouverte au “dialogue”, sous conditions. “Sur la base du principe d’une seule Chine, nous sommes disposés à dialoguer (…) sur des sujets allant dans le sens de la réunification avec la mère-patrie”, a affirmé un porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises, Chen Binhua.Pékin a toutefois également critiqué le “positionnement séparatiste” de Lai Ching-te, favorable à “l’indépendance de Taïwan”, “qui est voué à l’échec”.”Tant qu’il y aura de la parité et de la dignité, Taïwan sera disposé à communiquer et coopérer avec la Chine, remplacer l’endiguement par la communication, remplacer la confrontation par le dialogue et progresser sur la voie de la paix et de la prospérité”, a déclaré le président Lai face à la presse.”La paix est inestimable et il ne peut y avoir de vainqueur à l’issue d’une guerre”, a ajouté M. Lai.- Franchise et sincérité -Mais “nous ne pouvons pas entretenir des illusions”, a lancé le président dont le mandat, d’un an tout juste, a vu se dérouler plusieurs manoeuvres chinoises de grande ampleur aux alentours de l’île principale de Taïwan.”Nous coopérerons (…) activement avec nos alliés internationaux, main dans la main, pour exercer un pouvoir de dissuasion, se préparer à la guerre pour éviter la guerre, et atteindre l’objectif de la paix”, a dit Lai Ching-te, s’engageant à continuer “de renforcer les moyens de notre défense nationale”.Ces derniers mois, le Parti du Kuomintang, dans l’opposition taïwanaise, a qualifié M. Lai de “dictateur” et l’a accusé de mettre l’archipel sur la voie de la guerre face à Pékin. En retour, le Parti démocrate progressiste, dont est issu M. Lai, a avancé que le Kuomintang était un outil de la Chine et qu’il nuisait à la sécurité taïwanaise.Mardi, le président Lai a affirmé que son gouvernement souhaitait “renforcer la coopération entre les partis politiques” et que son équipe chargée de la sécurité nationale allait commencer à convier l’opposition à des réunions sur la sécurité nationale. “Nous (pourrons) échanger nos points de vue avec franchise et sincérité, discuter des affaires nationales et travailler ensemble pour faire face aux défis du pays”, a déclaré M. Lai.- “Bouclier de silicium” -Le Kuomintang a réagi mardi en affirmant que les défis auxquels Taïwan faisait face ne pouvaient “être résolus après la tenue d’une (seule) réunion”, tout en reconnaissant que M. Lai avait “enfin tenté de faire un petit pas” vers la concorde entre les formations politiques.Selon des analystes, les propos du président taïwanais ont été relativement modérés mardi, par rapport à d’autres prises de parole qui ont pu précédemment irrité Pékin.”Lai calme son discours et fait faire profil bas à Taïwan pour éviter que (l’archipel) ne se retrouve dans la ligne de mire de quiconque dans ce contexte géopolitique incertain”, juge ainsi Wen-Ti Sung du Global China Hub de l’Atlantic Council, auprès de l’AFP.Mis sous pression par les Etats-Unis pour y relocaliser sa production de semi-conducteurs, essentiels pour un large éventail d’appareils électroniques, Taïwan ne mettra “pas tous (ses) œufs dans le même panier”, a aussi affirmé M. Lai mardi.Certains craignent que Taïwan qui s’est imposé comme un maillon essentiel des chaînes d’approvisionnement de la planète, ne perde sa position dominante sur le marché, qui agit pour Taïwan comme un “bouclier de silicium”, référence au matériau le plus utilisé dans l’industrie.Ce bouclier est censé protéger l’île d’une invasion ou d’un blocus de la Chine en incitant les Etats-Unis à la défendre pour son secteur des semi-conducteurs.

Taïwan affirme être prêt à coopérer avec la Chine d’égal à égal

Le président taïwanais a affirmé mardi que l’archipel était “disposé à communiquer et coopérer avec la Chine” d’égal à égal, mais devait dans le même temps “se préparer à la guerre” afin de l’éviter.Lai Ching-te, 65 ans, s’exprimait à l’occasion du premier anniversaire de son investiture. Ardent défenseur de la souveraineté de Taïwan, il est …

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Taïwan affirme être prêt à coopérer avec la Chine d’égal à égal

