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Ukraine: nouvelles frappes sur Kiev, après le limogeage du bras droit de Zelensky

Kiev a été la cible dans la nuit de vendredi à samedi d’une nouvelle attaque de drones russes, quelques heures après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky eut limogé son chef de cabinet, Andriï Iermak, bras droit extrêmement influent, à la suite d’une enquête anticorruption.Sur le plan diplomatique, des négociateurs ukrainiens sont attendus aux Etats-Unis ce week-end pour des discussions sur le projet américain visant à mettre fin à la guerre. Andriï Iermak devait initialement participer à cette rencontre.Son limogeage, qui risque de déstabiliser la présidence, arrive à un moment très difficile pour l’Ukraine, alors que ses soldats sont à la peine sur le front et qu’elle négocie avec les Etats-Unis sur un plan visant à mettre fin à quatre ans de guerre avec la Russie.Des drones russes ont encore frappé la capitale et sa région dans la nuit de vendredi à samedi, faisant au moins un mort et onze blessés, ainsi que d’importants dégâts matériels, avec plus de 600.000 habitants privés de courant, selon les autorités.”A la suite de l’attaque, plus de 500.000 usagers à Kiev, plus de 100.000 dans la région de Kiev et près de 8.000 dans la région de Kharkiv se sont retrouvés sans électricité ce matin”, a indiqué le ministère ukrainien de l’Energie.La Russie a de son côté essuyé samedi une attaque de drone naval qui a endommagé un grand terminal pétrolier près du port de Novorossiisk dans le sud du pays.A la suite d’une attaque terroriste ciblée par des bateaux sans pilote… le point d’amarrage unique n°2 a subi des dommages importants”, a déclaré dans un communiqué le Caspian Pipeline Consortium (CPC), qui gère environ 1% de l’approvisionnement mondial en pétrole.-” Ali Baba” -Agé de 54 ans, Andriï Iermak était à la tête de la délégation ukrainienne pour les pourparlers avec les Etats-Unis et l’un des membres les plus importants de l’équipe du président Zelensky. Son limogeage intervient deux semaines après la révélation d’un scandale de corruption d’ampleur dans le secteur énergétique.”Le chef du cabinet, Andriï Iermak, a présenté sa démission”, a annoncé M. Zelensky sur les réseaux sociaux, le remerciant d’avoir “toujours représenté la position de l’Ukraine”.Il a ensuite émis un décret validant le départ d’Andriï Iermak, qui avait été nommé à la présidence en 2020.Volodymyr Zelensky a précisé qu’il s’entretiendrait samedi avec les personnes susceptibles de le remplacer.Le président a appelé les Ukrainiens à “ne pas perdre (leur) unité”, alors que de nombreuses voix s’interrogeaient depuis quatre ans sur l’influence croissante de M. Iermak sur le président, et sur son contrôle des accès à M. Zelensky.Dans la matinée, l’agence anticorruption ukrainienne (NABU) et le parquet spécialisé dans ces affaires (SAP) avaient mené des perquisitions au domicile d’Andriï Iermak.Ces perquisitions sont liées, selon des députés d’opposition, à l’un des pires scandales de corruption de la présidence Zelensky, qui avait mené début novembre à la destitution de deux ministres et à plusieurs arrestations.Le NABU avait alors mis au jour un “système criminel”, orchestré selon les enquêteurs par un proche du président, qui a permis de détourner environ 86 millions d’euros dans le secteur énergétique.Volodymyr Zelensky avait introduit des sanctions contre l’organisateur présumé, Timour Minditch, son ancien associé d’affaires et considéré comme son ami proche.Selon un député d’opposition, Andriï Iermak serait indirectement mentionné sur des enregistrements de conversations entre les suspects comme ordonnant des pressions sur les structures anticorruption. Il y figurerait sous le pseudonyme d'”Ali Baba”, qui reprend les premières lettres de son prénom et son patronyme, Andriï Borysovytch. Ancien producteur de cinéma et juriste spécialisé en propriété intellectuelle, M. Iermak avait travaillé avec le président Zelensky à l’époque où ce dernier était comédien.Il était considéré comme le deuxième homme le plus influent du pays, après Volodymyr Zelensky. Depuis le début de l’invasion russe il y a bientôt quatre ans, il a mené plusieurs sessions de négociations avec les Américains à Washington, ou encore le week-end dernier à Genève.”Cette situation affaiblit” la position ukrainienne dans les négociations et la Russie exploitera “sans aucun doute” ce scandale, a commenté auprès de l’AFP l’analyste politique ukrainien Volodymyr Fessenko.- Zelensky sous “hypnose” -L’influence d’Andriï Iermak sur Volodymyr Zelensky est un sujet très discuté en Ukraine depuis le début de la guerre, suscitant des interrogations jusqu’au sein de l’équipe présidentielle.Les voix critiques accusent le chef de cabinet de concentrer trop de pouvoir, prenant de facto la direction de la politique étrangère du pays et contrôlant l’accès au président.Son influence sur Volodymyr Zelensky, “c’est comme de l’hypnose”, estimait sarcastiquement en novembre auprès de l’AFP une source haut placée au sein du parti présidentiel.Andriï Iermak a “écarté le ministère des Affaires étrangères” des négociations avec Washington, selon cette source. “Iermak ne permet à personne d’approcher Zelensky, sauf les gens loyaux” et cherche à “influencer presque toutes les décisions de la présidence”, a renchéri auprès de l’AFP un ancien haut responsable ayant travaillé avec le chef de l’Etat.Parfois surnommé “vice-président”, M. Iermak accompagnait M. Zelensky à quasiment tous les événements officiels.bur-fv-ant-pop/thm/lpt/ms/nr/pz