Le président taïwanais a affirmé mardi que l’archipel était “disposé à communiquer et coopérer avec la Chine” d’égal à égal, mais devait dans le même temps “se préparer à la guerre” afin de l’éviter.Lai Ching-te, 65 ans, s’exprimait à l’occasion du premier anniversaire de son investiture. Ardent défenseur de la souveraineté de Taïwan, il est honni par Pékin, qui considère que l’archipel taïwanais fait partie de son territoire, et qui a menacé de recourir à la force pour en prendre le contrôle.La Chine a réagi mardi en assurant rester ouverte au “dialogue”, sous conditions. “Sur la base du principe d’une seule Chine, nous sommes disposés à dialoguer (…) sur des sujets allant dans le sens de la réunification avec la mère-patrie”, a affirmé un porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises, Chen Binhua.Pékin a toutefois également critiqué le “positionnement séparatiste” de Lai Ching-te, favorable à “l’indépendance de Taïwan”, “qui est voué à l’échec”.”Tant qu’il y aura de la parité et de la dignité, Taïwan sera disposé à communiquer et coopérer avec la Chine, remplacer l’endiguement par la communication, remplacer la confrontation par le dialogue et progresser sur la voie de la paix et de la prospérité”, a déclaré le président Lai face à la presse.”La paix est inestimable et il ne peut y avoir de vainqueur à l’issue d’une guerre”, a ajouté M. Lai.- Franchise et sincérité -Mais “nous ne pouvons pas entretenir des illusions”, a lancé le président dont le mandat, d’un an tout juste, a vu se dérouler plusieurs manoeuvres chinoises de grande ampleur aux alentours de l’île principale de Taïwan.”Nous coopérerons (…) activement avec nos alliés internationaux, main dans la main, pour exercer un pouvoir de dissuasion, se préparer à la guerre pour éviter la guerre, et atteindre l’objectif de la paix”, a dit Lai Ching-te, s’engageant à continuer “de renforcer les moyens de notre défense nationale”.Ces derniers mois, le Parti du Kuomintang, dans l’opposition taïwanaise, a qualifié M. Lai de “dictateur” et l’a accusé de mettre l’archipel sur la voie de la guerre face à Pékin. En retour, le Parti démocrate progressiste, dont est issu M. Lai, a avancé que le Kuomintang était un outil de la Chine et qu’il nuisait à la sécurité taïwanaise.Mardi, le président Lai a affirmé que son gouvernement souhaitait “renforcer la coopération entre les partis politiques” et que son équipe chargée de la sécurité nationale allait commencer à convier l’opposition à des réunions sur la sécurité nationale. “Nous (pourrons) échanger nos points de vue avec franchise et sincérité, discuter des affaires nationales et travailler ensemble pour faire face aux défis du pays”, a déclaré M. Lai.- “Bouclier de silicium” -Le Kuomintang a réagi mardi en affirmant que les défis auxquels Taïwan faisait face ne pouvaient “être résolus après la tenue d’une (seule) réunion”, tout en reconnaissant que M. Lai avait “enfin tenté de faire un petit pas” vers la concorde entre les formations politiques.Selon des analystes, les propos du président taïwanais ont été relativement modérés mardi, par rapport à d’autres prises de parole qui ont pu précédemment irrité Pékin.”Lai calme son discours et fait faire profil bas à Taïwan pour éviter que (l’archipel) ne se retrouve dans la ligne de mire de quiconque dans ce contexte géopolitique incertain”, juge ainsi Wen-Ti Sung du Global China Hub de l’Atlantic Council, auprès de l’AFP.Mis sous pression par les Etats-Unis pour y relocaliser sa production de semi-conducteurs, essentiels pour un large éventail d’appareils électroniques, Taïwan ne mettra “pas tous (ses) œufs dans le même panier”, a aussi affirmé M. Lai mardi.Certains craignent que Taïwan qui s’est imposé comme un maillon essentiel des chaînes d’approvisionnement de la planète, ne perde sa position dominante sur le marché, qui agit pour Taïwan comme un “bouclier de silicium”, référence au matériau le plus utilisé dans l’industrie.Ce bouclier est censé protéger l’île d’une invasion ou d’un blocus de la Chine en incitant les Etats-Unis à la défendre pour son secteur des semi-conducteurs.

Inde-Pakistan: les armes chinoises ont passé un test grandeur nature

Des armes chinoises, notamment des avions et systèmes de défense, ont été testées en combat réel pour la première fois depuis des décennies durant le récent affrontement Inde-Pakistan, ce qui suscite l’intérêt des analystes militaires.Du 6 au 10 mai, le Pakistan et l’Inde se sont retrouvés au bord d’une nouvelle guerre lors de leur plus …

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Inde-Pakistan: les armes chinoises ont passé un test grandeur nature

Des armes chinoises, notamment des avions et systèmes de défense, ont été testées en combat réel pour la première fois depuis des décennies durant le récent affrontement Inde-Pakistan, ce qui suscite l’intérêt des analystes militaires.Du 6 au 10 mai, le Pakistan et l’Inde se sont retrouvés au bord d’une nouvelle guerre lors de leur plus grave confrontation militaire depuis 1999.Islamabad a affirmé que ses avions de chasse, construits par la Chine, avaient abattu plusieurs appareils indiens — dont trois Rafale de fabrication française.Un fait d’armes perçu par certains comme une preuve des progrès de l’industrie militaire chinoise. Mais des experts appellent à la prudence en l’absence de données vérifiables et vu la durée limitée de l’affrontement indo-pakistanais.C’était “une rare occasion pour la communauté internationale d’évaluer le matériel militaire chinois sur le terrain, face à du matériel occidental”, souligne Lyle Morris, analyste du cercle de réflexion américain Asia Society Policy Institute.La Chine consacre chaque année plusieurs centaines de milliards d’euros à sa défense. Mais ses dépenses militaires restent loin derrière celles des Etats-Unis, qui exportent bien plus d’armes qu’elle.Des drones chinois sont engagés dans des opérations antiterroristes, des armes chinoises ont été déployées par l’Arabie saoudite au Yémen, tout comme par des pays africains, affirme à l’AFP Siemon Wezeman, chercheur à l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).”Mais c’est la première fois depuis les années 1980 qu’un Etat utilise un grand nombre d’armes chinoises de divers types contre un autre Etat”, souligne-t-il, en référence à la guerre Iran-Irak, lors de laquelle elles avaient été employées par les deux belligérants.- “Pas surprenant” -Le Pakistan représente environ 63% des exportations d’armes chinoises, selon le Sipri.Lors des récents affrontements, Islamabad a mobilisé des avions J-10C et des JF-17 Thunder, équipés de missiles air-air. C’est la première fois que le J-10C est utilisé en combat réel, selon Yun Sun, du groupe de réflexion américain Stimson Center.Les défenses aériennes du Pakistan ont également utilisé du matériel chinois, notamment le système de missiles sol-air longue portée HQ-9P, ainsi que des radars et des drones, porteurs d’armes ou pour des missions de reconnaissance.”C’était le premier affrontement prolongé où l’essentiel des forces pakistanaises ont utilisé des armes chinoises et en ont globalement fait leur premier choix”, affirme Bilal Khan, fondateur du cabinet Quwa Defence News&Analysis, basé à Toronto.L’Inde n’a pas confirmé la perte de ses avions. Une source sécuritaire indienne a toutefois assuré à l’AFP que trois appareils indiens s’étaient écrasés, sans en donner la raison.Le fabricant des Rafale, l’entreprise française Dassault, n’a pas souhaité commenter.Le Rafale est considéré comme l’un des avions les plus sophistiqués d’Europe, alors que le J-10C “n’est même pas le plus avancé de la Chine”, affirme James Char, professeur à l’Université de technologie de Nanyang (Singapour).Si les affirmations du Pakistan s’avèrent exactes, “cela ne serait pas surprenant (…) car le Rafale est un chasseur multirôle, tandis que le J-10C a été conçu pour le combat aérien et dispose d’un radar plus puissant”, ajoute M. Char.- Bond en Bourse -Les systèmes chinois de défense aérienne “ne semblent toutefois pas avoir été aussi efficaces que l’aviation pakistanaise l’espérait”, note Bilal Khan, de Quwa, car l’Inde affirme avoir neutralisé l’un d’eux.Si c’est le cas, cela constituerait un “succès” et “compenserait largement la perte de quelques avions”, estime M. Wezeman du Sipri.Dans les jours suivant l’annonce de la chute des avions indiens, le cours de l’action Chengdu Aircraft Company, le fabricant chinois du chasseur J-10C, a bondi de plus de 40%.”Il y aura très probablement une hausse des commandes passées aux industriels chinois”, prédit Yun Sun, du Stimson Center.Toutefois “il faudra du temps” pour que la Chine “devienne un grand exportateur d’armes”, estime Jennifer Kavanagh, du groupe de réflexion américain Defense Priorities, notamment car les fabricants chinois “ne peuvent pas produire à grande échelle certains composants clés, comme les moteurs d’avions”.Même si davantage d’informations vérifiées venaient à émerger, elles ne donneraient peut-être pas davantage d’indications sur les capacités de l’armée chinoise, notent les experts.La Chine réserve en effet ses meilleurs armements à sa propre armée. Ils sont bien plus avancés que ceux destinés à l’export.Brian Hart, du centre de réflexion américain CSIS, appelle par ailleurs à ne pas “surinterpréter” les annonces faites durant le conflit Inde-Pakistan.Il reste difficile de connaître le niveau de performance des armements chinois dans d’autres contextes, “face à des adversaires plus performants comme les Etats-Unis”, souligne-t-il.”Le nombre d’éléments disponibles est très limité, et nous ignorons en grande partie le niveau de formation et de compétence des personnels impliqués. Difficile, donc, de tirer des conclusions définitives”, estime Jennifer Kavanagh.