Hong Kong à l’heure du recueillement après l’incendie qui a fait 128 morts

Des anonymes affligés sont allés en flux régulier et silencieux déposer des fleurs au pied des tours calcinées de Hong Kong où au moins 128 personnes ont perdu la vie dans le pire incendie qu’ait connu le territoire, entré samedi dans trois jours de deuil.Des hommes et de femmes de tous les âges, des enfants ont fait le déplacement pour placer des bouquets de chrysanthèmes jaunes ou blancs de saison à l’emplacement réservé aux hommages, dominé par les huit immeubles noircis du complexe résidentiel de Wang Fuk Court dans le district de Tai Po.Ils s’inclinent une ou plusieurs fois devant l’amoncellement floral. Ils jettent un regard furtif vers la masse sombre des immeubles d’où pendent comme des vêtements consumés les vestiges des voiles verts de chantier qui ont probablement contribué à la propagation mortelle des flammes.Une dame de 69 ans du nom de Wong, habitante de Wang Fuk Court depuis plus de 40 ans, suit comme hagarde la scène. Elle évoque une connaissance qui avait la garde d’un bébé de 18 mois et dont elle était “très proche”. “On a appris hier qu’ils étaient morts”.Certains anonymes venus se recueillir prononcent quelques mots pour eux-mêmes en plaçant leurs mains devant leurs visages dans une apparente prière.”Que vos esprits au ciel gardent toujours la joie vivante”, dit une note écrite.Une femme tombe à genoux en pleurant.Cependant, ici comme dans les autres lieux de recueillement établis à travers la ville, une grande pudeur est de rigueur, malgré l’ampleur du choc.”J’ai écrit mon message de condoléances”, dit Raymond Tang, 45 ans, habitant du quartier depuis trois décennies après avoir fait la queue en silence pour remplir un registre dans une salle de sports à deux kilomètres du site du drame. “J’espère qu’ils sont sortis de la mer de douleurs en passant de l’autre côté”.Le chef de l’exécutif John Lee et plusieurs ministres ont observé trois minutes de silence devant les locaux du gouvernement où les drapeaux étaient en berne.Au moins 128 personnes ont péri dans le sinistre qui s’est déclaré mercredi après-midi, pour des raisons encore inconnues, apparemment dans les parties inférieures des filets de protection couvrant le chantier et protégeant de la poussière et des chutes d’objets.Le feu a gagné les autres tours à grande vitesse, semble-t-il favorisé par les filets, les panneaux de mousse et l’emploi, commun à Hong Kong, de bambou plutôt que de métal pour les échafaudages.- Le spectre d’un nouveau drame -Le complexe de 2.000 logements, inauguré en 1983, était en rénovation, mais était toujours occupé.Les pompiers ont confirmé les dires de nombreux survivants selon lesquels les alarmes n’avaient pas fonctionné.  Le bilan humain communiqué la veille est resté inchangé samedi. Des dizaines de victimes restaient alors non identifiées et une centaine de personnes portées disparues.C’est l’incendie d’immeuble le plus meurtrier depuis 1980 dans le monde, à l’exclusion de feux survenus dans des nightclubs, des prisons ou des centres commerciaux, d’après des recherches dans la base de données des catastrophes de l’Université de Louvain (Belgique).Rien ne permettait de dire dans quelle mesure le nombre de victimes pouvait encore augmenter. Les pompiers ont achevé vendredi d’inspecter tous les logements en même temps qu’ils venaient définitivement à bout des flammes.Le chef de la sécurité du territoire, Chris Tang, a dit ne pas exclure que les policiers découvrent encore des corps calcinés en se rendant sur les lieux pour leurs investigations.Des dizaines de policiers en combinaison blanche et casque bleu se sont rendus à Wang Fuk Court samedi matin, ont constaté les journalistes de l’AFP.Une commission de Hong Kong a annoncé vendredi soir l’arrestation de huit personnes pour des faits présumés de corruption sur le marché de rénovation: deux responsables du bureau d’études en charge de la rénovation, deux chefs de travaux, trois sous-traitants en échafaudages et un intermédiaire.La police avait déjà annoncé avoir arrêté trois hommes, soupçonnés de “grossière négligence”.La tragédie a rappelé la vulnérabilité de cette place forte de la finance internationale, territoire à statut spécial de la Chine, à la densité de population parmi les plus élevées au monde. Elle a aussi suscité des questions sur la passation et l’exécution des marchés dans un territoire exigu soumis à une intense pression immobilière.”Un tel accident arrivera à nouveau” si une législation nouvelle n’est pas adoptée, dit Or Muk-hung, 70 ans, chauffeur de taxi dont la fille est sans nouvelles de son ami, habitant du complexe.

Après l’attaque à Washington, l’administration Trump durcit encore sa politique migratoire

Le gouvernement américain a annoncé vendredi le gel de toute décision sur l’octroi de l’asile aux Etats-Unis, ainsi que d’autres mesures visant à durcir sa politique migratoire, conséquence directe de l’attaque à Washington deux jours plus tôt qui a tué une militaire et gravement blessé un second.Le suspect, Rahmanullah Lakanwal, un ressortissant afghan de 29 …

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